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DU SOUSS MASSA
NOVEMBRE 2006
I. PREAMBULE..................................................................................................................... 2
1
I. PREAMBULE
Dans le cadre de la politique hydraulique lancée par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II en 1967,
la région du Souss Massa a bénéficié d’un important effort de mobilisation de l’eau. Il a
concerné la construction de six grands barrages (Abdelmoumen-Dkhila, Youssef Ben Tachfine,
Imi El Kheng, Aoulouz-Mokhtar Soussi et Moulay Abdellah). Ceci a permis de sécuriser
l’approvisionnement en eau potable pour la plupart des centres urbains, ainsi que le
développement de l’irrigation à grande échelle. Les retombées économiques ont été très
importantes. En effet, la contribution de la région dans la production et les exportations
nationales des agrumes et des primeurs dépasse les 50%. La région a connu également le
développement d’un tissu agro-industriel, ayant des retombées sociales par la création de
l’emploi et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Cependant, malgré les efforts accomplis, la situation est loin d’être satisfaisante ; on peut
même considérer qu’il s’agit d’une situation de crise latente. La région du Souss connaît un
déficit hydraulique prononcé et affronte une situation de pénurie. Depuis plusieurs années
déjà, de nombreux signaux se sont mis au rouge ; on n’en retiendra ici que quelques
exemples :
Le niveau d’eau des nappes du Souss et des Chtoukas baisse en continu sous les effets
conjugués de la sécheresse et de la surexploitation par pompage et certains secteurs
sont déjà privés d’eau, provoquant l’abandon des terres agricoles, notamment dans la
région d’El Guerdane
Le barrage Abdelmoumen qui n’a pas fourni de l’eau à l’irrigation pendant plusieurs
campagnes agricoles successives, alors qu’il est prévu d’irriguer 13.000 ha.
A cet effet, pour consolider les acquis et corriger les dysfonctionnements de la tendance
actuelle, il est nécessaire de mettre en œuvre une réforme profonde du secteur et
promouvoir une réorientation de la politique actuelle, ayant pour objectif de généraliser et
d’assurer l’approvisionnement en eau de la région dans les meilleures conditions et d’une
manière efficiente.
Aussi, et compte tenu des risques de la tendance actuelle, la nouvelle vision devrait accorder
la priorité aux sous secteurs suivants :
Bien que la clef du problème soit entre les mains de l’Etat pour une question aussi importante
qu’est l’eau, il ne peut agir que sur la base d’un consensus global de la société.
2
aride est atténué par la proximité de l’Océan et l’influence du courant froid des Canaries
ainsi que par la protection contre les vents du Sud, assurée par la barrière montagneuse de
l’Anti-Atlas.
Les températures moyennes annuelles varient de 14°C sur le Haut-Atlas au Nord à 20°C sur
l’Anti-Atlas au Sud. La température maximale journalière atteint 49°C et la température
minimale descend jusqu’à 3°C au dessous de zéro.
Les précipitations sur la région d’étude présentent une grande variabilité spatiale et
temporelle. Les précipitations moyennes annuelles se répartissent comme suit :
d
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BASSIN DE MASSA
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500 à 600
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st
st
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CT
CT
Sources: DR
1- Plan Directeur pour le Développement des ressources en eau dans la bassin du Souss Massa - Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat - 9ème session ;
DP
CT
Les ressources en eau de surface sont limitées et très irrégulières. A l’instar des
précipitations, les débits des oueds présentent une forte irrégularité intra annuelle.
L’apport moyen de la région est évalué à 626 Mm3. Il varie entre un minimum de 35 Mm3
(1960–1961) et un maximum de 2160 Mm3 (1962 – 1963). L’apport moyen des années marquées
par la sécheresse peut ne présenter que moins de 10% de l’apport moyen annuel.
