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Scène 4 Police
Policier 1 : J’ai envoyé le poireau à la police scientifique pour les prélèvements et analyses ADN
Policier 2 : Non mais c’est bon, le suspect a été reconnu par plusieurs témoins dans le magasin.
Policier 1 : Ah bon ?
Policier 2 : Oui
Policier 1 : C’est embêtant ça…..qu’est ce que je vais leur dire moi maintenant à la police scientifique ?
Policier 2 : Ben tu leur dis que finalement c’est bon, c’est pas la peine l’analyse
Policier 1 : Oui mais bon, c’est la honte quand même
Policier 2 : Non mais t’inventes un truc sinon
Policier 1 : Oui bonjour, voilà, c’est pour vous signaler que des jeunes de quartiers sensibles s’amusent à
envoyer des poireaux aux gens. Donc si vous en recevez un c’est pas nous.
Raoul : La Réunion a peur. Marie Françoise Christine del Dios de notre dame de la salette est allée à votre
rencontre
(Marie Françoise interview une personne âgée)
Marie Françoise : Georgette, diriez vous que c’est l’incompréhension totale ?
Georgette : oui c’est l’incompréhension totale
Marie Françoise : diriez vous qu’ici c’est la stupeur ?
Georgette : oui c’est la stupeur
Marie Françoise : diriez vous que vous sentez un climat d’insécurité croissant ?
Georgette : Oh oui on sent un climat d’insécurité croissant
Marie Françoise : diriez vous que vous avez peur ?
Georgette : Oh oui on a peur
Marie Françoise : une forme de ras le bol aussi j’imagine
Georgette : oh oui une forme de ras le bol
Marie Françoise : perdu georgette j’avais pas dit « diriez vous »
Georgette : Ah Ah Ah la cochonnerie tu m’as bien eu
Raoul : Le fugitif est toujours activement recherché par la police, le ministre de l’intérieur assure mettre
tout en œuvre pour le retrouver. Lors de son meeting à St benoit il a demandé aux Réunionnais de ne pas
céder à une psychose qui n’a pas lieu d’être
Sa femme : Chéri, tu en as pour longtemps
Raoul : Ben, jusqu’à 20h environ
Sa femme : Non, parce que tous les soirs c’est pareil, juste au moment du repas c’est pénible
Raoul : L’opposition quant à elle….
Sa femme : …..non parce qu’il me fait le coup tous les soirs du coup on mange froid et réchauffé c’est pas
pareil
Raoul : ………….aux attentes des français
Sa femme : Non et puis la fatigue : « C’est la première fois que ça m’arrive » qu’il me raconte tout triste
dans le lit. Ben oui mais tu travailles trop tard. Alors il prend des cachets pour retrouver la forme mais ça
marche pas toujours pis c’est pas une solution à long terme.
Journaliste : ……une réunion de crise
Scène 7 le bar :
Client 1 : Et après ça il faut être contre la peine de mort
Client 2 : et si c’était votre fils qui n’avait pas eu sa carte du magasin, vous seriez aussi pour la peine de
mort
Client 1 : ben justement, c’est pas mon fils parce que lui il a été éduqué ! On a toujours notre carte de
magasin sur nous ! Parce là qu’est ce qui va se passer ? Je vais vous le dire : il va aller en prison, ok,
d’accord, mais après, en sortant, qui vous dit qu’il ne va pas de nouveau ne pas avoir sa carte du magasin ?
La prison c’est l’école du banditisme, il aura côtoyé toute la racaille et il en sortira peut être pire. Si ça se
trouve, après, il n’aura même pas de jeton pour le caddie
Client 2 : pfff typiquement le discours d’extrême droite
Client 3 : PFFFF on essaye encore de nous manipuler avec cette histoire
Client 4 : pourquoi ,
Client 3 : bah attends, évidemment. Regarde le gars il a fait ses courses quel jour ?
Client 4 : jeudi…
Client 3 : jeudi = judaisme = juif
Client 4 : ça alors
Client 3 : et c’est pas tout : c’était quoi le magasin ?
Client 4 : Carrefour
Client 3 : carrefour = les fours crématoirs = les Juifs
Client 4 : Ah ouai putain
A l’autre bout du tel : Allo, kossa ou rakont a mwin, c’est la charcuterie Payet ici, arrèt in peu avec ton
zistoir fraudé. Si ou rapel encor mi sava trouv aou et change out tête en boudin piment.
Scène 11 la famille
Sœur 1 : et papa il est où ? Il mange pas avec nous ?
Maman : non je crois que papa est en cavale il est poursuivi par la police
Soeur 1 : ah ok. J’peu ravoir des pâtes ?
