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RENTABILITÉ ET PRATIQUES DE RSE EN MILIEU PME PREMIERS


RÉSULTATS D'UNE ÉTUDE FRANÇAISE
Sandrine Berger-Douce
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Management Prospective Ed. | « Management & Avenir »

2008/1 n° 15 | pages 9 à 29
ISSN 1768-5958
Article disponible en ligne à l'adresse :
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http://www.cairn.info/revue-management-et-avenir-2008-1-page-9.htm
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Pour citer cet article :


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Sandrine Berger-Douce, « Rentabilité et pratiques de RSE en milieu PME premiers résultats
d'une étude française », Management & Avenir 2008/1 (n° 15), p. 9-29.
DOI 10.3917/mav.015.0009
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Rentabilité et pratiques de RSE en milieu PME
Premiers résultats d’une étude française

par Sandrine Berger-Douce

Résumé

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La responsabilité sociale des entreprises (RSE), longtemps réservée
aux grandes entreprises, est désormais un enjeu stratégique pour les
organisations de toutes tailles, y compris les PME. Objet de multiples
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initiatives sur le terrain, les pratiques de RSE des PME demeurent peu
explorées dans les travaux académiques français, à l’exception notoire d’un
programme de recherche en région Rhône-Alpes (Dupuis et ali., 2006). Le
manque de ressources financières est reconnu comme l’un des principaux
freins à l’engagement des PME en matière de RSE. Cet article décrit et
analyse les pratiques de RSE de PME rentables en France. Une étude
quantitative auprès de 84 PME parmi les plus rentables a été menée durant
l’automne 2006. Les résultats sont discutés en termes de RSE en général
(prise de conscience, connaissance, évaluation des coûts inhérents à ces
activités), puis selon les trois volets principaux de la RSE (social, sociétal et
environnemental). La contribution majeure de l’article est que, finalement,
les PME rentables adoptent un comportement très « classique » en matière
de RSE. Parmi les pistes de recherche envisagées, celle d’études de cas
approfondies semble pertinente pour mieux comprendre les pratiques de
RSE de ces PME.

Abtract
Corporate social responsibility (CSR) is nowadays considered as a strategic
issue for all the organizations whatever their size. Especially, SMEs are
involved in this process. Although numerous initiatives are developed by
practitioners, French academic works remain quite scarce, except of one
research program in the region Rhône-Alpes (Dupuis and ali., 2006). The
lack of financial resources is recognized in literature as one of the main
barriers to a wider commitment of SMEs in CSR activities. This article
describes the practices of profitable SMEs in terms of CSR. A quantitative
study among 84 French SMEs has been conducted in Autumn 2006. The
results are discussed, first, in terms of CSR (awareness ; knowledge ;
financial assessment of theses activities) and, second, regarding the three
main aspects of CSR (social, societal and environmental).
The main contribution of this article is that, finally, profitable SMEs tend
to adopt quite a « classical » behavior towards CSR. Among the possible
research tracks, the one of case studies seems interesting to better
understand the CSR practices of profitable SMEs.

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La responsabilité sociale des entreprises (RSE) est désormais au cœur des


initiatives de nombreuses instances internationales comme les Nations Unies
(initiative Global Compact lancée en juillet 2000), l’Organisation Internationale du
Travail (déclaration sur les pratiques sociales dans les multinationales) ou encore
l’Union Européenne (Livre Vert consacré à la RSE en juillet 2001). Les grandes
entreprises ont investi depuis plusieurs décennies ce domaine (Rabbe et ali.,
2006 ; Martinet et Reynaud, 2004), contrairement aux PME qui le découvrent
chemin faisant depuis quelques années en France (séminaire de sensibilisation
de la CGPME1 en novembre 2004, par exemple), ce qui contraste avec nos

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voisins européens qui développent depuis des années des recherches en la
matière (Moore et Spence, 2006 ; Perrini, 2006 ; Spence et ali., 2003).
Encore peu explorée dans des travaux académiques français (à l’exception du
programme de recherche en Rhône-Alpes : Dupuis et ali., 2006 ; de Quairel et
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Auberger, 2005 et de Courrent, 2004), la RSE en milieu PME n’en demeure pas
moins le moteur de nombreuses initiatives émanant notamment des chambres
de commerce de d’industrie (baromètre Crocis-CCIP du développement durable
en Ile-de-France depuis 2003, étude de l’ACFCI2 publiée en octobre 2006). Parmi
les freins à un engagement plus volontaire des PME dans une démarche RSE,
le manque de ressources (notamment financières) figure en bonne place dans la
littérature. Pour autant, la rentabilité a-t-elle un impact sur l’adoption de pratiques
de RSE par les PME ? Telle est la question de recherche de cet article.
Une étude par questionnaire a été réalisée à l’automne 2006 auprès d’un
échantillon de 84 PME parmi les plus rentables de France. L’objectif était de
décrire les pratiques de RSE des PME françaises rentables afin de mieux
les comprendre et ainsi de faciliter l’appropriation de la RSE par ces acteurs
potentiellement qualifiés de « champions de la RSE » (Jenkins, 2006). A l’issue
de cette étude, une meilleure connaissance de la RSE en général et au travers de
ses différents volets (l’engagement social, l’engagement sociétal et l’engagement
environnemental) est présentée dans le milieu des PME rentables.
Une revue de littérature ainsi que la méthodologie de recherche sont présentées
en partie 1. Les résultats de l’étude auprès des 84 PME rentables françaises sont
décrits en partie 2, puis discutés au regard d’autres études récentes en partie 3.

1. La responsabilité sociale des PME : mythe ou réalité (s) ? Une


étude quantitative exploratoire

La notion de RSE fait l’objet de nombreuses interprétations qu’il convient de


préciser (1.1), avant d’explorer la littérature en matière de pratiques de RSE
en milieu PME (1.2). Un focus sur les relations controversées entre ressources
financières et pratiques de RSE est ensuite proposé (1.3). La méthodologie
de l’étude est de nature exploratoire et repose sur une analyse quantitative de
1 CGPME : Confédération Générale des PME (organisation de PME françaises)
2 ACFCI : Assemblée des Chambres de Commerce et d’Industrie

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Rentabilité et pratiques de RSE en milieu PME
Premiers résultats d’une étude française

données recueillies par questionnaire. La méthode d’échantillonnage est décrite


(1.4), avant de préciser la structure du questionnaire (1.5), ainsi que ses modalités
d’administration (1.6).

