Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
CAPITAL SOCTAL ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOIIIQUE LOCAL
CAPITAL SOCTAL ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOIIIQUE LOCAL
par
Jean-Marc CALLOIS
Ingénieur-chercheur
Jean-Marc.Callois @clermont.cemagref.fr
- INTRODUCTION -
Parmi les nombreux facteurs mis en avant pour expliquer les différences
de trajectoires de développement des pays ou des régions, les relations sociales
ont étÉ récemment remises à l'honneur, notamment à la suite des critiques de plus
en plus vives des approches basées sur la libéralisation et les plans d'ajustement
structurel. La Social Capital Initiative lancée en 1996 par la Banque mondiale a
donné lieu à un foisonnement exceptionnel de littérature théorique et empirique
sur le sujet. En conséquence, ces recherches ont surtout porté sur les pays en voie
de développement, et peu sur les problématiques de développement régional dans
les pays industrialisés. Depuis le début des années 1990 et les travaux fondateurs
de PUTNAM (L993),1'engouement autour de la notion de capital social dans la
littérature anglo-saxonne a fait nalhe I'ambition d'établir une synthèse des liens
entre relations sociales et développement économique. Ces travaux restent
cependant d'une grande hétérogénéité dans les méthodes et les résultats obtenus.
Le but de cet article est double. D'une part, à partir de la notion de capital
social, il vise à clarifier et à donner une typologie des différents types de
mécanismes pal lesquels les relatons sociales peuvent influer stu le
développement. D'autre pafl, il entend montrer la pertinence de cette typologie
© Armand Colin | Téléchargé le 05/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 105.73.96.140)
RERU 2txXJV,pp.55l-s78
554 Capital social et développement économique local
-I-
CAPITAL SOCIAL ET PERFORMANCE ÉCONON,NQTJE :
LE POUR ET LE CONTRB
sur le rôle des relations sociales, capitalisées en < capital social >>, dans le
développement, se concentrent surtout sur les avantages que ces relations
confèrent en termes de performance économique. Trois types de mécanismes sont
concernés : la transmission d'informations, les problèmes d'opportunisme, et la
coopération.
Quelles doivent être les propriétés des relations sociales pour accéder à des
informations utiles ? Tout dépend naturellement du type d'agent concerné et du
type d'avantage recherché. L'intuition suggère que des réseaux denses permettent
une transmission rapide et fiable des informations pertinentes. Les travaux
empiriques et théoriques de GRANOVETIER (1973), puis de BURT (2000)' ont
battu en brèche cette idée simpliste. En réalité, des réseaux denses ont toutes les
chances de transmettre des informations redondantes et plutôt banales. Ce sont au
contraire les liens faibles, non redondants, qui apportent le plus d'information. La
création et I'entretien de liens sociaux étant coûteux, un réseau personnel idéal du
point de vue de I'accès à des informations comprendra donc plutôt des liens tès
diversifiéS, non connectés entre eux, donnant accès à des sources d'information
complémentaires. Il existe toutefois un arbitrage selon la qualité de I'information
souhaitée (CHOLLET,2002). Si les liens sont trop superficiels, la fiabilité et la
précision des informations peut laisser à désirer. Lorsqu'un type d'information tès
précis est souhaité (par exemple dans un projet de R&D), des réseaux forts et
RERU 2004,Iv,pp. ss I -578
556 Capital social et développement économique local
denses seront davantage recherchés que des liens dispersés. Aussi, une
transmission efficace d'informations pertinentes nécessite un dosage précis de
contacts forts et fiables, et de contacts plus faibles mais diversifiés.
1.1.3. Coopération
place des relations d'entraide efficace, il faut donc que les réseaux locaux soient
denses, comme dans le cas précédent, mais également que des oppornrnités
extérieures existent, afin de fournir les incitations nécessaires. Les districts réussis
sont donc ceux qui réussissent à capter les effets positifs des relations sociales,
tout en excluant soigneusement les effets négatfs. La sous-secton suivante
rappelle en effet I'ampleur que peuvent prendre les effets pervers des relations
sociales.
Si les relations sociales peuvent conférer des avantages à ceux qui les
possèdent, elles sont aussi sources d'inefficacités patentes au niveau collectif.
C'est essentiellement I'absence de référence aux mécanismes économiques qui
explique I'oubli fréquent de ces inefficacités dans la littérature sur le capital
social. Les principaux effets négatifs des liens sociaux se résument poru
I'essentiel à un mot : fermeture. Fermeture à la fois dans le sens de manque de
perméabilité au progrès (et difficulté à établir des relations extérieures, même
avantageuses pour tous), de découragement de l'initiative individuelle, et dans le
sens d'exclusion des individus extérieurs au groupe (ou à certains sous-groupes).
