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AGENCE DU BASSIN HYDRAULIQUE

DU SOUSS MASSA

NOVEMBRE 2006
I. PREAMBULE..................................................................................................................... 2

II. ETAT DES RESSOURCES EN EAU.................................................................................... 2

II.1. Le contexte climatique............................................................................................ 2


II.2. Evaluation des ressources en eau........................................................................... 3
• Les ressources en eau de surface........................................................................... 3
• Les ressources en eau souterraine ......................................................................... 4
II.3. Sécheresse................................................................................................................. 4
II.4. La qualité des ressources en eau ........................................................................... 5

III. BILAN DES REALISATIONS.............................................................................................. 6

III.1. Mobilisation des ressources en eau .................................................................... 6


III.2. Développement de l’irrigation............................................................................ 7
III.3. Eau potable et assainissement............................................................................ 9
III.4. Protection contres les inondations..................................................................... 9
III.5. Conclusion ............................................................................................................. 9

IV. PROBLEMES POSES .......................................................................................................10

IV.1. Potentiel en diminution......................................................................................10


IV.2. Pollution de l’eau ................................................................................................12
IV.3. Erosion et transport solide .................................................................................13
IV.4. Menace sur le patrimoine environnemental.....................................................14
IV.5. Problématique des inondations .........................................................................14
IV.6. Difficultés de mise en œuvre du cadre législatif et réglementaire ..............15

V. PERSPECTIVES ET ORIENTATIONS DE LA NOUVELLE POLITIQUE ..............................16

V.1. Options de développement des ressources en eau .............................................16


• L’utilisation de la micro-irrigation........................................................................18
• La réutilisation des eaux usées épurées...............................................................19
• L’intrusion des eaux marines .................................................................................19
• La Mobilisation des eaux souterraines ..................................................................19
• Les mesures réglementaires ..................................................................................19
V.2. Projection de l’évolution de l’état des ressources en eau souterraine............20
V.3. Conclusion ................................................................................................................21

VI. POURQUOI UN DEBAT ? ET QUEL DEBAT ? ...................................................................21

1
I. PREAMBULE

Dans le cadre de la politique hydraulique lancée par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II en 1967,
la région du Souss Massa a bénéficié d’un important effort de mobilisation de l’eau. Il a
concerné la construction de six grands barrages (Abdelmoumen-Dkhila, Youssef Ben Tachfine,
Imi El Kheng, Aoulouz-Mokhtar Soussi et Moulay Abdellah). Ceci a permis de sécuriser
l’approvisionnement en eau potable pour la plupart des centres urbains, ainsi que le
développement de l’irrigation à grande échelle. Les retombées économiques ont été très
importantes. En effet, la contribution de la région dans la production et les exportations
nationales des agrumes et des primeurs dépasse les 50%. La région a connu également le
développement d’un tissu agro-industriel, ayant des retombées sociales par la création de
l’emploi et l’amélioration des conditions de vie des populations.

Cependant, malgré les efforts accomplis, la situation est loin d’être satisfaisante ; on peut
même considérer qu’il s’agit d’une situation de crise latente. La région du Souss connaît un
déficit hydraulique prononcé et affronte une situation de pénurie. Depuis plusieurs années
déjà, de nombreux signaux se sont mis au rouge ; on n’en retiendra ici que quelques
exemples :

 Le niveau d’eau des nappes du Souss et des Chtoukas baisse en continu sous les effets
conjugués de la sécheresse et de la surexploitation par pompage et certains secteurs
sont déjà privés d’eau, provoquant l’abandon des terres agricoles, notamment dans la
région d’El Guerdane

 Le barrage Abdelmoumen qui n’a pas fourni de l’eau à l’irrigation pendant plusieurs
campagnes agricoles successives, alors qu’il est prévu d’irriguer 13.000 ha.

A cet effet, pour consolider les acquis et corriger les dysfonctionnements de la tendance
actuelle, il est nécessaire de mettre en œuvre une réforme profonde du secteur et
promouvoir une réorientation de la politique actuelle, ayant pour objectif de généraliser et
d’assurer l’approvisionnement en eau de la région dans les meilleures conditions et d’une
manière efficiente.

Aussi, et compte tenu des risques de la tendance actuelle, la nouvelle vision devrait accorder
la priorité aux sous secteurs suivants :

 La préservation de la qualité de l’eau et la lutte contre la pollution ;


 La promotion de l’utilisation efficiente de l’eau ;
 La sauvegarde des eaux souterraines ;
 La protection des bassins versants et la lutte contre l’érosion.

Bien que la clef du problème soit entre les mains de l’Etat pour une question aussi importante
qu’est l’eau, il ne peut agir que sur la base d’un consensus global de la société.

Ainsi un débat responsable et un engagement de l’ensemble des acteurs constituent


aujourd’hui un devoir national afin de relever les nouveaux défis.

II. ETAT DES RESSOURCES EN EAU

II.1. Le contexte climatique


Le climat de la région est à prédominance aride mais il varie du type humide à hiver froid sur
les sommets du Haut-Atlas Occidental à prè-saharien, à hiver frais en plaine. Le caractère

2
aride est atténué par la proximité de l’Océan et l’influence du courant froid des Canaries
ainsi que par la protection contre les vents du Sud, assurée par la barrière montagneuse de
l’Anti-Atlas.

Les températures moyennes annuelles varient de 14°C sur le Haut-Atlas au Nord à 20°C sur
l’Anti-Atlas au Sud. La température maximale journalière atteint 49°C et la température
minimale descend jusqu’à 3°C au dessous de zéro.

Les amplitudes thermiques sont également élevées et peuvent atteindre 48°C.

Les précipitations sur la région d’étude présentent une grande variabilité spatiale et
temporelle. Les précipitations moyennes annuelles se répartissent comme suit :

 280 mm sur le bassin du Souss ;


 265 mm sur le bassin du Massa ;
 390 mm sur le bassin du Tamraght ;
 370 mm sur le bassin du Tamri.
 180 mm sur la plaine de Tiznit.

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CT

CT
Sources: DR

1- Plan Directeur pour le Développement des ressources en eau dans la bassin du Souss Massa - Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat - 9ème session ;
DP

CT

Agence du Bassin Hydraulique du Souss Massa,, 2001


2- pour le bassin de Tiznit : Etude de la nappe phréatique de Tiznit ; Direction Régionale de l'Hydraulique du Souss Massa Draa, 2004

Carte de la répartition spatiale de la pluviométrie moyenne en mm/an

II.2. Evaluation des ressources en eau

Les ressources en eau de surface

Les ressources en eau de surface sont limitées et très irrégulières. A l’instar des
précipitations, les débits des oueds présentent une forte irrégularité intra annuelle.

L’apport moyen de la région est évalué à 626 Mm3. Il varie entre un minimum de 35 Mm3
(1960–1961) et un maximum de 2160 Mm3 (1962 – 1963). L’apport moyen des années marquées
par la sécheresse peut ne présenter que moins de 10% de l’apport moyen annuel.

