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Kaïs Lassoued
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d’études empiriques ont analysé la contingence cultu- d’hypothèses de base et d’évidences partagées par les
relle du contrôle de gestion. Les études qui existent membres d’une organisation opérant parfois de façon
concernent, généralement, des dimensions de la culture inconsciente et construites au cours de l’histoire pour
nationale reliées à des pratiques budgétaires2. affronter les problèmes rencontrés dans l’organisation.
Cependant, qu’il s’agisse de tester l’influence de la Ces hypothèses de base ou croyances, quant aux
culture nationale ou de la culture d’entreprise sur le « bonnes » façons de penser et d’agir dans l’entreprise,
contrôle de gestion ou l’une de ses pratiques, le point de sont autant de valeurs de référence reconnues par les
départ s’appuie généralement sur une hypothèse selon membres de l’organisation qui n’ont pas besoin de
laquelle les phénomènes culturels sont tout à fait perti- démonstration et qui sont la base de toute réflexion,
nents pour expliquer certains comportements humains et attitude et comportement.
organisationnels dans les entreprises. Ce travail vise à Un exemple d’hypothèses de base (ou valeurs) résolvant
apporter une contribution à la construction d’une théorie un problème d’adaptation externe : « l’ouverture sur
de contingence des liens entre culture d’entreprise et l’extérieur » ; un exemple d’hypothèses de base (ou
contrôle de gestion valeurs) résolvant un problème d’adaptation interne :
de la culture 2. Voir, par exemple : Chow et al. Ainsi que Ueno et Wu (1993).
3. d’Iribarne (1989) parle de la logique de l’honneur caractérisant la culture
française. Zghal (1983) parle de la logique du flou et de la dignité caractéri-
Nous adoptons la définition de la culture d’entreprise sant la culture tunisienne.
présentée par Thevenet (1992, 1993) et adaptée des 4. Thevenet (1986) confirme cette interaction.
travaux de Schein (1985). La culture est un ensemble 5. Exemples donnés par Calori et al. (1989).
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Figure 1- la culture d’une organisation et ses manifestations. (Source : Calori & al., 1989)
économies », etc. Mais, ces propositions sont générale- directes avec des hypothèses de base ou des valeurs
ment chargées de subjectivité et peuvent ne pas telles que des valeurs d’ouverture sur l’extérieur, de
correspondre à la réalité des choses. compétition, de croissance, d’innovation, de savoir-faire
Pour décrire un portrait de l’entreprise qui se rapproche technique, etc.
de la réalité, il est convient d’aller le chercher dans la Enfin et surtout, la culture d’une organisation se
partie inconsciente de la culture (la partie cachée de manifeste à travers les pratiques de management et les
l’iceberg sur la figure 1). Dans ce cas, les valeurs ne sont normes de comportement qui y sont liées. Schwartz et
plus directement exprimées, mais émergent de l’incon- Davis (1981) soutiennent cette orientation. Ils identi-
scient des employés à travers les symboles, la formule fient la culture d’une entreprise à partir de l’étude de ses
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melle, permettant d’influencer les individus et les bien particulier qui correspond aux valeurs règnant dans
groupes pour les inciter à réaliser les objectifs de l’entre- l’entreprise. En fait, les trois mécanismes de coordina-
prise. Le contrôle de gestion est le mode formel du tion proposés par Ouchi correspondent à trois types
contrôle organisationnel global. Dans le cadre de cette culturels qui peuvent dominer l’entreprise à un moment
recherche, ne peut être défini comme un système ou un autre. Aux entreprises guidées par des
formel6 et finalisé (vers l’atteinte des objectifs de mécanismes culturels correspond un type culturel
l’entreprise) de coordination des personnes7 s’appuyant « clan », à celles orientées par des mécanismes bureau-
sur un ensemble de techniques favorisant un mode cratiques correspond un type culturel « hiérarchie » et à
d’évaluation des actions sur la base d’indicateurs quanti- celles guidées par des mécanismes de marché
fiés (en unités monétaires ou physiques). Par ailleurs, correspond un type culturel « marché ». A chacun de ces
nous considérons le système de contrôle de gestion dans types culturels correspondent des valeurs organisation-
sa vision élargie qui intègre aussi bien la planification nelles qui privilégient un type de contrôle de gestion ou
stratégique que le contrôle opérationnel8. un autre. Ainsi, dans une entreprise qui possède une
2. problématique
culture clanique, le contrôle des résultats par des
moyens externes est inefficace. L’entreprise compte
