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INRAA
D. SMADHI
Résumé:Notre étude a été réalisée dans la région des hauts plateaux Sétifiens
(cas du bassin versant de Bousselam) située dans Vétage bioclimatique semi-
aride.
Cette étude permet une première approche pour estimer l'évapotranspiration
potentielle à partir des dijférentes méthodes classiques (Turc, Blaney et Criddel ;
Thornthwaite).
La mesure indirecte de l'évapotranspiration potentielle (ETP)permet d'une part,
d'estimer la demande climatique de la région, d'autre part de mieux apprécier les
résultats obtenus par les dijférentesformules classiques utilisées.
Pour mieux évaluer cette demande, les résultats obtenus ont été estimés par la
méthode de régression linéaire par rapport à laformule de Penman qui reste une
référence.
Par ailleurs, la prévision des besoins en eau et l'estimation des rendements, de la
culture du blé en irrigué, a été obtenue en utilisant la formule de Penman-
Monteith, vu les résultats appréciables obtenus, avec une comparaison des résul
tats de rendements de la culture pluviale.
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Abstract ■ Our survey has been achieved in the région of the high Setifiens trays
(case ofthe basin pouring Bousselam)situated in the semi-arid bioclimatic stage.
This survey permits afirst approach ta appraise the potential évapotranspiration
from the différent classic methods (Turc. Blaney and Criddel; Thornthwaite).
The measure indirect ofthe potential évapotranspiration(ETP)permits on the one
hand to appraise the ciimatic demand ofthe région, on the other hand to appre-
ciatèthe resuits obteined by the différent used classicsformulas.
To evaluate this demand better, the obteined resuits have been appraised by the
linear régression method with regard to the formula of Penman that remains a
yfifpfCYlCS
Otherwise. the previous of needs in water. requirement and the évaluation of
vields ofirrigated wheat, has been obtained while using theformula ofPenman-
Monteith. seen the gotten substantial resuits. with a comparison ofresuits ofyields
of the rainfeed culture.
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INTRODUCTION : rapport avec les besoins en eau de la
culture dans la région de Sétif, région
L'étude proposée met en relief l'éva semi-aride.
potranspiration potentielle (ETP),
donnée essentiellement climatique, et MATERIELS ET METHODES:
représente la consommation en eau
maximale des cultures (Damagnez, Données de bases:
1968). L'étude est basée sur les paramètres
Plusieurs méthodes classiques ont climatologiques (précipitation en mm,
été développées par différents cher température en °C, humidité)
cheurs (Turc ; Blaney et Criddel ; recueillis par l'Agence National de la
Thornthwaite et Penman-Monteith in Recherche Hydraulique (ANRH) et
Elosmani, 1994) et appliquées par l'Office National de la
(Brochet et Gerbier, 1975 ; Seguin, Météorologie (ONM) au niveau du
1975 ; Issolah, 1983 et Smati, 1988) sous bassin versant de l'oued
pour évaluer l'évapotranspiration Bousselam, situé au nord ouest de la
potentielle. Ces méthodes, prennent région de Sétif. Ce sous bassin est
en compte les facteurs climatiques représenté par 8 stations climatiques.
(précipitation, température, vent, inso Les pciramètres obtenus permettent
lation). d'estimer l'évapotranspiration qui
L'aptitude de ces méthodes est de dépend en premier lieu de l'échelle de
déterminer le déficit hydrique clima temps choisie en rapport avec le but à
tique (ou état hydrique) d'une région atteindre. Ces facteurs sont représen
qui est souvent en relation avec la tés sur une période de 12 ans.
variabilité des sols et des cultures. Dans le cadre de cette étude orientée
Pour notre part, ces méthodes ont été essentiellement vers les problèmes d'ir
utilisées pour évaluer et étudier 1 évo rigation, la période de temps qui a été
lution et la répartition de l'évapotrans utilisée comme base de travail est
piration potentielle dans le temps dans l'échelle mensuelle par manque de don
la zone d'étude, en relation avec les nées décadaires qui donneraient des
besoins en eau de la culture de blé. résultats exhaustifs et plus précis.
L'évapotranspiration obtenue, a per Les données de bases sont des données
mis d'estimer les rendements et cela, mensuelles portant sur la période (1981-
en quantifiant les besoins en eau de la 1992) dont certaines séries climatolo
culture de blé dur en irrigué, compara giques (précipitations, températures,..)
tivement à une culture pluviale. utilisées présentent des données man
Une connaissance satisfaisante de quantes. Ces séries ont été complétées
l'évapotranspiration potentielle est par le modèle de la régression linéaire
nécessaire. Cette connaissance, per (Smadhi et Boulassel, 1996) basé sur le
met de pallier aux aléas climatiques en coefficient de corrélation (Schurr, 1986).
