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N/D : DDH-07-010
Juin 2009
N.B. : Les pages blanches insérées en vue de la
reproduction recto/verso du rapport ont été retirées de la
version électronique.
Université de Montréal
Plan de réhabilitation
Campus universitaire Outremont
Lots 3 632 377 et 3 632 379
Ville de Montréal, arrondissement Outremont
N/D : DDH-07-010
Juin 2009
Préparé par :
Révisé par :
1.0 GÉNÉRALITÉS................................................................................................................. 1
ANNEXES
Au terme d’un acte de vente conclue à Montréal en mars 2006, l’Université de Montréal a
acquis de la compagnie Chemin de Fer Canadien Pacifique (« CP »), le terrain connu comme
l’ancienne cour ferroviaire Outremont ou « triage Outremont » à Montréal. Ce terrain
correspond aux lots 3 632 377 et 3 632 379 du cadastre révisé du Québec. L’Université de
Montréal entend développer sur ce terrain un nouveau campus universitaire, le « Campus
Outremont », afin de répondre à ses besoins d’espace d’enseignement et de recherche.
Université de Montréal
C.P. 6128, succursale Centre-ville
Montréal QC H3C 3J7
Les coordonnées au centre du terrain selon le système MTM NAD 83 (projection SCOPQ)
sont approximativement de 5 042 600 (Nord) et de 295 470 (Ouest).
Le bâtiment maintenant démantelé de l’ancien terminal portait l’adresse civique du 6 660 rue
Durocher dans l’arrondissement Outremont à Montréal (QC). La Figure 1 présente
l’emplacement général du terrain.
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Légende FIGURE 1
Site Outremont EMPLACEMENT DU
SITE OUTREMONT
Dans le but de s’assurer que l’utilisation future du site ait un maximum de retombées positives
pour la communauté, l’Université de Montréal travaille depuis plusieurs mois en concertation
avec la Ville de Montréal et l’arrondissement d’Outremont. En février et mars 2007, des
présentations et ateliers portant sur le projet ont été tenus dans le cadre d’une consultation
publique dirigée par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).
Le présent plan de réhabilitation est déposé en application de l’article 31.53 de la Loi sur la
qualité de l’environnement, étant donné le changement d’usage prévu du terrain de l’ancienne
cour de triage Outremont dont l’activité antérieure est désignée à l’Annexe III du Règlement
sur la protection et la réhabilitation des terrains (Code SCIAN 48821 : Activités de soutien
au transport ferroviaire).
Au soutien de cette approche et tel que requises par la Loi précitée, une évaluation des risques
toxicologiques et écotoxicologiques ainsi qu’une évaluation des impacts potentiels sur l’eau
souterraine ont été réalisées pour le compte de l’Université de Montréal en juin 20081. Ces
documents accompagnent le présent plan de réhabilitation.
Le recours à une approche par analyse de risques dans la gestion des sols de ce terrain
constituera un gain environnemental, notamment en limitant les impacts associés au
camionnage hors site de sols vers des lieux d’enfouissement et les impacts associés au
camionnage de remblais importés nécessaires au remplacement des sols éliminés hors site. Le
recours à cette approche s’harmonise avec les objectifs des programmes LEED (Leadership in
Energy and Environmental Design) et LEED for Neighborhood Development, dont les
accréditations sont visées par l’Université de Montréal dans le développement du futur
campus Outremont.
Dans le contexte où les sols contaminés de la cour Outremont ne sont pas de nature à être
traités en raison du type de contaminants présents (métaux et HAP), l’utilisation d’espaces
dans un site d’enfouissement autorisé pour l’élimination des sols représente, d’un point de vue
global, une perte environnementale lorsque des alternatives de réemplois sur le terrain
d’origine sont possibles.
Par ailleurs, dans certains secteurs du site, une approche classique de réhabilitation est
retenue. Cette approche implique l’enlèvement complet des sols contaminés jusqu’à l’atteinte
des normes réglementaires.
