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EMSI - Option Génie Civile – année scolaire 2021 - 2022

Cours Procédés généraux de construction

Partie I

Etabli par Mr AZMI Mustapha


EMSI C BA O 3GC PGC 1 Prof: AZMI Mustapha
I – Présentation des liants chaux et platre

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I - Les chaux
1- Définition :

On appelle chaux les produits résultant de la cuisson de calcaires naturels plus ou moins argileux avec
réduction en poudre par extinction avec parfois l’ajout d’autres améliorants (clinker, laitier et pouzzolane).

2- Catégories de chaux

On distingue trois catégories de chaux , la chaux hydraulique, la chaux grasse et la chaux maigre. La chaux
maigre ne s'emploie qu’en agriculture comme engrais.

a- La chaux hydraulique :

S’obtient par cuisson de calcaire ayant une grande teneur d’argile variant de 5 à 22% et qui contient de l’alumine
silicique. La chaux hydraulique, c’est de la chaux durcissant plus rapidement sous l’eau sans être au contact de l’air.
La chaux hydraulique se divise en 4 catégories d'après la durée de la prise et le pourcentage d’argile:

Nature de la chaux % argile Indice hydraulicité Durée de prise


faiblement hydraulique 5à8% 0,1 à 0,16 16 à 30 h
Moyennement hydraulique 8 à 15 % 0,16 à 0,31 10 à 15 h
Normalement hydraulique 15 à 19 % 0,31 à 0,42 5à9h
Fortement hydraulique 19 à 22EMSI
% C BA O 3GC PGC 1 Prof: AZMI
0,42 à 0,50
Mustapha 2à4h
Remarque: L’index d’hydraulicité est calculé en fonction des rapports de poids entre la silice (SiO2 ), l’alumine
(Al2O3) et l’oxyde de fer (F2O3) trois (3) substances contenues dans le calcaire ; il indique l’hydraulicité de la chaux
c.à.d son aptitude à durcir au contact de l’eau.

Utilisation :

L’utilisation de chaux hydrauliques est intéressante pour tous les travaux de maçonnerie courante : Fondations,
mortiers de joints et d’enduits , etc. L’emploi avec les ciments sous forme de mortiers bâtards donne des enduits
généralement moins sujet à la fissuration et plus imperméables.

b- La chaux grasse ou aérienne :

S'obtient par la cuisson de calcaire carbonique. L’acide carbonique s’élimine à la cuisson et la roche cuite est de la
chaux presque pure (90% d’oxyde de calcium)

Elle n’est pas hydraulique, elle ne durcit qu’en contact de l’acide carbonique contenu dans l’air.

b-1 Utilisation :

La chaux grasse est très appropriée comme enduit intérieur, elle peut aussi servir de chaux blanche, car elle peut
facilement se combiner à l’acide carbonique de l’air et ainsi se pétrifier.

Remarque: Avant d’utiliser la chaux grasse, il faut la laisser d’éteindre au minimum pendant trois (3) semaines.
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b-2- Forme commerciale :

La chaux grasse est encore souvent livrée en roche afin d’être éteinte sur le chantier ; elle est éteinte et vendue sous
forme de poudre en sacs mentionnant chaux grasse ainsi que la marque de fabrique.

Cuisson de la chaux en pierre:

D'une façon générale, une chaux aérienne est cuite aux alentours de 900°C et une chaux hydraulique aux alentours
de 1250 à 1350° C, suivant les caractéristiques finales recherchées des produits.

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La chaux

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II - Les plâtres :

1- Définition :

Sont des produits obtenus par déshydratation et pulvérisation de gypse (sulfate de chaux hydraté : SO4 Ca2
H2O) après échauffement dans le four. D’après la température de l'échauffement de gypse on obtient des plâtres
semi-hydratés et les plâtres anhydratés.

2- Plâtres semi-hydratés :

S'obtiennent en chauffant du sulfate de calcaire de 125 à 180° et en le broyant ensuite finement. La poudre blanche
ainsi obtenu et grasse au toucher et colle aux doigts, c’est un liant qui devient dure très vite lorsqu’il est additionné
d’eau.

a- Formes commerciales :

Ils sont livrés en sacs de papier ou de plastique ou en barils métalliques.

b- Conservation :

Etant donné que ce matériau est trop hygroscopique, il doit être conservé en un endroit très sec. Si non il se
détériore rapidement.
Utilisation : Le plâtre semi-hydraté s’ajoute au mortier à chaux afin d'accélérer le durcissement, permet d’avoir un
aspect blanc et de réduire le retrait. EMSI C BA O 3GC PGC 1 Prof: AZMI Mustapha
3- Les plâtres anhydratés (ou anhydrites) :

S’obtiennent par la cuisson de gypse à des températures atteignant 1000 à 1100 °C, ces plâtres additionnés d’eau
deviennent durs et résistent aux intempéries; leur durcissement est légèrement plus lent que celui du plâtre semi-
hydraté, il est donc plus facile à travailler.

a- Formes commerciales :

Le plâtre anhydrite se vend en sac de papier de 50 kg.

b- Utilisation :

L'anhydrite est une excellente matière pour les plâtrages intérieurs vu qu’elle devient beaucoup plus dure que le
mortier à chaux et qu’elle ne présenté pas de fissures.

4- Remarques :

− Le plâtre se dissout dans l’eau, il ne peut donc jamais être employé ni à l’extérieur ni en des lieux humides.
− Le plâtre ne peut jamais être mélangé au ciment, car il se forme des cristaux nuisibles au mortier qui se désagrège
à cause de l’augmentation du volume.
− Il faut toujours ajouter du plâtre à l’eau et non le contraire afin d'éviter la formation de grumeaux.
− Le plâtre corrode le fer non protégé.

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gypse et plâtre
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Réalisation mortier (martoub)

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II - Les terrassements

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1- Notions théoriques

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Quelques définitions:
Le terrassement consiste à modifier la topographie d’un site conformément aux indications prescrites par des plans et des
descriptifs des prix contenus dans les marches et contrats des travaux.
Le terrassement désigne l’ensemble des opérations de mise en forme d’un terrain liées à l’édification d’une construction
(nivellement du sol, fouille pour l’exécution des fondations, tranchée pour la mise en place des canalisations)
L’excavation : cavité, plus ou moins profonde, réalisée dans le sol lors de travaux de terrassement.
La tranchée : longue excavation, plus ou moins large, destinée à la mise en place de canalisations enterrées (conduites
d’alimentation et d’évacuation, drains…) ou à la réalisation de fondations. Une petite tranchée est parfois appelée rigole.
La fouille: excavation réalisée dans le sol et destinée à être remplie par le béton des semelles de fondation. On distingue deux
types de fouilles:
● La fouille en pleine masse réalisée sur la totalité de l’emprise du bâtiment, plus ou moins profonde, selon l’importance de la
partie enterrée de la construction.

● La fouille en rigole : excavation ou tranchée destinée à recevoir les semelles filantes de fondations. La fouille en rigole est
linéaire et peu profonde. Contrairement à la fouille en pleine masse, elle est réalisée aux endroits spécifiques où les
fondations seront coulées. Elle se trouve donc sous les murs porteurs ou les poteaux.

L’expression « fond de fouille » désigne le fond horizontal de l’excavation.

Les dimensions de la fouille en rigole varie en fonction de la charge du bâtiment et de la nature du sol. Elle est
calculée comme les dimensions des fondations. Elle ne dépasse guère les ~2m de largeur pour ~1m de profondeur.

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Le décapage : fouille superficielle effectuée sur une profondeur de 20 à 30-cm.
Le nivellement: action d’aplanir le terrain.
Le déblai: ensemble des terres retirées du sol lors des divers travaux de terrassement. Les terres sont soit réutilisées sur le terrain
sous forme de remblais, soit retirées du chantier et déplacés vers une décharge.