1.1. Quelques rappels sur la notion de RSE


De « thème à la mode » (Capron, 2000, p.271), la RSE est désormais assimilée
à « une mode qui dure » (Duval et Nahapétian, 2005) en sciences de gestion,
voire à « un courant institutionnalisé qui correspond à la sagesse des milieux
d’affaires » (Gendron, 2000, p.324). En une dizaine d’années, le paysage de

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la RSE s’est complexifié au travers de la multiplication des acteurs impliqués
dans ces démarches. Pour diverses organisations professionnelles comme la
CGPME , la RSE est en quelque sorte la traduction managériale du concept de
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développement durable.
D’un point de vue théorique, des auteurs déplorent une conceptualisation encore
insuffisante de la RSE (Tchankam et Estay, 2004) et ce, en dépit d’efforts depuis
les années 1960 pour définir la notion même de RSE. Les fondements théoriques
de la RSE se structurent autour de trois grandes écoles : la business ethics, la
business and society et la social issue management (Gendron, 2000). Ces trois
écoles convergent remarquablement vers un objectif unique, à savoir la prise en
charge formelle de l’intérêt commun par l’entreprise privée. Si le courant de la
business ethics propose une approche moraliste axée sur les valeurs, celui de
la business and society affirme la non étanchéité entre l’entreprise et la société
de sorte que l’entreprise est assimilée à une institution sociale légitimement
redevable envers la société. Quant au courant de la social issue management, il
confère à l’entreprise un statut d’acteur social et politique et traite les questions
de RSE comme des enjeux stratégiques au service de l’amélioration de sa
performance.
La notion de RSE semble avoir évolué ces derniers temps dans deux directions :
l’une, sous l’impulsion croisée des pouvoirs politiques et publics, visant à
diffuser massivement la philosophie de la RSE notamment grâce à diverses
initiatives à tous les niveaux –du local au global ; et l’autre, à l’initiative du monde
académique, davantage préoccupée par l’identification de règles de conduite et
le développement d’outils de gestion à destination des acteurs de terrain. Ainsi, la
Commission Européenne a-t-elle publié en juillet 2001 un Livre Vert consacré à la
promotion d’un cadre européen pour la RSE. Dans ce document, elle y définit sa
conception de la RSE : « Être socialement responsable signifie, non seulement
satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-
delà et investir « davantage » dans le capital humain, l’environnement et les
relations avec les parties prenantes » (Commission Européenne, 2001, p.7).
Cette vision de la RSE a clairement pour objectif stratégique de contribuer à
l’accroissement de la rentabilité des entreprises grâce à leurs investissements
sur l’avenir. Les actions de RSE sont ainsi assimilées à des signaux envoyés à
leurs diverses parties prenantes comme des gages de bonne volonté.

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De rares travaux se sont intéressés à l’impact de la taille des organisations sur


leurs pratiques de RSE. A ce titre, l’étude de Lepoutre et Heene (2006) est riche
d’enseignements. Partant du constat de l’existence de résultats de recherche
contradictoires sur la question, ces auteurs ont distingué des caractéristiques
liées au dirigeant, des caractéristiques organisationnelles et des caractéristiques
de contexte pour expliquer plus finement des différences dans les pratiques de
RSE observées sur le terrain.

1.2. La RSE en milieu PME : une perception variable et nuancée

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Les PME ne sont pas absentes du mouvement en faveur de la RSE. Cependant,
les initiatives en la matière les mieux recensées et les plus structurées sont souvent
le fait des grandes entreprises. Par conviction ou par nécessité, de plus en plus
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de PME sont pourtant amenées à s’interroger, voire à s’engager sur le terrain de


la RSE. Ainsi, le risque de réputation est-il désormais pris en compte par les PME
car il est susceptible d’affecter l’attractivité d’une entreprise tant sur le marché de
ses produits que sur les marchés financiers (pour les PME cotées) ou encore sur
le marché du travail. Canfin et Nahapétian (2005) estiment à environ un millier
le nombre de PME françaises engagées dans une réflexion sur la RSE sous
forme d’une démarche accompagnée par les organismes compétents comme
le CJD3, Alliances, l’AFNOR4 et le CJDES5, chacun d’entre-eux ayant développé
des outils d’évaluation adaptés aux PME.
Rares sont les études empiriques françaises portant spécifiquement sur les
pratiques de RSE en milieu PME. On peut citer celle de Dupuis et ali. (2006)
en région Rhône-Alpes, le baromètre développement durable du Crocis-CCIP
(2007) sur les PME franciliennes ou encore celle de l’ACFCI (2006) menée d’avril
à juin 2006 auprès d’une centaine de PME ayant engagé une démarche de RSE
depuis plus de 6 mois. Ces travaux insistent sur le caractère pragmatique des
démarches de RSE mises en œuvre dans les PME françaises. Beaucoup de
dirigeants interrogés sont d’avis qu’il existe une dualité entre les exigences de
la RSE et l’objectif de rentabilité. Par conséquent, ce type de démarche ne peut
s’implanter durablement en milieu PME qu’une fois la responsabilité économique,
autrement dit la profitabilité, acquise. La RSE apparaît encore bien secondaire
dans les stratégies de la majorité des PME françaises en dépit d’une prise de
conscience accrue ces dernières années. Les travaux académiques dédiés aux
PME françaises commencent à se développer, mais encore timidement si l’on
compare aux autres pays européens (De La Cuesta Gonzalez et Valor Martinez,
2004 en Espagne ; Perrini, 2006 en Italie ; Spence et ali., 2003 en Grande-
Bretagne ; Fassin, 2005 en Belgique).