Pour le bassin du Souss, l’apport moyen actualisé est de 394 Mm3. Au niveau du
3
barrage d’Aoulouz, l’apport moyen annuel actualisé est de 167 Mm3 ; au niveau d’Imi
El Kheng, il est de 19 Mm3 ; au barrage Abdelmoumen, il est de 75 Mm3 ; les bassins
intermédiaires produisent en moyenne 133 Mm3.
Pour le bassin de Massa, l’apport moyen annuel actualisé est de 128 Mm3 au niveau du
barrage Youssef ben Tachfine;
Pour les bassins côtiers atlantiques de Tamri et Tamraght, l’apport moyen actualisé à
la station de Tamri est de 65 Mm3 et à la station hydrologique de Tamraght, il est de
22,5 Mm3;
Pour le bassin de Tiznit - Ifni, l’apport annuel moyen est de 16 Mm3.
II.3. Sécheresse
La région a connu plusieurs séquences de sécheresse dont les plus sévères ont concernés les
années 1980 à 1985, 1990 à 1995 et 1998-2000.
Au cours de ces périodes, nous avons assisté également à des baisses importantes des débits
d’étiage des cours d’eau et des débits de sources.
4
Le graphique suivant (Pluviométrie au poste de Taroudant) illustre bien cette
irrégularité :
600 mm
500
1ère période de
Période
sécheresse 2ème période de
équilibrée
400 sécheresse ème
3ème période 4 période
de sécheresse de
sécheresse
300
200
100 Période
pluviométrique
0
1921 1931 1941 1951 1961 1971 1981 1991 2001
Les eaux usées domestiques rejetées pour la plus grande partie dans le lit de l’Oued
Souss et en mer (Agadir - Ait Melloul - Inzegane et Ouled Teïma), celles réutilisées en
irrigation sans traitement préalable (Taroudant et Ouled Teïma), ou encore celles
rejetées dans des fosses individuelles en milieu rural. Les rejets du Grand Agadir
représentent l’essentiel des eaux usées de la région, soit près de 80% des rejets
totaux ;
Les eaux usées de la centrale thermique et des dépôts des compagnies de pétrole qui
contiennent des hydrocarbures. Les établissements industriels sont concentrés
principalement dans la zone urbaine du Grand Agadir, dans la plaine du Souss et dans
la plaine des Chtouka ;
Les fertilisants et les produits phytosanitaires utilisés en agriculture. Les nappes de la
région sont relativement exposées aux risques de contamination en raison de la
perméabilité des sols agricoles comme c’est le cas de la nappe des Chtouka par
exemple ;
Les déchets solides ménagers déposés sans précautions préalables dans les carrières,
les ravins et en bordure de l’Oued Souss ;
Les rejets des établissements industriels, en particulier de l’industrie agro-alimentaire
et de l’industrie de transformation des poissons riches en matière organique et en sel.
5
III. BILAN DES REALISATIONS
La construction de grands barrages d’une capacité totale de près de 800 Mm3, répartie
comme suit :
OUVRAGES HYDRAULIQUES
Barrage Abdelmoumen
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O
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Mokhtar
MokhtarSoussi
Soussi
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O
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O
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Taroudant
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Guerdane
NT
BASSIN DU SOUSS
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Biougra
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BASSIN DE MASSA
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Ouvrages hydrauliques
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CT
CT
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CT
Barrage
Barrage Youssef
BarrageYoussef Ben
YoussefBen Tachfine
BenTachfine
Tachfine hhhhhhoooooo CT
Tiznit
Tiznit
Tiznit
Tiznit
Tiznit
Tiznit sss 2-
2- Freija
Freija aval
aval
Conduites d'eau potable
3-
3- Sidi
Sidi Amara
Amara
Barrages
4-
4- Souiguia
Souiguia
CT
CT
5-
5- Bahsia
Bahsia
0 25 50
CT
6-
6- Msafer
6-
6- Msafer
Msafer
Msafer
Réseau hydrographique: 7-
7- Lalla
7-
7- Lalla
Lalla Tamsist
Lalla Tamsist
Tamsist
Tamsist
O
O
O
O
O
O...