Le recours à cette dernière approche apparaît indiqué en ce qui concerne les secteurs à
vocation résidentielle situés au sud de l’esplanade verte, les secteurs dont les caractéristiques
se prêtent mal à l’application des mesures de contrôle généralement requis au maintien en
1
DDH, juin 2008. Évaluation des risques écotoxicologiques et toxicologiques, et des impacts sur l’eau souterraine Lots
3 632 377 et 3 632 379 Ancienne cour de triage Outremont, Ville de Montréal (Qc). Par DDH Environnement ltée, en
collaboration avec QSAR Service d’analyse de risque, pour l’Université de Montréal. 83 p. et annexes. Dossier DDH-07-
010.
En tout temps, l’Université de Montréal s’engage à réaliser le plan de réhabilitation selon les
modalités qui seront convenues et approuvées par le MDDEP.
Le plan de réhabilitation s’appuie sur les renseignements et résultats des travaux antérieurs de
caractérisation des sols, des matières résiduelles et de l’eau souterraine du site, notamment
l’étude de caractérisation environnementale attestée et préparée en vue de la cessation des
activités ferroviaires sur le site et son réemploi par l’Université de Montréal2. Ce document
accompagne l’actuel plan de réhabilitation. Toute extrapolation à partir des résultats
historiques, notamment en ce qui concerne la géométrie, les volumes ou l'étendue de sols ou
d'eau souterraine affectés, est formulée sur une base interprétative et doit être considérée sous
toute réserve.
2 DDH 2008. Évaluation environnementale Phase I Lots 3 632 377 et 3 632 379 Ancienne cour de triage Outremont Ville de
Montréal, Qc. Pour Canadien Pacifique et Université de Montréal, par DDH Environnement ltée. Rapport final. 73 pages et
annexes. Dossier DDH-07-010. Mai 2008.
Résidentiel
Résidentiel (proposé)
Mixité
Mixité (proposé)
Commercial
Industriel
Le roc calcaire a été rencontré à des profondeurs variables, entre 1,5 et 6,7 mètres sous la
surface du terrain, à 3,5 mètres en moyenne.
La cour Outremont a fait l’objet de nombreuses études de caractérisation des sols entre 1989
et 2007, lesquelles ont conduit à la réalisation de plus de 200 sondages et à l’analyse chimique
de plus de 300 échantillons de sol et de remblai, principalement pour les hydrocarbures
aromatiques polycycliques (HAP), les métaux et les hydrocarbures pétroliers C10-C50, mais
également pour les phénols, les biphényls polychlorés (BPC), les composés organiques
volatils (COV) et le soufre total.
Remblai hétérogène
Les mâchefers et les cendres rencontrés dans le remblai hétérogène sont issus de la
combustion du charbon autrefois utilisé pour l’alimentation des chaudières de locomotives.
Ces résidus sont généralement stables et, au sens du Règlement sur les matières dangereuses,
ne lixivient pas. Il ne s’agit donc pas de matières dangereuses. Les résidus de combustion
peuvent néanmoins contenir des teneurs élevées en métaux et en HAP. Leur présence entraîne
des concentrations en métaux et en HAP localement appréciables dans le remblai à débris
identifié sur le site Outremont et, de moindre manière, dans le remblai avec peu de débris. Les
sols naturels ne sont pas affectés par cette problématique.
Parmi les métaux en cause se retrouvent les métaux suivants : As, Ba, Cd, Cu, Mo, Ni, Pb, Sn
et Zn. Les détails statistiques relatifs à l’occurrence et l’abondance des métaux et métalloïdes
retrouvés dans le remblai hétérogène sont consignés au rapport d’évaluation environnementale
attestée et à l’évaluation de la représentation et de la précision statistique des données de
caractérisation des sols accompagnant l’étude d’évaluation de risques. Ces documents sont
joints aux présentes.