PORTES et LANDOLT (1996) proposent une classification tripartite de ces effets
pervers : collusion, réduction des incitations, nivellement par le bas. Une autre
classification est proposée ici, car elle a I'avantage de pouvoir être mise en
parallèle de la classification des effets positifs. Les deux dernières catégories de
RERU 2004,Iv,pp. 551-578
Jean-Marc CALLOIS 559
PORTES et LANDOLT (1996), qui sont très proches, sont agrégées en une seule.
En revanche, une autre catégorie est ajoutée : la limitaton des gains potentiels des
échanges. Nous verrons que ces effets négatifs sont souvent liés à un excès de
bonding.
Un fonctionnement << en réseau > peut aboutir à une trop faible diversité
dans les relations économiques (BOWLES et GINTIS, 2002). Un groupe soudé
tend à être trop homogène, tandis que les gains tirés du commerce et de
I'entreprenariat sont au contraire liés à la valorisation de la diversité et des
complémentarités. Ce problème est I'inverse de la vertu de transmission
d'information présentée dans la sous-section précédente. C'est celui de
I'enfermement dans des routines relationnelles : le confort procuré par l'existence
de partenaires privilégiés amène à négliger ou ignorer de nouvelles opportunités.
Ce problème se ramène à I'importance, déjà soulignée en sous-section précédente,
de I'arbitrage entre cohésion locale et liens extérieurs pour I'acquisition
d'informations. Dans le cas du développement de régions en déclin, ce type d'effet
pervers concerne typiquement le maintien d'activités non compétitives, ce qui
produit les conséquences habituelles sur le surplus du consommateur et surtout
entralne un risque de restructuration encore plus douloureuse à plus long terme. Il
peut aussi concerner une main-d'Guvre industrielle captive d'une entreprise
paternaliste.
rente de situation pour appliquer une qualité faible ou des prix élevés. Il s'agit
bien évidemment d'un comportement peu efficace à long terme. Une autre source
d'immobilisme est I'existence d'une culture du consensus trop développée, qui
bien qu'elle favorise la cohésion, peut aussi aboutir à un manque d'innovation et
de renouvellement.
-II-
VERS UNE APPLTCATION À nnS QUESTTONS RÉGIONALES
La question doit légitimement être posée des relations entre << théorie du
capital social >> et approches institutionnalistes en économie. Pour Douglas
NORTH (1990),le concept d'institution englobe toutes les règles du jeu de la vie
économique, qu'elles soient formelles ou informelles. Cette définition n'englobe
certes pas les aspects << transmission d'information >> du capital social, mais inclut
quasiment tous les autres. En fait, les travaux théoriques sur le capital social
s'inspirent clairement de l'économie néo-institutionnelle de NORTH, et il y a
fréquemment confusion entre des deux approches (SIRVEN,2AO3} En outre, des
auteurs comme NARAYAN (1999) ont proposé, au prix d'une complication
supplémentaire de la notion de capital social, de distinguer un capital social civil
et un capital social gouvernemental (incluant toutes les institutions formelles).
L'analyse se comptque d'autant plus que capital social civil et gouvernemental
peuvent être selon les cas complémentaires ou substituables pour produire du
développement. PUTNAM (2000), de son côté, voulant sauver << sa > théorie du
capital social, affirme que la << vraie > causalité va des relations sociales vers la
gouvernance, puis de la gouvernance à la performance économique. Mais ses
arguments restent peu convaincants (PONTHIEUX, 2003).
plus profonde, par des normes propices ou non à I'action collective (capital social
cognitif). Dès lors, la question se pose de savoir quel est I'objet d'étude le plus
pertinent : la relation sociale élémentaire, les normes ou bien I'un ou I'autre selon
le contexte ? Un point de vue est-il (tout du moins pour I'analyse des phénomènes
économiques) réductible à I'autre ? Certains se focalisent surtout sur les nonnes
(KNACK et KEEFER, 1997), d'autres sur la structure des liens sociaux (BURT,
2000). La question de savoir s'il vaut mieux mesurer les relations sociales ou les
noflnes est importante du point de vue des validations empiriques. Un modèle
heuristique simple montre que le capital social cognitif (ici les normes de
coopération) et le capital social structurel sont difficilement réductibles I'un à
I'autre. Considérons N agents qui interagissent deux à deux selon un jeu de
dilemme du prisonnier :
Coopère Défection
Coopère k,c) (b.t)
Défection (t.b) (d,d)
Avecb<dccct.
