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Fiscalité et responsabilité globale de l'entreprise

Jean-Luc Rossignol
Dans Management & Avenir 2010/3 (n° 33), pages 175 à 186
Éditions Management Prospective Editions
ISSN 1768-5958
DOI 10.3917/mav.033.0175
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Fiscalité et responsabilité globale de
l’entreprise

par Jean-Luc Rossignol58

Résumé
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Le rapport entre la fiscalité et la responsabilité globale de l’entreprise n’est pas
évident au premier abord. Le lien est pourtant réel, au regard notamment de
l’évolution de la fiscalité mais aussi de l’organisation de sa gestion. Emerge
là une nouvelle posture de l’administration fiscale comme acteur engagé de
cette responsabilité globale. Il pourrait en résulter la création d’un véritable
contrat fiscal dans le cadre d’une régulation fiscale renouvelée.

Abstract

The connection between taxation and the global responsibility of companies


is (a little bit) difficult to get to grips with. Nevertheless, the link is obvious,
particularly if we consider the tax system’s development but also the
organization of its management. A new position of the tax administration is
taking shape. Indeed, it is committing itself in this general responsibility. The
result could be the creation of a true taxation contract within the framework
of a renewed taxation regulation.

Le rapport entre la fiscalité, avec une dimension hautement technique et


un système déclaratif hautement complexe, et la responsabilité globale de
l’entreprise n’est pas évident au premier abord. Les deux termes « fiscalité »
et « responsabilité » ont davantage l’occasion de se rencontrer lorsqu’il s’agit
d’aborder la question délicate de la responsabilité fiscale, et d’ailleurs aussi
pénale, du dirigeant d’entreprise.

Le lien est pourtant évident, au regard notamment de l’évolution de la fiscalité


mais aussi de l’organisation de sa gestion tant du point de vue de l’administration
que de celui des entreprises. La fiscalité constitue un instrument de politique
économique pour l’Etat, qui en use et en abuse parfois d’une manière plus ou moins
opportune ; elle est parallèlement un instrument de la politique de l’entreprise,
qui a ses propres objectifs et sa propre rationalité, en introduisant des distorsions
dans les choix de gestion. Considérée il y a encore quelques années comme une
contrainte qu’il convenait de subir passivement, la fiscalité est devenue, sans
conteste, un paramètre nécessaire de la gestion de toute organisation. Les choix
retenus, dans le cadre de la recherche d’une optimisation légalement reconnue,

58. Jean-Luc Rossignol, Maître de Conférences HDR à l’Université de Franche-Comté, jean-luc.rossignol@univ-fcomte.fr

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posent le problème de ce qui peut être acceptable ; l’optimisation acceptable


est en soi une notion difficile à cerner : s’agit-il de morale ou bien de risque ?
Comme Taly (2009, p. 386) a eu l’occasion de l’écrire, « dans quel compartiment
de la gouvernance et des régulations faut-il placer la fiscalité : du côté de la
responsabilité sociale ou de la maîtrise des risques ? » Mais, ces deux faces ne
sont-elles pas aussi convergentes ? L’activité législative foisonnante, les prises
de position d’organisations internationales et la vision éthique de l’impôt par la
presse et la société civile semblent vouloir en outre conférer à la fiscalité à l’heure
actuelle un rôle qui va bien au-delà de la « simple » détermination d’une base
d’imposition, en interférant sur la gouvernance même des organisations. Emerge
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là, d’une certaine manière, une nouvelle approche reposant sur le constat de
changement de posture de l’administration fiscale, comme nouvel acteur engagé
de la responsabilité globale de l’entreprise.

1. Optimisation fiscale, maîtrise des risques et stratégie


d’entreprise

L’optimisation ne peut logiquement trouver sa place que subsidiairement par


rapport à la gestion du risque fiscal. Une entreprise ne peut en effet chercher à
optimiser la dimension fiscale de ses opérations sans maîtriser préalablement le
risque fiscal. Il est vain de rechercher des économies substantielles d’impôt sur
tel ou tel montage si, simultanément, des irrégularités importantes affectent le
traitement fiscal des opérations courantes de l’entreprise.