Les HAP décelés dans le remblai hétérogène sont principalement de type pyrogénique, c’est-
à-dire issus d’un processus de combustion, et soulignent ainsi leur lien avec la présence de
résidus de combustion (cendres, mâchefer et charbon) retrouvés dans les remblais.
Hydrocarbures pétroliers
Différentes sources ponctuelles ont contribué à une contamination locale du sol par des
hydrocarbures pétroliers. Dans la plupart des cas, ces hydrocarbures correspondent à du diesel
et, dans une moindre mesure, à des huiles lubrifiantes ou des graisses.
Les principaux secteurs de sols affectés par les hydrocarbures sont les aires de ravitaillement
des locomotives au sud de l’ancien terminal Tormon, les aires d’entreposage de carburant, les
anciens ateliers de réparation et la bordure Est du terrain, adjacente à d’anciennes installations
pétrolières sur les propriétés voisines. À ces secteurs s’ajoutent de petites zones circonscrites
en surface du terrain et correspondant à des aires de marche au ralenti des locomotives.
Ces secteurs totalisent un volume maximal estimé à environ 5 500 m3 de sols contaminés par
des hydrocarbures pétroliers en excès des normes de l’Annexe I (critère B), dont environ
2 100 m3 en excès des normes de l’Annexe II du RPRT (critère C). Les sols affectés par des
hydrocarbures pétroliers sont généralement de faibles épaisseurs et se logent à moins de deux
mètres sous la surface du terrain.
À la lumière des travaux de caractérisation de l’eau souterraine dans dix-huit (18) puits
d’observation aménagés aux abords ou sur le site à l’étude à partir de 1993, l’eau souterraine
du terrain apparaît peu ou pas affectée par les activités historiques pratiquées sur le site
Outremont. Tous les résultats obtenus respectent les critères de qualité de l’eau souterraine de
la Politique, à l’exception d’un résultat isolé en cuivre qui excède marginalement le critère de
rejet aux eaux de surface de la Politique. Cependant, ce dernier résultat (14 ppb) respecte
largement la norme municipale de rejet à l’égout/eau de surface (1000 ppb). Aucune phase
libre ni concentration significative d’hydrocarbures pétroliers n’a été décelée. Sur cette base,
la qualité environnementale de l’eau souterraine apparaît peu affectée par la présence de
métaux et de HAP dans le remblai et par la présence localisée de contaminations par des
hydrocarbures pétroliers. La possibilité d’une migration de la contamination à la faveur de
l’écoulement de l’eau souterraine vers l’extérieur du terrain est jugée très faible. Par ailleurs,
aucun puits de captage de l’eau souterraine à des fins d’approvisionnement en eau potable n’a
été identifié dans un rayon de un (1) kilomètre du site.
Outre la présence des anciens rails, un seul petit bâtiment subsiste sur le terrain à l’étude. Il
s’agit d’un hangar situé à l’extrémité nord-est de l’ancienne cour.
Ce petit bâtiment, à niveau unique, repose sur des fondations en béton. Il est desservi par les
services municipaux (i.e. égouts et aqueduc). Le chauffage est assuré par une chaudière
alimentée par de l’huile à chauffage ou du mazout, de même que par l’électricité. Un réservoir
d’huile à chauffage hors-sol installé à l’extérieur est dédié au bâtiment.
Le sous-sol de la cour Outremont est traversé dans l’axe Nord-Sud par trois éléments
majeurs :
Une étude réalisée sous la direction de monsieur Sylvain Loranger de la firme QSAR3 a été
effectuée dans l’objectif d’évaluer les risques toxicologiques (pour la santé humaine) et
écotoxicologiques (pour l’environnement) ainsi que les impacts sur l’eau souterraine associés
à la présence de contaminants dans les sols de l’ancienne cour de triage Outremont à
Montréal. Cette étude accompagne l’actuel plan de réhabilitation.
