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Développement durable et géographie physique

Pierre Pech
Dans L'Information géographique 2007/3 (Vol. 71), pages 66 à 78
Éditions Armand Colin
ISSN 0020-0093
ISBN 9782200923617
DOI 10.3917/lig.713.0066
© Armand Colin | Téléchargé le 20/03/2023 sur www.cairn.info (IP: 154.68.43.138)

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Développement durable
et géographie physique
Pierre Pech

Pierre Pech est professeur à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

Prendre en compte le développement durable :


une nécessité
Le développement durable fait-il consensus ? Depuis les années 1990, il
semble s’imposer incontestablement dans de nombreux domaines, au point
qu’il a paru nécessaire de favoriser son intégration dans les programmes sco-
laires, en France, en tant qu’enseignement distinct d’autres corpus discipli-
naires (Jégou, 2006). Il est intégré dans les politiques publiques d’aménagement
(Arnaud et alii, 2005 ; Mancebo, 2006) et il est devenu une contrainte ou une
norme grandissante dans les politiques d’entreprises (Delchet, 2004 ; Col-
lectif, 2005). Il intervient aussi bien dans la gestion des petites que des
grandes entreprises, avec par exemple la NRE, Nouvelle Régulation Écono-
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mique, réglementation qui impose aux entreprises du CAC 40 de présenter
des éléments de leur politique de développement durable dans leur bilan
annuel.
Introduit officiellement dans le discours des politiques publiques, au moins
depuis le rapport Brundtland, en 1987, le développement durable fait partie du
discours des politiques publiques mais aussi des stratégies des entreprises, en
France comme à d’autres niveaux territoriaux. Il se traduit par l’instauration
d’une régulation voire d’une forme d’ingérence écologique dans le droit inter-
national de l’environnement (Delmas-Marty, 2004 et 2006). En France, il
intervient jusqu’aux échelons locaux surtout depuis les lois LOADDT 1(1999)
et SRU 2(2000), par le biais, entre autres, de la mise en œuvre des SCOT 3 et des
PADD 4 (Mancebo, 2006). On peut donc dire qu’il fait maintenant partie du
discours banalisé des domaines du politique et de l’économique, en concernant

1. Loi d’Orientation pour l’Aménagement et le Développement Durable du Territoire, 1999.


2. Solidarité et Rénovation Urbaine, 2000.
3. Schéma de Cohésion Territoriale, institué dans le cadre de toute communauté de communes
4. Projet d’Aménagement et de Développement Durable, il accompagne tout PLU, Plan
Local d’Urbanisme

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les grands champs de l’aménagement du territoire, par exemple, au niveau de


la conception de la ville durable et des espaces ruraux.

Prendre en considération les milieux naturels


Confronter la question du développement durable à la géographie physique
consiste à se demander si la géographie physique peut être concernée, dans
ses démarches et ses centres d’intérêt, par ce qui constitue un paradigme
actuel des rapports homme-nature ou nature-société. Si le développement
durable contient une triple dimension, sociale, économique et écologique,
c’est la troisième qui est la plus visible dans les travaux de recherche (Abdel-
malki, Mundler, 1997). Toutefois, vue sous l’angle du discours médiatique,
des politiques publiques et des instruments de la régulation économique, mais
aussi des diverses disciplines scientifiques qui cherchent à investir la ques-
tion, cette dimension écologique est appréhendée sous une acception large :
c’est l’environnement dans ses composantes biotiques – les espèces animales
et végétales –, mais aussi dans ses composantes abiotiques : l’atmosphère,
avec la question du climat, l’eau, les ressources minières, les sols et les
contextes géomorphologiques. S’intéresser à l’environnement c’est aussi
comprendre le fonctionnement de phénomènes naturels brutaux pouvant
engendrer de menaces pour les sociétés. Enfin, cela consiste aussi à envisager
les cours d’eau, les océans, les montagnes, les forêts, tous ces milieux au sens
vidalien, ce qui rapproche inévitablement de la géographie.
Le développement durable exprime une prise de conscience de l’enjeu mon-
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dialisé de certains problèmes environnementaux : le réchauffement plané-
taire, les risques technologiques comme la catastrophe de Tchernobyl,
l’érosion de la biodiversité (Marty et alii, 2005), etc. Ces impacts des acti-
vités humaines transcendent les échelles et, du local au global, leurs effets,
largement relayés par les médias, imposent une nouvelle conception des rap-
ports entre la nature et la société. D. Bourg (2006) traduit cette crainte en
affirmant que « la montée des problèmes écologiques a mis en évidence la
finitude du pouvoir de nos techniques : ces dernières peuvent engendrer des
effets hautement dommageables imprévus et probablement imprévisibles »,
au point que Jared Diamond (2005) propose une interprétation radicale des
choix qu’ont pu faire certaines sociétés au cours de leur histoire dans la gestion
de leurs milieux. Il démontre la très grande vulnérabilité des civilisations
lorsqu’elles négligent la prise en compte des ressources et du fonctionne-
ment des milieux naturels (Diamond, 2005) 5.