La notion de risque fiscal englobe en fait deux acceptions : la première, classique,


correspond au non-respect, volontaire ou non, des règles fiscales, alors que la
seconde, toute aussi problématique, se rapporte davantage à la méconnaissance
d’une disposition favorable qui peut générer un manque à gagner important.
Se conjugue ainsi un risque sanction à un risque perte d’opportunité. Le risque
fiscal trouve naturellement son origine dans la complexité des règles applicables
mais bien évidemment aussi dans la façon qu’a l’entreprise de les appréhender
dans le cadre sa politique fiscale (il est utile de préciser, à ce niveau, que, si la
complexité résulte de la volonté de prévoir toutes les situations possibles, elle peut
aussi contribuer à une sécurité juridique accrue qui permet de faire l’économie
de contentieux complexes). L’entreprise ne peut que déplorer le manque
fréquent de cohérence et de transparence de la réglementation applicable qui
s’agrège sans s’alléger, sans évaluation ou simulation préalable systématique,
parfois même sans conciliation, avec des interventions d’une inégale efficacité
du législateur, du pouvoir réglementaire et de la doctrine administrative, sans
oublier celles du juge de l’impôt. L’influence croissante des règles internationales,
notamment communautaires, complexifie nettement encore la situation d’un droit
perçu comme hermétique, sans véritable cadre conceptuel permettant à la fois
d’identifier des principes généraux et de limiter l’instabilité et l’inintelligibilité de la

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l’entreprise

norme (la création d’un cadre conceptuel fiscal serait, sans conteste, d’une utilité
certaine).

Le développement de l’entité, qu’il s’opère par le biais d’une stratégie interne ou


bien externe, est lui-même source de risques. Dans le cadre d’un développement
international, la question des prix de transferts constitue un enjeu fiscal de
toute première importance dont les implications sont tout à la fois stratégiques,
opérationnelles et organisationnelles. La gestion du risque fiscal est là d’autant
plus délicate que non seulement la réglementation s’est complexifiée mais,
simultanément, le dispositif de contrôle déployé par l’administration s’est
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considérablement renforcé. Ainsi, l’organisation de l’administration en fonction
même du risque contribue-t-elle à élever le niveau de risque. La mise en place
de nouvelles applications informatiques ainsi que la création de la direction des
grandes entreprises (DGE) et celle du service des impôts des entreprises (SIE)
s’inscrivent précisément dans cette perspective, même si elles visent, en premier
lieu, à améliorer la qualité du service rendu aux usagers et à promouvoir un
meilleur civisme fiscal.

Le risque fiscal est, en fait, un risque permanent et non simplement ponctuel,


même s’il est limité dans le temps du fait du délai de reprise. Il est surtout difficile
à cerner et délicat à évaluer. Le risque fiscal est difficile à cerner dans la mesure
où sa révélation résulte pour l’entreprise d’une procédure de contrôle fiscal qui
est, par nature, aléatoire. La probabilité du contrôle fiscal, révélateur du risque,
est inconnue et celle de détection de l’irrégularité au cours de la procédure de
contrôle fiscal l’est tout autant. Cette difficulté est également renforcée par le
fait que la notion même d’irrégularité, source de risque, est parfois délicate à
évaluer. Lorsque la règle fiscale se borne par exemple à énoncer un principe,
l’appréciation du comportement de l’entreprise face à l’application ou la mise en
œuvre de ce principe est souvent mal commode. Ces difficultés d’appréciation
se doublent généralement d’une difficulté d’évaluation et, sur ce point, la
situation ne se révèle pas plus simple pour savoir où se situe la norme, qui seule
permettra de quantifier le risque (Chadefaux et Rossignol, 2006, p. 1451). Si la
régularité fiscale, qui va de pair avec une gestion du risque fiscal, se présente à
l’évidence comme un pré-requis par rapport à l’élaboration d’une politique fiscale
de l’entreprise, il s’agit de manière toute aussi évidente d’un pré-requis qu’il n’est
pas nécessairement commode de maîtriser et de contrôler.