3 CJD : Centre des Jeunes Dirigeants


4 AFNOR : Association Française de Normalisation
5 CJDES : Centre des Jeunes Dirigeants et des acteurs de l’Economie Sociale

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Rentabilité et pratiques de RSE en milieu PME
Premiers résultats d’une étude française

1.3. Ressources financières et RSE


Le débat sur la relation entre RSE et performance financière des entreprises
se fonde sur l’analyse de plus de 120 études empiriques selon Gond (2006).
Cet auteur fait ainsi référence aux méta-analyses de Allouche et Laroche (2005)
(82 études) et de Orlitzky et ali. (2003) (53 études). En résumé, ces auteurs
suggèrent l’existence d’un lien certes faible, mais positif entre RSE et performance
financière. D’autres comme Vogel (2005), Capron et Quairel-Lanoizelée (2004),
Jenkins (2004) et Mc Williams et Siegel (2000) insistent sur l’ambiguité de ce lien
et les difficultés à le démontrer. L’étude de Russo et Fouts (1997) auprès de 243

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entreprises américaines concluait pourtant à l’existence d’un lien positif entre
performance environnementale et rentabilité, un résultat confirmé par Willsher
(2004).
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La situation financière de l’entreprise est ainsi un élément essentiel en matière


d’engagement environnemental (Reiter, 2003 ; Clarck et ali., 2002 ; Tilley, 1999)
dans la mesure où le manque de ressources financières est souvent considéré
comme l’obstacle majeur perçu par les dirigeants de PME (Bowen, 2002 ; Hillary,
2000 ; Ludevid Anglada, 2000). Adapter ou développer une nouvelle technologie
environnementale est une proposition coûteuse dont les retombées économiques
sont incertaines et à long terme. Ainsi, seules les firmes profitables auraient les
moyens de s’en prévaloir. Nasi et ali. (1997) ont constaté que l’engagement
environnemental des entreprises forestières canadiennes et finlandaises
observées avait tendance à décliner lorsque ces entreprises enregistraient une
rentabilité moindre. L’enquête de l’ACFCI (2006) montre que 30% des dirigeants
de PME françaises interrogés considèrent le manque de moyens financiers
comme un frein majeur dans la mise en œuvre d’une démarche de RSE, derrière
le manque de temps (62%) et le manque de moyens humains (46%).
Il nous semble donc légitime de penser qu’une situation financière saine constitue
un préalable indispensable à la mise en œuvre d’une politique de RSE. En ce
sens, le choix de notre échantillon est pertinent afin de répondre à notre question
de recherche : la rentabilité a-t-elle un impact sur l’adoption de pratiques de RSE
par les PME ?

1.4. Méthode d’échantillonnage


L’échantillon de l’étude a été constitué à partir du classement des 200 PME les
plus rentables de France publié par un magazine économique6 en juillet 2006.
Ce magazine a sélectionné, avec le concours de Coface Services, les 6 000
entreprises françaises dont les résultats correspondaient aux critères suivants :
- au moins trois années d’existence ;
- un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions d’euros pour 2005 ;
- au moins 20% de croissance cumulée entre 2002 et 2005 ;
- une rentabilité avant impôt sur le dernier exercice supérieur à 5% ;
6 Magazine L’Entreprise n°247 de juillet-août 2006

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- le chef d’entreprise doit contrôler au minimum 10% du capital.

Ont également été retenues dans le classement les entreprises avec une
rentabilité comprise entre 4 et 5% et une croissance cumulée (sur trois années)
supérieure à 30%.
Sur la base de ce classement, seules les entreprises avec un effectif maximum
de 250 salariés (critère d’effectif conforme à la réglementation européenne :
recommandation 2003/361/CE du 6 mai 2003, en vigueur depuis le 1er janvier
2005) ont été retenues, soit un sous-total (1) de 155 PME. Les fiches détaillées

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de ces 155 PME présélectionnées ont ensuite été téléchargées sur le site du
magazine économique afin d’obtenir leurs coordonnées. 8 PME présélectionnées
n’avaient pas de fiche détaillée et une PME présentait une fiche incomplète, donc
inexploitable, soit un sous-total (2) de 146 PME. Enfin, les coordonnées des 146
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PME ont été vérifiées à l’aide d’annuaires professionnels. Pour huit PME, les
coordonnées étaient erronées. Au final, la population de l’étude comprend donc
138 PME.

1.5 Structure du questionnaire


Un questionnaire de 42 questions fermées a été construit en quatre parties :
- partie 1 : la responsabilité sociale et environnementale des
entreprises, en général : 10 questions sur : les perceptions de la
RSE ; la connaissance d’organismes et de référentiels ; les pratiques
de reporting ; les avantages retirés de la RSE ; les principaux freins
identifiés ; l’évaluation financière des actions de RSE ;
- partie 2 : l’engagement social : 5 questions sur le dialogue social ;
l’impact sur le fonctionnement de l’entreprise ; l’engagement en termes
de diversité ; l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ; le
développement des compétences des salariés ;
- partie 3 : l’engagement sociétal : 5 questions sur les relations avec les
sous-traitants ; la sélection des fournisseurs ; les liens avec la société
civile et le tissu économique local ; le traitement des réclamations ;
- partie 4 : l’engagement environnemental : 22 questions sur
l’intégration dans la stratégie d’entreprise ; les motivations ; les pratiques
de management environnemental (prise en compte des impacts
environnementaux ; moyens humains dédiés à l’environnement ;
communication interne et externe ; certification ISO 14001 ; coût de la
politique environnementale ; système de management environnemental ;
connaissance de la réglementation ; outil de mobilisation interne). 13
questions de cette partie 4 étaient des échelles de Likert à 5 points (1 :
totalement en désaccord à 5 : totalement d’accord).

A titre d’illustration, un extrait de la partie 1 du questionnaire est reproduit dans


l’encadré 1.

