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Dimensionnement d’une

Installation Photovoltaïque
Introduction
Les applications solaires photovoltaïques (PV) sont très variées, il
convient alors:
• de définir, de calculer et de dimensionner chaque composant de
l’installation solaire: capteurs, batteries, etc...

• d’optimiser éventuellement la dimension et le coût de certains


composants :
– les panneaux solaires (la taille, les dimensions, la surface, le nombre,
etc.);
– les batteries (la capacité énergétique, le régime de charge, etc.);
– etc...

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Pourquoi dimensionner
• Les concepteurs d'installations solaires photovoltaïques souhaitent
proposer à leurs clients la "meilleure" installation au "meilleur" prix.
Ils devront donc définir et calculer au mieux l'installation solaire PV,
c'est-à-dire :
• le nombre, le type, la surface de panneaux PV,
• la capacité des éventuelles batteries,
• etc ..

Le but du dimensionnement d'un système solaire est de calculer tous les


composants, afin de fabriquer un système qui soit fonctionnel et durable. Mal
dimensionné, un système solaire ne peux pas fonctionner correctement.

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• Concevoir une installation solaire PV consiste à sélectionner et à
dimensionner les composants (panneaux, batteries,...) permettant
de fournir en électricité, à partir de l'énergie solaire, les besoins
d'une installation consommatrice et ce, à l'endroit géographique
prévu de l'installation.

• L'objectif d'une installation solaire photovoltaïque est d'assurer en


totalité ou en partie les besoins énergétiques de l'utilisateur sur une
période donnée, à très court terme (sur une heure), à moyen terme
(sur 5 ans), et à long terme (sur 15 ans et plus).

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Difficultés du dimensionnement
d’une installation PV
Deux difficultés majeures sont donc à résoudre :
– la prévision des besoins énergétiques et du “volume” de
stockage (sur la période d'utilisation);
– la prévision de la météorologie pendant la durée d’utilisation de
l'installation.

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Difficultés du dimensionnement
d’une installation PV (suite)
• L'objectif du dimensionnement est de calculer la dimension des
batteries, la puissance à installer en modules solaires.

Exemple: assurer l'éclairage d'une habitation, le pompage d'eau pour


un troupeau de bétail dans un an, dans 5 ans, le 6 février 2025 !!!
• Il faut donc prévoir quelle énergie d'éclairage nous aurons besoin
dans un an, dans 5 ans, le 6 février 2025 quelle énergie de
pompage nous aurons besoin dans un an, dans 5 ans, le 6 février
2025 et quel temps il fera ces jours la pour assurer tout ou partie de
ces besoins !!!

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Difficultés du dimensionnement
d’une installation PV (suite)
• Bien évidemment la certitude (on appelle cela l'intervalle de
confiance) à 100 % de connaissance des besoins énergétiques et
de la météo est illusoire mais en faisant certaines hypothèses on
peut dimensionner l'installation de manière à assurer des garanties
de résultats.
• Le dimensionnement précis d'un système photovoltaïque est donc
relativement complexe, car il y a de nombreux paramètres à prendre
en compte. On le réalise en fait par itérations.

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Démarche à suivre!!!
On peut résumer la démarche en plusieurs étapes :
– Détermination des besoins de l'utilisateur
– Chiffrage de l'énergie solaire récupérable
– Définition des modules photovoltaïques
– Définition de la capacité de la batterie et choix de la technologie
– Choix d'un régulateur
– Plan de câblage

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1.Évaluation des besoins de l’utilisateur

La première étape consiste à évaluer les


besoins de l'utilisateur (et, à cette
occasion, nous poser la question d'un
équipement économique en énergie).

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Difficulté d’évaluation
. La charge en puissance (W), la charge énergétique
La première difficulté rencontrée lors du dimensionnement
d'installations solaires PV est l’évaluation des besoins en
électricité de l'utilisateur, leur valeur et leur évolution dans le
temps.
Ces besoins sont appelés la charge.
La connaissance des puissances électriques consommées
permet de calculer l'énergie consommée sur un mois, sur une
journée, sur une heure ou même sur une minute.

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Difficulté d’évaluation (suite)

Exemple de répartition de la charge : 24 h / 24


• L’énergie journalière consommée est 1200 Wh (jour = 24 heures). La
puissance moyenne consommée (puissance moyenne journalière) est de 50
W (durant 24 heures).
• En conclusion, la connaissance des puissances ne rend pas compte de
l'évolution des énergies. Inversement, la connaissance des énergies
consommées ne rend pas compte des puissances consommées. En fait, la
connaissance des deux paramètres dans le temps, puissance et énergie, est
nécessaire pour avoir une image des besoins énergétiques.

