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GÉOMÉTRIE AFFINE ET EUCLIDIENNE, L3, 2014

FEUILLE 1 : ESPACE AFFINE, SOUS ESPACE AFFINE

Exercice 1. On se place dans R3 .


(1) On considère le plan P ane d'équation

P : 2x + 3y + z = 1.
Montrer que ce plan ane peut être muni d'une structure d'espace ane. Préciser sa direction. Donner un
paramétrage du plan P. On considère le repère (Ω, ~u, ~v , w)
~ avec
      
−1 1 0 0
Ω=  1  , ~u =  0  , ~v =  1  ,w
~=  0 
0 −2 −3 1
Donner une équation cartésienne du plan P dans ce nouveau repère. Donner le paramétrage associé.
3
(2) On se place dans R . On considère les points
        
0 1 1 1 3
A =  2  , B =  0  , C =  −1  , D =  2  , E =  3 
1 1 0 3 2
(a) Montrer que les points A, B et C ne sont pas alignés, on note P le plan ane engendré. Donner une
équation implicite puis un paramétrage de P.
(b) On note D la droite engendrée par les points D et E. Donner un système d'équations puis un paramé-
trage de la droite D.
(c) Calculer les coordonnées du point d'intersection D ∩ P.
Solutions 1. (1) Le plan P s'écrit

    
0 1 0
P =  0  + R 0  + R 1 
1 −2 −3
par conséquent P est un sous espace ane de R3 de direction
   
1 0


P = R 0  + R 1 
−2 −3


Par conséquent (P, P , +|P×−
→)
P
est un espace ane, paramétré comme ci-dessus.
   
x α
Soit M un point de P de coordonnées  y  dans le repère (0, (~i, ~j, ~k)) et de coordonnées  β  dans
z γ
le repère (Ω, (~u, ~v , w))
~ . En particulier
     
α 1 x
−−→  =  −1  +  y 
ΩM = α~u + β~v + γ w
~ = β
−2α − 3β + γ 0 z
d'où l'on tire    
x α−1
 y = β+1 .
z −2α − 3β + γ
Enn l'équation du plan ane dans le repère R est

2x + 3y + z = 1 ⇔ 2(α − 1) + 3(β + 1) − 2α − 3β + γ = 1 ⇔ γ = 0.

1
2 GÉOMÉTRIE AFFINE ET EUCLIDIENNE, L3, 2014 FEUILLE 1 : ESPACE AFFINE, SOUS ESPACE AFFINE

   
1 1
−−→  −→ 
(2) (a) Les vecteurs AB = −2  et AC = −3  ne sont pas colinéaires, par exemple
0 −1
 
−2 −3
det 6 0.
=
0 −1
Les points ne sont donc pas alignés. Par ce qui précède l'unique plan ane passant par A, B et C
s'écrit de manière paramétré :
       
0 1 1
−−→ −→ 
 2  + λ  −2  + µ  −3  λ, µ ∈ R

P = A + Vect(AB, AC) = .
1 0 −1
 

Pour obtenir une équation implicite de P , il sut de dire : un point M de coordonnées, (x, y, z)
−−→ −−→ −→
appartient P si et seulement si les vecteurs AM , AB et AC sont liés. Ceci équivaut à
 
x 1 1
det  y − 2 −2 −3  = 0, c'est à dire 2x + y − z = 1.
z − 1 0 −1

(b) L'unique droite D D et E s'écrit de manière paramétrée


passant par les points :
     
1 2
−−→    
D = D + VectDE = 2 + λ 1  λ ∈ R .
3 −1
 

Pour obtenir l'expression implicite on procède comme précédemment : un point M de coordonnées


−−→ −−→
(x, y, z) appartient à D si et seulement si les vecteurs DM et DE sont colinéaires, autrement dit la
matrice
 
x−1 2
 y−2 1 
z − 3 −1
est de rang 1. Ceci se manifeste par la nullité des trois déterminants 2×2 qui donne le système
d'équations implicites dénissant la droite D :

 x − 2y = −3 
x + 2z = 7
x + 2z = 7 ⇔
y+z =5
y+z =5

La première équation étant combinaison linéaire des deux autres.