- Si la préférence pour le présent est txop forte, il se peut que même pour
une interaction maximale (f6 =I),la condition de coopération ne soit pas remplie.
bridging au contraire, dont le rôle est de faire passer des informations nouvelles et
d'ajouter des incitations à innover, devrait plutôt être représenté par des
indicateurs de type structurel (7). Toutefois, la situation n'est pas aussi tranchée.
Par exemple, la baisse de I'opportunisme (mécanisme de type ,, bonding >) peut
tout autant êre due à une norme sociale de loyauté intériorisée (cognitif) qu'à un
contrôle social fort (structurel). Il semble donc que les deux types de mesures
doivent être pris en compte pour représenter le capital social.
bonding et bridging. Mais force est de constater que la littérature empirique s'est
elle aussi encore Eès peu intéressée à ces deux aspects.
Robert PUTNAM fut le pionnier en la matière, par son travail sur le lien
ente performance des institutions et densité d'associations (indicateur de capital
social) sur les régions italiennes (PUTNAM, 1993), avant de réaliser un travail
similaire sur les Etats des Etats-Unis (PUTNAM, 2000). Ces travaux ne
s'intéressent pas directement à l'économie, mais plutôt à la qualité du système
politique et à divers indicateurs sociaux. TIELLIWELL et PUTNAM (1995) en
revanche, relient des indicateurs de performance institutionnelle et de
participaton civique à la croissance des régions italiennes, et trouvent des
relations positives et statistiquement significatives.
souvent argumenté qu'en courte période, qui est celle de ces études
économétriques, les caractéristiques sociologiques sont relativement stables. Mais
c'est aussi la comparaison d'unités aussi différentes dans les études au niveau
national et même régional qui pose question. En I'absence d'un modèle théorique
sous-jacent englobant l'essentiel de ces phénomènes, et mettânt en balance les
effets positfs et négatifs du capital social, ces problèmes semblent devoir rester
diffrciles à résoudre. Aussi, les seules études économétriques, malgré quelques
résultats encourageants, sont insuffisantes pour comprendre les phénomènes
réellement à l'æuvre entre relations sociales et développement régional. Un retour
aux approches plus qualitatives, monographiques, s'avère indispensable.
-m-
PROPOSITIONS POUR T]I\E APPLICATION AU DÉVELOPPEMENT
RURAL EN FRANCE
3.1. Capital social et développement rural : une association << naturelle >>
L'importance des relations non marchandes dans I'espace rural est une
caractédstique couramment admise (JAYET, 1996), qui doit sans doute être
relativisée. En effet, les transformations importantes qu'a connues I'agdculture
© Armand Colin | Téléchargé le 05/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 105.73.96.140)
- Agriculture et forêt
- Activités industrielles de faible qualificaton, profitant d'une rnain
d'æuwe captive, relativement docile, acceptant des salaires faibles.
- Tourisme de nature et artisanat typique, incluant souvent des produits
alimentaires.
- Résidence primaire ou secondaire (recherche de calme, d'une vie saine
etc.), y compris des centres de repos ou de soin à destination des retraités...
Dans une autre étude, DIRY et al. (2A00) comparent deux petits territoires
du Massif central, assez similaires sur le plan de la géographie physique, mais
aux dynamiques économiques contrastées : I'Aubrac etle Cézalher. Alors que le
second semble s'enfoncer dans le déclin, en l'absence d'initiative et de
coordination locales, le second présente une volonté marquée des firmes de
développer des activités complémentaires (agricoles, touristiques, industrielles
autour du couteau de Laguiole). Cette recherche de complémentarités est
également mise en avant dans l'étude de LACROIX et al (2000) sur la région de
Nyons. Il est intéressant de noter que, dans le cas du couteau de Laguiole, le
savoir-faire a été importé de Thiers (RABUSSON, 2003) pour redonner vie à une
tradition disparue, exemple remarquable de flux d'informations par des relations
© Armand Colin | Téléchargé le 05/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 105.73.96.140)
. CONCLUSION -
Les zones rurales constituent un terrain de choix pour tester le rôle des
relations sociales. En effet, on y observe deux effets conûadictoires : d'une part
une diminution tendancielle de I'esprit communautaire (considéré comme un
avantage comparatif par les tenants du développement local), mais en parallèle
une hausse des liens avec l'extérieur, notamnent à la faveur de la
périurbanisation. Pour reprendre le vocabulaire de PUTNAM, le 6flange
bondinglbridging, considéré par beaucoup comme une composante critique du
© Armand Colin | Téléchargé le 05/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 105.73.96.140)
BIBLIOGRAPHIE
AUBERT F., 1997, < Gestion de I'emploi dans les entreprises rurales et fonctionnement
du marché du travail
>>, Économie rurale, n" 242, pp. 1-8.