plutôt sur des valeurs telles que la tradition, la loyauté et
L’influence de la culture, discutée depuis longtemps, est la solidarité pour orienter les comportements des
maintenant définitivement reconnue comme facteur employés. Nous en déduisons que les systèmes de
influençant les modes de fonctionnement des entreprises contrôle de gestion joueront nécessairement un rôle
en général et ceux du contrôle de gestion en particulier. secondaire. Dans une entreprise à culture hiérarchique,
Ouchi (1977, 1979) est l’un des premiers à avoir parlé privilégiant des valeurs telles que la stabilité, l’ordre et
de la culture comme un facteur déterminant dans la le respect de la hiérarchie, le contrôle de gestion repré-
conception et le fonctionnement des systèmes de sente en général un élément essentiel du système de
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4. Méthodologie de la recherche
contrôle de gestion). Cela confirme, en quelque sorte, le
scepticisme et le flou qui règnent encore dans ce
domaine, ainsi que la complexité de la nature de ces
relations. Il paraît donc opportun de continuer la Afin de tester les hypothèses émises dans le cadre de
recherche dans ce sens et de participer, un tant soit peu, cette recherche, nous avons choisi d’adopter une
dans l’éclaircissement de la situation. Sans vouloir approche essentiellement quantitative. Le choix de
analyser une causalité ou une influence dans un sens ou l’échantillon, le choix des sources de collecte de
dans un autre, l’objectif de ce travail est de tester l’hypo- données qui s’adaptent à cette approche ainsi que le
thèse de l’existence d’une association entre la culture de choix des variables et la fiabilité de leurs mesures condi-
l’entreprise et une certaine pratique de contrôle de tionnent les résultats de l’analyse. Il convient ici de les
gestion. préciser.
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Ansoff (1979), Deal et Kennedy (1982), Harrison (1972, FOR4 La programmation des orientations et choix de
1978), Hofstede (1980) et Peters et Waterman (1982). l’entreprise pour l’avenir est formulée claire-
Bourcier a identifié 20 dimensions en se basant, notam- ment dans un document appelé : plan stratégique
ment sur les travaux de Reynolds, de Gordon (1985) et Pour étudier les pratiques de contrôle de gestion dans les
de Tichy (1980) et sur la série d’entretiens qu’il a menés entreprises de notre échantillon, nous avons retenu 5
au préalable. Finalement, en s’appuyant sur notre dimensions reconnues comme essentielles dans les
enquête exploratoire, nous avons retenu les dix dimen- recherches qui traitent des systèmes de planification et
sions culturelles que nous avons jugées les plus impor- de contrôle10. La formalisation et la centralisation sont
tantes : collectivisme (esprit d’entreprise et de groupe), les deux dimensions les plus utilisées (Moreira, 1980 ;
participation (dans la gestion), innovation (dans les Trahand, 1980 ; Sahel, 1983 ; Harrison et al., 1994).
produits, les procédures, les idées, etc.), compétition Nous y ajoutons l’horizon du système (Trahand,
(volonté de faire mieux que les concurrents), perfor- Harrison et al.), l’intensité du contrôle (Moreira,
mance (encouragement des bons résultats), orientation Harrison et al.), enfin la flexibilité du système de
client (toute action en faveur du client), formalisme contrôle, ce que Simons (1987) appelle la fréquence de
(respect des règles et des procédures), loyauté (des changement dans les systèmes de contrôle. Pour mesurer
employés envers l’entreprise), planification (tendance à ces dimensions, un certain nombre d’items a été large-
l’anticipation et à la programmation) et orientation ment inspiré des questionnaires élaborés dans le cadre
sociale (le souci de l’individu et non seulement de son de ces travaux.
rendement). Ensuite, en prenant comme base, d’une part, Les réponses à ces items respectent une échelle de Likert
les questionnaires de l’IRE9 (88 phrases commençant par à 5 points à différents libellés. Pour les dimensions
« Dans l’entreprise où je travaille… ») et de Bourcier (74 formalisation, flexibilité et horizon, les réponses vont de
phrases commençant par « Les membres de votre unité « totalement en désaccord » à « totalement d’accord ».
trouvent plus ou moins important de… ») sur les Pour la dimension intensité, les réponses varient de
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D’autre part, les 5 dimensions du contrôle de gestion (en 130 relations possibles entre les 10 variables cultu-
fait 7, car la dimension intensité possède 3 facettes) ont relles d’une part et les 13 facteurs de contrôle de
engendré 13 facteurs : formalisation opérationnelle (la gestion d’autre part, seules 25 relations sont vérifiées.
