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Mercredi, 26 octobre 2022.

LMF 4

UE 421 : DES STRUCTURALISMES À LA THÉORIE


GÉNÉRALE DES SYSTÈMES.

COURS DU PROFESSEUR ZANG

PLAN DU COURS
 LA GENÈSE DE L’IDÉE DE SYSTÈME
 LE POSITIVISME
 LES STRUCTURALISMES
 LA THÉORIE GÉNÉRALE DU SYSTÈME
 T.P.E ( TRAVAUX PERSONNELS DE L’ÉTUDIANT)
MOTS CLÉS : Système, structure, systémique, structuralisme, positivisme, théorie générale
des systèmes, fonctionnalisme, générativisme, distributionnalisme (T.P.E)

I- LA GÈNESE DE LA NOTION DE SYSTÈME


Selon Bertalanffy, le concept de ‘’Système’’ a une histoire et des origines lointaines. L’idée du système
existait déjà chez certains savants et philosophes même s’ils n’utilisaient pas le mot « Système ». La
représentation de l’univers comme un tout organisé et solidaire, entant que philosophie naturelle, tire ses
origines aussi loin que Leibnitz avec sa théorie de l’harmonie préétablie, Nicolas da Cusa, avec sa
coïncidence des extrêmes, Paracelsus avec sa médecine mystique, Vico Ibn Khaldoum pour leur
conception de l’histoire comme une suite d’entité culturelle et système, Hegel et Marx avec leur
dialectique et Nicolas de Cusa dans Ludo Globi (1413) considèrent la vie du monde comme reflété par un
jeu abstrait adroitement décidé. Labé Étienne de Bonnot de Condillac écrit un ouvrage intitulé traité des
systèmes (1749) dans lequel il s’appuie sur de exemples tirés de La science politique et dresse le cadre de
ce qui deviendra plus tard approche systémique.

II- LE POSITIVISME
August Comte (1796-1857) émet l’idée d’un mouvement en faveur de l’unification de la
science : unité du savoir scientifique sur la base d’une même méthodologie. Vers 1830 ,
il fonde sa propre Doctrine qu’il nommera positivisme : mot inventé par Auguste Comte. A
travers le positivisme, il entend mettre en valeur l’esprit positif c’est-à-dire celui qui
s’attache à la fois à l’exactitude scientifique et à l’utilité sociale de sa propre activité. Il
milite pour la réforme de la société. Cependant, il subordonne cette réforme à une réforme
préalable de la pensée. Pour lui, l’esprit humain doit renoncer à connaître l’essence des
choses ; doit se borner à l’observation des faits d’expérience et de leurs relations
invariables dont il induira des lois. On doit donc à August Comte la doctrine qui professe
l’observation des faits d’expérience, l’induction des lois à partir des relations
invariables, la répudiation de tout raisonnement théologique ou élément métaphysique,
l’utilité sociale de l’action humaine, l’objectivité du chercheur vis-à-vis de l’objet de
recherche, l’unification de la science.
Chez les néo positivistes, cette attitude conduira à la répudiation du discours
philosophique
August Comte énonce la loi des trois états :
 L’état théologique qui correspond à la recherche des causes primaires
 L’état métaphysique qui correspond à la recherche des causes abstraites
 L’état positif qui correspond à la recherche limitée aux lois relationnelles.
Grâce au positivisme, l’Homme s’éloignera de l’état théologique puis de l’état métaphysique
pour accéder à l’état positif. L’un des premiers résultats de la doctrine d’August Comte est la
naissance de la micro biologie avec Louis Pasteur. Après des nombreuses expériences sur
les fermentations, Pasteur découvre que celles-ci sont dues à des organismes vivants
invisibles à l’œil nu, c’est-à-dire les microbes. Alors qu’à cette époque, l’esprit humain voit
encore derrière certaines maladies, certaines épidémies, la manifestation d’un châtiment
surnaturel ou une sorte de malédiction venue du ciel. Louis Pasteur démontre que ces
organismes vivants sont la cause des centaines maladies qui frappent l’Homme. Il montre
que la médecine peut combattre efficacement ces maladies. Il crée l’asepsie et les méthodes
aseptiques puis met au point une technique de vaccination contre la rage.