Le remblai : ensemble des terres rapportées sur le terrain pour créer une plate-forme ou combler une cavité.

Le cubage ou la cubature : volume des terres déplacées lors des opérations de terrassement.

Le talus : inclinaison donnée à la paroi d’une fouille ou à des terres en remblai.

La terre végétale : couche superficielle de terre mélangée à des végétaux en décomposition. La terre végétale est souvent stockée
provisoirement pour être réutilisée lors des travaux d’aménagements extérieurs.

La terre excédentaire : expression souvent employée au pluriel pour désigner les déblais non réutilisés sur le terrain et évacués à
la décharge.

Le foisonnement : augmentation du volume des terres provoquée par leur déplacement lors des travaux de terrassement. La terre
extraite des fouilles perd sa cohésion initiale et se fragmente en petits morceaux indépendants qui occupent un volume apparent
supérieur au volume de la terre en place.

Le bon sol : couche de terrain résistant, plus ou moins profonde, capable de supporter le poids de la construction.

Le terrain naturel : expression utilisée pour désigner la configuration du terrain avant les travaux de terrassement.

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Principes et séquences des opérations de terrassement:

On distingue deux opérations majeures dans les activités de terrassement, le déblai et le remblai:

• Le déblai consiste à retirer et à transporter sur le site du projet ou à l’extérieur de celui ci des sols décapés ou
excavés.

• Le remblai consiste à transporter à partir du site du projet ou de l’extérieur de ce dernier, des matériaux
conformes à l’usage et aux spécifications prescrites par les plans, marches et contrats du projet ou suite a des
décisions modificatives du projet.

D’autres opérations complémentaires au déblai et au remblai, peuvent également être considérés lors du
terrassement:
• Le débroussaillage consiste à abattre et à retirer les arbres et les arbustes qui se trouvent sur le site des
travaux et pour lesquels il n'est pas prévu de les mettre en valeur. L'abattage des arbre est confié à des équipes
de forestiers.

• L’essouchement est l’opération qui permet de retirer du sol, les souches des arbres abattues. Cette opération
peut se faire à laide de pousseur si le nombre de souches est important et leur taille modeste ou encore avec une
pelle hydraulique lorsque le nombre de souches est modeste. Lors de l’opération de décapage on retire la couche
de sol organique qui se trouve sur le site des travaux de terrassement. Ce sol organique est soit entassé pour
servir ultérieurement lors de l’aménagement final, soit transporté à l’extérieur du site des travaux.
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• Le régalage/profilage/compactage consiste à déplacer grossièrement les remblais puis à les compacter en vue
d’obtenir la configuration topographique souhaitée
• L aménagement final consiste à compléter les aménagements prévus aux plans, marches ou contrats.

L’aménagement final peut inclure la plantation d’arbres et arbustes, le gazonnement, du pavage, la construction de
réseaux de drainage ou électrique (éclairage) et de la construction de trottoirs et de bordures.

Si on les place en séquence chronologique, les opérations de terrassement se réalisent selon l’ordre suivant :
1. Débroussaillage et essouchement
2. Décapage
3. Déblai et transport
4. Transport et remblai
5. Régalage/profilage
6. Compactage
7. Aménagement final

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Terrassements généraux
en masse

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Tranchée ou rigole

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Tranchée

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Excavation pour fondation

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L’organisation des travaux et le choix des équipements et des méthodes de terrassement s’appuient sur certains
principes importants :
• Le coût unitaire des travaux de terrassement doit être le plus bas possible;
• Le temps requis pour l’exécution du terrassement doit se conformer à celui qui a été programmé et planifié;
• Les matériaux de remblai doivent être transportés le plus près possible de leur position finale;
• Les méthodes de terrassement retenues doivent être respectueuses de la réglementation (environnement,
signalisation, voisinage, horaire établie) en vigueur.

Les paramètres qui régissent l’organisation des travaux de terrassements :


• Les caractéristiques et la nature du sol de déblai;
• Les caractéristiques du site de construction (encombrement, sécurité, exiguïté, environnement);
• Les volumes de déblai et de remblai en regard de la durée prévue des travaux;
• Les ressources disponibles (équipements et main d’œuvre spécialisée);
• Les distances à franchir pour le déblai et le remblai.

Pente de talus:
Pour des raisons évidentes de sécurité, les pentes de talus en déblai ou en remblai doivent assurer la
stabilité des matériaux. Les pentes de talus varient selon plusieurs paramètres notamment la nature du sol, la
granulométrie et de la cohésion de ses particules et l’immersion ou non de l’ouvrage. Les tableaux suivants nous
donnent les valeurs les plus couramment utilisées pour les pentes de talus en déblai et en remblai.

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Pente de talus:

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Souche

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Foisonnement et masse volumique des sols:
Le chargement par des équipements d’excavation puis le transfert de ce chargement dans les équipements de
transport nécessite que les sols de déblai soient extraits de leur position initiale. Cette opération ne peut pas se
réaliser sans foisonner le sol et y induire des vides. Ainsi, le volume qu’il représentait à leur état d’origine sera
augmenté et par conséquemment, leur masse volumique sera réduite. On appelle « foisonnement initial »,
l'augmentation du volume d’un sol qui est extrait de sa position initiale et qui est ameubli lors d'opération de
décapage ou d'excavation. Le « foisonnement final », exprime la variation du volume d’un sol entre sa condition
initiale (volume en place) et qui est ensuite compacté dans une opération de remblai. Le foisonnement s’exprime en
pourcentage et prend en référence, le volume à l’état naturel du sol à déblayer. La production des équipements de
terrassement se calcule généralement à partir des volumes foisonnés.

• Le foisonnement : augmentation du volume des terres provoquée par leur déplacement lors des travaux de
terrassement. La terre extraite des fouilles perd sa cohésion initiale et se fragmente en petits morceaux
indépendants qui occupent un volume apparent supérieur au volume de la terre en place.

• La masse volumique des sols et des matériaux est l’expression de la masse par unité de volume. Lors du
traitement des données de travaux de terrassement, la masse volumique s’exprime surtout en tonne par mètre
cube (t/m³) ou en kilogramme par mètre cube (kg/m³).

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• Le volume total (Vt) est la somme du volume des solides (Vs) et du volume des vides (Vv). Les vides entre les
particules solides constitués d'air (Va) ou d'eau (Vw) ou d'une combinaison des deux. Ainsi, Vv est égal à la
somme de Va et Vw.

• L'indice des vides e est le rapport entre le volume des vides sur le volume des soldes. Lorsque Vv = Vw, le sol est
pleinement saturé.

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Exemple d’application :
Quelle serait la masse volumique d’un gravier humide (w% = 8%) sachant que son foisonnement initial est de 14%
et que sa masse volumique sèche à l’état naturel est de 1,75 t/m³ ?

Charge utile
La capacité de chargement des équipements de transport est tributaire de trois paramètres :
• le volume effectif de la benne de transport,
• la capacité structurale et mécanique
• des restrictions de chargement notamment, le volume effectif de la benne de transport.

Exemple d’application :
Calculez la charge et le volume effectifs de transport pour un camion 10 roues transportant le gravier humide de
l’exemple d’application précédent sachant que la résistance de la suspension limite le chargement à 21 tonnes et
que la benne a une capacité de chargement de 14,5 m³ ?