5. Après une prise de conscience de la variabilité des conditions environnementales locales


et de la variabilité des réponses des sociétés humaines dans l’utilisation de ces milieux,
Jared Diamond s’est ouvert à des approches multidisciplinaires dans l’interprétation de cer-
tains écosystèmes (l’Île de Pâques, le Groenland), et il se considère maintenant comme plei-
nement géographe

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Développement durable et géographie physique : quel mariage possible ?

Pour la géographie physique, une démarche évidente ?


Le développement durable, comme l’exprime la déclaration du rapport
Brundtland en 1987 – Our common future – « doit répondre aux besoins du pré-
sent sans compromettre la capacité des générations à venir de répondre aux
leurs et correspond aux devoirs des générations actuelles de transmettre un
monde vivable, viable et reproductible ». Ce rapport constitue désormais le
texte de référence sur le sujet. Partant, on comprend bien que la géographie
physique ait à voir avec les problèmes posés par le développement durable dans
la mesure où l’on peut considérer qu’elle s’intéresse à la question de la réparti-
tion dans le temps et dans l’espace des composantes naturelles à partir des-
quelles les sociétés humaines aménagent leurs territoires, même si, à partir d’un
moment de son histoire, au cours du XXe siècle, des géographes dits physiciens
ont revendiqué une approche autonome des processus naturels, c’est-à-dire sans
référence aux relations avec les sociétés humaines (Le Cœur, 1995 ; Claval,
1998). En géographie physique, l’étude du fonctionnement des processus natu-
rels (Veyret, Vigneau, 2002) permet autant de renseigner sur la fragilité des res-
sources qu’elle sert à comprendre les menaces que certaines contraintes
naturelles peuvent faire subir à des individus ou à des groupes sociaux mal
organisés ou mal développés – on le voit, dès qu’il s’agit d’évoquer le sujet, la
notion de développement apparaît ! –, à travers des questions aussi ancienne-
ment traitées par la géographie physique que celles de l’érosion des terres
(Neboit, 1991 ; Veyret, 1998), celles des impacts de la transformation de la
biosphère (Marty et alii, 2005), celles de l’inondation (Scarwell et alii, 2004),
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celles de la dynamique des littoraux (Miossec, 1998) et de certaines manifesta-
tions liées au comportement du climat comme la sécheresse, les tempêtes, etc.
Les géographes dits physiciens ont beaucoup contribué à renseigner de manière
précoce ces questions, faisant même, à la façon du bourgeois gentilhomme de
Molière, du développement durable sans le savoir et avant l’heure.
Depuis le début des années 2000, une littérature géographique abondante
s’intéresse au développement durable (Brunel, 2004 ; Miossec et alii, 2005 ;
Mancebo, 2006), mais c’est avant tout dans le cadre des pratiques d’aména-
gement. Une certaine crise dans l’approche des grands principes d’aménage-
ment sur lesquels la géographie des années 1970-1980 avait expérimenté et
fondé ses démarches théoriques, notamment l’analyse spatiale (Claval,
1998), a débouché sur la réhabilitation des contextes territoriaux et du local
(Ferrier, 1998) et en particulier des environnements locaux. L’environne-
ment et le développement durable deviennent des éléments avec lesquels il
convient de compter : « en devenant un cadre récurent de l’action politique,
le développement durable a permis d’estomper la frontière érigée entre envi-
ronnement et aménagement » (Mancebo, 2006). À côté de cette appréciation
optimiste, on ne peut nier un certain scepticisme de la part des géographes :
« à un concept très « politiquement correct » ne saurait correspondre une