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O.
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Affluents 8-
8- Hamria
Hamria
Ih
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Kilomètres
Ih
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Talous
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CT
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Sidi
Sidi
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Sidi
Sidi
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Ifni
Ifni
Ifni
Ifni
Cours principaux 9-
9- Kharouba
Kharouba
st
st
ttt
Bassins hydrologiques
CT
DR
CT
6
III.2. Développement de l’irrigation
Dans la zone d’intervention de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Souss Massa, les
périmètres publics sont irrigués, aussi bien par les eaux souterraines que par les eaux de
surface. Les périmètres publics irrigués à partir des eaux de surface sont ceux de Massa et
d’Issen avec un complément prélevé sur les eaux souterraines. Ceux irrigués à partir des eaux
souterraines sont les périmètres du Souss-Amont et les périmètres traditionnels réhabilités du
Souss.
Barrage
BarrageAbdelmoumen
Barrage Abdelmoumen
Abdelmoumen
Abdelmoumen
O
O
Barrage
Barrage Abdelmoumen
O
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N
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Nok
ok
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Barrage
Barrage
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ImiLkheng
Lkheng
Lkheng
Barrage
Barrage
Barrage Imi
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Lkheng
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Waar
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Waar
Waar
O. Waar
O.
BASSIN DE TAMRI
O.
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PERIMETRES
PERIMETRES IRRIGUES
IRRIGUES
CT
SEBT SEBT
SEBTGUERDANE
SEBT GUERDANE
GUERDANE
GUERDANE
SEBT GUERDANE
Périmètres irrigués
Périmètres modernes publics
Périmètres traditionnels réhabilités
BASSIN DU SOUSS
Périmètres traditionnels non réhabilités
Périmètres privés (1995)
Périmètres de PMH (superficies irriguées):
O
O
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Plus que 200 ha
...AA
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oouuuuurg
100 à 200 ha
rg
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BIOUGRA BIOUGRA
BIOUGRA
BIOUGRA
BIOUGRA
20 à 50 ha
Points d'eau privés (2003):
Points d'eau privés d'irrigation (2003)
Points d'eau d'AEPI (2003)
Zone d'action de l'ORMVA Souss MAssa
Ouvrages hydrauliques
Canal adducteur projeté Aulouz - El Guerdane
CT
Seuils de recharges
AIT
AIT
AITBAHA BAHA
BAHA
BAHA
AIT
AIT
AIT BAHA
BAHA
Conduites d'eau potable
Barrages
Réseau hydrographique:
Affluents
Cours principaux
MASSA
MASSA
CT
MASSA
MASSA
MASSA
Bassins hydrographiques
BASSIN DE MASSA
Villes et centres
Sources:
O
O
O...
Inventaire des redevables d'utilisation du domaine public hydraulique et détermination des assiettes des redevables dans le bassin du Souss Massa ; ABHSM/ADI, mars 2004
M
M
Maaa
Etude d'inventaire des prélèvements d'eau d'irrigation et d'approvisionnement en eau potable et industrielle dans les provinces d'Agadir Ida Ou Tanane, Inzegane Ait Melloul et les provinces de Chtouka Ait Baha et Taroudant ; DRHSM / RESING, 2002-2003
ssssss
aaa
Plan Directeur pour le Développement des ressources en eau dans la bassin du Souss Massa - Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat - 9ème session ; ABHSM, 2001
7
Le tableau suivant récapitule la répartition des superficies irriguées dans le Souss Massa :
60 54
50
40
31
%
30
20 15
10
0
Gravitaire Aspersion Localisé
8
III.3. Eau potable et assainissement
Le milieu urbain
Le barrage Youssef Ben Tachfine a fourni pour la satisfaction des besoins en eau potable dans
la zone de Tiznit – Sidi Ifni, en 2005, un volume de 2,5 Mm3/an.