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Rentabilité et pratiques de RSE en milieu PME
Premiers résultats d’une étude française

Questionnaire : La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) en contexte PME

Extraits de la 1ère Partie : La responsabilité sociale et environnementale des entreprises

Q1. Avez-vous le sentiment de mener vos actions dans une perspective de responsabilité
sociale et environnementale ?
Oui Non
Q2. Pensez-vous qu’il est du domaine des managers de se préoccuper des grands enjeux
sociaux et environnementaux (intégration des minorités, prise en compte de la parité homme

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/ femme, réduction d’émissions de CO2) ?
Oui Non
Q3. Connaissez-vous des organismes qui aident les entreprises à mettre en place une
démarche RSE ?
Oui Non
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Q4. Connaissez-vous des référentiels permettant de déployer dans l’entreprise une démarche
RSE ?
Oui Non
Q6. Avez-vous des pratiques consistant à rendre compte de vos performances sociales et
environnementales (reporting) ?
Oui Non
10. Avez-vous évalué le coût financier de vos actions en matière de RSE ?
Oui Non

Encadré 1 : Extraits du questionnaire de l’étude

1.6. Administration du questionnaire et traitement des données


Le questionnaire a été administré par téléphone aux dirigeants des 138 PME
de l’échantillon initial durant l’automne 2006 (du 19 septembre au 10 novembre
2006). Les difficultés rencontrées sont relatives au barrage téléphonique exercé
par la secrétaire de direction et au manque de disponibilité des répondants, d’où
parfois un nombre élevé de rappels avant d’obtenir un questionnaire renseigné.
L’administration du questionnaire a duré, en moyenne, une vingtaine de minutes.
L’accueil réservé à l’étude a été globalement favorable, les répondants se
montrant très sensibles au sujet traité. Certains ont même spontanément ajouté
des commentaires en marge des entretiens.
Au final, 84 questionnaires ont été renseignés, ce qui correspond à un taux de
réponse de 60,87 %. Les effectifs des PME de l’échantillon sont compris entre 5
et 250 salariés, avec un effectif moyen de 84 salariés, ce qui correspond à des
entreprises de taille importante pour des PME. Cependant, les petites entreprises
sont assez bien représentées avec 44% de l’échantillon final. La rentabilité
moyenne (2005 : année du dernier exercice) est de 11,77%, avec des valeurs
comprises entre 4,09 et 51,15%. A titre indicatif, la moitié des PME analysées
affichaient une rentabilité inférieure à 9,04%.
Les données collectées ont été traitées à l’aide du logiciel SPSS (Statistical
Package for Social Sciences). S’agissant de données descriptives, des moyennes

15
15

et des pourcentages ont été calculés.

2. Présentation des résultats de l’étude

Nos résultats sont présentés selon les quatre parties du questionnaire : la RSE
(2.1) ; l’engagement social (2.2) ; l’engagement sociétal (2.3) et l’engagement
environnemental (2.4).

2.1. La responsabilité sociale des PME rentables : réalité(s),

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bénéfices attendus et freins
La majorité (88,1%) des PME rentables ont le sentiment de mener des actions dans
une perspective de RSE et 84,5% des répondants déclarent qu’il est du ressort
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des managers de se préoccuper des grands enjeux sociaux et environnementaux.


7 PME rentables sur 10 affirment avoir défini et diffusé de manière claire les
valeurs de l’entreprise. Un peu plus de la moitié des répondants (53,6%) déclarent
avoir des pratiques de reporting social et / ou environnemental. Cependant, les
connaissances en matière de RSE, qu’il s’agisse des organismes de soutien ou
des référentiels, sont assez faibles : si 28,6% des PME rentables connaissent
des organismes qui aident les entreprises à mettre en place une démarche de
RSE, ils ne sont plus que 23,8% à connaître des référentiels de RSE. Dans
ce contexte, 42,9% des PME rentables ont déjà font appel à des ressources
externes pour améliorer leurs performances sociales et / ou environnementales.
A la question, « quels sont, selon vous, les avantages d’une démarche de RSE ? »,
les PME rentables répondent majoritairement une adhésion et une motivation
plus fortes des salariés (67,9%) loin devant une meilleure image (22,6%) ; une
amélioration des relations avec les partenaires sociaux (14,3%) ; une amélioration
des relations avec les clients et fournisseurs (7,1%). Les autres avantages cités
comme des performances économiques supérieures ou une fidélisation accrue
des clients n’obtiennent que des pourcentages marginaux. Enfin, 13,1% des
répondants n’attendent rien de particulier de leur démarche de RSE.
En termes de freins à un engagement plus volontaire dans une démarche de
RSE, les PME rentables répondent surtout le manque de temps (52,4%) ; la
concentration des efforts sur la pérennité économique (21,4%) ; le fait que la
dimension RSE ne soit pas importante pour l’entreprise (7,1%) et le manque
d’appui public dans ce type de démarche (3,6%).
Enfin, la majorité des PME rentables (83,3%) n’a pas évalué le coût financier des
actions de RSE.
L’effet taille décrit par Lepoutre et Heene (2006) suppose des différences en
termes de pratiques de RSE des PME comme le suggère le tableau 1 pour notre
échantillon.

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Rentabilité et pratiques de RSE en milieu PME
Premiers résultats d’une étude française

Pratiques de Effectif Effectif Effectif


Echantillon total
RSE < 50 de 50 à 150 > 150
Perspective RSE 83,8% 90,6% 93,3% 88,1%
Reporting 32,4% 75% 60% 53,6%
Connaissance
21,6% 31,3% 40% 28,6%
des organismes
Connaissance
18,9% 28,1% 26,7% 23,8%
des référentiels

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Evaluation du
13,5% 18,8% 20% 16,7%
coût
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Tableau 1 : Pratiques de RSE des PME rentables selon leur taille

2.2 L’engagement social des PME rentables : dialogue social et


gestion des compétences
Les considérations éthiques contribuent, selon la majorité des PME rentables
(85,7%), au bon fonctionnement de l’entreprise. La plupart des PME de
l’échantillon (71,4%) ont mis en œuvre, durant les trois dernières années, des
actions visant à améliorer le dialogue social. Une proportion équivalente (72,4%)
considère favoriser un bon équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle des
salariés. Par ailleurs, ces salariés sont largement encouragés à développer leurs
compétences. Seul le thème de la diversité au travail trouve un écho plus mitigé
dans les PME rentables : 54,8% d’entre-elles déclarent s’engager volontairement
sur la voie de politiques sociales en faveur de la diversité que ce soit en termes
d’âge des salariés, de genre ou d’origine ethnique.
Une lecture de l’engagement social des PME rentables selon leur taille est
proposée dans le tableau 2.