 Pour le bassin du Souss, l’apport moyen actualisé est de 394 Mm3. Au niveau du

3
barrage d’Aoulouz, l’apport moyen annuel actualisé est de 167 Mm3 ; au niveau d’Imi
El Kheng, il est de 19 Mm3 ; au barrage Abdelmoumen, il est de 75 Mm3 ; les bassins
intermédiaires produisent en moyenne 133 Mm3.
 Pour le bassin de Massa, l’apport moyen annuel actualisé est de 128 Mm3 au niveau du
barrage Youssef ben Tachfine;
 Pour les bassins côtiers atlantiques de Tamri et Tamraght, l’apport moyen actualisé à
la station de Tamri est de 65 Mm3 et à la station hydrologique de Tamraght, il est de
22,5 Mm3;
 Pour le bassin de Tiznit - Ifni, l’apport annuel moyen est de 16 Mm3.

Apport moy. Apport Ecart


Superficie PDAIRE actualisé %
Bassin (km2) (Mm3) (1) (2) (2-1)/1
Côtiers nord (Tamri - Tamraght) 2 600 75 88 +15%
Souss 16 200 422 394 -7%
Massa 6 280 138 128 -8%
Tiznit – Ifni 2 800 17 16 -6%
Total 27 880 652 626 -6%
Ressources en eaux de surface

Les ressources en eau souterraine

La région comprend trois principales unités hydrogéologiques : la nappe du Souss, la nappe


des Chtouka et celle de Tiznit. Les bilans actualisés (2003) de ces aquifères sont récapitulés
dans le tableau suivant :

Nappe Entrées (Mm3) Sorties Bilan


Potentiel renouvelable (Mm3) (Mm3)
Souss 323 553 -230
Chtouka 35 93 -58
Tiznit 17 17,6 -0,6

II.3. Sécheresse
La région a connu plusieurs séquences de sécheresse dont les plus sévères ont concernés les
années 1980 à 1985, 1990 à 1995 et 1998-2000.

Au cours de ces années de sécheresse, la situation pluviométrique s’est caractérisée par un


déficit généralisé qui a atteint plus de 60 %.

Au cours de ces périodes, nous avons assisté également à des baisses importantes des débits
d’étiage des cours d’eau et des débits de sources.

4
Le graphique suivant (Pluviométrie au poste de Taroudant) illustre bien cette
irrégularité :

600 mm

500
1ère période de
Période
sécheresse 2ème période de
équilibrée
400 sécheresse ème
3ème période 4 période
de sécheresse de
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pluviométrique

0
1921 1931 1941 1951 1961 1971 1981 1991 2001

II.4. La qualité des ressources en eau

La dégradation de la qualité de l’eau devient de plus en plus préoccupante. En effet, malgré


qu’une évaluation globale ait permis de conclure qu’elle est bonne, sauf par endroit (salinité
de la vallée de l’Issen, contamination par les rejets domestiques dans le Souss Aval et taux
élevés des nitrates dans la plaine de Chtoukas), plusieurs sources de pollution menacent les
ressources en eau de la région, à savoir :

 Les eaux usées domestiques rejetées pour la plus grande partie dans le lit de l’Oued
Souss et en mer (Agadir - Ait Melloul - Inzegane et Ouled Teïma), celles réutilisées en
irrigation sans traitement préalable (Taroudant et Ouled Teïma), ou encore celles
rejetées dans des fosses individuelles en milieu rural. Les rejets du Grand Agadir
représentent l’essentiel des eaux usées de la région, soit près de 80% des rejets
totaux ;
 Les eaux usées de la centrale thermique et des dépôts des compagnies de pétrole qui
contiennent des hydrocarbures. Les établissements industriels sont concentrés
principalement dans la zone urbaine du Grand Agadir, dans la plaine du Souss et dans
la plaine des Chtouka ;
 Les fertilisants et les produits phytosanitaires utilisés en agriculture. Les nappes de la
région sont relativement exposées aux risques de contamination en raison de la
perméabilité des sols agricoles comme c’est le cas de la nappe des Chtouka par
exemple ;
 Les déchets solides ménagers déposés sans précautions préalables dans les carrières,
les ravins et en bordure de l’Oued Souss ;
 Les rejets des établissements industriels, en particulier de l’industrie agro-alimentaire
et de l’industrie de transformation des poissons riches en matière organique et en sel.

5
III. BILAN DES REALISATIONS

Le premier défit de l’eau était de satisfaire les besoins croissants de la population de la


région : les aménagements existants à l’aube de l’indépendance ne permettaient pas de
répondre à une demande en eau potable des centres urbains en pleine expansion, et la mise
en valeur des terres et au développement agricole. La région du Souss Massa s’est dotée ainsi
d’une infrastructure hydraulique couvrant les différents secteurs.

III.1. Mobilisation des ressources en eau

L’effort considérable de l’Etat en matière de réalisation d’infrastructures hydrauliques a été


basé sur la mobilisation de la ressource, par :

 La construction de grands barrages d’une capacité totale de près de 800 Mm3, répartie
comme suit :

Année de Apport Volume de Volume


Bassin Barrage Oued mise en moyen la retenue régularisé
service (Mm3/an) normale (Mm3/an)
Dkhila Issen 1986 7,8 0,7 -
Abdelmoumen Issen 1981 75 214 68,5
Aoulouz Souss 1992 167 108 180
Souss
Mokhtar Soussi Awziwa 2002 45 50
Imi El Kheng Talekjount 1993 19 11 5,5
Ahl Souss Izik 2004 - 5 2,6
Massa Youssef Ben Tachfine Massa 1973 128 303,5 90
Tamri Moulay Abdallah Tamri 2002 65 110 27,5
Total 506,8 802,2 374,1

OUVRAGES HYDRAULIQUES
Barrage Abdelmoumen

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BarrageMokhtar
Mokhtar
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Canal projeté Aoulouz El Guerdane 1-


1- Freija
Freija amont
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DP

Tiznit
Tiznit
Tiznit
Tiznit
Tiznit
Tiznit sss 2-
2- Freija
Freija aval
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Conduites d'eau potable
3-
3- Sidi
Sidi Amara
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Barrages
4-
4- Souiguia
Souiguia
CT

CT

5-
5- Bahsia
Bahsia
0 25 50
CT

6-
6- Msafer
6-
6- Msafer
Msafer
Msafer
Réseau hydrographique: 7-
7- Lalla
7-
7- Lalla
Lalla Tamsist
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Affluents 8-
8- Hamria
Hamria
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Kilomètres
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Talous
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Sidi
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Ifni
Ifni
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Cours principaux 9-
9- Kharouba
Kharouba
st
st
ttt

Bassins hydrologiques

CT

DR
CT

 la réalisation de nombreux systèmes d’adduction d’eau et de recharge artificielle de la


nappe
 l’exécution d’un important réseau de forages et de captage des eaux souterraines.