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approche scientifiquement correcte » (Miossec, 2005). Si le doute qu’expri-


ment sans doute plus ou moins discrètement certains géographes vis-à-vis du
développement durable laisse ouvertes plusieurs questions, la « frontière »
entre environnement et aménagement semble progressivement s’estomper.

La géographie physique, une expertise


pour améliorer la durabilité
des milieux naturels et des territoires ?
Des connaissances expertes sur les milieux naturels
en matière de prévention des risques…
La géographie physique concourt à produire des connaissances scientifiques ou
techniques autour de cette dynamique conceptuelle qu’est le développement
durable, en contribuant par ses expertises, ante ou post aménagement, à rensei-
gner sur les questions de répartition et de fonctionnement de phénomènes natu-
rels comme les inondations ou les étiages liés à des sécheresses (Bravard,
2000), les cyclones, les ressources en eau, en sol etc. Des connaissances
expertes sur les territoires et le fonctionnement des composantes naturelles des
territoires permettent de contribuer à une meilleure évaluation et une prévention
des risques naturels. Par exemple, dans le cadre des commissions du Comité
National de Géographie, celle consacrée aux « hydrosystèmes » propose des
protocoles d’analyse des zones d’expansion prévisible des crues à partir de la
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cartographie minutieuse des plaines alluviales, cartographie reposant sur la
reconstitution de l’histoire de la constitution des formes alluviales (Garry et alii,
2002 ; Ballais et alii, 2005). En effet, le plancher d’une plaine alluviale est
constitué d’une succession de paliers et de formes qui correspondent aux modi-
fications du cours d’eau au cours de son histoire et dans sa dynamique actuelle
plus ou moins spasmodique. L’étagement des niveaux topographiques des
fonds de vallée correspond généralement aux séquences des périodes de retour
des crues à récurrences emboîtées : le niveau le plus bas correspond aux crues
à forte fréquence et à faible intensité, le niveau le plus haut à la crue centennale.
En France, la loi Barnier a pris appui sur cette logique pour établir les PPR-I,
Plans de Prévention des Risques Inondation (Garry et alii, 2002). En général,
les types d’associations végétales du corridor fluvial et de la bande active carac-
térisent l’ancienneté plus ou moins grande de ces éléments de la plaine allu-
viale. Par exemple, la zonation de la plaine alluviale de la vallée du Jabron,
affluent de la Durance, dans les Alpes de Haute-Provence (Pech et alii, 2000),
témoigne de cette association entre des formes, des structures morphosédimen-
taires, des types d’associations végétales et des temps de récurrence des épi-
sodes de crues, qu’on répertorie aisément dans les chroniques météorologiques
(Pech et alii, 2000 ; Tabeaud et alii, 2003). La déprise rurale, mesurée grâce

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Développement durable et géographie physique : quel mariage possible ?

aux données démographiques (RGP) et agricoles (RGA), s’est traduite depuis


1956 par une fermeture des paysages, qui a entraîné à la fois une augmentation
de la couverture forestière sur le bassin versant (jusqu’à 50 %) et par un resser-
rement de la bande active torrentielle. Cela devrait se traduire par une dimi-
nution de l’importance des crues inondantes. Toutefois, l’extension des cultures
et en particulier l’arboriculture fruitière sur les basses terrasses de crue de
récurrence décennale les expose maintenant à des inondations plus fréquentes
(Pech et alii, 2000).

