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1.

Quelle différence y-a-t-il entre le savoir le savoir scientifique et le savoir


populaire ?

Depuis toujours l’humanité coexiste avec des phénomènes, qu’ils émanent d’elle (phénomènes
sociaux) ou lui sont indépendants (phénomènes de la nature). A travers les âges, elle tente de
comprendre, expliquer et s’approprier ses phénomènes et en tier un savoir ou une connaissance.
On distingue essentiellement deux types de savoirs, le savoir scientifique et le savoir populaire.

Le savoir scientifique a vu le jour avec les Grecs, en effet la Grèce antique a jeté les
pions du savoir scientifique, il découle de l’élaboration des expériences des phénomènes
naturels à travers une mathématisation des causes à effets. La science cherche à analyser les
liens de cause à effets des phénomènes naturels en séparant le sujet connaisseur de l’objet à
connaître de façon objective faisant fi des émotions, croyances, préjugés. Pour être reconnu en
tant que savoir scientifique il doit passer par des observations et expériences qui attesterons sa
véracité, sa caractéristique principale est la systématisation (on doit toujours et constamment le
prouvé). Le savoir scientifique découle des phénomènes sensibles, se rapportant à une réalité
incontestable, objective et observable empiriquement « Aristote », pour Ayer (1952) et Carnap
(1934), seules les connaissances empiriquement vérifiables sont douées de sens et peuvent faire
l’objet d’une étude rationnelle. Par exemple la formule chimique de l’eau est H2O il est
observable partout dans le monde. En matière scientifique, le savoir est obtenu suivant une
unique méthode qu’importe la démarche, hypothético-déductive que l’on doit au positiviste
(Auguste Comte) ou inductive pour les constructivistes. En effet chaque phénomène est observé
comme étant assujetti à des lois naturelles invariables et le savoir n’est obtenu qu’après
induction et déduction qui lui confère une qualité prédictive, par exemple les sciences de
l'environnement permettent de prévoir quelles seront les changements climatiques à venir
(Forsyth 2004). En 1934, (Karl Popper, 902-1994) faisait valoir une autre qualité de la science
à travers son fameux critère de réfutabilité. Pour lui, en effet, le seul signe, la seule pierre de
touche qui nous permette de discerner et d’évaluer la consistance scientifique d’un énoncé est
son aptitude à être falsifié, c’est-à-dire réfuté par des tests empiriques négatifs : « le critère de
la scientificité d’une théorie réside dans la possibilité de l’invalider, de la réfuter ou de la tester
» (Popper 1986 : 75). Autrement dit, la science ne procède et ne progresse pas de certitudes
absolues en certitudes absolues, mais d’hypothèses de travail en corrections d’erreurs
successives. La connaissance scientifique est conçue pour expliquer, être vérifié, accessible,
universelle et faire comprendre tout le processus qui a abouti à la conclusion, c’est-à-dire
démontrer systématiquement une théorie ou une idée, la démarche est plus importante que le
savoir lui-même.

Quant au savoir populaire, il repose principalement sur les croyances, les idées et est
transmis de génération en génération par le biais des patrimoines culturels, il n’est pas sujet au
questionnement c’est-à-dire qu’il détermine le motif mais n’explique pas comment on est arrivé
à la conclusion. Exemple Jésus est mort, est ressuscité le troisième jour et est assis à la droite
de Dieu est un savoir populaire on l’accepte tel qu’il est sans questionnement. La connaissance
populaire est celle qui est acquise spontanément par l'observation de l'environnement, elle est
subjective car elle repose sur des valeurs ou des croyances, le plus souvent elle repose sur des
hypothèses métaphysiques ou mystiques. Elle diffère complètement des connaissances
scientifiques en ce sens qu'elle ne dépend pas d'une méthode à acquérir (Rojas, 2017), elle n’est
pas observable, ni vérifiable en toutes circonstances c’est cas des traditions par exemple. Le
savoir populaire n’est pas systématique on peut le prouver empiriquement mais pas
scientifiquement, on parle parfois de « bon sens », car il est composé des croyances partagées
par tous les membres d’une communauté et considérées comme vraies, logiques, prudentes et
valides (Slightly, 2011). C’est le cas de la pharmacopée, médecine traditionnelle elle prescrire
des traitements à bases d’une combinaison de feuilles sans pouvoir démontrer sur quoi il repose
et les résultats sont souvent différents d’une personne à un autre. Il ne nécessite aucun type de
fondement théorique, la connaissance populaire est fortement influencée par la perception.

