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DEPARTEMENT FORMATION INITIALE LITTERAIRE

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CENTRE D’ETUDES
ET DE RECHERCHES HISTOIRE – GEOGRAPHIE
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UTILISATION DE DOCUMENTS ET OUTILS


DIDACTIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT /
APPRENTISSAGE DE L’HISTOIRE
CAS DU LYCEE AMBOHITSEHENO
Mémoire de fin d’étude en vue d’obtention du diplôme de CAPEN

(Certificat d’Aptitude Pédagogique de l’Ecole Normale)

Présenté par :

RANDRIA Herizo Johary

Membres du jury :

Président : RAZAFIMBELO Célestin, Maître de Conférences, HDR

Juge : RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de Conférences

Rapporteur : RAZANAKOLONA Daniel, Assistant d’enseignement et de


recherches

Date de soutenance : 01 décembre 2016


REMERCIEMENTS

Il faut commencer par remercier les personnes qui de près ou de loin, ont rendu possible la
réalisation de ce mémoire de fin d’étude.

Qu’ils trouvent ici nos profondes reconnaissances et toute notre gratitude, en particulier,

Monsieur RAZAFIMBELO Célestin HDR, Maître de conférences à l’Ecole Normale Supérieure


et Monsieur RAZANAKOLONA Daniel, Assistant d’Enseignement et des recherches, nos co-
directeurs de mémoire, non seulement pour ses aides et ses conseils judicieux, mais aussi et
surtout pour le soutien morale qu’ils ne nous ont pas ménagé tout au long de nos recherches
jusqu’à l’élaboration et à la finition de notre travail de mémoire, malgré ses nombreuses
occupations.

Monsieur RAZAFIMBELO Célestin, Maître de conférences HDR, à l’Ecole Normale Supérieure,


notre Président de jury qui a bien voulu nous faire l’honneur d’assurer cette noble et lourde tâche,
malgré ses nombreuses attributions.

Monsieur RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences à l’Ecole Normale Supérieure,


notre juge qui a bien voulu aimablement accepté d’accomplir pour nous cet honorifique mais
difficile travail, en dépit de ses multiples occupations.

Nos remerciements vont ensuite à tous nos professeurs de la filière Histoire Géographie à l’Ecole
Normale Supérieure sans exception, car c’est grâce à l’ensemble des connaissances transmises
par toute cette équipe d’éducateurs que nous avons pu vous présenter ce modeste ouvrage.

Je voudrais manifester mes vifs sentiments à :

- Monsieur Le Proviseur du Lycée d’Ambohitseheno,

- A tous les personnels enseignants et administratifs de cet établissement.

Vous m’aviez bien accueilli chaleureusement auprès de votre établissement en me donnant les
diverses informations qui me sont nécessaires.

Sans oublier la Promotion LA SOURCE, en souvenirs de ces merveilleuses années qu’on a


passées ensemble, toute mon amitié sincère.

Toutes mes reconnaissances à toute ma famille qui m’ont soutenue dans la réalisation de ce document.
TABLES DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE ……………………………………………………………….1

Première partie: LA PLACE DES DOCUMENTS ET OUTILS DIDACTIQUES DANS


L'ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE

Chapitre 1 : DEFINITION DES CONCEPTS …………………………………………….5


I- Histoire………………………………………………………………………….5
A- Origine de l'histoire……………………………………………………..6
B- Sources de l'histoire……………………………………………………..6
II- Document………………………………………………………………………6
A- Sens étymologique ……………………………………………………..6
B- Sens actuel………………………………………………………………7
C- Pour les historiens………………………………………………………7
III- Outils didactiques ……………………………………………………………8

Chapitre 2 : LA RELATION DES DOCUMENTS ET OUTILS DIDACTIQUES AVEC


L'ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE
I- Les types de documents en histoire……………………………………………9
A- Les documents écrits ………………………………………………….10
B- Les documents oraux ………………………………………………….11
C- Les documents iconographiques ……………………………………...12
D- Les documents archéologiques ……………………………………….13
E- Les documents audiovisuels…………………………………………...14
II- Les fonctions des documents ………………………………………………..14
A- Les documents comme illustration de la leçon………………………..15
B- source d'information…………………………………………………...15
C- support d'évaluation …………………………………………………..16
III- Le choix des documents…………………………………………………….16
Chapitre 3: L'EXPLOITATION DES DOCUMENTS ET OUTILS DIDACTIQUES DANS LE
PROCESSUS D'APPRENTISSAGE
I- L'exploitation des documents durant la pratique de classe……………….19
A- Observation…………………………………………………………...19
B- Analyse ou réflexion …………………………………………………19
C- Synthèse ………………………………………………………………19
II- Les modèles didactiques de l'utilisation des documents…………………...20
III- Interprétation des documents……………………………………………...20
A- Interprétation d'un document écrit…………………………………….21
B- Interprétation d'une carte……………………………………………...22

Deuxième partie: PRESENTATION DE L'ETABLISSEMENT ET QUELQUES


PROBLEMES DE DOCUMENTS ET OUTILS DIDACTIQUES AU NIVEAU DU LYCEE

Chapitre 4: PRESENTATION DE LA ZONE ETUDIEE ………………………………25


I- Ouverture et localisation du lycée …………………………………………..25
II- Etat des lieux ………………………………………………………………...27
A- Description du lycée…………………………………………………..27
B- Etats de lieux……………..……………………………………………29
C- Situation du personnel…………………………………………………29
1- Personnel administratif…………………………………………29
2- Personnel enseignant…………………...………………………30
3- Les apprenants………………………………………………….31

Chapitre 5: LES PROBLEMES AU NIVEAU DU LYCEE…………………………….33


I- Les problèmes liés à la documentation………………………………………33
A- Pénurie de supports didactiques et de documents de l'enseignant…….34
B- Déficience de moyen de documentation des élèves …………………..35
1-Les fichiers……………………………………………………...35
2- Le coût des livres………………………………………………36
II- Situation de l'établissement…………………………………………………37
A- Les mobiliers………………………………………………………….37
B- Les méthodes d'enseignement du professeur…………………………38.
1- Prédominance de la méthode traditionnelle……………………38
2- Utilisation de polycopies: une autre facette de la pédagogie
traditionnelle………………………………………………………39
3- La non-maîtrise du français…………………………………….39
III- Problèmes d'ordre institutionnel………………………………………..…40
A- Sur le plan politique…………………………………………………...40
B- Sur le plan budgétaire………………………………………………….41

Troisième partie: PROPOSITION DE SOLUTIONS POUR L'AMELIORATION DE


L'UTILISATION DES DOCUMENTS ET OUTILS PEDAGOGIQUE DANS
L'ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE

Chapitre 6: AU NIVEAU DE L'INFRASTRUCTURE MATERIELLE…………………44


I- Recherche de partenariat…………………………………………………….44
II- Multiplication des manuels scolaires……………………………………….45

Chapitre 7: SOLUTION POUR L'UTILISATION DES DOCUMENTS ET OUTILS


DIDACTIQUES…………………………………………………………………………….……47

I- A l’intérieur du lycée ……………………………………………………….47


A-Du côté des élèves……………………………………………………..47
1-La documentation ou lecture …………………………………...47
2-Cours particulier de français……………………………………47
3-L’accès aux médias et aux nouvelles technologies de
l’information…………………………………………………………..47
B-Du côté des enseignants en classe……………………………………..48

1-Mise en jeu de l’activité gestuelle……………………………...49

2-La diversification des outils ou documents utilisés……………50


a- Une source de motivation………………………………50
b- Gérer les difficultés scolaires…………………………...50

3- Sensibilisation des élèves……………………………………..51

C-Du côté des Chefs d’établissement …………………………………...52

1-Le suivi de l’exécution du programme scolaire ………………52

2-Organisation de sorties pédagogiques…………………………52

II- A l’extérieur du lycée………………………………………………………..53

A-Du côté des enseignants………………………………………………53

1-Recyclage et stage de formation pour les enseignants ………53

2-Renforcement des échanges périodiques……………………...54

B-Du côté des élèves……………………………………………………54

C-Du côté de l’Etat……………………………………………………...56

1-Sur le plan politique………………………………..…………56

2-Sur le plan budgétaire…………………………………………57

CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………………..59
LISTE DES TABLEAUX Numéro Pages

- Situation du personnel administratif 1 29

- Situation du personnel enseignant 2 30

- Effectifs des élèves du lycée 3 31

- Taux d’utilisation des documents et outils didactiques par l’enseignant 4 34

- Documentation des élèves en histoire 5 36

- Difficultés rencontrés dans le lycée 6 37


LISTE DES ABREVIATIONS

CIRD : Centre Interuniversitaire de Recherche en Didactique

IFM : Institut Français de Madagascar

CISCO : Circonscription Scolaire

EPP : Ecole Primaire Publique

CEG : Collège d’Enseignement Général

FRAM: Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra

ENF : Enseignant Non Fonctionnaire

FLSH : Faculté de Lettres et des Sciences Humaines

MINESEB : Ministère de l’Enseignement Secondaire et de l’Education de Base

FMI: Fonds Monétaire International

UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization

UNICEF: United Nations International Children's Emergency Fund

FID : Fond d'Intervention pour le Développement

CLAC : Centres de Lectures et d’Animations Culturelles


INTRODUCTION GENERALE

L’histoire est différemment appréciée dans les établissements à Madagascar. Toutefois,


l’enseignement de l’histoire, en dehors de toute définition systématique et systématisée de ses
fins, buts et objectifs, traduit, l’intérêt de l’apprivoisement de cette discipline par l’Etat.

A la sortie du lycée l’élève doit être capable de comprendre le monde d’aujourd’hui dans sa
diversité et dans son unité, d’identifier les relations de causes à effets de l’histoire, de
sélectionner les informations, de distinguer le fait et l’opinion en histoire et de s’informer pour
développer l’esprit critique.

L’histoire est avant tout définie comme science dont le domaine comprend l’ensemble des faits et
des évènements qui constituent le passé de l’humanité considérés dans leur déroulement et
étudiées selon une méthode rigoureuse. L’histoire cultive chez les élèves une vue ample des faits
car elle intéresse la manière de vivre, de penser, de produire et de s’organiser (Marrou, 1964).

Par son sens étymologique, l’histoire signifie « recherche » et enquête. Comme toute science, elle
ambitionne de rechercher la vérité et elle met ainsi à l’avance le principe de la vérité et son
intelligibilité. C’est pour cette vérité qu’elle fouille et interroge le passé. Cette recherche apparaît
à travers la reconstruction et la recomposition des faits. A cet égard, il est essentiel de bien
observer, de bien analyser et de bien expliquer ces faits. Il doit se documenter aller au-devant
de ces empreintes et de traces du passé, car la documentation est un élément nécessaire pour
l’apprentissage de l’histoire. L’histoire ne commence que là où les monuments deviennent
intelligibles et où existent des documents dignes de foi. (MARROU (H.I), 1964, p.69).

