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INTERVIEW FINDEV 15 Ave 2018, Al Amana et la finance inclusive au Maroc Entretien avec Youssef Benchegroun, Directeur Général d’Al Amana. Youssef Bencheqroun, Directeur Général Al Amana Le secteur marocain de la microfinance, dynamique et reconnu comme un champion du microcrédit dans la région MENA, sert plus de 40 % des clients dans le monde arabe. Quel regard portez-vous sur ce secteur depuis la crise de 2008 ? Le secteur marocain de la microfinance a traversé une crise de croissance dominée par un ancien leader du marché, Zakoura, en dehors duquel la crise du secteur au Maroc aurait été moins importante. Cet événement a entaché l'image nationale de Pindustrie bien qu’elle ait été moins grave et moins longue que celles subies en Inde ou en Bosnie-Herzégovine. La réaction rapide des IMF marocaines et du gouvernement a permis la mise en place d'une centrale des risques et d'un fonds de soutien a la microfinance. La crise de la microfinance au Maroc en 2008 se distingue des autres par le niveau de soutien apporté au secteur par le gouvernement marocain, les institutions de financement du développement, et d'autres acteurs (Rapport IFC “Sortie de la crise du secteur de la microfinance au Maroc. les interventions ‘opportunes et efficaces’). Ce soutien s’est notamment illustré par Paccompagnement des régulateurs dans le processus d’absorption de Zakoura. Ils ont par ailleurs institué des régles de contréle et de provisionnement efficaces. Et puis, un nouvel acteur "Bab Rizk Jamel’ s’est installé durant cette période. En dehors de cela, les résultats actuels du secteur sont liés @ une plus grande professionnalisation des acteurs, sur l'initiative des conseils d’administration respectifs des IMF. Le fait de modérer la production pour de meilleurs résultats a dégagé des liquidités rendant moins nécessaires le recours aux bailleurs pendant les moments difficiles (les encours réduits ont permis de faire moins appel aux financements des ailleurs de fonds). Actuellement, la population rurale marocaine constitue 43% de la population totale. La politique de crédit d’Al Amana s’est-elle ouverte aux régions rurales ? Al Amana dispose de 278 agences rurales dont prés de 130 en zones rurales enclavées et cela concerne notamment la plaine du Gharb. On compte par ailleurs un réseau de 86 points de vente mobiles dédiés aux régions rurales pauvres. Au total, notre institution dessert au moins 65 % des régions les plus pauvres du pays (taux de pauvreté > 20%). Nous offrons les mémes produits qu’en zones urbaines avec toutefois des montants plus modérés pour prévenir le risque (le % de préts au montant supérieur 4 25 000 MAD (DH ou irham marocain) est plus faible qu’en moyenne nationale). Que représente la part des femmes rurales dans le portefeuille de crédits d’Al Amana ? Pour quelles raisons les institutions financiéres demeurent-elles frileuses 4 les cibler ? Les bénéficiaires femmes représentent plus de 42% dans le portefeuille rural d’Al Amana. Leurs projets sont analysés avec la méme rigueur que ceux des hommes. Je ne dirais pas qu'il y a une frilosité ; mais juste une analyse du risque et de impact social. Les barriéres qui demeurent sont essentiellement culturelles. Cela dit la sphére politique soutient plutat la cause des femmes. Des actions de sensibilisation menées par Ja Fondation marocaine pour l'éducation financiére, laquelle développe une action genre et permet un travail dans ce sens. A partir de 2011, Al Amana a concentré ses efforts sur un développement institutionnel a plus long terme. Avez-vous prévu une transformation de la forme juridique d’Al Amana ? Al Amana a pour le moment concentré ses efforts sur les aspects opérationnels, 2 savoir sur la diversification de son offre produits et la structuration de son portefeuille de préts. Une restructuration des préts en souffrance avec une méthode de radiation moins systématique a été adoptée. Par ailleurs, 90 nouveaux points de vente ont été ouverts et 150 autres ont été redéployés depuis 2011. Des guichets mobiles ont été mis en place surtout dans les zones rurales enclavées. Enfin, nous avons concentré nos efforts sur la divers ication des produits et proposons actuellement des services d'assurance, de transfert, et des comptes IOB (Intermédiaires en Opérations de Banque) avec des partenariats forts et des résultats importants (2,5 Millliards de Dh concernant les transferts, 1 million de nos bénéficiaires assurées et 45 000 comptes ouverts d’aprés le dernier rapport d’act ité et opérationnel mensuel). En ce qui concerne les services non financiers, une nouvelle stratégie basée sur une approche de la formation des clients a &é déployée. Nous ne prévoyons pas & court terme de transformation juridique et attendons l'évolution des textes Iégislatifs pour bien évaluer la situation, Pour plus d’informations sur le secteur de la microfinance au Maroc, consultez le profil du pays sur Je Portail Microfinance, YOUR TOUSLES ARTICLES OF BLOG > ert par un des membres de la communasté internationale de inclusion nance, Partages vos experiences et enseignements (# ECRIRE POURLE PORTAL FEY ENTER Ecrire un commentaire Les commentaires sur cette page sont modérés par les éditeurs du Portail FinDev. Nous validons les commentaires qui apportent des perspectives et des idées pertinentes pour cet article. Pour en savoir plus. coneNTER * ADRESSE EMAL VOTRE ADRESSE RESTERA PRIVEE) AFFUATON eworer || aPencu INTERVIEW FINDEV APROPOS DE CETTE INTERVIEW Publié 1S avril 2018 aiteur ——Bartail ‘Thames Finance rurale et agricole Régions _-Moyen-Orientet Afrique du Nord Pays Maras BULLETIN © sazonner A propos de nous Inclusion Financiére Comment contribuer ? Contact Explorez nos plateformes régionales en Pour en svat TEESE Cons -urnes PLATEFORMESDUceAP @ Actualités Evénements Publications Emplois English Espaiiol f in X us sures webinars & vai les actuals Is publications ‘SABONNER © 202scaa, TOUS DROITS RESERVES. POUTOUE DE CONFIDENTIAL

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