6
III.2. Développement de l’irrigation

Dans la zone d’intervention de l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Souss Massa, les
périmètres publics sont irrigués, aussi bien par les eaux souterraines que par les eaux de
surface. Les périmètres publics irrigués à partir des eaux de surface sont ceux de Massa et
d’Issen avec un complément prélevé sur les eaux souterraines. Ceux irrigués à partir des eaux
souterraines sont les périmètres du Souss-Amont et les périmètres traditionnels réhabilités du
Souss.

Hors zone d’intervention de l’office de mise en valeur agricole, on identifie :

 Les périmètres traditionnels de la PMH du Haut bassin du Souss en amont d’Aoulouz :


Ils comprennent les périmètres de Tifnout et Taliouine couvrant une superficie irriguée
de 7.940 ha pour une consommation d’eau de prés de 56 Mm3 provenant des eaux de
surface et dérivés par les seguia au fil de l’eau.
 Les périmètres de la plaine de Tiznit d’une superficie de 2.020 ha irrigués en eaux
souterraines provenant des sources, khettaras et pompages pour un volume de l’ordre
de 10,5 Mm3, et ceux irrigués par épandage des eaux de crues s’étendant sur une
superficie de 3.650 ha pour un volume moyen dérivé de prés de 3,2 Mm3.
 Les périmètres situés dans les cercles d’Ait Baha et d’Ighrem (Anti Atlas) représentent
une superficie de l’ordre de 4.660 ha prélevant un volume de 23 Mm3/an. Les eaux
souterraines constituent 13 Mm3 et les eaux de surface de 10 Mm3.

Barrage
BarrageAbdelmoumen
Barrage Abdelmoumen
Abdelmoumen
Abdelmoumen

O
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Barrage
Barrage Abdelmoumen

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Barrage
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Barrage
Barrage
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Waar
Waar
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Waar
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O.
BASSIN DE TAMRI
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Barrage Dkhila
Dkhila
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Barrage
Barrage Dkhila      
         
    
                 
               
  

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CT 
        
        DP TAROUDANT
TAROUDANT
TAROUDANT       
        
                           
 
      

TAROUDANT
TAROUDANT
TAROUDANT     
     
               
     
           
                     
                 
      
                   
         
 

      
      
    

  
         

 
  
 
           
 

    
 
       
                      
    
         
   
    
         
          
        
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AGADIR 
    
  
       
  
  
 
   

   

 


    
      
 
   

    
 
 
 
  
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OULED
OULED TEIMA
TEIMA
TEIMA
TEIMA
TEIMA   



 


  
    
   
  


 

    
         
 PERIMETRES
PERIMETRES IRRIGUES
IRRIGUES
                 
           
                    
          
   
 
                          
                 



  
                   
   CT       

     
 
   
      
         
         
            SEBT SEBT
SEBTGUERDANE
SEBT GUERDANE
GUERDANE
GUERDANE      
      
                                
     SEBT GUERDANE    
 
    
                  

  
    
      

              
        
   
     
      





 

           
  
 
     
  

   
  
   
 
  
           
       
      
 
   
   Périmètres irrigués
    
 
    
         
                                 
 
                    
    
                  
  
       
  

                  
                     
         Périmètres modernes publics
           
  
   
      
          
        
             



    
 



   
       
   
 
 
                 
  
 
                         



 
        
     
    
     
   
   
    
            
 Périmètres traditionnels réhabilités
  
                      
    
         

  
               BASSIN DU SOUSS
       


      

 
 


                   

     Périmètres traditionnels non réhabilités
                                  
  
         

      
              
       
    
 
  
     
                         
    

     
       

           
      
          
     
     Périmètres privés (1995)
                   
                          
                  
                 
             

        
 

                        

    
                      
           


 

 
 
 



  
      
     
  
   
  

 
 
  

 
     Périmètres de PMH (superficies irriguées):
 
               
  


              
O

                


O
O

  
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O..

 
                
    Plus que 200 ha
...AA

  
               
           
AA


Aooo

       
   
oouuuuurg

             
         

100 à 200 ha
        
     
rg
rg

            


rg
rgaa

      BIOUGRA


CT    

 
50 à 100 ha
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       BIOUGRA BIOUGRA
BIOUGRA
BIOUGRA
BIOUGRA
  
                 
        
          

                 20 à 50 ha
                     
                     
  
   
              
      
                 
                          
            
         


 
  
    
 
 


     
    



 

 
 
           

   
       
   


Points d'eau privés (2003):
  
          
   
                 
    
 

      Points d'eau privés d'irrigation (2003)
    
     
     
        
 
                         
  
               
     
                     
                Points d'eau d'AEPI (2003)
         
     

               
               
 
                   
   

    
               
 
  
 
   

 
    
         Zone d'action de l'ORMVA Souss MAssa
   
 
              

    
      
    
 
   
  
 
                 
 
      
    



   
      
  
  
  
 
 Ouvrages hydrauliques
      


   


    

 
     
        
   
   
   
 
 Canal adducteur projeté Aulouz - El Guerdane
   


    
     

 





 
    

  

       
           CT
Seuils de recharges
  AIT
AIT
AITBAHA BAHA
BAHA
BAHA
 
   
          AIT
AIT
AIT BAHA
BAHA
           

Conduites d'eau potable
  
      

 
      
 
 
    Barrages


        
   
 
    
 
  
   
      Réseau hydrographique:
    
   
      Affluents
      
  

      
      
       Cours principaux
MASSA
MASSA
CT
MASSA
MASSA
MASSA       
     
 

   Bassins hydrographiques
 

  BASSIN DE MASSA
Villes et centres
Sources:

O
O
O...

Inventaire des redevables d'utilisation du domaine public hydraulique et détermination des assiettes des redevables dans le bassin du Souss Massa ; ABHSM/ADI, mars 2004
M
M
Maaa

Etude d'inventaire des prélèvements d'eau d'irrigation et d'approvisionnement en eau potable et industrielle dans les provinces d'Agadir Ida Ou Tanane, Inzegane Ait Melloul et les provinces de Chtouka Ait Baha et Taroudant ; DRHSM / RESING, 2002-2003
ssssss
aaa

Plan Directeur pour le Développement des ressources en eau dans la bassin du Souss Massa - Conseil Supérieur de l'Eau et du Climat - 9ème session ; ABHSM, 2001

7
Le tableau suivant récapitule la répartition des superficies irriguées dans le Souss Massa :

Superficies Demande en eau


(ha) (Mm3)
2003/2004 Eau Eau de Total
Souterraine surface
Zone d'action de l'Agence du Bassin Hydraulique du

Moderne privé 7 500 57 - 57


duMassa

Moderne Public Massa 18 050 28,7 75 103,7


Bassin
Zone d'action de l'ORMVASM

Tassila – Oughzifen 1 200 - 10 10


PMH montagne Massa 355 - 4 4
Total Massa 27 105 85,7 89 174,7
Moderne privé 50 390 480 - 480
Bassin du Souss

Moderne public Souss amont 6 100 43 - 43


Souss Massa

Moderne Public Issen 13 000 36,9 59 95,9


Traditionnel non réhabilité 13 720 21 48 69
Traditionnel réhabilité 13 180 28 13 41
PMH montagne 5 655 - 40 40
Total Souss 102 045 608,9 160 768,9
Bassin du Tamri - Tamraght 1 560 - 18 18
Total zone ORMVASM 130 710 694,6 267 961,6
Plaine de Tiznit - Sidi Ifni 5670* 10,5 3,2 13,7
Haut Souss 7940 - 56 56
Zone d'action de la DPA Agadir (Anti – Atlas) 4 660 13 10 23
Total Zone ABHSM 148 980 718,1 336,2 1054,3
*
y compris les périmètres irrigués par épandage des eaux de crues.