« L’histoire se fait avec des documents. Les documents sont les traces qu’ont laissées les pensées
et les actes des hommes d’autrefois. Parmi les pensées et les actes des hommes, il en est très peu
qui laissent des traces visibles, et ces traces, lorsqu’il s’en produit, sont rarement durables : il
suffit d’un accident pour les effacer. Or, toute pensée et tout acte qui n’a pas laissé de traces,
directes ou indirectes, ou dont les traces visibles ont disparu, est perdu pour l’histoire : c’est
comme s’il n’avait jamais existé. Faute de documents, l’histoire d’immenses périodes du passé de
l’humanité est à jamais inconnaissable. Car rien ne supplée aux documents : pas de documents,
pas d’histoire. » (LANGLOIS (C), SEIGNOBOS (C), 1992)

1
C’est l’importance des documents dans l’enseignement de l’histoire qui nous a guidés à orienter
le choix de notre sujet qui se serait porté sur « L’utilisation des documents et outils didactiques
dans l’enseignement de l’histoire (cas du lycée d’enseignement général d’Ambohitseheno ». Les
documents sont au centre de l'enseignement de l'histoire depuis longtemps. Actuellement la place
du document est réaffirmée mais on assiste aussi au grand retour du récit et de la parole du
professeur.

Les professeurs cherchent des documents et utilisent des outils didactiques pour approfondir
leurs connaissances et pour améliorer leur enseignement dans les lycées. Mais quel rôle tiennent
les documents et les outils didactiques dans l’enseignement / apprentissage de l’histoire? Cette
problématique suscite plusieurs questions. L’utilisation des documents et outils didactiques
pourrait-elle faciliter l’explication de la leçon par l’enseignant? Les outils didactiques et les
documents constitueraient-ils une concrétisation de l’histoire par les élèves ?

Ces questions trouvent réponse dans les étapes suivantes. D’abord, nous avons procédé à des
recherches bibliographiques auprès des centres de documentation de la capitale en particulier au
Centre Interuniversitaire de Recherche en Didactique (CIRD) de l’Ecole Normale Supérieure
d’Antananarivo, Centre de Recherche en Linguistique toujours au sein de l’Ecole Normale
Supérieure, centre de documentation du Ministère de l’Education Nationale, Institut Français de
Madagascar (IFM), nous avons fait une synthèse des livres lus dans les bibliothèques à savoir la
Bibliothèque Universitaire (Ankatso), Bibliothèque Nationale et la bibliothèque de l’Ecole
Normale Supérieure, auxquels, citons quelques fruits des auteurs : Henri MONIOT, didactique de
l’histoire ; Henri-Irénée MARROU, De la connaissance historique ; Lucien FEBVRE, Combats
pour l’histoire . Ainsi, nous avons aussi mené des enquêtes par questionnaires pour les élèves,
pour les professeurs d’histoire du lycée pour qu’on puisse savoir les problèmes de documents et
outils didactiques dans le lycée. Puis nous avons effectué des entretiens avec le proviseur du
lycée.

Néanmoins, il est important de faire ressortir que la présente recherche a pour objectif d’identifier
et d’améliorer les documents et outils didactiques utilisés dans l’enseignement de l’histoire dans
le milieu rural. Notre travail comporte trois grandes parties : la première portera sur la place des
documents et outils didactiques dans l’enseignement de l’histoire. La deuxième partie concernera
la présentation de l’établissement et les quelques problèmes de documents et outils didactiques au

2
niveau du lycée, et la troisième partie présentera des solutions et suggestions pour l’amélioration
de l’utilisation des documents et outils didactiques dans l’enseignement de l’histoire.

3
PREMIERE PARTIE :
LA PLACE DES DOCUMENTS ET SUPPORTS DIDACTIQUES DANS
L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE

4
Chapitre 1 : DEFINITIONS DES CONCEPTS

I- Histoire

- Selon Larousse (2009) : « L’histoire est une connaissance ou relation des évènements du passé,
des faits relatifs à l’évolution de l’humanité (d’un groupe social, d’une activité humaine) qui sont
dignes ou jugés dignes de mémoire ; les faits ainsi relatés.»

Cette définition semble ainsi claire cependant, il est nécessaire de mentionner qu’il faut
discerner l’histoire en tant que science et en tant que discipline scolaire.

En tant que science, elle est la recherche de la vérité, c’est-à-dire, une vérité qui suit une
méthode dont la base est l’interrogation des sources, l’utilisation des documents, la maîtrise de la
temporalité et la chronologie (temps court, temps long) détermination des êtres en histoire
(individu ou collectifs), ainsi que la maîtrise des mots de l’histoire appelés aussi concepts. Le
type de ce savoir historique est le savoir savant. D’après Le Pellec (1991, p 21) « Le savoir
savant est un corpus qui s’enrichit sans cesse de connaissances nouvelles, reconnues comme
pertinentes et validées par la communauté scientifique : la cité savante ».

En tant que discipline scolaire : « l’histoire est une discipline indispensable à l’éducation de
l’esprit, à l’éveil du sens social, à la conservation au sein de la communauté nationale d’une
conscience éclairée de son éminente dignité ». (REINHARD (M), 1957, p56)

C’est le savoir construit par l’enseignant hors de la classe et qui sera mis en œuvre pour que
l’élève apprenne. Ce type de savoir découle et dépend du savoir savant. Pour Yves Chevallard, le
passage de ce savoir savant au savoir scolaire est appelé « transposition didactique »

-Pour les spécialistes des sciences humaines, le terme « histoire » revêt deux significations
complémentaires : la connaissance des sciences humaines d’autrefois, et la discipline qui permet
d’accéder à cette connaissance. Bien avant la vogue des sciences humaines, le terme histoire
« signifie d’une part les évènements eux-mêmes et d’autre part, le récit de ces évènement ».

L’histoire correspondrait donc au passé en tant que tel, aux moyens mis en œuvre pour le
connaître à la présentation qu’on en fait. (GIOLLITO (P), 1995, p.19)

-Pour Nicole Lautier (2008), l’histoire se définit comme « une discipline qui privilégie la
transmission de savoirs disant la réalité du passé et attachée à la neutralité du texte enseigné ;

5
une discipline qui peine à mettre en cohérence des finalités intellectuelles ambitieuses (outiller le
citoyen actif dans la cité de demain) et des activités dans la classe souvent cantonnées à la
mémorisation, au repérage et à la catégorisation. » (LAUTIER (N), 2008

-Pour MARROU H.I (1954) l’histoire c’est « la connaissance du passé humain ou, plus
exactement, une connaissance scientifiquement élaborée du passé. » Il souligne le problème
soulevé par le mot « histoire » : il renvoie à la fois au passé lui-même et à la connaissance de ce
passé. Aussi, pour ne pas avoir à designer le passé par le même mot que l’élaboration de sa
connaissance, on parlera d’ « évolution » de l’humanité, mot qui vient de la biologie. Car
l’homme est le fils de son passé souligne Henri-Irénée Marrou. Cette distinction provient de ce
que le passé humain devient autre chose dans la conscience de l’historien. Ce dernier ne doit pas
ressusciter le passé.

1-Origines de l’histoire

Le passage de la préhistoire à l’histoire est traditionnellement assimilé à la rédaction des


premiers documents écrits qui apparait en Mésopotamie à la fin du IVème millénaire av JC. Avec
la naissance de l’écriture, (…) on voit apparaître les premières personnalités, leur identité, le nom
de leurs dieux, celui de leurs villes et de leurs héros Ce processus, qui marque les débuts de
l’histoire, se déroula sur une période extrêmement longue et varie sensiblement selon les endroits
du globe : dans certaines régions, il est enclenché à partir du IVème millénaire av JC. C’est ainsi
qu’en Asie et en Egypte, le mouvement d’urbanisation est largement-sinon uniformément-attesté
vers 2500 av JC. Néanmoins, aujourd’hui, le processus n’est pas complètement achevé puisqu’il
existe encore sur notre planète des sociétés qui vivent à l’âge de la préhistoire. (GABUCCI (A),
2002, p 10)

2-Les sources de l’histoire

En histoire, les sources sont des documents originaux, authentiques, qui donnent des informations
auxquelles l’historien va faire subir un traitement pour enrichir l’étude du passé et expliquer
certains phénomènes. (MICHAUX M., (2001), Histoire, cycle 3, Paris, Bordas pédagogie, p.30

II- Document

A-Sens étymologique

La définition même du mot "document" ne va pas de soi. Étymologiquement ce mot est issu du
latin documentum, "ce qui sert à instruire", d'où le sens contemporain (selon le Petit Robert) :

6
"Tout ce qui sert de preuve, de témoignage." Au sens pratique du terme, un document est tout
support pédagogique de travail permettant de transmettre des connaissances et de faire acquérir
des compétences méthodologiques1.

B- Sens actuel

Actuellement, la définition du document s'est étendue. Elle est passée d'une vision assez
restrictive où seuls les textes et gravures étaient qualifiés de document, à une conception plus
large qui englobe le film, la diapositive, les graphiques...

D'ailleurs, une définition de Lucien Febvre montre très bien cela:« L'histoire se fait avec des
documents écrits, sans doute. Mais elle peut se faire, elle doit se faire avec tout ce que
l'ingéniosité de l'historien peut lui permettre d'utiliser. [...] Donc avec des mots, des signes, des
paysages et des tuiles. Des formes de champs et des mauvaises herbes [...] Des expertises de
pierres par des géologues et des analyses d'épées en métal par les chimistes. » (FEBVRE (L),
1992, p. 48)

L’usage de ce mot est donc devenu très extensif. On en vient même à parler de document pour
désigner toute information qui circule, notamment sous forme d’une fiche polycopiée.

C- Pour les historiens

-Pour Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos :

« Les documents sont les traces qu’ont laissées les pensées et les actes des hommes d’autrefois.
Parmi les pensées et les actes des hommes, il en est très peu qui laissent des traces visibles, et ces
traces, lorsqu’il s’en produit, sont rarement durables : il suffit d’un accident pour les effacer. Or,
toute pensée et tout acte qui n’a pas laissé de traces, directes ou indirectes, ou dont les traces
visibles ont disparu, est perdu pour l’histoire : c’est comme s’il n’avait jamais existé. Faute de
documents, l’histoire d’immenses périodes du passé de l’humanité est à jamais inconnaissable.
Car rien ne supplée aux documents : pas de documents, pas d’histoire. » (LANGLOIS (C.V) &
SEIGNOBOS (C), 1992, p. 29)

1
(http://eduscol.education.fr/cid46003/la-place-des-documents-dans-l-enseignement-de-l-histoire-et-de-la-
geographie.html)

7
- Pour H. I MARROU:

« Le document est toute sorte d’information dont l’esprit de l’historien sait tirer quelque chose
pour la connaissance du passé humain, envisagé sous l’angle de la question qui lui a été posée. Il
est bien évident qu’il est impossible de dire où commence et où finit le document, la notion
s’élargit et finit par embrasser textes, monuments, observation de tout ordre » (MARROU (H.I),
1964, p.65).

