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LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES AFRICAINES : LE CAS DU

CAMEROUN

Jean-François Ngok Evina

Direction et Gestion | « La Revue des Sciences de Gestion »

2014/3 N° 267-268 | pages 51 à 58


ISSN 1160-7742
ISBN 9782916490427
Article disponible en ligne à l'adresse :
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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 267-268 – Stratégie 51

Éthique et finances, la difficile cohabitation ?


La compétitivité des entreprises
africaines :
le cas du Cameroun
par Jean François Ngok Evina

F
ace à la globalisation des marchés ou à la ratification des
Accords de Partenariat Economiques (APE) entre les pays
de l’Union européenne et les pays africains, la majeure
partie des pays africains voit dans ces stratégies la pérenni-
sation de la suprématie des entreprises occidentales sur les
entreprises africaines. Nous supposons ainsi que le retard pris
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pour la ratification de ce traité est lié à la place des entreprises
africaines dans le nouvel espace. Au lieu d’être « un éternel
assisté » l’Afrique à travers ses entreprises doit s’adapter au
nouveau contexte et faire face à la concurrence internationale1.
Jean-François NGOK EVINA « Les entreprises les plus faibles ignorent leurs concurrents, les
Agrégé en Sciences de Gestion entreprises moyennes les copient et les entreprises les plus
fortes les dominent ». P. Kotler et P. Dubois (2004) montrent
Enseignant-Chercheur à l’Université de Douala ainsi clairement le rôle de la concurrence et la façon dont les
(Cameroun) entreprises se positionnent les unes par rapport aux autres. Un
Chercheur au Pôle Universitaire des Sciences environnement caractérisé par une fréquence de perturbations
de Gestion de l’Université Montesquieu élevées, comme celui de l’Afrique, est qualifié d’hypercompétitif.
Bordeaux IV (France) L’hypercompétition caractérise un environnement par lequel la
fréquence, l’amplitude et l’agressivité des manœuvres concur-
rentielles génèrent une situation de déséquilibre permanent (G.
Jonhson, K. Scholes et F. Fréry, 2002). D’une façon générale,
la compétitivité est l’aptitude à faire face à la concurrence de
façon positive. Elle est aussi, pour une entreprise, la capacité
de maintenir ou d’accroître ses parts de marché domestique
ou international (R. Rabet et P. Callot, 2006). Cette situation
peut être considérée comme idéale, mais dans les faits elle
est rarement vérifiable. Pendant que certaines entreprises
ont recours à la taille critique (être numéro 1 mondial dans le
secteur) d’autres se livrent une bataille pour leur propre existence.
C. Bekolo (2001) estime qu’elles doivent nouer des accords de
coopération avec les firmes occidentales qui ont généralement
une longue expérience et utilisent des technologies de pointe.

1. Nous remercions sincèrement tous les évaluateurs anonymes pour leurs


remarques constructives.

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Éthique et finances, la difficile cohabitation ?