Le savoir scientifique est un savoir empirique, objectif, universel et doit être


systématiquement prouver alors que le savoir populaire repose sur des croyances, il est subjectif
et aléatoire c’est en ça qu’ils différent.

2. Quelle différence y-a-t-il entre le constructivisme et le positivisme ?

En matière scientifique on distingue généralement trois postures épistémologiques ; le


positivisme, le constructivisme et l’interprétativisme. Les scientifiques accordent un accent très
particulier à la dichotomie entre les faits et valeurs, en effet, pour d’aucun on doit regarder le
monde tel qu’il est (les positivistes à travers les faits) par contre pour d’autres on le voit tel qu’il
devrait être (les constructivismes à travers les valeurs). Dans la littérature il est très courant de
voir une certaine rivalité entre ces deux postures notamment sur ce qu’on appelle ‘’la réalité’’.
Il convient de présenter ces deux postures en montrant en quoi elles diffèrent.
Le positivisme est un courant de pensée apparu au milieu du 19e siècle en France, elle
postule une unicité de la réalité. Auguste Comte est le lustre représentant de ce courant de
pensée, selon lui, la philosophie positive consiste à regarder tout phénomène comme étant
assujetti à des lois naturelles invariables, qui se base sur un holisme méthodologique selon
lequel les faits existent en tant que telle. C’est-à-dire on observe le phénomène tel qu’il est,
l’observation se fait du dehors (W. Dilthey), les superstitions, les religions et d’autres
enseignements théologiques doivent être ignorer. Pour les positivistes on peut accéder à la
réalité de façon directe sans intermédiaire de sorte la perception peut être conforme à la réalité
elle-même, pour y arriver Comte préconise la démarche hypothético-déductive, induction-
déduction. On atteint la vérité seulement de façon objective en détachant l’objet du sujet, la
vérité correspond à la réalité extérieur (Aristote). La science est une discipline recherchant
l’objectivité par conséquent il faut exclure tout ce qui est subjectif, en effet, chez les positivistes
logiques les faits ont une existence objective. Pour être plus claire, pour tous les positivistes, la
réalité est une qualité appartenant à des phénomènes que nous reconnaissons comme ayant une
existence indépendante de notre propre volonté (par exemple l’Homme naît, grandit, vieillit et
meurt indépendamment de notre volonté), la réalité est déterminée par des lois naturelles, des
mécanismes immuables, dans le temps et dans l’espace (Hannan et Freeman, 1977). Le passé
permet d’expliquer le présent qui lui-même permet de prédire l’avenir. “ Dans les mêmes
conditions, les mêmes causes entraîneront systématiquement les mêmes effets ” (Avenier, 1989,
203).

Le constructivisme remet en question surtout les thèses positivistes, étant donné


qu’elle critique la possibilité d’arriver à une connaissance de la « réalité » comme vérité
objective. Selon J.L. Le Moigne, l’épistémologie constructiviste ne vise pas à découvrir
l’univers, elle vise à construire, à inventer, à créer une connaissance, à donner une interprétation
ou un sens à des phénomènes, en effet, pour « Shütz, 1920 » la réalité est construite socialement
par les participants à son élaboration. Dans le même ordre d’idée Peter Berger et Thomas
Luckmann (1980) insistent sur le fait que la réalité est relative selon les différents contextes
sociaux et culturels par exemple on peut avoir différentes réalités pour différents individus, la
réalité est multiple. Pour le courant constructiviste, c’est-à-travers nos sens (croyances,
idéologies, visions) qu’on perçoit le monde, c’est à travers un processus cognitif qu’on donne
un sens à la réalité. Par exemple trois personnes suivant un même cours à qui on demande de
faire un résumé, on aura des versions différentes pour la même réalité. De ce qui a été dit on
voit que la réalité a été construite en fonction de la perception de chaque individu. On procède
alors par induction issue d’expériences. Dans cet essor, Jürgen Habermas (1981) comprend la
réalité extérieure comme une œuvre collective issue de sa théorie consensuelle de la vérité. En
effet, en réfutant la prémisse d’Aristote selon laquelle la vérité correspond avec la réalité
extérieure, il affirme plutôt que la réalité est le fruit d’un consensus entre tous les participants
de la société. La réalité est un pur construit subjectif, l’homme en tant que sujet conscient doué
de parole et de multiples symbolismes, ne peut être objectif (Piaget, 1970).

