Cdu 067 0014

Retour à René Guénon
À propos de la publication de la somme de David Blsson « René

Guénon, Une Politique de l’esprit »
Yvon Gérault
Dans La chaîne d'union 2014/1 (N° 67), pages 14 à 23
Éditions Grand Orient de France
ISSN 0292-8000
DOI 10.3917/cdu.067.0014
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CU N°67-INT-BAT-DEFINITIF:CHAINE D UNION GABARI 9/01/14 21:25 Page 14
.
Illustration de
la couverture
René Guénon
a Teacher for
Modern Times
de Julius Evola.
FOCUS
RETOUR À RENÉ GUÉNON

À PROPOS DE LA PUBLICATION DE LA SOMME DE DAVID BISSON
« RENÉ GUÉNON, UNE POLITIQUE DE L’ESPRIT »
PAR YVON GÉRAULT
FF igure majeure de l’ésotérisme de la première moitié du XXe siècle, ● 15


René Guénon fascine toujours un public friand d’une métaphysique qu’on
aurait tort de croire passée de mode. Et pourtant, depuis la désincarnation
du mage, au Caire en 1951, les controverses et les réévaluations critiques
n’ont pas manqué. En exergue de la prière d’insérer du livre de David
Bisson, l’éditeur reproduit cet apophtegme de Jean Borella : « L’Angleterre
avait Shakespeare, l’Italie Dante, l’Allemagne Goethe, la France avait
Guénon ».. Le propos est peut-être abusif, il n’empêche… La somme
que nous propose Pierre Bisson fera date. Historien des idées, docteur
en science politique, l’auteur nous plonge au coeur d’une pensée riche
et complexe.
René Jean Marie Joseph Guénon est né à Blois en 1886.

Candidat à l’École Normale Supérieure et à Polytechnique, il abandonne
subitement ses études et s’installe dans l’Île Saint-Louis. Commence alors
une carrière d’occultiste gyrovague, que le jeune Guénon déploie tous
azimuts dans les vapeurs du symbolisme littéraire et du vitalisme bergsonien.
L’élément fondateur est la rencontre avec Papus. Une fois entré à l’École
Hermétique de Papus, Guénon multiplie les affiliations aux ordres et
groupements les plus divers. Très vite, il atteint les degrés sommitaux des
confréries qu’il fréquente. Maçonnerie, Martinisme, Théosophie, Église
gnostique, etc. Certainement sans en avoir reçu toutes les initiations, à l’age
de vingt-deux ans, Guénon est nommé Souverain Grand Commandeur de
l’Ordre Rénové du Temple. Ce qui ne l’empêchera pas de publier dans des
LA CHAÎNE D’UNION n°67 ● Janvier 2014


FOCUS
revues ultra catholiques et antimaçonniques. En 1911, il est initié à une
tarîqa soufie, sous le nom d’Abd el-Wahad Yahia, « Jean, Serviteur de
l’Unique ». Prophète antimoderne d’un occident périclité, Guénon va
pendant près de quarante ans déployer une intense activité d’auteur et
d’éditeur de revues. De sa centrale d’influence parisienne, il balaye tous les
courants de la spiritualité : ésotérisme chrétien, gnose, hindouisme,
bouddhisme, taoïsme, etc., même s’il réside en Egypte à partir de 1930 et
que sa conversion à l’Islam ne fait aucun doute.
Le coeur du livre concerne le projet métapolitique du maître

– un projet qui repose sur les trois colonnes de la pensée guénonienne :
l’origine divine de la Tradition primordiale, point de convergence de l’Esprit
universel ; une vision apocalyptique qui impose la critique implacable du
monde moderne, placé de manière irrémédiable sous l’emprise du Mal ;
et enfin, la nécessité d’une voie initiatique, dans une perspective
sotériologique. Pour René Guénon, il y a convergence entre le Vedânta, le
Taoïsme chinois, la Gnose chrétienne et l’Ésotérisme soufi d’Ibn Arabi. De
même, il accrédite la thèse de la filiation entre le Pythagorisme, l’Ordre
du Temple, la Légende arthurienne, Dante, la Rose Croix et la Franc-maçon-
nerie. Plus étrange, apparaît l’idée d’un centre spirituel caché,
gouverné par un Roi du monde. Cette légende de l’Agartha comme centre
initiatique mystérieux n’était pas neuve puisqu’on la trouve chez Saint-Yves
d’Alveydre et dans un roman de Ferdynand Ossendowski. Ce thème fera les
beaux jours de l’infralittérature, Science fiction ou Heroic Fantasy.
16 ● Pour Guénon, il s’agit plus d’attirer l’attention sur un christianisme des

origines, dépositaire de la connaissance immémoriale transmise par la
religion égyptienne, le druidisme, je judaïsme…
René Guénon
en 1925,
à 38 ans