III- LES STRUCTURALISMES


Ferdinand de Saussure (1857-1913) est considéré comme le père fondateur du
structuralisme. Reconnaissons que dans son cours de la linguistique générale, Saussure ne
parle ni du structure ni de structuralisme mais de système. Ce cours de la linguistique
générale est le texte fondateur du structuralisme.
 LES CONCEPTS FONDAMENTAUX DU STRUCTURALISME SAUSSURIEN
Signe, signifiant, signifié système, langage, langue, parole, synchronie, diachronie, arbitraire,
convention (T.P.E)
Le structuralisme prendra plusieurs formes :
 la glossématique avec Louis Hjelmslev,
 le fonctionnalisme avec Roman Jacobson et André Martinet,
 le générativisme avec Noam Chomsky,
 le distributionnalisme avec Harris et Bloomfield,
 la psychomécanique du langage avec Gustave Guillaume ( T.P.E)
Le structuralisme se reprendra dans d’autres disciplines : en anthropologie, (Lévi-Strauss,
anthropologie structurale), en philosophie, en littérature, etc. Tous les structuralismes ont
un dénominateur commun; ils se fondent sur le principe de l’objet d’études intelligible par
lui-même. On a pas besoin d’un apport extérieur pour comprendre le fonctionnement de
l’objet d’études, on répudie toute influence externe et on observe l’objet d’études en
procédant comme Louis Pasteur qui avait fait des expériences sur la fermentation. Cela
signifie que Ferdinand De Saussure est à l’origine biologique qui vient étudier la
linguistique avec les méthodes de la biologie, et il procède exactement comme Louis Pasteur.
Dans le chapitre intitulé Matières et tâches de la linguistique, Ferdinand De Saussure
expose le manifeste de la linguistique
« La matière de la linguistique est constituée d’abord par toutes les manifestations du
langage humain, qu’il s’agisse des peuples sauvages ou des notions civilisées, des
époques archaïques classique ou en décadence, en tenant compte, dans chaque période,
non seulement du langage correct et du beau langage, mais des toutes les formes
d’expression . Ce n’est pas tout : le langage échappant le plus souvent à l’observation,
le linguiste devra tenir compte des textes écrits, puisque seuls qui lui font connaître les
idiomes passés ou distants : la tâche de la linguistique sera :
i. De faire la description et l’histoire de toutes les langues qu’elle pourra atteint, ce
qui revient à faire l’histoire des familles de langues et à reconstituer dans la
mesure du possible les langues mères de chaque famille
ii. De rechercher les forces qui sont en jeu d’une manière permanente et universelle
dans toutes les langues, et de dégager les lois générales auxquelles ont peut
ramener tous les phénomènes particulier de l’histoire ;
iii. De se délimiter et de se définir elle-même » ( Saussure, 1985 :20).
À partir du texte ci-dessus, on note que la linguistique à pour objet d’études toutes les
langues du monde. Saussure répudie toute les considérations d’ordre politique et religieuse
qui interdisent d’étudier les langues de certains peuples : les peuples mis en esclavage,
colonisés, méprisés… Notons que Saussure écrit son cours de linguistique générale pendant
l’esclavage .
À l’époque où Saussure écrit, la société de linguistique de Paris avait interdit la
reconstitution de l’histoire de langue. Mais Saussure dans sa logique préconise de
reconstituer les langues mères de chaque famille et à ce niveau il est en contradiction avec
l’Eglise et avec l’Etat. Pour l’église, la toute première langue du monde est celle utilisée par
Adam pour parler avec Dieu.
La théorie de Saussure est bâtie sur le principe selon lequel la recherche des forces en jeu
d’une manière permanente et universelle dans toutes les langues du monde peut ramener tous
les phénomènes particuliers de l’histoire à des lois générales. Saussure élabore un
programme de recherche visant à répudier de la linguistique les influences externes à cette
discipline : préjugés sociaux et raciaux, considérations politiques et religieuses, etc. La
linguistique doit se débarrasser des thèses invérifiables et ne travailler que sur la base des
forces en présence.
 LE SYSTÈME CHEZ SAUSSURE
Ferdinand de Saussure développe la notion de Système. Pour Saussure, la langue est un
système dont les éléments se tiennent les uns les autres, un élément de plus ou de moins
mais le système en branle. La plus exacte caractéristique des éléments de système est