Cette prévention nécessite, en réalité, une évaluation globale du processus fiscal


afin d’optimiser le pilotage de l’organisation. L’organisation se doit de le réviser
régulièrement, pour s’adapter à un environnement réglementaire en évolution
constante, et par conséquent ses modes opératoires. Un audit fiscal régulier pour
faire le point sur la pertinence des choix fiscaux de l’entreprise en fonction de sa
situation et de sa structure trouve là tout son intérêt. Le recueil des informations
sur la nature et l’étendue du risque encouru permet, par ce double examen

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de régularité et d’efficacité (Chadefaux et Rossignol, 2006, p. 1453), d’établir


un bilan de santé fiscal, un diagnostic fiscal, élément de diagnostic général de
l’organisation. La démarche peut présenter deux objectifs complémentaires : l’un
offensif pour éviter une surimposition, l’autre défensif pour détecter et anticiper
les risques fiscaux, surtout s’ils découlent de dispositifs hasardeux ou tout au
moins audacieux. Elle aboutit éventuellement à la mise en place d’une chaîne
de contrôle interne fiscal qui regroupe alors des procédures de contrôle interne
spécifiques établies à partir d’une cartographie du risque fiscal. L’existence d’une
telle cartographie est précieuse non seulement au niveau de la direction fiscale
de l’entité mais aussi de ses instances dirigeantes (conseil d’administration et
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comités d’audit et des risques) et sa mise en place constitue en soi un véritable
instrument de pilotage fiscal pour la société qui s’en dote dans la mesure où,
globalement, le contrôle fiscal interne permet en fait de :

1. Assurer la conformité aux lois et aux réglementations fiscales en vigueur


(maîtrise de la technique fiscale) ;
2. Produire une information fiscale de qualité vis-à-vis de l’administration
fiscale ;
3. Assurer un pilotage fiscal efficace de l’entreprise grâce à la mise en
place d’indicateurs ;
4. Assurer la fiabilité, l’efficacité et la traçabilité des opérations et de la
documentation afin d’attester de la fiabilité des chiffres fiscaux : calcul de
l’impôt, des provisions pour impôt, suivi des flux intra-groupe en fonction
des politiques de prix de transfert ... ;
5. Sécuriser l’outil informatique qui doit ainsi être en mesure de capter les
évolutions et suivre les méthodes fiscales retenues.

Il est destiné à fournir une « assurance raisonnable » quant à la réalisation et


à l’optimisation des opérations, la fiabilité des informations financières et la
conformité aux lois et aux réglementations en vigueur. La mise en place d’un
contrôle interne efficace conduit à le considérer à la fois comme un moyen de
vérification mais aussi comme un moyen de maîtrise de l’activité. Elle fait partie
de l’approche par les risques et doit intégrer la façon dont est structurée l’activité
et les risques qui lui sont attachés, les évaluer par rapport à la stratégie puis les
arbitrer afin de mieux les maîtriser. Dans ce contexte, une telle mise en place
apporte une réelle valeur ajoutée, dans la mesure où, en intégrant l’anticipation
des risques, elle ne se limite pas à l’évitement des dysfonctionnements, ce qui
est fondamental dans l’optique d’une meilleure performance fiscale. La notion de
performance fiscale est par essence subjective, en faisant appel à l’interprétation
et au jugement. Pour autant, elle doit aussi s’apprécier et se mesurer par rapport
à un objectif, tout comme la performance financière. Elle ne peut se concevoir
de façon absolue mais relativement à une volonté de réduire la charge fiscale
de l’organisation en améliorant l’efficacité décisionnelle ainsi que l’efficacité
du processus fiscal. Cette notion est parallèlement relative ; elle ne peut que

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Fiscalité et responsabilité globale de
l’entreprise

s’apprécier dans le temps, dans l’espace mais aussi par rapport à la performance
globale de l’entreprise.

Et, pour atteindre un niveau optimal, se trouve, au cœur du processus, la fonction