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Les séries climatologiques utilisées L'évaluation et la répartition de
ont permis de calculer l'évapotranspi l'évapotranspiration sur l'ensemble
ration et de comparer entre les diffé des sites considérés (Ain-arnet, Ain-
rentes formules. Les besoins d'irriga abessa, Mahouane, Fermatou, Bouira,
tion de la culture de blé dur ont été Sétif, Zeiri et Tixter) est très difficile
déterminés par le logiciel de calcul ment accessible ceci pour deux rai
des besoins en eau (Cropwat). Dans sons :
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Tableau I:Analyse statistique de l'évapotranspiration potentielle
annuelle pour la période (1981-1992).
130-1
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CD
LU
80 T I I ! I I I r
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Année
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La répartition mensuelle et l'estima Les valeurs les plus élevées de l'éva
tion de l'évapotranspiration potentiel potranspiration potentielle sont obte
le, sont établies par les formules citées nues en été, puis en automne et
ci-dessus. En effet, la figure 2 montre s'adoucissent légèrement au prin
des valeurs mensuelles moyennes qui temps. La variation des valeurs obte
s'échelonnent inégalement au cours nues est due aux températures
de l'année. Un accroissement des moyennes mensuelles très élevées,
valeurs de l'évapotranspiration s'ob l'évapotranspiration obtenue (formule
serve à partir du mois de janvier, pour de Thornthwaite) est cependant, sous-
atteindre une valeur maximale au estimée par rapport au reste des résul
mois de juillet. tats obtenus.
ETP mm
250
E
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5 150-
Q.
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o
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M A M J J A S D
Mois
34
La répartition mensuelle de l'évapo- qui permet d'estimer approximative
l^j-g^jjspîration, montre c^ue celle-ci est ment les valeurs de (T ; B.C et Th) à
élevée en été par rapport au reste de partir de Penman-Monteith qui reste
l'année. Autrement dit, ces valeurs une référence.
35
140-
E 120-
E,
c 100-
_o
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u
200 300
ETP p e n a m n
♦ etpbc î3 etpt
A etpth _ Linéaire (etpbc)
— Linéaire (etpth) Linéaire (etpt)
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Les droites de régressions obtenues La répartition de l'évapotranspira
ne représentent qu'une correspondan tion et la comparaison de 4 dates de
ce statistique, qui peuvent ne pas avoir semis (Smadhi, 1995), nous ont
de sens si nous les appliquons à des conduit à opter pour une date de semis
périodes de temps de l'ordre de la du 15 octobre. Les besoins de la cul
décade (échelle du bilan énergétique) ture de blé s'obtiennent en multipliant
ou de l'ordre de 24h (Damagnez, l'ETP pour une décade donnée par le
1968). coefficient cultural pour la même
Les résultats obtenus peuvent être décade. Il est donc possible de calcu
généralisés pour l'ensemble des sta ler dès le début de la saison culturale,
tions du sous bassin versant, puisque les besoins de la culture en déterrm-
l'évapotranspiration potentielle (ETP) nant la quantité de pluies efficaces,
varie peut dans l'espace (Daoud, ainsi que celui de l'eau à apporter par
1991) ; et que celle-ci, ne varie pas irrigation.
trop autour de la moyenne de chaque Les besoins totaux de la culture pour
mois. L'écart varie entre 4,80 et 21,17 la saison s'obtiennent en totalisant les
pour une moyenne de 29,63 à 213,42 besoins de chaque décade. Les
mm (Penman) ; Blaney Criddel (9,02 besoins d'irrigation s'avèrent plus
< ET < 39,89 pour 30,97 < ETP mm importants et plus élevés entre février
<234,39); Thomthwaite (5,85 < ET < et mai. Il est à signaler qu'un appoint
22,56 pour 28 < ETP mm < 169,73) ; d'irrigation est souvent nécessaire
et enfin Turc (5,44 < ET < 18,91 pour durant les mois d'automne. Les phases
19,41 <ETPmm< 119,88). critiques correspondent aux stades tal-
lage et fin développement et remplis
Prévision des besoins en eau et esti sage du grain.
