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Enjeux et pratiques de l’IFRS 3 et IAS 36 - Etude de la

communication financière du goodwill des sociétés


françaises : impact des politiques de dépréciation
Charlotte Disle, Rémi Janin
Dans Management & Avenir 2017/2 (N° 92), pages 153 à 171
Éditions Management Prospective Editions
ISSN 1768-5958
DOI 10.3917/mav.092.0153
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Enjeux et pratiques de l’IFRS 3 et IAS 36 -
Etude de la communication financière du
goodwill des sociétés françaises : impact des
politiques de dépréciation
Charlotte DISLE1
Rémi JANIN2

Résumé
De par la situation économique durant la période 2009-2013,
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les sociétés françaises du SBF 120 sont contraintes pour la
plupart de déprécier leur écart d’acquisition. Cependant, les
sociétés, qui constatent régulièrement des pertes de valeur,
adoptent un reporting de qualité à l’inverse des sociétés qui
enregistrent brutalement une forte dépréciation du goodwill
sur un ou deux exercices.

Abstract
Given the uncertain and difficult economic environment
over the 2009-2013 period, the french companies of SBF
120 had to record, for the all, significant impairments of
their goodwill. Nevertheless, the companies which depreciate
regularly communicate better about their goodwill than
the companies which account impairment of their goodwill
suddenly in only one year or two.

Le goodwill, appelé également survaleur ou écart d’acquisition, apparaît en


comptabilité lorsqu’une société-mère accepte de payer une prime par rapport
à la juste valeur comptable des actifs et passifs identifiables de la société-fille
qu’elle acquiert. Il est constaté lors de la première consolidation des comptes.

1 Charlotte DISLE : Maitre de conférences, Grenoble IAE, Université Grenoble


Alpes, Membre du CERAG - Charlotte.disle@iae-grenoble.fr
2 Rémi JANIN : Maitre de conférences, Faculté d’Economie de Grenoble, Univer-
sité Grenoble Alpes, Membre du CERAG - Remi.janin@univ-grenoble-alpes.fr

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N°92 - Mars 2017

À la suite de la multiplication des opérations de croissance externe et de fu-


sions-acquisitions depuis la fin des années 1990, souvent surévaluées, le goodwill
a pris un poids considérable dans les bilans des groupes à cette période. Ainsi,
fin 2014, le goodwill représente encore en moyenne 30 % de l’actif immobilisé
des sociétés du CAC 40 (Etude PWC Panorama 2014 des sociétés du CAC 40).
Parallèlement, les règles d’enregistrement comptable du goodwill ont fait l’ob-
jet de nombreuses controverses et ont connu de nombreuses évolutions, tant
au niveau national qu’international. En France, en particulier, depuis 2005 et
conformément à l’IFRS 3, les groupes d’entreprises cotés ne doivent plus amortir
systématiquement leur goodwill mais procéder à des tests annuels de dépré-
ciation. La dépréciation est nécessaire si la société juge que les performances
futures des sociétés acquises ne sont pas à la hauteur des attentes estimées
lors de l’acquisition. En période de crise, les sociétés sont donc susceptibles de
déprécier leur goodwill. Aussi, entre 2010 et 2014, les sociétés françaises ont
enregistré 38,4 milliards d’euros de dépréciations de leurs écarts d’acquisition
(Etude Duff&Phelps, entreprises françaises du Stoxx 600). Alors que le goodwill
représente une part significative des capitaux propres des sociétés françaises,
les tests de dépréciation sont essentiels pour apprécier si les sociétés ne sont
pas surévaluées compte tenu du contexte économique des dernières années.
Cependant, selon l’IFRS 3 et l’IAS 36, les tests de dépréciation impliquent une
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part importante de jugement. Les parties prenantes, et notamment les inves-
tisseurs, ont donc tout intérêt à ce que les sociétés soignent d’autant plus leur
communication que le risque de perte de valeur de goodwill est important, et
ceci sans attendre que ce risque soit avéré.

L’objectif de cette recherche est donc d’étudier dans un premier temps la qualité
des divulgations des entreprises sur le test de dépréciation de leur goodwill.
Puis dans un deuxième temps, cette étude vise à examiner les pratiques de
dépréciation du goodwill menée par les entreprises en temps de crise et à
apprécier leurs impacts sur la qualité de l’information communiquée. Constate-
t-on un enregistrement régulier de dépréciations des goodwill de la part des
entreprises du SBF 120 durant la crise ou à l’inverse l’enregistrement d’une
dépréciation conséquente sur un seul exercice ? De plus, est-ce qu’une entre-
prise qui déprécie régulièrement son goodwill adopte la même communication
qu’une entreprise qui ne déprécie jamais ou à l’inverse qu’une entreprise qui
enregistre sur une année une dépréciation importante ?

La contribution de ces travaux est de réaliser un examen fouillé de la com-


munication des entreprises en matière de goodwill par l’étude d’un indice de
communication établi sur une période de cinq ans au cœur de la crise (2009-
2013), à partir de 18 items collectés dans les notes des états financiers des
sociétés du SBF 120. Cette étude permet également d’examiner les pratiques
de dépréciation en matière de goodwill menée sur une période relativement
longue, et d’analyser son impact sur la communication autour de cette perte
de valeur. Nos résultats empiriques mettent ainsi en évidence que la communi-
cation des sociétés se distingue clairement selon le montant des dépréciations

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Enjeux et pratiques de l’IFRS 3 et IAS 36 - Etude de la
communication financière du goodwill des sociétés françaises : impact
des politiques de dépréciation

qu’elles constatent et le rythme adopté pour procéder à ces enregistrements


comptables. Enfin, ces travaux s’inscrivent dans des réflexions menées actuel-
lement par les normalisateurs sur la pertinence et poursuite ou non des tests
de dépréciation du goodwill.