… et de protection de la nature
Des expertises en matière de diagnostic ante (avant aménagement, transforma-
tion ou utilisation du milieu naturel) et puis post, sont fréquentes en géogra-
phie physique au titre du diagnostic pour prévenir des risques ou pour
envisager des scénarios évolutifs en vue de la gestion durable des territoires.
De la même façon, certaines connaissances expertes de la géographie physique
participent à l’évaluation patrimoniale, en particulier en matière de gestion des
écosystèmes et de la biodiversité (Marty et alii, 2005). Par exemple, des tra-
vaux menés dans un site Natura 2000, la plaine proglaciaire du glacier des
Evettes, dans le bassin amont de l’Arc en Savoie, illustrent l’impact des varia-
bilités du fonctionnement des milieux naturels sur la biodiversité (Pech et alii,
2007). En effet, cette longue plaine proglaciaire est connue pour l’importance
du retrait glaciaire depuis plus de 150 ans. La modification du cortège floris-
tique accompagne les jalons de ce retrait glaciaire : des plantes pionnières,
caractéristiques des milieux périglaciaires, laissent progressivement la place à
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des plantes de pelouse alpine, en allant de la marge du glacier actuel vers la
zone la plus éloignée. Cependant, les mesures sur le terrain révèlent une aug-
mentation des indices de biodiversité correspondant à des micro-climats et des
micro-topographies intermédiaires dans la plaine proglaciaire, entre le front
actuel du glacier et sa marge la plus externe. Pour les gestionnaires, ces indi-
cations permettent évidemment de suggérer une meilleure définition des
enjeux de conservation en relation avec l’identification des contextes.

La question des pas de temps : une dichotomie


fonctionnelle fructueuse entre développement
durable et géographie physique
Stabilité contre variabilités ?
Les réflexions sur le développement durable reposent sur le postulat qu’il s’est
produit récemment, aux alentours de la deuxième moitié du XXe siècle, un
changement induit par l’effet cumulé des activités prédatrices des économies
productivistes. Ce changement, stigmatisé dès le rapport Meadows (1972), et

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qui est toujours en cours, est censé menacer d’épuisement certaines ressources
non renouvelables, en particulier les hydrocarbures, ainsi que le niveau
d’exploitabilité de nombreuses ressources renouvelables, en particulier l’eau.
Il entraîne aussi des disparitions irréversibles d’espèces et de milieux naturels.
Il détermine une modification notable de certains éléments de notre genre de
vie collectif, en particulier le climat. Irréversibilité, changement, instabilité,
constatées et mesurées à l’aide d’indicateurs ou de modèles évolutifs régres-
sifs, permettant de remonter dans le temps, ou de scénarios prospectifs… que
l’on oppose à une demande de durabilité, de constance, de stabilité, de norma-
lité. Cette inquiétude se double d’une perception aiguë de la vulnérabilité
croissante des sociétés humaines face à des risques environnementaux, qu’ils
soient naturels ou technologiques. Ces risques sont à la fois réellement en aug-
mentation mais aussi perçus comme tels, grâce aux progrès des mesures, des
moyens de communication et à la diversification des médias (Pech, 2005).
Face à la question de la durabilité, il semble que la géographie physique soit
placée devant une double contradiction, celle de la perception du changement
et celle de l’urgence de lutter contre des risques environnementaux croissants.
Elle a des réponses à apporter.
Dans les nuances apportées aux questions primordiales qu’évoque le déve-
loppement durable, le réchauffement climatique et les risques induits par les
phénomènes météorologiques sont un thème illustrant les apports des géo-
graphes. Nos sociétés, fortement marquées par les médias et par les retom-
bées des conclusions de certains grands programmes comme le GIECC 6, ont
pris conscience que le climat est influencé par les activités humaines à toutes
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les échelles. Aux échelles fines, locales, en milieu urbanisé, les risques de
pollution à l’ozone à cause de la circulation automobile augmentent par type
de temps anticyclonique. Au niveau global, la question des impacts des
rejets de carbone fossile et des autres gaz à effet de serre est resituée dans
une variabilité à pas de temps emboîtés : les connaissances actuelles sur
l’histoire du climat (Godard et Tabeaud, 2004 ; Carrega et alii, 2005) per-
mettent de bien comprendre que le réchauffement en cours se situe dans une
phase de réchauffement naturel ayant succédé au P.A.G., Petit Âge Gla-
ciaire, qui s’est terminé au début du XIXe siècle. Le rôle amplificateur des
sociétés humaines ne doit pas faire perdre de vue cette variation plurisécu-
laire naturelle de quelques degrés qui a affecté le climat de la Terre, varia-
tion elle-même placée dans des variabilités emboîtées, comme celles de
l’Oscillation Nord Atlantique (ONA), qui influence le climat de l’Europe
occidentale 7. Car si le réchauffement actuel est bien attesté et s’accompagne

6. Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Changement Climatique


7. ONA, écart de pression en hiver entre l’anticyclone des Açores et la dépression d’Islande.
L’ONA faible favorise les trajectoires de types de temps océaniques sur l’Europe ; fort, ce
sont les trajectoires méridiennes, froides ou tièdes qui dominent

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Développement durable et géographie physique : quel mariage possible ?

d’une série de mesures démontrant les impacts des activités humaines, par
exemple l’augmentation des GES, Gaz à Effet de Serre, dans certains pièges
comme les carottes de glace, le réchauffement qui a précédé le P.A.G. et qui
s’est produit entre l’époque carolingienne et le XIVe siècle ne devait rien aux
effets des activités humaines. Les glaciers ont grandement fondu, disparaissant
sans doute de certains secteurs des Alpes où ils sont réapparus au P.A.G.
En insistant sur des connaissances factuelles, reposant sur une métrologie
jamais développée jusqu’à présent, qui aboutissent de manière indubitable à la
reconnaissance du réchauffement, on aboutit à une dramatisation du déroulé
des événements en cours, sans chercher à les nuancer, en les replaçant dans
des pas de temps à échelles chronologiques emboîtées. Le développement
durable semble imposer aujourd’hui une vision qui exclurait totalement toute
variabilité des processus et équilibres naturels. Au-delà de simples contribu-
tions d’expertises ponctuelles, il semble bien que la géographie physique
puisse suggérer plus fondamentalement des réponses en forme de contextuali-
sation spatiale et temporelle de ces questions posées par la demande en déve-
loppement durable. Au durable, la géographie oppose le variable, le fluctuant.

Le durable ou l’éphémère ?
Ainsi, pour le grand public, une tempête, un cyclone, un séisme ou une érup-
tion volcanique sont considérés comme des phénomènes à caractère
paroxysmique survenant brutalement dans une normalité fondée sur l’étude
de séries statistiques dans lesquelles la moyenne devient la « norme » (voir
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les « normales » saisonnières). À l’opposé, les réflexions sur le développe-
ment durable posent comme exigence de prévenir et de lutter contre les cala-
mités naturelles, responsables de dégâts, de dommages et de victimes. La
demande de la société est de prévenir ce genre de phénomène afin de dimi-
nuer les coûts voire les éviter : par exemple les tempêtes Lothar et Martin de
fin décembre 1999 ont fait 125 victimes en Europe et 7,7 milliards d’euros
de dégâts, et les remboursements ont représenté 12 fois le montant des coti-
sations d’assurance (Pech, 2005). Les revendications d’un développement
durable exigent donc de prémunir les habitants aussi contre ce qui est éphé-
mère et ce qui semble aléatoire. Or les progrès des protocoles de mesure, en
matière de reconnaissances des phénomènes météorologiques ou géophysi-
ques relèvent essentiellement de disciplines scientifiques extérieures à la
géographie. Par exemple, les géographes climatologues proposent des ana-
lyses des climats plus que des phénomènes eux-mêmes dont la prévision
relève des météorologues (Carréga et alii, 2005). Par ailleurs, pour un géo-
graphe, une tempête ne représente qu’une forme de situation météorologique
classique apparaissant dans une série dans laquelle il y a une variabilité avec
des périodes de retour : ce sont des phénomènes banals de faible fréquence
mais de forte intensité. L’éphémère n’est en rien absurde.