Malheureusement plus de 50 % des superficies sont irriguées en gravitaire. Les superficies


irriguées par des techniques d’irrigation localisée atteignent 40.000 ha, grace aux efforts
déployés en application des recommandations du PDAIRE du Souss Massa. Ainsi 19.000 ha
parmi les 27.000 ha annoncés dans le plan ont été équipés durant la période 2001-2003.

Modes d'irrigation dans le Souss


Massa

60 54
50
40
31
%

30
20 15

10
0
Gravitaire Aspersion Localisé

8
III.3. Eau potable et assainissement

L’alimentation en eau potable et industrielle des principales agglomérations de la région a été


traditionnellement assurée essentiellement par les eaux souterraines. Les eaux de surfaces
régularisées par les barrages Abdelmoumen et Youssef Ben Tachfine contribuent
respectivement à l’alimentation en eau potable du grand Agadir et de Tiznit - Sidi Ifni -
Lakhsass.

Le milieu urbain

L’alimentation en eau potable et industrielle des agglomérations urbaines de la région du


Souss Massa est assurée par les eaux souterraines des nappes pour un volume moyen annuel de
23 Mm3 dont 70% pour le grand Agadir. Les eaux régularisées par le complexe Abdelmoumen -
Dkhila assurent un complément de 9,5 Mm3, et le barrage Amir Moulay Abdellah mis en service
en 2003 assurera le renforcement et l’approvisionnement en eau du littoral d’Agadir à partir
de la fin de l’année 2006 pour un volume annuel de 27,5 Mm3.

Le barrage Youssef Ben Tachfine a fourni pour la satisfaction des besoins en eau potable dans
la zone de Tiznit – Sidi Ifni, en 2005, un volume de 2,5 Mm3/an.

Le milieu rural

Le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural a connu, depuis la mise en œuvre du
programme d’approvisionnement groupé en eau potable des populations rurales (PAGER), une
importante évolution. Il est passé de 14 % en 1994 à près de 60 % à fin 2005.

L’assainissement

Le secteur de l’assainissement a également connu des avancées très importantes, en matière


d’équipement en réseaux, permettant d’atteindre un taux de raccordement de 70% en milieu
urbain, mais également en matière de construction de stations d’épuration (4 stations
actuellement).

La mise en œuvre du Plan National d’Assainissement Liquide et d’Epuration des Eaux par
l’ONEP permettra d’améliorer ces performances en atteignant un taux de raccordement
dépassant les 80%. Les études sont en cours de réalisation par l’ONEP pour l’ensemble des
centres urbains.

Le milieu rural est également touché par ces efforts. En effet, des actions de partenariat ont
permis d’équiper certaines localités par des systèmes adaptés. Ces actions seront disséminées
et généralisées dans le futur.

III.4. Protection contres les inondations

La gestion des retenues de barrages où des tranches importantes ont été réservées au
stockage des eaux de crues a permis d’atténuer les effets des inondations et de protéger
plusieurs villes et localités et plaines inondables.

III.5. Conclusion

Les efforts importants entrepris au cours des trois dernières décennies ont permis :

9
 La satisfaction et la sécurisation de l’alimentation en eau potable de la plupart des
villes de la Région pour de larges horizons ;
 Le développement de l’irrigation à grande échelle. En effet, les périmètres irrigués du
Souss Massa participent à plus de 60 % des exportations agricoles.
 Le développement du tissu agro-industriel (laiteries, stations de conditionnement et de
transformation agro-alimentaire) ;
 L’amélioration des conditions de vie des populations notamment en milieu rural par le
désenclavement, la scolarisation, l’électrification, l’amenée de l’eau potable,
l’introduction de l’assainissement, …

Comment relever les nouveaux défis de l’eau imposée par la raréfaction des ressources en eau
liée à la baisse des apports, et la demande sans cesse croissante ?
A-t-on préservé l’environnement naturel ? Notre comportement vis-à-vis des ressources en
eau est-il durable ?
Autrement dit, quels sont les vrais problèmes et contraintes posés à la gestion de l’eau ?

IV. PROBLEMES POSES

IV.1. Potentiel en diminution

Apports en eau de surface

Les trois dernières décennies ont été caractérisées sur le plan hydrologique par une faiblesse
des apports en eau. Les déficits hydrologiques ont atteint des niveaux records pour certaines
années et pour des périodes de plusieurs années successives sèches.

L’analyse des apports observés au niveau de l’ensemble des barrages existants a montré que
globalement les apports ont baissé de 32 % si on compare la période 1970-2000 à la période
1945-2000.

350,000
300,000
250,000
200,000
150,000
100,000
50,000
0,000
9

20 2

5
2

19 8

20 9
-7

-7

-7

-8

-8

-9

-9

-9

-9
-6

-8

-0

-0
68

80

01

04
71

74

77

83

86

89

92

95

98
19

Apports moyenne 1968-1999


Série des apports au niveau du barrage Abdelmoumen

A la lumière de ces éléments, il convient de souligner le caractère structurel de la sécheresse,


qu’il faut inclure dans tout processus de planification.

10
Maîtrise de la demande en eau potable

En matière de maîtrise de la demande en eau potable par rapport aux prévisions, le graphique
suivant donne une idée sur les décalages qui se sont produits, dans les projections de la
demande en eau.

Prévisions de la demande en eau potable


et industrielle à l’horizon 2020
Volumes
(Mm3)
88,5
90
88
86 83,8
84
82
80 77,7
78
76
74
72
PDAIRE 2001 Eléments ONEP 2006
d'actualisation du
PDAIRE (2003)

Eaux de surface régularisées par les barrages

 Volumes régularisés et régularisables

Les simulations des bilans hydrauliques effectuées dans le cadre de l’étude du Plan National
de l’Eau (PNE) et des études récentes ont montré une légère baisse des volumes régularisés
par les barrages par rapport aux anciennes prévisions des études des plans directeurs. Ceci est
lié directement à la sécheresse et à l’augmentation de la fréquence de sa récurrence.