Il ressort de cette définition que le document est un support ou un outil servant de témoignage ou
de preuve. Toutefois, la façon dont les apprenants se construisent le savoir avec le document ne
préoccupent guère les différents auteurs précédemment cités. Pourtant, cela nous semble
fondamental, car le document aide à comprendre la manière dont l’apprenant apprend à travers
des situations d’enseignement/ apprentissage. En d’autres termes, le document permet de
construire des situations didactiques.

III- Outils didactique

Le terme outils didactique désigne « tout ce que les enseignants utilisent en amont de la classe,
pour leur propre information sur les contenus d’enseignement et pour la préparation des séances,
ainsi que tous les supports qu’ils destinent aux élèves dans la classe ». Les outils sont donc les
supports qu’utilisent les enseignants pour préparer leur cours. (AUDIGIER (F), TUTIAUX-
GUILLON (N) (2004), p 103)

A travers cette définition, on obtient déjà plusieurs informations concernant l’utilisation de ces
supports en classe. En effet ces outils sont à destination de deux publics différents : le professeur
qui les utilise pour s’appuyer dessus au cours d’une leçon ou autre, et les élèves. Les outils
utilisés en classe doivent être didactiques, c’est-à-dire qu’ils doivent être porteurs d’enseignement
afin d’être adressés et accessibles aux enfants. Les outils sont le support d’un travail qui permet
de passer du savoir enseigné par le professeur à un savoir appris par les élèves.

8
Chapitre 2 : LA RELATION DES DOCUMENTS ET OUTILS DIDACTIQUES AVEC
L’ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE

Selon Henri Moniot : « l’histoire se fait avec des restes – on préfère dire, de façon plus
distinguée : avec des documents, ou avec des sources » (Moniot, 1993). Mais de quel document
s’agit-il ? Pour Lucien Febvre, elle : « se fait avec des documents écrits, sans doute, quand il y en
a. Mais elle peut se faire, elle doit se faire sans documents écrits s’il n’en existe point. Avec tout
ce que l’ingéniosité de l’historien peut lui permettre d’utiliser pour fabriquer son miel, à défaut
des fleurs usuelles. Donc avec des mots. Des signes. Des paysages et des tuiles. Des formes de
champs et des mauvaises herbes. Des éclipses de lune et des colliers d’attelage. Des expertises de
pierre par des géologues et des analyses d’épées par des chimistes. D’un mot avec tout ce qui,
étant à l’homme, sert à l’homme, exprime l’homme, signifie la présence, l’activité, les goûts et
les façons d’être de l’homme ». (FEBRE (L) (1953),p. 187)

En histoire, les documents sont de diverses sortes. Ils sont essentiels pour comprendre le passé de
l’homme, car ce sont les seules preuves qui attestent que ce passé a existé.

Dans la pratique de la classe, les enseignants s’en servent quotidiennement pendant les leçons.
Pour Alain Dalongeville (1995, p.73): « il est le point d’appui de toute leçon d’histoire ». C’est
pourquoi, il ne se passe pas de cours d’histoire sans document. C’est une des raisons qui fait dire
à Antoine Prost qu’: « Il n’y a donc pas de question sans document ». (PROST (A) (1996), p.80).
La place faite ainsi aux documents en histoire, lui confère un rôle fondamental dans la
construction du savoir.

I- Les types de documents historiques

Quel que soit leur type on distingue deux formes de documents :

- les documents sources ou documents primaires qui regroupent les témoignages contemporains
d'une période analysée comme les lettres, les photographies, les cartes, les entrevues,...
Autrement dit, Il s’agit d’une trace ou d’un document délivrant des informations qui ont été
rédigées à une époque passée ou peu de temps après l’évènement. Ces sources sont souvent rares
ou uniques. Cependant, certains documents primaires peuvent exister aussi en de nombreux
exemplaires, si elles étaient populaires ou facilement accessibles au moment de leur création.
9
. - les documents outils ou documents secondaires qui sont construits après un fait historique, par
des historiens ou des auteurs de manuels, dans un but didactique et pour faciliter la
compréhension d'un phénomène comme les manuels, livre sur un sujet historique, roman, article
de magazine, site Internet,... Les documents secondaires peuvent donner d'autres opinions sur un
événement passé ou une source primaire, et parfois déformer les faits. Il existe souvent de
nombreux exemplaires de ces documents secondaires, qu'on peut trouver dans les bibliothèques,
les écoles ou les foyers comme les manuels d'histoire, les films racontant des événements
historiques; les œuvres d'art… Il paraît donc nécessaire d'habituer les élèves à relever cette
distinction dans toute étude de documents.

A-Les documents écrits

Selon Lucien Febvre « L’histoire se fait avec des documents écrits, sans doute (…)» (FEBVRE,
1992). Les documents écrits sont donc considérés comme la nourriture principale de l’historien.
Ils sont innombrables et nécessitent, pour chaque type, une approche ciblée. Au sens strict, il
s’agit de documents émis par une personne – physique ou morale – dont l’autorité était
publiquement reconnue, comme les actes passés devant notaire ou avocat, les lois votées dans les
parlements, les décrets royaux, les actes des chancelleries (les services administratifs d’un
pouvoir constitué), les registres paroissiaux de baptême, de mariage ou de décès, sous la
responsabilité du curé, les documents de justice,... Les plus utilisées sont les archives. Par
définition, les archives sont l’ensemble des documents quel que soit leur date, leur forme et leur
supports matériels, produits ou reçus par toute personne physique ou moral, et par tout service ou
organisme public ou privé dans l’exercice de leur activité. (MARTIN (H.J), 1972, p 66). Au sens
très large, les archives désignent en fait n’importe quel ensemble de documents écrits rassemblés
en vue de les conserver, à plus ou moins long terme.

10
Exemple de documents écrits : extrait d’un journal français (L’Aurore) du 13 janvier 1898.

(L'Aurore, dans son édition du 13 janvier 1898, fait sa une avec la célèbre lettre ouverte d'Émile Zola au président Félix Faure, « J'accuse »)

Source : Encarta 2009

B-Les documents oraux

Ce sont les témoignages qui peuvent être faits par des témoins directs d’un évènement. Ils
existent donc pour des périodes récentes comme le récit, les enregistrements sonores,…

Ces sources orales peuvent être enregistrées afin d’être conservées.

11
Exemple de documents oraux : Roger Joly, ancien résistant et déporté témoignant devant les
élèves du collège Porte du Médoc (souvenir de la résistance au nazisme)

Source : sud-ouest.fr

C-Les documents iconographiques

Les documents iconographiques sont tout ce qui se rapporte à une image, quelle que soit sa
nature. Ils peuvent représenter des gravures, des caricatures, des affiches, des photographies
d’objets ou de monuments qui ont marqué une période historique. Elles permettent d’affiner les
représentations des élèves en les confrontant au texte. En effet les textes ne permettent pas
toujours d’apporter une représentation concrète pour les élèves, les images permettent de
prolonger le travail d’initiation à la lecture de document et d’asseoir les représentations des
élèves. Certes la nature du document est intéressante parce qu’elle donne une idée de la
représentation de la notion.

12
Exemple de documents iconographiques : une miniature du XIVème siècle sur la corvée

Source: http://classes.bnf.fr/ema/audio/grands/c091.htm

D-Les documents archéologiques

Les documents archéologiques sont les traces des activités de l’homme, retrouvées dans le sol
par l’intermédiaire des fouilles archéologiques tels que les poteries, les fragments de squelette, les
armes, les bijoux,… Dans son enseignement, l’enseignant doit partir de la réalité locale en
exploitant les outils et les instruments traditionnels que la population utilise encore.

Exemple de documents archéologique : pièces de monnaie datant du Moyen Âge

Source : www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv

13
E-Les documents audiovisuels

Ils englobent les disques numérisés, des vidéocassettes, des bandes magnétiques, les
diapositives,… Leur utilisation est très limitée et doit être complétée par d’autres documents
comme les livres ou manuels pour être satisfaisante.

Exemple de documents audiovisuels : un magnétophone de 1950

(Inventé par l'ingénieur danois Valdemar Poulsen en 1898, le magnétophone devint rapidement très populaire, concurrençant le phonographe. Ce
modèle de 1950 possède trois têtes magnétiques : une tête d'enregistrement, une tête d'effacement et une tête de lecture.)

Source : Encarta 2009

II- Les fonctions des documents

L'association cours/document s'articule de plusieurs manières et selon le choix pédagogique de


l'enseignant. Le document n'intervient pas de la même façon dans le déroulement temporel ou
dans le processus d'apprentissage. Le document peut ainsi être utilisé comme:

- illustration de la leçon

- source d'information

- support d'évaluation

14
A- Le document comme illustration de la leçon

Le document est utilisé pour concrétiser l'idée importante de la séance et pour servir de preuve à
ce que dit l'enseignant. Il doit s'intégrer dans la leçon: il peut l'introduire et la motiver, en
illustrant un ou plusieurs aspects. En effet, le document « illustre, concrétise des faits exposés
fondamentalement sous la forme d’un cours magistral. Il peut donc avoir un caractère
anecdotique, piquant voire amusant. On pourrait considérer comme une variante le document «
d’accroche », destiné à susciter l’attention des élèves en début de séance et à les sensibiliser de
manière vivante à la problématique du sujet. Il peut avoir un caractère anecdotique et faire l’objet
d’une présentation rapide.» (Michel HAGNERELLE, p.179)

Les documents expliqués en classe deviennent alors porteur de sens. Illustrer des savoirs
historiques avec des images ou des textes peut contribuer à fixer les connaissances et favoriser la
mémorisation. Ainsi des documents incontournables (les châteaux-forts, le château de Versailles,
les cahiers de doléances, le sacre de Napoléon...) permettent d'illustrer les grandes périodes par
des personnages et des faits importants.

M. Flonneau (1996, p.24) indique que le document « illustre des données historiques racontées ou
trouvées, il matérialise le réel, il donne une idée de ce qui a été. Le document-illustration sert à
montrer.

B- Le document comme source d'information

Il semble qu’il s’agit de la fonction première du document. Cela provient de sa définition : un


document est généralement défini comme le support physique d'une information. Plus
précisément on peut le définir comme un ensemble de données informatives présentes sur un
support, sous une forme permanente et lisible par l’homme.

Selon Flonneau, le document est « le point de départ et fondement de l’activité de l’élève : il


permet la découverte en amenant l’élève à extraire les idées fortes qui seront développées et
précisées par le maître. Le document est alors base de recherche» (FLONNEAU, 1996). Les
documents sont des outils nécessaires pour aboutir à un savoir. Le professeur choisit un document
pour que les élèves construisent une notion. Il porte donc un regard très utilitaire sur le document.

En effet, le document qui introduit la séquence doit être choisi avec soin: les élèves vont
l'observer de près pour en extraire les idées de la leçon, puis élaboreront une problématique et des
hypothèses.

15
Le document aura donc une fonction d'orientation et d'induction. Les élèves vont construire peu à
peu leurs savoirs en interrogeant les documents.

C- Le document comme support d'évaluation

Le document permet de repérer si l'élève a acquis des connaissances sur la notion étudiée, mais
également de voir si l'élève a des compétences méthodologiques au niveau de l'analyse
documentaire.