Engagement Effectif Effectif Effectif Echantillon


social < 50 de 50 à 150 > 150 total
Dialogue social 70,3% 81,3% 53,3% 71,4%
Vie équilibrée 70,3% 84,4% 53,3% 72,4%
Développement
81,1% 78,1% 80% 80%
des compétences
Diversité 51,4% 59,4% 53,3% 54,8%

Tableau 2 : Engagement social des PME rentables selon leur taille

17
15

2.3 L’engagement sociétal des PME rentables : un ancrage


territorial fort et des relations fondées sur la confiance avec
leurs fournisseurs
Plus de trois-quarts des PME rentables (76,2%) considèrent le développement
du tissu économique local comme l’une de leurs préoccupations stratégiques. La
proximité est ainsi mise à l’honneur par la majorité des répondants. Cependant,
environ un tiers des PME rentables (35,7%) interrogées déclarent n’entretenir
aucune relation avec la société civile. Pour les deux tiers restants, ces relations

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se présentent sous la forme de sponsoring d’activités externes à l’entreprise
(50%) ; de mécénat humanitaire ou social ponctuel (19%) ; de participation dans
des projets de réinsertion professionnelle (10,7%) voire de partenariat de long-
terme avec une association de type ONG (6%). L’engagement sociétal s’exprime
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également par la voix du traitement systématique des réclamations dans 7


PME rentables sur 10, signe d’une attention forte en faveur d’un management
relationnel.
Quant aux relations avec les fournisseurs, deux tiers des PME rentables déclarent
faire confiance à leurs fournisseurs en matière de respect de la réglementation.
Seules un tiers des PME interrogées ont négocié un partenariat formalisé avec
leurs fournisseurs et 14,3% des PME rentables proposent une charte éthique
à leurs fournisseurs. Dans cette optique, pratiquement 4 PME rentables sur 10
(39,3%) intègrent des critères non économiques (sociaux et environnementaux)
dans leur processus de sélection de fournisseurs.
L’engagement sociétal des PME rentables selon leur taille figure dans le tableau
3.
Engagement Effectif Effectif Effectif Echantillon
sociétal < 50 de 50 à 150 > 150 total
Tissu
64,9% 84,4% 86,7% 76,2%
économique
Critères non
27% 50% 46,7% 39,3%
économiques
Partenariat
32,4% 40,6% 20% 33%
formalisé Frs
Absence
43,2% 25% 40% 35,7%
d’engagement

Tableau 3 : Engagement sociétal des PME rentables selon leur taille

2.4 L’engagement environnemental des PME rentables : une


priorité clairement affichée et traduite dans les pratiques
Deux tiers des PME rentables déclarent intégrer la préoccupation environnementale
dans leur réflexion stratégique. Cette préoccupation environnementale s’est

18
Rentabilité et pratiques de RSE en milieu PME
Premiers résultats d’une étude française

traduite, au cours des trois dernières années, par des efforts portant sur
la réduction des impacts environnementaux de leurs activités. Ces actions
portent majoritairement sur la réduction et le recyclage des déchets (91,7%)
; la consommation d’énergie (70,2%) ; la prévention de la pollution (54,8%) ;
la préservation de l’environnement naturel (54,8%) et le choix d’options de
transport durable (15,5%) (co-voiturage, plan de déplacement entreprise, achat
de véhicules propres). Les thèmes majoritaires ont fait l’objet de campagnes de
sensibilisation depuis de nombreuses années en France, sous l’impulsion de
l’Ademe7, ce qui peut expliquer ce résultat. De plus, les retombées économiques

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sont rapidement et objectivement quantifiables pour les responsables de PME, ce
qui renforce indéniablement leur pouvoir de persuasion. Une thématique comme
le transport durable est plus émergente en milieu PME.
A peine un tiers des PME rentables (32,1%) ont affecté des ressources humaines
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spécifiques à l’environnement et 17,9% des répondants déclarent avoir évalué le


coût financier de leurs actions en matière d’environnement.
Les motivations en faveur de l’engagement environnemental des PME
rentables sont les valeurs personnelles du dirigeant en termes de protection
de l’environnement (60,7%) très loin devant l’anticipation des changements
réglementaires (29,8%) ; une meilleure image de l’entreprise (21,4%) ; la pression
des partenaires financiers (10,7%) ; la réduction des coûts (9,5%) et, de manière
plus marginale, la pression de la société civile (1,2%) ainsi qu’une stratégie de
différenciation (1,2%). En termes de certification environnementale, 19% des
PME rentables sont certifiées ISO 14001. L’année d’obtention du certificat varie
entre 2000 et 2006, ce qui est récent au regard de l’année de parution de la
norme, en l’occurrence 1996. A titre indicatif, 45,2% des PME rentables disposent
d’une certification qualité, signe de la maturité de cette démarche en milieu PME
et de l’intégration de l’environnement dans la sphère de la qualité. Le tableau 4
propose une lecture de l’engagement environnemental des PME rentables selon
leur taille.

7 Ademe : Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie

19
15

Engagement Effectif Effectif Effectif Echantillon


environnemental < 50 de 50 à 150 > 150 total
Intégration
64,9% 75% 53,3% 66%
stratégique
Ressources
21,6% 46,9% 26,7% 32,1%
humaines
Évaluation du coût 13,5% 18,8% 26,7% 17,9%
ISO 14001 16,2% 18,8% 26,7% 19%
Valeurs du

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56,8% 78,1% 33,3% 60,7%
dirigeant
Pression
24,3% 28,1% 46,7% 29,8%
réglementaire
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Image de
18,9% 21,9% 26,7% 21,4%
l’entreprise

Tableau 4 : Engagement environnemental des PME rentables selon leur taille

3. Discussion des résultats

Les résultats de l’étude sont discutés selon les différents volets de la RSE : en
général (3.1) ; le volet social et le volet sociétal (3.2) ; le volet environnemental
(3.3) au regard notamment des études françaises récentes, à savoir notamment
celle de Dupuis et ali. (2006) sur la région Rhône-Alpes et celle de l’ACFCI (2006)
auprès d’un échantillon français de PME engagées dans une démarche RSE.
Une synthèse des résultats est proposée en fin de partie sous forme de profils
des PME rentables en matière de RSE (3.4).