Risques toxicologiques
Sur la base de scénarios construits avec des hypothèses conservatrices, notamment celles
voulant que les sols soient découverts (à nu) et que l’exposition dure toute l’année et toute la
vie, l’évaluation du risque toxicologique pour la santé humaine a montré que dans leur état
actuel, les sols de la propriété étudiée ne présenteraient pas de potentiel de risque d’effets non
cancérigènes pour les populations environnantes et utilisatrices (actuelles et futures). Il en est
de même en ce qui a trait au risque d’effets cancérigènes pour la population environnante. Les
résultats indiquent toutefois que le risque additionnel de cancer pour les populations
utilisatrices actuelles et futures serait supérieur au seuil acceptable de 1/10-6 établi par le
MSSS. Ce dépassement du seuil acceptable s’observe dans les cas de l’arsenic, du plomb et
des HAP pris dans leur ensemble, par additivité des risques.
Risques écotoxicologiques
En fonction de la procédure d’intervention sur les eaux souterraines utilisée dans le cadre de la
présente évaluation, un suivi de la qualité de l’eau souterraine n’apparaît pas requis puisqu’on
n’appréhende aucun impact associé au site.
3
QSAR 2008. Évaluation des risques écotoxicologiques et toxicologiques, et des impacts sur l’eau
souterraine. Lots 3 632 377 et 3 632 379. Ancienne cour de triage Outremont, Ville de Montréal (Qc).
QSAR, Service d’analyse de risque. Mai 2008. 77 p. et annexes.
Il est importe de rappeler que l’évaluation des risques pour la santé humaine et pour
l’environnement a été réalisée sur la base d’une analyse de niveau 1 qui prend en compte des
scénarios et hypothèses selon une approche du pire cas réaliste (conservateur).
Sur la base des résultats de l’évaluation préliminaire du risque et compte tenu du projet
d’aménagement proposé, il a été requis par l’Université de Montréal de prudemment prévoir
la mise en place des mesures de gestion du risque plutôt que de réaliser une évaluation de 2e
niveau (détaillée) visant à obtenir une évaluation plus précise du risque.
Les mesures de gestion recommandées ont été élaborées conformément aux Lignes de
conduites du GTE (Gauthier, 2007) et de manière à s’assurer de réduire le risque à un niveau
sécuritaire et acceptable pour la population environnante et la future population utilisatrice.
Les mesures de gestion du risque recommandées par l’analyse de risque pour le terrain de
l’ancienne cour de triage Outremont à Montréal sont les suivantes :
Tel que mentionné à la Section 1.5, le plan de réhabilitation proposé pour le terrain de
l’ancienne cour ferroviaire compte avoir recours à la fois à l’approche par analyse et gestion
du risque et une approche par réhabilitation aux critères génériques.
Tel que le montre l’état environnemental général du site Outremont (Section 2.0), les remblais
de sols contaminés sont en majeure partie situés tout près de la surface du terrain, et sur une
épaisseur moyenne d’environ 1,5 mètre.
Dans un tel contexte, le recours à une approche par analyse de risque pour la réhabilitation du
site paraît a priori peu approprié, considérant les mesures de gestion du risque à mettre en
place (un mètre de sols propres). Deux aspects font néanmoins contrepartie à cette situation. Il
s’agit du reprofilage topographique qui sera nécessaire pour l’aménagement du site et de la
présence de sols naturels non contaminés généralement rencontrés sous le remblai.
La topographie du site Outremont montre un dénivelé du sud vers le nord, en continuité avec
la pente du Mont-Royal. Cette topographie oblige à un rehaussement du terrain dans la portion
nord du site Outremont, de manière à permettre un drainage gravitaire des eaux vers
l’esplanade au sud ; le drainage du site ne pouvant se poursuivre plus au nord en raison de la
présence du corridor ferroviaire. Le rehaussement du terrain en bordure nord, le long de la
voie ferrée, permettra également d’agir comme écran acoustique à la circulation ferroviaire.