(c) Soit M un point d'intersection. Le point M appartient à la droite D, donc il existe un scalaire λ∈R
tel que
   
1 2
M =  2  + λ 1 
3 −1
Le point M appartenant à P, ses coordonnées vérient l'équation implicite de P donc :

2(1 + 2λ) + (2 + λ) − (3 − λ) = 1
ce qui donne λ = 0. Donc le point d'intersection M est le point D. L'intersection du plan P avec la
droite D est le point P.
Exercice 2. (1) On considère l'espace vectoriel R3 [X] des polynômes à coecients réels de degré inférieur ou
égal à 3. On considère l'ensemble

E = {P (X) ∈ R3 [X] | P (1) = 5}.


Montrer que cet ensemble peut être muni d'une structure d'espace ane dont on donnera la direction et la
dimension.
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(2) Montrer que l'ensemble


 Z 1 
E= f ∈ C(R) ; f (x)dx = 1
0
peut être muni d'une structure d'espace ane dont on donnera la direction et la dimension.

(3) Soit E un espace vectoriel et l une forme linéaire. Montrer que l'ensemble E = {u ∈ E | l(u) = 1} peut être
muni d'une structure d'espace ane dont on donnera la direction.

(4) Réinterpréter les questions 1) et 2) à partir de la question 3.

Solutions 2. Soit E un espace vectoriel, l une forme linéaire et

E = {u ∈ E | l(u) = 1}.
Le triplet (E, ker l, +E×ker l ) est un espace ane avec

+E×ker l : E × ker l → E
(~u, ~v ) 7→ ~u +E×ker l ~v := ~u + ~v
L'application est bien dénie : pour tout ~u ∈ E , ~v ∈ ker l, ~u +E×ker l ~v appartient à X en eet

l(~u +E×ker l ~v ) = l(~u + ~v ) = l(~u) + l(~v ) = 1 + 0 = 1.


Vérions les axiomes :

Axiome 1. Soit ~u ∈ E , ~v , w
~ ∈ ker l

~u +E×ker l (~v + w)
~ = ~u + (~v + w)
~ = (~u + ~v ) + w
~ = (~u +E×ker l ~v ) +E×ker l w,
~
par associativité de la loi + de E ~.
u ∈ E , ~v ∈ ker l :
Axiome 2. Soit ~

~u +E×ker l ~v = ~u ⇔ ~u + ~v = ~u ⇔ ~v = 0.
Axiome 3. Soit ~u, ~v ∈ E . On a

~u = ~v +E×ker l (~u − ~v ) = ~v + (~u − ~v )


et f (~u − ~v ) = 1 − 1 = 0 donc ~u − ~v ∈ ker l.

Dans la question 1, on applique ce qui précède à E = R3 [X] et l la forme linéaire évaluation d'un polynôme en
1".
R1
Dans la question 2, on applique ce qui précède à E = C(R) et l la forme linéaire 
0 ".

Exercice 3. Soit n ≥ 1 un entier. Soit A une matrice de Kn et B un vecteur de l'image de A. On note S l'ensemble
des solutions du système

AX = B.
Montrer que cet ensemble de solutions peut être muni d'une structure d'espace ane dont on précisera la direction.
Exprimer sa dimension en fonction de la matrice A.
Exemple : Dans R4 , on considère X l'ensemble des points de R4 dont les coordonnées vérient le système

x + 2y + 3z + 4t = 1
S=
x + 3y + z + 2t = 1
Munir X d'une structure d'espace ane dont on précisera la direction et l'action +.
Solutions 3. Si le vecteur B n'appartient pas à l'image de A, l'ensemble S est vide. Supposons donc B dans
l'image de A. Soit X0 une solution. On vérie que