3.1. Les pratiques de RSE des PME


L’étude de Dupuis et ali. (2006) montre que si une très large majorité (92,5%) de
dirigeants de PME déclarent mener leurs actions dans une perspective intégrant
des préoccupations de RSE, il subsiste vraisemblablement un fossé entre le
discours et les pratiques. Nos résultats sont tout à fait similaires en la matière.
Si 29,6% des répondants à l’étude en Rhône-Alpes (versus 28,6% des PME
rentables) connaissent des institutions aidant les entreprises à mettre en place
une démarche de RSE, elles ne sont plus que 23% (versus 23,8%) à connaître
des référentiels en la matière. Par ailleurs, une minorité des PME en Rhône-
Alpes (29,4%) déclarent avoir fait appel à un conseil extérieur pour améliorer
leurs performances sociales et environnementales. Face à de tels chiffres, on
peut légitimement s’interroger sur la véracité des réponses produites par les
dirigeants de PME d’autant que la question de l’évaluation financière des activités
de RSE n’était pas posée par les chercheurs dans l’étude en Rhône-Alpes, ce
qui aurait peut-être encore renforcé ce sentiment de désirabilité sociale dans le

20
Rentabilité et pratiques de RSE en milieu PME
Premiers résultats d’une étude française

discours à préserver à tout prix ?


Le tableau 5 présente une comparaison de nos résultats avec ceux d’études
antérieures en termes de pratiques et de connaissances de RSE par les PME
françaises.

PME PME PME


Pratiques et connaissances de RSE
rentables (Dupuis et ali.) (ACFCI)
Perspective RSE 88,1% 92,5% NR
Connaissance des organismes 28,6% 29,6% NR

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Connaissance des référentiels 23,8% 23% NR
Recours à un conseil extérieur 42,9% 29,4% 60%
Reporting social et environnemental 53,6% 27,6% 66%
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Critères non-économiques 39,3% 54,1% NR


Evaluation du coût 16,7% NR NR

Tableau 5 : Pratiques et connaissances de RSE dans les PME françaises


Légende : NR : non renseigné

Selon l’enquête de l’ACFCI (2006), l’origine de la démarche RSE est plus souvent
interne qu’externe à la PME. La conviction personnelle du dirigeant est l’argument
le plus cité (91% des répondants), suivie de l’anticipation réglementaire (60%),
de la prévention des risques (48%) et de l’amélioration de l’image de l’entreprise
(46%). L’éthique personnelle du dirigeant est logiquement prépondérante en
matière d’engagement dans la RSE, confirmant les résultats de travaux comme
ceux de Hemingway (2005) ou Murillo et Lozano (2006) (en RSE) et de Petschow
(2001) dans le domaine environnemental. Dans un second groupe de motivations,
on retrouve le projet de l’entreprise (42%), la motivation du personnel (35%),
l’incitation des clients (22%) et la recherche de nouveaux marchés (19%). 82%
des PME interrogées par l’ACFCI (2006) déclarent avoir clairement défini et
communiqué aux salariés les valeurs de l’entreprise, notamment en termes de
durabilité, de citoyenneté ou encore de satisfaction client. Dans notre échantillon,
70,2% des PME rentables déclarent avoir défini leurs valeurs, un résultat
honorable bien qu’inférieur à celui de l’ACFCI (2006).
Selon l’ACFCI (2006), les avantages reconnus de la démarche RSE sont
essentiellement non-financiers. Ces résultats confirment ceux de l’étude de Dupuis
et ali. (2006) même si les priorités des PME sont différentes. L’avantage majeur
pour les PME de Rhône-Alpes concerne l’adhésion et la motivation des salariés
(50%). Quant aux PME rentables, seules l’adhésion et la motivation des salariés
sont valorisées comme avantage des pratiques de RSE, suivies par l’amélioration
de l’image de l’entreprise (22,6%). Le tableau 6 propose une synthèse des
avantages retirés d’une politique de RSE pour les PME françaises.

21
15

PME PME PME


Avantages de la RSE
rentables Dupuis et ali. ACFCI
Motivation des
67,9% 50% 60%
salariés
Meilleure image 22,6% 36,4% 80%
Amélioration des
relations partenaires 14,3% 34,1% 62%
sociaux
Amélioration des
7,1% 47,7% 62%

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relations Frs et clients
Amélioration des
performances NR 32,2% 57%
économiques
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Tableau 6 : Avantages de la RSE pour les PME françaises


Légende : NR : non renseigné

Selon le baromètre 2006 du Crocis-CCIP (2007), quatre PME franciliennes sur


dix déclarent ne pas prendre en compte le développement durable dans leur
entreprise. Les obstacles demeurent classiques : le manque d’informations
(42%), le manque d’incitation (38%), le manque d’accompagnement (36%) ou
encore les surcoûts engendrés (25%). Pour les PME rentables, seul le manque
de temps apparaît comme un frein majeur à une démarche RSE comme le montre
le tableau 7.