FOCUS
Un intellectuel aux engagements apparemment contradictoires
L’action visible de René Guénon, qui se traduit par sa

participation à diverses revues d’ésotérisme, est toujours la façade de
dissimulation d’activités plus ou moins confidentielles. Ainsi, lorsqu’il
dirige la revue La Gnose, il est aussi patriarche de l’Église Gnostique de
France, sous le nom de Tau Palingenius, (traduction de René, le tau
désignant la fonction d’évêque). Cette double appartenance est en fait une
arme de combat contre l’Ordre martiniste, lui-même étant la couverture de
la Fraternité Hermétique de Louxor (The Hermetic Brotherhood of Luxor),
centrale dirigée par Papus, avec qui Guénon a rompu dès 1908. Initié aux
Loges Humanidad n°1, du Rite de Memphis-Misraïm et Thebah n°347,
de la GLDF, Guénon n’en écrit pas moins dans des revues antimaçonniques
comme La France Chrétienne de Léo Taxil, tandis que sa planche d’exaltation
à la maîtrise est publiée en 1913 dans la revue Le Symbolisme. Le
pseudonyme par lequel il signe ses articles dans les publications ultra-
catholiques comme Regnabit et le Sphinx, ce qui jette un éclairage
particulier sur l’activité de cet intellectuel inclassable. Ce côté schizoïde ne
semble pas le gêner. Pour Guénon, cette apparente contradiction doit être
considérée comme un élément de la dialectique du non, concept cher à
Bachelard, philosophe qui n’a pourtant pas les faveurs du mage. Comme
l’indique Guénon lui-même, il est impératif qu’un voile de pudeur plane sur
son oeuvre littéraire et son action souterraine : « Nous n’avons pas à
informer le public de nos véritables sources ».
● 17

À partir des années vingt, un certain nombre de chercheurs
se regroupent autour du maître. Ce ne sont pas à proprement parler des
disciples ; Guénon récuse le terme, cependant il ne dédaigne pas leur
confier des missions importantes de recrutement ou d’instruction. Parmi
ces guénoniens de la Stricte Observance, on peut citer Jean Reyor,
Frithjof Schuon, Michel Vâlsan ou Roger Maridort et Denys Roman.
Suivant et commentant l’enseignement du maître, ils sont le plus souvent
francs-maçons, propagandistes de la foi guénonienne, animateurs
de revues, membres de tarîqas soufies, et pour certains, attachés à des
confréries hautement dissimulées dont il serait vain de rechercher la
trace historique…
À compter de l’installation du maître au Caire en 1930, ces

frères fidèles seront ses relais avec les sphères occidentales de la pensée,
qu’elle soit occultiste ou non. À la quinzaine de livres édités du vivant
de Guénon, ces zélés publicistes en ont ajouté à peu près autant. Ce sont
le plus souvent des recueils d’articles, de compte rendus, de participations
à diverses publications.
Ainsi, de Jean Reyor (1905-1988), pseudonyme de Marcel

Clavelle ; ce personnage sera le plus proche collaborateur de Guénon.
Secrétaire ou rédacteur en chef des revues inspirées par la boussole
infaillible, membre d’une tarîqa soufie (comme tout le monde!), il sera aussi
l’un des fondateurs de la Loge constituée à la GLDF en 1947, sous le titre
distinctif La Grande Triade – d’après le titre du livre de Guénon. Plus tard,


FOCUS
quelques épigones participeront à la création de La Loge René Guénon.
Fondée à Lausanne en 1983, cette loge est d’abord indépendante, avant
d’être affiliée à la GLF du Rite Ancien Primitif de Memphis-Misraïm.
Après diverses migrations obédientielles, elle deviendra la Loge
René Guénon n° 76, à l’Orient de Lausanne de La Grande Loge
Suisse Alpina. Cette Loge qui se réclame de l’autorité de Michel Vâlsan
fonctionne toujours et publie certains de ses travaux.
Ce qu’il faut noter, c’est que les chapelles guénoniennes

ont essaimé sur la planète à partir d’une constellation Paris-Amiens-
Bâle-Lausanne-Turin-Milan; le centre irradiant demeurant au Caire.
Avec des fortunes diverses, on peut même dire qu’elles ont proliféré; cela
n’ayant pas toujours été sans frictions ou désaccords avec l’inspirateur.
Sentant sa fin venir, Guénon répugne à confier son testament philosophique
à un seul de ses proches. Tous auront un rôle à jouer, selon leur
karma. Guénon refuse même pour lui la position d’instructeur: «Le Guru
n’enseigne rien, mais révèle tel un miroir, les potentialités que chacun porte
naturellement en lui».
La réputation du maître s’étend au-delà des frontières