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Calcul des volumes des terrassements:
Le calcul des volumes de terrassement exige l’application de formules élémentaires de géométrie. Habituellement,
les données géométriques contenues dans les documents d’appel d’offres sont les plus simplifiés possibles afin de
rendre aisé le calcul des volumes. Pour estimer les coûts unitaires d’achat, de transport et de mise en œuvre, les
estimateurs auront besoin des volumes en place, foisonné et compacté.
Exemple d’application : Dans un projet de construction d’une route de 1,650 km, il est prévu de remblayer et de
compacter une structure de chaussée avec un gravier naturel tiré d’un banc emprunt. Des essais en laboratoire
nous démontrent que ce matériau répond aux exigences demandées pour l’utilisation prévue et que ce gravier
possède une masse volumique sèche et foisonnée de 1 755 kg/m³, une teneur en eau naturelle moyenne de 12% et
un foisonnement initial et final de 13% et 3%.
Sachant qu’une fois compactée, la fondation de la chaussée aura la configuration illustrée ici-bas, calculons les
volumes suivants : volume de la fondation, volume transporté, volume emprunté (état naturel) ainsi que le
tonnage(w = 12%) requis.
Calcul des distances de transport
• Le calcul des distances de transport est très important lorsque l’on cherche à établir le nombre de camions à
affecter à des opérations de déblai ou de remblai. Lorsque le chargement (déblai) ou le déchargement (remblai)
se réalise en un lieu circonscrit, le calcul de la distance de transport est relativement simple.
• Lorsque le déchargement ou le chargement se fait sur un chantier de terrassement linéaire comme dans le cas
de la construction d’un réseau terrassement linéaire (route, égout/aqueduc, digues/barrages), la distance de
transport doit être pondérée en fonction des différents volumes à transporter. Le nombre de camions à affecter
variera en fonction de la position des opérations de déblai ou de remblai sur le chantier.
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2 - Engins de terrassements

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Méthodes de terrassement et facteurs relatifs à la production:
• La majorité des engins de chantier réalise leurs opérations selon une séquence d’opérations répétitives que
l’on appelle cycle. Un cycle produit une certaine quantité de travaux dans un certain temps. La production des
engins de terrassement s’exprime le plus souvent en volume de sol par unité de temps soit en mètre
cube foisonné à l’heure (m³/h).
• Le temps effectif de travail est de l’ordre de 45 à 55 minutes par heure réelle. Le temps effectif de travail
prend en compte les arrêts de production inévitables (ravitaillement, coordination, repos de l’opérateur, etc.). La
majorité des engins de chantier sont munis de chronomètres et les plus sophistiqués, d’ordinateur de bord et de
GPS qui permettent de calculer périodiquement le temps de travail effectif de l’engin ainsi que sa production.
Ci dessous une presentation des engins de terrassement et leures taches:
I - Les pousseurs:
Les pousseurs ou bouteurs appelés communément « bulldozer », peuvent servir à plusieurs opérations de
terrassement. Les pousseurs sont utilisés pour le décapage et l’essouchement, pour le refoulement du déblai,
pour le régalage initial des remblais et finalement pour assister les décapeuses « scraper » lors de leur
chargement. Les pousseurs peuvent également défoncer les rocs friables grâce à leurs dents défonceuses «
ripper » montées sur l’arrière de leur châssis.
Son cycle se production est composé de quatre étapes; poussée de refoulement avant, inversion de
marche, recul et inversion de marche.
Production horaire = Temps effectif de travail par heure ÷ Durée du cycle x volume de refoulement.
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Le pousseur sur chenilles: bouteur (bulldozer):
Tracteur équipé d’une lame refoulante à l’avant. Bonne force de traction sur sol mou et roc, utilisé pour :
 Déplacement de terre (max 200 m)
 Défrichage et nettoyage
 Défonçage du roc
 Poussée de renfort pour décapeuse

Le pousseur sur pneus:


 Moins bonne flottaison et adhérence
 Force appliquée moins importante
 Meilleure vitesse – transport plus longue distance

Exemple d’application :
On utilise un pousseur pour réaliser le décapage de sol organique et du refoulement. La lame de type universel « U
», possède une capacité de 14 m³. La distance de refoulement est de 220 m. L’inversion de marche prend 1,5
secondes. Le refoulement se réalise en première vitesse (3,8 km/h) tandis que la marche arrière se fait en troisième
(7,9 km/h). On demande la production journalière de ce pousseur sachant que le taux de travail est de 55 minutes
par heure et que la durée de travail journalier est de 8 heures.

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Pousseurs:

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II - Les pelles hydrauliques:

Les pelles sont classés en 2 types différents: La pelle en butte ou pelle en fouille (rétro caveuse)

Les pelles hydrauliques sont munies de bras articulés et de godets permutables qui permettent l’excavation dans des
sols de nature variée.
Le plus souvent, les pelles hydrauliques réalisent des travaux d’excavation en mode « rétro caveuse» pour
des excavations sous le niveau du dessous de la base de la pelle.
Il existe deux types de pelles hydrauliques, les pelles sur roues utilisées sur des sols ayant une bonne capacité
portante. Pour les sols de faible capacité portante, le cas le plus courant, on utilisera la pelle hydraulique sur
chenilles.

La durée du cycle d’une pelle hydraulique varie selon plusieurs paramètres comme l’habileté de l’opérateur, l’angle
de rotation et la nature du sol excavé. En pratique, on utilise pour une pelle hydraulique sur chenille exécutant une
rotation de 90°, les valeurs suivantes :
Sols légers (granulaire) : 0,35 minute
Sols ordinaires (terres organiques) : 0,40 minute
Sols compacts (sols argileux) et blocs de roc : 0,45 minute

La nature du sol à excaver a également une incidence sur le volume de remplissage du godet. Pour les sols
granulaires, le godet sera rempli à 100% de sa capacité. Pour les sols argileux et organiques, le godet sera
rempli à environ 95%. Tandis que pour les débris rocheux et les blocs de rocher, il le sera respectivement
d’environ 85% et 70%.
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Exemple d’application :
On utilise une pelle hydraulique sur chenille pour excaver un sol argileux. Le godet de la pelle a une capacité de
2500 litres. La rotation pour le chargement des bennes de camion est de 90°. On demande la production horaire
théorique de cette pelle sachant que le taux de travail est de 50 minutes par heure.
Complétons les données du problème. La pelle charge des camions de type « 10 roues » ayant une capacité de
chargement de 12,65 m³. Le temps requis pour évacuer un camion plein et installer un camion vide sous le godet
de la pelle est de 0,5 minutes. Calculons la production horaire réelle de cette pelle.

Pelle retro caveuse Pelle en butte

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Pelle retro caveuse

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Terrassement et
transport déblais

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Pelle en butte

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Brise roche

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III - Les chargeuses:

• Tout comme les pelles hydrauliques, les chargeuses servent lors du remplissage des bennes des camions
le plus souvent avec des matériaux granulaires de remblai comme la pierre concassée tirée des carrières
ou encore le sable et gravier extraits des bancs d’emprunt. Compte tenu de leur morphologie et leur
faible rendement, les chargeuses sont peu utilisées comme engins d’excavation.
• Les chargeuses sont disponibles sur roues (pneus) ou sur chenilles. Les chargeuses sur roues sont constituées
de deux parties articulées autour d’un pivot et leurs roues sont fixes. Les chargeuses sur roues sont de loin
plus performantes (130 à 150%) que les chargeuses sur chenilles.
• Tout comme les pelles hydrauliques, le cycle des chargeuses sur roues varie selon la nature du matériau à
charger. Les valeurs suivantes sont souvent utilisées :
 Sols légers (granulaire) : 0,40 minute
 Sols ordinaires (terres organiques) : 0,45 minute
 Sols compacts (sols argileux) : 0,50 minute
 Blocs de roc ou débris rocheux: 0,60 minute

Pour une chargeuse donnée, il existe plusieurs modèles de godet. Le choix d’un modèle varie selon la masse
volumique du matériau à charger et les spécifications techniques du manufacturier. Le facteur de remplissage du
godet varie selon la nature du matériau à charger. Les valeurs courantes des facteurs de remplissage sont :
Matériaux foisonnés : 100% / Terre ordinaire : 95% / Terre compacte : 85% / Roc bien dynamité : 75% / Blocs
de rochers : 60%

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Exemple d ’application:
On utilise une chargeuse sur roues pour exploiter une gravière utilisée comme banc d’emprunt. Le godet de la
chargeuse a une capacité de 4 450 litres. Le gravier exploité a une teneur moyenne en eau de 10%, sa masse
volumique sèche en place est de 1,8 t/m³ et ses foisonnements initial et final sont respectivement de 14% et de 2%.
On demande la production horaire théorique de cette chargeuse sachant que le taux de travail est de 55 minutes par
heure.
La chargeuse alimente des camions de type « 10 roues » ayant des bennes d’une capacité de chargement de 16 m³
ou de 24 tonnes. Le temps requis pour évacuer un camion plein et installer un camion vide sous le godet de la
chargeuse est de 0,4 minute. On demande la production horaire de cette chargeuse.