Dans une première partie, nous présentons les questionnements et enjeux


associés à la comptabilisation du goodwill à l’inventaire. Notre méthode de
mesure de la qualité de communication sur le goodwill est expliquée dans une
deuxième partie. Enfin, dans une dernière partie, nous étudions l’influence des
pratiques de dépréciation adoptées par les entreprises en matière de goodwill
sur leur communication financière.

1. Les enjeux et pratiques en matière de comptabilisation


du goodwill et de communication sur les tests de
dépréciation

Notre étude se concentre sur les goodwill acquis (et non ceux générés en in-
terne) et donc reconnus en tant qu’actifs. Pour ces actifs particuliers, se pose
la question de leur suivi à l’inventaire. L’IFRS 3 et l’IAS 36 exigent que les
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sociétés réalisent au minimum une fois par exercice un test de dépréciation
de leur goodwill et qu’elles communiquent les informations relatives à ce test.
Une perte de valeur est comptabilisée si la valeur comptable du goodwill est
supérieure à la valeur recouvrable soit la valeur la plus élevée de sa valeur
d’utilité et de sa juste valeur diminuée des frais de vente. L’information sur la
perte de valeur du goodwill est essentielle car elle permet d’apprécier si les
espérances de création de valeur associées aux acquisitions antérieures sont
toujours justifiées, compte tenu des perspectives économiques des entreprises.
Cependant, la revue post-application (PIR) d’IFRS 3, achevée le 17 juin 2015,
indique que producteurs, auditeurs et utilisateurs de l’information financière
estiment que le test de dépréciation est complexe, chronophage et cher, et qu’il
induit des estimations significatives lors de la détermination des hypothèses
utilisées dans le calcul de la valeur d’utilité et lors de l’affectation du goodwill
aux unités génératrices de trésorerie (UGT). De plus, certains préparateurs
expriment leurs préoccupations quant aux efforts nécessaires et aux coûts
occasionnés pour se conformer à IFRS 3. Ils estiment que ces coûts peuvent,
du moins dans certains cas, excéder les avantages retirés par les investisseurs.
L’IASB prévoit alors de réexaminer l’efficacité et la complexité du test de dé-
préciation du goodwill.

Le goodwill est un actif critique et complexe à analyser, et dont l’évaluation,


particulièrement sensible en période de crise, permet des choix discrétionnaires
sur les variables mobilisées lors des tests de dépréciation (Jahmani et al., 2010 ;
Hamberg, Paananen et Novak, 2011 ; Hamberg et Beisland, 2014 ; Avallone et
Quagi, 2015 ; Giner and Pardo, 2015). Ces choix peuvent être orientés pour :

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N°92 - Mars 2017

• constituer des réserves : l’entreprise conserve la valeur initiale du


goodwill ; elle retarde ou ne fait pas les dépréciations nécessaires ;

• nettoyer les comptes, notamment après une erreur stratégique ou


après un changement de management ;

• lisser l’impact sur le résultat des dépréciations en étalant dans le temps


les dotations pour dépréciation.

Pour certaines entreprises, ces différences ne sont pas forcément exclusives


(Zucca et Campbell, 1992 ; Van de Poel et al., 2008). Les études de Zucca et
Campbell (1992), Francis et al. (1996), Rees et al. (1996), Massoud et Raiborn
(2003), Riedl (2004), Van de Poel, Maijoor et Vanstrealen (2009) indiquent
notamment que les sociétés avec des résultats élevés ou au contraire faibles
sont susceptibles d’adopter une politique comptable en matière de goodwill
conduisant soit à lisser les dépréciations (income smoothing) soit à enregistrer
une dépréciation importante afin d’éliminer pour tout ou partie le goodwill
(big bath accounting). Si les résultats sont faibles, une politique de nettoyage
des comptes par une dépréciation du goodwill permet de signaler que les mau-
vaises nouvelles sont passées et de ne pas grever les résultats futurs (Zucca
et Campbell, 1992 ; Alciatore et al., 1998). Le changement de CEO peut aussi
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inciter à constater une forte dépréciation du goodwill afin de l’inscrire dans
les résultats de l’exercice de la prise de fonction et pour ne pas sanctionner les
résultats pendant les exercices suivants. Le lissage du résultat, peut, à l’inverse
être recherché quand les sociétés affichent des résultats élevés. La constatation
de dépréciation du goodwill permet alors de réduire le résultat et de se rap-
procher davantage du résultat attendu. Cependant, des travaux académiques
mettent en évidence une réaction négative du marché suite à l’annonce d’une
dépréciation du goodwill (Hirschey et Richardson, 2002 ; Bens et Heltzer, 2005 ;
Li et al., 2005 ; Feuilloley et Sentis, 2007 ; Lapointe-Antunes et al., 2009). Cette
dépréciation traduit une mauvaise acquisition passée ou une acquisition à un
prix trop élevé. En outre, Rees et al. (1996), Li et al. (2005), Bens et al. (2007)
montrent que la constatation de dépréciation vise à offrir un véritable signal
sur la perte de valeur des actifs et sur les perspectives de rentabilité de leur
entreprise. Les entreprises peuvent alors être tentées de diluer cette mauvaise
nouvelle en étalant la dépréciation dans le temps ou en la reportant à plus tard.

Il convient donc que les utilisateurs des états financiers puissent disposer
d’informations permettant d’apprécier le bien-fondé de la valeur du goodwill
publiée au bilan suite au test de dépréciation. Plus précisément, les notes doivent
informer les utilisateurs de l’information financière sur :

• l’allocation du goodwill aux Unités Génératrices de Trésorerie,

• les variables permettant de déterminer la valeur recouvrable du


goodwill,

• la sensibilité de la valeur recouvrable aux variations de ces variables.