d’être ce que les autres ne sont pas. Les éléments du système n’ont pas de valeur par eux-
mêmes, c’est le système qui leur confère une valeur. La valeur des éléments ne dépend pas
de la matière avec laquelle on les a fabriqué mais du système.
Dans la théorie de Saussure, le système prime sur les éléments et tout s’explique par le
système, c’est ce qu’on appelle L'immanentisme. Rien ne peut s’expliquer ni par l’histoire
ni par les forces extérieures au système ni par la matière avec laquelle on a fabriqué les
Éléments. Saussure prend l’exemple d’un Orchestre et il montre qu’un orchestre est
composé des musiciens, et le rôle de chaque musicien est de jouer sa partition. La nature du
musicien importe peu, son sexe n’importe pas, la couleur de sa peau n’a rien à y voir, sa
religion même n’a rien à y voir, ce qui importe c’est la partition que le musicien doit jouer.
Saussure prend encore l’exemple d’une Médaille, que ce n’est pas la matière avec laquelle
on a fabriqué cette médaille, ce qui importe c’est qu’elle représente ;
Ce n’est pas la matière avec laquelle on a fabriqué un billet de 1000F de Banque et les
éléments du système on une valeur fixé. Un billet de 1000F reste toujours un billet de 1000F
même s’il est froissé ou déchiré ;
Le prix du cacao aujourd’hui ne dépend pas du prix de ce même cacao d'hier ou d'avant-
hier ; leur prix ne dépend pas de leur histoire ni de la matière avec laquelle on les a fabriqué
mais du système.
La théorie de Saussure va commencer à poser des problèmes. D’où la naissance des autres
formes de structuralisme.
 LE FONCTIONNALISME
Le fonctionnalisme est un courant développé par des linguistes qui considèrent qu’on ne
peut pas tout expliquer par le système. Les fonctionnalistes mettent l’accent sur la fonction
et non pas sur le système.
Roman Jacobson développe par exemple la notion d’embrayeur et il montre qu’il y a des
éléments dans le système dont on ne peut pas expliquer le fonctionnement par le système lui-
même. Les embrayeurs commencent à montrer les limites de la théorie de Saussure. Saussure
veut sortir la langue dans son contexte. Parmi les embrayeurs, Pronom personnel : je, tu ;
nous, vous.
Jacobson développe aussi le schéma de la communication’ L’émetteur, récepteur, canal,
… et montre qu’à chacun de ces éléments correspondent une fonction. On est capable
d’expliquer le fonctionnement du système en se référant non pas au système lui-même mais
au fonction du langage. À l’encodeur ou à l’émetteur correspond la fonction expressive,
qui permet de retrouver la fonction qui parle dans le texte. (T.P.E : Les fonctions du
langage.)
Il donnera naissance à d’autres formes de structuralisme. Il y aura une jonction entre la
linguistique et les sciences connexes, anthropologie, sociologie, psychologie, et autres qui
donnera naissance à des disciplines nouvelles telles que l’ethnolinguistique, psycho
linguistique, socio linguistique, etc. Chacune de ces disciplines apporte un point de vue
nouveau dans l’interprétation des éléments.
La linguistique structurale de Saussure voulait qu’on se fonde sur le système. La variation et
le changement devraient s’interpréter à partir du système.
Avec la Socio linguistique, Labov William, dans son Sociolinguistique, montre que le
changement linguistique peut avoir des origines sociales. Pour lui, on ne peut pas se au
niveau de système. Il faut restituer la lan gue dans son contexte d’utilisation , c’est-à-dire
dans la société où elle fonctionne. Il considère que la Sociolinguistique n’est de une partie de
la linguistique, c’est plutôt la linguistique qui est partie de la Sociolinguistique, parce que le
système ling limiter uistique évolue dans un environnement qui est social, la langue Vit dans
la société et non pas le contraire, et la société exerce son influence sur la langue. Il dit à cet
effet que la Sociolinguistique c’est la linguistique, toute la linguistique mais la
linguistique remise sur ses pieds. Pourquoi la linguistique remise sur ses pieds ? _parce que
Labov trouve que Saussure extrait la langue de la société et l’étudie in vitro, un peu comme
elle fait dans les autres disciplines scientifiques. Or la langue, elle, a la particularité de ne
pouvoir vivre qu’en société. Elle est le produit de la société et c’est pour cela qu’on l’a
défini comme un fait social.