Le milieu rural
Le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural a connu, depuis la mise en œuvre du
programme d’approvisionnement groupé en eau potable des populations rurales (PAGER), une
importante évolution. Il est passé de 14 % en 1994 à près de 60 % à fin 2005.
L’assainissement
La mise en œuvre du Plan National d’Assainissement Liquide et d’Epuration des Eaux par
l’ONEP permettra d’améliorer ces performances en atteignant un taux de raccordement
dépassant les 80%. Les études sont en cours de réalisation par l’ONEP pour l’ensemble des
centres urbains.
Le milieu rural est également touché par ces efforts. En effet, des actions de partenariat ont
permis d’équiper certaines localités par des systèmes adaptés. Ces actions seront disséminées
et généralisées dans le futur.
La gestion des retenues de barrages où des tranches importantes ont été réservées au
stockage des eaux de crues a permis d’atténuer les effets des inondations et de protéger
plusieurs villes et localités et plaines inondables.
III.5. Conclusion
Les efforts importants entrepris au cours des trois dernières décennies ont permis :
9
La satisfaction et la sécurisation de l’alimentation en eau potable de la plupart des
villes de la Région pour de larges horizons ;
Le développement de l’irrigation à grande échelle. En effet, les périmètres irrigués du
Souss Massa participent à plus de 60 % des exportations agricoles.
Le développement du tissu agro-industriel (laiteries, stations de conditionnement et de
transformation agro-alimentaire) ;
L’amélioration des conditions de vie des populations notamment en milieu rural par le
désenclavement, la scolarisation, l’électrification, l’amenée de l’eau potable,
l’introduction de l’assainissement, …
Comment relever les nouveaux défis de l’eau imposée par la raréfaction des ressources en eau
liée à la baisse des apports, et la demande sans cesse croissante ?
A-t-on préservé l’environnement naturel ? Notre comportement vis-à-vis des ressources en
eau est-il durable ?
Autrement dit, quels sont les vrais problèmes et contraintes posés à la gestion de l’eau ?
Les trois dernières décennies ont été caractérisées sur le plan hydrologique par une faiblesse
des apports en eau. Les déficits hydrologiques ont atteint des niveaux records pour certaines
années et pour des périodes de plusieurs années successives sèches.
L’analyse des apports observés au niveau de l’ensemble des barrages existants a montré que
globalement les apports ont baissé de 32 % si on compare la période 1970-2000 à la période
1945-2000.
350,000
300,000
250,000
200,000
150,000
100,000
50,000
0,000
9
20 2
5
2
19 8
20 9
-7
-7
-7
-8
-8
-9
-9
-9
-9
-6
-8
-0
-0
68
80
01
04
71
74
77
83
86
89
92
95
98
19
10
Maîtrise de la demande en eau potable
En matière de maîtrise de la demande en eau potable par rapport aux prévisions, le graphique
suivant donne une idée sur les décalages qui se sont produits, dans les projections de la
demande en eau.
Les simulations des bilans hydrauliques effectuées dans le cadre de l’étude du Plan National
de l’Eau (PNE) et des études récentes ont montré une légère baisse des volumes régularisés
par les barrages par rapport aux anciennes prévisions des études des plans directeurs. Ceci est
lié directement à la sécheresse et à l’augmentation de la fréquence de sa récurrence.
L’écart entre le volume régularisable à l’horizon 2020 évalué dans le cadre d’une étude
récente (2003) et celui calculé lors de l’élaboration du PDAIRE atteint 6%.
L’examen des grandes étapes du circuit de l’eau de surface, depuis les ouvrages de
mobilisation jusqu’à sa consommation par les usagers (irrigation et eau potable et
industrielle), permet d’établir un autre bilan chiffré :
Les volumes régularisés par les barrages existants sur la base de la série des apports la plus
longue sont estimés à 331 Mm3 par an.