S = X0 + ker A
ce qui montre que S est un sous espace ane de (Kn , Kn , +) dirigé par ker A de dimension n − rangA.
Application. Un point (x, y, z, t) appartient à X si et seulement si ses coordonnées vérient le système S . Ce système
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a deux équations pour 4 inconnues. Il s'écrit sous la forme


 
  x  
1 2 3 4  y 
 = 1 .
1 3 1 2  z  1
t
Notons M la matrice du système. Cette
 matrice
 a deux lignes et quatre colonnes donc son rang maximal est 2.
1 2
On remarque que la matrice extraite est inversible. Donc le rang de la matrice est 2.
1 3
Pour résoudre le système on considère deux inconnues (bien choisies) comme paramètres, et l'on se ramène à un
système à deux équations et deux inconnues, dont la matrice est inversible. Dans notre cas on isole les inconnues
z et t, le système associé est donc :

    
1 2 x 1 − (3z + 4t)
=
1 3 y 1 − (z + 2t)
que l'on résout :
       
x 1 −7 −8
= +z +t .
y 1 2 2
On a donc montré que

    
1 −7 −8
 1   2   2 
X=
 0  +R4 R  1
   +R4
  0 .
R 

0 0 1
Par conséquent notons
  
−7 −8
 2 
~ = R~e +R4 Rf~, avec ~e =  ~= 2 
 
E  1 
 et f
 0 
0 1
et considérons la loi + induite par l'addition +R4 sur R4 :

+ : ~
X ×E → X
    
x x − 7λ − 8µ
 y   y + 2λ + 2µ
A =   , ~u = λ~e +R4 µf~ 7→ A + ~u := A +R4 ~u = 
  

  z    z+λ 
t t+µ

Montrons que le triplet ~ +)


(X, E, + est bien dénie
est un espace ane. Il faut tout d'abord montrer que la loi
autrement dit que pour tout point A = (x, y, z, t) de X , et tout vecteur ~ ~ ~
u = λ~e + µf de E , le point A +~u appartient
à X . Par ce qui précède, il existe des scalaires λA et µA tels que
 
1
 1 
A= ~
 0  +R4 λA~e +R4 µA f .

0
Par conséquent, nous avons par dénition
 
1
 1 
A+u= ~
 0  +R4 (λA + λ)~e +R4 (µA + µ)f .

0
qui appartient bien à X. Vérions les axiomes.
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Axiome 1. Soit A ∈ X, soit ~u et ~v dans ~,


E on a par dénition de + et par associativité de +R4
A + (~u + ~v ) = A +R4 (~u +R4 ~v ) = (A +R4 ~u) +R4 ~v = (A + ~u) + ~v
donc
∀A ∈ X, ∀~u, ~v ∈ E, A + (~u + ~v ) = (A + ~u) + ~v
Axiome 2. Soit A ∈ X, soit ~ . On démontre immédiatement l'équivalence
~u dans E
A + ~u = ~u ⇔ ~u = 0
4
en travaillant dans R et en ajoutant−A (symétrique de A pour +R4 dans R4 ) aux deux membres de l'équation.
Axiome 3. Soit A et B deux points de X , montrons qu'il existe ~ u∈E ~ tel que A + ~u = B . Nécessairement ~u
u = B , soit ~u = B −R4 A. Reste à montrer que le vecteur B −R4 A appartient bien à E
vérie A +R4 ~ ~ . Or nous
avons par ce qui précède l'existence de scalaires λA , µA , λB , µB tels que
   
1 1
 1   1 
A= ~ ~
 0  +R4 λA~e +R4 µA f et B =  0  +R4 λB ~e +R4 µB f ,
  

0 0
la diérence de A et B appartient donc à ~.
E
→ Autre preuve : Ayant montré que
 
1
 1 
X= ~
 0  +R4 E.

0
par dénition X est un sous espace ane de (R4 , R4 , +R4 ) de direction ~.
E Donc muni de la loi induite par +R4 ,
~ +)
(X, E, est un espace ane.