IV- THÉORIE GÉNÉRALE DE SYSTÈME


L’expression théorie générale de système est de Von Bertalanffy. Elle apparaît pour la
première fois dans un article intitulé General System Theory publié dans la revue General
System (1956). L’auteur en fera un exposé plus détaillé dans un ouvrage intitulé General
System Theory, Foundations, Developments, Applications (1968). Cette théorie connaît
ses premiers développements en biologie et de nombreuses applications dans plusieurs
domaines : politique, économie, sociologie, relations internationales, linguistique,
littérature, etc.
La théorie générale de système, en abrégé TGS est le résultat de plusieurs années de
recherche interdisciplinaires, théoriques et pratiques.
Au début des années 1920, Bertalanffy est intrigué par les limites de la théorie biologique.
Ainsi, Il trouve les limites de la théorie biologique. Et Il trouve que le schéma mécaniste
d’enchaînement causal isolable et le traitement dichotomique ( traitement d’un problème en
le découpant comme dans la théorie cartésienne) sont insuffisants pour tenir compte des
problèmes théoriques en particulier dans les sciences bio sociales. Et des problèmes pratique
posés par la technologie moderne. Il préconise une conception organique de la biologie.
Celle-ci met en évidence l’importance de l’organisme considéré comme un tout solidaire
ou système, et donne pour objectif principal aux biologiques, la découverte des principes
de l’organisation à tous les niveaux.
Bertalanffy décide de reprendre ses travaux sur la cellule. Il abandonne l’approche
mécaniste en faveur de l’approche organique. Il focalise son attention sur les échanges que
la cellule entretient avec le milieu extérieur. Il entreprend de formaliser ces échanges en se
basant sur la notion de système en interaction avec son environnement. Il développe une
conception qui a pour ambition de dépasser l’opposition traditionnelle entre l’explication
mécaniste et l’explication classique vitaliste de la vie. Il conçoit l’organisme comme un
système ouvert doté de propriété spécifique qui se prête elle-même à une investigation
scientifique.
À l’origine de la théorie de système ouvert, se développent les recherches expérimentales
sur le métabolisme et la croissance en biologie. Le système ouvert comporte des niveaux
d’organisation . Pour Bertalanffy, la tâche de la biologie est de découvrir les lois
applicables à tous les systèmes biologiques et à leurs différents niveaux d’organisation . Il
cherche à donner à sa théorie le plus large champ d’application possible. Il intègre dans ses
préoccupations les niveaux d’organisation psychologiques, sociologiques et historiques. Son
ambition est de mettre sur pied une théorie générale capable de fournir des principes et
modèles applicables à tous les systèmes quelle que soit la nature de leurs composants et leurs
niveaux d’organisation .
 La reconnaissance institutionnelle de la théorie générale de système.
À la faveur de la seconde Guerre Mondiale, Bertalanffy réussit à réunir autour de lui des
chercheurs et des savants appartenant à des disciplines variées, sans distinction de
nationalité, pour réfléchir à l’unification de la science. L’accent est mis sur
l’interdisciplinarité de la recherche. Et par conséquent sur des analyses qui tiennent
compte de la causalité multiple des phénomènes observés. Cela signifie que nous sommes
entrain d’abandonner le système mono causal du cartésianisme qui veut que les mêmes
causes produisent les mêmes effets, et qui veut aussi que pour aborder une difficulté, il faut
la découper en petites unités et commencer par les difficultés les plus abordables. Avec
Bertalanffy, un même effet peut avoir plusieurs causes de système multi causal. Un même
phénomène peut être étudié à partir de plusieurs points de vue. Or, chaque point de vue est
nécessairement parcellaire. Pour parvenir à la vérité, il faut adopter une démarche qui
consiste à rassembler autant de points de vue possibles sur la même question. Exemple a
peut être défini comme un graphème. Et en tant que graphème, il peut être l’équivalent de A.
Il peut aussi être un son de la langue française dans le domaine phonétique. Il peut encore
être un verbe avoir conjugué à la 3eme personne de singulier.
Des colloques seront organisés pour réfléchir à l’unification de la science. Ce courant aura
pour première conséquence la synthèse des travaux de recherche dans plusieurs domaines
particuliers tels que Biologie, Cybernétique, théorie de la communication, thermodynamique,