Les entreprises confrontées à de tels environnements tendent simplement la « capacité de compétitivité ». C’est ainsi qu’il
à considérer les marchés dans leur globalité et sont amenées à arrive à la définition suivante : « une entreprise est compétitive
élaborer et mettre en œuvre des stratégies leur permettant de lorsqu’elle est capable de se maintenir durablement et de façon
mener la concurrence globalement (Porter, 1986). volontariste, sur un marché concurrentiel et évolutif, en réalisant
Andrews (1971) insiste sur le fait que la véritable source de un taux de profit au moins égal au taux requis par le financement
compétitivité d’une entreprise réside dans ses compétences de ses objectifs ». À partir de cette approche mobilisant le couple
distinctives lui permettant de maîtriser mieux que ses concurrents action–réaction comme unité d’analyse, la stratégie compétitive
les facteurs clés de succès dans une activité donnée. Pourquoi se conçoit comme un jeu séquentiel interactif avec, d’un côté,
les entreprises évoluant dans un même marché, utilisant les les firmes qui entreprennent des actions et, de l’autre, celles
mêmes technologies, ayant les mêmes clients ont-elles des qui réagissent (F. Bensebaa et J. Le Goff, 1999). Les entreprises
résultats différents ? Cette problématique permet de mener une africaines semblent être dans la deuxième catégorie dans la
étude comparative auprès des entreprises de télécommunication. mesure où elles subissent les changements venus d’ailleurs
L’objectif de cet article est, à partir d’une étude comparative par le biais de la globalisation. Dans un registre assez original,
des entreprises de télécommunication, de montrer qu’elles sont B. Rabet et P. Callot (2006) considèrent que la compétitivité est
compétitives. La compétitivité au service des entreprises et les la « recherche simultanée d’un même but, d’une même réussite,
entreprises en quête de compétitivité éclaireront notre analyse. rivaliser, être en concurrence ». Peut-on, à partir de l’esquisse
de définition de la compétitivité d’une entreprise, dégager les
principaux indicateurs de mesure de ce concept ? C’est l’objet
1. La compétitivité au service de la sous-section suivante.
des entreprises
La compétitivité est non seulement une notion complexe mais
1.1.2. Les indicateurs classiques de compétitivité
aussi l’entreprise africaine reste une notion fragile. P.-A. Sprimont (2003) distingue trois formes de stratégie compé-
titive2 : la différenciation par les prix, la différenciation par l’inno-
vation et la différenciation par l’image. Même s’ils peuvent parfois
1.1. La compétitivité des entreprises : être spécifiques au marché, les mouvements compétitifs engagés
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une notion complexe par les firmes sont très diversifiés et, pour d’évidentes raisons
méthodologiques, leur regroupement s’impose (F. Bensebaa et
Les caractéristiques d’une entreprise compétitive font l’objet de J. Le Goff, 1999).