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Pour les biogéographes, la saisonnalité semble l’unité la plus petite : le


temps de croissance de plantes herbacées, comme les céréales. Et en général,
il faut des décennies pour qu’un arbre devienne fécond, pour qu’une forêt
arrive à se constituer et pour aboutir à l’analyse de sa productivité (Dubois,
2002). Les paysages végétaux évoluent au rythme de phases relativement
lentes, marquées autant par les vicissitudes de l’histoire du climat que par les
interventions humaines. Paradoxalement, les géomorphologues français
n’ont pratiquement jamais travaillé sur les formes éphémères, mises à part
quelques rares réflexions sur des phénomènes démesurés, comme des glisse-
ments de terrain ou des crues. Pour eux, les morphogenèses s’envisagent à
des pas de temps très longs dépassant le millénaire (Peulvast et Vanney,
2001) même si de plus en plus de géomorphologues abordent la constitution
de formes élaborées par des phénomènes quasi-éphémères ayant d’ailleurs
plus ou moins d’impacts morphologiques durables, comme un tsunami, une
avalanche, une tempête sur le littoral (Caspar et alii, 2007) ou un mouve-
ment de terrain.
Globalement, la géographie physique française s’est construite autour de la
compréhension des comportements moyens des phénomènes naturels qui
font un climat, un milieu, un relief, un paysage, à des pas de temps plus
longs que ceux que l’on invoque habituellement pour évaluer la durabilité du
développement. Mais en réalité, la plupart des phénomènes naturels fonc-
tionnent dans une dynamique évolutive en perpétuel mouvement. L’équilibre
apparent des mécanismes et des milieux naturels est un équilibre dynamique
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et, contrairement à ce qui a été décrit dans les années 1930 voire encore au
lendemain de la seconde guerre mondiale, les formes et configurations appa-
rentes résultent d’un état critique permanent. Un versant de montagne, qui
paraît stable, est en réalité parcouru de manière permanente par des flux de
matières. Pour n’importe quel cours d’eau, la modification d’un des paramè-
tres du débit peut entraîner un changement du comportement de l’écoule-
ment et de la forme de la plaine alluviale (Bravard, Petit, 1997). Il en va de
même pour une plage : cette forme résulte d’une dynamique qui associe le
transit de sédiments par les vagues. Le stock sédimentaire est fluctuant au
cours de l’année, en relation avec les tempêtes ou les calmes. Le prélève-
ment des galets, ou du sable, ou encore la construction d’un ouvrage, pro-
voque soit l’amaigrissement soit l’engraissement de la forme littorale
(Miossec, 1998). Il n’y a jamais d’état réellement stable, figé, qu’il faudrait
conserver dans le cadre d’un mode de développement durable. Il arrive par-
fois aussi que l’inertie des phénomènes naturels échappe aux pas de temps
du développement. Ainsi, en région tempérée, et plus particulièrement dans
les régions de montagne, les rivières n’ont peut-être pas totalement fini de
transférer la totalité des stocks sédimentaires issus de la période de regain
d’activité du P.A.G ni même de la dernière glaciation (Bravard, Petit, 1997).

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Développement durable et géographie physique : quel mariage possible ?