Le Society For The Advancement Of General System Research sera créé en 1956 aux
États-Unis. Vers la fin des années 60, l’Europe recevra une onde de choc provenant des
États-Unis.
 Qu’est-ce que la théorie générale de système ?
La théorie générale de système est née d’un constat. Les différents domaines de la
connaissance présentent des similitudes frappantes et sont interdépendantes. L’univers se
présente sous la forme d’un système qui comporte des niveaux d’organisation. A chaque
niveau d’organisation correspond un système ou un ensemble de systèmes qui comportent
eux aussi des sous systèmes, d’où les similitudes frappantes entre des systèmes
totalement différents.

02/11/22
(Suite)
La théorie générale de système réagit contre le compartimentage. Le Compartimentage
est un principe que l’on rencontre dans les sciences classiques : chimie, biologie, science
sociale… et qui consiste à isoler les éléments de l’univers observé en espérant qu’en les
réunissant à nouveau, théoriquement ou expérimentalement, on retrouvera l’ensemble ou le
système ( cellule, esprit ou société) et qu’il serait intelligible .
Pour Bertalanffy, cette méthode contribue à compartimenter (c’est-à-dire.) la connaissance, à
aboutir à des vues parcellaires, à des artefacts, à des simples vues de l’esprit. Il y a artefact
quand le résultat auquel on parvient est compris dans la méthode qu’on a utilisée. Un
artefact signifie quand on change de méthode, on risque ne pas aboutir au même résultat.
« Nous savons maintenant que pour comprendre ces ensembles, il faut connaître non
seulement leurs éléments mais aussi leurs relations ». Nous nous rappelons que dans la
théorie de Saussure, les éléments ne comptent pas ; ce qui comptent ce sont les relations.
Dans le positivisme de Comte, il faut renoncer à connaître les sens des choses, mais leurs
relations. «  il apparaît en outre que des aspects généraux, des correspondances et des
isomorphismes sont communs au « Système ». C’est ce qui constitue le domaine de la
théorie générale des systèmes ; bien sûr, ces parallélismes et ces isomorphismes
apparaissent, et c’est quelquefois surprenant, dans des « Systèmes » par ailleurs totalement
différents. La théorie générale des systèmes est ainsi une étude des « Tout » et des
« Totalités » qui, il n’y a pas si longtemps, étaient considérés comme des notions
métaphysiques dépassant les limites de la science » 1995 :XV
La théorie générale des systèmes procède donc d’une triple réaction.
 La première est contre la tendance qui développent des études de détails, des études
fragmentaire
 La deuxième est la tendance à compartimenté la connaissance en établissant des
cloisonnement rigide entre les disciplines.
 La troisième porte de nombreux noms « chauvinisme de discipline » « patriotisme
d’université » «  verbalisme arrogant et raciste »
La théorie générale des systèmes a donc pour ambition d’intégrer le savoir acquis dans
toutes les disciplines, d’unifier la science et l’analyse scientifique. Elle œuvre pour une
recherche interdisciplinaire qui se force d’élaborer un ensemble cohérent des concepts
généraux, applicables aussi bien aux processus physiques et mécaniques qu’aux processus
biologiques et sociaux. Elle étudie le parallélisme des principes généraux de la
connaissance dans divers domaines » Bertalanffy 1993 :XIV
LES APPLICATIONS DE LA THÉORIE GÉNÉRALE DES SYSTÈMES
La théorie générale des systèmes a connu des nombreuses applications dans plusieurs
domaines. C’est grâce à cette théorie qu’on peut avoir aujourd’hui des véhicules
automatiques. C’est aussi grâce à la théorie des systèmes que l’on fabrique des missiles
auto guidage, les avions sans pilote, les applications qui nous permettent de traduire un texte,
effectuer des recherches, envoyer des messages…