de l’Europe
Dès les années 50, la réputation de la grande âme du Caire avait

depuis longtemps franchi les frontières de l’Europe. Ainsi l’ouvrage de
18 ● Guénon, La Crise du monde moderne, est traduit en tibétain et l’auteur est

présenté comme un lama éminent de l’occident. Ce qui intéresse David
Bisson, c’est la réception du métaphysicien et surtout son influence,
qu’elle soit pneumatique ou politique, les deux lignes étant appelées à se
rejoindre, comme les parallèles des géométries non-euclidiennes. On est
étonné par la diversité des talents que Guénon a pu intéresser à son oeuvre.
Parmi les écrivains, citons André Gide, Georges Bernanos, Jean Bosco, sans
oublier Jean Paulhan, qui le recruta pour la NRF en 1945, les surréalistes,
Aragon, René Daumal ; mais aussi Raymond Queneau, Michel Leiris,
Georges Bataille, Drieu La Rochelle ou Raymond Abellio… À la lecture de
ces noms, on comprend que quand il eut lieu, l’engagement politique des
hommes de lettres durant l’occupation ne fut pas toujours irréprochable.
Il est vrai aussi que de sa retraite du Caire, René Guénon ne s’est pas
fendu du moindre commentaire sur la période 39-45. L’engagement
est ailleurs, au ciel, comme la troisième couronne du dernier des Valois,
Henri III, roi de France et de Pologne.
Il n’y a pas un domaine de l’activité intellectuelle qui n’ait été

soumis au feu alchimique de la flamme guénonienne; la philosophie,
l’anthropologie, la spiritualité, la psychanalyse, autant de champs qui furent
touchés de plein fouet par le phénomène. On chercherait en vain ce qui,
outre l’intérêt pour Guénon, pourrait réunir des personnalités aussi
différentes que l’écrivain Ernst Jünger, le juriste Carl Schmitt, conseiller de
la République de Weimar et juriste du régime national-socialiste, la douce
et courageuse Simone Weil, nourrie de Marx, Proudhon et Trotski… jusqu’à
Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande mosquée de Paris. On dit même


FOCUS
que le général de Gaulle ne fut pas insensible aux anathèmes du prophète
du Caire – ce que ne confirme pas David Bisson.
Certains thuriféraires germaniques, comme le philosophe Leopold

Ziegler tentèrent d’associer les principes guénoniens de La Tradition au
concept de connaissance pré et supra-scientifique formalisé par Heidegger.
De même, il eut été improbable que la notion d’archétype, développée par
le psychanalyste Carl Gustav Jung, n’entrât pas en symbiose avec la gnose
guénonienne.
Evola, Eliade et Corbin, les « continuateurs » inspirés de la

métaphysique guénonienne
Dans cette union des consciences gnostiques, il reste à examiner

les personnalités qui sont, non pas les épigones, mais les veilleurs, les
continuateurs inspirés de René Guénon. David Bisson consacre presque les
deux tiers de son livre aux acteurs de la diffusion de la métaphysique « gué-
nonienne ». Dans le sillage de la comète, émergent trois figures majeures
qui vont s’exprimer sur des registres différents. Ce sont Julius Evola, Mircea
Eliade et Henry Corbin.
Issu de la noblesse italienne, Julius Evola naît à Rome en 1898.

La palette de cet exalté rimbaldien est large. Très jeune, la lecture de
Nietzsche l’éloigne de la morale chrétienne, mais pas de la transcendance.
● 19
Julius Evola
en 1973


FOCUS
Poète appartenant au mouvement Dada, il s’intéresse au tantrisme, au Yi-
king, aux théosophes. Il théorise l’âge de fer, le Kali Yuga, ce qui le rap-
proche de Guénon, qu’il rencontre en 1918 à Paris. Plus proche du paga-
nisme que du christianisme, il critique chez Guénon le point de vue brah-
mano-sacerdotal. Après avoir échappé au suicide, grâce à l’illumination pro-
voquée par la lecture d’un texte bouddhiste, le jeune Evola commence à
élaborer les bases d’un fascisme ésotérique.
20 ●
Mircéa Eliade


