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ESTIMATION QUALITATIVE DE L’EROSION HYDRIQUE DANS LE BASSIN

VERSANT DE L’OUED AMLIL (TAZA-MAROC) PAR LA COMBINAISON DE


L’OUTIL SIG ET DE L’APPROCHE PAP/CAR.
AÏMAN HILI¹, YAHIA EL KHALKI¹ AND JAOUAD GARTET²

¹ LABORATOIRE DYNAMIQUES DES PAYSAGES, RISQUES ET PATRIMOINE,


FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES, USMS, BENI MELLAL,
MAROC.E-MAIL : ayman.hili.1984@gmail.com
² LABORATOIRE DEP2D - FACULTE POLYDISCIPLINAIRE DE TAZA, USMBA,
MAROC.

ABSTRACT.This paper presents the results of our study on mapping and qualitative
estimation of water erosion using the PAP / RAC method 1998 as part of the UNEP
Mediterranean Action Plan (MAP).
In the Oued Amlil watershed, with an area of 153.7 km², located in the north-west of Taza
(north-eastern Morocco), all the conditions for the initiation and acceleration of water erosion
are present, (71% of the basin), a very limited vegetation cover (13.2%), aggressive and
intense rainfall, and very important human interventions .
Analysis of natural watershed data using the PAP / RAC method identified five major erosive
states: very high erosion 23%, 48% for high erosion, significant erosion class is 22 %, 6% and
1% for low and very low erosion classes respectively.
On the other hand, the actual erosion map shows a great disturbance of the slopes of the study
area by several forms of erosion: groundwater erosion (on 61% of the basin), ravines (21%),
badlands (13%), landslides (2%), gullies (2%) and periodically flooded areas (1%).
Keywords:Water erosion, PAP/RAC, GIS, thematic maps, erosive states, Prerif, Morocco.

Résumé. Le présent travail expose les résultats de notre étude concernant la cartographie et
l’estimation qualitative de l’érosion hydrique selon la méthode PAP/CAR 1998 agisse dans le
cadre du Plan d'action pour la Méditerranée (PAM) du PNUE.

Dans le bassin versant de l’Oued Amlil, d’une superficie de 153.7 km², situé au Nord de la
ville d’Oued Amlil (Nord-Ouest de Taza), toutes les conditions de déclenchement et
d’accélération de l’érosion hydrique sont présentent, une topographie accidentée (53% des
pentes forte à très forte), des formations lithologiques marneuses tendres et imperméables
(71.5% du bassin), un couvert végétal très limité (13.2%), des précipitations agressives et
intenses, et des interventions humaines très importantes.
L'analyse des données naturelles du bassin versant par la méthode de PAP/CAR a permis
d’identifier cinq principaux états d’érosifs : érosion très élevée 23%, 48% pour l’érosion
élevée, la classe d’érosion notable représente 22%, 6% et 1% pour les classes d’érosion
faibles et très faible respectivement.

Par ailleurs, la carte d’érosion réelle montre une grande perturbation des versants de la
zone d’étude par plusieurs formes d’érosion : l’érosion en nappe (sur 61% du bassin), les
ravins (21%), les badlands (13%), les glissements (2%), les rigoles (2%) et les zones
périodiquement inondées (1%).

Mots Clés :érosion hydrique,PAP/CAR, SIG,cartes thématiques, états érosifs, Prérif, Maroc.

133
:‫ملخص‬

‫ٌهذف هذا انؼمم إنى رقذٌم وزبئج رصىٍف األوسبغ انطجٍؼٍخ نهحىض انمبئً نىاد أمهٍم حست درجخ انخطز ثبػزمبد مىهجٍخ‬
.‫ ػه غزٌق ركبمم كبفخ انمؼهىمبد انىصفٍخ وانمحزمهخ‬،PAP/CAR