BALLET J., MAHIEU R., 2003, < Le capital social : mesure et incertitude du
rendement >, in BALLET J., GLIILLON R., eds, Regards croisés sur le capital social,
I'Harmattan, Paris, pp. 41-56.
BECCATIM G., 1989, << Les districts industriels en ltalie : le courant de la 3ème
Italie >, in MARUANI M., REYNAUD E., ROMANI C., eds, tn flexibilité en ltalie,
Syros, Paris, pp. 26L -27 O.
BECKER G.S., MURPHY K.M., 2(m0, Social economics : market behavior in a social
© Armand Colin | Téléchargé le 05/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 105.73.96.140)
BELLET M., COLLETIS G., LUNG Y., eds, 1993, <<fuonomie des proximités>>, Revue
d'lîconomie Régionnle et Urbaine,numéro sffcial n" 3, ADICUEER, pp. 357-606.
BBNKO G., LIPIETZ 4., 1992, I*s régions qui gagnent, Presses Universitaires de
France, Paris.
BENKO G., LIPIETZ A., 1995, De la régulation des espaces aux espaces de
<<
régulation >, in BOYER R., SAILLARD Y., eds, Théorie de Ia régulation : l'état des
savoirs, La découverte, Paris, pp.293-303.
BEVORT A., 2003, .. À propos des théories du capital social : du lien social à
I'institution politique >>, Sociologie daTravail, no 45, pp. 407419.
BROUSSEAU E., 1993, Théorie des contrats, Presses Universitaires de France, Paris.
BURT R.S., 2000, << The network structure of social capital >>, in SUTTON R.I., STAW
8.M., eds, Research in organizational behaviour, JAI Press, Greenwich.
CHOLLET 8., 2OO2, << L'analyse des réseaux sociaux, quelles implications pour
COIIENDET P., KIRMAN A., ZIMMERMANN J-8., 2003, << Émergence, formation et
dynamique des réseaux >>, Revue d'Économie Industrteile,no 103, pp. 15-42.
COLEMAN J.S., 1988, << Social capital in the creation of human capital >>, Arnertcan
Joumal of Sociology, vol. 94, pp. S95-S120.
COMBES P., LAFOURCADE M., MAYER T., << The Trade Creating Effects of
Business and Social Networks >>, Journal of lnternational Economics, à paraître.
COLIRLET C., PECQUEUR B., 1991, << Sysêmes locaux d'entreprises et externalités:
un essai de typologie >>, Revue d'Économie Régionnle et urbaine,n"3l4,pp391406.
DIRY J.P., GUERIN M., VOLLET D., 2000, Organisation et diversité de <<
DUPUY C., FILIPPI M., 2000, << Marchés d'organisations, territoire et confiance : le cas
des réseaux de producteurs dans le domaine alimentaire >, Revue d'Êconomie Régionale
et Urbaine, no 3, pp. 519-534.
DUPLIY Y., GILLY J.P., PERRAT 1.,200I, << Relation sociale d'emploi et gouvernance
© Armand Colin | Téléchargé le 05/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 105.73.96.140)
DURLAUF S.N., 2002, << On the Empirics of Social Capital >>, Economic Journal,
vol. 112, n" 483, pp.F459479.
DLJRLAUF S.N., FAFCHAMPS M., 2A04, Social Capitel, Working paper no 2OM-12,
University of Wisconsin-Madison.
Du TERTRE C., MOATI P., MOUHOUD M., PETIT P., 1999, << Régulation, secteurs et
territoires >>,ln lcttre de la Régulatioa, mars.
FIIKUYAMA F., 1995, Trust : thz sacial virtues and the creation of prosperity, Fren
Press. New-York.
GILLY J.P., PECQUEUR B., 2000, < Régulation des territoires et dynamiques
institutionnelles de proximité : le cas de Toulouse et des Baronnies >, in GILLY J.P.'
TORRE A., eds, Dynamiqucs de proximité, L'Harmattan, Paris, pp. 13l-164.