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Chargeuse-pelleteuse

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Chargeuses

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IV - Les décapeuses:
• Les décapeuses sont des engins de terrassement utilisées lorsque le sols à déblayer est pulvérulent,
également lorsque les volumes de déblai sont importants et les distances à parcourir relativement
courtes (moins de 5 kms). Les décapeuses se chargent d’elle-même en se déplaçant et en abaissant une
lame qui permet au sol de se loger dans leur benne. Certains modèles de décapeuse sont munis d’un
deuxième moteur placé vis-à-vis des roues arrières de la benne afin d’augmenter la puissance motrice lors de la
phase de chargement.
• Dans certaines conditions de travail, les décapeuses peuvent nécessiter une poussée additionnelle lors de la
phase de chargement. Cette poussée additionnelle est donnée par un ou deux pousseurs « bulldozer ».
• Tout comme les camions, la charge utile des décapeuses est limitée par le volume de leur benne et leur capacité
structurale et mécanique. Les décapeuses sont des véhicules hors route.
• La durée du cycle des décapeuses se calcule en additionnant les temps de transport entre les points de
chargement/déchargement et les temps fixes pour le chargement, le déchargement, les manœuvres de virages et
d’accélérations/le freinage. Les temps fixes sont tributaires d’une part, des conditions générales au chantier
(organisation, météo, densité du trafic chantier, nécessité d’utilisation de pousseurs) et d’autre part, de la vitesse
moyenne de transport.

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Exemple d’application :
On utilise une flotte de 8 décapeuses de 16 m³ et de 28
tonnes pour la construction d’une digue d’un complexe hydro-
électrique. La distance moyenne entre le point de chargement
et de déchargement est de 4,83 kms. Le sol à transporter
possède une masse volumique foisonnée de 1,554 t/m³.
Remplies, les décapeuses auront des vitesses moyennes de
18 km/h tandis qu’une fois vidées, leur vitesse moyenne sera
de 28 km/h.
On demande la production horaire de cette flotte sachant que
le taux de travail est de 45 minutes par heure et que les
conditions générales de chantier sont moyennes.

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décapeuse

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décapeuse Décapeuse + Pousseur

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V - Les niveleuses:
• La niveleuse est utilisée à plusieurs fins comme le déneigement, le régalage primaire et l’épandage. Toutefois,
son application la plus utile lors de travaux de terrassement en chantier routier demeure le profilage des
sections de remblai, des fossés et des talus. Ces opérations de profilage nécessitent plusieurs passes.
L’exploitation efficace des niveleuses requiert beaucoup d’adresse et d’expérience de la part de l’opérateur. La
niveleuse est l’un des engins de chantiers les plus difficiles à manœuvrer lors des opérations de profilage.
Aussi pour des raisons de productivité, le responsable de l’organisation de chantier devrait se soucier d’affecter
aux niveleuses les opérateurs les plus expérimentés.
• Un opérateur expérimenté sera en mesure de déterminer la longueur optimale des passes en considérant
plusieurs paramètres dont la nature du matériau, la sécurité, et l’organisation du chantier. La valeur idéale de la
distance de chacune des passes se situe normalement entre 75 et 250 m.

Exemple d’application :
On demande la production horaire d’une niveleuse qui doit réaliser quatre passes de profilage pour chaque tronçon
de 100 m de route en construction. L’inversion entre la marche avant et arrière ainsi que l’ajustement de la hauteur de
la lame requiert 4 secondes. La vitesse avant moyenne sera de 3,8 km/h tandis que celle arrière sera en moyenne
de 18,6 km/h. L’habilité de l’opérateur permettra de passer directement de la quatrième passe à la première passe du
tronçon suivant. Le taux de travail est de 55 minutes par heure.

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niveleuse

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VI - Les camions:

• Il existe deux catégories de camions, les camions pour la circulation en réseau routier normal qui possèdent 6, 10
ou 12 roues et les camions hors routes « off road » dont les dimensions et le poids ne leur permettent pas de
circuler sur les chemins publics. On retrouve les camions hors routes surtout pour l’exploitation de carrières ou de
mines. Les camions 6, 10 ou 12 roues sont fréquemment utilisés sur les chantiers de terrassement de
construction civile.

• Les camions ont une seule fonction lors des opérations de terrassement, transporter les matériaux de
déblai ou de remblais. La production des camions est tributaire des conditions de chantier, de la grandeur de
leur benne, de leur capacité de chargement, des temps fixes, de leur vitesse et des distances à parcourir.

• Les temps fixes comprennent la durée prévue pour les virages, les accélérations, le déchargement et la mise en
place sous la pelle ou la chargeuse pour chacun des cycles du camion.

• Il faut que les équipements complémentaires comme les camions, les compacteurs, les pousseurs
soient en quantité suffisante pour que la pelle ou la chargeuse ne soit jamais en situation d’attente.

• Exemple d’application : On demande le nombre de camion de 14 m³ requis pour desservir une pelle
hydraulique 1,2 m³ de capacité effective sachant que la durée du cycle de la pelle est de 0,45 minute et que celui
du camion est de 12 minutes.

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VII - Les compacteurs:
Les compacteurs servent à stabiliser les sols en diminuant la quantité de vides à l’intérieur de ceux-ci. Il
existe trois principes de compaction, la compaction par chocs successifs (dames de compactage), par
vibration (sols sans cohésion) et par roulage (déplacement d’une charge statique)
• La compaction par chocs est utilisée là où la zone à compacter est restreinte. On réalise la compaction par
chocs à l’aide de dame mécanique appelée aussi « Jump Jack ». La compaction de zones restreintes se réalise
également à l’aide de plaque vibrante mécanisée.
• La compaction par vibration est surtout utilisée pour les sols pulvérulents (granulaire) comme les sables, les
graviers et les pierres concassées. La présence d’une certaine quantité d’eau (optimum proctor) sur les
particules de matériaux granulaires facilite la compaction.

• La compaction par roulage est utilisée pour les sols cohérents et les matériaux liés (mélanges bitumineux
et bétons spéciaux à affaissement nulle).
• La compaction doit se faire couche par couche et avec la teneur en eau optimale si possible. Le sol ne doit
pas être sur-compacté, il pourra par la suite gonfler et créer des tassements différentiels.
• Il existe une panoplie de type de compacteurs adaptés à des travaux de compaction déterminés. Le plus courant
pour les travaux de construction routière est le compacteur à rouleaux lisses et vibrants. La vibration pouvant être
activée ou désactivée par l’opérateur. Les compacteurs sur rouleaux lisses en acier sont des engins assez faciles
à opérer. L’expérience de l’opérateur est utile lors du jugement de l’atteinte du compactage requis qui se situe
habituellement dans les devis, à environ 95% de l’optimum proctor.
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Le rendement d’un compacteur est conditionné par sa vitesse, l’épaisseur de la couche de matériaux ou de
sol, du nombre de passes requises pour atteindre la compaction voulue.