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Difficulté d’évaluation (suite)
Dans certain cas les puissances instantanées ne sont pas connues,
seules sont connues les énergies consommées durant des périodes
de temps données et dans ce cas également cette information est
insuffisante pour rendre compte des besoins énergétiques.

Exemple: Installation qui consomme une énergie électrique 1200


Wh/jour. En l'absence d'informations complémentaires, ceci peut être
interprété de multiples façons :

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• on peut supposer que ces besoins sont constants tout au long de la journée.
Ils se répartissent donc uniformément sur les 24 heures, ce qui correspond à
une énergie appelée de 50 Wh toutes les heures, soit une puissance
moyenne de 50 W pendant les 24 heures.
• on peut également supposer que la charge a eu lieu uniquement sur 2
heures. En conséquence, l'énergie consommée est de 600 Wh pour chacune
de ces 2 heures, ce qui fait 600 W en puissance consommée pendant 2
heures et rien le reste de la journée.

Exemple de répartition de la charge : 2 h / 24

• on peut construire également n’importe quel autre scénario énergétique sur


la base de 1200 Wh/j.

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Difficulté d’évaluation (suite)
• Le choix du pas de temps est donc essentiel dans la représentativité
de la charge énergétique. Dans l’exemple précèdent un pas de temps
trop grand, par exemple le mois, risque de ne pas être du tout
représentatif des puissances consommée. Pour avoir une meilleure
image de la réalité il faudra donc dans notre exemple prendre un pas
de temps plus petit que le jour.

• Un pas de temps plus petit, la minute par exemple, ne sera peut être
pas représentatif des utilisations. L’évaluation de la charge avec
précision et le choix du pas de temps constituent la première difficulté
de la conception de l’installation solaire PV.

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Détermination du besoin en énergie de
l’application
• Le besoin journalier en énergie d’une application est calculé
comme suit:

E=P*t

• Le besoin journalier en énergie est donc égal au produit de la


puissance consommée par l’application, par le temps d’utilisation
par jour.

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Pour calculer la consommation totale d’une application, on
calcule le besoin énergétique journalier de chaque appareil ou
chaque fonction électrique et on les additionne.

Le besoin énergétique journalier, Ej, ou consommation


journalière, est l’énergie électrique consommée en 24h par
l’application. On aura donc :

Ej= E 1 + E 2 + E 3 +…

La consommation journalière peut se chiffrer de 2 manières


différentes : soit en Wh, soit en Ah.

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Exercice

Cet exercice illustre comment déterminer cette consommation journalière.


On suppose que notre installation alimente les appareils suivants :

Durée
Puissance
Appareil Nombre d’utilisation/jour
(W)
(h/j)
Lampes 5 10 3h

Emetteur radio (en veille) 1 2 24h

Emetteur radio (en émission) 1 160 2h

Outillage 1 500 30 min

A partir des données précédentes, déterminer quelle sera la consommation


totale en énergie journalière ?

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Réponse
Energie journalière consommée:

Ej = P*t = (5*10) * 3 + (1*2) * 24 + (1*160) * 2 + (1*500) * 0.5 = 768Wh.

Si la consommation n’est pas la même toute l’année, on fera un


tableau pour chacune des périodes. Par exemple, pour une
consommation de week-end, on la déterminera comme dans l’exercice,
et on étalera cette consommation de 2 jours sur les 7 en multipliant le
résultat obtenu Ej par 2/7. On peut également avoir une consommation
hiver, et une consommation été.

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Comment consommer intelligemment
LE CHOIX DES APPAREILS ELECTRIQUES
Cette étiquette européenne normalisée affichée sur chaque appareil permet
de connaître les caractéristiques de ce dernier. Ici repérez la classe
énergétique. Favorisez cette catégorie "A ", à la rigueur "B", qui vous
assure que votre machine est peu coûteuse à l'usage.

•Pour la production de froid, préférez un réfrigérateur et un congélateur séparés.