fiscale de l’entreprise qui constitue, lorsqu’elle existe en tant que telle, le pivot
autour duquel s’articule l’ensemble des décisions comptables et financières
de l’entreprise. Cette fonction a considérablement évolué au cours des quinze
dernières années, en présentant une dimension de plus en plus internationale,
financière et stratégique, transversale en fait. Dépendante de son environnement,
elle doit à la fois répondre aux attentes internes et affronter le foisonnement
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législatif et réglementaire, dans ses dimensions nationale et communautaire,
avec ses contraintes mais aussi ses opportunités. Pour respectivement y faire
face et les saisir, une véritable organisation est nécessaire ; elle l’est pour assurer
une sécurité juridique bien comprise mais aussi pour bénéficier pleinement de la
liberté de gestion accordée. C’est cette liberté qui peut inciter les entreprises à
« opter pour le « grand large » des montages fiscaux internationaux » dans le cadre
de planifications fiscales agressives, dont il convient de bien cerner les contours
aux confluents de l’analyse juridique et de la morale. De telles planifications sont
au demeurant facilitées par la véritable concurrence fiscale qui s’est instaurée
entre les Etats en lien avec leur propre stratégie de développement. De telles
pratiques posent à la fois le problème de la définition des outils de lutte contre
les schémas les plus abusifs, pour placer cette liberté sous surveillance, mais
aussi celui de la responsabilité sociale des entreprises et des acteurs de leur
gouvernance au regard notamment du recours aux paradis fiscaux ou à d’autres
manœuvres frauduleuses établies pour fuir les obligations fiscales, en adoptant
des stratégies de free-rider susceptibles d’être contraires à l’intérêt général.

2. Fiscalité et Gouvernance des entreprises : l’administration


fiscale comme partie prenante engagée

Le concept de gouvernance semble en fait ainsi au cœur de la réflexion sous-


jacente. Perez (2008, p. 1819) note, à juste titre, qu’« il faut (…) se méfier des
concepts quand ils deviennent des modes, voire des « mots-valises » utilisés
parfois sans discernement, ou avec le dessein, explicite ou non, d’enrober le
propos dans un nuage sémantique dont l’emballage novateur tiendrait lieu
d’argument ». Si le concept de « gouvernance » court déjà ce risque, celui de
« gouvernance juridique et fiscale » le courrait peut-être davantage encore,
même si son usage est bien plus restreint. Que recouvre ou recouvrerait en fait la
gouvernance juridique et fiscale ? Est-ce une extension, une nouvelle acception,
une nouvelle approche ? En vue d’une théorie générale de la gouvernance ?

Les sciences de gestion et la discipline juridique appréhendent la notion


d’organisation de façon parfois différente ; pour autant, cette dernière représente

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incontestablement un concept fédérateur. La notion d’organisation est l’un des


objets déterminants sur lesquels droit et gestion se focalisent. Selon Médus
(1997, p. 1018), « le droit, et plus particulièrement le droit des affaires, en tant
que discipline «frontalière» des sciences de gestion, a une vocation affirmée à
concourir à la formalisation sinon d’une véritable théorie des sciences de gestion,
à tout le moins d’une théorie de l’organisation entendue comme l’objet central
des recherches en gestion et dans le même temps à fournir des outils pour
l’analyse et la conduite des organisations ». L’organisation est sans conteste
l’un des moteurs du système juridique (Robé, 2001) ; elle subit les règles de
droit existantes, elle les gère mais aussi en produit du fait de ses actions et des
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contrats qu’elle génère dans la plénitude de son objet.

L’approche juridico-managériale permet de considérer la gouvernance juridique


des organisations comme un modèle pour agir et/ou pour juger les comportements
organisationnels. La notion de contrôle se trouve naturellement au coeur de
cette approche. Notion juridique par excellence et ô combien fondamentale dans
l’étude de la gouvernance des organisations, sa définition présente un intérêt
de tout premier ordre pour mieux comprendre les comportements, même si
l’exercice apparaît en fait des plus délicats. Cela tient tout autant à la notion d’une
certaine manière « fuyante » qu’à son appréhension. Praquin (2009, p. 65 et s.) a
d’ailleurs mis en évidence, grâce à une analyse historique du mot gouvernance,
que celui-ci a, de tous temps, recouvert deux notions : une d’efficacité et une
de « morale ». De même, Pesqueux (2009, p. 363 et s.) a eu l’occasion de
démontrer que, lorsqu’on parle de gouvernance, on passe sans cesse d’un
registre philosophique / sociologique à un registre économique / juridique.

