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MORTIER HYDRAULIQUE

CHAPITRE 6 :

LES MORTIERS HYDRAULIQUES

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MORTIER HYDRAULIQUE

6.1 DEFINITION

On appelle mortier hydraulique le mélange intime de liant hydraulique, de sable et


d’eau de gâchage.

Cette eau est ajoutée en quantité suffisante pour former une pâte de plasticité
convenable pour la mise en forme et la prise.

6.2 CARACTERISTIQUES DES MORTIERS

Pour que les bétons et les mortiers soient de bonnes qualités, il est indispensable
que les granulats qui les composent adhèrent facilement au ciment. Pour réaliser
cette adhérence, il faut que les conditions suivantes soient réunies :

 La propriété des granulats est indispensable

Les matériaux de concassage insuffisamment lavés n’adhèrent pas au ciment.

 L’enrobage par la pâte du ciment des granulats n’est parfaitement effectué


qu’avec des grains inertes dispersés d’une façon homogène dans la pâte.

6.3 – PATE PURE – COULIS – INJECTION DE CIMENT

6.3.1 Pâte pure

La pâte pure de chaux ou de ciment est employée exceptionnellement à cause, en


particulier, de son prix de revient. On les utilise dans les essais de labo ou lorsqu’on
veut une prise rapide (aveuglement d’une voie d’eau). Il faut utiliser un ciment à prise
rapide ou encore un mélange de ciment alumineux et de ciment Portland.

Pour obtenir une pâte plastique il faut utiliser

Environ 35 à 50 l d’eau pour 100 kg de chaux

Et 20 à 30 l d’eau pour 100 kg de ciment.

6.3.2 Coulis

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Lorsqu’on augmente le dosage en eau, on obtient un coulis. Les coulis sont utilisés
pour remplir les joints minces de certaines maçonneries. Ils sont aussi utilisés dans
les injections.

6.3.3 Injection du ciment

L’emploi des injections de ciment est devenu courant dans les ouvrages souterrains.
On appelle injection, l’envoie sous pression, dans une cavité, de coulis plus ou moins
liquide de ciment pur ou de mortier fin. Les injections sont utilisées notamment dans
les cas suivants

 Obturation des vides derrière les voûtes d’un souterrain


 Consolidation de la maçonnerie d’un tunnel existant

Etanchement des barrages à leur enracinement dans le terrain

 Consolidation des terrains de fondation


 Consolidation des terrains autour des puits de mise en terrain aquifères.

6.4 DOSAGE DES MORTIERS

On appelle dosage d’un mortier, le poids en kg de chaux ou de ciment qu’il faut pour
mélanger à un m 3 de sable sec de façon à remplir les vides de sable. Selon la
quantité du ciment utilisé, on distingue 3 types de mortiers :

 Le mortier maigre qui contient peu de liant


 Le mortier intermédiaire ou normal dont le poids en ciment est moyen
 Le mortier riche qui contient beaucoup de liant.

On appelle rendement d’un mortier, le rapport entre le volume du mortier et celui du


sable sec incorporé. Le rendement d’un mortier normal est légèrement inférieur à 1
tandis que celui d’un mortier gras est légèrement supérieur à 1.

6.4.1 Mortier de chaux grasse

Ces mortiers ne plus guère utilisés. Le dosage du mortier normal est de 2 volumes
de sable pour un volume de chaux en pate.

6.4.2 Mortier de chaux hydraulique


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On utilise de préférence, le sable de rivière.

Maigre Normal Gras

Type de chaux Ouvrage


hydraulique Ouvrage
couramment à Fondation
immergé
l’air

Légère 250 300 350

Lourde 300 350 400

Eminemment
350 400 450
hydraulique

kg/m3 de sable kg/m3 de sable kg/m3 de sable


sec sec sec

6.4.3 Mortier de ciment portand

Le dosage par m3 de sable ainsi que les usages des différents types de mortiers
fabriqués sont indiqués dans le tableau suivant :

Dosage en kg de
Dénomination du
ciment/m3 de Usages
mortier
sable

Mortier maigre 250 à 350 Maçonnerie de remplissage

Toutes maçonneries à l’air et à l’eau


Mortier normal 350 à 400 douce (rivière) immergées seulement
lorsque le mortier à durci