débats et controverses en sciences de gestion. R.-A. Thiétart (1992) distingue également la différenciation, la
domination par les coûts et la focalisation. Le trait dominant de
la différenciation est la recherche d’une stratégie qui soit perçue
1.1.1. Qu’est-ce qu’une entreprise compétitive ? comme unique. Cette stratégie est facilement imitable, par
Selon N. Rambhujun (2000), « … la compétitivité est une capacité contre la domination par les coûts permet de réaliser les coûts
de lutter avec ses concurrents et de les battre, ou produire à les plus faibles possible. Pour ce faire, R.‑A. Thiétart propose
coût bas, vendre à prix bas tout en maintenant la qualité ». Ce une recherche de la meilleure productivité des équipements,
point de vue suppose une réaction de l’entreprise par rapport un contrôle serré des coûts, la minimisation des frais commer-
aux ambitions des concurrents. La globalisation des économies ciaux, de recherche et de publicité fondée sur les phénomènes
caractérisée par l’ouverture des frontières est plus bénéfique d’expérience et les économies d’échelle.
pour les entreprises occidentales mieux structurées et ayant En univers concurrencé sur les ressources et les débouchés, la
une assise financière considérable. Face à ces structures, nous compétitivité, fruit de la combinaison d’aptitudes stratégiques et
retrouvons des PME typiquement africaines ayant des moyens opérationnelles, reflète la capacité de l’entreprise à accéder aux
financiers assez limités. Mais cette limite ne constitue pas une débouchés et à mobiliser les ressources qu’appelle le déploie-
excuse pour leur survie (C. Bekolo, 2001). ment de son projet productif (J.-P. Bréchet et A.-L. Saives, 2001).
Dans le domaine international, E. C. Cortés, J.‑F. Molina Azorin Pour certaines organisations, les actions environnementales
et D. Ramón (2003) trouvent une série de pressions spécifiques sont un moyen de se différencier par rapport à leurs concurrents,
qui ont un impact sur l’entreprise. À ce titre, une entreprise
compétitive devance ses concurrents ou leur résiste avec succès 2. La stratégie de différenciation par les prix met l’accent sur les variables
qui contribuent à un positionnement relativement bas du prix de vente des
en respectant strictement les conditions du libre marché (A. produits.
Bienaymé, 1997). Cependant, H. Lesca (2000) affirme que les La stratégie de différenciation par l’innovation vise à distinguer l’offre commer-
ciale à travers une technologie novatrice, afin de réduire le pouvoir des
journalistes économiques, tout comme les acteurs théoriques, acheteurs qui ont plus de difficultés à trouver des produits substituables.
parlent de compétitivité des entreprises ex-post constatée après La stratégie de différenciation par l’image vise à créer une « différenciation
coup, sans tenir compte d’un autre aspect de la compétitivité perçue » pour des produits qui ne sont pas intrinsèquement différents des
produits concurrents.
tourné vers l’avenir qu’il appelle compétitivité ex-ante ou tout