Le développement durable : une invitation


à aborder de nouveau l’espace et le territoire
pour la géographie physique ?
Les biais politiques inhérents à la question du développement
durable
Au centre du débat se trouve donc le rapport qu’entretiennent les sociétés
avec les ressources, les écosystèmes, l’eau, l’air, les systèmes naturels. Une
controverse oppose ceux qui donnent la primauté au développement humain
(Brunel, 2004) et ceux qui sont partisans d’une vigilance prioritaire vis-à-vis
de la question environnementale. Et puis, il y a ceux qui s’inscrivent dans
une perspective de remise en cause de tout développement y compris durable
au profit de la décroissance (Bonnevault, 2003) ou d’un respect de la nature
dans le sillage de la deep ecology (Bourg, 1996). La variété des approches
du développement durable traduit l’hétérogénéité des projets en matière de
conception du milieu naturel et de ses relations avec les sociétés (Bourg,
1996). La réalité de l’approche du développement est bien plus complexe et
multiforme que ne le laisse croire l’espèce de consensus flou existant autour
de la déclaration issue du rapport Brundtland. Le choix de considérer comme
subordonné ou prioritaire le développement humain face aux questions de la
conservation des équilibres écologiques laisse la place à toutes les positions
possibles et ce n’est qu’une dimension des problématiques proposées par le
développement durable dans lequel, pour certains, surtout depuis Rio et les
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Agendas 21, il faut aussi intégrer les questions d’équités sociales et politi-
ques. En tant que choix politique en matière d’aménagement ou de mode
d’organisation des relations homme – milieu, le domaine auquel on a affaire
dans le cas du développement durable diffère de celui d’une démarche scien-
tifique et académique. En effet, le développement durable ne constitue pas
un concept scientifique autonome mais plutôt « un projet de civilisation »
(Bourg, 2006), que certains, d’ailleurs, parmi les tenants de la décroissance,
n’hésitent pas à remettre en cause (Bonnevault, 2003 ; Latouche, 2005).

L’indispensable approche interdisciplinaire


En tant que concept, sa dynamique intègre du politique, du social, de l’éco-
nomique et de l’écologique voire de l’abiotique, et il ne peut, scientifique-
ment, relever d’une seule et unique discipline. Par exemple, il suffit de voir
la liste éclectique des personnalités intervenant dans la chaire « développe-
ment durable » de l’institut des sciences politiques de Paris (http://
www.developpement.durable.sciences-po.fr/enseignants.htm) pour comprendre
que l’enseignement de cette notion invite à effectuer un nécessaire travail de
complémentarité disciplinaire.

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Dans le cadre de programmes scientifiques, les problématiques relevant du


champ du développement durable sont systématiquement abordées selon des
approches pluridisciplinaires, faisant intervenir des experts venant d’hori-
zons biotechnologiques, physiques, mathématiques et en provenance des
sciences humaines. En la matière, nombreux sont les géographes participant
à des programmes de recherche ayant trait aux questions de développement
durable. Ils interviennent au titre d’experts ponctuels : analyse du drainage
d’un versant, de la répartition floristique d’un paysage forestier, du fonction-
nement d’un cours d’eau, de la fréquence des orages, de la dynamique des
vagues lors d’un tsunami, de l’érosion ou du risque d’inondation dans un
bassin versant. À ce titre, ils sont fréquemment concurrencés par des experts
d’autres disciplines : écologues, géophysiciens, dynamiciens de l’atmos-
phère ou des sols, hydrauliciens etc. Leur réelle originalité se révèle
lorsqu’ils proposent d’intégrer des changements de référentiels spatiaux.
Non seulement, ils ont la capacité de changer les échelles de temps et
d’espace mais ils ont la capacité d’intégrer des composantes multiples dans
la résolution de questions posées par le développement durable. C’est au
niveau de la compréhension de multiples enjeux et de multiples réseaux de
fonctionnement tant naturels que sociaux que les géographes démontrent
leur réelle originalité. L’objectif de la géographie physique serait alors de
participer à la réflexion sur la compréhension d’un territoire ou d’un pay-
sage, dont les éléments naturels, composants interdépendants, agissent au
sein de systèmes dont les échelles fonctionnelles temporelles et spatiales
peuvent être variées.
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Conclusion : le développement durable, une mutation
salutaire et vitale pour la géographie physique ?
Replacer les milieux naturels dans les contextes territoriaux
En tant que forme d’intervention ou de conception de la gestion territoriale, le
développement durable a été investi par la géographie (Brunel, 2004 ; Man-
cebo, 2006). En effet, il constitue une forme d’interprétation des relations
qu’entretiennent les individus et les sociétés humaines avec leur environnement
naturel, l’eau, l’air, les sols, les océans, la biosphère etc., une position que cer-
tains jugent idéologique ou biaisée (Veyret, Vigneau, 2005). Pour certains cela
tient du « bluff » (Veyret, Vigneau, 2005) ou bien cela permet de mettre à jour
la lente montée de la prise de conscience de la vulnérabilité des sociétés face à
un certain nombre de dangers mondialisés comme la peur du nucléaire, le
réchauffement climatique etc. Mais la géographie physique a su apporter des
réponses nuancées à des questions simplistes que pose le développement
durable. Elle sait fournir des éléments de réflexion ou des expertises aux