On détermine la production horaire d’un compacteur à l’aide de la formule suivante :


Production Horaire (m³/h) = La x Vmoy. x Ep x Fo ÷ Np
Où :
• La : Largeur des rouleaux du compacteur en mètre
• Vmoy. : Vitesse moyenne de déplacement en kilomètre par heure
• Ep : Épaisseur des couches en millimètre
• Fo : Facteur d’opération qui prend en compte l’inversion de marche, la superposition des passes, l’attente. La
valeur de 70% est souvent utilisée pour les compacteurs à rouleaux lisses et vibrants.
• Np : Nombre de passes requises

Exemple d’application :
On demande de calculer la production horaire en m³/h d’un compacteur à rouleaux lisses et vibrants. Le compacteur
qui sera utilisé à une largeur de rouleau de 1 035 mm. Afin de compacter adéquatement la pierre concassée (0-
20mm), le compactage se fera par couche de 300 mm d’épaisseur, une vitesse de 2,1 km/h et en 4 passes.

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Les paveuses:

Les paveuses servent à épandre des couches de mélanges bitumineux. Les paveuses facilitent l’épandage
de couches de mélanges bitumineux d’épaisseur et de largeur uniforme. Outre l’opérateur principal qui veille à
la conduite et à l’approvisionnement de la benne de la paveuse, plusieurs ouvriers sont requis pour le
fonctionnement adéquat d’une paveuse. Habituellement, deux ou trois ouvriers s’assurent du bon fonctionnement de
la vis sans fin qui alimente la table de régalage située derrière la paveuse et ils en assurent continuellement
l’ajustement avec le niveau du sol. Cet ajustement permet de régulariser l’épaisseur de la couche. Un ouvrier
s’assure de l’opération d’alimentation de la benne par des camions (habituellement de type 10 roues) et finalement
deux ouvriers placés derrière la paveuse, s’assurent de la qualité de la jonction avec la couche adjacente.
Le rendement dune paveuse est conditionné par sa vitesse qui elle même est conditionnée par l’épaisseur
de la couche d’épandage. On détermine la production horaire d’une paveuse à l’aide de la formule suivante :
Production Horaire Théorique (m²/h) = La x Vmoy. x Fo

• La : Largeur de la table d’épandage et de régalage en mètre
• Vmoy. : Vitesse moyenne de déplacement en mètre par heure lors de l’épandage
• Fo : Facteur d’opération qui prend en compte l’inversion de marche, le déplacement de la paveuse et de la mise
en place des camions de remplissage de la benne. La valeur de 60% est souvent utilisée pour les paveuses.
Exemple d’application :
On demande de calculer la production journalière d’une paveuse sachant que sa vitesse de 0,12km/h, que la largeur
de sa largeur de table d’épandage est de 8’ et que sa hauteur est ajustée à 100 mm. Le taux de travail sur le chantier
est de 45min/h et qu’une journée de travail est constituée de 9 heures.
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paveuse

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Coûts horaire de l’équipement:
Lors de l’établissement du coût horaire d’un équipement de chantier, on considère les coûts fixes et les coûts
variables. Les coûts fixes sont constitués des frais qui ne sont pas liés au fonctionnement de l’équipement.
Les coûts fixes sont constitués des éléments suivants :
• Coûts d’amortissement
• Coûts d’immobilisation de capital ou de crédit
• Coûts des frais d’immatriculation, d’assurance, taxes et impôts
Les coûts variables sont associés à l’usage de l’équipement et ils sont constitués des éléments suivants :
• Coûts de l’ entretien, carburant et lubrifiant
• Coûts de l’usure des pneumatiques
• Coûts des réparations
• Coûts de l’opérateur + frais généraux de l’entreprise (15 à 18%)
Coûts fixes d’amortissement:
La valeur d’un équipement de chantier décroit dès que l’entreprise en prend possession. Les équipements de
chantier se déprécient le plus souvent selon une dépréciation en ligne droite jusqu’à une valeur de reprise qui varie
selon l’état et la demande pour ce type d’équipement. Lorsque l’engin est équipé de pneumatiques, il faut déduire de
la valeur amortissable, le prix des pneumatiques.
Exemple d’application :
L’espérance de vie d’un pousseur sur chenille est de 7 ans. Sa dépréciation sera linéaire et sa valeur de reprise est
estimée à 120 000 Dhs. On demande de calculer la table de dépréciation pour sa durée de vie sachant que la valeur
à neuf actuelle de cet engin est de 2 220 000 Dhs.
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Louer ou acheter l’équipement

L’achat d’un engin de chantier peut représenter une immobilisation de capital importante pour une entreprise. La
décision d’acheter ou de louer un engin de chantier est une décision d’affaire qui implique plusieurs paramètres,
soulève plusieurs questions et trouve souvent son dénouement devant le banquier de l’entreprise.
Préférablement, il vaut mieux acheter un équipement que de le louer, toutefois, certains paramètres peuvent
favoriser la location au détriment de l achat:
• fréquence d'utilisation
• taux de crédit à la location attrayant
• rareté momentanée du capital de l’entreprise
• valeur résiduelle intéressante

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Blindage murs
mitoyens lors des
terrassements dans
un terrain fragile

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III – L’ implantation des ouvrages

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L’implantation peut se définir comme l’opération consistant à reporter c’est à dire matérialiser, l’assise d’un
ouvrage sur le sol. une fois que le terrain s’y prête c’est à dire dès que sont réalisées les opérations de
démolition, d’abattage d’arbres, de décapage, terrassements généraux, etc.
Cette opération consiste à matérialiser sur le terrain l’ensemble des tracés géométriques telles que :

•Terrassements à entreprendre  (excavation pour déblais en grande masse).


•Délimitation des rigoles, des tranchées et excavations pour fondations.
•Position des organes de fondations.
•Passages des canalisations et des regards.
•Tracé des murs de façade.
•Tracé des voies, Chemins de fer, etc.

I – Documents utile a l’implantation:

Pour pouvoir établir une implantation il est impératif de disposer de documents techniques graphiques et écrits.
Parmi ces documents nous citerons :
A. Pièces graphiques:

   1. Le plan de situation:


 Ce plan permet de localiser le terrain à bâtir par rapport à des repères fixes tels que rues, boulevards. Son échelle
est : 1/5000 ou 1/10000.  
 
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 2. Le plan de masse:
Le plan de masse précise l’emplacement de la construction par rapport aux limites du terrain et des rues. Il indique
les propriétés non bâties, constructions voisines, limites mitoyennes, zone de recul par rapport à la limite de la
propriété publique ou privée (bande non aedificandi) . 
Il fait figurer également les réseaux de viabilité, d’électricité, d’eau potable, d’assainissement, lignes téléphoniques,
etc…
Son échelle est : 1/200 ou 1/500
3. Le plan d’implantation: 
C’est en réalité un plan de masse reporté sur un relevé topographique. Le plan topographique étant un plan
donnant l’allure altimétrique du terrain, ce dernier nous permet d’apprécier si le terrain est plat ou accidenté.
Aussi, le plan d’implantation peut parfois être accompagné par des pièces graphiques annexes telles que :
• Plan d’implantation des plates formes
• Plan de situation des profils
• Les plans détaillés de profils en long et en travers (cotes de niveaux et cotes projet)
4. Le plan de béton arme des fondations pour le trace des axes.

5. La vue en plan du 1er niveau, échelle 1/50, car elle permet de réaliser le projet avec ses côtes de longueurs et de
largeurs.
6. Le plan de coupe lui, permet de réaliser le projet avec ses côtes de hauteurs. Son échelle est 1/50.
7. Le plan de façade.

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B. Pièces écrites:
1. Le cahier des charges ou devis descriptif, ce document précise les différents travaux, les modes opératoires et
les matériaux à utiliser. 
2. Les documents techniques unifiés D.T.U ainsi que les normes à utiliser. 

II - Réalisation de l’implantation:
 Pour réaliser correctement une implantation d’ouvrage, il est nécessaire de disposer d’un certain nombre
d’éléments de base.
 