En résumé pour les constructivistes nous ne percevons pas la réalité telle qu’elle est
comme le postule le positivisme, mais telle que nous la construisons en tant qu’individus à
travers des processus cognitifs, ce n’est que par son expérience du monde que le chercheur
accède au monde.

3. La science est-elle neutre ?

L’être humain dans les débuts de son évolution se contentait d’observer les phénomènes de la
nature, puis à un certain tournant il décida de les comprendre et essayer de soumettre la nature
à sa volonté c’est de là qui l’on a commencé à proprement parler de science. La science suppose
une analyse des liens de cause à effet des phénomènes naturels et une séparation du sujet
observateur de l’objet observé, elle se prête à la réalité.

La langue française définit une personne (physique ou morale) neutre comme quelqu'un
« qui s'abstient ou refuse de prendre position dans un débat, dans un conflit opposant plusieurs
personnes, plusieurs thèses, plusieurs partis » ; une école ou un enseignement neutre est «
indépendant de toute confession religieuse, de toute idéologie, et s'abstient de porter un
jugement. » Poser la question de la neutralité de la science revient donc à demander dans quelle
mesure la science peut être influencée ou non par des facteurs extrascientifiques, et en
particulier par des convictions de valeur éthique ou politique ? Autrement dit, la science dans
sa démarche, ses énoncées, ses buts, ses effets et ses conclusions souffre-t-elle d’aucune
influence ? Dans ce qui va suivre, il s’agira, de montrer d’une part que la science est
effectivement neutre et d’autre part, que cette neutralité peut être remise en cause.

Pour Weber, la science en tant que recherche de connaissance des rapports objectifs des
objets étudiés ne pas fait pas intervenir les propres jugements de valeur, en effet, à travers son
principe de ‘neutralité axiologique’ il démarque le domaine de la science de celui des opinions.
La démarche scientifique présuppose qu’entre le monde des « faits » (scientifiques) et le monde
des « valeurs » (éthiques, politiques) subsiste une véritable dichotomie, la connaissance est
acquise de façon objective sans jugement, ce principe soutien également que le chercheur ne se
base pas sur ses expériences, son vécu ou ses convictions ni n’a de conclusion hâtive par rapport
à un sujet. Thomas Nagel, de son côté, considère qu’une conception du monde est d’autant plus
objective lorsqu’elle est l’expression du détachement des contingences qui caractérisent notre
espèce (1993). Par exemple Aïcha dort dans la même chambre que ses deux cousins et elle est
enceinte en science on ne conclura pas que l’auteur de la grossesse est l’un des cousins mais on
portera des investigations scientifiques. La science est un domaine d’intersubjectivité, il réuni
des chercheurs de convictions religieuses, politiques et philosophiques très diverses qu'on soit
communiste, libéral ou anarchiste, les équations mathématiques qu'emploie la physique par
exemple donnent toujours les mêmes résultats. Ce consensus peut servir d'indice de la neutralité
de la science. La science fournit une méthode qui permet d'aboutir à des connaissances et des
applications sur lesquelles tous peuvent se mettre d'accord, indépendamment de leurs
convictions dans d'autres domaines. Elle ne repose sur aucune idéologie éthique ou politique.
La science repose sur des expérimentations et une démonstration systématique, peu importe le
domaine la science n’a qu’une seule méthode, les phénomènes sont observés comme étant
assujetti à des lois naturelles invariables toutes conclusions se fait par une démarche
hypothético-déductive (Auguste Comte) la méthodologie est positive (cas des sciences exactes).
Les énoncés scientifiques ne sont pas subjectifs en ce sens qu’un chercheur ne peut énoncer une
théorie sur la base son vouloir mais il est soumis à une communauté pour examen. Tous les
sujets de connaissance en science sont observables et reproductible. La qualité de la science
réside dans sa falsifiabilité (Karl Popper), en effet la science et le seul domaine qui produire des
hypothèses claires et nettes pour être invalidées, testées ou vérifiées et la rend ainsi neutre. En
résumé les conclusions scientifiques sont universelles. Mais la science est-elle réellement neutre
dans ces effets, sa procédure et faite d’une objectivité irréprochable ?