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1.2.2. Spécificités des entreprises africaines

Éthique et finances, la difficile cohabitation ?


en apportant un élément nouveau et perçu comme unique par
les consommateurs (O. Boiral et D. Jolly, 1992). « Cependant, la
concurrence restant un des principaux moteurs du changement, Il convient de s’accorder sur le concept d’entreprise africaine :
par l’effet d’imitation qu’elle suscite auprès des entreprises d’un – Africaine par sa localisation : une entreprise installée en
même secteur d’activité, l’avantage compétitif lié aux investisse- Afrique est-elle considérée comme une entreprise africaine ?
ments écologiques est souvent précaire. Par exemple, Peinture La présence de Total en Afrique ne pousse pas cette entreprise
Internationale produit et commercialise depuis plusieurs années française à être une entreprise africaine.
des peintures sans mercure, Steinberg distribue une gamme de – Africaine par la contribution à la création de richesse dans le
produits comme les détergents sans phosphate sous la marque secteur considéré : l’esprit communautaire, qui régit les relations
Cercle – Vert, les grandes sociétés pétrochimiques généralisent familiales en Afrique, entre en conflit avec l’individualisme et la
l’usage de l’essence sans plomb en Amérique du Nord. Le lance- recherche du profit. Selon A. Ouedraogo (2007), « les salariés
ment de peintures sans mercure par Peinture Internationale a été considèrent alors leur entreprise comme une « seconde famille »
rapidement imité par son principal concurrent, Stelco » (Allaire, et la production de richesses comme un « effort collectif ». Ces
1989)3. Les entreprises étudiées n’exerçant pas leurs activités initiatives s’inspirent des traditions africaines bien connues,
dans le secteur industriel sont un peu épargnées des problèmes telles que les systèmes de contribution des plus nantis au
écologiques ce qui justifie la précarité de ces investissements. bien-être des plus démunis, ou des systèmes de « tontines »
Néanmoins, la stratégie d’imitation est très présente dans le toujours en vigueur dans la plupart des pays africains ».
secteur des services. Dès qu’une entreprise lance un nouveau – Africaine par le mode de gestion : au-delà des spécificités
service, l’autre l’imite immédiatement. C’est une stratégie de ethniques et pratiques typiques, ce sont les structures de
fidélisation de la clientèle. l’environnement sociétal qui sont identiques : un sentiment
S. Amabile et M. Gadille (2006) considèrent que l’avènement communautaire et clanique, un esprit de corps, une dominante
d’Internet peut être tenu comme un facteur de renouvellement patriarcale, un respect des ancêtres, une fidélité à la tradition,
des conditions de compétitivité, cette technologie constituant une domination de l’homme, un rôle d’éducation et de socia-
alors un facteur de relâchement des contraintes spécifiques à la lisation pour les femmes, un art de vivre et un sentiment de
PME relativement aux grandes entreprises. La prise en compte l’honneur (S. Frimousse et J.‑M. Peretti, 2006).
de la spécificité culturelle permet aux entreprises de s’assurer – Africaine par l’importance du secteur informel : l’entreprise
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d’avantages importants en termes de compétitivité (P. Dupriez, africaine présente un certain nombre de caractéristiques qui
1999). À quoi renvoie la notion d’entreprise africaine ? sont observées dans tous les pays en développement : faible
taille, absence de croissance interne et externe, faible qualifi-
cation des salariés, structures de financement défaillantes et
1.2. L’entreprise africaine : une notion prédominance du secteur informel (B. Tidjani, 2006 ; X. Galiègue
fragile et N. Madjimbaye, 2007). Le fonctionnement des entreprises
informelles dans les pays africains fait apparaître des interro-
La définition de l’entreprise africaine et la spécificité de celle-ci gations quant à la validité de certaines hypothèses régissant
sont parfois floues. le marché de concurrence pure et parfaite.
La recherche du consensus est essentielle dans les sociétés
africaines, elle se traduit par des difficultés à gérer les situations,
1.2.1. De l’entreprise africaine pouvant entraîner des affrontements ouverts. Les oppositions
La firme japonaise et la firme américaine sont considérées comme sont considérées comme une remise en cause des personnes
deux grands archétypes, qui certes ont chacun leur cohérence et et non pas comme une simple critique de situations factuelles
leur espace d’efficacité propre, mais aussi correspondent à deux (E.‑M. Hernandez, 2007). Le tableau ci-dessous présente les
formes historiquement successives, la firme J et la firme A en tant traits culturels africains.
que formes mieux adaptées aux caractéristiques contemporaines Ces traits culturels permettent de mieux caractériser l’entreprise
de l’environnement dans lequel les firmes opèrent (B. Coriat et africaine. Dans cet esprit, est considérée comme entreprise
O. Weinstein, 1995). Cette distinction est plus souvent liée aux africaine toute entité où prédomine :
facteurs sociaux culturels. Paradoxalement, le lieu d’implantation – un monde respectueux de l’ordre divin où les relations sociales
de l’entreprise a plus d’influence que la nationalité du dirigeant. sont plus harmonieuses et la convivialité plus grande (E.-M.
C’est ainsi que sur le plan international, une entreprise qui Hernandez, 1997) ;
souhaite s’installer dans un pays doit au préalable maîtriser la – le respect des anciens (B. Saporta et L. Kombou, 2000) ;
culture du pays d’accueil. À ce titre, quelle est la spécificité de – des acteurs unis par la parenté comme le patriarche du lignage
l’entreprise africaine ? et son petit-fils, par la dépendance comme le seigneur et son
vassal, par l’inégalité sociale comme l’aristocrate et le roturier
(E. Kamdem, 2001) ;
3. Cité par Boiral et Jolly, 1992