La lecture juridique du concept de gouvernance peut conduire à considérer


l’administration fiscale comme une partie prenante, dans une approche
partenariale élargie à un acteur peu souvent pris en considération. L’administration
pourrait ainsi être présentée comme l’actionnaire minoritaire le plus important de
toutes les entreprises, actionnaire qui participe aux bénéfices sans participer
à la direction ni même au capital (Desai, Dyck et Zingales, 2003, p. 2). Acteur
qui dispose, il est vrai, d’un pouvoir effectif de contrôle et de sanction, qui va
bien au-delà de celui des actionnaires classiques et, par ce biais, d’informations
de premier ordre. L’importance de ce pouvoir est telle qu’elle peut conduire les
entreprises à payer plus de taxes que nécessaire pour éviter tout conflit mais
aussi à des effets inverses avec des montages réalisés en dehors de tout contrôle
des actionnaires.

L’analyse des interactions entre le droit en général, la fiscalité en particulier, et


la gouvernance d’entreprise apparaît en fait des plus riches, avec l’implication
croissante du juriste/fiscaliste dans le processus de décision et de reporting et une
réglementation qui conduit à une transparence accrue de la gestion juridique et
fiscale de l’entreprise à laquelle est davantage associé le conseil d’administration

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Fiscalité et responsabilité globale de
l’entreprise

et à laquelle s’intéressent davantage parallèlement les analystes ; ces derniers ont


en effet notamment tendance à affiner leur analyse de la charge fiscale exigible
comme potentielle, en vue de réaliser des benchmarks. Il en ressort, outre la
nécessité du pilotage du taux effectif, un renforcement des questions juridiques
et fiscales au sein de l’entreprise et par conséquent des liens et des processus
réguliers d’échanges avec le comité d’audit et/ou le conseil d’administration, bien
plus associés que par le passé à ces questions.

De façon générale, les membres des conseils d’administration sont de toute


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façon de plus en plus sensibles au risque et, en particulier, depuis peu, au risque
de réputation (ce risque s’explique par l’éventuel impact négatif d’un manque
de transparence sur l’image et la crédibilité de l’entreprise auprès du public).
L’administration fiscale britannique a d’ailleurs récemment lancé des démarches
auprès des conseils d’administration des plus grandes entreprises du Royaume-
Uni pour attirer l’attention de leurs membres sur les problèmes qu’elles peuvent
rencontrer en termes de risque fiscal. Il s’agit, à ce niveau, à la fois de rendre les
dirigeants de ces organisations moins audacieux et d’obliger à un recensement
exhaustif et accessible des positions fiscales risquées. L’objectif recherché est,
sans conteste, ambitieux alors que, selon une étude de Ernst & Young de 2006,
67% des directeurs fiscaux indiquent ne pas avoir encore de stratégie fiscale
formalisée ; seuls 15% de ceux ayant procédé à une première formalisation sous
forme de charte, de description de mission, voire de politique fiscale groupe,
obtiennent la validation de ce document par leur conseil d’administration avec
le niveau de prise de risque toléré. Il se fonde, tout au moins en partie, sur une
notion d’entreprise responsable ou citoyenne. Cette dernière s’auto-censurerait
en fait dans ses pratiques en limitant sa propre créativité fiscale, par la définition
d’une deuxième frontière, celle précisément de l’ « acceptable », en plus de
celle du légal, dans le cadre de ce que l’on pourrait appeler une « co-gestion »
de l’optimisation fiscale. Cette « co-gestion » s’appuierait, elle-même, sur un
véritable code de bonne conduite entre administrations fiscales et entreprises
à partir d’un comportement disciplinaire d’auto-limitation. Le respect de ce
code aurait comme contrepartie la promesse que les choses se passent au
mieux en cas de contrôle (OCDE, 2006). L’administration fiscale néerlandaise
propose d’ailleurs déjà le contrôle renouvelé, dans lequel elle s’engage à opérer
les contrôles de la manière la plus courte possible, en échange précisément
d’une transparence de l’entreprise sur sa propre analyse de ses risques fiscaux
(OCDE, 2006).