‫ كمب ٌزمٍش انحىض‬.‫مكىبسشمبل مذٌىخ واد أمهٍم‬-‫) إنى جهخ فبص‬²‫ػهى مسبحخ كهم‬5.7.1(‫ٌىزمً انحىض انمبئً نىاد أمهٍم‬
)% 75.1( ‫انمذروص ثهشبشخ كجٍزح وزٍجخ رظبفز ػىامم غجٍؼٍخ (ػذواوٍخ انمىبخ وسٍبدح انصخىر انصهصبنٍخ انهشخ‬
‫ وأرزثخ‬،)%5...(ً‫ وغٍبة انغطبء انىجبرً انطجٍؼً انىاق‬،)‫ مه االوحذاراد قىٌخ إنى قىٌخ جذا‬% 1.( ‫وإوحذاراد قىٌخ‬
.)...‫ وشجكخ مبئٍخ كضٍفخ) وثشزٌخ (االجزضبس وانزػً وػمهٍبد انحزس‬،‫غٍز مزىاسوخ و ظؼٍفخ انزطىر‬

‫ فئبد مه درجخ‬1 ‫ صىف انمجبل انمذروص إنى‬،‫واوطالقب مه رىعٍذ خزائػ انؼىامم ظمه وظم انمؼهىمبد انجغزافٍخ‬
‫ أمب درجخ انخطز انمزىسػ‬،%88 ‫ ودرجخ انخطز انقىي رمضم‬%.. ‫ حٍش درجخ انخطز انمزرفغ جذا رمزذ ػهى‬،‫انخطز‬
.%5 ‫ و‬%6 ‫ درجخ انخطز انعؼٍف وانعؼٍف جذا فال رمزذ إال ػهى‬.‫ مه انمسبحخ‬%.. ‫فززىسع ػهى‬

‫أظهزرحهٍم وزبئج خزٌطخ انزؼزٌخ انحبنٍخ نهمجبل انمذروص ٌؼبوٍمه رذهىر انسفىح حٍش أن أشكبل انزؼزٌخ انغشبئٍخرزىسع‬
‫ رمزذ هذي‬.%. ‫) ثبنىسجخالوشالقبد انززثخ فزمضم‬%5. ‫ أمب االسبحٍم فزمضم‬،%.5 ‫ وانزخذٌذ ػهى‬،‫ مه انحىض‬%65‫ػهى‬
‫ هذي انىظؼٍخ كبن نهب االصز انكجٍز ػهى انحبنخ انطزٌق‬،ً‫االشكبل ػهى ػذح سفىح رؼبوً مه غٍبة انغطبء انىجبرً انىاق‬
،‫ انزشقبقبد‬،‫ وظحذ انىزبئج انمزىصم إنٍهب أن هذا انجشء ٌؼبوً مه ػذح مشبكم كبالوخفبظبد‬.‫انسٍبر انذي ٌقطغ انحىض‬
‫ كم هذي انمخبغز نهب ػالقخ وغٍذح ثبنخصبئص انطجٍؼٍخ وانجشزٌخ‬.‫رحزك ثؼط االجشاء و رذهىر انقىاػذ االسبسٍخ‬
.‫نهحىض انمبئً نىاد أمهٍم‬

‫ مقذمخ‬،‫ درجخ انخطز‬،‫ وظم انمؼهىمبد انجغزافٍخ‬،‫ انخزائػ انمىظىػبرٍخ‬،PAP/CAR،‫ انزؼزٌخ انمبئٍخ‬: ‫كلمات المفتاح‬
.‫ انمغزة‬،‫انزٌف‬

INTRODUCTION
Dans les différents pays méditerranéens, l’érosion des sols par la pluie et le ruissellement
est un phénomène largement répandu. Elle continue à prendre des proportions considérables
de sol, en particulier sur les pentes, à cause de la nature torrentielle des pluies, de la forte
vulnérabilité des terrains (roches tendres, sols fragiles, pentes fortes et dégradation du couvert
végétal) et de l’impact défavorable des activités humaines (déforestation, incendies, risque
d’érosion hydrique, urbanisme chaotique, surexploitation des carrières, etc.). D’après une
étude de la FAO (1990), la situation continue à se détériorer : 40 % des terres au Maroc sont
menacées par l’érosion hydrique. Bachaoui B., et Al. (2007).

