Vous êtes sur la page 1sur 4

0.

1 Barycentres
La notion de barycentre est, à bien des égards, l’analogue affine de celle de combinaison linéaire. On introduit aussi
les coordonnées barycentriques. Le calcul en coordonnées barycentriques est particulièrement adapté au travail
dans un repère affine dont tous les points jouent le même rôle (par exemple, un triangle non dégénéré dans un
plan), car il permet d’éviter de choisir une origine, et donc de rompre la symétrie initiale.
Proposition Soit E un R-espace affine d’espace directeur E ; soient n ∈ N, (α0 ; . . . ; αn ) une famille de
n
P −−−→
scalaires et (A0 ; . . . ; An ) une famille de points de E. Soit ϕ : E −→ E l’application définie par ϕ(M ) = αi M Ai
i=1
que l’on appelle la fonction vectorielle de Leibnitz associée à la famille de points pondérés {(Ai ; αi }1 ≤ i ≤ n.
n
P
1. Si αi = 0 alors ϕ est constante.
i=1
n
P
2. Si αi 6= 0 alors il existe un unique point G, appelé barycentre de la famille {(Ai ; αi }1 ≤ j ≤ n. tel que
i=1 n n

P −−→ −−→ 1 P −−−→
ϕ(G) = 0; on a alors pour tout M ∈ E, l’égalité ϕ(M ) = αi M G soit encore M G = n α i M Ai
i=1
P i=1
αi

R
i=1

EU
Définition Soit E un R-espace affine d’espace directeur E ; soient n ∈ N, (α0 ; . . . ; αn ) une famille de scalaires
n
P −−→
et (A0 ; . . . ; An ) une famille de points de E. L’unique point G vérifiant αi GAi = 0E est appelé le barycentre de

NI
i=1
la famille des points pondérés {(Ai ; αi }1 ≤ i ≤ n. et l’on écrira G = Bar{(A1 ; α1 ); . . . ; (An ; αn )}.
Propriétés élémentaires du barycentre.
GE
Soit {(Ai ; αi }1 ≤ i ≤ n. une famille des points pondérés de barycentre G.
IN

n
P
1. Le barycentre d’une famille massique de masse totale α = αi 6= 0 est aussi un point pondéré de masse ou
i=1
poids α
AN

2. Si toutes les masses des points pondérés considérés sont égales et non nulles, le barycentre est appelé iso-
barycentre. En particulier l’isobarycentre de deux points distincts A et B est le milieu du segment [AB] tandis
JE

que l’isobarycentre de trois points non alignés A, B et C est le centrte de grvité du triangle ABC.
T

3. Commutativité. On peut changer l’ordre des points sans changer la valeur du barycentre tant que les points
conservent leur coefficient.
IN

4. Invariance par multiplication par un scalaire non nul(homogéneité). Si λ ∈ R, alors


SA

Bar{(A1 ; α1 ); . . . ; (An ; αn )} = Bar{(A1 ; λα1 ); . . . ; (An ; λαn )}.

On utilisera très souvent cette propriété.


n
P
5. Associativité du barycentre. Si αi 6= 0 avec α1 + α2 6= 0 et α3 + α4 + . . . + αn 6= 0 alors
i=1

A1 A2 A3 ... An C D
bar =bar
α1 α2 α3 ... αn α1 + α2 α3 + . . . + αn
où C = bar{(A1 ; α1 ); (A2 ; α2 )} et D = bar{(A3 ; α3 ); (A4 ; α4 ); . . . (An ; αn )}

Coordonnées barycentriques. Soient E un R-espace affine muni d’un repère cartésien et {(Ai ; αi }1 ≤ i ≤ n
n
P
une famille massique de masse totale α = αi 6= 0. Si XAi les matrices des coordonnées de {(Ai ; αi }1 ≤ i ≤ n
i=1
1 Pn
dans le repère, alors XG la matrice des coordonnées est donnée par : XG = αi XAi
α i=1

1
0.2 Caractérisation des sous-espaces affines.
Proposition. Soit V un sous-espace affine de E. Alors V est stable par barycentration (i.e. le barycentre de toute
famille finie de points de V pondérée de façon quelconque est encore dans V). Réciproquement, si V est une partie
(non vide) de E stable par barycentration, alors V est un sous-espace affine de E.
Démonstration.
Supposons V affine de direction V . Soient A1 , . . . , An des points de V et soit G le barycentre de la famille
n
P
(Ai , αi ), avec αi = 1. Soit A un point de V. On a donc
i=1
−→ P n −−→ −−→
AG = αi AAi . Comme A et les Ai sont dans V, les vecteurs AAi sont dans V , donc aussi leur combinaison
i=1
−→
linéaire AG. Comme A est dans V, il en résulte que G est dans V.
Réciproquement,
n
P −−→
Fixons O ∈ V. Soit V l’ensemble des points qui s’écrivent sous la forme d’une somme finie αi OAi . , Ai ∈ V,
i=1
αi ∈ R. Alors V est un sous-espace vectoriel de E. On a V ⊂ O + V. Montrons que O + V ⊂ V, ce qui achèvera la
n
P −−→
preuve. Soit αi OAi ∈ V .
i=1
n n −−→