formalisation des outils), formalisation de la fonction (sa Ces résultats ne permettent pas vraiment de valider la
définition, ses procédures, etc.), flexibilité (degré relation entre le contrôle de gestion et la culture
révision de certains outils), horizon (orientation : long organisationnelle. En effet, nous pouvons déjà avancer
terme, court terme, opérationnel, stratégique), participa- que, même s’il existe une relation entre la culture et
tion dans le fonctionnement (fixation des objectifs, les pratiques de contrôle de gestion, celle-ci semble
élaboration des budgets, analyse des écarts), participa- être, dans notre cas, assez faible. Ce résultat global
tion dans l’évaluation (des performances), intensité dans mérite d’être affiné ; nous nous proposons de le faire
l’utilisation des outils non comptables, intensité des dans ce qui va suivre.
outils de reporting, intensité des outils comptables,
intensité des objectifs liés à la production, intensité des 5.1. Culture d’entreprise
objectifs liés à la vente, intensité des indicateurs de et formalisation des systèmes
production, intensité des indicateurs financiers. de contrôle de gestion
5. Résultats de la recherche D’après l’analyse, il semble que la formalisation du
système de contrôle de gestion, à travers ses deux
Pour tester l’hypothèse de l’existence d’une associa- facettes (la formalisation de la fonction dans son sens
tion entre les deux variables : culture d’entreprise et strict et la formalisation des outils), n’est pratique-
contrôle de gestion dans les 50 entreprises indus- ment pas affectée par la culture de l’entreprise.
trielles de notre échantillon, nous nous proposons Il est étonnant que l’étude ne montre aucune relation
d’effectuer une analyse des correspondances multiples entre l’esprit formaliste de l’entreprise et la formalisa-
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5.2. Culture d’entreprise et flexibilité effet, près de 60 % des personnes de notre enquête ont
des systèmes de contrôle moins de 35 ans et près de 80 % ont, au moins, 4 à 5 ans
de gestion d’études après le baccalauréat. En nous référant à Kohn
et Schooler (1978), nous pouvons alors expliquer le
D’après l’analyse, il semble que la flexibilité est parmi résultat paradoxal que nous avons trouvé, concernant la
les dimensions du contrôle de gestion les plus affectées relation entre le formalisme et la flexibilité, par le jeune
par la culture de l’entreprise. En effet, pas moins de 5 âge de nos répondants et leur niveau de formation
variables culturelles montrent un effet sur cette dimen- important.
sion du contrôle de gestion.
Si l’esprit d’innovation et l’esprit de performance 5.3. Culture d’entreprise et horizon
semblent logiquement favoriser la flexibilité des des systèmes de contrôle
systèmes de gestion dans l’entreprise, nous ne pouvons de gestion
pas dire autant quant au collectivisme et à la loyauté qui
ne sont pas forcément des précurseurs de la flexibilité. Les résultats de l’analyse montrent que l’horizon des
Pis encore, l’esprit de formalisme, qui règne dans systèmes de contrôle de gestion n’est affecté par aucune
l’entreprise, semble favoriser la flexibilité. C’est un des dimensions culturelles, même pas la dimension
résultat paradoxal car la formalisation est souvent consi- « Planification », qui devrait normalement favoriser une
dérée comme un frein à la flexibilité et au dynamisme certaine orientation à long terme et stratégique au
des salariés (Haas et al., 1967 ; Dunham et Pierce, système de contrôle de gestion. L’explication que nous
1978). pouvons donner à cette situation est que l’intérêt
Ce résultat est proche de celui de Meschi et al. (1993) accordé au contrôle de gestion par les entreprises
qui, dans leur étude traitant de la relation structure- tunisiennes est relativement récent. Les dirigeants de ces
culture d’entreprise, constatent que les valeurs d’inno- entreprises semblent vouloir maîtriser avant tout le côté
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gestion dans les entreprises de notre étude, cependant, donc se trouvent affrontées à une concurrence mondiale
celle-ci semble être relativement faible dans sa globalité. de plus en plus rude. Pour assurer une certaine compéti-
Mis à part des explications inhérentes à des limites tivité, voire pour assurer leur survie, ces entreprises, du
méthodologiques ou statistiques, dont nous parlerons moins les plus consciencieuses d’entre elles, sont dans
plus loin, ce résultat peut être expliqué par la réalité l’obligation d’asseoir des méthodes de gestion, telles
actuelle du contrôle de gestion dans les entreprises que le contrôle de gestion, pour pouvoir contrôler
tunisiennes. En effet, le contrôle de gestion est une notamment leurs coûts et leur qualité.