Les volumes moyens fournis au pied des barrages au cours des 10 dernières années ayant
connu de fortes séquences de sécheresse, sont de 182,5 Mm3 par an (168 Mm3 pour
l’irrigation de la Grande Hydraulique et 14,5 Mm3 destinés à la production en eau potable).
11
Le décalage entre les volumes régularisés par les barrages et ceux fournis dû
essentiellement aux fortes séquences de sécheresse qui ont marqué ces dernières
décades ;
Le décalage entre les volumes fournis au pied des barrages et ceux réellement utilisés
qui s’explique par des pertes d’eau importantes, essentiellement enregistrées dans le
secteur de l’irrigation, dues aux limites intrinsèques du mode d’irrigation gravitaire
qui est toujours prédominant.
L’eau souterraine constitue une part importante du potentiel hydraulique de la région ; elle
représente plus de 30 % des ressources en eau mobilisables et joue un rôle important dans le
développement socio-économique de la région.
Cette ressource a permis également le développement d’une irrigation privée très dynamique
sur une superficie de 60.000 ha, soit près de 50 % de la superficie irriguée globale, et axée sur
des spéculations agricoles très valorisantes et à forte valeur ajoutée destinée principalement
à l’exportation.
74
79
84
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19
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10
15
20
NP (m)
25
30
35
40
45
Baisse du niveau de la nappe de Souss au niveau
du piezomètre 3457/70
Malgré que les eaux souterraines procurent des avantages sociaux et économiques
évidents, l’analyse de la situation actuelle montre une gestion non durable de cette
ressource, entraînant une surexploitation excessive dépassant largement le potentiel
renouvelable.
La pollution est devenue un problème majeur ; en fait il serait plus juste de parler des
pollutions. Il faut au moins distinguer deux grandes sources, d’un côté la pollution urbaine et
12
industrielle, de l’autre la pollution agricole. Les villes et l’industrie polluent massivement les
littoraux et les cours d’eau ; dans les périmètres irrigués les nappes sont polluées par les
engrais et les pesticides et les décharges publiques.
L’option d’un tourisme balnéaire tourné vers la clientèle internationale impliquera un littoral
propre, et donc l’épuration de toutes les eaux usées. Ce qui est vrai pour le littoral l’est
encore plus pour les cours d’eau.
Les contrôles de l’envasement effectués dans les retenues de barrages et les mesures de
turbidité au niveau des stations hydrologiques permettent d’évaluer la dégradation spécifique
des sols de la zone d’étude. Elle varie de 340 à 660 t/km²/an selon les caractéristiques
géologiques et géomorphologiques des bassins de la région.
Les études menées sur les problèmes de l’érosion dans la région ont fait ressortir les
principales conclusions suivantes :
A l’exception des zones de plaines soumises à l’érosion éolienne, tous les bassins
versants portent des traces d’érosion plus ou moins marquées ;
Les superficies soumises à une forte érosion représentent près de 40% de la zone. Ces
superficies sont concentrées dans les bassins de l’Issen, des bassins côtiers atlantiques
et des affluents de la rive droite de l’Oued Souss jusqu’au barrage Aoulouz. Les
dégradations spécifiques sont estimées à 550 t/km²/an sur l’Oued Issen et à
415 t/km²/an sur l’Oued Massa.
La capacité totale perdue par envasement durant la période d’exploitation des barrages
Abdelmoumen (1981-2003) et Youssef Ben Tachfine (1973-2003) est de l’ordre de 25 Mm3.
13
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BASSIN DE TAMRI
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La région compte un nombre très limité d’Oasis, dont la plus importante est celle de Tiout
(Province de Taroudant).
La situation actuelle de celles-ci devient de plus en plus inquiétante. En effet, sous l’effet
conjoint des phénomènes naturels (inondations et sécheresses) et des facteurs humains
(surpeuplement et surexploitation des ressources), elles se détériorent de manière continue
avec une accélération au cours des dernières années sous l’effet des sécheresses. D’où la
nécessité de mettre en place un plan de sauvegarde de toute urgence.