Selon les scénarios évalués par l’Université, il est estimé qu’un rehaussement du terrain de
l’ordre de 3 à 4 mètres par rapport aux élévations actuelles sera nécessaire à la bordure nord
du site, le long du corridor ferroviaire, et que ce rehaussement s’atténuera progressivement
vers le sud, aux abords de l’esplanade.
Tel qu’indiqué en introduction, le recours à une approche par analyse de risques dans la
gestion des sols de ce terrain constituera un gain environnemental en limitant les impacts
Selon cette estimation et sans tenir compte des considérations environnementales du terrain,
environ 146 000 m3 de déblais, incluant dépôts meubles et roc seront générés par les travaux
d’excavation de l’esplanade et du viaduc, des divers bâtiments au nord et au sud de
l’esplanade, des tranchées pour égout et aqueduc et pour l’aménagement des rues.
En contrepartie, Teknika estime à environ 192 000 m3, le volume de remblai nécessaire au
travaux de réaménagement et de reprofilage de l’ensemble du site Outremont.
Selon cette estimation, un déficit de remblai, de l’ordre de 46 000 m3, est prévu selon
l’estimation de Teknika et ce, indépendamment de la qualité environnementale ou
géotechnique des sols qui seront excavés.
Comme le montre la Figure 4, une portion substantielle du terrain du site Outremont fera
l’objet d’un rehaussement de plus d’un (1) mètre par rapport à l’élévation actuelle, notamment
dans la moitié ouest du site Outremont.
La Figure 5 présente les secteurs qui feront l’objet d’une réhabilitation aux critères
génériques. La réhabilitation selon les critères portera sur :
• Les secteurs situés à l’est de l’axe de la rue Outremont au sud de l’esplanade et incluant
l’ensemble des secteurs à vocation résidentielle ;
Advenant des modifications dans les élévations finales prévues du terrain, la délimitation entre
les secteurs réhabilités en vertu de l’analyse du risque et ceux réhabilités sur la base des
critères génériques pourraient être modifiée.
Il est à noter que les excavations prévues pour l’implantation des bâtiments, à une profondeur
estimée de 3,8 m sous la surface finale du site, feront en sorte de retirer les remblais
contaminés sous la majorité des périmètres bâtis. Il en va de même du secteur d’excavation
prévu pour le passage de l’esplanade sous l’étagement ferroviaire.
Les principes et objectifs retenus dans l’actuel plan de réhabilitation sont les suivants :
a) Des sols contaminés par des hydrocarbures pétroliers qui seront éliminés hors site
en vue d’un traitement ;
b) Des sols excavés qui auront été caractérisés en pile au-delà de la norme de
l’Annexe I du Règlement sur l’enfouissement des sols contaminés (communément
appelé « critère D ») et qui seront éliminés hors-site. Il est à noter qu’aucune
concentration en métaux ou HAP en excès des critères D n’a été identifiée au cours
des études de caractérisation ;
Les différents usages prévus du site sont présentés à la Figure 3. Tel que montré à cette
Figure, la majorité des bâtiments proposés sur le site Outremont sont à usage institutionnel
(enseignement et recherche). Ces bâtiments de 4 à 8 étages de hauteur sont principalement
situés du côté nord de l’esplanade. Un secteur situé au nord de l’esplanade est également voué
à l’implantation des futurs ateliers municipaux de l’arrondissement Outremont. Au sud de
l’esplanade, des bâtiments de 6 étages à vocation résidentielle sont prévus. L’ensemble du site
sera ponctué de nombreux espaces verts, notamment en parvis des pavillons universitaires, et
de parcs.
Les valeurs limites applicables à ces usages dans le cadre de la réhabilitation aux critères
génériques sont celles indiquées à l’annexe II du RPRT, correspondant aux critères C de la
Politique de protection des sols et de réhabilitation des terrains contaminés (MDDEP, 1999 et
révisons) (ci-après la Politique). Les matériaux laissés en place ou réutilisés comme remblais
dans ces secteurs respecteront les critères d’usage applicables (critères C).