08/11/22

La théorie générale des systèmes dans les sciences


Le modèle Talcolt et Parsons s’inspire de la Cybernétique, de la théorie de l’information en
particulier la théorie économique de Wassily Leoncief. Pour lui, la notion de système est
universelle. C’est cette universalité qui fonde l’unité de la connaissance scientifique et
constitue l’acte principal de l’analyse scientifique. Il adopte comme point de départ
l’ensemble, la totalité, qu’il traite à la manière d’un système.
L’analyse fonctionnelle revient désormais à étudier les problèmes que tout système doit
résoudre pour exister et se maintenir en activité.
Le système général de l’action de Parsons.
Il comporte 04 éléments suivants :
1. Un système acteur : il peut être individuel ou en groupe
2. Une situation : elle comporte des objets avec lesquelles l’acteur entre en rapport. Le
sujet acteur de Parsons est un être en situation, son action est toujours une réponse à
un ensemble de signes qu’il perçoit dans son environnement. L’environnement
comprends des objets physiques tels que : la faune, la flore, le climat, les biens
matériels, les constituants biologiques et les objets sociaux c’est-à-dire les autres
acteurs. L’action sociale est interaction.
3. Des signes et des symboles : c’est à travers ceux-ci que l’acteur entre en rapport avec
les éléments de la situation et leur attribue une signification.
4. Des règles, des normes, des valeurs : elles guident l’acteur dans l’orientation de son
action qu’il fournisse des objectifs à atteindre.
L’ambition de Parsons est de construire un modèle directement applicable dans le domaine
social. Il pose un postulat fondamental : l’action humaine présente toujours les caractères
d’un système. Elle n’est jamais ni simple ni isolée .
Toute action se présente comme un ensemble d’unités apte d’un ou de plusieurs acteurs. Elle
peut s’inscrire dans un cadre plus large . Toute action peut donc être considérée en même
temps comme une totalité d’une unité apte et comme un élément d’une totalité plus large
qu’il nomme : système général de l’action .
Le système de l’action peut se définir comme l’organisation des rapports, d’interaction entre
l’acteur et sa situation. Tout système comporte nécessairement 04 fonctions essentielles qu’il
doit assurer s’il veut survivre et préserver sa stabilité. Ce sont les pré requis du système
d’action

LES PRÉ REQUIS FONCTIONNELS DU SYSTÈME D’ACTION


Dans la théorie de Parsons, la fonction correspond à un ensemble d’activités destinées à
répondre aux besoins du systèmes en tant que systèmes. Tout système d’action comporte 04
fonctions essentielles qui sont : l’adaptation ,la poursuite des buts ( goal attainment),
l’intégration , la latence. On les classe selon la distinction interne, externe, moyenne et but
dans le tableau Agil

Moyens But
Poursuite de but( goal
Relations externes Adaptation
attainment)
Relations internes Latence Intégration
Tableau 1  : pré requis fonctionnel du système d’action de Parsons
Chacune des cellules du tableau représente une fonction du système général de l’action. A
chacune de ses fonctions correspond un sous système des systèmes générales de l’action
1. L’adaptation
Cette fonction représente l’aptitude d’un système à réagir à son environnement . Elle
consiste pour le système à préciser dans son environnement les ressources nécessaires à les
aménager les transformer en tant que système et à offrir par échange ses propres produits.
Les éléments que le système puisse dans son environnement sont appelés « input ». Ce que
le système offre en échange est appelé « out put ». Le système doit s’adapter à son
environnement et à ses contraintes et adapter son environnement à ses propres besoins.
Tout système qui ne peut s’adapter à son environnement est condamné à disparaitre.
2. La poursuite des buts
C’est la fonction qui consiste pour un système à définir ses propres fins entant que système, à
mobiliser les énergies, les ressources nécessaires pour les atteindre. Le système doit définir
sa raison d’être . L’objectif minimum qu’un système se fixe est sa propre survie.
3. L’intégration
C’est la fonction qui permet au système de se maintenir comme un tout solitaire. Cette
fonction est celle qui stabilise le système. Elle exige que les différentes parties de fonction
d’un système agissent de façon cohérente au lieu de s’opposer les une les autres. Elle assure
le contact et la coordination entre les parties, la cohérence ou la solidarité du système. Elle
vise à protéger les systèmes contre le changement brusque et les perturbations majeurs.
Quand cette fonction s’affaiblit, le système vole en éclats.
4. La latence
Elle vise la conservation du modèle Pattern maintenance. C’est-à-dire la préservation ou la
reproduction du modèle ou des caractéristiques essentielles d’un modèle. Elle permet de
s’assurer que les acteurs demeurent fidèles aux normes et valeurs du système et continue de
s’en inspirer. C’est la fonction qui permet au système d’action d’assurer chez ses acteurs la
motivation nécessaire. Elle suppose que le système dispose d’un réservoir de motivation qui
accumule de l’énergie et la diffuse chez ses acteurs enfin que ceux-ci demeurent fidèles aux
valeurs et aux normes du système.