En outre, les écosystèmes particulièrement sensibles, constitués par les embouchures des
oueds Souss et Massa, ainsi que de larges bandes du littoral au nord d’Agadir subissent des
agressions diverses aussi bien par les institutionnels dans leurs projets d’aménagements qui ne
se préoccupent pas des impacts environnementaux que par les comportements individuels
anarchiques (extractions de sable et autres, dépôts de gravats et déchets, …).
Il s’agit d’intégrer toutes ces préoccupations dans une vision d’ensemble de réhabilitation des
écosystèmes et de développement durable de ces espaces.
Le risque d’inondations se manifeste avec plus d’acuité dans la région. Outre l’aléa naturel,
une série de facteurs vient aggraver la vulnérabilité aux inondations, en particulier :
14
La dégradation des ressources naturelles sous la pression anthropique amplifiant
les actions de l’érosion et son corollaire la torrentialité des écoulements ;
L’inadéquation des ouvrages (ponts et ouvrages de traversée) le long d’axes
routiers recoupant les cours d’eau ;
La faiblesse des mécanismes de coordination en matière de prévention ; ainsi
pour ce qui est de l’annonce de crues, par exemple, les responsabilités des divers
intervenants et les circuits d’information sont peu explicites.
Le risque d’inondation a été jusqu’à présent peu pris en compte dans l’aménagement du
territoire. La délimitation du domaine public hydraulique est encore bien souvent inexistante
et l’urbanisation se développe en bordure des cours d’eau en zone inondable car les
instruments de contrôle légal de l’espace urbain ne sont pas toujours appliqués. Les Schémas
Directeurs d’Aménagement Urbain (SDAU) faisaient rarement référence à l’inondabilité des
terrains.
Cependant, la lenteur d’édition des textes d’application et l’adhésion insuffisante des usagers
dans ce processus entrave la mise en œuvre dudit arsenal législatif et réglementaire malgré
les progrès accomplis ces dernières années.
15
La loi 10-95 sur l’eau
Les principales innovations de la loi sur l’eau résident dans l’adoption de certains principes fondamentaux
relatifs à une gestion des ressources en eau efficiente, décentralisée et concertée à tous les niveaux entre les
services de l’administration, les usagers de l’eau et les élus. Les apports essentiels de cette loi sont :
En matière de planification, la loi 10-95 a prévu deux instruments cohérents et dynamiques de planification
des ressources en eau, tant à l’échelon du bassin hydrographique qu’à l’échelon national, à savoir :
Les Plans Directeurs d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau ; comme outil de planification de
l’eau à l’échelle des bassins hydrographiques ;
Le Plan National de l’Eau qui précise les orientations de la politique de l’eau et définit la stratégie
pour y parvenir.
Afin de réduire le déficit et de préserver les eaux, pour faire face au déséquilibre persistant
entre la demande et les ressources en eau, un schéma d’aménagement de l’eau susceptible
d’assurer la conservation et la préservation des ressources en eau et leur adéquation avec les
besoins, est proposé, basé sur la mobilisation maximum des eaux conventionnelles et non
conventionnelles et sur la gestion de la demande. Ce schéma favorise une utilisation
efficiente de l’eau pour atténuer d’une manière significative le déficit en eau au niveau des
nappes d’eau souterraine, principales ressources d’eau de la région, en vue d’assurer leur
durabilité. Il vise :
Les grandes lignes du développement agricole de la zone d’étude sont données ici pour les
secteurs irrigués où il faut s’attendre encore à des changements significatifs dans le futur et
16
dont la sauvegarde de l’état actuel de développement, permet encore de faire un choix. Il
s’agit des secteurs sensibles suivants :
La réutilisation des eaux usées épurées des grandes agglomérations pour l’arrosage des
espaces verts, des golfs et en agriculture (37 Mm3) répartie comme suit :
La mobilisation maximale des eaux des affluents de la rive droite de l’Oued Souss par
la construction de trois barrages (15,4 Mm3) :
Le volume mobilisé par ces barrages sera déduit des prélèvements dans la zone du
Souss Amont (entre Aoulouz et Taroudant). Celui mobilisé par le barrage Tamri sera
réduit des prélèvements dans la zone du Souss Aval (entre Oulad Teima et Lamzar).