liées à la forte pression que la population locale a exercé sur les ressources naturelles (le
labour, le surpâturage et le défrichement des forêts). Le domaine prérifain en général et plus
particulièrement le bassin versant de l’Oued Amlil n’a pas échappé à cette règle générale
puisque son milieu naturel a subi aussi une forte dégradation. Ce qui a déclenché non
seulement une dynamique accélérée des processus de l’érosion hydrique, mais aussi une forte
instabilité des versants liée aux différents types de mouvements terrain. Ces deux phénomènes
ont connu une dynamique importante au cours de ces dernières années.

1. PROBLEMATIQUE
Le bassin versant de l’Oued Amlil est l’un des terrains rifains connu par une remarquable
perturbation des versants, dont les conditions naturelles sont favorables à la dynamique des
versants. La problématique principale de ce travail c’est que le secteur d’étude comporte

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toutes les conditions qui peuvent corroborer les processus de l’érosion hydrique, dont les
pentes sont très accidentées, le couvert végétal est très limité, des pluviométries intenses et
concentrées, et des formations lithologiques friables, tendres et facilement altérables. Les
interventions anthropiques restent le processus majeur qui influence directement toutes les
facteurs. Ces différents facteurs ont une influence majeure sur le déclenchement et
l’accélération des processus de l’érosion hydrique sur les versants.

2. ZONE D’ETUDE
Le bassin versant de l’Oued Amlil, d’une superficie de 153.7 km², fait partie de la région
de Fès-Meknès. Il est situé au Nord du centre urbain de l’Oued Amlil (N-O de Taza) sur une
altitude comprise entre 290m à l’aval et 1169m en amont. Son indice de compacité est de
l’ordre de 1.52, ce qui va minimiser le temps de réponse du bassin aux précipitations et
favorise l’érosion spécialement l’érosion en nappe. Il reçoit en moyenne 485mm de pluies qui
se caractérisentà la fois par une irrégularité spatio-temporelle et une intensité forte.

Fig. 1. Situation géographique du bassin versant de l’Oued Amlil

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Le bassin versant de l’Oued Amlil se caractérisent également par un système de pente
accidentée (53% du bassin pente forte à extrême), par un couvert végétal très réduit(5.5% du
bassin versant présenter par la forêt, 0.2% par le chêne liège, le matorral ne présente que
0.9%,les céréalicultures couvrent 5.4%, le reste est recouvré par des terrains incultes 81.3%
de la surface du bassin). Les formations lithologiques sont essentiellement marneuses, donc
tendres et imperméables (71.5%). La densité de drainage (Dd) est forte, elle est de l’ordre de
3.83 kmˉ¹, elle traduit la nature lithologique imperméable favorisant le ruissellement de
surface. Le réseau hydrographique, quant à lui, il est d’ordre 6, donc très actif lors des pluies
intenses et concentrées.

3. METHODOLOGIE.
Dans le présent article, on a appliqué laméthodePAP/CAR1988 (Fig. 2) qui est une
démarche méthodologique quise base uniquement sur les facteurs naturels (pente, couvert
végétal et lithologie), et elle se caractérise par trois phases :
 L’approche prédictive qui aboutit à la cartographie des unités homogènes des états
érosifs dans le bassin versant, fournissant le canevas pour la cartographie du potentiel et des
tendances générales d'érosion ;
 L’approche descriptive qui consiste à identifier et évaluer les processus actuels
d'érosion sur le site, ainsi que les différents degrés d'exposition à l'érosion;
 L’approche d'intégration dont le résultat principal est la carte consolidée. Cette phase
est obtenue par la superposition de la carte des états érosifs obtenue de la phase prédictive et
la carte des formes d’érosion réelle (la phase descriptive) obtenue par la cartographie directe
des formes d’érosion sur le terrain ou par l’investigation des images satellites.(PAP/CAR,
1998).