pratique relativement récente en Tunisie. Depuis une A l’heure actuelle, on ne peut pas parler d’une vraie
décennie, les entreprises tunisiennes sont réellement tradition de contrôle de gestion dans les entreprises
intégrées dans le système économique international, et tunisiennes. Dans certaines entreprises, le système de
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contrôle de gestion est encore dans une phase de mise en notamment dans les moyennes et grandes entreprises
place ; dans d’autres, il a déjà démarré, ne serait-ce que tunisiennes, quand on ne fait rien pour que les choses
partiellement, mais non sans difficultés ; enfin dans soient autrement, car les valeurs qu’elles mobilisent
d’autres encore, le contrôle de gestion est plus confirmé (respect de la hiérarchie, formalisme, stabilité, centrali-
mais beaucoup reste à faire. sation…) correspondent exactement aux valeurs cultu-
Cette phase de construction et de développement que relles nationales. Vouloir mettre en place un système de
vivent les entreprises tunisiennes, par rapport à certaines contrôle de gestion dans ces entreprises, sans une
méthodes de gestion essentielles, telles que le contrôle volonté de changement, cela revient à installer un
de gestion, se fait le plus souvent sans tenir compte des système complètement déconnecté de la réalité cultu-
valeurs culturelles qui règnent dans l’entreprise. Nous relle de l’entreprise. Les entreprises qui ont compris que
pensons que les entreprises tunisiennes n’ont pas encore le contrôle de gestion trouve du mal à s’acclimater dans
atteint une certaine « maturité » dans la matière pour des cultures à connotation hiérarchique ont fourni des
pouvoir se rendre compte de l’importance, voire de la efforts de changement. Ces efforts concernent surtout le
nécessité, de l’adaptation culturelle. Les dirigeants sont côté culturel ; il s’agit de commencer à inculquer, petit à
tellement préoccupés par la mise en place et le démar- petit, aux employés des valeurs de marché (perfor-
rage de la méthode, qu’ils n’ont pas encore eu le temps, mance, production, compétition…) plus proches des
ou même pensé, à impliquer la culture de l’entreprise exigences du contrôle de gestion.
dans leur gestion. Il est clair, donc, qu’actuellement le L’idée essentielle qu’il faut retenir, ici, est la suivante :
contrôle de gestion des entreprises tunisiennes est en dès qu’il y a une prise de conscience des dirigeants de
train d’être mis en place ou de fonctionner sans une l’importance de la culture et dès qu’il y a une volonté de
référence claire à la culture organisationnelle la faire partager par les membres de l’entreprise, son
dominante. effet sur les systèmes de gestion apparaît sensiblement.
Cette conclusion générale, à laquelle nous avons tenté Cela s’applique, dans notre cas, sur les entreprises qui
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relles censées normalement les favoriser. Cette constata- l’esprit de formalisme et la flexibilité du système de
tion concerne l’esprit participatif de l’entreprise qui n’a contrôle de gestion. D’autres relations, paraissant au
aucun effet sur la participation opérationnelle du premier abord logiques, ne sont pas vérifiées : c’est le
système de contrôle de gestion. Elle concerne, aussi, cas de l’esprit participatif qui n’affecte pas la participa-
l’orientation sociale de l’entreprise et l’esprit collecti- tion opérationnelle du contrôle de gestion. Cette incohé-
viste qui n’ont aucun effet sur les pratiques participa- rence relative obtenue dans les entreprises tunisiennes
tives du contrôle de gestion. Elle concerne, enfin, entre le contrôle de gestion et la culture est attendue. En
l’esprit de planification qui n’affecte pas du tout effet, nous pensons que les dirigeants tunisiens,
l’horizon du système de contrôle de gestion. Ce résultat soucieux actuellement de la mise en place et du démar-
peut être expliqué par le fait qu’on ne donne pas encore, rage du système de contrôle de gestion, sont absorbés
dans les entreprises tunisiennes, suffisamment d’impor- par l’utilisation technique de ce système, au détriment
tance à la culture au moment de la mise en place de de son adaptation culturelle.
méthodes nouvelles de gestion, telles que le contrôle de Il est important de souligner, à la fin de ce travail, que
gestion. Ce manque d’adaptation culturelle a été déjà les résultats obtenus sont à prendre avec toute prudence ;
souligné plus haut. cela, d’une part à cause de la non représentativité de
Conclusion
l’échantillon étudié et d’autre part, à cause de la nature
des informations recueillies. En effet, ces informations
reposent plus sur des perceptions que sur des faits. Il est
L’objectif principal de ce travail était de tester l’hypo- donc toujours possible de contester les résultats démon-
thèse de l’existence d’une association entre la culture de trés. Mais, il est important de signaler que, dans toute
l’entreprise et une certaine pratique de contrôle de étude par questionnaire, l’objectivité des réponses
gestion. Plus précisément, nous avons supposé, en nous constitue une source d’erreur possible, et ce phénomène
référant notamment aux travaux d’Ouchi, que dans est d’autant plus accentué que l’étude porte sur des
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Bibliographie
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