INNOVATION, TIC & ENTREPRENEURIAT

Jean-Michel Sahut et Erick Leroux

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Management Prospective Ed. | « Management & Avenir »

2011/2 n° 42 | pages 183 à 186

ISSN 1768-5958
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Cahier :
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Innovation, TIC & Entrepreneuriat

coordonné par Jean-Michel Sahut et Erick Leroux

Comité scientifique

Jean-Pierre Boissin, IAE de Grenoble

Dominique Ferrand, University of Ottawa, Ontario, CA
Camal Gallouj, IUT de Saint Denis, Université Paris 13
Erick Leroux, IUT de St Denis
Jean-Michel Sahut, HEG Genève-University of Applied Sciences, CH
Lorne Switzer, Concordia University, Québec, CA
Bernard F. Kubiak, University of Gdańsk, PL
Witold Chmielarz, University of Warsaw, Warsaw, PL
Jerzy Korczak, Wrocław University of Economics, Wrocław, PL

Laboratoire de Recherche Largepa

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Innovation, TIC & Entrepreneuriat

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par Jean-Michel Sahut42 et Erick Leroux43

Les enjeux liés à l’innovation sont cruciaux car elle permet aux entreprises de créer
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ou renforcer leurs avantages compétitifs en se différenciant de leurs concurrents

et gagnant ainsi des parts de marché. En effet, elle peut se définir comme « tout
processus permettant de tirer des avantages économiques et sociaux des
connaissances constituées grâce à l’élaboration et à la matérialisation d’idées
débouchant sur la mise au point ou l’amélioration de produits, de services ou
de procédés » (Source: Fonds pour l’innovation Section Projets et Innovation
Canadien).

L’innovation est donc la source de la pérennité de la plupart des firmes centenaires

(Sahut et al., 2009) et un facteur essentiel de la croissance économique des
nations. Cela explique pourquoi les politiques publiques y prêtent autant d’attention
et contribuent à son financement. On peut notamment citer en France le dispositif
du crédit impôt recherche qui en 2009 a coûté à l’Etat plus de 2 milliards d’euros.
Rappelons que l’innovation et sa diffusion ont déjà été abordées depuis longtemps
notamment avec les travaux de Schumpeter (1911), de Burns et Stalker (1961) et
de Rogers (1962) avec la théorie de la Diffusion des Innovations.

On observe également, dans la plupart des pays, que les firmes les plus
intensives en TIC sont aussi celles qui innovent plus fréquemment et combinent
plusieurs types d’innovation (Le Bas, 2004). Pour les entreprises, le choix des
TIC est lié à leurs caractéristiques organisationnelles et en fonction des objectifs
qu’elles veulent atteindre. Le succès de l’adoption d’une TIC par les entreprises
repose sur leurs capacités dynamiques et sur le type d’innovation technologique.
En matière d’innovation, on dénote principalement deux sortes de catégories
selon leur degré de transformation : les innovations majeures et les innovations
d’adaptation. Les premières se traduisent par l’apparition d’un produit ou d’un
procédé entièrement novateur qui n’existe pas sur le marché. Les secondes
caractérisent des améliorations de produits déjà existants ou encore l’introduction
de produits sur un nouveau marché, dont l’existence est déjà connue sur un autre
marché plus ancien.

Mais, toutes les combinaisons d’innovation n’assurent pas forcément la création

d’un avantage comparatif durable. On remarque que les impacts de chaque type
d’innovation sont maximum lorsque la combinaison mise en œuvre regroupe
42. Jean-Michel Sahut, Groupe Sup de Co Amiens, HEG Geneva-University of Applied Sciences, jmsahut@gmail.com
43. Erick Leroux, Maître de conférences HDR, IUT de Saint Denis, LARGEPA Paris II, leroux_erick@hotmail.com

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 Innovation, TIC & Entrepreneuriat

au moins un changement organisationnel et une innovation produit. De plus, le

développement d’innovation et leur exploitation commerciale nécessitent des
qualités personnelles et managériales spécifiques ainsi qu’une forte motivation
que la littérature en entrepreunariat s’efforce de mettre en lumière.

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Les enjeux de la recherche sur l’innovation, compte tenu de ses impacts sur
les entreprises et la croissance économique, sont donc nombreux mais un long
chemin reste à parcourir afin de mieux comprendre comment les innovations
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émergent, permettent de créer des avantages comparatifs, influencent la

structuration des marchés, et doivent-elles mise en œuvre ?