Il en transparaît une volonté affirmée de l’administration de généraliser la cotation


du risque fiscal présenté par les entreprises pour contrôler plus rapidement et
plus fréquemment les opérateurs. L’OCDE a même examiné la possibilité d’une
certification des avocats/conseils fiscaux, qui reposerait sur des critères de
qualité, de coopération et de transparence avec l’administration fiscale ; le client
pourrait alors choisir son conseil en fonction de cette approche. L’administration

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fiscale de la Nouvelle-Zélande l’expérimente en classant les grands cabinets


de conseil en termes de risque afin de disposer d’une vision circonstanciée
conjointe des entreprises et de ces conseils, autres acteurs majeurs de leur
gouvernance (OCDE, 2008). La législation britannique, déjà riche en procédures
d’autorisation préalable à un certain nombre d’opérations, vient, quant à elle, de
s’enrichir, à l’occasion du vote du budget 2010, d’un renforcement notable des
sanctions encourues par les senior accounting officers qui auraient prêté la main
à une déclaration fiscale « inadéquate », pour tenter là encore de moraliser le
comportement fiscal des entreprises en faisant planer une menace forte sur leurs
conseils, conseils qui voient aussi en France leur responsabilité particulièrement
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accrue avec l’extension de la déclaration de soupçon aux délits fiscaux prévue
par l’ordonnance 2009-104 du 30 janvier 2009 (cf. Michaud, 2009).

Une telle évolution est significative en tout cas de la place que souhaite occuper
l’administration fiscale dans cette gouvernance, alors que la notion d’éthique
dans le comportement fiscal est complexe et difficilement mesurable en dehors
d’extrêmes plus commodément identifiables ; si elle repose sur une réalité bien
comprise reliée à la notion de régularité fiscale, elle est à la fois ambiguë et
relative, car dépourvue d’une réelle autonomie. Si l’opportunisme fiscal fait
partie de l’éthique fiscale (il établit simplement un intervalle d’égalité entre les
entreprises contribuables, intervalle fonction de la nature et du développement
de leur politique fiscale), cette éthique fiscale, au demeurant difficilement
dissociable de l’éthique financière, est susceptible de s’envisager selon différentes
acceptions et, lorsque le juge doit prendre position au cas par cas, il produit de
la norme juridique à partir d’une approche inévitablement « morale ». De fait, et
à défaut de critères précis dans les textes (de tels critères seraient probablement
impossibles), le contribuable en est réduit à examiner les faits des jurisprudences
pour apprécier les risques que l’opération qu’il envisage soit considérée comme
un « montage artificiel » selon les termes désormais consacrés par le Conseil
d’Etat59. La délimitation du champ exact d’une mesure anti-abus générale ressort
ainsi davantage de la technique du « case law » que du droit écrit avec une
certaine convergence des deux approches de l’optimisation fiscale inacceptable :
par la responsabilité sociale (social responsibility) et par le risque (corporate
governance) (Taly, 2009, p. 387).

3. Fiscalité et Discipline des parties prenantes

Le vote récent par le législateur français de diverses dispositions fiscales


relatives aux rémunérations différées des dirigeants et mandataires des grandes
entreprises constitue une illustration de cette convergence.

59. Par deux décisions récentes du 7 septembre 2009, la Haute Juridiction exclut de condamner les schémas d’optimisation fiscale qui
ne vont pas à l’encontre des objectifs poursuivis par l’auteur des dispositifs fiscaux (CE, 7 septembre 2009, n° 305596 et n° 305586).

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Fiscalité et responsabilité globale de
l’entreprise

Ainsi, alors que la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009 soumet
aux cotisations sociales, dès le premier euro, les indemnités de départ dont le
montant est supérieur à trente fois le plafond annuel de la sécurité sociale, la
loi de finances pour 2009 prévoit qu’à compter de l’imposition du résultat de
2008, pour les SA cotées, ces rémunérations dues à raison de la cessation
ou d’un changement de fonctions ne sont désormais déductibles des résultats
imposables qu’à hauteur de six fois ce même plafond (205 848 euros pour 2009) ;
sont là notamment visées les parachutes dorés, les indemnités de clauses de
non-concurrence et les indemnités de retraite versées après le départ, dont les
montants parfois astronomiques ont suscité polémiques et critiques. Une telle
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mesure a été retenue par le législateur « pour limiter réellement, en s’attaquant
aux règles fiscales, les dérives constatées en la matière », et cela alors que le
gouvernement souhaitait se reposer davantage, dans un premier temps, sur le
code de bonne conduite mis en place par le MEDEF. Une démarche similaire avait
été tentée l’année précédente, sans le même succès, alors que la limite prévue
était d’un million d’euros. Le rapport d’information du député Philippe Houillon60
sur les rémunérations des dirigeants mandataires sociaux et des opérateurs de
marché fait d’ailleurs de nouveau état de cette dernière limite qui lui apparaît
« constituer un compromis raisonnable, notamment en ce qu’il ne changerait rien
à la situation actuelle des plus petites sociétés du SBF 250 » (p. 59).