Mortiers semi –
400 à 500 Parement, voûte, enduits aériens
riches

Mortiers assez Travaux à la mer, fondations


500 à 600
riches immergées, radiers d’écluses

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Mortiers riches 600 à 800 Rejointements

Mortiers très riches 800 à 1000 Spéciaux pour les tuyaux centrifuges

Mortiers
Dallage, pierre artificielles, enduits à
spécialement 1000 à 1200
immerger
riches

6.4.4 Mortier de ciment à prise rapide

Les dosages de ces mortiers s’effectuent en volume, c'est-à-dire pour mortier maigre
il faut 2 volumes de sable pour un (01) volume de ciment.

2.5. Mortiers bâtards

On appelle ainsi les mortiers qui contiennent à la fois du ciment et de la chaux. Ces
mortiers sont excellents à conditions que le mélange chaux plus portland soit
homogène. On les utilise souvent en Allemagne et en pays d’outres – mers.

6.5 OUVRABILITE DES MORTIERS

On reconnaît qu’un mortier est plastique lorsqu’une boulette, sans être molle peut
rouler dans la main sans y adhérer et tomber d’une hauteur de 0,5m sans s’écraser.
La qualité d’eau de gâchage est en relation directe avec la surface spécifique des
grains. Elle augmente avec la finesse des sables et la quantité du liant utilisé. Les
mortiers de chaux demandent beaucoup plus d’eau que les mortiers de ciment
portland.

Les sables fins donnent généralement des mortiers de qualité médiocre en raison du
fait qu’ils nécessitent une grande quantité d’eau. Les sables dont les grains sont de
grosseurs uniformes présentent beaucoup de vides qui nécessitent donc un fort
dosage pour obtenir une plasticité convenable.

L’expérience montre que les sables qui présentent le minimum de vide sont ceux qui
contiennent 2/3 de gros grains. Ce sont donc ces sables qui donnent des meilleurs
mortiers.

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6.6. ETUDE DES QUALITES D’UN MORTIER

6.6.1 La résistance à la compression

Cette résistance dépend d’une multitude de facteur en particulier la qualité du liant, la


nature et la dureté du sable employé. La résistance dépend donc du dosage du liant,
de la qualité d’eau de gâchage et de la composition granulométrique du sable. De
nombreux chercheurs ont essayé de traduire en formule les influences des facteurs
ci-dessus. Nous en citerons deux :

6.6.1.1 Formule de Feret

RC = K(C/1-S)2

K = dépend de la qualité du liant (chaux ou ciment) et de l’âge du mortier.

C= somme des volumes absolues des grains de sable par unité de volume de
mortier

Si nous désignons par

e= volume de l’eau de gâchage

v= volume des vides pouvant encore rester dans le mortier après gâchage,
nous avons évidement la relation :

C+s+e+v = 1

Or pour les mortiers courants v≈0 par conséquent la relation se simplifie.

1-s = c+e

D’où l’on en tire en portant dans l’équation initiale.

RC = K (1/1+e/c)2

e/c = rapport des volumes de l’eau de gâchage et du ciment.

La densité du ciment par rapport à l’eau étant de 3,1 ; la formule ci-dessus s’écrit
encore en faisant intervenir le poids d’eau E et le poids du ciment C utilisé dans le
mortier.

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RC = K(1/1+3,1E/C)2

Et enfin en faisant intervenir la compacité c’est-à-dire le pourcentage des grains


existants dans le mortier défini par la quantité C+S, on obtient

RC = K(C/1-(c +s) +c)2 RC = K(C/c + e)2

C + e + s =1

E = 1 – (c + s)^ù*%1ù

RC = K( c/1-(c+e)+c)2

Interprétation de ces formules

Les formules établies ci-dessous montrent que :

-A quantité de sable égale la résistance augmente avec le dosage de liant.

-Pour un dosage déterminé de liant, la résistance augmente avec la compacité C +


S. ce résultat est fondamental car il montre que compacité et résistance qui sont 2
qualités essentielles pour du mortier augmentent en même temps.

-On augmente la résistance en diminuant la quantité d’eau de gâchage.