Exercice 4. Montrer que la dénition d'un espace ane donnée dans le cours est équivalente à la suivante : Soit
~
E un K espace vectoriel. On appelle espace ane tout triplet ~ −
(X, E,

(.)) où

− ~
() : X × X → E
−−→
(A, B) 7→ AB
satisfaisant les conditions suivantes :
−−→ −−→ −→
(1) pour tout point A, B , C de X , on a AB + BC = AC ,
~ , il existe un et un seul −−→
(2) pour tout A et pour tout ~u ∈ E point B∈X tel que AB = ~u.
Solutions 4. Le sens direct a été montré en cours. Montrons la réciproque. Considérons la loi + dénie par

+ : X ×E ~ → X
−−→
(A, ~u) 7→ B, l'unique point tel que AB = ~u.
Vérions les axiomes :
Axiome 1 Soit A∈X et ~
~u, ~v ∈ E on a

(A + ~u) + ~v = B + ~v = C
−−→ −−→
−−→ −−→ −→
avec ~u = AB et ~
v = BC
or AB + BC = AC donc
−→
C = A + AC = A + (~u + ~v ).
Axiome 2 Soit A ∈ X et ~ u∈E ~ , tel que
A + ~u = A
−→
par la propriété 2), nécessairement ~ u = AA donc ~u = 0.
Axiome 3 Vérier par la propriété 2.

Exercice 5. On considère deux polynômes P et Q premiers entre eux.


Donner une description géométrique de l'ensemble

E = {(U, V ) ∈ K[x] | U P + V Q = 1}.


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Solutions 5. Donnons une description géométrique de l'ensemble

E = {(U, V ) ∈ K[x] | U P + V Q = 1}.


Par le théorème de Bézout cet ensemble est non vide.
Soit (U0 , V0 ) et (U1 , V1 ) deux couples convenables. Par diérence on obtient

(U0 − U1 )P + (V0 − V1 )Q = 0.
On en déduit que P divise le produit (V0 − V1 )Q. Par le lemme de Gauss, on en déduit que P divise V0 − V1 , il
existe donc une fonction polynôme T telle que (V0 − V1 ) = P T . On obtient alors la relation
(U0 − U1 )P + P T Q = 0,
qui induit l'égalité U0 − U1 = −QT . Ainsi : U1 = U0 + QT et V1 = V0 − P T .
Réciproquement, si on considère U1 et V1 écrit sous cette forme alors
U1 P + V1 Q = U0 P + P QT + V0 Q − P QT = U0 P + V0 Q = 1.
Nous concluons que l'ensemble des couples solutions est

E = {(U0 + QT, V0 − P T ) | T ∈ K[x]}


que l'on écrit sous la forme

E = (U0 , V0 ) + K[x](Q, −P )
Exercice 6. (Exemples de sous espaces anes)

(1) Montrer qu'un espace vectoriel (E, +, .) dénit un espace ane (E, E, +) canoniquement associé à E.
(2) On note R4 [X] l'espace vectoriel des polynômes de degré inférieur à 4. Montrer que

E = {P ∈ R4 [X] | P (2) = 4}
est un sous espace ane de l'espace ane canonique associé à R4 [X]. Quelle est sa dimension ?

(3) Soit K un corps et n ≥ 1 un entier. On considère A une matrice à m lignes et n colonnes à coecients dans
K et un vecteurB de Km . On considère la partie de Kn dénie par
S = {X ∈ Kn | AX = B}
Dans quel cas S est il vide ? dans le cas contraire montrer que S est un sous espace ane de l'espace ane
n
canonique associé à K . Quelle est sa direction et sa dimension ?

(4) Soit a et b deux réels. Montrer que l'ensemble des suites

S = {(un ) ∈ RN | ∀n ∈ N, un+1 = aun + b}


est un sous espace ane de l'espace des suites. Préciser sa dimension.

(5) Soit ~ +)
(X, E, un espace ane. Déterminer le sous espace ane de X engendré par une famille non vide
(Ai )i∈I de X .
Solutions 6. (1) Les axiomes des espaces anes découlent directement des axiomes des espaces vectoriels.