En application des résultats de l’analyse de risque, les sols provenant du site Outremont ou les
sols en place dépassant les critères applicables pourront se retrouver dans les secteurs de type
institutionnel, sous réserve de l’application des mesures de gestion du risque. Les mesures
proposées sont :
Résidentiel
Dans les secteurs de réhabilitation aux critères génériques, la norme applicable aux parcs et
espaces paysagers est celle de l’annexe II (critère C). Par contre, lorsque le parc ou l’une de
ces parties est une aire de jeu, les valeurs limite de l’annexe I (critère B) seront applicables sur
une épaisseur d’au moins un mètre.
Les parcs et espaces paysagers situés dans les secteurs gérés sur la base de l’analyse et de
l’application de mesures de gestion du risque seront recouverts par une épaisseur d’un (1)
mètre de sols propres ;
Infrastructures municipales
Les terrains destinés à constituer l’assiette d’une chaussée ou d’un trottoir avec leurs bordures
ainsi que les pistes cyclables sont soumis, en fonction du RPRT, aux valeurs limites fixées à
l’annexe II (critère C) lorsque la réhabilitation est effectuée aux critères génériques.
En application d’un mode de gestion par analyse de risque, les sols en excès des critères
applicables pourront demeurer en place, sous réserve de la mise en place des mesures de
gestion du risque, soit le recouvrement des sols contaminés par des matériaux sains sur une
épaisseur d’au moins 40 cm.
Les conduites d’aqueduc, d’égouts ou autres aménagées dans un terrain contaminé doivent
être enrobées d’au moins 30 centimètres de sols propres. Le remblayage des tranchées de
conduites doit s’effectuer avec des sols excavés respectant le critère d’usage et suivant les
consignes particulières qui seront exigées par la ville de Montréal.
L'ensemble des secteurs contenant des concentrations en hydrocarbures pétroliers C10-C50 au-
delà des valeurs seuils ou normes applicables à l’usage du terrain seront excavés puis
directement éliminés hors-site dans un lieu autorisé pour le traitement. Le détail des zones
affectées par les hydrocarbures pétroliers est présenté à la Figure 5.
Le volume estimé des sols à excaver en raison de leur concentration en HP C10-C50 en excès
des normes de l’Annexe II du RPRT (critères C) est de 2 100 m3 pour l’ensemble du site. À ce
volume s’ajoutent une petite quantité estimée de moins de 50 m3 de sols contaminés à
l’intérieur de la plage des normes de l’Annexe I et II du RPRT (plage des critères B-C) et situé
à l’intérieur des secteurs à usages résidentiels.
Dans les secteurs de sols faisant l’objet d’une réhabilitation aux critères génériques, il est
prévu, outre l’enlèvement des sols contaminés par des hydrocarbures pétroliers, d’enlever
l’ensemble des remblais susceptibles de contenir des matières résiduelles (cendres et
mâchefers). Indépendamment des résultats obtenus lors des travaux de caractérisation,
l’ensemble des remblais seront excavés, même si les résultats analytiques obtenus lors des
caractérisations montrent le respect des critères applicables (B ou C selon l’usage) et ce, en
raison de l’hétérogénéité des remblais et des probabilités élevées d’y rencontrer des matières
résiduelles.
Tous les matériaux qui seront excavés pour les besoins des travaux de construction du campus
universitaire (bâtiment ou infrastructures) ou pour la réhabilitation aux critères génériques
feront l’objet de ségrégation à l’excavation afin de départager les matières résiduelles, le
remblai, et le cas échéant, le sol naturel et le roc.
Les remblais, le sol naturel et le roc issus de cette ségrégation seront mis en piles sur le site
pour entreposage temporaire, en vue d’un réemploi ultérieur sur le site ou de leur élimination
hors site.
Dans les secteurs d’excavation pour l’enlèvement des sols contaminés en hydrocarbures
pétroliers en excès des critères applicables et dans les secteurs de réhabilitation aux critères
génériques, un échantillonnage des fonds et parois d’excavation sera effectué afin de
confirmer l’atteinte des objectifs visés.