PME PME PME


Obstacles à la RSE
rentables Dupuis et ali. ACFCI
Manque de temps 52,4% 55,6% 62%
Priorité à la pérennité
21,4% 63,1% 30%
économique
Aucun bénéfice à
10,7% 5,1% NR
retirer
Aucune importance
7,1% 15% NR
pour l’activité
Manque d’appui public 3,6% 12,6% NR

Tableau 7 : Synthèse des freins à l’intégration de la RSE dans la stratégie des PME françaises
Légende : NR : non renseigné

Près de la moitié des répondants de l’ACFCI (2006) estiment que la mise en


œuvre de la démarche RSE a généré des surcoûts en termes d’investissements
et de fonctionnement. Cependant, la majorité d’entre-eux n’ont évalué ni les
coûts financiers de cette démarche, ni les éventuels retours sur investissement à
en attendre. Ceci est largement confirmé dans notre étude, car seules 16,7% des

22
Rentabilité et pratiques de RSE en milieu PME
Premiers résultats d’une étude française

PME rentables ont évalué le coût de leurs actions de RSE.

3.2 L’engagement social et sociétal des PME


Souvent moins visibles que les actions visant à préserver l’environnement, les
initiatives sociétales semblent encore manquer de légitimité dans le contexte des
PME. Le respect des exigences sociales figure en 2ème position des moteurs de
politique de développement durable au sein des PME franciliennes (Crocis-CCIP,
2007). Le volet social comprend ici l’amélioration des conditions de travail et de
sécurité des salariés, la diffusion d’informations transparentes ou encore des

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initiatives de formation continue. La mise en place d’un plan de formation (89%)
et d’un dispositif de gestion des compétences (77%) figurent parmi les actions les
plus souvent citées par les PME de l’enquête de l’ACFCI (2006). A contrario, des
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thèmes comme la parité homme/femme et l’emploi de personnes handicapées


sont rarement cités, voire non recherchés par les PME (ACFCI, 2006).
Le tableau 8 présente une synthèse de l’engagement social et sociétal des PME
françaises.

Engagement social PME PME PME


et sociétal rentables Dupuis et ali. ACFCI
Développement des
80% NR 77%
compétences
Vie équilibrée 72,4% NR NR
Dialogue social 71,4% 67,5% NR
Diversité 54,8% 55,8% NR
Tissu économique
76,2% 67% 70%
local
Partenariat formalisé
33% 34,8% 33%
Frs
Absence
35,7% 40,7% NR
d’engagement sociétal

Tableau 8 : Synthèse de l’engagement social et sociétal des PME françaises


Légende : NR : non renseigné

Tout comme les PME rentables (85,7%), une large majorité des dirigeants
de Rhône-Alpes (80,2%) considèrent que les considérations éthiques sont
importantes pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Quant à un engagement
volontaire en faveur de la diversité, une courte majorité de répondants de
Rhône-Alpes adhérent à cette proposition (55,8%), un résultat comparable à
celui des PME rentables (54,8%). Pour 6 PME franciliennes sur dix, la prise en
compte du développement durable passe par des exigences accrues envers
leurs partenaires commerciaux (clients et fournisseurs) (Crocis-CCIP, 2007).
Les dirigeants de PME en Rhône-Alpes font massivement confiance à leurs

23
15

fournisseurs et sous-traitants en termes d’application de la réglementation (78,3%


versus 66,6% des PME rentables). Un peu plus d’un sur dix (12,7% versus 14,3%
des PME rentables) proposent une charte éthique à leurs fournisseurs, signe
que la formalisation ne fait pas partie des us et coutumes des PME françaises.
Une majorité (54,1%) des répondants de l’étude de Dupuis et ali. (2006) intègre
des critères non économiques dans leur sélection de fournisseurs, un résultat
prometteur pour la région car globalement, seules 39,3% des PME rentables ont
intégré cette pratique.
La coopération avec les acteurs locaux du territoire demeure marginale en Ile-de-

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France : seules 36% des PME interrogées pour le Crocis-CCIP (2007) déclarent
agir dans cette direction. Ce modeste pourcentage contraste avec la forte volonté
d’acteurs locaux comme les collectivités locales de nouer des partenariats en la
matière. 7 PME sur 10 interrogées par l’ACFCI (2006) déclarent impliquer leur
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entreprise dans des actions citoyennes comme le recours à l’embauche locale ou


l’accueil de stagiaires. En Rhône-Alpes, quatre PME sur dix déclarent n’entretenir
aucune relation avec la société civile, un résultat très similaire à celui des PME
rentables (35,7%). Quant aux autres PME, leurs relations concernent surtout
le sponsoring d’activités externes à l’entreprise (36,9%), la participation à des
projets de réinsertion professionnelle (25,2%), le mécénat humanitaire ponctuel
(22,9%) et, dans une moindre mesure, le développement de partenariat à long
terme avec une association de type ONG (10,7%).

3.3 L’engagement environnemental des PME


Avec deux tiers des PME rentables qui déclarent intégrer l’environnement dans
leur stratégie, ces PME ne se distinguent pas réellement et adoptent plutôt
un comportement minimaliste au regard de leurs ressources financières. Le
volet environnemental arrive largement en tête des préoccupations des PME
franciliennes (88% des PME l’associant à une politique de développement
durable) (Crocis-CCIP, 2007), ce qui est globalement le cas pour les PME en
Europe (Aragon-Correa et Matias-Reche, 2005). Assimilé à une source potentielle
de gains de productivité (Hitchens et ali., 2005 ; Simpson et ali., 2004), le volet
environnemental domine encore souvent le terrain de la RSE en milieu PME. La
gestion des déchets (88%) et la réduction des consommations d’énergie (70%)
dominent les actions en faveur de l’environnement mises en œuvre dans les
PME interrogées par l’ACFCI (2006), ce qui est confirmé dans le cas des PME
rentables. A titre de comparaison, le tableau 9 reprend les actions menées en
faveur de l’environnement par les PME de l’échantillon d’OSEO (2003) et par les
PME rentables.