17
Le transfert de 45 Mm3 des eaux régularisées par le complexe Mokhtar Soussi – Aoulouz
vers la zone de Sebt EL Guerdane ;
Arrêt des extensions dans les périmètres modernes privés du Souss et des Chtouka ;
Réduction des dotations pour les périmètres traditionnels (27000 ha) de la première et
de la deuxième tranche de réhabilitation à 6000 m3/ha ;
Généralisation de la micro-irrigation à la totalité des périmètres modernes privés et
des périmètres publics d’Issen, du Massa et du Souss amont avec une dotation de 6000
m3/ha. Il faut noter qu’actuellement 40 000 ha environ sont déjà équipés en micro-
irrigation dans la plaine du Souss et des Chtouka. En l’an 2012, selon les prévisions,
cette superficie atteindrait 90 000 ha (42500 ha dans la plaine du Souss et 7500 ha
dans les Chtouka). La répartition projetée pour la conversion de ces 50 000 ha est la
suivante :
L’arrêt des pompages dans les périmètres publics de l’Issen, équivalent à une
réduction des prélèvements de l’ordre de 37 Mm3 (18 Mm3 en 2007 et 37 Mm3 en
2008), et celui du Massa, équivalent à une réduction des prélèvements de l’ordre de 28
Mm3 (15 Mm3 en 2007 et 28 Mm3 en 2008). Ces pompages ne peuvent être tolérés
qu’en période de déficit des eaux de surface.
L’utilisation de la micro-irrigation
18
La réutilisation des eaux usées épurées
Afin de promouvoir la réutilisation des eaux usées épurées, il est recommandé que les
pouvoirs publics prennent en charge la réalisation et l’exploitation des stations d’épuration et
des ouvrages nécessaires au transport d’eau vers les zones d’utilisation. Des redevances
conséquentes et appropriées ainsi que des incitations devraient être adoptées.
Le réseau de suivi de la qualité des eaux a montré une légère augmentation de la salinité le
long du cordon littoral de la nappe du Chtouka, surtout au nord, ce qui ne pourrait résulter
que de l’avancement du biseau salin. Afin de mettre en évidence cette intrusion, le recours à
des études et des investigations basées sur la modélisation et les études de prospection
géophysiques s’avèrent nécessaires.
Le recours à la recherche des eaux profondes constitue une alternative intéressante pour la
mobilisation des ressources en eau additives pour soulager la pression sur les nappes du Souss
et de Chtouka. Ainsi l’ABHSM envisage le lancement des études spécifiques et la réalisation de
forages de reconnaissance sur les dix années à venir pour la prospection d’autres aquifères à
horizons mal connus.
19
Lancer une réflexion sur la possibilité et la faisabilité de l’implantation d’un marché
de l’eau.
Ce scénario est caractérisé par une augmentation des prélèvements d’eau souterraine liée aux
extensions des superficies irriguées avec une cadence moyenne de 400 ha par an (250 ha dans
le Souss non compris la zone d’Oulad Berhil et Aoulouz, et 150 ha dans les Chtouka), à répartir
de manière homogène et uniforme.
L’état de référence (année 2005) est celui de l’an 2003 (enquête) auquel seront ajoutés les
prélèvements dus à une extension de superficie irriguée de 4000 ha recensée récemment dans
la zone d’Oulad Berhil (2000 ha) et Aoulouz (2000 ha).