Mercredi, 16 novembre 2022.

La théorie de Parsons fait intervenir plusieurs modèles ou facteurs : accumulation d’énergie


, diffusion d’énergie , mobilisation de ressources pour le fonctionnement du système qui
doit s’adapter à son environnement pour les transformer en fonction de ses besoins, se fixer
des buts ( le but minimal étant la survie) ; demeurer un tout solidaire et résister au
changement, créer des valeurs, des normes et assurer leur respect. À chaque fonction
correspond un organe qui en permet l’exercice.

L’organe et la fonction dans la théorie de Parsons.


Dans la théorie de Parsons, la fonction et l’organe sont consubstantiellement liés. Le système
général de l’action se subdivise en quatre sous systèmes : l’organisme biologique, la
personnalité psychique, le système social et la culture que l’on retrouve dans le tableau
Agil ci-dessous.

A C

Organisme biologique (adaptation) Personnalité psychique ( poursuite de but)

Culture (Latence) Système social (intégration)

L I
Tableau 2. Tableau Agil des sous systèmes du système général de l’action .
Dans le tableau Agil ci-dessus, on retrouve quatre organes correspondant chacun à une
fonction.mm
À l’organisme biologique, correspond la fonction d’adaptation . C’est l’organisme
biologique qui établit le contact avec l’univers physique, soit pour s’y adapter, soit pour le
manipuler ou le transformer.
À la personnalité psychique, correspond la fonction de poursuite de but. C’est le système
psychique qui définit les objectifs, mobilise les énergies et les ressources pour atteindre les
objectifs fixés.
Au système social correspond la fonction d’intégration. C’est le système social qui crée de
solidarité, impose des contraintes, maintient la cohérence entre les éléments du système.
À la culture correspond la fonction de Latence. C’est la culture qui propose ou impose aux
acteurs les normes, les idéaux, les valeurs qui les motivent.
Pour chacun des quatre sous systèmes de l’action, les trois autres constituent son
environnement. Un réseau d’interdépendance unit ces quatre sous systèmes. Chaque sous
système se trouve dans les rapports d’interaction et d’échange avec chacun des trois autres.
Cette posture théorique permet à Parsons d’établir les niveaux d’analyse.