(2) On considère la forme linéaire δ2 évaluation en 2. Le polynôme constant 4 appartient à E et l'on a la
décomposition

E = 4 + ker δ2 = 4 + {P ∈ R4 [X] | P (2) = 0}


Le noyau ker δ2 est un sous espace vectoriel de R4 [X]. Cette décomposition montre que E est un sous espace
ane de l'espace ane canonique associé à R4 [X] de dimension 3.
(3) Si le vecteur B n'appartient pas à l'image de A, l'ensemble S est vide. Supposons donc B dans l'image de
A. Soit X0 une solution. On vérie que

S = X0 + ker A
ce qui montre que S est un sous espace ane de (Kn , Kn , +) dirigé par ker A de dimension n − rangA.
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(4) Si a=1 alors les suites considérées sont arithmétiques ainsi

S = {(un ) ∈ RN | ∀n ∈ N, un = u0 + nb} = {n → nb} + R


Ceci montre que S est un espace ane de dimension 1.
b
Si a 6= 1, on cherche une solution particulière par exemple la suite constante (αn = 1−a ) appartient S .
b
Soit (un ) une suite de S , considérons la diérence (vn = un −
1−a ). C'est une suite géométrique de raison
a en particulier (vn = v0 an ). On déduit de cela
b
S = (αn = )n∈N + R(an )n∈N ,
1−a
S est donc un espace ane de dimension 1 si a 6= 0 et de dimension 0 si a = 0.
(5) Soit i0 ∈ I . Le sous espace ane
−−−→
Ai0 + Vect(Ai Ai0 , i ∈ I)
contient tous les points Ai , il contient donc par dénition l'espace engendré par la famille (Ai )i∈I noté
−−−→
< (Ai )i∈I >. Néanmoins, la direction de < (Ai )i∈I >, contient nécessairement les vecteurs Ai Ai0 d'où
l'égalité.

Exercice 7. Prouver les assertions suivantes :

(1) Par tout point d'un plan ane , il passe une et une seule droite parallèle à une droite donnée.

(2) Deux droites parallèles à une même troisième sont parallèles entre elles.

(3) Deux droites parallèles d'un plan ane ne se coupent pas ou sont confondues.

(4) Deux droites disjointes d'un plan ane sont parallèles.

(5) Dans un espace ane de dimension 3, deux plans anes non parallèles sont concourants.

Solutions 7. P un plan ane, soit A un point et D une droite de P . La droite A + D


(1) Soit ~ passe par A
0 0
et est parallèle à D . Si D est une autre droite convenable, alors la direction de D est celle de D de plus
0
passant par A on a D = A + D, ~ d'où l'unicité.

(2) Si deux droites sont parallèles à une même troisième, ces deux droites ont la même direction, elles sont
donc parallèles.

(3) Considérons deux droites distinctes D1 et D2 dans un plan ane. Si ces droites ne sont pas parallèles alors

− →

D1 et D2 sont deux droites vectorielles distinctes, elles engendrent donc la direction du plan ane et par
l'exercice précédent, ces droites sont donc concourantes.

(4) Même raisonnement.

Exercice 8. On se place dans R3 . Donner une condition nécessaire et susante sur (a, b) ∈ R2 pour que
 
x = 2z + 1 x = bz − 3
D: , et D0 :
y = az − 2 y = 4z + 1
soient deux droites parallèles.

Solutions 8. On écrit      
1 2   b
−3
D =  −2  + R  a  et D0 = + R 4 
1
0 1 1
Pour que D et D0 soient parallèles il faut et il sut que ces deux droites aient même direction, ce qui équivaut à
a=4 et b = 2.
Exercice 9. On se place dans R3 . Donner une condition nécessaire et susante sur a∈R pour que les droites
 
x = az − 1 x=z−2
D: , et D0 :
y = 2z + 3 y = 3z − 1
soient coplanaires.
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Solutions 9. On écrit        
−1 a −2 1
D =  3  + R 2  et D0 =  −1  + R  3 
0 1 0 1
Ces droites ne sont pas parallèles car leur direction ne sont pas égales (les vecteurs directeurs ne sont pas colinéaires).
Par la formule de la dimension, elles sont donc coplanaires si et seulement si
leur intersection
 estnon vide
 et par
−1 −2
l'exercice précédent elles sont concourantes si et seulement si en notant A =  3  ∈ D, B =  −1  ∈ D0 ,
0 0
 
−1 a 1
−−→ ~ ~ 0
det(AB, D, D ) = det  −4 2 3  = −3 + 4a = 0, soit a = 3/4.
0 1 1
Exercice 10 (Parallélisme). Considérons un espace ane de dimension 3.