Il a été tenu compte dans ce scénario du projet El Guerdane, pour lequel l’allocation de 45
Mm3 a été répartie comme suit :
• 20 Mm3 en 2007
• 45 Mm3 en 2008
Le volume de 45 Mm3 a été déduit des prélèvements opérés sur la nappe dans la zone d’El
Guerdane.
Enfin et afin de mettre en valeur l’impact des actions d’économie d’eau en irrigation inscrites
dans le plan d’action ci-dessus (généralisation du Goutte à Goutte), un troisième scénario
appelé « Sauvegarde – Impact du Goutte à Goutte » a été simulé sur le modèle mathématique
hydrodynamique de la nappe de Souss-Chtouka. Ce scénario tient compte uniquement des
actions relatives à la généralisation du « Goutte à Goutte » sans considérer l’impact du reste
des options de développement détaillées ci-dessus.
L’analyse des résultats de la simulation des 3 scénarios, basée sur la comparaison d’un certain
nombre d’indicateurs, est récapitulée dans le tableau suivant :
20
Scénario/ Catastrophe Sauvegarde Impact de
Indicateur l’économie d’eau
d’irrigation
Baisse moyenne piézomètrique (m) 45 20 30
Déficit global de la nappe (Mm3) 406 27 97
Superficie touchée par l’intrusion 500 - -
marine (ha)
Superficie où le pompage est non 20 800 8 770 12 500
rentable (ha)
Dont : 8 800 1 600 2 100
la Superficie dénoyée (ha)
Superficie totale abandonnée (ha) 21 300 8 770 12 500
Pertes d’emploi 42 000 17 000 25 000
Surcoût moyen de pompage (DH) 260 000 50 000 100 000
Coût global de la baisse (MDH) 340 114 273
Les chiffres de ce tableau représentent les valeurs moyennes résultantes des simulations à
l’horizon 2020.
V.3. Conclusion
L’état des ressources en eau souterraine dans le Souss Massa est marqué par l’exploitation
excessive qui risque de mettre en péril la durabilité de cette ressource et aura par
conséquent des impacts sociaux et économiques très négatifs. Ainsi, la sauvegarde des
ressources en eau constitue une autre priorité de la nouvelle politique de l’eau dans la
région.
Cette stratégie de sauvegarde des ressources en eau souterraine repose sur la mise en place
d’un nouveau mode de gouvernance privilégiant la participation des usagers dans la gestion
de cette ressource par la promotion d’un contrat de nappe liant les différents acteurs et les
responsabilisant davantage et les associant dans la prise de décision.
Les ressources en eau sont rares et limitées. Elles sont aussi inégalement
réparties dans l’espace
Les ressources en eau subissent une forte dégradation de leur qualité à cause des
différentes sources de pollution
Les ressources en eau souterraine sont surexploitées, ce qui met en question leur
durabilité
La politique de l’offre pratiquée pendant des décennies a permis de disposer
d’acquis indéniables qui ont permis à la région de dépasser les périodes difficiles
des sécheresses. Une réorientation de cette politique devra s’opérer et devra se
focaliser sur la gestion de la demande
21
Les dispositions de la loi 10-95 devaient redresser la situation. Leur mise en
œuvre était lente malgré les progrès accomplis ces dernières années.
Bien que la clef du problème soit entre les mains de l’Etat, il ne peut agir que sur la base
d’un consensus ; d’un accord global de la société. Le problème primordial aujourd’hui est
donc la construction de ce consensus.
Dans un pays démocratique comme le notre, la construction d’un consensus ne peut être
faite que par le biais d’un débat ouvert à tous les acteurs et posant clairement les
problèmes de fond.
Le débat sur l’eau permettra de partager la problématique, d’impliquer les acteurs en vue
d’accélérer la mise en œuvre des réformes du secteur de l’eau. Le débat dont nous avons
besoin est un débat de méthode.
22