 1-Alignement de référence. 
Toute construction doit impérativement s’intégrer dans le bâti existant .Ceci est souvent caractérisé par un choix
préalable d’un alignement particulier .Cet alignement pouvant être par rapport : 
A un axe de voierie (route)
Bordure de trottoir .
Alignement par rapport à des édifices existants…

2. Repères de nivellement. 
L’alignement de la paroi verticale d’un édifice n’est pas la seule exigence en matière d’intégration de l’édifice sur le
site .Il existe aussi une exigence altimétrique ou de nivellement .Cette dernière pourra être effectuée grâce à :
Un point déterminé d’un niveau supérieur de la bordure d’un trottoir.
Le tampon d’une bouche d’égout en vue de l’évacuation des eaux pluviales (EP) eaux vannes (EV) ou
encore des eaux usées (EU).
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La réalisation de l’implantation passe par un ensemble d’opérations préparatoires dont on cite :

a) Le piquetage
Cette opération vise à matérialiser au moins deux axes généralement orthogonaux .Ces deux axes sont
généralement reportés hors de l’emprise de la construction dont l’un est parallèle à l’axe longitudinal de l’ouvrage.
Ces deux axes serviront ensuite de base pour tracer un ensemble de lignes directrices secondaires situées cette
fois à l’intérieur de l’emprise du bâtiment.

b) Le nivellement
Comme son nom l’indique, le nivellement cherche à repérer les différents niveaux en vue de procéder à tous
travaux de fouille ou de terrassement pour fondations.

c) Mise en œuvre pratique de l’implantation


Il se peut que les notions de piquetage et de nivellement soient quelque peu abstraites, il n’en demeure que ce sont
des méthodes couramment mises en œuvre en pratique. Les pratiques de chantiers menant a cette fin se résument
comme suit :
• Nettoyage et débroussaillage avec un nivellement grossier du terrain
• Repérage de l‘emprise de l’ouvrage au moyen de piquets posés aux angles de ce dernier.
• Mise en place des chaises d’implantation .Les chaises sont des planches en bois placées en équerre juste
derrière l’emprise de l’ouvrage.

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• Détermination des lignes principales en les matérialisant au moyen de cordeaux ou de fil de fer recuit cloués sur
les chaises .Les lignes principales sont déterminées pour les directions orthogonales ou plus généralement
suivant les directions principales de ce dernier, à l’intersection des cordeaux on repère les axes des poteaux ou
des voiles.
• Une fois l’implantation terminée on repère au moyen de plâtre ou de craie la position des différentes fouilles à
exécuter.

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Plan fondations beton arme

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Traçage des emplacements
des fondations

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IV – Les Fondations

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1) Capacité portante du sol
Pour determiner le types et les dimensions d’une foundation, il est utile de connaitre les caracteristiques du sol et sa capacite
portante (la pression limite que peut supporter le sol par la surcharge de la construction. L’insuffisance de l’etude du sol ou une
erreur dans le calcul de sa capacite portante peuvent causer des degats a la construction, lies notamment a:
a) Insuffisance de l’étude géotechnique du sol qui peut être:

• de mauvaise qualité,
• un remblai mal connu ou mal compacté,
• argileux qui gonfle en présence d’humidité et se rétracte en cas de sécheresse,
• hétérogène avec différentes composantes non uniformément réparties,
• affecté par une nappe phréatique ou justes des infiltrations d’eau,
• dans une zone inondable, voire sismique, ou qui présente un risque de glissement,
b) Erreurs dans le calcul de la portance du sol ou dans le choix du type de fondations par le bureau d’étude béton armé sans tenir
compte de l’étude géotechnique.
La reconnaissance du sol peut être effectuée à l’aide de 2 types d’essai :
• Essai en laboratoire : prélèvements d’échantillons de sols analysés ensuite en laboratoire
• Essai sur le terrain “in situ” : pénétromètre – pressiomètre.
Ces différents essais de reconnaissance des sols permettent de :
• Déterminer la couche d’assise : sa position (profondeur), sa contrainte admissible, son comportement (tassement)
• De déterminer la position de la nappe phréatique (nappe d’eau)
En fonction de tous les critères définis précédemment il convient de choisir le mode de fondations le mieux adapté pour limiter les
tassements.

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Afin de résoudre le problème de fondation d’un ouvrage quelconque, on doit s’assurer que la capacité portante du sol de
fondation est bien compatible avec les charges transmises par la fondation. Par la suite, on doit s’assurer que le tassement de la
fondation reste admissible. Si le tassement est excessif, on doit résoudre ce problème soit en renforçant le sol soit en
changeant le type de fondation.
Ci dessous quelques valeurs indicatives de la pression ultime limite des sols en function de leur nature.

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Essai pressiométrique

L’essai pressiométrique est un essai géotechnique in situ, dont le principe consiste à mesurer les déformations et la rupture du sol
par l’intermédiaire d’une sonde gonflée à l’azote.

Cet essai est réalisé dans un forage destructif préalable dont le diamètre est de 64 mm maximum.

Les paramètres mesurés sont la pression d’eau appliquée à la cellule de mesure de la sonde pressiométrique, la pression d’air
appliquée aux cellules de garde de la sonde ainsi que le volume d’eau injecté dans celle-ci.

L’espacement des essais varie de 0,8 m à 1,5 m au sein d’un même sondage suivant le type de sols rencontré et la précision
recherchée.

Ils font l’objet d’une restitution graphique qui regroupe la coupe de sondage destructif et les valeurs mécaniques des essais en
fonction de la profondeur.

Chaque essai est arrêté lorsque la pression maximale atteint 5 MPa, ou que le volume de la sonde atteint 600 cm3 pour une
sonde standard ou 450 cm3 pour une sonde
Ces essais permettent de dimensionner les fondations (superficielles, semi-profondes, profondes) selon les normes NF P 94-261
et NF P 94-262 (EUROCODE 7).
Couplés avec le sondage destructif, ils permettent d’associer une résistance mécanique à la lithologie observée.
En fonction des outils de forage utilisés, ils peuvent être réalisés dans tous les types de sols rencontrés y compris dans les sols
très compacts et le rocher.
En revanche ils sont espacés au minimum de 0,80 m et ne permettent donc pas de mesurer en continu les caractéristiques
mécaniques du terrain.
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Apres forage, les cuttings (échantillons de sol), sont remontés jusqu’à la surface. Ces cuttings permettent une
analyse du sol en direct et une détermination précise des terrains présents en profondeur.
Leur remontée, associée aux enregistreurs (ou cadrans de mesures) permettent la détermination précise de la
profondeur des changements de sols. Les cuttings peuvent être récupérés pour les analyses en laboratoire.
Une fois le forage terminé, la sonde pressiométrique est mise en place. Elle est descendue, à l’aide de la foreuse, à
la profondeur désirée, de façon à tester chaque types de terrains rencontrés au forage.Cette sonde est gonflée par
paliers de pression croissants.
L’enregistrement de ces données, nous permet de définir avec précision le taux de portance du sol et de calculer les
tassements éventuels à l’aide des modules de déformation.
Le pressiomètre est adapté à tous types de terrains et à tous types d’ouvrages.

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Essai de pénétration dynamique

L’essai de pénétration dynamique est sans doute le plus ancien des essais géotechniques in situ, son principe demeurant très simple, à l’instar du
clou que l’on enfonce dans une planche grâce à un marteau.
L’essai de pénétration dynamique permet de simuler le battage d’un pieu et de déterminer la résistance dynamique que le terrain oppose à
l’enfoncement de celui-ci. Il consiste à faire pénétrer dans le sol par battage un train de tiges lisses, muni à son extrémité d’une pointe de section
connue. Le battage est assuré par une masse, appelée mouton, tombant d’une hauteur bien déterminée.
Pour une énergie de battage constante, fonction des caractéristiques de l’appareillage utilisé, on compte le nombre N de coups de mouton
correspondant à un enfoncement donné du train de tiges dans le terrain. Ce nombre purement empirique peut par la suite être transformé en une
résistance dynamique en fonction du type du pénétromètre utilisé.
Ainsi, l’essai de pénétration dynamique permet d’obtenir des renseignements relatifs :

– à la succession des différentes couches de terrain,

– à l’homogénéité globale d’une couche donnée (présence d’anomalies locales),

– au repérage d’une couche résistante dont l’existence est déjà connue.

