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Roger Dachez
Dans La chaîne d'union 2008/3 (N° 45),
45) pages 34 à 45
Éditions Grand Orient de France
ISSN 0292-8000
DOI 10.3917/cdu.045.0034
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PP
PAR
LA VOIE THÉURGIQUE
Il semble que, vers la fin des années 1760, un certain désarroi te-
naillait Willermoz : du reste, il s’éloigne alors de la Grande Loge des Maîtres
Réguliers et considère, sans doute avec amertume quoique sans surprise, les
déconvenues de la Grande de Loge de Paris, alors ravagée par les conflits
de personnes et de clans, et dont les travaux seront finalement interrompus
en janvier 1767, « par ordres du Gouvernement ». Il est également probable
que ce catholique fervent et fidèle – quoique d’une orthodoxie très librement
interprétée – ait finalement peu goûté une maçonnerie française trop super-
ficielle à son gré, exagérément festive, en un mot : éloignée de l’essentiel.
L’année 1767 fut ainsi, pour lui, l’année sans pareille où quelque
chose se produisit et donna à sa quête un cours entièrement nouveau. Cet
événement refondateur fut une rencontre : celle de Martinès de Pasqually ( ?-
1774). Personnage énigmatique et insaisissable, mystérieux et déconcertant,
venu d’on ne sait où et qui devait mourir dans des circonstances en partie
5. On peut s'en former quelque idée en consultant notamment les longs passages que lui consacrent aussi bien Le
Forestier, op. cit., que Joly, op. cit., mais aussi en relisant le toujours intéressant ouvrage de Gerard van Rijnberk,
Un thaumaturge au XVIIIe, Martinès de Pasqually, Lyon, 1935-1938 (reprint, Plan-de-la-Tour, 1980).
6. La plus récente version disponible, intitulée Traité sur la Réintégration des Êtres et pourvue d'un exceptionnel
appareil critique de Robert Amadou, a été publiée par la Diffusion rosicrucienne, Le Tremblay, 1995.
Le Code Général
Willermoz tenta l'impossible : faire admettre en France
des Règlements de l'Ordre une Franc-maçonnerie d'essence templière alors que l'Ordre
des Chevaliers Bienfaisants de
la Cité Sainte adopté
avait été abattu par le Pape et le roi de France
au Convent de Lyon
en novembre 1778.
(Achives de Bourgogne La province de Bourgogne ayant été rétablie en 1773 à Strasbourg,
à Zurich) celle d’Auvergne fut « réveillée » à Lyon en 1774 et Willermoz en devint
aussitôt l’un des dignitaires les plus actifs.
Pendant quelques années, du Convent national
des Gaules tenu à Lyon en 1778 au Convent général
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convoqué à Wilhelmsbad en 1782, Willermoz va
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9. A l'exception toute relative d'une loge de Besançon qui put maintenir, plus symboliquement que réellement, une
fragile lumière rectifiée.
10. Voir sur cette question l'article de Henry Joly, « Les archives maçonniques de Jean-Baptiste Willermoz à la
Bibliothèque municipale de Lyon », BBF 1956 - Paris, t. 1, n° 06, et aussi la remarquable préface de Robert
Amadou à Steel-Maret, Archives secrètes de la franc-maçonnerie, Lyon, 1893, reprint Paris, 1985.
11. Camille Savoire, Regards sur les temples de la franc-maçonnerie, Paris, 1935.
12. On pourra lire une synthèse objective et documentée sur ce sujet dans l'article de l'Eques a Voluntate Cordeque
[Bernard Dat], « Naissance et développement des Directoires indépendants du 4e grade du R. E. R. », Renaissance
Traditionnelle, n°115-116 (1998), 163-200.
16. Dont une première édition avait été procurée vingt-cinq ans plus tôt par Antoine Faivre, sous le titre Les
Conférences des Elus Cohens de Lyon, Braine-le-Comte, 1975.
▲ ROGER DACHEZ
17 Camille Savoire, op. cit.