GLAESER E.L., LAIBSON D., SACERDOTE 8., 2002, < An Economic Approach to
Social Capital >>, Economic Journal, vol. I12, no 483, pp. F437458.
15l.
HELLTWELL J.F., PUTNAM R.D., 1995, << Economic Growrh and Social capital in
Italy >, Eastem Economic Journal, vol. 2I, n" 3, pp. 295-307 .
JAYET H., 1996, << Quelle organisation économique des espaces ruraux ? >>, Revue
d'Économie Régionale et (Irbaine,no 2, pp. 249-262.
rusrE CARILLON J.-J., 1998, << systèmes productifs locaux et marché global : le cas
de Castilla y Iæon >>, Revue d'Economie Régionale et Urbaine,no 5, pp. 749-764.
KNACK S., KEEFER P., 1997, << Does Social Capital Have an Economic Payoff ? A
KRISHNA A., 2001, << Moving from the Stock of Social Capital to the Flow of
Benefits : The Role of Agency >>,World Development,vol.2g, no 6, pp. 925-943.
LACROIX A., MOLLARD A., PECQTIELIR 8.,_2000, < Origine er produits de qualité
territoriale : du signal à I'attribut ? >>, Revue d'Êconomie Régionale et (Jrbaine, no 4,
pp.683-706.
© Armand Colin | Téléchargé le 05/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 105.73.96.140)
MAILLAT D., CREVOISIER O., LECOQ 8., 1991, << Réseau d'innovarion er
dynamique territoriale, essai de typologie >>, Revue d'llconomie Régionale et (Jrbaine,
n' 314,pp.407432.
LE BRAS H., TODD E., 1981, L'inven ion de la France, Hachette, Paris.
NARAYAN D., 1999, << Bonds and bridges : social capital and poverty >>, Policy
Research Working Paper, Poverty group PREM, Washington D.C, World Bank.
NARAYAN D., PRITCIIETT L.,1999, ( Cents and sociability : household income and
social capital in rural Tanzania>>, Economic development and social change,vol.47,
no 4, pp. 871-897.
NORTH, C.D., 1986, << The New lnstitutional Economics >>, Journal of Institutiornl and
Theoretical Econornics , n" I42 , pp . 230-237 .
PERRIER-CORNET Ph., 2001, << La dynamique des espaces ruraux dans la société
française : un cadre d'analyse. >>, DATAR, Étadcs et Prospective, no 3, juin.
PORTES A., LANDOLT P., 1996, << The downside of social capital >>, The Ameican
Prospect, n' 26, pp. I8-2L
PONTHIEUX S., 2003, Que faire du social capital ?, Document de travail INSEE
n'F0306.
PUTNAM R.D., 1993, Making democracy work : civic traditions in mndem ltaly,
Princeton university press, Princeton.
PUTNAM R.D., 2000, Bowling alone ; the coll.apse and revival of '4tneican community,
Simon & Schuster. New-York.
RABUSSON E., 2003, Émergence et pérennisation d'une rente potentielle sur les
produits de I'Aubrac, Mémoire de DESS, Université d'Auvergne.
RAVEYRE M.F., SAGLIO J., 1984, << Les systèmes industriels localisés : éléments pour
une analyse sociologique des ensembles de PME industriels >>, Sociologie du Trwail,
n" 2, pp. l5'7-176.
© Armand Colin | Téléchargé le 05/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 105.73.96.140)
I'impact du capital social >>, Revue d'Économie du Développement, vol- 3, pp. 6l-80'
SETHI R., SOMANATHAN 8., 2003, < Understanding Reciprocity >>, Journnl of
Economic Behavior and OrganiTati'on, vol. 50, no 1, pp' 1-27.
SIRVEN N., 2003, << L'endogénéisation du rôle des institutions dans la croissance >, in
BALLET J., GUILLON R., eds, Regards croisés sur le capital social, lTlarmattan,
Paris, pp. 57-90.
lJ7A,8., 1996, <<The sources and consequences of embeddedness for the economic
performance of organizations >>, American Sociological Review, no 61' pp. 674'698.
WIIIIAMSON O.E., 2000, <( The new institutional economics : taking stock, looking
ahead >, Journal of Economic Literature, n' 38' pp. 595-613.
WOOLCOCK M., 1998, << Social Capital and Economic Development : Toward a
Theoretical Synthesis and Policy Framework >>, Theory and Society, vol.27, n" 2,
pp. 151-208.