L'évaluation peut intervenir à trois moments de la séance:

- au début: on parle alors d'évaluation diagnostique qui permet de voir dans quel sens on va
s’orienter. Il peut s'agir d'un recueil des connaissances des élèves sur le sujet.

- en cours: on parle alors d'évaluation formative qui permet de vérifier les acquis et d'apporter des
remédiations. En effet, ce type d'évaluation tente de fournir à l'apprenant des informations
pertinentes pour qu'il régule ses apprentissages, elle permet à l'enseignant de faire un retour sur
son action. Ceci lui donnera la possibilité d'adapter son dispositif d'enseignement.

- à la fin: on parle alors d'évaluation sommative par laquelle on fait un inventaire des
compétences acquises, ou un bilan, après une séquence. Elle met l'accent sur les performances
(productions réalisées) évaluées en fonction des critères de réussite.

III- Le choix des documents


Les documents sont choisis par l'enseignant en fonction de ses choix pédagogiques, des objectifs
et de la problématique de la séance. Différents critères peuvent être déterminés:

- des critères techniques: l'accessibilité et la lisibilité. Les informations contenues dans les
documents doivent être adaptées à l'âge des enfants pour maintenir la motivation lors des
recherches. Le document doit être accessible aux élèves car face à un document trop compliqué,
les élèves risquent de se retrouver coincés, démunis et ils ne seront pas en mesure de l’exploiter,
voire de s’en désintéresser. Cela fait référence aux indicateurs de la motivation de R. Viau : « un
élève peut faire le choix de ne pas accomplir une activité par le professeur. Le problème le plus
souvent rencontré est celui de la compréhension de l’écrit. Il peut être difficile de travailler avec
les élèves sur des documents originaux, comme par exemple les documents manuscrits en latin ou
en vieux français du Moyen âge nécessitant certaines connaissances que les élèves ne possèdent

16
pas. Le professeur pourra être amené à modifier lui-même un document, soit en précisant le
vocabulaire, en le raccourcissant… » (VIAU R, 1994)

D'ailleurs, lorsque l'enseignant utilise un texte, le montage par suppression de certains passages
est souvent la seule solution pour pouvoir proposer de la matière à l'analyse des élèves.

- des critères scientifiques: la fiabilité .Le document doit être référencé (date, auteur, lieu,
source).

- des critères didactiques: il doit y avoir une conformité entre le document et les objectifs
d'apprentissage.

- des critères pédagogiques: la diversité des documents. Cependant, le nombre de documents doit
être limité car la multiplicité des documents proposés peut générer la confusion et la difficulté de
croisement des informations prélevées. De plus, cette limite doit permettre une analyse pour que
l'élève puisse en faire une étude approfondie, sans être submergé par les informations.

De même, il est nécessaire de choisir avec soin les documents contradictoires destinés à l'analyse
critique. Les oppositions doivent être apparentes. Il est donc important de choisir correctement les
documents et de diversifier les types de document, pour familiariser les élèves au travail de
l'historien. Le croisement des recherches documentaires apparaît comme une manière efficace,
pour l'élève, d'acquérir des compétences diverses. C'est le moyen de lui faire prendre conscience
de la quantité de connaissances historiques que l'on peut tirer de l'analyse documentaire.

Sur le plan pédagogique, le meilleur document est celui qui est susceptible d’être compris par des
élèves et aussi de les intéresser, voire de les surprendre. Il faut donc qu’il réponde à des critères
de lisibilité et d’attractivité qui peuvent être en contradiction avec l’offre de documents
scientifiques2.

Par ailleurs, l'utilisation de documents variés peut donner la possibilité à un enfant peu à l'aise
devant un document écrit, de s'intégrer à la démarche mise en place. De plus, le questionnement
soumis par l'enseignant, afin de guider les recherches doit être pensé minutieusement.

2
http://eduscol.education.fr/cid46003/la-place-des-documents-dans-l-enseignement-de-l-histoire-et-de-la-
geographie.html

17
Les questions doivent être formulées clairement, afin d'éviter que les élèves aient plusieurs
possibilités de réponse.

18
Chapitre 3: L’EXPLOITATION DES DOCUMENTS DANS LE PROCESSUS
D’APPRENTISSAGE

I- L’exploitation des documents durant la pratique de classe

Dans la pratique de classe, l’exploitation du contenu d’un document s’effectue en trois étapes :
l’observation, la réflexion et la synthèse.

A-Observation

L’enseignant montrera et demandera à l’élève d’observer pendant un certain temps le


document (photo, texte, objet,…) lié au savoir visé.

Le document choisi doit être susceptible de provoquer la curiosité de l’élève et l’amener à


exprimer spontanément de préférence ou sous l’incitation de l’enseignant. A partir de
l’observation, l’élève identifiera le document (nature, source,…) sous les consignes de
l’enseignant.

B-Analyse ou réflexion

La présente étape est une phase de description et d’analyse pour une meilleure compréhension du
document. Des questions précises seront formulées par l’enseignant. Il donnera des directives et
des consignes simples, précises et compréhensibles. L’élève découvre par tâtonnement la
définition, la règle. Il analyse les éléments de l’objet de l’étude en allant du connu à l’inconnu.
L’élève aidé par l’enseignant formule la définition et la règle. Cette règle sera mieux assimilée si
elle a été proposée par les élèves eux-mêmes. L’enseignant fera mieux verbaliser les résultats, le
langage étant un outil d’analyse et de conceptualisation. (MARECHAL (P), 1956, p.17)

C-Synthèse

Cette dernière étape permettra à l’élève, à partir de l’observation et de la réflexion, de dégager la


synthèse et la conclusion. La synthèse aboutira à l’élaboration d’une règle générale ou d’une
définition. L’enseignant fera traduire les résultats par des représentations appropriées.

Pour permettre à chaque élève d’exprimer au maximum toutes ses potentialités, il lui faut évoluer
dans un climat de classe serein où la communication sera riche et naturelle. Pour ce faire, la
condition première est que l’enseignant maîtrise son enseignement.

19
II-Les modèles didactiques de l'utilisation du document en classe

Comme nous l'avons vu précédemment, le document est au cœur de la production du savoir


historique. L’enseignement de l'histoire fait très largement appel au travail sur le document.
Selon Henri Moniot (1993, p.171) le mot «document» associe généralement deux sens. Dans un
premier, il s'oppose au récit, au cours d'histoire traditionnel qui a longtemps prévalu dans notre
tradition scolaire. Le second sens renvoie quant à lui le document à la constitution du savoir
historique, au fondement même de l'activité de l’historien. Ces différents sens du mot
«document» sont chacun porteurs d'une logique propre. Ainsi C. Basuyau et S. Guyon (1994)
remarquent que l'utilisation du document en classe d'histoire oscille souvent entre deux modèles
didactiques opposés. Dans le premier modèle, le document est cantonné à un rôle d'illustration du
récit dispensé par l'enseignant, ceci dans le cadre d'une pédagogie de type transmissif. Celle-ci
vise à construire les apprentissages dans une démarche allant du général au particulier, c'est-à-
dire, du récit au document, unique et fortement contextualisé. Le second modèle place à l'inverse
le document au cœur même d'une démarche visant à rendre l'élève acteur dans la construction de
son savoir. Celui-ci, à l'inverse du précédent modèle, pense la construction du savoir comme un
cheminement du particulier au général, du document au récit, dans une démarche inductive,
associant abstraction et décontextualisation. Mais comme l'indique H. Moniot, dans la pratique de
la classe, les enseignants disposent en fait d’un large «gamme de stratégies » entre ces deux pôles
extrêmes. Des choix différents peuvent alterner selon telle ou telle partie d'une séance, d'une
séance à l'autre ou encore dans la séquence d'enseignement. Il serait d'ailleurs illusoire de rejeter
totalement l'utilisation d'une démarche au profit de l'autre tant il est vrai que ce serait vain
d'espérer que l'élève, face au document serait à même, à l'instar de l'historien, d'en trouver seul la
signification. Et ce serait se méprendre que d'oublier qu'un récit sans les documents qui le fondent
ne serait plus qu'un récit parmi d'autres, ayant perdu sa spécificité historique. Ce serait
profondément méconnaître la réalité du travail de l'historien que de l'imaginer ne forger son
savoir qu'à partir de la seule confrontation aux sources qu'il découvre ou revisite, en oubliant
l'importance de son commerce avec les textes de ses collègues. (MONIOT H, p. 172.)

III-Interprétation des documents

Il existe une multitude de documents utilisés en classe par l’enseignant: administratif,


pédagogique et didactique. Dans la pratique de la classe, les enseignants doivent s’en servir

20
quotidiennement pendant les leçons. Pour Alain Dalongeville (1995): « il est le point d’appui de
toute leçon d’histoire ». C’est pourquoi, il ne se passe pas de cours d’histoire sans document.
C’est une des raisons qui fait dire à Antoine Prost qu’: « Il n’y a donc pas de question sans
document » (PROST (A), 1996, p.80). La place faite ainsi aux documents en histoire, lui confère
un rôle fondamental dans la construction du savoir.

A-Interprétation d’un document écrit

1-Identifier la nature et le type du document

Les documents écrits sont de différentes natures: loi, contrat, lettre, article de journal, manifeste,
ouvrage sur un sujet donné, roman ou transcription d'un témoignage ou d'un discours. Un
document peut relater des faits, exprimer une opinion (celle de l'auteur ou d'une autre personne).
Le document peut être de type manuscrit (écrit à la main) ou de type imprimé (reproduit par un
procédé mécanique). Il peut être un extrait ou un document intégral (complet).

2- Repérer le nom de l'auteur et sa fonction (historien, journaliste, personnage politique


ou religieux, etc.): cela aide à comprendre le contexte dans lequel le document a été produit ainsi
que les motivations de l'auteur.

3-Repérer la date ou autres repères de temps.

4-Établir s'il s'agit d'un texte d'époque ou non: document primaire ou secondaire. On
peut reconnaître un document primaire lorsque la personne qui écrit ou qui créé le document est
un témoin direct de la scène ou de l’événement. La date de publication des documents peut nous
donner de bons indices en ce sens. Par contre, un document secondaire est un document qui
analyse les documents primaires. On retrouve dans cette catégorie les écrits des historiens ou des
chercheurs qui analysent ou qui commentent les journaux.

5- Lire le titre et décoder l'information qu'il contient.

6-Déterminer l'idée principale: résumer la pensée ou le message de l'auteur en une


phrase complète.

7-Prendre en notes les idées importantes, les regrouper et les synthétiser: le découpage
du texte en paragraphe est un bon moyen de ne rien oublier quand on fait un résumé.

21
8-Mettre le document en relation avec d'autres et comparer l'information tirée de
plusieurs documents.

B- Interprétation d’une carte

1-Lire le titre: le titre résume le sujet, précise souvent le territoire représenté, donne une
indication de temps (année ou époque). Vérifier aussi, quand c'est possible, la date à laquelle la
carte a été réalisée.

2- Décoder la légende: la légende donne la signification des symboles qui figurent sur la
carte. Comprendre la légende permet de saisir les renseignements contenus sur la carte.