FOCUS
Pour David Bisson, Evola est le premier à inscrire la réflexion
politique dans le cadre « traditioniste » proposé par Guénon. Même s’il se
montre souvent critique sur nombre d’aspects du régime mussolinien, il est
vrai qu’Evola n’est pas un démocrate. Il serait plutôt le représentant d’une
idée impériale gibeline teintée de paganisme. Aux yeux des guénoniens
rigoureux, Evola apparaît comme un fils illégitime de La Tradition. Si son
message se trouve disqualifié par ses théories racialistes, il faut admettre
que sa critique du monde moderne et ses implications métapolitiques vont
souvent plus loin que celles de Guénon. Les aspects problématiques des
engagements contre-révolutionnaires d’Evola ne doivent pas faire oublier
l’originalité et la profondeur d’une pensée radicale qui devait effrayer
Guénon. Passant sur ses idiosyncrasies délirantes, Guénon considérait
qu’il avait en Evola le meilleur des relais pour la diffusion de son oeuvre en
Italie. Les deux hommes continueront d’ailleurs à correspondre jusqu’à
la disparition du sage du Caire, en 1951. Quels que soient les points
doctrinaux qui les séparent, on note que les mouvements de la Nouvelle
droite européenne se réclament aussi bien de Guénon que d’Evola.
Mircea Eliade et Henri Corbin partagent le privilège d’avoir créé

ou participé au rayonnement des succursales durables de la centrale
d’influence guénonienne. Le Cercle Eranos, École de Recherche Spirituelle,
est en fait inspiré des travaux du philosophe Hermann von Keyserling.
Établie en Suisse à Ascona, à partir de 1933, l’École obtient rapidement
une certaine célébrité grâce au cycle de conférences animées par des
intellectuels de premier plan, tel Carl Gustav Jung, Martin Buber, ● 21

Louis Massignon ou Gershom Scholem… Henri Corbin et Mircea Eliade
font partie du premier cercle et durant une trentaine d’années, ils vont y
diffuser la bonne parole guénonienne.
Une démarche mystique qui conduit eu Rite Ecossais Rectifié
L’autre entreprise marquante est due justement à l’initiative

d’Henry Corbin. En 1974, atteint par l’âge de la retraite, il doit quitter son
poste de professeur à l’École Pratique des Hautes Études. Ne pouvant se
résoudre à abandonner les études gnostiques, Corbin fonde L’Université
Saint-Jean de Jérusalem. Cette organisation se présente comme un « centre
de recherche spirituelle comparée ». C’est peut-être ce qui correspond
le mieux à la tâche inachevée de René Guénon, car en fait, il s’agit de
la création d’un ordre initiatique dont la mission est « l’étude et la
fructification spirituelle de la gnose commune aux trois grandes religions
abrahamiques ». Bien qu’ils s’entourent de toutes les préoccupations
méthodologiques de leur discipline, Corbin et ses amis ne s’arrêtent pas aux
filiations historiques des égrégores qu’ils examinent ; dans leur quête
graalique, ils sont plus intéressés par les homologies symboliques et
spirituelles. Ce trésor caché doit, bien entendu, conduire à la transforma-
tion de l’être, à la réalisation spirituelle personnelle. Avec cet Ordre de
chevalerie, il s’agit de créer une structure dépassant l’Église de Pierre pour
établir l’Église de Jean, refuge de l’idée gnostique partagée par un
petit nombre d’élus convaincus de la nécessité d’une hiérarchie dans le
processus initiatique. Cette démarche, plus mystique qu’épistémologique,


FOCUS
se rapproche du schéma maçonnique de l’Imago Templi, arche vivante de
la tradition ; ce qui explique l’affiliation d’Henry Corbin au Rite Écossais
Rectifié. Par cette adhésion, la boucle guénonienne est bouclée. Comme le
dit le Frère Henry Corbin, dans ce qui peut être considéré comme un
testament philosophique: « Là seulement, dans l’Église intérieure, peut être
envisagée la tâche inouïe et paradoxale qui nous est imposée de nos jours ;
en quelques sortes, retrouver notre Dieu contre Dieu ».
À la fois spiritualistes et politiques, les champs antagonistes de

la fructification guénonienne subsistent comme un dépôt initiatique,
symbolique et traditionnel qui rougeoie sous la cendre à l’abri des fracas
de la contre-culture new age, des affrontements civilisationnels et de
la radicalité altermondialiste. Il nous appartient peut-être de transmettre ce
dépôt intact, comme une parole dont nous aurions perdu le sens véritable.
Dans cette perspective, il est certain, sans mensonge et très véritable que
les thèses de René Guénon reprennent force et vigueur. C’est ce que nous
indique le livre de David Bisson.
Hauteur de vue, mise en perspective, véritable réflexion sur une

philosophie de l’esprit et son rayonnement, telles sont les qualités qui font
du livre de David Bisson un instrument indispensable. Fruit d’une thèse
et de dix ans de travail, cet outil méthodologique contraste heureusement
avec la nuée des écrits des hagiographes et des guénoniens illuminés,
le plus souvent spécialistes autoproclamés. Parmi les méandres des
22 ● métaphysiques ultimes, ce livre est indispensable à qui veut essayer de

comprendre quelque chose à la face cachée de l’histoire contemporaine.
■ Y. G.
RENE GUENON,
Une politique de l’esprit
par David Bisson
Editions Pierre-Guillaume de Roux,
Paris, 2013
528 pages, 29,90 €

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