L’écart entre le volume régularisable à l’horizon 2020 évalué dans le cadre d’une étude
récente (2003) et celui calculé lors de l’élaboration du PDAIRE atteint 6%.

Ainsi, si on prend en compte le programme d’aménagement considéré dans l’étude du PDAIRE,


en procédant à une mise à jour avec le potentiel tel que connu actuellement, le volume
régularisé actuellement et de 549 Mm3/an auquel s’ajoutera 27 Mm3/an après la réalisation
de 4 barrages projetés.

 Gestion des eaux de surface régularisées par les barrages

L’examen des grandes étapes du circuit de l’eau de surface, depuis les ouvrages de
mobilisation jusqu’à sa consommation par les usagers (irrigation et eau potable et
industrielle), permet d’établir un autre bilan chiffré :

Les volumes régularisés par les barrages existants sur la base de la série des apports la plus
longue sont estimés à 331 Mm3 par an.

Les volumes moyens fournis au pied des barrages au cours des 10 dernières années ayant
connu de fortes séquences de sécheresse, sont de 182,5 Mm3 par an (168 Mm3 pour
l’irrigation de la Grande Hydraulique et 14,5 Mm3 destinés à la production en eau potable).

Cette situation peut s’expliquer par les faits suivants :

11
 Le décalage entre les volumes régularisés par les barrages et ceux fournis dû
essentiellement aux fortes séquences de sécheresse qui ont marqué ces dernières
décades ;
 Le décalage entre les volumes fournis au pied des barrages et ceux réellement utilisés
qui s’explique par des pertes d’eau importantes, essentiellement enregistrées dans le
secteur de l’irrigation, dues aux limites intrinsèques du mode d’irrigation gravitaire
qui est toujours prédominant.

Gestion non durable des ressources en eau souterraine

L’eau souterraine constitue une part importante du potentiel hydraulique de la région ; elle
représente plus de 30 % des ressources en eau mobilisables et joue un rôle important dans le
développement socio-économique de la région.

En effet, les eaux souterraines constituent la principale ressource pour l’approvisionnement


en eau potable de la population rurale de la région et contribuent également à la satisfaction
et la sécurisation de presque toutes les villes de la région.

Cette ressource a permis également le développement d’une irrigation privée très dynamique
sur une superficie de 60.000 ha, soit près de 50 % de la superficie irriguée globale, et axée sur
des spéculations agricoles très valorisantes et à forte valeur ajoutée destinée principalement
à l’exportation.

Cependant, le suivi de l’évolution des niveaux d’eau de la quasi-totalité des nappes de la


région montre une baisse continue atteignant des valeurs alarmantes, dépassant parfois 2
mètres par an. Cette baisse est due aux effets conjugés de la sécheresse et de la
surexploitation.
Année
69

74

79

84

89

94

99

04
19

19

19

19

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19

20
0

10

15

20
NP (m)

25

30

35

40

45
Baisse du niveau de la nappe de Souss au niveau
du piezomètre 3457/70

Malgré que les eaux souterraines procurent des avantages sociaux et économiques
évidents, l’analyse de la situation actuelle montre une gestion non durable de cette
ressource, entraînant une surexploitation excessive dépassant largement le potentiel
renouvelable.

IV.2. Pollution de l’eau

La pollution est devenue un problème majeur ; en fait il serait plus juste de parler des
pollutions. Il faut au moins distinguer deux grandes sources, d’un côté la pollution urbaine et

12
industrielle, de l’autre la pollution agricole. Les villes et l’industrie polluent massivement les
littoraux et les cours d’eau ; dans les périmètres irrigués les nappes sont polluées par les
engrais et les pesticides et les décharges publiques.

La pollution urbaine est due au retard important enregistré dans


l’assainissement et l’épuration des eaux usées. En effet, pas
moins de 37 Mm3 d’eau usées sont produites annuellement dont
uniquement 40 % sont épurées. Aujourd’hui, la région compte un
nombre très modeste d’infrastructures d’épuration, à savoir 4
stations d’épurations.

Cette situation fait apparaître un retard considérable en


matière d’épuration et porte préjudice grave aux ressources en
eau et à l’environnement de manière générale. En effet, le
coût au niveau national de la dégradation des ressources en
eau qui sont déjà rares est estimé à plus de 300 millions de
dirhams par an.

L’option d’un tourisme balnéaire tourné vers la clientèle internationale impliquera un littoral
propre, et donc l’épuration de toutes les eaux usées. Ce qui est vrai pour le littoral l’est
encore plus pour les cours d’eau.

La remise en état des réseaux d’assainissement et surtout la construction des stations


d’épuration représentent des investissements considérables.

IV.3. Erosion et transport solide

Les contrôles de l’envasement effectués dans les retenues de barrages et les mesures de
turbidité au niveau des stations hydrologiques permettent d’évaluer la dégradation spécifique
des sols de la zone d’étude. Elle varie de 340 à 660 t/km²/an selon les caractéristiques
géologiques et géomorphologiques des bassins de la région.

Les études menées sur les problèmes de l’érosion dans la région ont fait ressortir les
principales conclusions suivantes :

 A l’exception des zones de plaines soumises à l’érosion éolienne, tous les bassins
versants portent des traces d’érosion plus ou moins marquées ;
 Les superficies soumises à une forte érosion représentent près de 40% de la zone. Ces
superficies sont concentrées dans les bassins de l’Issen, des bassins côtiers atlantiques
et des affluents de la rive droite de l’Oued Souss jusqu’au barrage Aoulouz. Les
dégradations spécifiques sont estimées à 550 t/km²/an sur l’Oued Issen et à
415 t/km²/an sur l’Oued Massa.

La capacité totale perdue par envasement durant la période d’exploitation des barrages
Abdelmoumen (1981-2003) et Youssef Ben Tachfine (1973-2003) est de l’ordre de 25 Mm3.

13
EROSION
EROSION

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Tiznit
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Bassins hydrologiques

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Villes et centres
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Kilomètres
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IV.4. Menace sur le patrimoine environnemental

La région compte un nombre très limité d’Oasis, dont la plus importante est celle de Tiout
(Province de Taroudant).

La situation actuelle de celles-ci devient de plus en plus inquiétante. En effet, sous l’effet
conjoint des phénomènes naturels (inondations et sécheresses) et des facteurs humains
(surpeuplement et surexploitation des ressources), elles se détériorent de manière continue
avec une accélération au cours des dernières années sous l’effet des sécheresses. D’où la
nécessité de mettre en place un plan de sauvegarde de toute urgence.

En outre, les écosystèmes particulièrement sensibles, constitués par les embouchures des
oueds Souss et Massa, ainsi que de larges bandes du littoral au nord d’Agadir subissent des
agressions diverses aussi bien par les institutionnels dans leurs projets d’aménagements qui ne
se préoccupent pas des impacts environnementaux que par les comportements individuels
anarchiques (extractions de sable et autres, dépôts de gravats et déchets, …).