3- Prendre connaissance de l'échelle

4- Lire l'orientation: le nord est souvent indiqué par une rose des vents. S'il n'y en a pas, par
convention, le nord se trouve en haut de la carte.

5- Situer l'espace cartographié: un petit planisphère est parfois utilisé pour situer le
territoire représenté par rapport à l'ensemble du reste du monde.

C- Interprétation d’un tableau

1-Lire le titre et décoder l'information qu'il contient


2-Décoder la légende: elle aide à mieux comprendre le titre d'une colonne ou d'une ligne.
Elle est facultative et ne figure que lorsque c'est nécessaire.
3-Repérer l'échelle: permet d'établir le rapport de proportion entre les données, pour les
comparer ou les décrire.

4- Repérer la source: permet d'établir la provenance des données. Figure généralement sous
le tableau.

5- Repérer la nature des informations qui figure sur chacun des axes: le titre des
colonnes donne les différents aspects sur lesquels porte l'information.

6- Mettre en relation les données: observer et comparer les données contenues dans
chacune des colonnes en fonction d'une même ligne ou de plusieurs lignes.

22
Conclusion de la première partie

Dans l’enseignement de l’histoire, le document répond à deux objectifs : d’abord, l’analyse de


la méthode de l’historien, ensuite, éviter l’étouffement de la réflexion de l’apprenant par
l’enseignement du professeur. Le document est un outil au service de la mise en œuvre des
apprentissages. Il contient des informations dans l’intention d’être communiquées. Il est utilisé
pour susciter un conflit cognitif. Il y a conflit cognitif lorsque les images ou explications
contradictoires coexistent chez un même individu et que celui-ci tend à le résoudre par un
dépassement. (MEIRIEU (P), (2009), p.182)

Le support didactique constitue un élément pour le contrat didactique d’une part, et d’autre part,
il permet de faire émerger les conceptions ou les représentations des apprenants.

Après avoir présenté d’une manière théorique la place des documents dans l’enseignement de
l’histoire nous allons essayer de voir la présentation de l’établissement et les problèmes liés aux
documents et outils didactiques au niveau du lycée.

23
DEUXIEME PARTIE :

PRRESENTATION DE L’ETABLISSEMENT ET LES PROBLEMES LIES AUX


DOCUMENTS ET OUTILS DIDACTIQUES AU NIVEAU DU LYCEE

24
Chapitre 4 : PRESENTATION DE LA ZONE ETUDIEE

Pour mener bien à la présente étude, il serait mieux de commencer le travail par la connaissance
du cadre. Pour ce faire, il convient de situer le site et de déterminer la genèse de l’établissement.

I-Ouverture et localisation du lycée

Le lycée d’enseignement général d’Ambohitseheno est situé dans la commune rurale


d’Ambohitseheno (District de Manjakandriana) par la RN3, plus précisément localisé à 23 km au
Nord de la CISCO de Manjakandriana.

Photo n°1 : la commune rurale d’Ambohitseheno

Source : cliché de l’auteur

Lycée d’Enseignement général d’Ambohitseheno a été créé suivant le décret N°2011-583 du 20


septembre 2011, Il se trouve dans le chef lieu de la Commune Rurale d’Ambohitseheno, District
de Manjakandriana, dans la région Analamanga.

25
En effet, le lycée a été fonctionnel l’année scolaire 2010 – 2011, les cours ont débuté le 10
septembre 2010 pour 50 élèves inscrits en classe de Seconde.

Photo n°2 : Le portail de l’enceinte du Lycée

Source : cliché de l’auteur

26
Photo n° 3 : Les salles de classes de 2nde, 1ère et Terminales

Source : cliché de l’auteur

II- Etat des lieux

A-Description du lycée

Pendant l’année scolaire 2010 – 2011, la salle de classe des 50 premiers élèves du lycée est liée
avec le CEG d’Ambohitseheno. Les 2 premières salles de classe du lycée ont été construites à
partir de l’année scolaire 2011 – 2012. L’année scolaire suivante, le lycée dispose de 02 salles de
classes, 02 salles de bureau, une toilette et des latrines.

Actuellement, le lycée possède 04 salles de classes, 02 salles de bureau, un terrain de basketball,


une toilette et des latrines.

27
Photo n°4: L’enceinte CEG d’Ambohitseheno

Source : cliché de l’auteur

Photo n°5 : salle de classe de 2nde (2010 – 2011) au sein du CEG

Source : cliché de l’auteur

28
B- Etats des lieux

Pour l’année scolaire 2016 – 2017, le lycée compte 149 élèves. Ces élèves se répartissent en 6
sections dont (2) deux classes de seconde, (2) deux classes de première A - D, (2) deux classes de
terminale A - D. Selon le proviseur du lycée, la cotisation mensuelle assez élevée de la FRAM
destinée à payer les suppléants démotive les parents à inscrire leurs enfants au sein de notre
établissement scolaire. D’où cet effectif très faible des élèves.

Le personnel enseignant compte au total 09 dont 04 payés par la FRAM, 01 payé par la
Commune et 04 fonctionnaires. Il n’y a que 02 personnels administratifs dont le proviseur et le
Surveillant Général.

En général, les conditions pédagogiques ne sont pas souvent respectées dans le lycée. Sur le plan
logistique et matériel, les tables bancs sont insuffisants et en mauvais état. De plus, le domaine
scolaire est encore non électrifié et le centre de documentation est très faiblement garni de livres
et d’ouvrages.

C- Situation du personnel

1-Personnel administratif

Tableau n°1 : Situation du personnel administratif

Proviseur Proviseur Surveillant Surveillant Secrétaire Econome /


Adjoint Général Comptable
Besoin 0 1 1 0 1 1
Existant 1 0 0 1 0 0
Source : enquête de l’auteur

D’après ce tableau, le personnel administratif ne compte que 2 agents à savoir le Proviseur et le


surveillant général.

29
Photo n°6 : bureau du proviseur et du surveillant général

Source : cliché de l’auteur

2-Personnel enseignant

Tableau n°2 : Situation du personnel enseignant

MLG FRS ANG HG MATHS PC SVT PHILO EPS TOTAL


Besoin 1 1 1 1 2 2 2 1 1 12
Existant 1 1 1 1 1 1 1 1 1 9
Source : enquête de l’auteur

Du côté des enseignants, nous avons également constaté l’insuffisance du personnel enseignant.
Le proviseur a confirmé que c’est un grand problème pour l’établissement.

30
3-Les apprenants

Tableau n° 3 : Effectifs des élèves du lycée

Classes Seconde Premières Terminales


Nombre de sections 2 avec : 2 avec : 2 avec :
et leur répartition 2nde I : 35 1ère A : 24 élèves Terminale A : 27
avec les effectifs des 2nde II : 34 1ère D : 18 élèves élèves
élèves Terminale D : 15
élèves
Effectif des élèves 69 42 42
par sections
Nombre total des
élèves 153
Source : enquête de l’auteur

D’après le tableau, l’effectif total atteint 153 élèves. En seconde, l’effectif s’élève à 69. Arrivés
en classe de première, les élèves sont répartis dans 2 sections (littéraire et scientifique).

31
Photo n°7 : Classe de 1ère du lycée

Source : cliché de l’auteur

32
Chapitre 5 : LES PROBLEMES DU LYCEE

I-Les problèmes liés à la documentation

Dans le lycée, le centre de documentation est très mal loti : peu d’étages et d’ouvrages. La salle
de lecture n’existe pas mais les élèves et les enseignants prennent tout simplement les livres et
lisent dans la salle de classe ou à la maison.

Photo n°8 : le centre de documentation

Source : cliché de l’auteur

En général, le nombre de livres disponibles reste très insuffisant compte-tenu de l’effectif des
élèves. En plus, il n’y a que de vieux livres, édités entre 1980 et 1990. Donc, d’un côté, les livres
dans le centre de documentation sont largement insuffisants, toutes les personnes enquêtées l’ont
affirmé, de l’autre côté, les livres sont vieux et coupés de nouvelles recherches ou découvertes de
la dernière décennie. Cela pose un grand problème aussi bien pour les élèves que pour les
enseignants sur la mise à jour des données et des informations.

Parallèlement à l’insuffisance de livres dans le centre de documentation, les élèves qui possèdent
de livre d’histoire sont aussi peu nombreux. En effet, la majorité des élèves enquêtés n’en dispose
pas chez eux. Les élèves qui en possèdent ne comptent que 20%, un taux faible compte tenu de
la nature de la matière nécessitant obligatoirement la lecture personnelle.
33
A-Pénurie de supports didactiques et de documents pour l’enseignant

La pénurie des supports didactiques et de documents concerne surtout les enseignants.

Cet handicap pose de sérieux problèmes aux enseignants pour la concrétisation de la bonne
marche de l’enseignement car ils sont obligés de se servir uniquement des documents accordant
peu d’intérêt aux explications en classe voire au contenu des cours souvent dispensés sous forme
de résumés de la leçon. Le problème de documentation et de matériel reste encore à résoudre un
peu partout à Madagascar. Cette défaillance limite les actions pédagogiques et entrave ainsi le
bon fonctionnement de l'enseignement de l'histoire. Alors que « l’histoire ne s’enseigne qu’avec
des documents », selon Moniot (1993). C’est par les documents que les enseignants puisent les
éléments techniques de l’histoire et les méthodes qu’ils suscitent.

Tableau N°4 : Taux d’utilisation des documents et outils didactiques par l’enseignant

Fiche de Polycopie Livre Carte Croquis / Globe


préparation Schéma terrestre
15% 30% 25% 5% 15% 10%
Source : enquête de l’auteur

Ce tableau définit la relation du maître/matière. La mise en œuvre de ces supports constitue un


moyen efficace pour la transmission de la leçon avec comme un impact positif chez les
apprenants. Selon les réponses fournies, dans la majorité des cas l’enseignant se déclare avoir
l’habitude d’utiliser la polycopie. Ce support est le plus utilisé (30 %) par l’enseignant pendant le
cours. Les autres outils les plus utilisés comme supports didactiques spécifiques à l’enseignement
de l’histoire demeurent les livres alors que les cartes, à part les cartes historiques, et les autres
supports sont destinées à l’enseignement de la géographie, donc peu utilisés en histoire.

En effet, selon l’enseignant, les polycopies peuvent être facilement et rapidement à reproduits vu
la contrainte de temps. Chaque chapitre connaît son lot de polycopies. On constate pourtant que
cette situation débouche vers des résultats peu satisfaisants car les élèves tendent à se contenter
uniquement de ces documents, accordant peu d’intérêt aux explications en classe voire au
contenu des cours, souvent des résumés de la leçon.

34
En fait, il a été constaté que les outils pédagogiques propres à l’enseignement d’histoire,
insuffisants mais existants, sont faiblement utilisés dans l’établissement, peut-être pour cause de
méconnaissance de la technique d’utilisation de la part des professeurs.

Les enseignants du lycée ont avancé que les cartes existants au sein de l’établissement sont
presque hors d’usage et très anciennes. Et cette insuffisance pousse les maîtres à dispenser le
cours d’une manière magistral et les élèves s’adaptent à cette réalité.