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Tableau 1. Classification des traits culturels africains


Éthique et finances, la difficile cohabitation ?

Croyances personnelles Croyances communautaires Croyances environnementales


Poids de la superstition Obligation d’entraide à la famille africaine Tradition orale doublée de la convivialité
Conception du temps Respect du conformisme Dépendance des jeunes vis-à-vis des parents
Fatalisme Effacement de l’individu face à la communauté Analphabétisme et diversité linguistique
Idéologie du secret Recherche effrénée du consensus Rigidité des habitudes alimentaires
Centralisation excessive du pouvoir Influence des anciennes habitudes publici-
Perception de l’entreprise taires
Respect des vertus morales
Source : C. Bekolo (2007), « Approche culturelle du consommateur en Afrique et perspectives pour la stratégie marketing », Gestion 2000,
n° 1, p. 110.
– un contexte où on retrouve l’amour et l’affection (H. Wamba, d’écouter les enquêtes avec une « neutralité bienveillante », d’être
2003). dans « l’empathie » et de constituer pour l’enquête une sorte de
Malgré la complexité de la notion de compétitivité et de la fragi- « miroir verbal » »5.
lité de la notion d’entreprise africaine, il semble reconnu que Les travaux [Griffin et Hauser (1993)]6, ont démontré que :
la compétitivité est non seulement au service de l’entreprise – le nombre de 20 à 30 interviews en face-à-face permet d’iden-
mais aussi et surtout que les entreprises sont à la recherche tifier 90 à 100 % des besoins des clients dans un segment de
de compétitivité. population homogène ;
– 8 à 10 répondants en révèlent 70 à 80 % ;
– en face-à-face fournissent 50 à 60 % de l’information.
2. Méthodologie
Le choix du sous-secteur des télécommunications est dû au 2.2. Collecte et analyse des données
fait que les usagers de la téléphonie en général sont passés
de près de 100 000 en 2000 à environ 2 000 000 en 2005, L’enquête proprement dite s’est déroulée en deux phases : la
portant ainsi la télé-densité globale de 0,67 % à 12,3 % (E. Touna première porte sur les données secondaires collectées à la
Mama, 2008). Malgré la crise financière, le chiffre d’affaires et direction de la statistique et de la comptabilité nationale portant
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le nombre d’abonnés au téléphone augmentent sans cesse. sur le chiffre d’affaires, le montant des investissements, les
Environ 300 milliards de Fcfa ont été réalisés sur les réseaux avantages sociaux, etc., de toutes les entreprises étudiées. Il
fixes et mobiles durant la période 1999 à 2004, plus de 20 000 s’agit des données brutes de la déclaration statistique et fiscale
emplois directs et indirects ont été créés, plus de 60 fournisseurs (DSF) sur une période de six ans soit allant de 2002 à 2007.
d’accès Internet et de services à valeur ajoutée sont présents La seconde phase porte sur l’entretien non directif. Nous avons
sur le marché, le trafic Internet et le nombre d’usagers sont en interrogé :
croissance soutenue (E. Touna Mama, 2008). Trois entreprises – le directeur général (un responsable par entreprise) ;
couvrent ainsi tout le territoire national. Il s’agit de ORANGE, de – le directeur commercial ;
MTN et de CAMTEL qu’il convient de présenter. – un grossiste.
Cette triangulation des sources de données permet de minimiser
les biais dans les réponses des interviewés. La collecte des
2.1. Présentation de la méthode adoptée données par interview est conduite à l’aide d’un guide d’entretien
comportant les thématiques suivantes. Pour les cadres supérieurs,
Le recours à des études de cas est une méthode de recherche les thématiques retenues sont la feuille de route (objectifs
largement répandue et utilisée dans les sciences sociales (Yin, chiffrés à atteindre) ainsi que les moyens mis en œuvre pour
1994)4. On étudie alors en profondeur et de manière intensive atteindre ces objectifs. Pour les cadres intermédiaires et agents
une ou plusieurs situations dans une ou plusieurs organisations de maîtrise, les thématiques sont : le cahier des charges, le style
(Y. Evrard et ali., 2003). de management adopté par le dirigeant (direction par objectif ou
Plusieurs techniques d’enquête s’offrent au chercheur qualitatif : direction participative par objectif), la mesure incitative retenue
l’entretien directif, semi-directif ou non directif. Les deux premières en cas d’atteinte des objectifs ou non. Pour les « fronts office »,
méthodes mettent le rôle de l’enquêteur en exergue car il peut la thématique portait sur la disponibilité des produits, le mode
influencer la réponse de l’enquêté. C’est la raison pour laquelle, de règlement ainsi que le circuit de distribution.
nous avons opté pour l’entretien non-directif. « Implicitement, dans Les entretiens avec chaque répondant ont duré en moyenne
les années 1940, c’est à Rogers, psychanalyste, que l’on doit la 30 à 45 minutes. Après ces entretiens nous avons regroupé
proposition de transférer les méthodes de l’analyse thérapeutique les données par catégorie de réponses afin de les exploiter ce
au champ des sciences sociales. Rogers suggère au sociologue
5. Rogers (1945) cité par V. Martin (2005)
4. Cité par Y. Evrard et ali. (2003) 6. Cité par J.-C. Andréani et F. Conchon (2005)

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Éthique et finances, la difficile cohabitation ?