Il s’agit d’intégrer toutes ces préoccupations dans une vision d’ensemble de réhabilitation des
écosystèmes et de développement durable de ces espaces.

IV.5. Problématique des inondations

Le risque d’inondations se manifeste avec plus d’acuité dans la région. Outre l’aléa naturel,
une série de facteurs vient aggraver la vulnérabilité aux inondations, en particulier :

 Le développement non contrôlé de l’occupation des sols, et plus particulièrement


de l’urbanisation en zone inondable. Il constitue de loin le facteur le plus
important des dommages enregistrés au cours de ces dernières années ; cela
concerne 94 % des sites inventoriés exposés aux inondations ;
 Le manque d’entretien des cours d’eau qui traversent les centres et qui servent
dans certains endroits comme dépotoirs des gravats et des déchets des
constructions et même ménagers ;

14
 La dégradation des ressources naturelles sous la pression anthropique amplifiant
les actions de l’érosion et son corollaire la torrentialité des écoulements ;
 L’inadéquation des ouvrages (ponts et ouvrages de traversée) le long d’axes
routiers recoupant les cours d’eau ;
 La faiblesse des mécanismes de coordination en matière de prévention ; ainsi
pour ce qui est de l’annonce de crues, par exemple, les responsabilités des divers
intervenants et les circuits d’information sont peu explicites.

Le risque d’inondation a été jusqu’à présent peu pris en compte dans l’aménagement du
territoire. La délimitation du domaine public hydraulique est encore bien souvent inexistante
et l’urbanisation se développe en bordure des cours d’eau en zone inondable car les
instruments de contrôle légal de l’espace urbain ne sont pas toujours appliqués. Les Schémas
Directeurs d’Aménagement Urbain (SDAU) faisaient rarement référence à l’inondabilité des
terrains.

IV.6. Difficultés de mise en œuvre du cadre législatif et réglementaire

Conscients du caractère disparate et de l’inadéquation des anciens textes législatifs et


réglementaires, le Maroc a entrepris dès le début des années 1990 la refonte de son arsenal
législatif et réglementaire à travers la promulgation des lois très importantes telles que :

 La loi 10-95 sur l’eau


 La loi sur la protection et la mise en valeur de l’environnement
 La loi sur les études d’impacts
 La charte nationale de l’aménagement du territoire
 La loi 02-84 relative aux associations des usagers des eaux agricoles (AUEA)
 La stratégie pour la mise en œuvre de la gestion participative en irrigation

Cependant, la lenteur d’édition des textes d’application et l’adhésion insuffisante des usagers
dans ce processus entrave la mise en œuvre dudit arsenal législatif et réglementaire malgré
les progrès accomplis ces dernières années.

15
La loi 10-95 sur l’eau

Les principales innovations de la loi sur l’eau résident dans l’adoption de certains principes fondamentaux
relatifs à une gestion des ressources en eau efficiente, décentralisée et concertée à tous les niveaux entre les
services de l’administration, les usagers de l’eau et les élus. Les apports essentiels de cette loi sont :

Une planification cohérente et dynamique ;


Une gestion de l’eau à l’échelle du bassin hydrographique, considéré comme l’espace géographique
naturel le mieux adapté pour appréhender et résoudre les problèmes de la gestion des ressources en
eau ;
Une administration décentralisée et concertée qui associe les pouvoirs publics et les usagers de l’eau
à toute prise de décision relative à la gestion de l’eau. La création des Agences de Bassins
Hydrauliques (ABH) est la disposition organisationnelle la plus novatrice de la loi sur l’eau. La mise en
place de ces organismes constitue une étape essentielle pour asseoir de solides assises d’une gestion
intégrée, décentralisée et participative des ressources en eau ;
L’institutionnalisation des organes de concertation à savoir le Conseil Supérieur de l’Eau et du Climat
et les commissions Préfectorales et Provinciales de l’Eau ;
L’instauration des redevances en application des principes « préleveur-payeur » et « pollueur-
payeur ».

En matière de planification, la loi 10-95 a prévu deux instruments cohérents et dynamiques de planification
des ressources en eau, tant à l’échelon du bassin hydrographique qu’à l’échelon national, à savoir :

Les Plans Directeurs d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau ; comme outil de planification de
l’eau à l’échelle des bassins hydrographiques ;
Le Plan National de l’Eau qui précise les orientations de la politique de l’eau et définit la stratégie
pour y parvenir.

V. PERSPECTIVES ET ORIENTATIONS DE LA NOUVELLE POLITIQUE

V.1. Options de développement des ressources en eau

Afin de réduire le déficit et de préserver les eaux, pour faire face au déséquilibre persistant
entre la demande et les ressources en eau, un schéma d’aménagement de l’eau susceptible
d’assurer la conservation et la préservation des ressources en eau et leur adéquation avec les
besoins, est proposé, basé sur la mobilisation maximum des eaux conventionnelles et non
conventionnelles et sur la gestion de la demande. Ce schéma favorise une utilisation
efficiente de l’eau pour atténuer d’une manière significative le déficit en eau au niveau des
nappes d’eau souterraine, principales ressources d’eau de la région, en vue d’assurer leur
durabilité. Il vise :

 La satisfaction des besoins en eau potable et industrielle ;


 La sauvegarde du patrimoine agricole de la région.

Les options de base du scénario proposé sont :

- La mobilisation des eaux de surface ;


- La recharge artificielle ;
- L’économie de l’eau en irrigation (à titre indicatif l’eau d’irrigation représente 95
% de la consommation totale en eau);
- La réutilisation des eaux usées traitées des grandes agglomérations.

Les grandes lignes du développement agricole de la zone d’étude sont données ici pour les
secteurs irrigués où il faut s’attendre encore à des changements significatifs dans le futur et

16
dont la sauvegarde de l’état actuel de développement, permet encore de faire un choix. Il
s’agit des secteurs sensibles suivants :

- Le moderne privé du Souss et des Chtoukas, où on observe des extensions et un


développement important des pompages, accentuant la baisse de la nappe et
augmentant le risque d’intrusion marine ;
- La deuxième tranche d’irrigation s’inscrivant dans une politique de sauvegarde des
périmètres traditionnels qui dépérissent actuellement suite au tarissement des
résurgences, khettaras et sources de la vallée du Souss ;
- Les périmètres de petites et moyenne hydraulique de Tassila, du piémont du haut
Atlas et ceux de l’Anti Atlas qui peuvent faire l’objet de rénovation et de
sauvegarde.