•Préférez le séchage naturel; Un sèche linge électrique n'est pas recommandé car il
consomme deux fois plus d'électricité qu'un lave-linge.
•Eliminez les lampes halogènes et remplacez vos ampoules à incandescence par des
ampoules fluo-compactes à basse consommation. Elles consomment 5 fois moins de
courant et durent 5 fois plus longtemps.
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Les bons réflexes
Eviter tout fonctionnement en mode "veille". Penser à une multiprise à
interrupteur manuel !
Eteindre les lumières en quittant la pièce.
Ne faire fonctionner les lave-linge et lave-vaisselle que lorsque ceux-ci
sont pleins.
Favoriser les programme "éco" et un lavage à 40°C.
Une température de 5°C est suffisante pour que votre réfrigérateur
remplisse sa fonction. Le régler ainsi et éviter de le coller au mur ou de
le mettre dans une pièce trop chauffée. De même éviter de le placer
près de sources chaudes: gazinière, chauffage... Ne pas laisser la porte
ouverte trop longtemps et le dégivrer régulièrement.

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2.Détermination de l’énergie
solaire captée
La position des modules photovoltaïques par rapport
au soleil influe directement sur leur production
énergétique. Il est très important de bien les placer
pour les utiliser au maximum de leurs possibilités.

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Orientation et inclinaison des modules
• Quand il est possible de choisir, l’orientation idéale
d’un module photovoltaïque est très simple à
déterminer : on le place vers l’équateur. Si on est dans
l’hémisphère Nord, le panneau sera donc orienté vers
le Sud, et si l’on est dans l’hémisphère Sud, il sera
orienté vers le Nord.

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• inclinaison:
• cas d’une application autonome qui consomme une énergie quasi-constante
tout au long de l’année. C’est en hiver qu’il faudra optimiser la production, car
c’est la période la moins ensoleillée. Les panneaux doivent donc récupérer l’
énergie du soleil dont la hauteur est faible. En Europe, pour une utilisation
annuelle, l’inclinaison idéale est environ égale à la latitude du lieu + 10°.
Quand l’application ne fonctionne qu’en période estivale, une inclinaison de
20 à 30° est préférable, toujours avec la même orientation.
• Prenons maintenant l’exemple d’une application reliée au réseau. Dans ce
cas, l’utilisateur va revendre l’intégralité de l’énergie que produisent ses
panneaux. Il aura donc intérêt à produire le plus possible, sur l’ensemble de
l’année. Dans ce cas, l’optimum se situera entre 15 et 45° en Europe du Sud,
et entre 25 et 60° en Europe du Nord, toujours avec la même orientation.
• Dans le cas de panneau installés sur le toit d’une habitation, l’orientation sud
n’est pas toujours possible, du fait de l’implantation de la maison. Il faut à ce
moment savoir que l’on exclut généralement les orientations nord, nord-est et
nord-ouest qui sont trop défavorables. Par contre, par rapport à un
emplacement idéal à 30° Sud, on ne perdra pas plus de 15% en production
annuelle, pour les orientations est, ouest, sud-ouest et sud-est si l’inclinaison
ne dépasse pas 30° par rapport à l’horizontale.

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Données météorologiques
• Une surface exposée au soleil reçoit, à un instant donné, un
rayonnement solaire en W/m²(flux), une puissance par unité de
surface. Ce flux varie au passage d’un nuage, selon les heures
de la journée… Au bout d’une journée, ce flux a produit une
énergie journalière ou rayonnement solaire intégré, en Wh/m² par
jour, produit du rayonnement par le temps. Comme le
rayonnement instantané est variable, on obtient cette énergie
journalière en calculant l’intégrale de la courbe de rayonnement
en fonction du temps.
• Grâce aux stations météorologiques, on dispose de nombreuses
données statistiques. Ce sont des données, globales sur une
journée, qui servent la plupart du temps au dimensionnement
d’un système photovoltaïque.

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• Pour une exposition sans ombre portée, on peut réaliser un
dimensionnement assez précis avec 12 valeurs de
rayonnement solaire seulement, une pour chaque mois.

• Pour un dimensionnement plus rapide, on se servira de la


valeur la plus faible de la période de fonctionnement de
l’application. En Algérie par exemple, pour une utilisation
annuelle, on utilisera la valeur du mois de décembre, qui est
généralement la plus basse. Par contre, pour une utilisation
estivale, par exemple entre mai et septembre, on utilisera la
valeur de mai.