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Fig. 2 : Schéma général de la méthode PAP/CAR
L’utilisation du système d’information géographique (SIG) joue un rôle primordial dans
les différentes phases de l’approche par l’analyse, lasuperposition, la modélisation des
processus d’érosion et de spatialisation des zones touchées par les différentes formes
d’érosion

4. RESULTATS ET DISCUSSION
4.1. Carte d’érodibilité (phase prédictive)

La première phase de l’approche PAP/CAR est la réalisation de la carte d’érodibilité


(phase prédictive). Cette carte a été réalisée par la superposition de la carte des pentes
(réaliser à partir des cartes topographiques de Taza, BniFrassene, Tahla, Bab El Mrouj
1/50000) et la carte de lithofaciès (réaliser à partir des cartes géologiques de Tahla-Bab El
Mrouj 1/50000 et la carte de la chaine rifaine 1/500000).La combinaison des données de ces
deux cartes nous a donné une carte (Fig. 3) classée en 5 classes d’érodibilité (faible, modéré,
moyen, fort, extrême).

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Fig. 3. Carte et répartition d’érodibilité du bassin versant de l’Oued Amlil

L’analyse de la carte d’érodibilité(graphique de Fig.3) montre que la classe d’érodibilité


forte (EA) et extrême (EX) représente 33.4% et 23.5%. Par contre, la classe d’érodibilité
moyenne (EM) et modérée (EB) est représentée par 21.8% et 17.8%, la classe (EN) faible ne
présente que 3.5%. Cette situation est liée bien évidemment avec deux facteurs important sont
la topographie accidentée du bassin versant de l’Oued Amlil et les formations fragiles, tendres
et marneuses, notamment à l’est et au nord-est du bassin.

4.2. Carte de protection des sols de la phase prédictive

La seconde étape de la phase prédictive est la réalisation de la carte de degré de protection


des sols (Fig. 4), cette carte est produite par la superposition de carte de l’occupation des sols
et la carte de la densité du couvert végétal.La classification de la densité du couvert végétal du
bassin versant a été faite en se basant sur les images Google Earth (2013). Par contre, la
typologie des classes d’occupation des sols est élaborée à partir du travail du terrain (2014)
pour ajourer la spatialisation des données.

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Fig. 4. Carte et répartition de la protection des sols du bassin versant de l’Oued Amlil

La spatialisation de la protection des sols montre que le bassin versant de l’Oued Amlil
souffre, comme plusieurs terrains de Prérif, du manque de la protection des versants. Le
graphique de la figure 4 montre la profusion de la classe faible 86% dont les versants ont une
faible et très faible protection. La forte dégradation du couvert végétal dans notre bassin
versant est liée à la forte pression exercée sur les ressources végétales pour des besoins
humaines (labours, pâturage, constructions des maisons, ...).

4.3. Carte d’états érosifs potentiels (phase prédictive)

La troisième étape est l’élaboration de la carte des états érosifs potentielsdu bassin versant
de l’Oued Amlil (Fig. 5), cette dernière est une carte de synthèse produite par la combinaison
des données des deux cartes précédentes de la phase prédictive : la carte d’érodibilité et celle
des niveaux de protection du sol. Son intérêt est la classification du bassin versant selon le
degré de risque. Cinq classes d’érosion ont été ressorties (Fig. 5).

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Fig. 5.Carte et répartition des classes d’états érosifs potentiels du bassin versant de l’Oued
Amlil

L’analyse des résultats du graphique de la figure 5, des classes d’états érosifs


potentiels,montre que l’état d’érosion fort et très fort représente 109.3 km² soit 71 % de la
superficie totale de la zone d’étude. Les observations faites sur le terrain montrent que cette
classe d’érosion est caractérisée par une grande perturbation des versants du bassin, où les
formes de ravinements, de glissements, des badlands sont abondantes.

L’état érosif moyen occupe la seconde place avec 33.2 km², soit 22% du bassin où les
formes d’érosion hydrique et des mouvements de terrain sont peu développées. Enfin, la
classe d’état d’érosion très faibles et faible représentée avec 11.2 km² (soit 7% de la zone
d’étude), dont l’érosion hydrique et les mouvements de terrain sont moins évolués.