Scène 12
Fab se promène. : A l’Entre Deux je suis tranquille ils captent pas la télé ni la radio
Fab : Ca alors ? Sophie ? Sophie Fonfec ?
Sophie : pardon ?
Fab : Sophie Fonfec. Tu étais au collège de la Ligne des bambous en 2018/2019
Sophie : effectivement mais
Fab : on était ensemble en 4e, Fabrice
Sophie : Ah ?
Fab : mais si tu sais j’avais un pull sans manche col en V violet sur un tee shirt ras du cou Gifi qui me faisait
un gros visage et un survêtement marron qui moule les cuisses avec un petit élastique qui passe sous la
plante des pieds pour que ça remonte pas alors que toute le monde avait des Airmax. Avec ta copine
Sandrine Hoareau vous passiez les récrés à faire des aller-retours. Vous marchiez côte à côte lentement et
vous faisiez en sorte que vos pas soient réglés au millimètre près. Je vous trouvais trop matures à marcher
comme ça au milieu de tous ces gens qui couraient, se tapaient, criaient… J’aurais pu passer des heures à
vous regarder marcher. Je me faisais des films en imaginant que tu lui parlais de moi. Que tu lui disais que
tu faisais exprès de pas me regarder sinon tout le monde allait croire que tu étais amoureuse de moi. Tu
voulais que ça reste un secret entre Sandrine et toi et que c’était pour ça que tu me regardais jamais. Tu
avais un gilet orange. J’aurais pu trouver ça moche mais je pouvais pas détourner mon regard. Ca te
donnait une personnsalité que n’avaient pas les autres filles. En classe je passais mon temps à te regarder
et c’est pour ça que le jour où M. Wisse m’a demandé quand a débuté la Ve république j’ai pas pu
répondre. J’étais en train de t’imaginer m’embrasser dans le cou derrière le frangipanier de la cour.
Sophie : Ah mais oui ça y est ça me revient. C’est pas toi en sport qui avait du mal à grimper à la corde et
Philippe Gomez t’avais baissé le jogging et on t’avait vu la raie du cul et tout le gymnase était mort de rire ?
Fab : euh oui c’est moi
Sophie : ça fait super plaisir de te voir comment tu vas ?
Fab : ben ça va
Sophie : qu’est ce que tu fais par ici ?
Fab : je………du……..tourisme
Sophie : écoute j’habite juste là, la grande maison blanche à 420.500 euros que mon époux et moi avons
fini de payer du fait de notre situation financière confortable. Tu as le temps de venir boire quelque
chose ?
Fab Euh oui avec plaisir
Scène 13 : gendarmerie
Gendarme 1 : bonjour gendarmerie nationale
Voix : bonjour j’ai des informations concernant le fugitif
Gendarme 1 je vous écoute
Voix : il a été pris en stop devant chez moi et je l’ai suivi
Gendarme 1 et ?
Voix je sais exactement où il est le fugitif.
Gendarme 1 ne quittez pas on va prendre votre déposition
Voix : si vous voulez je connais aussi un prof d’Histoire Géo qui ne déclare pas tout aux impôts
Gendarme 1 : ok nous verrons ça plus tard donc concernant le fugitif où se trouve-t-il selon vous ?
les gars, le fugitif a été repéré dans un village : l’Entre Deux. Il faut prévenir nos collègues sur place lais je
parle pas la langue. Quelqu’un sait parler l’entredeuxien ?
Gendarme 2 : moi j’ai mon beau frère qui est à l’université
Gendarme 1 : il parle entredeuxien ?
Gendarme 2 : NON il est en master de math
Gendarme 3 : moi, je connais deux trois mots, j’ai de la famille au Ouaki
Gendarme 1 : Bien, vous sauriez dire : le fugitif est dans votre secteur, vous prenez le relai ?
Gendarme 3: C’est pas facile à traduire. Je peux essayer de dire un truc du genre : le fugitif est dans votre
secteur, vous prenez le relai
Gendarme 1 : bon je comprends rien à ce que vous dites mais je vous fais confiance, appelez les
Sophie : je propose qu’on boive un verre pour compenser une ambiance qui a du mal à prendre
Au salon
Sophie : JP est ingénieur en exothermie des liaisons macromoléculaires par polymérisation
thermodurcissable et cristallisation anisotherme en milieu cryobiologique
JP : Oui, enfin Sophie exagère c’est simplement en exothermie des liaisons macromoléculaires par
polymérisation thermodurcissable et cristallisation anisotherme en milieu cryoprotecteur.