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Les problèmes liés à la prévision météorologique

• La connaissance des données météorologiques telles que le flux


solaire, la température extérieure, la vitesse du vent, la nébulosité,
l'humidité de l'air, la teneur en poussière de l'atmosphère locale, etc.
est nécessaire pour dimensionner une installation. Il faudrait connaître
tous ces facteurs durant le jour à venir, l’année à venir, les 10 ans
voire même les 30 ans à venir (durée de vie supposée de
l’installation) au lieu géographique de réalisation de l’installation.
• Cette prévision étant aléatoire en l’état des connaissances
météorologiques actuelles, le concepteur se base uniquement sur des
données statistiques des flux solaires et des températures, des 20 ou
30 dernières années, notamment des valeurs mensuelles de ces
paramètres, des valeurs (sur des périodes données) de moyennes, de
médianes, de minima et de maxima. A partir de ces valeurs
moyennes, des générateurs de climats (programmes informatiques)
génèrent un climat type au lieu géographique de l’installation. Ce
climat type sert ensuite à “prédire”, par exemple, le flux solaire et donc
l'énergie récupérable par les panneaux solaire PV dans 1 an, dans 10
ans, dans 30 ans!

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Les problèmes liés à la prévision météorologique (suite)

• La première difficulté réside donc dans la prévision du temps


météorologique futur. La seconde dans la prévision des probabilités
des séquences météorologiques.
Autrement dit, quelle est la probabilité que 2, 3, 4, 5 ou plus de jours
se succèdent pendant lesquels les flux solaires restent,
demeurent égaux à une valeur donnée et en particulier une
valeur faible.

• Combien de jours couverts (flux solaire minimal) peuvent se


succéder? Combien de jours clairs (flux solaire maximum) peuvent se
succéder?.

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Apres 3 jours couverts consécutifs, y-a-t’il un jour couvert ou un jour clair?
Ces données sont indispensables, notamment pour déterminer la capacité
optimale de stockage d'énergie pour assurer l'autonomie énergétique d'une
installation PV.

Une autre difficulté est l'ombrage. L’ombrage est une caractéristique qui est
très difficile à estimer, et il n’existe pas de méthode simple, ni même
grossière pour les évaluer. Ils peuvent résulter du passage d’un nuage,
comme de l’ombre d’un bâtiment

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3.Définition des modules PV
Calcul de la puissance crête du système
• Les modules photovoltaïques(source unique) doivent alors
fournir toute l’énergie consommée, en incluant les pertes à
tous les niveaux.
Production électrique d’un module en une journée
• Un module se caractérise par sa puissance-crête Pc (W), puissance
dans les conditions STC(Standard test Conditions).
• Dans les conditions STC, le module produira à un instant donné une
puissance électrique égale à cette puissance crête, et si cela dure N
heures, il aura produit une énergie électrique Eelec égale au produit
de la puissance crête par le temps écoulé :

Eelec = N * Pc

Soit : énergie électrique produite (Wh) = Nombre d’heures d’exposition aux


conditions STC (h)* Puissance crête (W).
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• Cependant, le rayonnement n’est pas constant pendant une journée
d’ensoleillement, donc on ne peut pas appliquer strictement cette loi.
• Afin de calculer ce que produit un module photovoltaïque pendant une
journée d’ensoleillement qui a un certain profil et une énergie solaire
intégrée en Wh/m², on va assimiler cette énergie solaire au produit du
rayonnement instantané 1000 W/m² par un certain nombre d’heures
que l’on appelle « nombre d’heures équivalentes ».
• Grâce à la valeur de 1000 de ce rayonnement de référence, le
nombre d’heures équivalentes se retrouve exactement égal à l’
énergie solaire intégrée si on l’exprime en kWh/m² * jour.

Esol = Ne * 1000

Soit : énergie solaire journalière (Wh/m²*jour) = nombre d’heures équivalentes


(h/jour)*1000 (W/m²).
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Exemple
• Pendant une journée à la station météo de Toulouse, en décembre, à
l’orientation Sud et l’inclinaison 60°, le soleil fournit 1,12 kWh/m² * jour. On
assimilera cette journée à 1,12h d’un rayonnement de 1000 W/m².
• On suppose ensuite que la puissance du panneau est directement
proportionnelle au rayonnement instantané, ce qui est vrai en première
approximation si le panneau a suffisamment de tension. On peut alors
multiplier la puissance crête du panneau solaire par ce nombre d’heures
équivalentes pour obtenir la production photovoltaïque pendant cette journée :

Eelec = Ne * Pc
Puisque Ne = Esol/1000, on peut l’écrire aussi :