Les résultats des essais de pénétration dynamique sont fournis sous forme d’un diagramme en coordonnées normales où est reportée, en fonction
de la profondeur (pas de 10 cm en général), la valeur de la résistance dynamique en bars, déduite de l’application de la formule de battage choisie
par l’entreprise.
Ce diagramme présente donc un profil de la résistance du terrain jusqu’à la profondeur de fin de l’essai.
Dans la mesure où les résultats obtenus ne mettent en jeu que la résistance de pointe, le pénétromètre dynamique permet une estimation en
continu de la résistance du terrain.
Il est en outre impératif de noter que le pénétromètre dynamique ne doit jamais être utilisé seul. En effet, cet essai présente un caractère
empirique.
Le pénétromètre dynamique n’est pas adapté à l’étude des sols très lâches et des sols cohérents : dans les niveaux argileux très plastiques, le
frottement assez important du terrain contre les tiges peut fausser l’interprétation de l’essai.
L’essai de pénétration dynamique donne essentiellement des indications qualitatives sur les caractéristiques du sol.
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Réalisation
de sondage
de sol

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Nous présentons ci-dessous quelques
simulations des désordres provoqués
par des mouvements de fondations a
cause d’une insuffisance de l’ étude du
sol

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Gonflement de sol
argileux à l’occasion
de pluies

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rétraction du sol
argileux en temps
chaux

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Sol hétérogène avec
une couche
compressible non
repérée dans l’étude

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Mauvaise
appréciation de la
profondeur du bon
sol

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Glissement de
terrain

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Zone inondable

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2) Types de fondations

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1) Présentation
Les fondations sont des ouvrages qui assurent la stabilité d'une construction, ainsi que la bonne transmission des sollicitations
(charges) et leur diffusion dans le sol.
Les fondations selon leur profondeur sont de 3 types :
- les fondations superficielles D/B ≤ 4
- les fondations semi-profondes 4 < D/B < 10
- les fondations profondes D/B ≥ 10

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D'autres classifications ne considèrent que 2 types de fondations:
- les fondations superficielles
- les fondations profondes

Les fondations superficielles sont caractérisées par des dimensions


telles que D/B ≤ 4.

On distingue 3 types de semelles pour les fondations superficielles


- les semelles isolées
- les semelles filantes (ou continues)
- les radiers

La fondation superficielle (semelle isolée, filante ou radier) est


utilisée pour reprendre des descentes de charges concentrées
des poteaux. On l’utilise pour réaliser des ouvrages à structure
poteaux poutres.

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Les fondations profondes sont des fondations telles que D/B > 10. Un pieu est un élément structural mince et profilé utilisé
pour transmettre des charges en profondeur lorsque l'utilisation de fondations superficielles n’est pas économique ou
impossible. En fonction de leur mode de réalisation, on distingue plusieurs types de pieux, qui sont différents également dans
leur comportement :
- Les pieux battus ou vibro-foncés qui sont préfabriqués en béton armé, en acier ou en bois; ils sont mis en place par battage
ou vibrofonçage, ce qui remanie le sol environnant;
- Les pieux moulés sont réalisés par forage préalable d’un trou dans lequel on coule du béton ; le sol environnant est donc très
peu remanié.
La charge transmise au pieu peu être reprise par friction le long du fût du pieu et/ou en pointe à la base. On distingue ainsi:
- pieu en pointe: charge reprise en pointe
- pieu flottant: charge reprise uniquement par friction

charge reprise
par friction

charge reprise en pointe


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2) Fondation superficielle:
Une fondation superficielle est définie par des caractéristiques géométriques, avec :
L : Longueur de la semelle ou plus grand côté de la semelle
B : Largeur de la semelle ou plus petit côté de la semelle
‐ Semelle circulaire : B = 2R
‐ Semelle carrée : B = L
‐ Semelle rectangulaire : B < L < 5B
‐ Semelle filante : 5B < L
D : Hauteur d’encastrement de la semelle. Hauteur minimum au dessus du niveau de la fondation
h : Ancrage de la semelle. Il représente la pénétration de la semelle dans la couche porteuse

La fonction d’une fondation est de transmettre au sol les charges qui


résultent des actions appliquées sur la structure qu’elle supporte.

Cela suppose donc que le concepteur connaisse :


 La capacité portante de la semelle de fondation. Le sol ne doit pas
rompre ni tasser de façon inconsidérée sous la semelle.
 Les actions amenées par la structure au niveau du sol de fondation.
La semelle doit résister au actions auxquelles elle est soumise.

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Analyse qualitative de la rupture du sol

Des études sur des modèles réduits ont permis de définir 3 zones de sol dans lesquelles le comportement est
différent en phase de rupture:
Zone I : située directement sous la semelle. Cette zone formée d’un coin délimité par les points A, B et C est
fortement comprimée. Cette zone se déplace avec la semelle
Zone II : Le sol est refoulé vers la surface. Les déplacements et cisaillements sont très importants. Il s’y produit une
rupture généralisée.
Zone III : Le sol et peu ou pas perturbé par la rupture
Qu: capacite portante du sol determine en fonction de la nature du sol, par essais au laboratoire, ou par essais in situ
au penetrometre ou au pressiometre.
La reconnaissance du sol peut être effectuée à l’aide de 2 types d’essai :
 Essai en laboratoire : prélèvements d’échantillons de sols analysés ensuite
en laboratoire
 Essai sur le terrain “in situ” : pénétromètre – pressiomètre.
Ces différents essais de reconnaissance des sols permettent de :
 Déterminer la couche d’assise : sa position (profondeur), sa contrainte
admissible, son comportement (tassement)
 De déterminer la position de la nappe phréatique (nappe d’eau)
En fonction de tous les critères définis précédemment il convient de choisir le
mode de fondations le mieux adapté pour limiter les tassements.

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CAPACITE PORTANTE: MECANISMES DE RUPTURE
En réalisant un essai de chargement sur une fondation superficielle, on constate qu’au début du chargement, le
comportement est linéaire. Le tassement augmente linéairement en fonction de la charge. Ensuite, on observe
une accélération du tassement pour des accroissements de charges relativement faibles. On constate également
l’existence d’une charge ultime Qu pour laquelle le sol atteint la rupture. Le sol ne peut pas supporter une charge
supérieure à la charge ultime Qu . On peut dire que l’on a atteint l’écoulement plastique libre.
Cette charge est la capacité portante de la fondation (on parle aussi souvent de charge limite, de charge de
rupture ou encore de charge ultime). Suivant l’état de compacité du sol, on distingue trois mécanismes de rupture
du sol quand la charge limite est atteinte :
• Avec un sol dense, la charge limite est atteinte quand on observe un mécanisme de rupture générale ;
• Quand on a un sol de faible compacité, la charge limite est associée à un mécanisme de rupture par
poinçonnement ;
• A un état de compacité intermédiaire du sol correspond un mécanisme de rupture locale.
La contrainte limite ultime unitaire est qu=Qu/A ou A aire de la semelle,
Pour plus de securite, on prend q=qu/2 dans le dimensionnement des fondations.

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Condition d’équilibre
Un bâtiment est en équilibre sous l’action des forces P et S ; égales (même intensité), directement opposées.