6.6.1.2 Formule de BOLOMEY

R=K(C/E + V)

R = résistance à la compression du mortier en bars

K=Coef. Qui dépend de la qualité du liant (chaux ou ciment) et de l’âge du


mortier.

C= le poids du liant en kg

V= volume des vides en litres.

Si nous considérons un mortier qui a peu ou pas de vides R devient R= K(C/E)

Toutes ces formules sont concordantes et montrent que : à condition d’avoir un


dosage en eau minimum, la résistance d’un mortier augmente avec le rapport (C/E).

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Cela signifie que si l’on augmente le R d’un mortier, on doit soit augmenter le dosage
en ciment de celui-ci, soit diminuer la quantité d’eau de gâchage, ou encore faire les
deux.

6.6.2 La porosité

La porosité (opposée de la compacité) est le rapport du volume des vides au volume


total.

Porosité = volume des vides /volume total = V/V+E+S+C

La porosité se mesure donc par la quantité 1- (C+S)

La perméabilité (inverse de l’étanchéité) est la propriété qu’a le mortier de se faire


traverser par des liquides. Bien que la porosité et la perméabilité soient liées, il ne
faut pas confondre ces deux termes. En effet, les mortiers confectionnés avec du
sable très fin, sont très poreux, cependant peu perméables. Il existe également des
bétons cellulaires pour lesquels les pores sont sans communication les uns par
rapport aux autres de sorte que ces bétons sont imperméables. Nous retiendrons
qu’une forte compacité donne une bonne étanchéité.

Pour rendre un mortier imperméable on fait usage de certains produits particuliers


appelés hydrofuges.

6.6.3 Compacité

La compacité est une qualité essentielle du mortier, car elle donne une bonne
résistance et une bonne étanchéité. Elle dépend de la composition granulométrique
du mortier et des dosages en ciment et en eau. Elle diminue lorsque le dosage
augmente et lorsque le dosage en ciment diminue. Elle est plus faible avec des
sables fins qu’avec des sables moyens.

6.6.4 Adhérence

L’adhérence est la liaison du mortier lui-même avec les maçonneries. Une des
conditions essentielles pour que le mortier adhère bien aux pierres est que ces
dernières soient propres. Les mortiers fabriqués avec du CP adhèrent mieux que les
ciments prompts et les chaux, les sables conduisent également à la meilleure
adhérence.

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6.6.5 Stabilité du volume au retrait

Au cours de la prise et du durcissement, les ciments, les mortiers et les bétons


changent de volume. C’est le phénomène de retrait. A ce retrait s’ajoute un autre
phénomène appelé fluage qui est relatif aux déformations des mortiers et des bétons
sous charges. Ces deux phénomènes jouent un rôle capital dans la tenue des
ouvrages et sont responsables des nombreuses fissures qui se produisent dans des
nombreuses constructions.

6.6.6 Décomposition des mortiers

 Action des eaux agressives

On désigne sous le nom des agressives les eaux séléniteuses, les eaux très pures et
les eaux de mers.

Lorsqu’un mortier est attaqué par une eau agressive il n’ya aucun moyen curatif, il
faut donc démolir la construction. C’est pourquoi le choix de ciments qui résistent à
ces eaux, doit être judicieusement fait.

Lorsqu’on prévoit une construction en ciment qui sera en contacte de certaines eaux,
il faut chercher les propriétés de ces eaux c’est-à-dire son P.H. les eaux contenant
du gaz carbonique en dissolution sont très agressive quand elles ne sont pas
calcaires.

 Action des intempéries

La chaleur accélère la prise et le durcissement du mortier, alors que le froid les


retarde et peut même les interrompre. Le soleil et le vent dessèche les mortiers. Ce
qui a pour but de faire évaporer une partie de l’eau nécessaire à l’hydratation du
ciment.

Ainsi les maçonneries qui viennent d’être exécutées doivent dès les premiers jours,
être protégées contre les évaporations rapides.

La gelée est extrêmement dangereuse. En effet, l’eau contenue dans le mortier est
susceptible de se transformer en glace ce qui entraîne un accroissement de volume.

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L’expansion de la glace risque de briser le mortier et de détériorer ainsi la


construction.

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