Eelec = Esol/1000 * Pc
Mais ce calcul n’est vrai que pour un panneau isolé, dans des conditions
idéales. Il ne tient pas compte des pertes inévitables d’un système complet,
dans les conditions réelles. Ces pertes ont plusieurs origines, et affectent
certains paramètres du système. 31
Pertes électriques
• Les modules doivent fournir toute l’énergie consommée, même celle
qui est perdue. Le calcul de la puissance à installer doit donc intégrer
l’ensemble des pertes.
Types de pertes
En commençant par l’entrée du rayonnement solaire, on trouve d’abord :
Perte par salissure du panneau, la neige, le sable, ou encore par un
vitrage placé devant, qui modifie son courant de charge (la tension n’étant
pas affectée).
Les chutes de tension entre la sortie du panneau, et l’entrée de la
batterie :
– aux bornes des diodes série
– aux bornes du régulateur série, s'il est utilisé, car il comporte des
interrupteurs électroniques en ligne.
– Aux bornes des câbles, selon leur longueur, leur section et l’ampérage
transporté.
32
Pertes électriques (suite)
Une autre perte affecte directement la tension du panneau, il s’agit de :
– la baisse de la tension lorsque la température s’élève, la puissance crête
étant, elle, donnée à 25°C.
Quant à la batterie, elle joue aussi un rôle puisqu’elle ne restitue pas l’
énergie à 100%, on doit donc considérer :
– l’efficacité énergétique de la batterie : rapport entre l’énergie restituée, et
l’énergie fournie.
– Le régulateur, quant à lui, peut engendrer une perte par désaccord de
tension :
– dans un système avec un régulateur classique ( et non de type MPPT), la
tension est imposée par la batterie donc le module photovoltaïque ne
travaille pas à son point de puissance maximum.
– D’autre part, le calcul présenté dans la section précédente suppose que la
puissance du panneau est proportionnelle à l’éclairement et c’est en fait le
courant qui l’est, il faut donc considérer :
– la perte des débuts et fin de journée quand l’éclairement est faible et la
tension insuffisante pour charger la batterie.

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Pertes électriques (suite)
Chiffrage des pertes
• Certaines pertes peuvent être réduites, et négligées par des moyens simples.
Pour la salissure, on la nettoiera régulièrement. La neige fondera dès que le
panneau commencera à chauffer, et pour éviter le sable, on peut placer les
panneaux en hauteur.
• Pour les pertes dans les câbles, on les limitera en optimisant les câblages.
• La perte en température n’affectera que les pays chauds, où on luttera contre
les fortes chaleurs par une bonne ventilation des modules.

• On évitera complètement la perte par désaccord de tension, en installant un


régulateur MPPT, qui est prédéfini pour réaliser cette fonction.
• La technologie des modules va être importante pour lutter contre les pertes.
Les panneaux au silicium amorphe réagissent mieux aux faibles éclairements
que ceux au silicium cristallin. Leur tension varie également beaucoup moins
avec la température.

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En résumé

• A moins de disposer d’un bon régulateur MPPT, la démarche la plus


sage sera de :
→ prendre les précautions nécessaires pour limiter les chutes de tension :
câblage adéquat, régulateur série réservé à des systèmes 24 ou 48 VDC,
bonne ventilation
→ évaluer la chute de tension restante entre les panneaux et la batterie : par
exemple 0,8V dans les diodes série +0,5V dans les câbles +1,5V de perte
d’échauffement à la température moyenne du site
→ choisir des modules dont la tension à la puissance crête est supérieure ou
égale à la tension maximale de la batterie + la chute de tension
→ calculer enfin le champ photovoltaïque d’après les courants à cette
puissance maximale (A), et en capacité pour la batterie, en ne tenant plus
compte des tensions, mais seulement des pertes affectant le courant.

35
Calcul de la puissance crête du système (suite)
• On simplifiera l’ensemble en disant que pour les modules photovoltaïques
devant alimenter un système 12V nominal, il faudra avoir une tension au point
de puissance maximale au moins égale à 17 - 18V pour l’utilisation en pays
chauds, et 15-16V en pays tempérés.
• Les pertes en courant inévitables sont introduites dans les calculs
énergétiques sous forme d’un coefficient Cp appelé ici : coefficient de pertes
en courant.

Évaluation de Cp
• Pour les salissures , on prendra généralement Cp compris entre 0,9 et 0,95.
• Pour les batteries de plomb utilisées en photovoltaïque, on va prendre une
efficacité en Ah comprise entre 0,8 et 0,9 selon leurs caractéristiques.