Les options de développement des ressources en eau, conformément aux


recommandations du PDAIRE du Souss Massa, sont comme suit :

En matière de gestion de l’offre

 La mobilisation de la ressource en eau pour l’eau potable du grand Agadir par le


barrage Amir Moulay Abdellah et par la construction du barrage Tamri (12 Mm3) en
2017. Le volume mobilisé par ce dernier sera déduit des prélèvements dans la zone
Souss Aval (entre Oulad Teima et Lamzar). A long terme (au delà de 2020), le
dessalement constitue l’alternative qui s’impose après épuisement des ressources
conventionnelles des bassins côtiers ;

 La réutilisation des eaux usées épurées des grandes agglomérations pour l’arrosage des
espaces verts, des golfs et en agriculture (37 Mm3) répartie comme suit :

Ville Gain annuel (Mm3) Total (Mm3) Destination


2010 - 2020
Souss Aval : 10 Mm3
Grand Agadir 3,2 32
Chtouka : 22 Mm3
Taroudant et Oulad
0,5 5 Souss Moyen
Teima

 La mobilisation maximale des eaux des affluents de la rive droite de l’Oued Souss par
la construction de trois barrages (15,4 Mm3) :

o Igui Nouaka sur l’oued Noukhail, en 2007 : 4 Mm3


o Sidi Abdallah sur l’oued Louaer, en 2008 : 8,2 Mm3
o Lemdad Aval sur l’oued Lemdad, en 2015 : 3,2 Mm3

Le volume mobilisé par ces barrages sera déduit des prélèvements dans la zone du
Souss Amont (entre Aoulouz et Taroudant). Celui mobilisé par le barrage Tamri sera
réduit des prélèvements dans la zone du Souss Aval (entre Oulad Teima et Lamzar).

 La réalisation de 15 barrages collinaires permettant le stockage d’un volume de 15,4


Mm3. Ce volume sera également déduit des prélèvements uniformément dans les
nappes du Souss et de Chtouka, selon l’échéancier suivant :

Volume annuel (Mm3)


Zone Total
2008-2015
Nappe du Souss 1,5 12
Nappe du Chtouka 0,5 4

17
 Le transfert de 45 Mm3 des eaux régularisées par le complexe Mokhtar Soussi – Aoulouz
vers la zone de Sebt EL Guerdane ;

 L’allocation de 18 Mm3 à partir des eaux de surface du barrage d’Aoulouz pour la


réhabilitation du périmètre traditionnel d’Aoulouz et l’allocation de 9 Mm3 pour la
recharge artificielle (résurgences à l’aval immédiat du barrage Aoulouz).

En matière de gestion de la demande

 Arrêt des extensions dans les périmètres modernes privés du Souss et des Chtouka ;
 Réduction des dotations pour les périmètres traditionnels (27000 ha) de la première et
de la deuxième tranche de réhabilitation à 6000 m3/ha ;
 Généralisation de la micro-irrigation à la totalité des périmètres modernes privés et
des périmètres publics d’Issen, du Massa et du Souss amont avec une dotation de 6000
m3/ha. Il faut noter qu’actuellement 40 000 ha environ sont déjà équipés en micro-
irrigation dans la plaine du Souss et des Chtouka. En l’an 2012, selon les prévisions,
cette superficie atteindrait 90 000 ha (42500 ha dans la plaine du Souss et 7500 ha
dans les Chtouka). La répartition projetée pour la conversion de ces 50 000 ha est la
suivante :

Zone 2006 2007 2008/2012 Total


Souss (Mm3) 6 800 6 800 5 780 42 500
Chtouka (Mm3) 1 200 1 200 1 020 7 500

 L’arrêt des pompages dans les périmètres publics de l’Issen, équivalent à une
réduction des prélèvements de l’ordre de 37 Mm3 (18 Mm3 en 2007 et 37 Mm3 en
2008), et celui du Massa, équivalent à une réduction des prélèvements de l’ordre de 28
Mm3 (15 Mm3 en 2007 et 28 Mm3 en 2008). Ces pompages ne peuvent être tolérés
qu’en période de déficit des eaux de surface.

En matière des dispositions techniques et réglementaires

L’utilisation de la micro-irrigation

La mise en œuvre des dispositions recommandées par le PDAIRE, relatives à la généralisation


de la micro-irrigation nécessite la mise en place de mesures à caractères technique et
financier. Elles intéressent principalement :

 L’accès à des crédits avantageux pour l’acquisition des équipements nécessaires à la


micro-irrigation ;
 Le subventionnement des projets de la micro-irrigation par la CNCA (à hauteur de 60%)
et l’Agence à travers les aides financières qu’elle peut octroyer (à hauteur de 20%) ;
 La mise en place des mesures d’incitation fiscale notamment en matière de TVA ;
 Le développement de la recherche agricole en matière de techniques d’irrigation
économes d’eau, de culture plus valorisante de l’eau et la vulgarisation des résultats
auprès des agriculteurs afin de plafonner la dotation à l’hectare à 6000 m3/an et
valoriser ainsi l’eau d’irrigation ;
 La participation des usagers d’eau à la gestion intégrée des ressources en eau.

18
La réutilisation des eaux usées épurées

Afin de promouvoir la réutilisation des eaux usées épurées, il est recommandé que les
pouvoirs publics prennent en charge la réalisation et l’exploitation des stations d’épuration et
des ouvrages nécessaires au transport d’eau vers les zones d’utilisation. Des redevances
conséquentes et appropriées ainsi que des incitations devraient être adoptées.

L’intrusion des eaux marines

Le réseau de suivi de la qualité des eaux a montré une légère augmentation de la salinité le
long du cordon littoral de la nappe du Chtouka, surtout au nord, ce qui ne pourrait résulter
que de l’avancement du biseau salin. Afin de mettre en évidence cette intrusion, le recours à
des études et des investigations basées sur la modélisation et les études de prospection
géophysiques s’avèrent nécessaires.

La Mobilisation des eaux souterraines

Le recours à la recherche des eaux profondes constitue une alternative intéressante pour la
mobilisation des ressources en eau additives pour soulager la pression sur les nappes du Souss
et de Chtouka. Ainsi l’ABHSM envisage le lancement des études spécifiques et la réalisation de
forages de reconnaissance sur les dix années à venir pour la prospection d’autres aquifères à
horizons mal connus.