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Développement durable et géographie physique : quel mariage possible ?

décideurs sans doute parce qu’il existe une sorte de dichotomie fonctionnelle
entre développement durable et géographie physique, les registres étant totale-
ment différents, l’un scientifique et l’autre idéologique. Cependant, l’introduc-
tion de la participation dans l’analyse des enjeux déterminant la prise de
décision publique aboutit souvent à une forme de remise en cause des dires
d’experts face aux dires des acteurs locaux : les gestionnaires comme les
citoyens et les géographes sont invités à remettre en cause leur posture d’expert.
Au bout du compte, le développement durable est l’occasion pour la géographie
physique de s’interroger sur la vocation de ses approches scientifiques autour
de la question des composantes naturelles des territoires, composantes qu’il est
nécessaire de comprendre pour qu’elles soient bien gérées. Mais cette compré-
hension impose sans doute un regroupement des approches autour de démar-
ches plus globales qui n’aient pas en ligne de mire la question du
fonctionnement des processus mais plutôt celle des enjeux des dynamiques spa-
tiales des éléments naturels. Ces dynamiques doivent sans doute être envisagées
à des échelles spatiales et temporelles différentes de celles auxquelles les géo-
graphes physiciens ont l’habitude de penser, d’autant que, même pour les parti-
sans d’une posture radicalement tournée vers les sciences de la nature, les
financements actuels des programmes de recherche sont essentiellement portés
par les questions tournant autour de la demande en développement durable, que
ce soit en matière de prévention de risques et de catastrophes ou d’élaboration
de scénarios en faveur de l’amélioration de la conservation des écosystèmes et
des ressources naturelles.
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Repenser le rôle et la nature de l’expertise
Reste à discuter la place des géographes physiciens eux-mêmes dans les
réflexions sur le développement durable. En effet, à partir du moment où l’on
prétend que la connaissance de la nature passe aussi par l’approche des formes
de connaissances vernaculaires, par les modes de représentations, par la parti-
cipation directe de tous les intéressés, il y a une sorte de remise en question de
certains principes fondamentaux de la géographie physique pour qui, seuls les
processus dits « physiques » (en réalité, il y a aussi des processus chimiques et
biochimiques) doivent être analysés à l’aide de protocoles expérimentaux sta-
tionnels ou bien à l’aide de modèles mathématiques. Le développement
durable s’invite comme une sorte de remise en cause dans l’approche des phé-
nomènes naturels : à la mémoire locale et aux savoirs locaux de se prononcer
aussi légitimement que les sciences naturelles ; et donc aux sciences humaines
de rendre compte de ces savoirs humains sur la nature. De manière un peu pro-
vocatrice J. Lévy évoque une « géographie humaine » de la nature (Lévy,
1999). Au bout du compte, l’approche des questions de développement
durable pousse les géographes physiciens à intervenir pour donner du sens à
des phénomènes naturels qui sont conçus comme faisant partie des territoires
que des groupes d’individus ont l’intention de conserver ou de transformer.

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Veyret (dir.), p. 241-248.

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