24
Rentabilité et pratiques de RSE en milieu PME
Premiers résultats d’une étude française

PME PME
Actions
rentables OSEO
Recyclage / valorisation de
91,7% 66,9%
déchets
Réduction des consommations
70,2% 48,8%
d’énergie
Réduction des pollutions 54,8% 38,3%
Eco-conception 42,9% 41,3%
Pratique d’achats

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39,3% 44,9%
responsables
Utilisation raisonnée de l’eau NR 36,4%
Achat de véhicules propres 15,5% 20,1%
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Recours à des énergies


NR 10,3%
renouvelables
Mise en place d’un SME 9,5% 9,3%

Tableau 9: Actions menées en faveur de l’environnement par les PME rentables et les PME
françaises en général (OSEO, 2003)
Légende : NR : non renseigné

Dans l’échantillon de Dupuis et ali. (2006), 80,4% des PME avaient cherché à
diminuer leur consommation d’énergie et leurs émissions de produits nocifs.
Globalement, ces résultats confirment ceux de Hauff et ali., (2005) et Almeida et
ali. (2006) dans la mesure où les PME ont naturellement tendance à privilégier
quelques activités environnementales comme la réduction et le recyclage des
déchets (action prioritaire pour 55% des PME britanniques interrogées par
NetRegs, 2005) dont les impacts sont plus facilement et plus rapidement visibles.
En matière de certification ISO 14001, les PME rentables sont davantage
engagées que celles de la région Rhône-Alpes (19% versus 16,7%).

3.4 Vers des profils de PME rentables en matière de RSE ?


La synthèse des principaux résultats repose sur l’identification de forces et
faiblesses des PME rentables en matière de RSE. D’autres éléments non
significatifs sont qualifiés de neutres. Les forces des PME rentables concernent
leurs pratiques de reporting social et environnemental ; leur concentration sur
la pérennité économique comme frein de type secondaire ; le manque d’appui
public comme frein marginal ; un engagement social intégrant la thématique de la
diversité ; un engagement sociétal affirmé au travers d’un fort ancrage territorial et
une certification environnementale plus fréquente. Leurs faiblesses se rapportent
à une intégration encore faible de critères non économiques dans leur processus
de sélection de fournisseurs et à une évaluation financière trop rare de leurs
activités de RSE. Tous les autres aspects analysés dans cette étude se révèlent

25
15

au final neutres en comparaison avec les autres PME. Ces éléments neutres
concernent la prise de conscience des enjeux de la RSE ; une méconnaissance
des organismes et référentiels de RSE ; les principaux avantages recherchés
au travers d’un engagement dans une démarche RSE ; le manque de temps
dénoncé comme frein majeur à un engagement plus volontariste dans cette voie ;
un engagement social axé sur le dialogue social ; le type d’actions menées dans
le volet sociétal ; des relations avec les fournisseurs basées sur la confiance et
souvent non formalisées ; un engagement environnemental moyen supporté par
des actions classiques de réduction d’impacts.

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Globalement, les PME rentables ne se distinguent pas fondamentalement des
autres PME en matière de RSE. Ce résultat est assez surprenant s’agissant
d’organisations disposant de moyens financiers plus importants. En effet, leurs
ressources financières pouvaient laisser présager un engagement plus important
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en faveur de la RSE. En dépit de quelques spécificités, leur comportement demeure


assez classique des PME en général. Ces spécificités s’expliquent d’ailleurs
assez bien. Par exemple, la certification environnementale est plus fréquente
dans les PME rentables, signe que des ressources financières conséquentes
sont à mobiliser dans ce type de démarche. De même, le manque d’appui public
est considéré comme un frein très marginal par ces PME dans la mesure où elles
n’ont pas prioritairement besoin d’argent pour se lancer dans une politique de
RSE. Enfin, leur recours plus systématique au reporting social et environnemental
s’inscrit vraisemblablement dans leurs pratiques de gestion quotidiennes. Quant
à leurs faiblesses, elles apparaissent plus surprenantes dans la mesure où les
PME rentables sont a priori davantage intéressées par les aspects économiques
d’une démarche de RSE, donc par leur évaluation financière. Or, nos résultats
montrent que ces PME ne sont pas, en moyenne, plus impliquées que les autres
dans ce type de réflexion. Tout semble converger vers l’idée que foncièrement, les
PME rentables sont « des PME comme les autres », certes avec des ressources
financières supplémentaires mais, qui ne sont pas réellement investies dans
une démarche de RSE proactive telle qu’on aurait pu s’y attendre. Cependant, il
est intéressant de noter que les PME rentables adoptent des pratiques de RSE
différentes selon leur taille, preuve d’un réel effet taille souvent présent dans la
littérature (Lepoutre et Heene, 2006).

Conclusion

En dépit de l’absence d’un consensus quant au lien positif entre pratiques


responsables et performance financière, des études récentes suggèrent
l’existence de bénéfices tangibles et intangibles à en retirer (Grayson et Hodges,
2004 ; Greening et Turban, 2000 ; Orlitzky et ali., 2003), notamment par les PME
(Murillo et Lozano, 2006). En revanche, aucune étude ne s’était encore interrogée
sur les pratiques de RSE des PME rentables, ce qui constitue la contribution
essentielle de cet article. Quelques spécificités se déclinent en forces comme la
pratique de reporting social et environnemental et faiblesses comme l’absence

26
Rentabilité et pratiques de RSE en milieu PME
Premiers résultats d’une étude française

d’évaluation financière des activités de RSE. Cependant, les profils des PME
rentables en matière de RSE établis grâce à cette étude ne permettent pas de
conclure sur des différences très significatives. Finalement, les PME rentables
adoptent un comportement assez « classique » en matière de RSE. Par ailleurs,
des profils de PME responsables semblent se dessiner selon leur taille. Des
analyses typologiques seraient sans doute à réaliser pour affiner ces profils.
Les limites de la recherche concernent la nature purement descriptive des analyses
et la taille réduite de l’échantillon (84 PME) qui interdit toute généralisation des
résultats obtenus. Par ailleurs, le recueil de données porte sur les perceptions

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des pratiques de RSE par les dirigeants de PME, ce qui introduit nécessairement
le risque d’un biais de désirabilité sociale. Cette étude ouvre la voie à des travaux
plus qualitatifs sous forme d’études de cas de PME rentables afin de mieux cerner
leur profil et ainsi d’affiner les résultats présentés dans cet article. Certaines des
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PME de l’échantillon ont d’ailleurs formulé le souhait de poursuivre l’étude dans


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