Sophie : ohhh chérie il faut toujours que tu te dévalorises
JP : non mais c’est vrai
Sophie : ohhh t’est trop… (elle se jette sur lui)
Sophie : Bon alors qu’est ce que tu deviens
JP : je suis auteur de BD
silence
Sophie : alors là si il y a des gens que ça dérange pas c’est bien nous
JP : oui on a le droit de vivre comme on l’entend
Sophie : oui oui nous sommes des sommes de gauche nous sommes très ouverts aux autres
JP : dis lui que nous sommes pour la PMA pour les homosexuels
Sophie : nous ne sommes pas du genre à juger
JP : nous avons même une amie qui Fabrique des bijoux orientaux, dis lui
Sophie : et puis le métier n’a aucune importance. Si je t’ai dit que JP est ingénieur en exothermie des
liaisons macromoléculaires par polymérisation thermodurcissable et cristallisation anisotherme en milieu
cryobiologique ce n’était pas pour te mettre mal à l’aise
JP : cryoprotecteur
Sophie : hein ?
JP : cryoprotecteur pas cryobiologique.
Sophie : oh chéri, (elle se jette sur lui)
Scène 17
Policier 1 : Fais pas le con ! rends toi et tout se passera bien.
Fab : je veux pas aller en prison ! mes filles vont trop me manquer ! En plus j’ai un album à finir pour lundi.
Policier 1 : Je te promets que t’iras pas en prison. Si tu te rends calmement tu t’en tireras avec 15 minutes
de karaoké grand max.
Fab : quoi mais non, je suis innocent.
Policier 1 : Du calme du calme avec un peu de chance ce sera des chansons faciles.
Fab : ouai mais si c’est SOS d’un terrien en détresse de Balavoine.
Policier 1 : il nous fait une crise de panique, on le perd. Du calme garçon du calme, c’est facile….et chaque
nuit le peuple danse en douceur croit qu’il peut exorciser la douleur.
Fab : vous bluffez ça c’est sauver l’amour
Policier 2 : il a raison chef.
Fab : sos d’un terrien en détresse c’est vachement dur surtout le refrain
Policier 1 : mais non mon garçon écoute. Pourquoi je vis pourquoi je meurs pourquoi je ris pourquoi je
pleure voici le sos d’un terrien en détresse
Fab : vous voyez que c’est vachement dur
Policier 2 : il a raison chef c’est hyper faux
Maison de Sophie
Fab : je ne vois qu’une solution je vais m’enfuir et couper à travers les champs de canne. Avec un peu de
chance je serai à l’aéroport avant la nuit et je partirai pour Rio. Je peux pas me rendre c’est impossible.
Au revoir Sophie, c’est fou comme la vie est un long chemin d’où partent plusieurs petits chemins et
suivant le chemin qu’on prend on va ailleurs que là où on serait allé si on avait pris l’autre chemin, tu
trouves pas ?
Sophie : Ben… en tout cas y a pas de vol pour Rio depuis Roland Garros
Fab : prends bien soin d’elle JP ça m’a fait plaisir de moyennement te connaître.
Ne vous inquiétez pas tout ça est grande une face tragique et la roue de la vie tourne sur un axe éternel où
chaque atome retrouve sa place. En fait rien n’est sérieux. La vida c’est ce qu’il y a de plus fort.
Policier 2 : chef il sort en courant
Fab : je me rendrai jamais, je suis un insoumis. Hasta la victoria siempre !
Fab tombe
Aïeaïeaïe mon genoux (Fab continue à crier de douleur, les policiers le rejoignent)
Policier 1 : du calme mon garçon ça va aller
Fab : je crois que je saigne
Policier 2 : non il y a juste un bleu
Fab : vous dites ça pour me rassurer. Si j’ai un truc grave il faut me le dire
Policier 2 : essayez de vous lever
Fab : je sais pas si je vais pouvoir. Je vois un comme un tunnel avec de la lumière.
Policier 1 : un de mes hommes est allé chercher des granules d’arnica 9 ch
Policier 2 : Ca va aller. Ca va aller
Chez Fab
Maman : les filles je ne veux pas que vous soyez tristes. C’est une épreuve un peu difficile que je
m’apprête à traverser mais le juge a été clément. Je m’en sortirai. C’est comme ça dans la vie, on doit
payer pour ses fautes. Même si on est persuadé d’être innocent. Le monde est fait d’injustice, ça aussi
vous l’apprendrez avec le temps. Alors soyez forte et n’oubliez pas que je suis votre papa et que je serai
toujours là pour vous. Rien ne nous séparera. Ok mes chéries ?
Sœur 1 : Maman je peux manger une glace devant les anges ?
Sœur 2 : Moi aussi j’veux une gasse maman
Fab karaoké
Elle m’a dit d’aller siffler là haut sur la colline
De l’attendre avec un petit bouquet d’églantine……
Fin