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Enjeux et pratiques de l’IFRS 3 et IAS 36 - Etude de la
communication financière du goodwill des sociétés françaises : impact
des politiques de dépréciation

L’AMF rappelle pour sa part (recommandation 2015) que « les sociétés doivent
présenter en annexes les jugements exercés et les hypothèses clés utilisées, ainsi
que les analyses de sensibilité, lorsque leurs effets sur les comptes sont significa-
tifs sur la période (par exemple, des dépréciations d’actifs…) ». En outre, selon
l’AMF, les entreprises doivent donner des informations plus détaillées lorsque
les conclusions des tests de dépréciation effectués présentent une faible marge
de sécurité ou si l’entreprise a récemment comptabilisé des dépréciations du
goodwill. Elles doivent communiquer des éléments sur les jugements clés en
publiant une note suffisamment spécifique et détaillée les expliquant. Knauer
et Wöhrmann (2016), en examinant dans le contexte américain les réactions
du marché aux annonces de perte de valeur du goodwill, montrent que ces
réactions dépendent de la qualité des explications que fournissent les sociétés
sur les raisons justifiant ces dépréciations. Les résultats de Baboukardos et
Rimmel (2014) suggèrent que les informations relatives aux dépréciations du
goodwill sont jugées d’autant plus pertinentes que les entreprises fournissent
dans les notes des éléments conformes aux exigences de l’IAS 36. De même,
Paugam et Ramond (2015) montrent que les entreprises divulguant davantage
d’informations sur leurs tests de dépréciation bénéficient d’une plus grande
confiance de leurs investisseurs. Ceci se traduit par un coût du capital plus
faible. Or, il semblerait que globalement la communication de la plupart des
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sociétés en la matière ne soit pas satisfaisante. Par exemple, au niveau européen,
Amiraslani et al. (2013) montrent qu’en moyenne les entreprises semblent se
conformer à 82 % des exigences de l’IAS 36 quant aux informations à fournir
dans les notes sur les tests de dépréciations du goodwill. Cependant, ils sou-
lignent que pour l’essentiel les informations fournies sont très générales et
relèvent d’une communication creuse ne permettant pas de juger réellement
la mise en œuvre des différents tests. De même, dans le contexte français, Disle
et Janin (2015) montrent que si la communication financière des entreprises
répond globalement aux exigences de l’IAS 36, il apparaît que les entreprises
sont bien moins enclines à fournir de l’information dès lors qu’il s’agit d’en
augmenter la substance en la détaillant par Unité Génératrice de Trésorerie
(UGT) ou en la chiffrant, alors même que ce niveau de détail est explicitement
demandé dans les IFRS.

Nous proposons dans cet article, d’une part, d’examiner les pratiques comptables
des sociétés du SBF 120 en matière de goodwill et, d’autre part, de vérifier dans
quelle mesure ces pratiques influencent leur communication financière. Pour
cela, nous considérons des informations détaillées, collectées dans les notes
sur le goodwill des documents de référence de 89 sociétés du SBF 120. Ces
informations, sur la façon dont ces sociétés explicitent leur méthode d’éva-
luation du goodwill, sont collectées sur une période de 5 années s’étendant de
2009 à 2013, soit au cœur de la crise économique. L’avantage de bénéficier
d’informations sur une période relativement longue est que nous pouvons ca-
ractériser différentes pratiques de dépréciation des goodwill. Nous distinguons
notamment la communication financière des sociétés qui, confrontées à une
problématique de surévaluation de leur goodwill, le déprécient avec régularité,

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étalant ce faisant l’impact de la perte de valeur sur plusieurs années, de celles


qui, au contraire, constatent une dépréciation brutale de leur actif en une ou
deux années.

2. L’évolution de la qualité de l’information publiée sur le


goodwill sur la période 2009-2013

Pour mesurer l’effort global de communication sur le goodwill, nous avons


déterminé 18 items sur lesquels l’utilisateur des états financiers est en droit
d’attendre une information conforme aux exigences de l’IAS 36 mais aussi
aux recommandations des régulateurs3. En effet, du fait d’enjeux importants
relatifs au goodwill durant la période étudiée, les régulateurs des marchés
financiers et autres organismes normalisateurs ont multiplié les études sur la
communication financière relative au goodwill. Les recommandations émises
par la doctrine permettent d’apporter des précisions ou explications aux in-
formations requises par l’IAS 36 ou de compléter la communication financière
en matière de goodwill4. Le Tableau 2 présente les items retenus ainsi que les
pourcentages d’entreprises de notre échantillon ayant fourni l’information
attendue sur ces items pour les années 2009 à 20135.
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Ces items ont été définis à partir d’un échantillon de 89 sociétés non financières
issues du SBF 120. Nous n’avons retenu pour notre étude que les sociétés
affichant un goodwill significatif (supérieur à 5 % de leurs capitaux propres
au moins 3 années sur 5 entre 2009 et 20136) et appliquant la méthode du
discounted cash-flows pour calculer la valeur recouvrable des goodwill. Pour
nombre d’entre elles, le goodwill présente un risque important de surévalua-
tion de leur patrimoine. Chaque année, pour un quart des sociétés le goodwill
représente plus de 30 % de leur actif net et plus de 87 % de leurs capitaux
propres (Tableau 1). Il est donc clair qu’étant un élément important de la valeur
patrimoniale de ce type d’entreprise françaises, il convient pour les utilisateurs