(1) Soit D et D0 deux droites parallèles, P un plan contenant D et P0 un plan contenant D0 . On suppose P et
P 0 non parallèles. Montrer que l'intersection P∩ P 0 et D sont parallèles.

(2) Soit P et P0 deux plans parallèles et Q un plan non parallèle à P. Montrer que P ∩Q et P0 ∩ Q sont
parallèles.

(3) Soit P , Q, R trois plans deux à deux non parallèles. Montrer que leur intersection deux à deux sont trois
droites concourantes ou parallèles.

(4) Soient P et P0 ∆ = P ∩ P 0 . Soient D1 et D2 deux droites concour-


deux plans non parallèles d'intersection
0 0
antes et non confondues. On note A1 et A2 (respectivement A1 et A2 ) les points d'intersection respectifs de
D1 , D2 avec P (respectivement P 0 ). Montrer que les droites (A1 A2 ) et (A01 A02 ) sont parallèles ou se coupent
en un point de ∆.

Solutions 10. Par l'exercice 4, les deux plans anes se coupent en une droite de direction P~ ∩ P~ 0 . Les droites
parallèles D
0 P et P 0 leur direction commune est donc contenue dans les directions de P
et D sont contenues dans
0
et P . Par conséquent par égalité de dimension on a P ~ ∩ P~ 0 = D
~ . On en déduit donc que l'intersection P ∩ P 0 est
0
parallèle à D et D .

→ Notons tout d'abord que les plans n'étant pas parallèles (dans un espace de dimension 3), P ∩Q et P0 ∩ Q
sont non vides et leur direction sont égales (inclusion et égalité de dimension)

~ = P~ 0 ∩ Q
P~ ∩ Q ~
carP et P 0 sont parallèles.
→ Supposons que les droites P ∩ Q et P ∩ R sont concourantes alors P ∩Q∩R est non vide. Donc les droites
P ∩ Q, P ∩ R et Q ∩ R sont concourantes.

Supposons que les droites P ∩Q et P ∩ R sont parallèles, alors


P~ ∩ Q
~ = P~ ∩ R~ = Vect(~u).

Par conséquent ~u ∈ P~ ∩ Q
~ ∩R
~ et donc
~ ∩R
Q ~ = Vect(~u)
par inclusion est égalité de dimension. Ceci montre que les trois droites sont parallèles.

→ On considère le plan P ” engendré par les droites concourantes et non confondues D1 et D2 . L'intersection
P ” ∩ P est donc la droite (A1 A2 ). L'intersection P 0 ∩ P est la droite (A01 A02 ). On prouve le point 4, en appliquant
la question précédente à ces trois plans.

Exercice 11. Dans un espace ane X de dimension 3, on considère un plan ane P , un point O n'appartenant
pas à P, deux droites distinctes D et D0 de P . Considérons Q =< O, D > et Q0 =< O, D0 > et ∆ = Q ∩ Q0 .
(1) Donner les dimensions de Q, Q0 et ∆.
(2) Montrer que ∆ est faiblement parallèle à P si et seulement si les droites D et D0 sont parallèles.
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Solutions 11. Par la formule de la dimension les espaces Q et Q0 sont tous les deux de dimension 2 (le point O
0
n'appartenant à aucune des deux droites). L'intersection de Q avec P est la droite D , l'intersection de Q avec P
0 0
est la droite D . Si les droites D et D sont égales alors ces plans sont confondus (∆ est alors de dimension 2),
sinon ils sont distincts et leur intersection ∆ est une droite, espace ane de dimension 1.
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Si les droites D et D sont parallèles alors la direction de l'intersection Q ∩ Q contient D ~ et par égalité des
~
dimensions cette intersection est dirigée par D ce qui montre que ∆ est faiblement parallèle à P .
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Si les deux droites D et D ne sont pas parallèles, elles sont donc concourantes (exercices précédents) en un
points Ω. La droite d'intersection ∆ est donc la droite OΩ, elle intersecte P en Ω, elle ne peut être faiblement
parallèle à P sinon elle serait incluse dans P ce qui n'est pas le cas car elle passe par O non contenu dans P .

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