L’échantillonnage et l’analyse des parois et des fonds d’excavation seront effectués selon les
exigences du Guide de caractérisation des terrains (MDDEP 2003) et du Guide
d’échantillonnage à des fins d’analyses environnementales : échantillonnage des sols (cahier
5) du MDDEP (2001).
Tous les remblais de sol (<50% de matières résiduelles après enlèvement des débris grossiers),
les sols naturels et le roc destinés à être utilisés comme remblai sur le site seront
temporairement entreposés en pile sur le site. La période prévue d’entreposage en pile de ces
matériaux ne devrait pas excéder une année.
Les remblais et les sols naturels destinés à être réutilisés sur le site dans le cadre des mesures
de gestion du risque (épaisseur de sols propres) ou pour le remblayage des secteurs de
réhabilitation aux critères génériques seront caractérisés en pile préalablement à leur réemploi
afin de confirmer leur qualité environnementale. Tous les autres sols excavés pourront être
réutilisés sans autre échantillonnage, sous réserve de l’application des principes indiqués à la
Section 5.2.
L’échantillonnage des remblais et sols naturels en pile sera effectué conformément au Guide
de caractérisation des terrains (MDDEP 2003) et au Guide d’échantillonnage à des fins
d’analyses environnementales : échantillonnage des sols (cahier 5) du MDDEP (2001).
6.4 ENTREPOSAGE
Les remblais, les sols naturels et le roc excavés réutilisables seront mis en piles distinctes de
100 m3 au maximum sur l’aire d’entreposage temporaire. Les autres catégories de matériaux
seront mises en piles distinctes de 50 m3 au maximum sur l’aire d’entreposage temporaire.
La partie du terrain utilisée comme aire d’entreposage temporaire sera remise dans son état
original à la fin des travaux. Au besoin, un échantillonnage des sols ou des remblais présents
sous l’aire temporaire d’entreposage pourrait être requis.
Les lieux d’élimination ou de traitement hors site éventuellement requis n’ont pas encore été
sélectionnés et seront laissés à la discrétion de l’entrepreneur qui sera retenu par l’Université
de Montréal.
Le ou les entrepreneurs retenus devront fournir, avant le début des travaux, une preuve
d’acceptation des sols par le responsable du lieu d’élimination ou de traitement ainsi qu’une
preuve que le lieu d’élimination ou de traitement est autorisé. Les lieux sélectionnés devront
se conformer aux diverses réglementations et aux directives du MDDEP en cette matière.
Sur la base des constatations de l’état de l’eau souterraine présenté à l’étude d’évaluation
environnementale (DDH 2008), il n’apparaît pas requis d’élaborer un quelconque plan de
gestion des eaux contaminées, ni de procéder à une caractérisation additionnelle de l’eau
souterraine sur le site Outremont. En appui à cette démarche, il n’existerait pas d’installation
de captage d’eau de surface ou d’eau souterraine destinée à la consommation humaine à moins
d’un kilomètre à l’aval hydraulique du terrain.
Advenant la nécessité de pompage de l’eau souterraine pour le maintien à sec des excavations,
un programme de contrôle de la qualité des eaux pompées sera mis en place. Les échantillons
d’eau pompée seront analysés en fonction des paramètres problématiques au niveau des sols et
les résultats seront comparés aux normes du Règlement numéro 2008-47 sur l’assainissement
des eaux de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Ces eaux seront rejetées
dans le réseau d’égout municipal ou éliminées hors site dans un lieu autorisé. L’Université de
Montréal s’assurera d’obtenir l’accord de la municipalité avant d’acheminer ses eaux dans le
réseau d’égout de la municipalité.
Tout comme ce fut le cas lors du démantèlement de l’ancien terminal Tormon, le CP entend
maximiser la réutilisation ou le recyclage des matières résiduelles issues du démantèlement de
ses installations, notamment en ce qui concerne les métaux et les résidus de béton.