3 Ont été considérés l’IAS 36, IAS 1, IFRS 3, les recommandations AMF : arrêtés
des comptes de 2006 à 2016, l’ESMA Report- European enforcers review of impairment of good-
will - and other intangible assets in the IFRS financial statements, January 2013| ESMA/2013/2
et l’étude de l’Organismo Italiano di Contabilità (Italian Standard Setter – OIC), Accounting
Standard Board of Japan (ASBJ), European Financial Reporting Advisory Group (EFRAG), Juil-
let 2014 – Should goodwill still not be amortised ? Accounting and disclosure for goodwill.
4 Pour une présentation plus détaillée de la construction de l’indice, voir Disle et
Janin (2015).
5 Les informations nécessaires à l’analyse des 18 items ont été collectées dans les
notes des documents de référence par deux chercheurs différents, leurs résultats ont ensuite
été rapprochés. Les divergences éventuelles ont de nouveau été étudiées par le binôme de
chercheurs (Krippendorff, 2013).
6 Le rapport goodwill net sur capitaux propres peut descendre en-dessous de 5 %
l’année d’une forte dépréciation, puis augmenter à nouveau suite par exemple à de nouvelles
acquisitions génératrices de nouveaux goodwill.

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communication financière du goodwill des sociétés françaises : impact
des politiques de dépréciation

des états financiers de pouvoir disposer d’informations permettant d’apprécier


la légitimité de la valeur du goodwill.

Tableau 1 - Goodwill des sociétés industrielles et commerciales


du SBF 120
Goodwill net Goodwill net Goodwill net Goodwill net Goodwill net
/Total actif /Total actif /Total actif /Total actif /Total actif
net 2009 net 2010 net 2011 net 2012 net 2013
Q1 0,117 0,115 0,120 0,117 0,117
Médiane 0,194 0,190 0,184 0,187 0,178
Q3 0,307 0,320 0,314 0,311 0,303
Moyenne 0,211 0,210 0,208 0,211 0,204
Minimum 0,006 0,005 0,016 0,009 0,000
Maximum 0,574 0,533 0,502 0,611 0,585
Goodwill Goodwill Goodwill Goodwill Goodwill
net/Capitaux net/Capitaux net/Capitaux net/Capitaux net/Capitaux
propres propres propres propres propres
2009 2010 2011 2012 2013
Q1 0,350 0,298 0,308 0,332 0,312
Médiane 0,615 0,594 0,583 0,539 0,524
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Q3 0,962 0,955 0,926 0,948 0,873
Moyenne 0,717 0,647 0,645 0,659 0,619
Minimum 0,016 0,011 0,051 0,015 0,000
Maximum 4,048 1,712 1,690 1,971 1,990

Sur les cinq années de l’étude, 9 des 18 items relatifs à l’effort de communication
des sociétés sur la valeur de leurs goodwill apparaissent peu discriminants dans
la mesure où près ou plus de 80 % des sociétés ont fourni l’information attendue
(Tableau 2). Entre 2009 et 2013, par exemple, 96,7 % à 100 % (84,3 % à 94,4 %)
des sociétés ont communiqué sur le taux d’actualisation (taux de croissance
à l’infini), mais seulement 59,6 % à 76,4 % (40,5 % à 53,9 %) ont fourni une
information différenciée par UGT. Nous pouvons aussi noter que quasiment tous
les items présentent des pourcentages stables ou à la hausse d’une année sur
l’autre, plus particulièrement en ce qui concerne l’information sur le chiffrage
des hypothèses clés (item N° 6, +10,11% entre 2009 et 2013), l’information sur
les taux d’actualisation différenciée par UGT (item N°8, +16,85 % entre 2009
et 2013), l’information sur le chiffrage des tests pour les taux de croissance
et pour les hypothèses clés (item N° 17, +25,84 % entre 2009 et 2013 ; item
N°18, +38,83 %). En résumé, à l’instar d’études précédentes (Camodeca et al.,
2013 ; Guthrie et Pang, 2013 ; ESMA, 2013), ces résultats témoignent d’une
amélioration significative du reporting sur le goodwill de 2009 à 2013, avec
des pourcentages très élevés pour de nombreuses informations requises (sou-
vent supérieurs à 80 %). Nous constatons cependant que les items demeurent
discriminants dès lors que l’information demandée doit être différenciée par

159
N°92 - Mars 2017

UGT ou qu’un chiffrage est souhaité (hypothèses clés, primes de risque pour
les taux d’actualisation).

Pour mesurer l’effort global de communication, nous n’avons donc retenu que
les 9 items réellement discriminants, dans la mesure où ils présentent sur la
période d’étude des fréquences inférieures à 80 % (lignes en gras dans le
Tableau 2). Pour chaque item, une information est codée 1 si elle a été fournie
par la société, 0 sinon7. Le score maximal de l’indice est donc de 9. Avec une
moyenne et une médiane, certes en progression mais demeurant inférieures à
4,5 sur les cinq années, le niveau de l’indice suggère bien les lacunes de com-
munication des sociétés du SBF 120 dès lors qu’il s’agit de gagner en précision
chiffrée ou en information détaillée par UGT. Avec une moyenne de 2,79 en
2009 et de 4,49 en 2013, on constate cependant une amélioration significative
sur la période (Tableau 3).