En plus, le sureffectif des utilisateurs (les élèves et les enseignants) par rapport au nombre de ces
auxiliaires scolaires disponibles ne permet pas à toutes les classes de les utiliser en même temps.
Le problème de documentation se pose donc au centre d'enseignement de l'histoire. Un
enseignant d'histoire ne peut pas travailler sans matériels didactiques suffisants et performants
pour l’illustration des cours car « l’histoire se fait avec des documents. Pas de document, pas
d’histoire. » (FERRE (A), 1969, p.100).

En effet, la non utilisation à bon escient des moyens d’information et de communication moderne
est à la base de l’inefficacité de l’enseignement / apprentissage. Ce qui entraîne des difficultés
pour mettre à jour les connaissances. Et ils ne peuvent pas enrichir leur culture générale.

B-Déficience de moyens de documentation des élèves

Les supports nécessaires à la documentation des élèves évoluent ces dernières décennies à une
vitesse vertigineuse. Grâce aux technologies de pointe appliquées à la science de l’éducation, les
enfants peuvent s’initier aux connaissances nouvelles à travers le monde, sans l’appui des
enseignants.

Pourtant, en raison de la cherté de ces appareils hautement perfectionnés et de l’enclavement de


la région, la plupart des élèves se contentent des leçons dispensées par leur enseignant et ne
peuvent pas se documenter individuellement. Presque tous les élèves enquêtés se documentent à
l’aide des livres ou manuels pour réviser leurs leçons ou préparer des exposés.

1-Les fichiers

Le centre de documentation du lycée ne dispose pas de fichiers ou catalogues. Le lecteur parcours


des yeux les rayons pour repérer directement le livre qu’il veut lire ou emprunter. Les livres sont
rangés selon la matière.

35
Or, la présence d’un catalogue est capitale pour les lecteurs car il évite les va-et-vient dans la
salle tout en facilitant le repérage rapide de l’ouvrage voulu. Ainsi, il facilite la recherche et
permet le respect des autres en les laissant travailler ou étudier tranquillement.

En outre, il aide beaucoup le responsable du centre de documentation à la recherche de la


demande des élèves car le repérage est précis et vite tout en satisfaisant le besoin du lecteur.
L’inexistence des fichiers constitue un grand handicap car les apprenants se fient au hasard et à
leur savoir-faire pour sélectionner les ouvrages dont ils en ont besoin. Cette situation se révèle un
point négatif dans la mesure où lors de la préparation des exposés, les apprenants sont découragés
car ils doivent éplucher un à un les documents présents.

2- Le coût des livres

La plupart des élèves du lycée vivent dans un milieu familial de niveau socioprofessionnel
moyen. En général, les parents des élèves sont des agriculteurs et éleveurs. D’où, les élèves ne
peuvent pas s’offrir des ouvrages nouveaux dans les librairies ou accéder aux diverses
bibliothèques ou centres de documentation. Seules les familles qui disposent d’un revenu
relativement élevé peuvent en acheter. Tout ceci constitue un grand obstacle pour la
documentation des élèves.

Outre la fréquentation de la bibliothèque, les radios, les chaînes de télévisions, les quotidiens,
etc., apportent autant d'éléments culturels et de connaissances aux élèves pour renforcer et
approfondir leurs acquis. Or, l’accès à ces derniers est difficile pour la plupart des élèves du lycée
et même de la région car même si le village est électrifié, certains élèves ne disposent pas
d’électricité à la maison.

Tableau n°5 : Documentation des élèves en histoire

Moyens de documentation des élèves Nombre de réponses


Livre / Manuel 20
Internet 8
Sites historiques (palais, musée,…) 9
Source : enquête de l’auteur
D'après ce tableau, la majorité des élèves se documentent à partir des livres ou manuels, ils sont
au nombre de 20 soit 54,05%. D’autres fréquentent des sites historiques, ils représentent

36
24,32 % des élèves. Enfin, seulement 21,62% des élèves surfent sur internet pour leur
documentation en histoire.

II-Situation de l’établissement

A- Les mobiliers
Nous avons remarqué lors de notre passage dans l’établissement que les tables bancs ne sont pas
suffisantes car, dans la classe de seconde par exemple, sur une table banc s’assoient trois élèves.
Les élèves n’ont pas la possibilité de se mouvoir, de bien faire fonctionner les muscles. Ils sont
totalement gênés car la place n’est pas du tout spacieuse et ils ne se sentent pas à l’aise quand ils
écrivent.

Tableau n°6 : Difficultés rencontrés dans le lycée

Problèmes / Difficultés Solutions

a- Problèmes d’ordre logistique et


matériel :
- Tables bancs insuffisants et en mauvais état -Partenariat avec l’EPP
- Pas de laboratoire ni de la bibliothèque -Demande au sein de la Commune, FRAM et
- Domaine scolaire non électrifié. du Ministère

b- Problèmes d’ordre didactique et


pédagogique :
-Manque de personnel enseignant -Aviser le Ministère de tutelle pour le déficit
-Manque de canaux audiovisuels pour la en nombre de personnel enseignant
concrétisation des cours. -Partenariat avec la FRAM
-Abondance en nombre des ENF (Enseignant
Non Fonctionnaire)
Source : Enquête de l’auteur

37
Le tableau ci-dessus résume les problèmes rencontrés dans le lycée et les solutions proposées par
le proviseur lors de l’entretien avec ce dernier.

A part l’insuffisance des tables bancs, le domaine scolaire n’a pas encore accès à l’électricité. Sur
le plan pédagogique et didactique, le manque de personnel enseignant et des canaux audiovisuels
reste un grand problème pour l’établissement.

B- Les méthodes d’enseignement du professeur

Le professeur d’histoire du lycée n’a pas reçu beaucoup de formation sur la matière car il a étudié
la filière Géographie (FLSH) à l’Université d’Antananarivo d’où il a reçu son diplôme de
Licence. L’enseignant n’a pas donc passé la formation initiale en Histoire.

Pourtant, pour devenir des professionnels, tous les professeurs ont besoin de formation comme
« la formation initiale qui devrait fournir des occasions de pratiquer l’analyse et la réflexion sur
les évènements d’enseignement issus de stage variés mais surtout des connaissances propres au
domaine en abondance et des moyens de les relier entre elles, instrumentalement ou
expérimentalement. Cette formation initiale recouvre la formation académique et pédagogique, et
pendant cette formation, il y a de fréquents échanges d’idées entre les professeurs, orientations et
guides faits par les coordonnateurs mais surtout des classes pratiques car le professeur doit bien
connaître les techniques et les conditions d’exercices de sa profession pour concourir plus
efficacement aux processus d’apprentissage. (GIMENO (B), 1981, p.36).

Cette formation initiale est très importante car « un professeur ne peut plus tout savoir, mais il
doit être capable d’aider les élèves à chercher une réponse aux questions qui se posent en classe.
La formation académique doit être considérée comme un des maillons de l’éducation permanente
et toujours tourné vers l’avenir.» (GASTON (M), p.26).

1-Prédominance de la méthode traditionnelle

En parlant de méthode d’enseignement, l’enseignant varie ses méthodes d’enseignement mais


en général il pratique la méthode magistrale qui est basée sur la technique impositive. A ce
moment là, le professeur est donc le seul détenteur et producteur de savoir, il n’y a pas beaucoup
d’échanges d’idées entre les élèves et le maître. La participation verbale des élèves est régie et
réglée par le professeur. On peut dire que la fonction d’imposition et d’organisation domine.

38
Cette méthode utilisée par le professeur ne profite pas aux élèves car ils n’ont pas l’occasion de
procéder à leur propre apprentissage, ils ne peuvent pas s’exprimer et tester.

Quoi qu’il en soit, questionné sur le choix pédagogique, l’enseignant rapporte que cela est dû à
l’insuffisance de documents et d’outils didactiques mais aussi au manque de temps et du
sureffectif des classes d’où le recours aux méthodes magistrales, aux modèles transmissif ou aux
modèles d’enseignement direct. Autrement dit, aux méthodes traditionnelles. Selon Jacqueline Le
PELLEC et Violette MARCOSA (1991, p.66) : « la méthode la plus pratique et la plus fréquente
est la méthode dite traditionnelle ». Cette méthode, la plus classique, comporte durant une séance
l'interaction Maître/élèves qui reste presque à sens unique. « Cette méthode consiste au
professeur à suivre une démarche de type magistral. Elle se justifie par le postulat de
transmissibilité du savoir de celui qui sait à celui qui ignore. Ce qui prime ici c’est la logique
d’exposition, sa clarté, sa richesse et non la logique de réception. ».

Cette pédagogie remonte à la scolastique du moyen âge, à une époque où les livres se faisaient
rares et la parole du maître l’unique source du savoir.

2-L’utilisation de polycopies : une autre facette de la pédagogie traditionnelle

La distribution du cours sous forme d’imprimés pourrait être perçue comme une méthode active
emmenant les élèves à faire des recherches. Seulement, durant notre enquête, nous avons constaté
que c’est toujours le professeur qui imposait cela aux élèves. Mais, surtout, c’est lui qui lit les
textes sans accorder la parole aux élèves même si cela devrait être le moment idéal pour l’élève
de prendre part, d’être acteur dans l’enseignement-apprentissage. C’est aussi l’enseignant lui-
même qui en fait la correction. Pendant ce temps, les élèves restent en tant qu’assistance et se
limitent à l’écoute de l’enseignant.

3-La non-maîtrise du français

Nous ne pouvons pas nous prononcer sur la capacité de s’exprimer du professeur. Toutefois, il
reconnait lui-même avoir un certain obstacle dans le cadre de l’expression orale.

D’après le Proviseur, la plupart des enseignants du lycée se sentent victimes de la malgachisation


non contrôlée imposée par l’idéologie éducative de la Deuxième République.
Conscients du besoin d’ouverture vers l’extérieur pour assurer le développement culturel du pays,
les responsables de l’époque ajustent la politique éducative et instituaient officiellement
39
le bilinguisme afin de redresser les quatorze ans de malgachisation. Suite à la décision
ministérielle N°1001-90/MINESEB du 01 Octobre 1990 sur les langues d’enseignement dans les
établissements scolaires, l’Histoire universelle figure parmi les matières où le français a été de
nouveau recommandé. « Le français et le malgache peuvent être utilisés indifféremment pour
dispenser des cours d’histoire à Madagascar3. ».

Actuellement, la langue malgache et la langue française restent les langues d’enseignement


reconnues pour véhiculer les connaissances, mais leur usage dépend de la matière, du niveau des
élèves et du choix des enseignants.

III- Problèmes d’ordre institutionnel

Nous entendons par problèmes d’ordre institutionnel tous les obstacles liés à l’orientation
générale de l’éducation dictée par le Gouvernement. En parlant du fonctionnement des
établissements publics, les responsables sont tenus d’appliquer à la lettre les stratégies dictées par
le Ministère de tutelle, en rapport avec le Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget.