Dans la littérature contemporaine, personne ne défend la neutralité des effets de la science.


Des équipes scientifiques, avec la complicité politique, en Alabama (1930-1970), ont privés des
Afro-Américains de classes populaires de traitements pour la syphilis afin de mesurer les effets
de cette maladie sur le corps humain (Freimuth et al. 2001). L'avancement des théories
scientifiques s'accompagne régulièrement de développements technologiques qui sont souvent
la cause des maux de la société (armes, guerres etc…). La science suppose une distinction entre
les faits et les valeurs mais l’observateur étant un être humain lui-même peut-il se départir de
ses préjugés, de ses expériences ? Pour Ringer (1990), « le besoin d’en appeler à des jugements
de valeurs extrascientifiques persistera, et ce, même si toutes les questions techniques étaient
pleinement résolues ». Il n’est pas étonnant que l’objectivité et la neutralité de la science semble
être un leurre il est biaisé par le chercheur, en effet pour Donna Haraway (1988) et Putnam
(2004), il est impossible de tracer une frontière étanche entre l'observateur et le phénomène
observé. Puisque toute observation est nécessairement tentative de confier à la science le
mandat d'établir une connaissance objective des phénomènes naturels ou sociaux est vouée à
l'échec. Par exemple peut-on voir un blessé en pleure et ne pas penser immédiatement qu’il
pleure du fait de sa blessure ? Paul Feyerabend (1978 ; 1979) a pour sa part défendu une
conception anarchiste de la méthode scientifique, en effet pour lui, il n'existe aucune règle
méthodologique « immuable » ou préservant l'objectivité de la démarche scientifique ‘’tout est
bon’’. Puisque ce sont les Hommes qui développent la méthode par laquelle on appréhende la
science il est subjectif (Richard Rorty), la science dans certain contexte sert à satisfaire les
aspirations politiques donc au vu de tout ça on ne saurait dire que la science est neutre.

En somme nous pouvons défendre l’idée de neutralité de la science mais n’empêche


qu’elle comporte des zones d’ombre on peut dire qu’elle est neutre dans sa méthode et ses
conclusions du fait de son caractère universel mais il est très difficile d’opérer d’une séparation
entre les faits et les valeurs, des buts le but de la science peut faire objet de controverses.

4. Peut-on traiter les faits sociaux comme des choses ?

Quand on compare la science, en particulier les sciences dites durs aux sciences sociales
un large consensus règne. On reconnait une plus grande objectivité dans la production de la
connaissance scientifique dans les sciences exactes. En effet, une science exacte on a cette
faculté d’observer les phénomènes du dehors, ils ne sauraient se confondre avec l’être humain,
ce sont des choses (Wilhelm Dilthey) la démarcation entre le sujet observateur de l’objet
observé est vite faite, les faits sont observés telle qu’elles sont. Alors qu’en science sociale
l’objet observé est l’être humain lui-même, c’est plus facile de faire une projection de ses
préjugés, ses expériences et jugements car les faits sont susceptibles d’être compris,
l’observation se fait du dedans. C’est ainsi que Emile Durkheim, un sociologue à travers son
œuvre ‘‘Suicide’’ tente de mettre à même échelle les sciences de la nature et les sciences
sociales en préconisant de traité les faits sociaux comme des choses. On entend par fait sociale
un fait qui porte sur le comportement humain et une chose tout objet de connaissance qui n’est
pas naturellement compénétrable à l’intelligences. Traiter des faits d’un certain ordre comme
des choses, ce n’est donc pas les classer dans telle ou telle catégorie du réel ; c’est observer vis-
à-vis d’eux une certaine attitude mentale. Comment les faits sociaux, qui se rapportent aux
comportements humains et sont donc liés à des affects, des émotions, à des passions peuvent-
ils être réduits au statut de choses, à l’instar des objets inanimés dont traitent les sciences de la
nature ? Autrement dit est-ce qu’il est possible de faire une rupture épistémologique ? dans un
premier temps, un argumentaire sera en faveur de l’auteur et dans le second montrer qu’il n’est
pas possible de traiter les faits sociaux comme des choses.