ZAKP.J.,KNACK S.,2001, << Trust and Growth >>, Economic Journnl, vol. 111, n" 470,
pp.295-321.
RESUMÉ
SUMMARV
The role of social relationships in economic development has been emphasized
for a long time in local developrnent literature. However, there is yet no synthetic
framzwork to analyse the vaious relationships between ecorwmic and sociological
phenomcna. Recent worlcs of the social capital literature seek to fill - at least partially -
that gap. In this article, we present the dffirent mechanisms by which sociological
features influence economic performance, before showing the relevance of this
© Armand Colin | Téléchargé le 05/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 105.73.96.140)
NOTFS
(l) Réduire la pensée de SMITH à cette seule assertion serait bien évidemment négliger toute la subtilité
et la profondeur de ses analyses. C'est néanmoins un des messages principaux qui fut retenu de son æuvre,
(2) Un débat important a concerné la légitimité de I'emploi du terme ( capital >. Pour certains auteurs,
certainqs propriétés des relations sociales sont assimilables à des ressources, qui font lbbjet d'un
investissement, se déprécient avec le temps, et à ce titre méritent I'appellation de capital. La tentation est
alors grande de postuler I'existence d'une grandeur abstraite résumant l'avantage mobilisable par les agents
ou les groupes du fait de leurs relations sociales. A supposer que cette grandeur, le capital social, puisse
effectivement être définie, elle présente cependant deux propriétés particulières. D'abord, on ne peut lui
attribuer un prix de marché (bien que certains travaux, comme BALLET et MAHIEU (2003) proposent de
mesurer le capital social par les transferts monétaires entre individus). Cette propriété explique la
difficulté à mesurer le capital social, tout comme le fait que le capital social puisse être utilisé de manière
totalement contre-productive dans certains cas (ex. la mafia), alors que les autres capitaux sont utilisés de
manière productive en situation de concurrence. Deuxième propriété, le capital social, s'il existe,
représente seulement un potentiel qui peut n'être mobilisable que dans des circonstances très particulières.
Aussi, l'appellation < capital social > est problématique et assez trompeuse.
(3) Nous ne referons donc pas non plus l'historique de l'intérêt de cette notion, et passerons notamment
sous silence les apports essentiels de Pierre BOURDIEU et James COLEMAN dans son émergence. Une
revue récente et rès complète de ces contributions fondatrices (et des travaux contemporains) se trouve
dans PONTHIEUX (2003).
(4) D'autres auteurs (WOOLCOCK, 1998) divisentle bond.ing en bonding au sens strict (liens entre agents
de même statut et d'une même communauté) et linking (liens enfe agents proches géographiquement,
mais ayant des statuts différents ou des spécialisations différentes, typiquement des relations hiérarchiques
ou de complémentarité). On se réfêrera à SIRVEN (2@3) pour une revrre de différentes classifications
proposées.
(5) Voir PUTNAM (2@0) pour une discussion de ces difficultés de la part d'un chantre inconditionnel de
la notion, et DURLAUF (20û2) pour une discussion par un auteut b€âucoup plus critique.
(6) Cejeu simple est présenté dans VARIAN (1995), chap. 15.
(7) Il faut noter que concernant les mesures structurelles, la littérature sur les réseaux propose des mesures
des caractéristiques des réseaux, distinguant notamment les différents typ€s de proximité entre agents, y
compris des mesures intégrant les liens éloignés câractérisant les small worlds (BOUBA-OLGA et
ZIMMERMANN,200zl). Malheueusement, ces mesures restent encore difficiles à appliquer à l'échelle de
régions, du fait de I'importante collecte d'information qu'elles nécessitent.
(8) En pratique, il faut reconnaître que l'effet d'aubaine a été important, les crédits l,eacler servant souvent
à pallier l'inéligibilité à d'autres progËmmes.
(9) Le programme læader + met cependant I'accent sur l'échange d'expériences, introduisant une
composante < bridging >. Mais il s'agit surtout d'échanges entre territoires ruraux : les liens avec les
cenres urbains font dans l'ensemble l'objet de peu d'attenton. Quant à la politique des pays, il faut noter
que la LOADDT de 1999 insiste sur les solidarités ville-campagne, sans cependant être très précise sur les
modalités pratiques.
(10) Ce résultat est en cohérence avec les conclusions de l'étude de MATTEUDI (197) sur des tenains
voisins. Cette étude attribue ces caractéristiques au système anthropologique sous-jacent.
© Armand Colin | Téléchargé le 05/03/2024 sur www.cairn.info (IP: 105.73.96.140)