L’état d’érosif fort et très fort du bassin versant de l’Oued Amlil est expliqué par la
coïncidence des classes d’érodibilité forte et extrême avec des zones où le couvert végétal est
très réduit (classe faible et très faible), spécialement au nord-ouest, sud-ouest et à l’ouest du
bassin versant.

4.4. Carte d’érosion réelle (phase descriptive)

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La dernière étape de la cartographie est la réalisation de la carte d’érosion réelle (Fig. 6),
cette carte est élaborée par les observations directes et le contrôle sur le terrain, en utilisant la
carte prédictive des états érosifs potentiels comme modèle cartographique et thématique de
référence. Elle se base sur la cartographie directe des processus actuels de l’érosion et son
évolution future, tout en tenant compte des facteurs influant sur l’état actuel de la dégradation
des sols.
Le but c’est de mettre en valeur les contraintes spécifiques et représentatives de l’érosion
hydrique et des mouvements de terrain.

Fig. 6. Carte et répartition de la surface des formes d’érosion réelle du bassin versant de
l’Oued Amlil

L’analyse de la base de données de la carte des formes d’érosion réelle (graphique de Fig.
6) montre l’abondance de l’érosion en nappe qui menace 61% des versants et appauvrit le sol
par l’enlèvement des particules nutritives nécessaire pour le développement des végétaux. Les
ravins couvrent 21% et s’installent toujours sur les rives des cours d’eau. Les badlands
s’étendent sur13% et se situent toujours en tête de ravins, ils sont plus profonds. Les rigoles et
les glissements de terrain ne présentent que 2%. Par contre, le risque des zones
périodiquement inondées ou/et alluvionnées est très localisé. On le trouve à l’aval entre le

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pont de l’autoroute et l’exutoire du bassin versant et ne dépasse pas 1%.

4.5. Carte consolidée de PAP/CAR (approche d’intégration)

L’évaluation de l’érosion hydrique et des mouvements de terrain qualitativement a été


établie grâce à divers croisements des cartes thématiques entre elles. Ces informations ont
permis d'établir un bilan et diagnostic de la dégradation physique dans notre zone d’étude
‘‘bassin versant de l’Oued Amlil’’. Une carte globale, consolidée, de la gravité de l'érosion a
permis une identification des milieux stables et instables.

La carte consolidée (Fig. 7) est une carte qualitative. Elle a été réalisée par la
superposition des cartes des états érosifs potentiels, obtenues par la cartographie thématique,
et la carte des formes d’érosion, obtenue par cartographie directe des formes d’érosion sur le
terrain. La superposition a permis de fournir une grille d'unités homogènes pouvant être
affectées par une grande variété de processus d'érosion hydrique et de mouvements de terrain.

L’intérêt de cette carte (Fig. 7) est la production d’un document clair, pratique et à jour, à
utiliser comme un outil méthodologique et une source d’information pour la formulation et la
mise en œuvre de projets et programmes de gestion du contrôle de l’érosion hydrique et de la
désertification.

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Fig. 7. Carte consolidée de PAP/CAR du bassin versant de l’Oued Amlil

L’analyse de cette carte montre que les glissements, les ravins profonds et moyennement
profonds coïncident avec des zones où le degré d’état érosif est élevé à très élevé ; notamment
à l’est et au nord-ouest du bassin versant (Fig.7). Ces zones représentent 23% de la superficie
du bassin. La présence de ces formes s’explique par la forte pente, l’agressivité des pluies et
par une densité nulle à faible du couvert végétal.

Par contre, les formes d’érosion en nappe et en rigoles sont coïncidentes avec les zones
où l’état érosif est notable à faible, cette situation est liée avec la faible densité du couvert
végétal et l’érodibilité moyenne.