R
P P
I Si 6= 0, alors le barycentre G des points Ai affectés des coefficients αi est dans V et on a O + αi OAi =

EU
 n i=1   n n
 i=1
P −−→ P P
O+ αi OG qui est le barycentre des points (O, 1 − αi ); (G, αi ) , et appartient donc à V.
i=1 i=1 i=1

NI
n
P n −−→
P
I Si = 0, on peut supposer par exemple que α1 6= 0. Alors par ce qui précède, le point B := O + OAi
i=1 i=2
GE
n
P −−→ −−→
appartient à V. Enfin, O + αi OAi = B + α1 OA1 est le barycentre de {(A, α1 ), (O, −α1 ), (B, 1)} et appartient
i=1
donc à V
IN

Ainsi, les sous-espaces affines sont exactement les parties stables par barycentration. Cela fournit une nouvelle
méthode pour montrer qu’une partie est un sous-espace affine.
AN

Par ailleurs Les barycentres permettent une nouvelle description du sousespace engendré par un nombre fini
de points :
JE

Proposition Soient A0 , . . . , Ar ∈ E. L’ensemble des barycentres des Ai (avec toutes les masses possibles de
somme 1) est égal au sous-espace affine Af f {A0 , . . . , Ar } engendré par les Ai .
Preuve
T

−−→ r
P
Si G est le barycentre des Ai affectés des masses λi (de somme 1) on écrit : G = A0 + A0 G = A0 + λ i A0 Ai
IN

i=1
de sorte que G est bien dans le sous-espace engendré par les Ai . Réciproquement si G est dans le sous-espace
r −−−→ −−→ P r −−−→
SA

P
engendré par les Ai . on écrit : G = A0 + A0 + λi A0 Ai ⇐⇒ A0 G = λ i A0 Ai
i=1 i=1
−−−→ −−→ −−→ r
P −−→ P r
et en décomposant chaque vecteur A0 Ai en A0 G + GAi on obtient (1 − λi )GA0 + λi GAi = 0E
i=1 i=1
r
P
et donc G est le barycentre des Ai affectés des masses (1 − λi ), λ1 , . . . , λr .
i=1

2
R
EU
NI
GE
IN
AN
JE
T
IN
SA

PREPARATION AU CC NO 1 du samedi 18 Mars 2023:

Exercice 1

1. Dans l’espace vectoriel réel R3 , on considère les ensembles suivants: E = {(x, y, z) ∈ R3 : (2x + y)2 − 9z 2 = 0}

(a) Montrer que E est une partie non vide de R3 .


(b) Montrer que pour tous u = (x, y, z) ∈ E et α ∈ R, le vecteur αu appartient à E.
(c) L’ensemble E est-il un sous-espace vectoriel de E? Justifier la réponse.

3
(d) Montrer que E est la réunion de deux sous-espaces vectoriels de R3 que l’on précisera.

2.

3. On se place dans R3 . Donner une condition nécessaire et suffisante sur α ∈ R pour que les droites
 
x = αz − 1 0 x=z−2
D et D
y = 2z + 3 y = 3z − 1
soient coplanaires.

4. Montrer que H = {(x, y, z) ∈ R3 ; 2x + 3y − z = 3} est un hyperplan affine de R3 .

Exercice 2

1. Soit F = A + F un sous espace affine de E et A ∈ E, Montrer que :

(a) F 6= ∅
−−→
(b) Pour tout B ∈ E, on a :B ∈ F ⇐⇒ AB ∈ F ⇐⇒ F = B + F
−−→ −−→

R
(c) F = {AM ; M ∈ F} = {N M ; N ; M ∈ F}.

EU
(d) Si G est un autre sous-espace vectoriel de E tel que F = A + G, alors G = F.
(e) Montrer que H = {(x, y, z) ∈ R3 ; 2x + 3y − z = 3} est un sous espace affine de R3 .

2. Soient (D) = (A; →


− →

NI
u ) et (D0 ) = (A0 ; u0 ) deux droites non coplanaires.
GE
Montrer qu’il existe un unique couple de plans (P; P 0 ) tel que (D) ⊂ (P); (D0 ) ⊂ (P 0 ); (P ) k P 0 )
IN

 
3. Application: L’espace affine E3 est muni d’un repère cartésien O, ~ı, ~, ~k . On considère les droites
AN

 
x=z−1 0 y = 3x
D et D
y = 2z + 1 z=1
JE

(a) Montrer que les droites (D) et (D0 ) sont non coplanaires
(b) Former une équation cartésienne des plans (P et P 0 ).
T
IN
SA

Vous aimerez peut-être aussi