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Emilie Ferrero – Claire Olonde

Etude du gisement et du potentiel de valorisation des matériaux issus de la fin de vie des
éoliennes en Champagne-Ardenne et en particulier dans l’Aube et la Marne
A) Eoliennes présentes dans l’Aube et la Marne

Quelle est le nombre total d’éoliennes et la puissance installée cumulée en 2016 dans le département de
l’Aube et de la Marne ? Nous donnons ci-dessous la distribution de toutes les puissances installées par type
d’éoliennes par département dans la région Champagne Ardenne. Déduire une puissance éolienne type qui
serait représentative du parc éolien pour ces deux départements.

Pour le nombre total d’éoliennes installées en 2016 et la puissance cumulée, on additionne les valeurs du
tableau :

Aube : 299 éoliennes Puissance cumulée : 647.7 MW

Marne : 398 éoliennes Puissance cumulée : 787.92 MW

Pour l’éolienne type représentative du parc éolien, on fait la moyenne des puissances des éolienne :

Aube : 2.05 MW

Marne : 1.94 MW

L’éolienne type totale pour les deux départements est d’une puissance d’environ 2MW de manière
générale.
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B) Estimation de la durée de vie moyenne d’une éolienne en France


Plusieurs sources existent qui vont de 15 à 25 ans. Les constructeurs donnent pour la plupart 20 ans mais en
France, il arrive qu’on démantèle avant et notamment à 15 ans, date de la fin des contrats de revente
souscrits avant 2017 à RTE. (Réseau de transport d’électricité en lien avec EDF). Néanmoins, une étude
danoise montre que la distribution de la durée de vie suit la distribution donnée par la figure ci-dessous.
Nous nous appuierons donc sur cette étude.

Quelle est la durée de vie moyenne d’une éolienne selon la figure 2 ? Que renseigne la loi de distribution
indiquée sur la figure ? Quelle limite voyez-vous à ce type d’approche ? Existe-t-il d’autres types de
distribution de ce type ?

La durée de vie moyenne des éoliennes est de 18.42 ans d’après cette figure. La distribution de la durée de
fonctionnement des éoliennes suit une loi normale d’après la figure 2. Cette distribution renseigne de la
durée de vie moyenne mais aussi de l’écart-type et ainsi de la distribution des durées de vie autour de la
moyenne. Cette approche possède des limites car il ne s’agit que de probabilités et on ne connait pas la
cause de l’arrêt des éoliennes, il est donc difficile d’appliquer cette loi pour prévoir les durées de vie des
éoliennes installées. Une loi de Weibull définirait mieux la durée de vie qu’une loi normale.

C) Estimation de la quantité de matière disponible des éoliennes installées dans l’Aube


Auparavant, regardons quels sont les principaux éléments d’une éolienne et où sont localisés les matériaux.
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Pour avoir la composition de ces éoliennes, il nous faut soit contacter les constructeurs, soit utiliser des ACV
(Analyse de Cycle de Vie) publiées sur chaque type d’éolienne ou alors utiliser des bases de données ACV
génériques. De manière générale pour gagner du temps et donc simplifier ce type d’étude, on considère une
éolienne type représentative du parc éolien en matière de puissance. En effet, on peut montrer qu’il y a
proportionnalité entre la puissance installée et la masse de l’éolienne correspondante (cf. fig. 5)

Nous prendrons comme puissance moyenne celle que vous aurez trouvée dans la partie A et qui est aussi la
plus fréquente dans l’Aube. Par la suite, nous calculerons nombre d’éoliennes nécessaires pour couvrir la
puissance installée chaque année dans l’Aube. Ci-dessous est présenté le tableau qui indique l’ensemble des
types d’éoliennes installée en France par puissance et constructeur. Nous pourrons nous aussi le croiser avec
la figure 1 afin d’avoir le nombre d’éoliennes par constructeur installées dans l’Aube et la Marne.

En couplant la figure 1 et la figure 4, les éoliennes installées dans l’Aube sont les suivantes (environ) :

- 60 Vestas V90-V100 (2MW)

- 34 Senvion MM92 (2.05MW)

- 4 Vestas V90 (2.2MW)

- 5 Enercon E82 – Siemens SWT 1.3-62 (2.3MW)

- 3 Enercon E82 (2.35MW)


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- 28 Nordex N100 (2.5MW)

- 2 GE 2.85-103 (2.85MW)

- 2 Vestas V112 (3MW)

- 1 Enercon E101 (3.05MW)

Question : Déterminer le constructeur et la technologie d’éolienne qui serait représentative dans l’Aube

La puissance moyenne des éoliennes cans l’Aube est de 2.05 MW, ce qui correspond à une éolienne de type
Senvion MM92. L’éolienne la plus commune dans l4aube est la Vestas V90-V100, avec 2MW.