qui nous a permis de sélectionner les arguments identiques. la téléphonie mobile avec au 30 juin 2008 ; près de 3 106 000
L’analyse thématique de contenu (ATC) est retenue dans le abonnés actifs, soit 59 % des parts de marché. Mieux encore,
cadre des entretiens tandis que les données quantitatives sont MTN est devenu le plus gros contributeur de l’Etat avec entre
analysées à travers les tableaux et graphiques. 60 et 70 milliards de FCFA reversés chaque année au titre de
taxes et d’impôts divers. Au 31 décembre 2007, MTN compte
dans ses effectifs 400 employés permanents. MTN dispose
2.3. Présentation des cas étudiés de 15 agences à travers le territoire national. 70 % du capital
sont détenus par MTN International et 30 % du capital par la
Camerounaise Broadband Telecom. Cette entreprise s’intéresse
Cas 1 : ORANGE Cameroun actuellement au secteur de la Microfinance à travers le trans-
fert d’argent. Ceci constitue une diversification du portefeuille
Née en Grande-Bretagne en avril 1994, Orange s’installe au d’activité de l’entreprise en dehors de son métier de base qu’est
Cameroun le 29 mai 1999 sous le nom de Société Camerounaise la communication.
des Mobiles (SCM). La SCM devient Orange Cameroun le 4 juin
2002, à la faveur d’un rebranding de toutes les filiales du mobile
de France Télécom auquel elle appartient. C’est une entreprise
Cas 3 : Cameroon Télécommunication
de service opérant dans le secteur de la téléphonie mobile au (CAMTEL)
Cameroun. Dotée d’un capital social de 15 010 000 000 FCFA,
elle compte 500 employés permanents. Structure du capital : Créée par décret présidentiel n° 98/198 du 8 septembre 1998, la
groupe Orange 69 %, sociétés de droit camerounais 25 %, Camtel est née de la fusion de deux entités dépendantes toutes
le reste revient à la SOCITEL. Orange a 8 agences réparties du Ministère des Postes et Télécommunications, il s’agit de la
dans tout le territoire national. Suite à son rachat par le groupe direction des télécommunications et de la société Intelcam. Camtel
Orange (France), son capital est désormais détenu par Orange a un capital de 50 000 000 FCFA et emploie 2 100 personnes. Elle
France (actionnaire majoritaire) et la Société Camerounaise de a réalisé un chiffre d’affaires de 46 366 000.000 FCFA en 2007.
Mobilis (SCM) avec un chiffre d’affaires de 130 344 000 000 Le tableau ci-dessous présente des extraits des entretiens avec
FCFA en 2007. les différents responsables de l’entreprise. Le prix étant contrôlé
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par l’Agence de Régulation des Télécommunations (ART), nous
avons jugé inopportun de le présenter.
Cas 2 : MTN Cameroun
Née du rachat par le groupe sud Africain MTN de la licence de
Camtel mobile en février 2000, MTN s’est installée sur le marché 3. Les résultats de la recherche
Camerounais de la téléphonie mobile en 2002. Aujourd’hui, avec
un chiffre d’affaires de plus de 158 670 000.000 FCFA pour La compétitivité d’une entreprise découle non seulement des
l’année 2007. MTN est aussi devenue le leader du marché de indicateurs qualitatifs mais aussi et surtout quantitatifs qu’il

Tableau 2. Déroulement des entretiens avec les responsables

ORANGE MTN CAMTEL


Directeur « Notre mission est de développer sur « MTN ne néglige aucun aspect, « Notre objectif est la mise en œuvre
Général le territoire camerounais un réseau de l’importance est mise sur les dimen- d’un programme d’investissement
qualité, offrir des services de qualité sions des stratégies compétitives minimum en vue de moderniser
novatrice, consolider la position de à savoir : l’image de marque ; la l’outil de production de la société ; la
leadership dans le marché, mettre sur notoriété ; le niveau de qualité des desserte des zones rurales ; mettre
pied une politique d’entreprise qui place produits et services ; la technologie ; en place des équipes projet pour
le client au centre de toute activité » la politique de prix ; les relations avec installer 20 000 abonnés par an à
l’Etat et d’autres entreprises » Douala et Yaoundé, les deux princi-
pales villes du Cameroun »
Directeur « Notre stratégie commerciale concerne « La performance est notre mot phare : « Au niveau du réseau, les objectifs
Commercial les produits, les marchés et les adminis- c’est la raison pour laquelle, pour portent sur le volume des ventes,
trations. Notre politique de vente inclue faire face au marché dans lequel l’image de marque de l’entreprise et
la prévision, la fixation des objectifs, elle évolue, l’une de ses stratégies la qualité du service offert à la clien-
le suivi des résultats, le suivi des frais consiste à recruter un personnel jeune, tèle »
commerciaux et l’optimisation de la dynamique et diplômé qui lui permettra
marque » d’atteindre ses objectifs »
Type Joker classique Pay As You Go Back VSat
de produits cartes à gratter Pay As You Go Gold Campac
Orange Corporate Pay As You Go Per Second Réseau Intelligent
Joker entreprise Business Flexi Réseau Wireless LAN

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Tableau 3. Évolutions comparées des variables (montant en 106)


Éthique et finances, la difficile cohabitation ?