Les matières résiduelles issues du démantèlement des installations qui ne seront pas réutilisées
ou recyclées seront gérées en conformité avec la réglementation applicable. Le CP s’assurera
préalablement que les lieux de recyclage et d’élimination sont bien autorisés à recevoir les
types de matières résiduelles qui leur sont expédiées.
Un registre sera préparé par le représentant de l’Université. Ce registre précisera les types et
les quantités de matériaux excavés, les quantités entreposées et réutilisées sur le site,
transportés hors site, les lieux d’élimination hors site, les plans de transports et de mouvement
des matériaux sur le site et les dates de réalisation de ces travaux.
Cette information sera incluse au rapport de réhabilitation qui sera préparé et remis au
MDDEP à la suite de réalisation de la Phase I du projet.
Les travaux de réhabilitation, de construction et autres travaux sont susceptibles de générer des
poussières et du bruit. Diverses mesures seront mises en application par le ou les entrepreneurs
retenus par l’Université, afin de limiter les poussières et réduire les niveaux de bruits, lorsque
nécessaires. Quant au bruit, les travaux seront réalisés en respectant les règlements municipaux
sur le bruit et les nuisances
Une séance d’information publique sera tenue avant le commencement des travaux de
réhabilitation pour informer la population locale de la portée des travaux de réhabilitation
qu’elle entend réaliser, des contaminants qui seront laissés en place sur une partie du site
Outremont, des mesures de gestion du risque qui seront appliquées et des restrictions d’usage
qui en résulteront. L’Université de Montréal annoncera cette séance dans un journal local en y
inscrivant la date avant laquelle les citoyens doivent s’inscrire. Si aucun citoyen ne s’inscrit à
cette séance, celle-ci n’aura pas lieu. L’Université fera rapport au MDDEP des observations
recueillies lors de la séance d’information publique.
L’Université de Montréal s’engage à faire publier aux titres des propriétés, des avis de
restrictions d’usage mentionnant les mesures de gestion du risque mise en place et le
programme de suivi et de contrôle nécessaire au maintien de ces mesures. Les projets d’avis
de restriction d’usage seront soumis au MDDEP pour chacune des phases de développement
du projet.
Advenant la cession, par l’Université, d’une portion du site Outremont à un tiers en vue de son
développement, l’Université de Montréal s’engage à faire respecter par ce tiers, l’ensemble
des engagements du présent plan de réhabilitation.
Conformément aux recommandations de l’étude d’évaluation des risques, dans les secteurs du
site Outremont gérés sur la base de l’analyses de risque et demeurant non aménagés pour des
périodes prévues de plus de deux (2) ans, un recouvrement temporaire (ex. : géotextile,
gravier, engazonnement) limitant l’exposition directe (sols à nu) et l’érosion éolienne sera mis
en place dès la première phase des travaux.
Les aires d’entreposage temporaire de sols et autres matériaux destinés à une réutilisation sur
le site et qui ne feront pas l’objet d’un réemploi pour une période prévue de plus de six (6)
mois seront clôturées pour en limiter l’accès.
L’échéancier des travaux de développement de l’ensemble du site Outremont n’est pas encore
précisé mais il est possible que celui-ci s’étale sur plus de dix ou de quinze ans.
La première phase des travaux inclura l’ensemble des travaux de réhabilitation prévue sur la
base des critères génériques. Cette première phase pourrait également inclure :
• L’aménagement de la rue Bates en bordure nord du terrain et d’un mur écran en gabion
dans la dénivellation longeant le corridor du rail ;
• L’aménagement de l’esplanade verte traversant le cœur du futur campus dans l’axe est-
ouest ;
• La construction des tout premiers bâtiments universitaires dans le quadrilatère formé des
avenues Stuart à l’ouest et Outremont à l’est, de la rue Bates au nord et de la promenade
au sud ;
• La mise en place des mesures de gestion du risque lorsque requis dans les secteurs
développés à la phase 1 ;