D) Estimation du gisement disponible et recyclable issu des éoliennes en fin de vie installées dans
l’Aube en 2010

Le tableau 2 ci-dessous représente la répartition et la composition massique des matériaux d’une éolienne
de 2 MW représentative installée dans l’Aube (ACV constructeur).

Questions :

- Quel est le poids moyen de cette éolienne ? Quelle quantité de matière peut-on recycler au vu du tableau
3.

-Evaluer pour 2022, le nombre d’éoliennes et leur masse totale arrivant en fin de vie dans l’Aube en vous
aidant du tableau ci-dessus et d’une loi de distribution de type loi normale comme celle de la figure 2. On
prendra pour l’Aube, une durée de vie moyenne de 15 ans et un écart type de 2,5. Remarque, on aurait pu
aussi utiliser une loi de type Weibull qui représente mieux la durée de vie.

-Evaluer pour chaque matériau ou famille de matériaux, leur masse arrivant en fin de vie en 2022.
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En additionnant les masses des différents composants, le poids total de cette éolienne est de 1100T. Avec le
tableau 3, on peut mesurer le pourcentage en masse de ce qui est recyclable. Nous pouvons donc recycler :

- Acier : 219 T

- Alu : 23,8 T

- Cuivre : 5,5 T

- Plastiques : 25,58 T

En 2022, les éoliennes construites en 2007 arriveront en fin de vie si on considère une durée de vie de 15
ans. Avec le tableau 1 des éoliennes construites dans l’Aube au fil des années, on trouve que 24 éoliennes
arriveront en fin de vie en 2022, ce qui fait une masse totale de 24*1100T=26400T.

En 2022, la masse des matériaux arrivant en fin de vie sera donc :

- Acier : 5846 T

- Alu : 633,6 T

- Cuivre : 146,88 T

- Plastique : 1227,84 T

- Vitrocéramique : 457,92 T

- Béton : 18021,12 T

Volet économique du traitement de fin de vie

Il s’agit ici d’éclairer un porteur de projet qui souhaiterait mettre en place une filière de traitement des
éoliennes arrivant en fin de vie dans l’Aube1, autrement dit savoir si son investissement sera rentable ou
non. On prendra en guise d’illustration l’année 2010 Sans se lancer dans une analyse économique de son
projet et l’établissement d’un business plan, nous nous contenterons en première approche à estimer les
coûts de traitement et les bénéfices attendus par la revente des matériaux valorisables. Nous n’incluons pas
ici les couts de transport vers les centres de traitement. Nous donnons également une projection de la
puissance installée attendue

Bénéfices attendus :
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Pour chaque flux de matière recyclable, estimer leur prix de vente. On pourra regarder des sites tels que
london metal exchange ((80 % des échanges mondiaux) ou https://www.journaldunet.fr/patrimoine/guide-
des-finances-personnelles/1146972-prix-des-metaux/ Mais ils fournissent des prix pour le neuf or il s’agit
pour nous de matériaux recyclés et non neufs. A ce sujet, on pourra utiliser utilement le lien donné en cours
https://www.recyclagerecuperation.fr/les-cours ou se rendre sur
https://www.portail-economie.com/economie/prix-desmetaux-680 ou autres.

Les bénéfices que le porteur de projet peut espérer tirer proviennent de la revente des matériaux issus des
éoliennes démontées. Tous les matériaux ne sont pas valorisables, c’est pourquoi qu’une parties des
matériaux sera significatif pour les bénéfices totaux obtenus.
Afin de déterminer la quantité de matériaux disponible pour la revente, on prendra comme éolienne
référentielle une éolienne de 2MW car elle fait partie des éoliennes les plus présentes en 2010 dans le
département de l’Aube et plus précisément dans la région Champagne-Ardenne.
Une éolienne de 2MW se sépare en trois grandes catégories : la Turbine, la fondation et les câbles.