36
Calcul de la puissance crête du système (suite)
Calcul pratique de la puissance photovoltaïque
Le calcul de la production électrique d’un module peut maintenant s’écrire :

Celec = Esol * Im * Cp
charge électrique produite dans la journée (Ah/jour) = énergie solaire journalière
(kWh/m² * jour) * courant à la puissance maximale STC du module (A) *
coefficient de pertes en courant
Pour être certain de disposer d’assez de puissance en toute saison, on fera les
calculs dans les conditions d’ensoleillement les plus défavorables de la période
d’utilisation.
• Pour déterminer le courant à la puissance maximale STC du module, on
utilisera donc la formule suivante :

Im = Ej / (Esol * Cp)
• courant à la puissance maximale STC du module (A) = besoin électrique
journalier de l’application (Ah/jour) / [énergie solaire journalière la plus
défavorable (kWh/m² * jour) * coefficient de pertes en courant

37
Calcul de la puissance crête du système (suite)
Exercice 2
• Pour un besoin journalier de 812Wh/jour et une tension
nominale de 24 V.
1./ Quel est alors le besoin journalier en Ah/jour ?
• On suppose maintenant que le coefficient de pertes en
courant est de 0,75 et que l’énergie journalière de Paris en
décembre (exposition 60° Sud) est de 1,12 kWh/m² * jour.
2./ Quel sera le courant Im nécessaire ?
3./ Quelle devra être la valeur de la puissance photovoltaïque du
système, Pc, si les modules ont une tension maximale de 34V ?

38
Calcul de la puissance crête du système (suite)
Réponses
• 1./ [812 Wh/jour] / [24V (tension nominale
souhaitée)] = 34 Ah/jour
• 2./ Im = 34 / [ 1,12 * 0,75] = 40,5 A
• 3./ Pc = 40,5A * 34V = 1377 Wc

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Technologie des modules
La technologie des modules la mieux appropriée dépend avant
tout de la puissance à mettre en œuvre, mais aussi du type de
climat, du coût et parfois de l’esthétique.
• Le silicium amorphe possède de bonnes performances aux
faibles éclairements et sous rayonnement diffus. En revanche,
son rendement au soleil n’est
• que de 7% contre 13% pour le silicium cristallin. Il sera donc
réservé à des cas particuliers :
– faible puissance (< 10 Wc) en climat tempéré
– applications à bas coût
– produits portables ou flexibles
– certaines applications architecturales, en raison de son aspect
esthétique uniforme

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Technologie des modules (suite)
On s’assurera de l’adéquation du type de panneaux à
l’application en passant en revue tous ses paramètres
électriques, avec une attention particulière sur les points
suivants :
- tension suffisante
- type de garantie sur la puissance crête
- tenue climatique
- facilité de montage, etc.

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Tension de fonctionnement (suite)
Tension nominale du système photovoltaïque
• La tension du champ photovoltaïque à retenir dépend :
- du type d’application
- de la puissance photovoltaïque du système
- de la disponibilité du matériel (modules et récepteurs)
- de l’extension géographique du système
• Pour les systèmes connectés au réseau, toute l’énergie produite est
convertie en 230 VAC. Il est donc intéressant de les câbler en tension
continue plus élevée par mise en série des modules : cela limite les pertes
puisque l’ampérage est plus faible, et permet de faire appel à des onduleurs
à haut rendement.
• Pour les systèmes autonomes, pour une puissance donnée, une tension
faible implique des courants élevés qui produisent des pertes ohmiques
dans les câbles (pour un appareil de 100W en 12V, on aura un courant de
8A). On choisira donc les diamètres de câbles en conséquence pour limiter
ces pertes.
• Pour des installations plus conséquentes, on choisira plutôt du 24 ou 48 V,
afin de ne pas avoir un courant trop élevé.

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Tension de fonctionnement (suite)
Tension nominale du système photovoltaïque (suite)
Le tableau suivant représente les tensions recommandées pour les
systèmes photovoltaïques en fonction de leur puissance :

Une fois cette tension déterminée, il faut encore vérifier que l’on dispose de
récepteurs pour la tension choisie. Le cas échéant, on pourra toujours
utiliser un convertisseur DC/DC. Par contre, cela nécessite de revoir la
consommation journalière du système, et donc la puissance photovoltaïque.

43
Tension de fonctionnement (suite)
Composition du champ photovoltaïque
• Une fois que l’on a déterminé la puissance photovoltaïque
nécessaire, et selon la tension des modules et du champ à
construire, on va composer notre champ à construire (en
série/parallèle, ou seulement parallèle). Bien entendu, il faudra
arrondir à la valeur entière supérieure.
Exercice 3
• Dans l’exercice précédent, nous avons pu déterminer un besoin en
puissance photovoltaïque de 1377 Wc, en 24 V nominal.
• On suppose maintenant que les modules retenus sont des 47 Wc –
12 V.
1./ Combien de modules doit on utiliser dans ce cas ?
2./ Comment brancher ces modules ensemble ?