mation des rendements de la cultu
re de blé dur: Estimation des rendements à partir
des besoins en eau:
Evapotranspiration de la culture et
besoins d'irrigation: Les résultats obtenus (logiciel
Cropwat), montrent que les besoins en
La formule de Penman Monteith a eau globaux de la culture varient
donné des résultats plus appréciables d'une année à une autre selon les
par rapport aux autres formules ; les conditions climatiques.
besoins en eau du blé sont obtenus en Nous notons qu'au cours du cycle de
utilisant l'ETP(mm)calculée d'après développement de la culture de blé,
Penman Monteith et le coefficient cul- les pluies efficaces permettant son
tural est ajusté théoriquement d'après développement (production herbacée)
la longueur du cycle végétatif de la entre octobre et février, est inférieure
plante (logiciel Cropwat). à 150 mm pour l'ensemble des années
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considérées. Ces résultats coïncident des périodes critiques de la plante (tal-
avec ceux de Arar (1984) et lage, formation et remplissage du
Mouhouche et Boulassel (1997). En grain), les rendements actuels connaî
utilisant la méthodologie Rendt = C tront une augmentation remarquable.
(R - Rq) développée par Arar (1984), Ils peuvent atteindre jusqu'à 32,7 q/ha
dans les mêmes conditions de climat (avec une moyenne qui passe de 7,06
semi-aride à nos résultats, nous remar q/ha à 20,48 q/ha)(fig. 5).
quons que sur l'ensemble des années, Rendt (rendement en grain q/ha); C (cœjfi-
cient de variation de 14 à 16); R (eau totale
les besoins d'irrigation sont pour la en mm pour pluies ejficaces et/ou + irriga
plus part supérieurs aux pluies effi tion; inférieur à 600 mm);Rq (quantité d'eau
caces ; par conséquent, si les besoins minimale permettant une production herba
de la culture sont satisfaits aux cours cée comprise entre 100 et 150 mm).
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10 11 12 Années
Fig.5 : Evolution des rendements réels et estimés par rapport aux précipitations
et les besoins en eau en mm de la culture de blé dur.
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CONCLUSION blé, c'est-à-dire à partir de la phase
développement à la phase maturation
L'évaluation et la répartition tempo du grain.
relle de l'évapotranspiration potentiel Par la connaissance de la répartition
le, montre une différence systéma des besoins en eau de la culture et l'ef
tique des résultats obtenus par les dif ficacité d'irrigation, il est possible de
férentes méthodes utilisées. Cette dif déterminer pour la région l'importan
férence est expliquée par le fait, que ce du choix d'une date de semis. Ce
ces formules ne tiennent pas compte choix permet à la plante, de bénéficier
des mêmes paramètres climatolo- le plus possible des pluies efficaces et
giques. Ces derniers sont soumis à des de minimiser au maximum, la quanti
fluctuations cycliques saisonnières té d'eau à fournir au sol par irrigation.
accentuées, ce qui explique la varia Une bonne production et un meilleur
tion annuelle et inter-annuelle bien rendement est donc en relation étroite
marquée en relation avec les rende avec les ressources hydriques et la
ments. quantité d'eau disponible dans la
En effet, les résultats obtenus selon région.
Turc et Thornthwaite ont tendance à
diminuer les variations de l'évapo RECOMMANDATIONS
transpiration potentielle par rapport
aux variations obtenues par les résul Il aurait été souhaitable de disposer
tats de Penman ; ceci, est expliqué par d'un nombre plus important de sta
le fait que ces formules ne tiennent tions météorologiques sur l'ensemble
comptes que d'un seul paramètre cli de la région. Néanmoins, il faut que
matique (température) qui négligerait l'ensemble des stations déjà existantes
l'influence des autres facteurs de l'at mesurent tous les paramètres climato-
mosphère. logiques (précipitation, température,
La variabilité de l'évapotranspiration vent, insolation) afin de mieux distin
potentielle mensuelle de la région est guer les zones agroclimatiques et
élevée au cours de l'année, ce qui mieux cerner les contraintes posées au
explique le déficit pluviométrique développement de la céréaliculture au
mensuel moyen important enregistré niveau de l'ensemble de la région de
au cours de la période choisie. Sétif.
Par ailleurs, les résultats du Cropwat Il serait appréciable de vérifier les
et la date de semis choisie, révèlent résultats obtenus par une expérimen
l'importance de l'irrigation presque le tation au niveau de la région afin de
long du cycle végétatif de la culture de valider les modèles théoriques.
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