En ce qui concerne le prix des métaux neufs, le site London Metal Exchange, qui représente plus de 80%
des échanges mondiaux, nous fournis les résultats suivants :

Afin d’avoir des résultats plus représentatif de la réalité, il faut s’intéresser plus particulièrement aux prix
des métaux non neufs, recyclés. Le site portail économie nous renseigne sur ces prix là.
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Acier/Fer :
Commençons, tout d’abord, par l’étude de l’acier et du fer, qui sont les deux métaux les plus présents dans
notre éolienne de référence. Dans le tableau nous fournissant la quantité des matériaux présents dans
l’éolienne, la distinction n’est pas faite entre l’acier et le fer. L’acier étant un alliage de fer, qui est composé
essentiellement de ce dernier et dont sa densité est quasi identique à celle du fer, nous prendrons une
moyenne des prix entre l’acier et le fer.
 Le prix de l’acier recyclé est de 0,2€ le kilo
 Le prix du fer recyclé est de 0,05 à 0,1€ le kilo
Donc en moyenne, le prix de l’acier/fer est compris entre 0,125€ et 0,15€ le kilo.
Contre

Aluminium :
Le prix de l’aluminium recyclé est de 1€ le kilo d’après le portail économie.

Cuivre :
Le site le portail économie fait la distinction entre 3 catégories de cuivre : le cuivre mêlé, le cuivre d’un
câble électrique non dénudé et le cuivre d’un câble électrique dénudé. Ici, pour la turbine et la fondation,
nous admettrons qu’il s’agit de cuivre mêlé, car selon sa définition, le cuivre mêlé « équivaut à toutes
formes de cuivre qui n’est plus dans son état naturel » (larechetterie.com). Puis nous ferons la distinction
entre les câbles dénudés ou non, ce qui rajoutera un coût supplémentaire compris dans les coûts de
traitement (calculs à faire pour voir laquelle des deux options est la plus rentable).
 Le prix de cuivre mêlé est de 4€ le kilo
 Le prix du cuivre d’un câble non dénudé est de 1,5€ le kilo
 Le prix du cuivre d’un câble dénudé est de 5€ le kilo

Passons aux autres matériaux :

Polymère :
D’après le site fostplus, le plastique valorisé a un prix de 1,152€ le kilo en 2021 et une prévision à la hausse
en 2022 avec un prix de 1,7379€ le kilo (+ 58,59% !!).
Le prix de revente du plastique non recyclé ne peut être obtenu que par devis.

Verre/Céramique :
Le prix du verre recyclé est de 55€ la tonne soit 0,055€ le kilo. On peut comparer ce prix, au prix de reprise
du verre qui est de 22,18€ la tonne soit de 0,02218€ le kilo.

Béton :
D’après le site Valormat, le prix des déchets de béton est de 8,5€ la tonne, soit de 0,0085€ le kilo.

Les autres matériaux de l’éolienne ne seront pas pris en compte dans les bénéfices car ils sont présents en
quantité trop infime pour être significatif.

Electronique :
L’électronique est une catégorie très large qui regroupe beaucoup de chose. Si on regarde le prix moyen
des microprocesseurs, on a un prix de rachat d’environ 10€ le kilo (g2d2.com).

Voici un tableau pour résumer tout cela :


Matériaux Turbine Fondation Câble
Acier et Fer 25 665€ - 30°798€ 4°785€ – 5°742€ 0€
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Aluminium 4°200€ 0€ 22°200€
Cuivre 6°720€ 160€ Non dénudé : Dénudé :
6°600€ 22°000€
Polymère 12°026€ 138,24€ 46°771€
Verre et Céramique 423,19€ (reprise) 0€ 0,8872€
Béton 0€ 6°382,48€ 0€
Electronique 24°000€ 0€ 0€

Soit un total de : 163°116,797€ (dans le cas des câbles de cuivre non dénudés).
Soit un total de : 178°516,797€ (dans le cas des câbles de cuivre dénudés).

Coût de traitement :
Quelques tarifs de traitement à titre indicatif. On pourra aussi regarder
https://www.recyclagerecuperation.fr/les-cours/ qui donne les couts de traitement et même de transport
qu’on ne prendra pas en considération ici. - Fondation béton et autres déchets inertes : Ils sont laissés sur
place ou enfouis sur site à un coût de 5 euros la tonne (à la charge du propriétaire de l’éolienne).. Sinon,
l’enlèvement revient entre 35 et 55 euros le m3 plus 4, 5 euros la tonne pour leur tri et stockage. -Stockage
(landfill) DIB (Déchets industriels banals, non dangereux) : entre 60 et 100 euros la tonne (hors TGAP, taxe
générale sur les activités polluantes). - Stockage déchets industriels dangereux (DID) : 120 à 240 euros la
tonne, voire beaucoup plus notamment pour le SF6. Hors TGAP. - Incinération DIB : entre 80 et 120 euros la
tonne (hors TGAP) - Incinération (liquides) : 100 à 200 euros sauf si liquide à fort PCI comme les lubrifiants,
alors coût nul
Questions : Quel est le cout de traitement des matériaux en fin de vie non recyclables ? Quel est le cout du
démantèlement complet. Est-ce que le propriétaire es- il bénéficiaire ou déficitaire avec la revente des
matériaux recyclables. Faut-il mieux privilégier la revente de pièces d’occasion après reconditionnement
éventuel ou le réemploi des pièces comme le montre les exemples ci-dessous avec les pâles (cession gratuite
par le propriétaire aux acquéreurs.