Les articles sélectionnés pour ce cahier spécial, issus du colloque « ICEP

2010» organisé à Gdansk, du 14-16 septembre 2010, avec le soutien de l’ESC
d’Amiens, ont pour rôle de prendre en considération les avancées en recherche
sur l’Innovation, les TIC ainsi que l’Entrepreneuriat, et en particulier des liens
qui lient ces trois courants de recherche puisque l’innovation repose de plus en
plus sur les TIC, et la création d’activités nouvelles vise souvent à exploiter une
innovation.

Ces avancées sont abordées au travers des quatre axes suivants :

* les stratégies innovantes de prix et de distribution dans les domaines du
e-commerce du vin et de l’hôtellerie,
* les modèles d’organisation de l’innovation des entreprises touristiques,
* le modèle d’affaires (business model) innovant de la banque par Internet,
* les antécédents, les principales motivations, les capacités, les attitudes, ainsi
que les actions déterminantes de la réussite des innovateurs-entrepreneurs.

Concernant le commerce électronique, Eglo Montant et Pierre-Charles Pupion

nous proposent un article sur l’analyse du secteur du e-commerce du vin. L’objectif
est de montrer, via l’étude du cas de la société de e-commerce «la-contre-
etiquette.com», anciennement «ochato.com», comment les petits e-marchands
de vins parviennent à se faire une place sur ce marché, grâce à une stratégie
de niche. L’étude de cas révèle l’importance de la valorisation des compétences
et de la création de valeur pour la clientèle dans la stratégie de e-commerce du
vin.

Au sujet des stratégies innovantes de prix des hôtels, lesquels recourent

massivement aux pratiques de Yield Management (YM) pour augmenter leurs
revenus et reposent massivement sur l’usage des TIC, Lubica Hikkerova propose
un éclairage sur leur perception par les internautes. Son étude montre que
l’hypothèse selon laquelle le YM induit une insatisfaction en toute circonstance
est rejetée. Mais, lorsqu’une pratique de YM est perçue comme inéquitable, elle
provoque une perte de clientèle. De plus, la manière de présenter les pratiques de
YM aux consommateurs (perspective positive ou négative) a une influence non

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négligeable sur leur perception, ce qui permet d’en déduire des recommandations
managériales.

Dans le secteur du tourisme, Camal Gallouj et Erick Leroux identifient cinq modèles

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d’organisation de l’innovation où les TIC jouent un rôle majeur. Ils montrent
également que l’e-tourisme s’avère un outil crucial pour le développement du
tourisme durable au service des PME, qui associé avec des outils de e-inclusion,
leur permet un meilleur développement organisationnel.
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Sur le plan de la réflexion sur les business models, Jean-Michel Sahut et Jean-
Sébastien Lantz analysent les e-business models financiers et en particulier celui
de la banque par Internet. L’idée est de montrer ses conditions de viabilité et si il
est plus performant que celui des banques traditionnelles de réseau.

Enfin, Yvon Gasse, étudie un groupe de 44 innovateurs-entrepreneurs canadiens.

Il analyse les antécédents, les principales motivations, les capacités, les attitudes,
ainsi que les actions déterminantes de la réussite. Le suivi du démarrage des
entreprises opérationnelles nous démontre que ce sont les entrepreneurs qui ont
opté pour la familiarité et la simplicité du concept qui ont réussi en moins de deux
ans à générer des revenus dans une stratégie de petits pas et de contrôle, même
avec des moyens modestes.

Références

Burns T. et Stalker G. M. (1966), The Management of Innovation, Tavistock Publications,

London.
Le Bas C. (2004), Clusters et réseaux dans les économies fondées sur les connaissances,
Région et Développement n° 20.
Rogers E. M, (1995), « Diffusion of innovations », New-York, The Free Press, 4th Edition,
(1ere Edition en 1962).
Sahut JM, Boulerne S. et Lantz JS (2009), “Crise, longévité et durabilité des entreprises”,
Gestion 2000, n°6, Décembre.
Schumpeter J.A. (1911), Théorie de l’évolution économique, recherche sur le profit, le
crédit, l’intérêt et le cycle de la conjecture, Cambridge, Harward University Press.

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