A-Sur le plan politique

Le fonctionnement du système éducatif national est généralement dicté par le besoin de la


Nation. La scolarisation des enfants devrait être fonction de l’augmentation de la population en
général. Il est à rappeler que le régime fait de la scolarisation et de la lutte contre
l’analphabétisme son fer de lance pour lutter contre la pauvreté.

Pour ce faire, le Gouvernement a pris en son compte les droits d’entrée des élèves du primaire
lors de la rentrée scolaire 2003-2004 et s’efforce depuis l’année scolaire 2004-2005 à la dotation
des enfants de la Classe Préparatoire Première année (11ème) en manuels scolaires, fournitures et
cartables.

Certes, d’un côté, l’administration a quelquefois tendance à assimiler la politique aux affectations
des agents. De l’autre côté, malgré l’effort du gouvernement de dépolitiser l’enseignement, cela
paraît un travail de longue haleine car, parfois, les chefs d’établissements manifestent de la
réticence à l’égard des aspirations à caractère social émanant de leur personnel, de s’imposer à

3
Décision ministérielle relative à l’usage des langues dans les établissements scolaires niveau I, II, III

40
ceux qu’ils ont pensé comme leurs adversaires (leurs subordonnés qui ne sont pas dans le même
parti politique qu’eux).

B-Sur le plan budgétaire

Selon l’affirmation du Proviseur du lycée, durant la prise de sa fonction au sein de cet


établissement, aucune ligne de crédit n’était réservée au financement des travaux de réhabilitation
des bâtiments. Alors que les efforts relatifs au redressement du système éducatif exigent un
financement régulier et suffisant. Malgré les difficultés liées aux problèmes économiques vécus
par le pays, le gouvernement s’efforce de combler le manque en établissant des relations de
partenariat avec nos bailleurs de fonds traditionnels comme les Institutions de Bretton Woods
(Banque mondiale, FMI, …). Les organismes et Institutions internationaux (UNESCO, UNICEF,
…) ainsi que de nombreux autres partenaires pour la construction, la réhabilitation des
établissements scolaires, la dotation en matériels didactiques et pédagogiques.

Sur le plan national, le Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget assure en grande
partie le financement de tous les travaux liés au fonctionnement du système éducatif malgache.

41
Conclusion de la deuxième partie

Nous avons constaté au cours de cette étude que le lycée d’Ambohitseheno rencontre plusieurs
obstacles, l’insuffisance de documents, ainsi que le manque d’équipement pour la concrétisation
de l’histoire en classe sont autant de facteurs qui handicapent tant les élèves et les professeurs
dans l’accomplissement de leur tâche.

Pour l’enseignant le principal problème réside sur le manque de formation initiale en histoire.
Quant aux élèves, la plupart sont issus de familles modestes, ne disposant pas de ressources
suffisantes pour financer les études de leurs enfants dans les établissements secondaires privés de
renom. Pour cette raison, le lycée d’Ambohitseheno reste un établissement de formation
accessible aux gens de la classe moyenne. Les niveaux de connaissance des élèves demeurent
apparemment disparates car pour être admis en classe de seconde, ces enfants issus dans la
majorité des CEG périphériques, ont été recrutés par voie de concours. Face à tous ces
problèmes, les responsables doivent apporter des solutions afin d’améliorer l’utilisation des
documents dans l’enseignement de l’histoire. Notre dernière partie sera donc consacrée aux
propositions de solutions convenables à l’amélioration de ces différents problèmes dans le lycée.

42
PROPOSITIONS DE SOLUTIONS POUR AMELIORER L’UTILISATION DES
DOCUMENTS ET OUTILS PEDAGOGIQUES DANS L’ENSEIGNEMENT DE
L’HISTOIRE

43
Chapitre 6 : AU NIVEAU DE L’INFRASTRUCTURE MATERIELLE

Nous désignons par infrastructure matérielle l’ensemble des locaux et supports didactiques
indispensables aux activités d’enseignement. Les responsables à tous les niveaux devraient se
concerter pour résoudre les différentes formes de problème d’infrastructure matérielle.

I-Recherche de partenariat

En ce qui concerne tout d'abord l'insuffisance de matériels didactiques, la pénurie d'équipements


affecte la population scolaire et, par la suite, pourra décourager les élèves et les enseignants.
Alors le responsable administratif du lycée ne devrait pas limiter l’acquisition de matériels
modernes suffisants plus performants en sollicitant de l'aide de l'Etat mais doit recourir à la
recherche des jumelages grâce à l’établissement des relations de partenariat.

D’ailleurs, le gouvernement lui-même encourage le genre de partenariat public privé couramment


désigné par le signe de « trois P ». Face à l’insuffisance des matériels et documents
pédagogiques, même si les enseignants essaient de s'adapter à la réalité du pays, les enseignants
doivent toujours se documenter et s'équiper par tous les moyens des supports didactiques
indispensables à l’apprentissage de l’histoire et ce, d'une façon personnelle.

Actuellement, plusieurs conventions gouvernementales ont été réalisées en partenariat avec des
organismes intergouvernementaux, en vue de l'amélioration des conditions de l'enseignement à
Madagascar. Les accords conclus avec l'UNESCO (United Nations for Educational Science and
Culture Organisation) ont fourni à Madagascar "les kits et manuels scolaires, des livres, et…".
Des bâtiments qui ont été construits grâce à l’intervention du FID ou "Fond d'Intervention pour le
Développement".

Les responsables du lycée ne doivent pas se suffire de l’intervention de l’Etat par le biais du
ministère de tutelle pour résoudre les problèmes liés à la pénurie de supports didactiques
indispensable au redressement de l’enseignement d’histoire. Selon le proviseur, sans omettre la
contribution des parents d’élèves qui serait d’une très grande importance, le Lycée
d’Ambohitseheno doit s’adresser aux responsables de la commune et au sein du ministère pour
combler l’insuffisance en documents et supports pédagogiques existants. Il en est de même pour
la création d’une bibliothèque eu une salle pour le centre de documentation au sein même du
lycée.

44
La recherche de partenariat tant national qu’international est vivement sollicitée

II-Multiplication des manuels scolaires

Avant 1972, chaque élève disposait de plusieurs livres pour étudier en classe. Il va sans dire que
presque la totalité des enfants maîtrisait la technique d’usage des livres. Malgré l’évolution à une
vitesse fulgurante des technologies de l’information, les manuels scolaires sont restés jusqu’à
présent irremplaçables et restent les supports didactiques les plus employés tant du côté des
élèves que des enseignants. En raison de la multiplicité des fonctions positives de ce type de
document, il est nécessaire de relancer la production des manuels scolaires.

L’Etat doit continuer de fournir davantage des documents, et de renforcer les centres de
documentation existants, afin de résoudre les problèmes posés par le manque des manuels et des
livres des maîtres par exemple. L’approvisionnement en livres et manuels dans la bibliothèque
scolaire devrait aussi s’accompagner de la possibilité de prêt par les élèves.

On doit élargir aussi les salles où les élèves peuvent apprendre leurs leçons par manque de
conditions suffisantes d’études à la maison.

Pour le cas des élèves en particulier, chacun devrait en disposer et gratuitement. Vu le coût
exorbitant des éditions, la réalisation d’un tel projet appelle l’intervention de l’Etat pour financer
les travaux.

Le Ministère de tutelle devrait accélérer le processus de production de manuels scolaires déjà


lancé depuis février 2004, notamment pour le niveau lycée, afin de maintenir le ratio d’un manuel
scolaire par matière et par élève.

Il faudra aussi redynamiser le phénomène des bibliothèques scolaires par l’achat de manuels
destinés aux élèves car non seulement les manuels existant au lycée intéressent presque tous les
enseignants, mais ils s’avèrent aussi suffisants. Gérard Charnoz explique l’importance de la
bibliothèque en affirmant : « une bonne bibliothèque est une contribution essentielle à l’auto
éducation d’un élève » (CHARNOZ (G), 1960, p.156). La dotation de la bibliothèque du lycée
par des livres pour professeurs est également vivement sollicitée.

45
Il est important, ici, de rappeler l’importance du manuel dans l’enseignement car le savoir
scolaire dépend des manuels, ce savoir est construit par l’enseignant hors de la classe et qui sera
mis en œuvre pour que l’élève apprenne.

En tout cas, les manuels sont des livres qui retracent des fonctions multiples, et comme le
souligne Henri Moniot (1993, p.199) : « le manuel scolaire est un objet foisonnant, multiple et
fascinant, compagnon fort de la scolarité ». Le manuel remplit diverses fonctions, il est réservoir
d’information, référence d’un savoir, trésor de leçons, de révision et d’exercices, voire instrument
d’apprentissage. Car on pourrait même dire que les élèves arrivent facilement à comprendre les
informations livrées par ce genre d’ouvrage.

46
Chapitre 7 : SOLUTIONS POUR L’UTILISATION DES DOCUMENTS ET OUTILS
DIDACTIQUES

I- A l’intérieur du lycée

Il existe des solutions particulières au lycée d’enseignement général d’Ambohitseheno parce qu’il
a des difficultés qui lui sont propres.

A- Du côté des élèves


1-La documentation ou lecture
La lecture chez les élèves constitue un moyen d’animer la curiosité. C’est « un moyen rapide de
l’instruction». (CHARNOZ (G), 1960, p.70) L’acquisition, c’est le fait de découvrir le réel et le
reconstruire à son usage de façon plus ou moins complexe suivant le niveau de développement
pour le comprendre et le dominer. La lecture devient méthode et esprit menant vers l’analyse et la
synthèse dont les lycéens sont aptes. De plus, la méthode globale en lecture, c’est « une méthode
analytique qui conduit à des abstractions qui part d’une situation globale est aboutissement
d’analyses successives qui exige au départ une situation complexe. » (VIMAL (P), 1967, p.39).
Donc, la lecture est non seulement un moyen de motiver les élèves, mais aussi un moyen de
discussion renforçant ainsi l’intelligence.

2-Cours particulier de français


La langue est un instrument de communication entre enseignant et élèves. Dans l’enseignement à
Madagascar, le français est considéré, à partir de 1991 (après avoir été abandonné au profit du
malgache à partir de 1975 avec la malgachisation de l’enseignement), comme langue
d’enseignement au lycée.

Or, la langue française pose des problèmes aux élèves bien qu’ils l’ont apprise depuis le
primaire.

Face à cette situation, les élèves devraient recourir au cours particulier de français afin de mieux
maîtriser cette langue d’enseignement.

3-L’accès aux médias et aux nouvelles technologies de l’information

L’accès aux médias et aux nouvelles technologies de l’information dépasse encore les moyens de
certaines régions rurales et éloignées. « En comparaison avec les médias traditionnels

47
(télévision, radio, presse), les nouvelles technologies disposent d’un énorme potentiel du point
de vue de la communication, de l’interaction et de la distribution de contenus (enseignements).
Les nouvelles technologies fournissent des outils puissants offrant à tous les citoyens de plus
grandes possibilités d’accès à l’éducation, à l’information ainsi qu’au savoir et de production de
matériel faisant partie de l’environnement d’apprentissage.»