Parmi les coûts de traitement envisageables, il faut prendre en compte le coût de démantèlement de
l’éolienne ainsi que le coût des de traitement des matériaux non recyclable.
D’après l’arrêté du 26 août 2011, il y a « obligation pour les exploitants d'éoliennes, lors d'une opération de
démantèlement d'une éolienne, de disloquer l'installation, de remettre en état les terrains et d'éliminer ou
de valoriser les déchets générés. ».
Le prix de démantèlement d’une éolienne peut est estimé entre 30 000€ et 120°000€ par unité selon la
taille de l’éolienne. On peut également évoquer le devis de la CARDEM, qui a demandé plus de 400 000€
pour le démantèlement de l’éolienne E10 du parc de la Thiérache. (Il s’agit là d’une information officielle
que l’on peut consulter sur le site de la préfecture de l'Aisne.)

D’après le site climato-realistes.fr, « Chaque grande éolienne standard (2 mégawatt et plus) nécessite en
sous-sol plus de 1000 tonnes de béton (400 m3) et environ 60 tonnes de ferraille, qui constituent
potentiellement une source de pollution du terrain et des nappes phréatiques. En cas de problème
écologique, les propriétaires des terrains (et non le promoteur éolien) seront recherchés et pénalisés. Sans
le savoir, ils vont hériter des immenses socles en béton implantés dans leurs terrains. Si les baux de location
signés par les promoteurs ne le précisent pas, leur enlèvement restera probablement à leur charge (soit
250 000 euros par éolienne). »

Donc retirer le socle en béton est extrêmement coûteux. De plus, cela nécessite des moyens techniques
importants car il faudrait des dizaines de camions pour évacuer le béton et la ferraille et que l’énergie
consommée pour les recycler est plus néfaste pour l’environnement que de laisser tout cela dans le sol.
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Ainsi donc, nous devons retirer le prix du béton repris pour être recyclé dans le bénéfice total et nous
devons ajouter le prix des déchets enfouis dans le coût total (soit 5€ la tonne).

Pour résumer tout cela :


 Coûts de traitement engendrés : 3°750€ (béton enfoui) + 120°000€ (démantèlement) (+100°000€
de marge) = 223°750€.
100°000€ de marge ont été pris car beaucoup d’informations se contredisent et le prix réel du
démantèlement reste incertain dans l’optique où très peu d’éolienne ont été démantelé à ce jour.
 Bénéfice engendré : 156°734,797€

Finalement, on peut en déduire qu’il s’agit d’un pari risqué dans lequel le porteur de projet a plus de
chance de ressortir déficitaire.
En ce qui concerne la comparaison entre la revente de pièce d’occasion et le réemploi des pièces, cela
dépend réellement de la situation. En effet, pour la revente des pièces d’occasion, il faut prendre en
compte le prix total de démantèlement de l’éolienne alors que pour le réemploi de certaines pièces, le
démantèlement total n’est pas nécessaire (comme la réutilisation des pâles d’éoliennes).
De plus, réutiliser des pièces d’éoliennes pour concevoir et fabriquer de nouveaux objets ou édifices peut
donner de la valeur ajoutée aux matériaux, car il y aura moins d’étapes de fabrication nécessaires.
Donc dans ces deux cas-ci, il est plus bénéfique de réemployer les pièces des éoliennes que de revendre les
matériaux d’occasion.
Cependant, il n’y a que très peu de projet de réutilisation de pâle d’éolienne. En effet, même si de plus en
plus de projet voient le jour, cela reste quand bien même minoritaire. De plus, comme il a été dit, il s’agit là
de projet, souvent menés par des étudiants, qui sont encore à l’état recherche, test, conception etc … Ainsi,
le prix de récupération des pièces d’éoliennes risquent d’être peu élevé à l’heure actuelle.

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