44
Tension de fonctionnement (suite)
Réponse
1./ Nombre de modules: 1377/47 = 29,3, Si on utilise 29 modules, on
fournira : 29*47 = 1363 Wc, ce qui n’est pas suffisant pour notre installation.
Par contre, si l’on utilise 30 modules, on fournira 30*47 = 1410 Wc, ce qui
est suffisant ici.
2./ En disposant les modules 2 à 2 en série, on disposera alors de 15
ensembles de 24 V, ce qui correspond à la tension nominale que nous
avons choisie. Il ne reste plus qu’à les disposer en parallèle, afin
d’additionner les courants entre eux, et atteindre la puissance nécessaire
de 1410 Wc.
Le dispositif ressemblera donc au montage suivant :

2ms
24V

15bp 45
4.Dimensionnement du stockage
Autonomie sans apport solaire
• On appelle nombre de jours d’autonomie sans apport
solaire, Nja, la durée de quelques jours pendant
laquelle la batterie peut alimenter seule l’installation
à toute période de l’année.
• C’est en partie des données météorologiques du lieu
que dépend la détermination du nombre de jours
d’autonomie de la batterie.

46
Calcul de la capacité de la batterie
• La capacité de la batterie est exprimée en Ampères heure,
utilisable pour une période donnée, c'est à dire une quantité
d'énergie disponible pendant un certain temps.
• La capacité C d'une batterie dépend du courant, avec lequel
elle est déchargée.
• La capacité utilisable est d'autant plus grande, que le courant
de décharge est faible, c.-à-d. le plus le temps de décharge est
long. C indique le temps de décharge en heures.
Cette notion de durée est notée Ct où t correspond à la période
de temps.
• La notation 1000Ah C/20, signifie que la batterie déchargée à
un courant de 1 vingtième de sa capacité pourra fournir
1000Ah. La même batterie déchargée à un courant plus
important tel que C/2 aura une capacité utile plus faible de
l'ordre de 80% de celle à C/20. De la même manière, cette
batterie soumise à un courant de décharge de C/50 (soit 20A)
pourra fournir + de 1000Ah.
47
Calcul de la capacité de la batterie (suite)
• La capacité diminue d'autant plus vite que l'intensité de décharge est
élevée. Néanmoins, pour ne pas détériorer une batterie, il ne faut pas
dépasser les limites de décharge admissibles en fonction de la technologie.

• La capacité nominale pour un fonctionnement de Nja jours et un besoin


électrique journalier Ej est de :

Cu = Nja * Ej
Soit : capacité utile de la batterie (Ah) = nombre de jours d’autonomie sans
apport solaire * besoin journalier (Ah)

• La capacité utile Cu n’est pas la capacité nominale C20 (pour une décharge
de 20h à 25°C), mais la capacité réellement disponible sur le terrain à tout
moment.

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Calcul de la capacité de la batterie (suite)
Profondeur de décharge
• Une batterie ne doit pas être déchargée en dessous d’un certain
seuil sinon on risque de l’endommager.
• Une batterie pleine à 70% est à une profondeur de décharge de
30% (PD = 0,3).
• En pratique, en absence de problème de basses températures, et
pour un usage normal, on appliquera un coefficient PD = 0.7 à 0.8
selon les modèles de batteries : plutôt 0.7 pour les batteries qui
supportent un faible nombre de cycles et plutôt 0.8 pour les
batteries à fort nombre de cycles. Si la batterie doit cycler
davantage, on pourra diminuer PD pour disposer d’une durée de vie
supérieure. Au contraire, si la batterie a très peu de probabilité de se
décharger on pourra prendre PD = 0.9 et même 1.

49
Calcul de la capacité de la batterie (suite)
Effet de la température
• Si l’application est amenée à fonctionner à basse température, ce
sera la principale cause de réduction de capacité, car les réactions
de charge et de décharge de l’accumulateur sont ralenties par le
froid.
• Pour déterminer la réduction de capacité qui en résulte, on aura
besoin de courbes de décharge à différentes températures fournies
par le constructeur de la batterie. En fonction de la température
minimale que le système peut accepter, on va déterminer sur ces
courbes, le coefficient réducteur de capacité par la température RT.