Tableau 2 - Les informations publiées sur le calcul et la


sensibilité de la valeur d’utilité du goodwill entre 2009 et 2013
% % % % %
N° Items Source
2009 2010 2011 2012 2013
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Les UGT sont clairement
1 IFRS 77,53 % 96,63 % 97,75 % 100,00 % 98,88 %
identifiés

L’intégralité du GW est répartie


2 IFRS 77,53 % 85,39 % 84,27 % 86,52 % 86,52 %
sur les UGT

L’information sur la période


3 IFRS 88,76 % 91,01 % 91,01 % 93,26 % 91,01 %
projection est fournie

L’information sur la période


IFRS
4 projection est différenciée 4,49 % 15,73 % 14,61 % 19,10 % 19,10 %
+ Doctrine
par UGT

L’entreprise communique sur


IFRS
5 la nature de ses hypothèses 48,31 % 48,31 % 50,56 % 50,56 % 52,81 %
+ Doctrine
clés

Les hypothèses clés communi- IFRS


6 8,99 % 12,36 % 12,36 % 19,10 % 19,10 %
quées sont chiffrées + Doctrine

L’information sur les taux d’ac- IFRS


7 98,88 % 96,63 % 100,00 % 100,00 % 100,00 %
tualisation est fournie + Doctrine

L’information sur les taux


IFRS
8 d’actualisation est différenciée 59,55 % 67,42 % 76,40 % 76,40 % 76,40 %
+ Doctrine
par UGT

7 Pour réduire le degré de subjectivité dans le calcul de l’indice, chaque item se voit
affecter le même poids (Tsalavoutas, Evans et Smith, 2010).

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Enjeux et pratiques de l’IFRS 3 et IAS 36 - Etude de la
communication financière du goodwill des sociétés françaises : impact
des politiques de dépréciation

% % % % %
N° Items Source
2009 2010 2011 2012 2013

La méthode de calcul des taux


9 IFRS 75,28 % 77,53 % 76,40 % 82,02 % 79,78 %
d’actualisation est expliquée

L’entreprise communique de
10 l’information chiffrée sur les IFRS 13,48 % 14,61 % 15,73 % 15,73 % 16,85 %
primes de risque

L’information sur le taux de


11 IFRS 84,27 % 89,89 % 92,13 % 93,26 % 94,38 %
croissance à l’infini est fournie

L’information sur le taux de


12 croissance à l’infini est diffé- IFRS 40,45 % 50,56 % 53,93 % 53,93 % 53,93 %
renciée par UGT

L’entreprise communique une


IFRS
13 information générale sur la 86,52 % 94,38 % 95,51 % 97,75 % 97,75 %
+ Doctrine
conduite de tests de sensibilité

L’information sur la conduite


14 de tests de sensibilité est IFRS 33,71 % 40,45 % 47,19 % 51,69 % 51,69 %
différenciée par UGT

Les variables testées sont IFRS


15 77,53 % 92,13 % 94,38 % 92,13 % 95,51 %
précisées + Doctrine
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Les tests sur le taux d’actualisa-
16 Doctrine 74,16 % 84,27 % 84,27 % 91,01 % 95,51 %
tion sont chiffrés

Les tests sur le taux de crois-


17 Doctrine 50,56 % 53,93 % 65,17 % 74,16 % 76,40 %
sance sont chiffrés

Les tests sur les hypothèses


18 Doctrine 25,84 % 32,58 % 49,44 % 60,67 % 60,67 %
clés sont chiffrés

Tableau 3 - L’évolution de l’indice 9 de 2009 à 2013

2009 2010 2011 2012 2013

Moyenne 2,79 3,35 3,85 4,21 4,49

Médiane 3,00 3,00 4,00 4,00 4,00

Minimum 0,00 0,00 0,00 1,00 0,00

Maximum 7,00 8,00 8,00 9,00 8,00

161
N°92 - Mars 2017

3. La politique comptable des entreprises en matière de


dépréciations et son impact sur l’information publiée

Alors même que le nombre de dépréciations diminue chaque année entre 2009
et 2013, le montant cumulé de dépréciation augmente très significativement à
partir de 2011 et atteint plus de 10 milliards d’euros en 2012 et 2013 (Tableau
4). Lorsque ces montants de dépréciations cumulés sont exprimés en pourcen-
tage du cumul de goodwill N-1, l’année 2011, avec un pourcentage supérieur à
2 % puis en forte hausse continue, apparaît bien marquer une rupture dans la
pratique de dépréciations du goodwill des sociétés. Avec un pourcentage près de
1,5 % puis ensuite en forte hausse continue, la même tendance est observée sur
la base du cumul des capitaux propres N-1. Cependant, ces chiffres s’expliquent
par quelques sociétés ayant enregistré des dépréciations particulièrement
importantes : en 2011, la dépréciation de goodwill enregistrée par Carrefour
représente près de 35 % du cumul annuel, en 2012 celle comptabilisée par
Arcelor Mittal représente près de 43 % du cumul annuel, en 2013 celle inscrite
par GDF Suez représente plus de 44 % du cumul annuel. Plus globalement à
partir de 2011, 10 % des entreprises de notre échantillon génèrent à elles
seules plus de 90 % du cumul annuel des dépréciations de goodwill.
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Tableau 4 - L’évolution des dépréciations du goodwill de 2009 à
2013

2009 2010 2011 2012 2013 Cumul

Nombre de dépréciations 50 45 43 40 38 216


enregistrées

Montants de dépréciations 3 678 2 622 5 590 10 076 12 995 34 961


cumulés (millions d’euros)
Montants de dépréciations
cumulés (en % du cumul de 1,59% 1,19% 2,15% 4,25% 6,65% -
goodwill N-1)
Montants de dépréciations
cumulés (en % du cumul de 1,12% 0,71% 1,47% 2,54% 4,05% -
capitaux propres N-1)
Dépréciation moyenne (mil-
74 58 130 252 342 162
lions d’euros)
Dépréciation Max (millions
615 584 1 942 4 308 5 775 6 085
d’euros)
Dépréciation max (% du
16,72 % 22,27 % 34,74 % 42,75 % 44,44 % 17,41 %
cumul annuel)
Part du cumul de dépré-
ciations enregistrées par le
81,49 % 82,45 % 91,93 % 90,70 % 93,93 %
décile 10 des sociétés dépré-
ciant le plus