Considérer ‘’les faits sociaux comme des choses’’ ne signifie pas qu’ils sont
assimilables à des faits physiques mais les traiter comme des phénomènes physiques ou
biologique, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas immédiatement transparents pour l’intelligence et
qu’il faut recourir à une démarche inductive utilisant observation et expérimentation « Emile
Durkheim ». La démarche s’inscrit dans la vision holisme de la société c’est-à-dire que c’est
la société qui s’impose à l’individu, le fait social existe en dehors de nous (avant et après nous),
il n’a pas besoin de notre présence physique. Alors pour Durkheim il faut rejeter les
rétrospections c’est par une observation en dehors de son incarnation sociale et l’isoler en
utilisant les statistiques de telle sorte qu’on le traite comme une chose. Par exemple en
sociologie on peut isoler le mariage à travers des indicateurs sociodémographiques (le taux de
divorce…). Traiter les faits sociaux comme des choses revient à écarter de la science toutes les
prénotions et donner la définition de ses choses comprenant des caractères extérieurs, cela
consiste aussi à écarter les données sensibles qui peuvent influencer l’observation (expérience,
jugements…) de sorte que l’étude soit réellement objective. Dans cette logique le chercheur
traite le fait social en mettant de côté ses propres sentiments, préjugés ou valeurs la démarche
des sciences de la nature n’est-elle pas une démarcation entre le phénomène observé et le sujet
qui l’observe. Prenons l’exemple de nombre de grosse en milieu scolaire qui est fait social, il
aura beaucoup de spéculations autour du terme et selon ce que chacun pense, entends ou
imagine, il y aura alors aucune connaissance scientifique, traiter ce fait comme une chose
revient à se départir de tous ses préjugés et des informations qui n’ont aucune base scientifique.
Pierre Bondieu à travers sa théorie de la reproduction sociale montre que l’on peut traiter le fait
social comme une chose, en effet, après avoir chosifié la reproduction des classes pauvres il a
pu appliquer la méthode hypothético-déductive comme en science dur et ce de façon très
objective.

Si l’on pose la question de savoir pourquoi y’a-t-il autant de divorce au Burkina Faso
certains chercheurs seront tentés de répondre ‘je crois’ que s’est dû à l’infidélité. On peut alors
dire que la réponse a été guider par des jugements ou une expérience alors peut-on observé
objectivement un fait social au même titre qu’une chose d’autant plus qu’il a trait avec notre
essence même d’être humain ? il est logique de répondre par la négation. Il n'est point possible,
en faisant abstraction de ces sentiments, de considérer l'être humain comme des objets
physiques « Jules Monnerot ». L'objet des recherches des sciences sociales ne peut être autre
chose que subjectif, en effets, elles portent sur l’être humain. C’est un leurre de penser qu’on
peut traiter d’un fait social comme une chose car on est soit influencer par notre vécu c’est-à-
dire avoir vécu ce même fait ou par le contexte (croyances, critiques…), il est à noter aussi que
pour l’étude d’un même fait social on peut aboutir à des conclusions différentes ce qui dénote
du manque d’objectivité en sciences sociales. Les faits sociaux sont susceptibles d’être compris
car ils sont compénétrable à l’intelligence, ils sont interprétables, un chercheur fasse à un fait
social pour facilement se faire une idée par exemple quasiment toutes les filles d’une cité
universitaire sont enceinte le chercheur pourrai être immédiatement tenter à l’idée que ce sont
les garçons de ladite cité qui sont les auteurs. D’où l’imputation d’une carence en matière
d’objectivité escomptée d’une subjectivité nécessairement impliquée dans l’événement qu’il
faut décrire et expliquer, il s’agit d’un préjugé nous ne connaissons pas les objets tels qu’ils
sont, mais bien tels que nous les concevons « E. Kant ». A certains faits sociaux on attribut
souvent un caractère métaphysique. Il est difficile pour un chercheur de traiter d’un fait social
objectivement même si ça démarche demeure scientifique lors de la collecte d’information pour
traiter du sujet il peut avoir des réponses différentes d’une personne à une autre.

En somme le fait social peut être traité comme une chose n’empêche que le fait social
étant le comportement humain, il est lié au chercheur il sera difficile de d’observer le sujet du
dehors mais sous réserve de plusieurs conditions c’est-à-dire on doit suivre une règle très stricte,
se débarrasser des prénotions, les préjugés, le vécu, les sentiments et n’appliquer que les
directives d’acquisition du savoir scientifique.