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Calcul de la capacité de la batterie (suite)
Calcul de la capacité avec les coefficients de réduction
• Pour tenir compte à la fois des phénomènes de température et de
profondeur de décharge maximale, on calcule la capacité nominale
comme suit :

C20 = C / [PD * RT] = [Nja * Ej] / [PD * RT]


• Soit : capacité nominale C20 (Ah) = nombre de jours d’autonomie
sans apport solaire (jours) * besoin journalier (Ah/jour) / profondeur
de décharge maximale autorisée / coefficient réducteur de la
température.

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Choix du type de batterie

L’utilisation d’une batterie va permettre de palier aux


problèmes des variations climatiques, sur une échelle
allant de quelques minutes à quelques jours. Un
certain nombre de paramètres entre en jeu dans le
choix de la batterie. Ils sont aussi bien d’ordre
technique que économique. Il faut également noter
que la batterie est le composant le moins durable d’un
système photovoltaïque. Il faudra donc le remplacer
avant les panneaux.

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5.Dimensionnement du régulateur
Choix d’une technologie
• Un régulateur de charge fait en sorte que la batterie soit bien
chargée et la protège contre la surcharge, mais il ne gère pas
les problèmes de décharge éventuels. Ce type de régulateur est
donc généralement suffisant dans les cas où il n’y a pas de
risque de décharge accidentelle.
• Un régulateur charge-décharge est très souvent requis pour les
applications domestiques, car les utilisateurs peuvent dépasser
les consommations prévues. Il est alors utile de couper
l’utilisation d’une partie au moins des récepteurs pour permettre
à la batterie de se recharger.
• Le choix de la technologie du régulateur, shunt, série ou MPPT,
est d’abord guidé par la puissance du système photovoltaïque et
par le type de batterie à charger. Le régulateur shunt qui dissipe
la puissance des panneaux en cas de surcharge de la batterie
est mieux adapté aux petits systèmes, et le régulateur série aux
plus gros systèmes.
53
Dimensionnement du régulateur (suite)
Dimensionnement
• Une fois la meilleure technologie identifiée, le régulateur sera dimensionné
d’après les paramètres suivants :
– tension nominale (12, 24 ou 48 VDC) : elle doit être celle du champ PV
– courant d’entrée : c’est le courant de charge maximal que les modules
sont susceptibles de débiter à un instant donné. Il doit être supporté
sans problème par le régulateur.
• Et pour les régulateurs qui assurent aussi la protection décharge :
– courant de sortie : c’est le courant total maximal que peuvent tirer les
récepteurs simultanément. Il dépend du module d’utilisation et des
récepteurs.
• Du point de vue sécurité, on pourra choisir certaines options non
indispensables, mais qui restent parfois recommandées :
– une sonde indépendante de température si la batterie et le régulateur
ne sont pas dans les mêmes températures ambiantes.
– une mesure indépendante de tension si le régulateur et la batterie sont
distants.
– une lecture de la tension batterie et de l’ampérage du champ
photovoltaïque pour un bon suivi de l’installation.
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6.Câblage
Les chutes de tension dans les câbles peuvent être très pénalisantes.
Il faut également s’assurer que les diamètres des câbles choisis soient
compatibles avec les différents composants retenus. Le cas échéant, on
pourra placer une boite de jonction intermédiaire.
Il est nécessaire de constituer un plan électrique global de l’installation
avant de calculer toutes les sections des câbles. Il faut également avoir
une idée assez précise de l’implantation physique des composants pour
réduire les distances entre les composants du système photovoltaïque.

Pour le choix des sections des câbles, on pourra se servir du calcul de


la chute de tension dans un conducteur, donnée par la loi d’Ohm :

dV = R*I où R = ρ*(l/s)
avec : R = résistance (Ω)
I = longueur (m)
s = section (mm²) du conducteur
ρ = résistivité valant environ 20 mΩ *mm²/m pour le cuivre.

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Les câbles de la partie courant continu doivent
remplir les exigences suivantes:
• Etre protégés contre les court circuit et
• les courants de fuite à la terre,
• Etre résistants aux UV et aux intempéries avec
• une large gamme de température(environ -40°C à 120°C)
• Présenter une gamme de tension élevée(≥2kV)
• Etre légers, minces, faciles à installer et d’une bonne maniabilité
• Etre ignifugés avec une faible toxicité en cas d’incendie et sans
halogène
• Disposer de pertes de puissance faibles(max.1%)
• S’assurer que le câble concerné porte la mention câble solaire

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