162
Enjeux et pratiques de l’IFRS 3 et IAS 36 - Etude de la
communication financière du goodwill des sociétés françaises : impact
des politiques de dépréciation

Concernant la fréquence des dépréciations (Tableau 5), il apparaît que seules


15 sociétés sur 89 enregistrent une dépréciation chaque année entre 2009
et 2013, mais à elles seules elles cumulent 63 % du montant total des cu-
muls de dépréciations enregistrées. De même, les sociétés ayant enregistré
au moins 4 dépréciations du goodwill en 5 ans cumulent près de trois quarts
des dépréciations enregistrées sur la période. Il est clair que ces sociétés qui
présentent de forts cumuls de dépréciations et/ou comptabilisent fréquem-
ment des dépréciations ont des enjeux de communication spécifiques quant
à la pertinence des méthodes d’évaluation de goodwill qu’elles utilisent et qui
les amènent à déprécier.

Tableau 5 - La répartition de l’échantillon en fonction du


nombre de dépréciations enregistrées sur la période 2009-2013
Nombre de dépréciations enregistrées 0 1 2 3 4 5
Nombre d’entreprises 16 15 17 12 14 15
Part des dépréciations cumulées sur la
0% 1% 10 % 15 % 11 % 63 %
période 2009-2013 (%)

Pour affiner notre étude et analyser si la qualité de la communication financière


des sociétés sur leur goodwill dépend de la fréquence de leurs dépréciations,
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nous segmentons notre échantillon en trois sous-groupes selon que les socié-
tés déprécient leur goodwill peu fréquemment (0 ou 1 dépréciation en 5 ans,
groupe A) ou très fréquemment (au moins 4 dépréciations en 5 ans, groupe C) ;
le groupe B (2 ou 3 dépréciations en 5 ans) étant le groupe intermédiaire. Le
tableau 6 reporte pour chaque sous-groupe la valeur de l’indice 9 présenté en
section 2 ainsi que la moyenne du cumul des dépréciations enregistrées sur la
période exprimé en pourcentage des capitaux propres moyens de la période.
Quelle que soit la fréquence des dépréciations, les trois groupes de sociétés ont
leur indice 9 qui augmente chaque année, traduisant en cela une amélioration de
leur communication financière sur les pertes de valeur du goodwill. Cependant,
seules les sociétés du groupe C (les sociétés ayant le plus fréquemment déprécié
leur goodwill) affichent une valeur d’indice 9 supérieure à la moyenne (4,5),
mais seulement à partir de l’année 2011. Sur la période 2009-2013, l’écart
d’indice entre les sociétés du groupe C et les sociétés du groupe A est compris
entre 0,83 et 1,10. Mais ces écarts d’indice ne sont statistiquement significatifs
à des seuils inférieurs ou égaux à 5 % qu’à partir de l’année 2011. Les écarts
d’indice 9 sont également statistiquement très significatifs à partir de 2011
quand on compare les sociétés des groupes C et B. Par contre, les écarts d’indice
9 ne sont jamais statistiquement significatifs quand on compare les sociétés des
groupes A et B. Autrement dit, si la fréquence des dépréciations enregistrées
sur la période 2009-2013 influence bien la communication des sociétés sur
leur méthode d’évaluation du goodwill, ce sont les sociétés qui enregistrent au
moins 4 dépréciations en 5 ans qui se différencient véritablement en la matière.
De plus, ce n’est qu’à partir de 2011 que ces sociétés semblent véritablement
se démarquer. Or c’est à partir de cette même année que des montants très

163
N°92 - Mars 2017

significatifs de dépréciations sont enregistrés suite aux difficultés économiques


rencontrées par certaines entreprises dès le début de la crise en 2008 (voir le
Tableau 4). C’est également en 2011, donc au cœur de la crise économique, que
constatant dans les documents de référence de nombreuses insuffisances infor-
mationnelles sur les valorisations d’actif et leurs dépréciations, l’AMF a publié
sa première recommandation, soulignant notamment, et en visant en particulier
l’information publiée sur le goodwill, que « dans un contexte de marché difficile,
caractérisé, actuellement, par une perte de confiance, une forte volatilité et des
tensions sur la liquidité de certaines sociétés, il apparaît indispensable de veiller
à la qualité et à la clarté des informations et des évaluations qui seront fournies
et utilisées dans les prochains états financiers afin de répondre aux attentes des
utilisateurs des comptes ». In fine, l’année 2011 semble donc vraiment marquer
une rupture (une progression) dans la communication financière des sociétés
ayant fréquemment déprécié leur goodwill.

Tableau 6 - Evolution de l’indice 9 sur la période 2009-2013 en


fonction de la fréquence des dépréciations
Moyenne t de student
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A. 0 ou 1 B. 2 ou 3 C. 4 ou 5
Moyennes dépréciation dépréciations dépréciations C. vs A. C. vs B. A. vs B.
N = 31 N = 29 N= 29

Dépréciations
cumulées en 5 3,48%2 5,14% 8,75% 3,276*** 1,528* -1,748**
ans1

INDICE 9 2009 2,55 2,69 3,14 1,330 * 0,923 -0,290

INDICE 9 2010 3,23 3,03 3,79 1,276 1,659 0,389

INDICE 9 2011 3,48 3,52 4,59 2,614 *** 2,281 ** -0,067

INDICE 9 2012 3,97 3,90 4,79 1,988 ** 2,133 ** 0,157

INDICE 9 2013 4,29 4,00 5,21 2,070 ** 2,889 *** 0,642

1 En pourcentage des capitaux propres moyens de la période.


2 La moyenne a été calculée en ne prenant en compte que les sociétés ayant enregistré 1 dépréciation.
*, ** et *** désignent une probabilité critique unilatérale inférieure à 10 %, 5 % et 1 % respectivement
pour les t de student des comparaisons de moyenne (corrigé pour l ’ hétérogénéité de la variance le cas
échéant).