En guise de conclusion, on remarque la présence de toutes les formes d’érosion : érosion


en nappe, rigoles, ravins, badlands et glissements, dispersés sur l’ensemble du bassin. Les
causes expliquant les différents processus érosifs sont la pente, le substrat et, enfin, le facteur
le plus déterminant dans le déclenchement des processus érosifs : l’utilisation humaine
(labour, surpâturage, etc.).

5. CONCLUSION
L’analyse des données de la cartes d’états érosifs potentiels de l’approche PAP/CAR
montre une grande fragilité de l’espace naturel avec :
- Une grande extension (71 %) des zones à risque élevé à très élevé,
- Une extension faible (22%) des zones à risque notable,
- Et des surfaces très limité (7%) à risque faible à très faible.
La carte d’érosion réelle montre que le bassin est affecté par une érosion diverse et très
intense. L’érosion en nappe menace 61% des versants et appauvrit le sol par l’enlèvement des
particules nutritives nécessaire pour le développement des végétaux, les ravinements 21%, les
badlands représentent 13%, les rigoles et les glissements présentent 2%, et les zones
périodiquement inondées sont très limitées et ne présentent que 1%.
D’autres travaux sur la quantification de l’érosion des sols dans le Prérif, Tribak (1997),
Sadiki (2005), Abahrour (2009), El Aroussi et al., (2013), HILI et al., (2016) et d’autres
soulignent la continuité des pertes des sols en rapport avec une forte activité dynamique des
versants.
GROSSO MODO, le bassin versant de l’Oued Amlilconstitue un laboratoire à ciel ouvert
pour tous ceux qui veulent étudier les différents processus de l’érosion hydrique. C’est un
terrain qui présente toutes les conditions physiques et humaines pour un tel processus : pentes
fortes, substrat imperméable, couvert végétal très réduit, précipitations agressives et
interventions inappropriées de l’homme.
Références
BACHAOUI B., BACHAOUI EL M., EL HARTI A., BANNARI A. ET EL GHMARI A. (2007).
Cartographie des zones à risque d’érosion hydrique : exemple du haut atlas marocain, Revue
Télédétection, 2007, vol. 7, n° 1-2-3-4, pp. 393-404.
BOU KHEIR, R. GIRARD M-CI., KHAWLIE M., ABADALLAH C., (2001) : ‘’Erosion hydrique
des sols dans les milieux méditerranéens : revue bibliographique’’, érosion et gestion des sols, vol.
8/4, pages (pp. 231-245).

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HILI A. EL KHALKI Y. GARTET J., Estimation of water erosion in the Oued Amlil watershed
(Taza-Morocco), according to the empirical model of Wischmeier and Smith (USLE). Journal of
Urban and Environmental Engineering, (in press).
HILI A. EL KHALKI Y. GARTET J., (2016) - Application des directives PAP/CAR et du SIG
pour la cartographie des formes d’érosion et des mouvements de terrain dans le bassin versant de
l’Oued Sahb Laghrik (Nord-Ouest de Taza). Approche cartographique. Arabian Journal of Earth
Sciences, Vol. 3 - Issue 2, pp. 17-25.
HILI A., EL KHALKI Y. GARTET J., (2015) : ‘’Apport du SIG et de l’approche PAP/CAR dans la
cartographie des formes d’érosion hydrique et des mouvements de terrain dans le bassin versant de
l’Oued Amlil, (Taza - Maroc)’’, communication personnelle au col. Inter. de Taza.
PAP/CAR (1998) : Directives pour la cartographie et la mesure des processus d'érosion hydrique
dans les zones côtières méditerranéennes. PAP-8/PP/GL.1. Split, Centre d'activités régionales pour
le Programme d'actions prioritaires (PAM/PNUE), en collaboration avec la FAO. 1998. p : xii - 72.
PNUE/PAM/PAP, (2000) : Directives pour la gestion de programmes de contrôle d'érosion et de
désertification plus particulièrement destinées aux zones côtières méditerranéennes. Split,
Programme d'actions prioritaires, p : 15 – 86.
TRIBAK A., (1997). Exemple de terrain dans le périf oriental (Maroc). Méditerranée n° 1-2, 1997.
pp. 61 - 68.

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