5. Qu’entend Paul Feyerabend par la formule « Tout est bon » ?

Pour générer le savoir scientifique à savoir une connaissance qui ne dépend pas de la conception
que les chercheurs pourraient attribuer à un phénomène qu’ils observent. Les scientifiques
avérés postulent pour se faire de suivre une certaine démarche rigoureuse qui consistent à
démontrer systématiquement les lois qu’on énonce concernant un phénomène donné. Nous ne
sommes pas sans avoir qu’en matière scientifique, il existe trois postures épistémologiques (le
positivisme, le constructivisme et l’interprétativisme) qui, selon la position épistémologique du
chercheur, lui dicte la démarche à suivre pour arriver à ce savoir scientifique. En effet, pour les
positivistes l’objet de la science est de découvrir des lois (le savoir scientifique) pour ce faire
on doit adopter une démarche hypothético-déductive que l’on doit à Auguste Comte, leur
principe repose sur l’objectivité des phénomènes. Pour les constructivistes, le savoir
scientifique n’est qu’une construction sociale de la réalité à travers l’expérience et les actions
de l’homme, il dépend des individus selon leur perception (Le Moigne, 1990) et enfin les
interprétativistes conçoivent le savoir scientifique émane de l’interprétation objective des
phénomènes par le chercheur. Qu’importe la posture ou le paradigme d’étude, la méthode
scientifique d’acquisition du savoir est unique c’est-à-dire qu’elle repose sur une démonstration
systématique des lois ou théorie, ce faisant procure le caractère universaliste (objectivité et
neutralité) au savoir qui en découle. Or si pour atteindre ce savoir unique plusieurs postures
adoptent prérogatives qui lui sont propres on est en droit de se poser la question qu’est-ce qui
ne va pas quant à l’unicité de la méthode ? c’est à ça que Paul Feyerabend s’attaque qu’il
caractérise de conception anarchique de la méthode scientifique dans son ouvrage « Contre la
Méthode » où il affirme que ‘Tout est bon’ pour arriver à la connaissance scientifique, il n'existe
aucune règle méthodologique « immuable » ou préservant l'objectivité de la démarche
scientifique, alors la science ne peut se distinguer des discours irrationnels ou dénués de sens.

En effet, il refuse le monisme méthodologique c’est-à-dire le fait que pour les


scientifiques, les recherches soient guidées par des règles fixes et universelles, et l’existence
d’une vérité universelle qui serait celle du savoir scientifique. Paul Feyerabend dans son
ouvrage « Contre la Méthode » recommande d’abandonner tout dogme méthodologique et
insiste sur la nécessité de la prise en compte des modalités de production des savoirs tout en
prenant en compte le caractère anarchique de cette dernière, par exemple de Galilée qui
affirmais que la terre tourne autour du soleil mais la communauté scientifique avait adopter la
version de Copernic qui lui disait que c’était l’inverse pour des années plus tard revenir à la
conception de Galilée. Pensons à Douglas (2007) qui conforte cette idée en postulant que le
savoir dépend de la conception du chercheur, il n’y a aucune possibilité de séparer les faits des
valeurs, le savoir est subjectif. Cette subjectivité du savoir scientifique est soutenue par Thomas
Khun et J. Lyotard, qui selon eux le savoir scientifique demeure une activité humaine et donc
qui dit humain dit diversité. C’est par ailleurs dans le même ouvrage contre la méthode il affirme
que anything goes, « n’importe quoi va », « tout est bon », qui signifie à première vue que la
seule règle est qu’il n’y a pas de règle, d’où la nécessité de se rebeller contre le principe abusif
de l’autorité dont les règles fournissent l’expression concentrée. Brecht soutient aussi son idée
selon laquelle il n’y a pas de règle dans la recherche du savoir scientifique, dans son ouvrage
« Sommaire de l’Introduction », il stipule que « la science est une entreprise essentiellement
anarchiste : l’anarchisme théorique est davantage humanitaire et plus propre à encourager le
progrès que les doctrines fondées sur la loi et l’ordre ». En somme Paul Feyerabend entend par
la formule « Tout est bon » qu’il n’existe pas de formule magique pour acquérir le savoir que
ce soit des méthodes populaires basées sur des valeurs ou expériences ou la fameuse méthode
scientifique, le savoir demeurera scientifique (sauf le jour où il sera invalidé, la falsifiabilité de
Popper). Le savoir est comme une potion magique on mélange des ingrédients pris ça et là sans
aucune logique mais on final on l’obtient cette potion.

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