Indicateurs Entreprises 2002 2003 2004 2005 2006 2007


Investissements réalisés et taux de crois- MTN 18367 33926 21126 23760 31080 32067
sance des investissements (85 %) (-40%) (12%) (31%) (32%)
ORANGE 10367 12358 25750 34500 34530 29779
(19 %) (108%) (34%) (0%) (-14%)
CAMTEL 3465 18320 21430 18780 1585 (0%)
(429 %) (17%) (-12%) (-92%) (-100%)
Chiffre d’affaires et taux de croissance MTN 30774 83405 93159 110071 135520 158670
(171 %) (16%) (18%) (23%) (17%)
ORANGE 32210 75855 102336 111733 112266 130344
(136 %) (35%) (9%) (0,4%) (16%)
CAMTEL 143135 65805 56578 22153 44854 46366
(-54 %) (-14%) (-60%) (102%) (3%)
Part de marché relative1 MTN 0,149 0,370 0,369 0,451 0,463 0,473
ORANGE 0,156 0,337 0,405 0,458 0,383 0,388
CAMTEL 0,694 0,292 0,224 0,090 0,153 0,138
Ratio de rentabilité financière (résultat MTN 36,76 39,89 43,63 38,61 37,46
net/capitaux propres) ORANGE 37,77 30,37 28,00 25,72 17,65
CAMTEL 16,55 12,55 18,74 24,96 44,59
1. Part de marché relative = Part de marché de l’entreprise/Part de marché moyen des principaux concurrents
Source : Déclaration statistique et fiscale (DSF).

convient de présenter à partir des données brutes obtenues 3.1. Implications managériales
auprès de la Direction de la Statistique.
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CAMTEL est l’entreprise la plus ancienne en termes d’investis- Il convient de ressortir le positionnement stratégique de chaque
sement parce qu’elle a hérité de l’actif d’INTELCAM. Néanmoins, entreprise dans la matrice du BCG. L’axe des abscisses repré-
elle a procédé à la modernisation de ses installations depuis les sente la part de marché relative tandis que l’axe des ordonnées
années 2003 à 2005 c’est ce qui justifie la stabilité observée porte sur le taux de croissance du secteur.
en 2006 et 2007. Cette tendance n’est pas la même pour les En ce qui concerne la position de MTN, l’entreprise a acquis
autres entreprises que sont ORANGE ET MTN. plus d’expérience que ses concurrents ce qui se traduit par
Le ratio de rentabilité financière désigne la capacité de l’entre- l’effet d’expérience. Il est nécessaire de suivre la dynamique
prise à produire un bénéfice net satisfaisant par rapport à ses du marché, ce qui implique de réaliser des investissements qui
capitaux propres. Du graphique ci-dessous on relève qu’en 2003, mobilisent d’importantes ressources financières. ORANGE par
pour chaque unité de capitaux propres engagée à MTN, cette contre doit engendrer des liquidités qu’elle génère en limitant les
entreprise a réalisé un profit de 0,1655. De 2003 à 2004, la investissements au maximum. Dans certains cas, on peut même
capacité de cette entreprise à produire un profit par rapport à en profiter pour augmenter les prix. CAMTEL est en situation
ses capitaux propres a baissé de 24,16 %. De 2004 à 2007, de suiveur, elle dispose pour autant de plus d’atouts que ses
cette variable n’a cessé d’augmenter. Elle a connu ainsi des taux concurrents puisqu’elle bénéficie des équipements de l’ancienne
annuels de croissance respectifs de 49,32 % en 2005, 33,19 % entreprise étatique avant la privatisation.
en 2006 et 78,64 % en 2007. Le taux de rentabilité financière de CAMTEL est toujours croissant
Cependant, en 2003, pour chaque unité de capitaux propres ce qui justifie sa supériorité sur le plan de la technologie Internet
engagée à Orange, cette entreprise a réalisé un profit de 0,3777. car c’est elle qui est leader dans ce domaine.
Par ailleurs, de 2003 à 2007, le taux de rentabilité financière Au vu de ces résultats, il ressort que la rentabilité financière de
de cette entreprise n’a fait que régresser. Il a, de ce fait, connu CAMTEL est en nette évolution suite à la mise sur le marché
des taux annuels de croissance respectifs de -19,59 % en 2004, des TIC (Internet en particulier) et il est le principal fournisseur
-7,8 % en 2005, -8,14 % en 2006 et -31,37 % en 2007. Pendant de ses concurrents dans ce domaine. La rentabilité financière
les années 2003, 2004, 2005 et 2006, Orange a réalisé un taux de ORANGE, quant à elle, se dégrade d’année en année ce qui
de rentabilité financière supérieur à celui de MTN. En 2007 par n’est pas le cas pour MTN qui a une courbe presque stable.
contre, MTN a réalisé un ratio de rentabilité financière largement
supérieur à celui d’Orange.