Si on s’intéresse maintenant aux cumuls de dépréciations du goodwill enregis-


trés entre 2009 et 2013, les sociétés du groupe C enregistrent en moyenne des
pertes de valeur du goodwill représentant 8,75 % de leurs capitaux propres
moyens de la période contre 3,48 % en moyenne pour les sociétés du groupe
A. Or, pour les sociétés du groupe A, cette statistique est, par construction,
calculée sur la base d’une seule dépréciation. Certaines sociétés du groupe A
déprécient donc en une seule année une part très significative de leur goodwill.
Ces sociétés qui présentent de forts cumuls de dépréciations ont des enjeux de

164
Enjeux et pratiques de l’IFRS 3 et IAS 36 - Etude de la
communication financière du goodwill des sociétés françaises : impact
des politiques de dépréciation

communication spécifiques. Elles ont intérêt à communiquer de façon détail-


lée sur les tests de dépréciations du goodwill qu’elles mettent en œuvre, afin
de rassurer les investisseurs sur le bien fondé de leur méthode. Le Tableau 7
présente pour les 73 sociétés ayant déprécié au moins une fois leur goodwill
entre 2009 et 2013 la fréquence de leurs dépréciations en fonction des déciles
(D) des cumuls de dépréciation enregistrées sur cette période.

Tableau 7 - La répartition des sociétés ayant déprécié au moins


une fois leur goodwill sur la période 2009-2013, en fonction de
la fréquence des dépréciations et du cumul de dépréciations
enregistrées
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a En pourcentage des capitaux propres moyens de la période.
b Ces 18 sociétés ont un indice 9 moyen en augmentation chaque année sur la période 2009-2013,
avec un plus bas à 3,39 et un plus haut en fin de période à 5,72. Ces indices moyens sont chaque
année plus élevés que l ’ indice moyen des 55 autres sociétés composant l ’ échantillon et ces écarts sont
chaque année statistiquement significatifs au seuil minimum de 1 % à partir de 2010 (5 % en 2009).

Pour les vingt-neuf sociétés présentant les cumuls de dépréciations les plus
importants en pourcentage de leurs capitaux propres moyens (tranche D7-
D10), la moyenne de ce cumul est de 14,17 %. La majorité d’entre-elles (18
sur 29) comptabilise ces pertes de valeur en 4 ou 5 dépréciations. Ces dix-huit
sociétés ont un indice 9 moyen supérieur chaque année à celui des 55 autres
sociétés composant l’échantillon et qui augmente chaque année. Ces écarts sont
tous statistiquement significatifs au seuil minimum de 1 % à partir de 2010,
contre 5 % en 2009 (voir la note b du Tableau 7). Les sociétés qui ont beaucoup
déprécié leur goodwill et de façon régulière sur la période soignent donc plus
particulièrement leur communication financière en matière de goodwill. Parmi
les vingt-neuf sociétés ayant fortement déprécié leur goodwill (tranche D7-
D10), six le font de façon plutôt brutale (1 ou 2 dépréciations sur la période),
ce qui pour le moins nécessite des explications en annexe des comptes pour
légitimer leurs décisions. Or, vu le faible nombre de sociétés concernées, il ne
nous est pas possible de réaliser un test statistique pour apprécier la qualité
de leur communication en la matière. Aussi proposons-nous de les caractériser
en détails dans le Tableau 8 en fonction de leurs indices 9 et des montants de
dépréciations qu’elles ont enregistrés sur la période 2009-2013.

165
N°92 - Mars 2017

Avec des pourcentages de dépréciations en fonction du goodwill N-1 proches


ou égaux à 100 %, deux sociétés ont déprécié la totalité ou la quasi-totalité
de l’actif (Société 2 et 4). Pour les quatre autres sociétés, les dépréciations
cumulées représentent près ou plus de 25 % du goodwill N-1. Au minimum,
les dépréciations cumulées représentent 4,13 % des capitaux propres N-1
(Société 1) et pour quatre autres sociétés plus de 10 %, voire près de 30 % des
capitaux propres N-1 (Société 2, 3, 5 et 6). Pour ces six sociétés, il est troublant
de constater qu’elles font disparaître en seulement une ou deux dépréciations
une part conséquente de leur goodwill. Cinq d’entre-elles enregistrent ces dé-
préciations en fin de période (années 2012 et/ou 2013), dont 3 sur la base
de deux dépréciations consécutives (Société 1, 2 et 3). Or, aucune de ces trois
sociétés n’affiche une augmentation de l’indice en 2012 et 2013 ; la société 3
augmente cependant son indice en 2011. Sur les deux sociétés (Société 4 et
5) ayant enregistré une unique dépréciation en 2013, seule l’indice de la pre-
mière augmente mais seulement d’un point. Au demeurant, en 2013, aucune
de ces six sociétés ayant brutalement déprécié leur goodwill n’affiche un indice
supérieur à 5. En cela, elles communiquent toutes de façon moins détaillée
que la moyenne des dix-huit sociétés à forts cumuls et hautes fréquences de
dépréciation qui elles affichent un indice 9 moyen de 5,72 (voir la note b du
tableau 7). Deux de ces six sociétés ayant enregistré brutalement de très fortes
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dépréciations continuent même à afficher un indice de qualité de leur commu-
nication financière dramatiquement bas, soit un indice de 1 pour la société 1
et de 2 pour la société 2.