La fiscalisation de ces sommes est incontestablement révélatrice de l’évolution de


la position du législateur mais aussi du gouvernement en la matière. L’encadrement
normatif fiscal des rémunérations constitue désormais une solution adaptée,
alors qu’en 2007 la Ministre de l’Economie, Christine Lagarde, jugeait que le
conseil d’administration devait rester souverain et pouvoir décider au cas par cas
et qu’il n’appartenait pas au régulateur qu’est l’Etat ou au législateur de gouverner
la relation entre un dirigeant et sa société (Le Monde, 16 octobre 2008, «Les
députés veulent mieux encadrer les parachutes dorés »). Le recours à la fiscalité
apparaît dorénavant comme un véritable mécanisme de surveillance visant à
discipliner, d’une certaine manière, les dirigeants en vue de meilleures pratiques
de gouvernance en matière de rémunération. Elle augure d’un interventionnisme
fiscal qui, jusqu’alors, n’avait pas cet objectif.

Mais, est-ce bien son rôle ? On peut en douter ; l’administration n’a pas à
s’immiscer dans la gestion des entreprises et en devenir un contrôleur. Pourquoi
ne plus vouloir se reposer sur la décision des conseils d’administration ou de
surveillance, qui, dans la plupart des cas, s’appuient sur l’avis de comités des
rémunérations (non encore institutionnalisés) composés de membres que l’on
espère pleinement compétents et responsables ? Et cela, d’autant que :

- la loi de confiance et de modernisation de l’économie de 2005 et celle


en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat (TEPA) de 2007
60. Rapport n° 1798, enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 7 juillet 2009.

183
33

ont soumis de telles rémunérations aux procédures des conventions


réglementées ; certaines d’entre elles sont même subordonnées à des
conditions de performance et doivent faire l’objet d’une publicité.
- Fiscalement, leur déduction était en outre déjà subordonnée au respect
de certaines conditions (leur montant ne doit pas être exagéré et elles
doivent être engagées dans l’intérêt de l’entité) et les dispositions en
vigueur autorisaient déjà l’administration à demander à l’entreprise de
justifier ses pratiques en la matière, dès lors que leur progression est
sans rapport avec les résultats de l’entité et/ou même conduit à des
sommes qui les excèdent.
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- De plus, depuis l’adoption de la loi TEPA (art. L. 823-10 du code de
commerce), les commissaires aux comptes certifient de nouveau
l’exactitude et la sincérité des informations relatives aux rémunérations
et aux avantages de toute nature versés à chaque mandataire social,
disposition qui avait été supprimée par l’ordonnance du 8 septembre
2005.

Aussi qu’apporte par conséquent la détermination d’un tel plafond ? La politique


de rémunération des dirigeants de ces sociétés en sera-t-elle véritablement
affectée ? Est-ce uniquement pour des raisons budgétaires, alors que le niveau
moyen de telles rémunérations est notablement plus élevé (les dix patrons les
mieux payés du CAC 40 gagnent entre 2,4 millions et 4,7 millions d’euros par
an) ? Est-ce l’expression politique d’une plus grande justice fiscale, d’une plus
grande égalité fiscale, dont on apprécie davantage la portée théorique que
pratique ? Est-ce le fruit du constat par l’Etat de l’impossibilité des entreprises
à s’auto-discipliner, se responsabiliser, le fruit du constat à tort ou à raison de
l’impossibilité des conseils d’administration mais aussi des assemblées générales
d’actionnaires à jouer pleinement leur rôle de contrôleur de gestion ? Autant de
questions sans réponse effective pour l’instant mais qui, en mettant en exergue
la gouvernance juridique et fiscale des organisations, laissent planer un doute sur
les objectifs recherchés.

