Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
DES SCIENCES
Yvon Gérault
2018/4 N° 86 | pages 18 à 28
ISSN 0292-8000
DOI 10.3917/cdu.086.0018
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-la-chaine-d-union-2018-4-page-18.htm
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.
Réfectoire
de l’Université
de Princeton
© DR
LA GNOSE DE PRINCETON,
UN MOMENT PARTICULIER
DE L’HISTOIRE DES SCIENCES
LE HASARD, C’EST DIEU QUI SE PROMÈNE INCOGNITO
ALBERT EINSTEIN (1879-1955)
1
Raymond Ruyer, La Gnose de Princeton, Fayard, Paris, 1974. Le sous-titre
disparaîtra des éditions suivantes.
Les sources
[Dieu, c’est-à-dire la nature] est une expression qui revient souvent sous
la plume de Spinoza, que ce soit dans le Le Traité théologico-politique,
ou dans L’Éthique. Le fait que Spinoza et Leibniz aient tous les deux
été proches du mouvement hermétique des Rose+Croix doit-il être pris
en compte, lorsqu’il s’agit d’examiner les sources du mouvement de la
néo-gnose ? Aucun élément ne vient le confirmer. Disons d’emblée
qu’Einstein ne peut pas être associé à la gnose de Princeton, même
si certaines de ses déclarations ne sont pas frappées au coin d’un
agnosticisme radical. Je pense à ce dialogue, tenu au cours d’un
séminaire à l’université de Berlin en 1920 :
L’un des auteurs les plus souvent souvent cités par les
néo-gnostiques est Samuel Butler (1835-1902), un écrivain anglais
connu surtout pour son roman utopique et satirique Erewhon, de l’autre
côté des montagnes. Erehwon est l’anagramme de no where, [nulle part].
Dans ce livre qui n’est pas sans parenté avec le Gulliver de Swift, rien
ne se passe comme prévu ; la logique est inversée. Débarquant dans une
contrée inconnue, le protagoniste veut découvrir l’autre côté du miroir.
Mal lui en prend, car l’affaire tourne au tragique ; il est poursuivi par
une secte de fanatiques, les adorateurs d’Ygdrasil, la déesse nordique.
Ces furieux veulent le mettre à mort. Il s’agit d’un récit en abîme, car
échappé miraculeusement de l’enfer, le héros publie ses aventures et
avec les bénéfices de la publication, il entreprend de revenir évangéliser
les populations locales. Cette dystopie tragico-comique est aussi une
critique violente des mœurs de l’ère victorienne. Pour Butler, le but de
la vie humaine n’est rien d’autre que « transformer le cercle vicieux en
ronde des élus ».
11
Logisch-Philosophische Abhandlung.
Locus solus
[ 27 ]
© Grand Orient de France | Téléchargé le 24/02/2022 sur www.cairn.info (IP: 207.241.231.108)
Perspectives
13
Acronyme désignant les géants du web : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.
14
Hubert Reeves, Patience dans l’azur – L’Évolution cosmique, Seuil, Paris, 1981.