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Dossier I
La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 267-268 – Stratégie 57

Graphique 1. Positionnement des entreprises dans la matrice BCG.

Éthique et finances, la difficile cohabitation ?


fait, les barrières à l’entrée de ce positionnement concurrentiel
sont souvent faciles à franchir. Implicitement, Hamal et Prahalad
(1994), « l’entreprise doit être capable d’imaginer le futur, de
dessiner les nouvelles configurations de marché qui se profilent
à l’horizon, de les situer au confluent des évolutions concernant
les modes de vie, la démographie, les technologies, les données
géopolitiques, la réglementation.
R.-A. Thiétart (1992) suggère ainsi qu’il faut maintenir la pression
sur la concurrence et se comporter comme un modèle grâce
aux innovations, aux progrès en matière de productivité, à une
pression commerciale constante.

Conclusion
Les principaux résultats révèlent que les entreprises camerou-
Graphique 2. Évolution de la rentabilité financière. naises sont compétitives au regard des indicateurs classiques
de compétitivité (le prix, le montant du chiffre d’affaires, le
montant des investissements, la rentabilité). Nous constatons
que l’entreprise compétitive MTN a des méthodes de gestion
différentes de celles des autres. Elle est leader sur le marché et
devance généralement ses concurrents sur l’offre des services,
les autres entreprises sont contraintes de la suivre mais ne
bénéficient pas malheureusement des économies d’échelle. En
ce qui concerne Camtel, elle se contente des infrastructures dont
elle dispose, facilite l’accès à Internet pour ses clients, pratique
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des prix d’appel plus faibles que ceux de ses concurrents. Le
positionnement de ces entreprises sur la matrice BCG indique
que Orange occupe la position de « Vache à lait » ; MTN la position
« Vedette » et CAMTEL la position « Poids mort ».
Les principaux résultats montrent que les entreprises africaines
3.2. Discussions sont compétitives, tant du point de vue des indicateurs classiques
que des indicateurs spécifiques. Le savoir-faire du dirigeant et la
La différenciation par les prix est pratiquée par CAMTEL mais elle stratégie de diversification sont les leviers de compétitivité des
semble ne pas atteindre les résultats escomptés. Ainsi, nous entreprises africaines. C’est justement dans ce sens qu’Ansoff
pouvons dire que la compétitivité des entreprises de la téléphonie (1965)7 propose dans un premier temps de repérer les opportu-
n’est pas liée au prix, non seulement à cause de l’influence de nités et menaces de l’environnement ; dans un second temps,
l’ART (Agence de Régulation des Télécommunications) mais les forces et faiblesses de l’entreprise sont isolées, en fait, point
également par la qualité de service spécifique à chaque opéra- important, il s’agit d’évaluer ces forces et ces faiblesses par
teur. MTN peut adopter une stratégie de position dominante rapport au potentiel des concurrents ; enfin, dans un troisième
parce qu’elle jouit d’une position de force sur un marché qu’elle temps, des objectifs sont formulés. Importance de la synergie.
domine. Chamberlin (1933) a découvert d’une part que le nombre
d’articles vendus était constamment plus élevé dans la situation des
marchés “imparfaits” que aurait été dans le cas si les marchés étaient Bibliographie
« parfait » et d’autre part que le prix moyen était toujours plus faible que Amabile S. et M. Gadille, « Les usages d’Internet, facteurs de compé-
leurs équivalents sur les marchés parfaits. Il a écrit : « [t] oute chose titivité de la « PME réseau », Finance Contrôle Stratégie, vol. 9, n° 1,
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ces actions est principalement de gagner des parts de marché.
Cette stratégie permet d’attirer et de fidéliser une clientèle de
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plus en plus sensible aux problèmes de l’environnement. De tome 3, p. 3030.

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58 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 267-268 – Stratégie

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