Tableau 8 - L’évolution de l’indice 9 de 2009 à 2013 et les


dépréciations enregistrées pour les 6 sociétés ayant enregistré
brutalement (en 2 années maximum) des dépréciations de
goodwill importantesa
Société 1 Société 2 Société 3 Société 4 Société 5 Société 6
INDICE 9 2009 1 3 1 2 5 (218) 3 (122)
INDICE 9 2010 0 3 1 1 5 3
INDICE 9 2011 1 4 4 1 5 4
INDICE 9 2012 1 (173) 2 (869) 6 (522) 3 4 5
INDICE 9 2013 1 (77) 2 (27) 5 (568) 4 (31) 4 (640) 5
DP CUM /
4,13 % 10,17 % 28,28 % 7,93 % 14,28 % 29,08 %
CP N-1b
DP CUM /
58,68 % 92,28 % 24,83 % 100,00 % 26,50 % 25,96 %
GW N-1c

a Entre parenthèses le montant des dépréciations annuelles de goodwill en millions d ’euros.


b DP CUM / CP N-1 = les dépréciations cumulées sur la période divisées par les capitaux propres du
début de période de la première dépréciation. Pour la société 5, seule la dépréciation 2013 a été prise
en compte et les capitaux propres retenus sont ceux de fin 2012.
c DP CUM / GW N-1 = les dépréciations cumulées sur la période divisées par le goodwill du début de

166
Enjeux et pratiques de l’IFRS 3 et IAS 36 - Etude de la
communication financière du goodwill des sociétés françaises : impact
des politiques de dépréciation

période de la première dépréciation. Pour la société 5, seule la dépréciation 2013 a été prise en compte
et le goodwill retenu est celui de fin 2012.

Selon certaines études (cf. supra), la comptabilisation de la dépréciation peut-


être guidée soit par des comportements opportunistes soit par le souhait de
fournir une information privée pertinente. De fait, la communauté financière
est légitime à attendre d’autant plus d’informations relatives à ces tests com-
plexes et délicats que les motivations de comptabilisation ne sont pas forcément
claires. Or, selon les résultats de notre étude, les entreprises pour lesquelles
nous avons constaté un étalement de la perte de valeur du goodwill dans le
temps (entreprise avec un cumul et une fréquence de dépréciations élevés),
s’illustrent par une communication sur les tests de dépréciation du goodwill de
meilleure qualité. Le reporting de ces entreprises permettrait alors de rassurer
les utilisateurs de l’information financière sur le bien-fondé de la valorisation
de leur goodwill. Néanmoins, lorsque les coûts de communications sont élevés
et que les entreprises détiennent des informations pertinentes, ces dernières
ne les communiquent pas toujours de façon complète (Grossman et Hart,
1980). En outre, Hamberg et al. (2011) suggèrent que les entreprises usant
de choix discrétionnaires dans la réalisation des tests de dépréciation ont une
communication généralement peu informative pour les investisseurs. Dans le
même ordre d’idée, les résultats de notre étude suggèrent que les entreprises
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enregistrant des dépréciations importantes concentrées sur seulement un ou
deux exercices de la période d’étude affichent des indices de qualité de leur
reporting significativement faibles. C’est ainsi que, de façon surprenante, ce
type d’entreprises ne prendrait pas la peine de divulguer des informations
complètes et détaillées sur les raisons de ces dépréciations, malgré les inter-
rogations légitimes sur les causes de ces pertes de valeur et les impacts et
enjeux de celles-ci.

Conclusion

Du fait de son poids significatif dans les bilans, de la subjectivité et de la technicité


des règles comptables relatives à son évaluation, le goodwill demeure un actif
particulièrement critique, nécessitant une communication appropriée de la part
des sociétés concernant les méthodes qu’elles mettent en œuvre pour mener
leurs tests de dépréciation. À l’heure où l’IASB et le FASB travaillent de concert
sur les modalités et l’efficacité du test de dépréciation, nous avons examiné
dans cet article si les pratiques de dépréciations des sociétés influencent leur
communication. Sur la base d’un indice construit à partir de 9 items collectés
dans les notes des documents de référence sur les tests de dépréciation et
reflétant l’effort de communication détaillé par UGT ou chiffrée, nos résultats
confirment que les sociétés semblent globalement peu disposées à fournir une
information substantielle aux utilisateurs des états financiers. Cependant, il
apparaît que parmi les sociétés qui ont beaucoup déprécié leur goodwill au cœur
de la crise économique (période 2009-2013), ce sont celles qui l’ont fait avec le
plus de régularité (au moins quatre dépréciations enregistrées en cinq ans) qui

167
N°92 - Mars 2017

ont le plus soigné leur communication financière. Autrement dit, les sociétés
qui in fine ont étalé l’impact dans leurs capitaux propres de la valeur perdue
par leur goodwill fournissent une information plus riche sur leurs méthodes
d’évaluation du goodwill, qui plus est lorsque les montants enregistrés sont
conséquents. Nous avons également mis en évidence que quelques sociétés
ayant brutalement déprécié leur goodwill pour des montants conséquents
n’ont pas pour autant soigné leur communication. Pour le moins, et même
si généralement les marchés ne sanctionnent pas les entreprises constatant
des dépréciations du goodwill car cette perte de valeur est déjà anticipée, il
conviendrait de percer à jour les motivations intrinsèques des sociétés qui,
malgré l’importance des montants enregistrées et la radicalité de leur pratique
comptable, ne prennent pas la peine de correctement communiquer sur leur
méthode d’évaluation.

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