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Le positivisme

Biographie d'Auguste Comte :

Philosophe français, fondateur du positivisme. Originaire d'un milieu


catholique, il perd la foi dès l'âge de 14 ans.
Comte expose une théorie de trois états de l'esprit humain, qu'il
compare aux stades de l'évolution de l'homme : théologique, ou fictif,
dans sa jeunesse; métaphysique, ou abstrait, dans son adolescence; et
positif dans sa maturité qui devient l'âge de la science. Ce dernier état
recherche le "comment" des choses et non le "pourquoi", car la nature
des choses, l'absolu, l'explication universelle de la nature sont des
utopies qui relèvent de la métaphysique et ne doivent pas être
recherchés. 

Sa rencontre avec Clotilde De Vaux, en 1844 et l'amour qu'il lui porte


bouleversent sa vie. Elle devient son égérie, mais elle meurt en 1846.
L'état futur de l'humanité étant le positivisme, il ressent le besoin
d'une religion garante de l'organisation sociale pour rallier les volontés
individuelles et substituer le règne de l'humanité à celui de Dieu.
Provoquant l'incompréhension de ses disciples et sa rupture avec
Emile Littré, il crée alors la religion de l'Humanité, une nouvelle
religion sans Dieu, qui voue un culte aux grands hommes et dont il se
proclame le grand prêtre.

Philosophie positive 

La méthode expérimentale

La philosophie positive renonce aux stériles spéculations et vise à


mettre fin à l'anarchie politique et intellectuelle. Il faut, à cet effet,
renoncer aux hypothèses arbitraires qui ont jusqu'ici égaré les
philosophes. Les uns, les théologiens, expliquent les phénomènes par
action d'une ou de plusieurs volontés supérieures aux phénomènes.
Les autres, les métaphysiciens, admettent des causes premières ou
finales, des essences et des entités et croient par la raison atteindre
l'absolu. Le positivisme est sans doute relatif, puisqu'au lieu de
déterminer des causes il ne saisira que des relations constantes entre
des faits, mais il sera utile, puisqu'il permettra de prévoir et d'agir sur
la nature.
Le positivisme met en avant l'expérience. "Nous donnerons au mot
expérience, [...], le même sens général qu'il conserve partout.
Le savant s'instruit chaque jour par l'expérience ; par elle il
corrige incessamment ses idées scientifiques, ses théories, les
rectifie pour les mettre en harmonie avec un nombre de faits de
plus en plus grand, et pour approcher de plus en plus de la
vérité. On peut s'instruire, c'est-à-dire acquérir de l'expérience
sur ce qui nous entoure, de deux manières, empiriquement et
expérimentalement". Dans les sciences, "l'expérience est
toujours acquise en vertu d'un raisonnement précis établi sur
une idée qu'a fait naître l'observation et que contrôle
l'expérience" (Claude Bernard, Introduction à la médecine
expérimentale, Paris, Garnier Flammarion, 1966, p. 41).

Loi des trois états :


Cette évolution de la philosophie n'est elle-même qu'un cas particulier
de la loi d'évolution à laquelle l'humanité tout entière est soumise dans
toutes ses manifestations actives. L'humanité passe nécessairement
par trois états successifs : l'état théologique ou fictif, dans lequel elle se
croit gouvernée par des puissances concrètes, personnelles, dieux,
démons génies; l'état métaphysique, ou abstrait, qui substitue aux
êtres surnaturels des concepts abstraits, le chaud, le sec, le vide, le
bien; enfin l'état positif ou scientifique, qui ne reconnaît d'autre absolu
que ce principe : rien n'est absolu. Ces trois états correspondent à
l'enfance, à la jeunesse et à l'âge adulte de l'humanité, et l'individu lui-
même est successivement « théologien, métaphysicien et physicien ».
Les sociétés passent par les mêmes phases. Enfin chaque science est
soumise à la même loi de développement. La physique, par exemple, a
tour à tour expliqué les phénomènes par l'action surnaturelle, les
entités abstraites et la liaison causale.

La classification des sciences d'Auguste Comte : 


La classification proposée par Auguste Comte distingue d'abord des
sciences concrètes ou appliquées, telles que la cosmographie, la
géologie, la météorologie, l'histoire naturelle, l'économie politique,
l'anthropologie, etc., les sciences abstraites ou fondamentales, qu'elle
divise et ordonne d'après le principe de la spécialité et de la complexité
croissantes des lois naturelles. La nature, en effet, peut être considérée
comme un système de lois qui s'enveloppent graduellement les unes
les autres, à partir des lois mathématiques (lois des nombres, des
figures, etc.) qui sont les plus générales et les plus simples, jusqu'aux
lois sociales (lois de la vie sociale de l'humanité) qui sont les plus
spéciales et les plus complexes.

LES ORIGINES ET LES GRANDES ETAPES HISTORIQUES  :

Les origines :
Les idées du positivisme trouvent leurs racines dans certaines
formulations de Denis Diderot qui soutint un « matérialisme
enchanté » et donc une forme d'empirisme, qui englobe toutes les
théories philosophiques faisant de l'expérience sensible l'origine de
toute connaissance ou croyance, elles s’inspirent également
de D'Alembert et Turgot, ainsi que de leurs amis et
élèves Lagrange et Condorcet.
On cherchait en effet dès la deuxième moitié du 18e siècle à expliquer
le progrès de l'esprit humain par le développement des « sciences
positives » (mathématiques, physique, chimie…), autrement dit par
les sciences exactes : ce dispositif épistémologique est la directe
conséquence des découvertes d'Isaac Newton.
Le courant philosophique du positivisme commença à se structurer en
France dans la première moitié du 19e siècle. Ce terme fut propagé
par Saint-Simon, puis popularisé par Auguste Comte, qui collabora
étroitement avec Saint-Simon, dont il fut le secrétaire de 1817 à 1824.
LES ETAPES HISTORIQUES :