Si l’application rapide de la norme fiscale et sa forte dimension à la fois incitative


et dissuasive, soulignées par le rapport Houillon, expliquent sans conteste une
telle évolution, le traitement fiscal de telles problématiques pour des organisations
présentes à l’international et susceptibles de modifier le lieu de leurs activités ou
de leur seul siège social en fonction des réglementations applicables n’en reste
pas moins délicat : McDonald’s a notamment annoncé le déménagement de son
siège européen actuellement situé au Royaume-Uni en Suisse, comme d’autres
grands groupes américains ont déjà pu le faire dans un passé récent, évitant
ainsi les augmentations sensibles d’imposition applicables depuis le 1er juillet
2009, susceptibles de conduire à un doublement des taxes dues sur ses droits
de propriété intellectuelle (Financial Times, 12 juillet 2009). Ces difficultés sont
particulièrement présentes à l’occasion des travaux en cours pour lutter contre les

184
Fiscalité et responsabilité globale de
l’entreprise

centres offshore et les juridictions non coopératives61. Un rapport d’information de


septembre 200962, portant plus spécifiquement sur les paradis fiscaux, propose
la mise en place d’une trentaine de mesures, dont notamment :

- la restriction de l’accès au marché français des filiales de sociétés mères


établies dans des territoires non coopératifs et qui ne respectent pas des
normes prudentielles et comptables minimales ;
- une obligation de publication d’informations sur les opérations réalisées
par les sociétés cotées en lien avec des paradis fiscaux (filiales et activités)
dans leur rapport annuel, complétée par une information annuelle
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détaillée à destination de la seule Autorité des Marchés Financiers ;
- l’instauration d’un droit de suite en matière de contrôle fiscal au niveau
de l’Union européenne avec renforcement des instruments européens
de lutte contre la fraude fiscale ;
- la création d’une obligation pour les établissements financiers de déclarer
tout mouvement financier, tout produit ou tout montage en lien avec un
territoire non coopératif ;
- et même la création, pour les professions juridiques et financières, d’une
obligation de déclarer les montages réalisés pour leurs clients en lien
avec les paradis fiscaux.

Conclusion

De telles évolutions repositionnent, en tout état de cause et sans conteste, l’Etat


et son administration fiscale dans la sphère de l’entreprise et dans ses relations
avec les différentes parties prenantes (Cf. Schön, 2008). Les administrations
fiscales ne s’y trompent pas et consacrent beaucoup d’efforts à promouvoir la
gouvernance d’entreprise en matière fiscale, y compris en étudiant la possibilité
de mettre en place une véritable police judiciaire fiscale (proposition que l’on
retrouve dans le rapport d’information n° 1902 de septembre 2009 sous la forme
d’un service fiscal d’enquêtes composé d’agents disposant de la qualité d’officier
de police judiciaire sous l’autorité du parquet). A l’occasion du cinquième forum
de l’OCDE sur l’administration fiscale, qui s’est tenu à Paris en mai 2009,
convaincues que la crise financière et économique offre de nouvelles possibilités
d’améliorer l’équité des systèmes fiscaux et la discipline fiscale dans le monde
entier, elles ont notamment insisté sur l’impérieuse nécessité de promouvoir un
ferme gouvernement d’entreprise dans le domaine fiscal grâce à un dialogue
avec ces dernières et les organismes chargés de l’élaboration de codes et de
lignes directrices de gouvernement d’entreprise pour que la discipline fiscale soit
davantage prise en considération. Les administrations fiscales de l’Australie, du
Canada et du Chili ont d’ailleurs présenté lors de ce forum un rapport intitulé
61. Cf. notamment le rapport d’information des députés Elisabeth Guigou et Daniel Garrigue, n° 1834, enregistré à la Présidence de
l’Assemblée nationale le 15 juillet 2009.
62. Rapport d’information, n° 1902, déposé en application de l’article 145 du règlement par la commission des finances, de l’économie
générale et du contrôle budgétaire et enregistré le 10 septembre 2009 à la Présidence de l’Assemblée nationale

185
33

Corporate Governance and Tax Risk Management (p. 5). Il pourrait en résulter, en
particulier, la création d’un véritable contrat fiscal dans le cadre d’une régulation
fiscale renouvelée.

Bibliographie

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