Les nouveaux d’analyse dans la théorie de Parsons


La théorie de Parsons prévoit des niveaux d’analyse hiérarchisés. On peut passer à un niveau
d’analyse inférieur par le biais des isomorphismes.
 Le sous système social :
A G
Adaptation ( économie) Poursuite des buts (politique)
Latence ( réseau de socialisation : famille, Intégration (institutions : droits, appareils
enseignement) juridiques)
L I
Tableau 3. Tableau Agil de la société selon Parsons
On peut considérer le système social ( tableau Agil 2) non plus comme un sous système mais
comme un système d’action qui contient à son tour quatre sous systèmes qui sont :
l’économie, la politique, les réseaux de socialisation, les institutions ( appareil juridique).
 L’économie : elle est l’organe à travers lequel s’exerce la fonction d’adaptation. Elle
correspond à l’ensemble d’activités relatives à la production et à la circulation des
biens de consommation. C’est l’ensemble des activités qu’un acteur doit mener pour
survivre sur le plan biologique.
 La politique : elle est l’organe à travers lequel s’exerce la fonction de poursuite
des buts. Dans la théorie de Parsons, le mot politique a un sens général. Il désigne
toute forme de prise de décision, d’organisation et de mobilisation des ressources du
système. Ici, la politique n’est pas l’apanage de l’État. On l’a retrouve dans les
entreprises, la famille, la religion, tous les groupes sociaux qui se caractérisent par la
recherche d’objectif collectif et la mobilisation des acteurs et des ressources en vu de
les atteindre.
 La communauté sociétale.
Elle est composée de l’ensemble des institutions qui ont pour fonction d’établir et de
maintenir les solidarités qu’une société peut exiger de ses membres : droit, appareil
juridique, institutions religieuses…
 Les réseaux de socialisation
Ils constituent les organes à travers lesquels s’exercent les fonctions de latence : famille,
école, société secrète, société initiative, organisation à caractère tribale, Eglise…
Ex : ngondo, vunze,...
C’est à travers les réseaux de socialisation que la culture est transmise aux membres de la
société et intériorisée par ceux-ci.
La culture est un facteur important dans la motivation de leur condition sociale.
Elle développe des comportements conditionnés et des visions du monde spécifique.
Chacun des quatre sous-systèmes constituent un système ouvert. Il est perpétuellement en
communication avec les trois qui composent son environnement. L’économie, la
politique, les institutions de socialisation et la communauté sociétale sont reliés par le
réseau complexe d’échange et entretiennent de rapport d’interaction. Il y a toujours un
double échange, chaque système reçoit des trois autres des éléments, des facteurs de
production (input) qui sont essentiels à son fonctionnement et offrent des services
d’échange (output).
 Le sous-systèmes politique
On peut utiliser exactement la même méthode pour aller à un niveau d’analyse supérieur ; à
un niveau d’analyse inférieur. On peut donc passer du système général à un sous-système du
système général puis à un sous système du sous système et ainsi de suite. A chaque niveau,
on peut identifier différents sous systèmes ou sous système des systèmes qui sont en
interaction avec les autres systèmes.
Dans la théorie de Parsons, la politique est un système du sous système social. Dans le sous
politique, Parsons distingue trois articulations dont la première est la source des deux
autres : leadership, l’autorité et la réglementation.
 Le leadership
Chez Parsons, le leadership est une institution qui résulte des normes sociales j’attends par
institutionnalisation du leadership, le modèle d’ordre normatif par lequel certains groupes,
suite de la position qu’ils occupent dans une collectivité donnée, ont l’autorisation et même
l’obligation de prendre des initiatives et les décisions en vu de l’obtention des buts de la
collectivité avec le droit d’engager la collectivité comme totalité.
Le leadership est légitimé par les conventions sociales et non par la force. Il se retrouve à
différents de la société globale, au niveau de l’État , au niveau des postes d’autorité reconnus
par les organisations bureaucratique ; au niveau des Eglises, associations, institutions
scolaires, quartier…
 L’autorité
Chez Parsons, l’autorité et pouvoir ne sont pas synonymes. L’autorité est le lieu où
s’accumule le pouvoir et à partir duquel il circule. Le détenteur d’un poste d’autorité
bénéficie d’un crédit de pouvoir accordé par le groupe dont il assure le leadership qu’il
utiliser et mettre en circulation.
 La réglementation
Elle consiste dans les missions des normes et des règles qui constitue le cadre expressif du
contrôle social. Elle constituée du droit proprement dit, des règles professionnelle, des
statuts, des règles intérieures de la discipline des parties de l’association.

 L’économie
Dans la théorie de Parsons, le sous système politique et le sous système se situent au même
niveau d’analyse. Les deux sont des sous-systèmes système social. Une constante circulation
d’énergie et de l’information existe entre les sous systèmes du système sociale. L’élément
que le système économique met en circulation est la monnaie alors que celui du système
politique est le pouvoir.
Le tout premier élément que la latence met en circulation c’est la langue. Sans la langue, il
n’y de pas d’adaptation. Elle permet la poursuite des buts. Sans la langue, il n’y a pas
d’action Commune. Sans elle, le pouvoir ne s’exerce pas. Le législateur a besoin de la langue
pour gouverner. La langue est donc le premier facteur d’intégration.
Parsons établit un étroit parallélisme entre la science Politique et économique, entre la
monnaie et le pouvoir.
Comme le sous système économique, le sous politique donne lieu à des rapports d’échange
et d’interaction action qui peuvent être décrit dans le même thème. Le pouvoir est donc le
défini sur le modèle de la monnaie. C’est un simple instrument, un médium d’échange au
sein du sous système politique et entre ce dernier les autres sous Systèmes.
Ferdinand de Saussure emprunte la théorie du signe Linguistique à l’économie . Pour lui, le
signe linguistique est semblable à la monnaie. Il n’est valable que dans le système qu’il
utilise. Le signe Linguistique et la monnaie on des valeurs fixes.

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