Le positivisme scientifique d’Auguste Comte :

Le positivisme scientifique d'Auguste Comte affirme que l'esprit


scientifique va, par une loi inévitable du progrès de l'esprit humain,
nommée loi des trois états, remplacer les croyances théologiques ou les
explications métaphysiques.
Le positivisme scientifique correspond au Cours de philosophie
positive, écrit de 1830 à 1842, avec la loi des trois états.
En devenant «positif», l'esprit renoncerait à la question «pourquoi ?»,
c'est-à-dire à chercher les causes premières des choses.
Il se limiterait au «comment», c'est-à-dire à la formulation des lois de
la nature, exprimées en langage mathématique, en dégageant, par le
moyen d'observations et d'expériences répétées, les relations
constantes qui unissent les phénomènes, et permettent d'expliquer la
réalité des faits.

Le positivisme religieux d’Auguste Comte :


La philosophie d’Auguste Comte placera l’être humain au centre de
toute l’attention. Le positivisme y devient une religion et l’homme en
est le centre. Il s’agira donc de diviniser l’homme dans un sens
historique.
L’étape métaphysique était essentiellement polythéiste et l’étape
théologique était essentiellement monothéiste; l’étape scientifique sera
centrée sur l’homme au sens où ce dernier va prendre la place et
l’attention qu’avaient les religions auparavant. Cet humanisme poussé
à l’extrême est dans l’ensemble moins intéressant que la philosophie
que Comte développa dans ses premiers écrits, même si
fondamentalement il en est un prolongement.
Le positivisme juridique 
Est un courant en théorie du droit qui décrit le droit tel qu'il existe
dans la société, plus que tel qu'il devrait être. Il s'oppose
au jusnaturalisme.
Le positivisme juridique consiste à rejeter l'importance d’un droit idéal
(appelé droit naturel) et à affirmer que seul le droit positif (lois,
jurisprudence, etc.) a une valeur juridique. Ainsi, la loi ou
la jurisprudence serait donc la seule norme à respecter (positivisme
légaliste).
Par exemple, un positiviste juridique dira qu'il ne faut pas tuer car cela
va contre la loi décidée par les hommes, alors
qu'un jusnaturaliste pensera qu'il ne faut pas tuer car cela est contre le
droit. (Pour un jusnaturaliste, le droit précède la loi que celle-ci est
censée faire respecter.)

Le positivisme logique :
Chez Comte, l'expérience sensible est très largement déterminée par
les théories dont nous disposons pour la comprendre, le positivisme
logique considère, dans la continuation de l'empirisme, que la
sensation est le fondement de la connaissance. Les sensations sont
absolument indubitables, et peuvent donc, une fois formulées dans un
langage précis, servir à créer des théories scientifiques.
Les domaines influencés par le positivisme :

LA MEDECINE :
Auguste Comte accorde une place importante à la médecine dans son
système des sciences.
La médecine  emprunte la voie expérimentale du positivisme dans
laquelle allait s’engager toutes les recherches sur les êtres vivants.
Claude Bernard, de la Société de Biologie, a aussi laissé une œuvre où
le positivisme transpire largement. De très nombreux autres médecins
ont été des adeptes enthousiastes du positivisme tel que Littré, Pierre
Laffitte et docteur Robinet.

L’enseignement :
Les lois sur l'enseignement primaire de Jules Ferry (28 mars 1882) se
sont inspirées du positivisme.
Marcellin Berthelot introduisit l'esprit positiviste dans l'enseignement
secondaire quand il fut ministre de l'instruction publique (1886-1887).

Droit :
L'influence a été particulièrement forte sur le droit, à travers le
mouvement du positivisme juridique :
Théories du normativisme et de l'État de droit de Hans Kelsen, qui a
donné le droit positif français, c’est une théorie qui met en place un
système juridique fondé sur la hiérarchie des normes et qui refuse
toute arrière-pensée idéologique.
L'ordre juridique serait donc autoréférentiel et régulateur en désignant
lui-même les normes qui en sont une. Ainsi l’État ne se résumerait qu’à
un ordre juridique, au seul ordre de droit légitime et souverain.
Le positivisme a influencé de nombreuses autres sphère telle que la
politique où on retrouve le socialisme qui s’inspire de la philosophie
positiviste en mettant en place une doctrine qui vise l’obtention de
l’égalité sociale et d’établir une société sans classes.

Dans la littérature, plusieurs hommes de lettres ont été influencés par le


positivisme on en cite Emile Zola qui expose dans Le roman
expérimental sa volonté d'étendre les idées de Claude Bernard au
roman, qui selon lui partage avec la médecine le fait d'être toujours
reconnu comme un art tandis qu'il faudrait le pratiquer comme une
science.

A part les domaines déjà cités, Auguste Comte est reconnu en France
comme l'un des précurseurs de la sociologie.

CONCLUSION :
La fin du XIXe siècle est un moment de prodigieux essor des
connaissances au cours duquel se succèdent des découvertes
fondamentales et des mises au point techniques. Ces réussites sont
liées au positivisme scientifique qui est au cœur des recherches de la
fin du XIXe au début du XXe siècle.
Cette doctrine donne la priorité des faits. L'expérience est au cœur
du positivisme qui ne prône pas un mode déductif (théorie autonome
validée ou réfutée par les faits), mais inductif (théorie édifiée à partir
des observations). La bonne méthode consiste à théoriser des faits de
la manière la plus stricte et la plus simple possible, en évitant toute
dérive métaphysique. Le positivisme suggère que la méthode
expérimentale est la seule valide et que, lorsqu'elle ne peut être
appliquée, on sort du domaine scientifique.

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