Les mesures réglementaires


Les dispositions techniques envisagées par le plan pour assurer un développement durable de
la région doivent être accompagnées par l’adoption de tous les textes d’application de la loi
10-95 sur l’eau. Des mesures urgentes doivent être prises :

 Arrêt des extensions des périmètres modernes privés ;


 Installation obligatoire des compteurs au niveau des gros consommateurs dans une
première phase puis les généraliser progressivement pour les autres catégories ;
 Renforcement des moyens d’exercice de la police de l’eau, et application des
sanctions correspondantes aux usagers illicites de l’eau : La police constitue l’outil
de veille sur l’application de la loi 10/95 et ses textes d’application notamment les
creusements illicites. Cette mission nécessite des moyens humains et matériels et
des mesures d’accompagnement. La réussite de la police de l’eau reste tributaire de
la volonté et de la synergie de l’ensemble des acteurs pour amener les exploitants à
se conformer avec la réglementation;
 Sensibilisation des usagers à la nécessité de respecter les dispositions réglementaires
dans l’intérêt de la conservation et de la protection des ressources en eau pour
assurer le développement durable de la région ;
 Participation des usagers à la gestion intégrée des ressources en eau et concertation
de tous les opérateurs et agents économiques afin d’introduire le principe du contrat
de nappe qui incitera toutes les parties prenantes à s’engager pour la sauvegarde du
patrimoine hydrique de la région ;
 Activer la promulgation des textes de loi relatifs à l’extension du délai de
déclaration des points d’eau pour la régularisation des autorisations antérieures à
l’année 1995 ainsi que le texte relatif à la simplification des procédures d’octroi des
autorisations de creusement et de prélèvement ;

19
 Lancer une réflexion sur la possibilité et la faisabilité de l’implantation d’un marché
de l’eau.

V.2. Projection de l’évolution de l’état des ressources en eau souterraine

Afin de connaître le comportement des ressources en eau souterraine de la nappe de Souss-


Chtouka, un modèle mathématique hydrodynamique a été élaboré, en utilisant le logiciel
MODFLOW. Ce modèle permet de simuler différents scénarios d’exploitation des ressources en
eau souterraine pour différents horizons.

Dans un premier temps, un scénario appelé « Catastrophe » illustrant la situation actuelle


sans aucune mesure visant l’atténuation du déficit des nappes, a été simulé.

Ce scénario est caractérisé par une augmentation des prélèvements d’eau souterraine liée aux
extensions des superficies irriguées avec une cadence moyenne de 400 ha par an (250 ha dans
le Souss non compris la zone d’Oulad Berhil et Aoulouz, et 150 ha dans les Chtouka), à répartir
de manière homogène et uniforme.

L’état de référence (année 2005) est celui de l’an 2003 (enquête) auquel seront ajoutés les
prélèvements dus à une extension de superficie irriguée de 4000 ha recensée récemment dans
la zone d’Oulad Berhil (2000 ha) et Aoulouz (2000 ha).

Il a été tenu compte dans ce scénario du projet El Guerdane, pour lequel l’allocation de 45
Mm3 a été répartie comme suit :

• 20 Mm3 en 2007
• 45 Mm3 en 2008

Le volume de 45 Mm3 a été déduit des prélèvements opérés sur la nappe dans la zone d’El
Guerdane.

Un deuxième scénario appelé « Sauvegarde » a été simulé sur le modèle mathématique


hydrodynamique de la nappe de Souss-Chtouka. Ce scénario tient compte des options de
développement détaillées ci-dessus.

Enfin et afin de mettre en valeur l’impact des actions d’économie d’eau en irrigation inscrites
dans le plan d’action ci-dessus (généralisation du Goutte à Goutte), un troisième scénario
appelé « Sauvegarde – Impact du Goutte à Goutte » a été simulé sur le modèle mathématique
hydrodynamique de la nappe de Souss-Chtouka. Ce scénario tient compte uniquement des
actions relatives à la généralisation du « Goutte à Goutte » sans considérer l’impact du reste
des options de développement détaillées ci-dessus.

L’analyse des résultats de la simulation des 3 scénarios, basée sur la comparaison d’un certain
nombre d’indicateurs, est récapitulée dans le tableau suivant :

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Scénario/ Catastrophe Sauvegarde Impact de
Indicateur l’économie d’eau
d’irrigation
Baisse moyenne piézomètrique (m) 45 20 30
Déficit global de la nappe (Mm3) 406 27 97
Superficie touchée par l’intrusion 500 - -
marine (ha)
Superficie où le pompage est non 20 800 8 770 12 500
rentable (ha)
Dont : 8 800 1 600 2 100
la Superficie dénoyée (ha)
Superficie totale abandonnée (ha) 21 300 8 770 12 500
Pertes d’emploi 42 000 17 000 25 000
Surcoût moyen de pompage (DH) 260 000 50 000 100 000
Coût global de la baisse (MDH) 340 114 273

Les chiffres de ce tableau représentent les valeurs moyennes résultantes des simulations à
l’horizon 2020.

Au vu de ces résultats, il apparaît bien que la généralisation des techniques d’irrigation


économes en eau contribue d’une manière très importante dans la préservation des
ressources en eau souterraine du Souss Massa, par rapport au reste des actions inscrites dans
le plan d’action décrit ci-dessus.

V.3. Conclusion

L’état des ressources en eau souterraine dans le Souss Massa est marqué par l’exploitation
excessive qui risque de mettre en péril la durabilité de cette ressource et aura par
conséquent des impacts sociaux et économiques très négatifs. Ainsi, la sauvegarde des
ressources en eau constitue une autre priorité de la nouvelle politique de l’eau dans la
région.

Cette stratégie de sauvegarde des ressources en eau souterraine repose sur la mise en place
d’un nouveau mode de gouvernance privilégiant la participation des usagers dans la gestion
de cette ressource par la promotion d’un contrat de nappe liant les différents acteurs et les
responsabilisant davantage et les associant dans la prise de décision.

VI. POURQUOI UN DEBAT ? ET QUEL DEBAT ?


Globalement, la situation de la région, en matière hydraulique, peut être résumée comme
suit :

 Les ressources en eau sont rares et limitées. Elles sont aussi inégalement
réparties dans l’espace
 Les ressources en eau subissent une forte dégradation de leur qualité à cause des
différentes sources de pollution
 Les ressources en eau souterraine sont surexploitées, ce qui met en question leur
durabilité
 La politique de l’offre pratiquée pendant des décennies a permis de disposer
d’acquis indéniables qui ont permis à la région de dépasser les périodes difficiles
des sécheresses. Une réorientation de cette politique devra s’opérer et devra se
focaliser sur la gestion de la demande

21
 Les dispositions de la loi 10-95 devaient redresser la situation. Leur mise en
œuvre était lente malgré les progrès accomplis ces dernières années.

Bien que la clef du problème soit entre les mains de l’Etat, il ne peut agir que sur la base
d’un consensus ; d’un accord global de la société. Le problème primordial aujourd’hui est
donc la construction de ce consensus.

Dans un pays démocratique comme le notre, la construction d’un consensus ne peut être
faite que par le biais d’un débat ouvert à tous les acteurs et posant clairement les
problèmes de fond.

Le débat sur l’eau permettra de partager la problématique, d’impliquer les acteurs en vue
d’accélérer la mise en œuvre des réformes du secteur de l’eau. Le débat dont nous avons
besoin est un débat de méthode.

La question est : comment faire ?

Le débat devra engager le processus de mutation culturelle et de responsabilisation des


acteurs pour que l’intérêt collectif prime sur les intérêts individuels et sectoriels.

L’objet du débat est donc clair :

« Comment faut-il faire pour que les acteurs-consommateurs adoptent un


comportement responsable, pour qu’ils prennent conscience que leur intérêt privé ne
peut pas aller à l’encontre du développement durable ? »

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