Exemple : Pour une construction d’un poids total de 800 tonnes pour une surface portante de 30 m² la résistance
du sol doit être d’au moins : 2,7 bars (2,7 kg/cm²) ou 2,7daN/cm²

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La section de la semelle est calculée en fonction de la charge à reprendre et de la portance du sol.
La hauteur de la semelle est au moins égale à : H = 5cm + (Bx – bx) / 4

Exemple de calcul de dimensionnement de semelle isolée :


Prenons le cas d’un poteau de section 20 x 20cm = 400cm2 qui doit supporter une charge F = 32 000 daN.
Chaque cm2 de terrain de fondation peut supporter 2 daN (la pression admissible du sol est donc de 2 daN/cm2).
La surface portante nécessaire « S » de la semelle isolée est calculée comme suit :
S (cm2) = Effort total appliqué par le poteau / pression admissible du sol = F/P
Dans cet exemple de calcul fondation la surface portante nécessaire est donc : S (cm2) = 32000/2 = 16000 cm2.
La semelle présente ici une surface 40 fois plus grande que la section du poteau.
Si on opte pour une semelle de section carrée, son côté devra être de 127cm.
Sa hauteur devra être au moins égale à 32cm.

Le niveau d’une semelle isolée doit être à une profondeur suffisante pour
mettre le sol d’assise à l’abri du gel.
Celle-ci dépend de la nature du sol et du climat :
minimum 50 cm en zone tempérée ;
minimum 1 m en montagne.

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Ferraillage: Les semelles isolées armées sont généralement renforcées par une nappe d’aciers protégés de l’oxydation par une
épaisseur d’enrobage de 4 à 5cm. Des aciers d’ancrages doivent être mis en place pour assurer la liaison du poteau avec la
semelle.
Respectez les recouvrements indiqués et liez les armatures concernées avec du fil de fer à ligaturer. Le recouvrement minimum
est de 50 fois le diamètre du fer à béton.
Pour le chainage vertical, ligaturez à l’ aide de fils de fer les équerres de façon à ce que la partie verticale forme un angle droit
avec la face inférieure de la semelle.
Coffrage et bétonnage: La semelle peut être coffrée latéralement ou bien La semelle peut être coffrée latéralement ou bien
coulée directement dans la fouille, selon ses dimensions et la tenue des terres. Le bétonnage est effectué en 1 seule fois sans
reprise de bétonnage.

Les aciers principaux porteurs sont placés dans le sens de la largeur de la semelle. Les aciers placés dans la longueur de la
semelle sont les aciers de répartition. Ils servent à maintenir les armatures principales et à réaliser un ceinturage (chaînage) bas
de l’ouvrage.
Dans le cas d’une semelle isolée les aciers sont porteurs dans les 2 sens

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SEMELLE ISOLÉE : MISE EN ŒUVRE

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Dispositions particulières

Joint de rupture : Un joint de rupture doit être prévu entre 2 ouvrages voisins, lorsqu’ils subissent des différences
importantes de charge, s’appuient sur des sols de natures différentes ou possèdent des fondations de natures
différentes (cas d’un ouvrage à construire contre un ouvrage ancien).
Un joint de rupture sépare complètement les deux ouvrages, y compris les fondations, notamment pour éviter des tassements
différentiels. Dans le même bâtiment, prévoir ce joint tous les 25 m de longueur.
Joint de dilatation: Un ouvrage soumis à de grandes différences de température va subir des dilatations d’autant
plus importantes que cet ouvrage est long.

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Fondation sur sol à pente:
Dans ce cas, les fondations se trouvent à des niveaux différents et les semelles supérieures peuvent exercer une
poussée sur les semelles inférieures qui ne sont pas dimensionnées en conséquence, on risque de provoquer un
glissement d’ensemble.
Afin de résoudre ce problème, il existe generalement deux solutions :
• Soit respecter une pente de 2 pour 3 entre les 2 semelles.
• Soit, si cela s’avère impossible, exécuter des redans en gros béton.

risque de glissement d’ensemble. solutions

Fondation sur sol argileux :


Dans ce cas il peut se produire après terrassement de la fouille, un gonflement par déchargement du poids des
terres excavées ou par augmentation de la teneur en eau du sol. On peut alors:
• soit effectuer une purge (ôter le sol argileux pour le remplacer par un meilleur sol),
• soit traiter le sol en place (à la chaux par exemple)
• soit en tenir compte dans les calculs. EMSI C BA O 3GC PGC 1 Prof: AZMI Mustapha
Protection contre l’humidité:
Si le terrain de fondation est perméable (sables, graviers,...) et non immergé, les eaux de ruissellement s'infiltrent
rapidement sans soumettre le mur périphérique à une importante humidité permanente ; par contre, si le terrain de
fondation est peu perméable (argile, limon...), les eaux d'infiltration peuvent venir s'accumuler le long du mur enterré.
L’humidité fait courir des risques importants aux maisons neuves comme anciennes. Elle apparaît fréquemment en
sous-sol. C’est l’une des premières causes de dégradation prématurée d’un bâtiment. Dans le domaine de la
construction, le drainage est une technique visant à empêcher la stagnation de l’eau au pied d’un ouvrage. Le drain
collecte et achemine les eaux de ruissellement loin de l’ouvrage. Il évite qu’elles s’infiltrent dans la maçonnerie.
Le drain est alors un dispositif qui peut, dans certaines conditions, être efficace contre l’ humidité. Il est composé
d’un tuyau de plastique perforé, ou en terre cuite ou en béton poreux de diamètre 100 mm. Sa pente d’écoulement
va de 3 à 10 mm par mètre, du point le plus haut au point le plus bas du parcours. Le drain est protégé du colmatage
par un géotextile en cas de terrain à grains fins (argileux, limoneux). Dans sa forme traditionnelle, le drain est
recouvert de plusieurs couches de granulats de finesse croissante, du bas vers le haut (granulométrie 20/40 ou
30/60, puis 10/20, puis 5/15 et enfin sable 0/3 et terre de remblai perméable)

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Rabattement de la nappe:

Cette nappe peut être rencontrée lors de travaux de terrassement,


ce qui rend impossible la poursuite des fouilles et la construction
d’édifices souterrains (fondations de bâtiments et niveaux inférieurs,
parkings, galeries de métro, canalisations…).

Le rabattement de nappe consiste à mettre en place un dispositif de


pompage temporaire permettant d’abaisser le niveau piézométrique
de la nappe. Les travaux peuvent ainsi se dérouler dans des
conditions optimales.

Une fois la construction terminée, la nappe phréatique reprend son


niveau normal après l’arrêt du dispositif de pompage.

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rabattement de nappe par pointes filtrantes, terrain meuble
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rabattement de nappe par puits, terrain rocheux
RADIER
GÉNÉRALITÉS
Un radier est une dalle plane, constituant l'ensemble des fondations d'un bâtiment. Il s'étend sur toute la surface de
l'ouvrage. Elle comporte parfois des débords (consoles extérieures)
Comme toute fondation, elle transmet les charges du bâtiment, sur l’ensemble de sa surface, au sol. C’est une
semelle unique qui a pour avantages:
- diminution des risques de tassement
- très bonne liaison donc rigidité de la base du bâtiment
Ce mode de fondation est utilisé dans deux cas :
- lorsque la capacité portante du sol est faible : le radier est alors conçu pour jouer un rôle répartisseur de charges.
Son étude doit toujours s'accompagner d'une vérification du tassement général de la construction ;
- lorsque le sous-sol d'un bâtiment est inondable : le radier joue alors le rôle d'un cuvelage étanche pouvant
résister aux sous-pressions.
Le radier est justifié si la surface des semelles isolées ou continues est très importante (supérieure ou égale à 50 %
de l'emprise du bâtiment) Ce qui est le cas lorsque :
- le sol a une faible capacité portante mais il est relativement homogène.
- les charges du bâtiment sont élevées (immeuble de grande hauteur).
- l'ossature a une trame serrée (poteaux rapprochés).
- la profondeur à atteindre pour fonder sur un sol résistant est importante.
-  le terrain est situé en zone inondable. Dans cette hypothèse, le radier étanche permet de résister aux sous-
pressions exercées par la nappe.
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