(SAMLOWSKI (M), 1997, p.158)

B- Du côté des enseignants en classe


La solution est d’abord individuelle ou personnelle et commence par le respect de la déontologie :
l’enseignant doit être rigoureux avec lui-même quelles que soient les circonstances (absence ou
présence de contrôle), se conformer à l’esprit du programme d’histoire (finalités, buts, objectifs
généraux, etc.) et aux méthodes (actives) des programmes d’histoire et faire preuve d’humilité et
de modestie pour pouvoir intégrer les cellules pédagogiques (cercle de solidarité et d’échanges).
Autrement dit, avec des attitudes et des comportements corrects, l’enseignant jouit d’une
respectueuse considération de ses supérieurs hiérarchiques, de ses collègues et même de ses
élèves qui savent distinguer la bonne graine de l’ivraie.

L’enseignant d’histoire doit aussi aller vers le savoir (les connaissances académiques) et le
savoir-faire (la pédagogie). Cette quête de savoirs peut être individuelle (achats de documents,
recherches) ou collective (échanges dans les cellules pédagogiques, dans les différents clubs
disciplinaires, etc.). Ainsi l’enseignant d’histoire doit comprendre, a priori, les programmes
d’histoire afin de pouvoir les développer correctement. Pourtant, ceux-ci sont d’abord faciles car
ils font partie des rares programmes du système dont les objectifs par cycle, par niveaux et même
par classe ainsi que les méthodes sont clairement définis et ne demandent à l’enseignant qu’à
formuler les objectifs spécifiques.

Il est également du devoir de l’enseignant d’histoire de maîtriser les méthodes d’enseignement


dites actives qui s’appuient essentiellement sur le matériel didactique car le principe même de ces
méthodes, c’est de mettre en face de l’apprenant des stimuli de toutes sortes, à même de
provoquer chez lui l’intérêt et la connaissance. A défaut d’une observation directe de l’objet
d’étude, dans la plupart des cas en histoire, celle indirecte ou insinuée (supports didactiques)
demeure la seule possibilité requise.

48
Il ne faudrait pas toutefois limiter le matériel didactique aux seules opportunités offertes par
l’administration (le globe terrestre, les cartes murales, etc.) car celles-ci ne sont pas toujours
obtenues. Dès lors, il revient à l’enseignant d’explorer d’autres voies qui lui permettent d’avoir
des supports adéquats et variés. Ainsi peut-il associer ses élèves à cette collecte en leur
demandant par exemple, de chercher des informations sur des thèmes précis dans l’internet, des
textes et des images historiques ou de mener des enquêtes auprès des populations.

Pour pallier l’impossibilité de reproduire les supports, l’enseignant pourrait dessiner les cartes ou
écrire ses textes sur du papier craft ou padex et les afficher au tableau ; les écritures doivent être
cependant visibles et lisibles.

Il revient aussi à l’enseignant d’histoire de planifier ses programmes en fonction du temps réel de
travail. Pour cela, il doit soustraire tous les jours officiellement chômés (week-end, congés de fin
d’année, congés du premier semestre, fêtes religieuses) à la durée de l’année scolaire (début
octobre – fin juillet de l’année suivante) et en rapport avec son quantum horaire, il pourra
planifier ses cours (par mois, par trimestre, par semestre). Ainsi, il pourra gérer correctement son
temps (par exemple accélérer ou organiser des séances de rattrapage suite aux grèves). En tout
cas il aura un tableau de bord qui lui permettra de remplir correctement son cahier de charge.

1-Mise en jeu de l’activité gestuelle

Tout ce que l’enseignant enseigne à ses élèves doit être dispensé en vue de l’action.

La classe ne saurait donc être simplement un spectacle qui se déroule devant ses yeux, une sorte
de captivant cinéma. Il faut qu’il y mette beaucoup du sien. Il ne comprend, ne s’assimile
vraiment qu’à ce qu’il a trouvé, formulé, appliqué. L’appel à son activité doit être de tous les
instants.

Qu’on ne s’y méprenne pas, il n’est pas question de cette agitation énervante, depuis que le
silence et l’immobilité sont tombés dans un excessif discrédit. Nous voudrions parler notamment
de l’activité utile et discipline qui ne comprend que les mouvements et les paroles commandés ou
suscités par leurs maîtres.

De fréquentes interrogations, des devoirs après chaque leçon, une collaboration de l’élève à son
instruction et à son éducation, son travail personnel entretiennent l’exercice incessant de toutes
les facultés : les yeux pour regarder, les oreilles pour écouter, la main pour écrire, l’esprit pour
49
comprendre, imaginer, raisonner et découvrir. Alors « c’est au professeur que revient la
possibilité de mettre les élèves dans la situation la plus propice à tel ou tel apprentissage.»
(MICHAUX (M), 2001)

Bref, pour pallier les lacunes dues à l’insuffisance des matériels didactiques, au programme trop
chargé, à l’insuffisance de temps de travail et à la difficulté des enseignants durant la conduite de
la classe, nous suggérons aux enseignants d’enrichir leurs documents personnels, d’exploiter les
supports classiques encore disponibles au lycée, comme les tableaux, les cartes, les manuels.

2-La diversification des outils ou documents utilisés

a- Une source de motivation


La motivation est un critère essentiel à prendre en compte dans le choix des documents à mettre
en place dans un cours d’histoire.

Le professeur enquêté indique que cette diversification est une source de motivation pour les
élèves : « les documents éveillent la curiosité, génèrent la motivation et provoquent des réactions
spontanées plus ou moins fortes, qu’il convient de prendre en considération », ce professeur
ajoute que « cette diversification est nécessaire afin que l’enseignement ne soit pas répétitif et
donc contraignant pour les élèves. Il faut que l’élève ait envie d’apprendre, pour cela il doit être
motivé ».

D’ailleurs, B. André donne sa définition en disant que, motiver, c'est « créer des conditions de
travail permettant à l'élève de passer de son impuissance apprise à un engagement de qualité dans
les activités qui lui sont proposées. L'élève n'arrive pas « neutre » devant l'apprentissage. »
(ANDRE B., (1998), p.41). En effet, Le professeur doit donner le sens à tout apprentissage car «
motiver un élève, c'est donc donner du sens à ses apprentissages en les finalisant autrement que
par une motivation extrinsèque » (RAYNAL F. et RIEUNIER A., 1997, p 239).

b-Gérer les difficultés scolaires

Il est évident qu’au sein d’une classe les élèves ne peuvent pas être identiques : ils n’ont pas tous
acquis le même niveau de compétences, leurs capacités d’attention sont inégales, certains sont
presque exclusivement « visuels » et d’autres « auditifs », les motivations des filles et celles des
garçons ne sont pas les mêmes, qu’il s’agisse des thèmes ou des supports.

50
Néanmoins, avec la diversification des documents l’enseignant peut mettre en place des situations
d’apprentissage qui peuvent fonctionner pour tout le monde, quelque soient les différences des
élèves, c’est souvent le cas du récit, ou celui du commentaire dialogué d’images fixes ou de
vidéo.

Ainsi, cette façon de différencier les supports du cours, permet que chaque élève soit, au moins
une fois pendant la leçon pris en compte dans ses spécificités. Pour varier les supports lors de la
situation d’apprentissage, le professeur peut aussi mettre en place soit un questionnement
différent autour d’un même document. Cela s’effectue en fonction des difficultés rencontrées par
les élèves lors d’activités de lecture et d’analyse critique, le document historique sera questionné
différemment. Le document sera accompagné d’un questionnaire adapté, passant progressivement
de questions fermées (par exemple un vrai-faux) à des questions de plus en plus ouvertes (décrire
un évènement). Ou alors le professeur peut mettre en place un questionnement de différents
documents autour d’une notion commune. Les documents proposés aux élèves seront différents
mais ils aboutiront à une trace écrite collective.

3- Sensibilisation des élèves

La sensibilisation des élèves pourrait se résumer par les collectes des actualités et les activités de
lecture. Il s’agit là de deux techniques différentes mais intrinsèquement complémentaires.
D’abord, le cahier d'actualités est un outil où les élèves recueilleront les informations et les
événements internationaux. Cette activité les incite à élargir leur culture générale. Aussi, ce
cahier pourrait les servir de source d'information et peuvent être consultés, pour savoir les
événements passés, par des exposés ou autres activités intellectuelles. L'efficacité de cette
méthode pourrait indiquer les élèves sur la constitution de leur compte rendu, en tirant des
conclusions d'après les différentes activités inscrites dans le cahier et auquel on ne risque l'oubli.
Il appartient au maître d'inciter chaque élève à participer aux conversations ou discussions
ouvertes durant les cours. Tout le monde pourrait s’exprimer librement. Cette activité
occasionnera la performance de l’élève en langue française et augmentera leur capacité d'analyse
et de synthèse.

L’acquisition de l’histoire nécessite beaucoup de lectures. L’élève a toujours besoin de se


documenter personnellement au moyen des livres et autres supports écrits car les explications
fournies par les enseignants restent souvent peu captivantes et trop théoriques. Devant cet état de

51
chose, les élèves devraient profiter des apports des séances de lecture auprès des centres autres
que celui du lycée. De nos jours, "le goût de la lecture" semble entrer en désuétude selon la
réalité. Dans un premier temps, l'usage des livres et des différents ouvrages en milieu estudiantin
est de moins en moins courant. Pourtant, le livre reste le meilleur outil de documentation qui
puisse exister. Il sert dans cette foulée à un outil de développement inévitable. Mais, la
mondialisation de la technologie moderne explique l'évolution de notre ère. Les élèves doivent
avoir accès aux sites internet pour s’informer.

C- Du côté des Chefs d’établissement


1-Le suivi de l’exécution du programme scolaire
Ils doivent surtout lutter contre le laxisme aussi bien de leur côté que de celui des enseignants mis
sous leur responsabilité. Pour cela, ils doivent être regardants sur l’exécution des programmes. Ce
serait trop de leur demander de veiller aux contenus, ce n’est pas leur rôle mais ils peuvent
apprécier le rythme de progression dans les programmes d’histoire car ceux-ci précisent le
nombre de leçons pour chaque classe et le crédit horaire affecté à chaque leçon. Ainsi, selon la
période de l’année scolaire et le nombre de leçons effectuées, le chef de l’établissement peut
avoir une idée sur le rythme de progression du professeur. Mieux, il peut faire la planification de
la progression avec la cellule pédagogique et chaque professeur aura ainsi, dès le début de
l’année scolaire, son cahier de charge, ou, pourra même harmoniser avec ses autres collègues
chefs d’établissement. Ils doivent aussi lutter contre la perte de temps en veillant strictement à la
ponctualité et à l’assiduité. Ainsi, ils doivent respecter les lois et règlements qui régissent les
autorisations d’absence tout en évitant l’illégalité.

2-Organisation de sorties pédagogiques

Toutes les personnes enquêtées ont mentionné l’importance de ces sorties pédagogiques.

En effet, les voyages d’études informent aussi les élèves. Ils pallient naturellement au déficit
dicté par l’insuffisance des matériels informatiques rencontrée en classe en mettant les élèves en
contact direct avec leur environnement. En quelque sorte, ces déplacements favorisent
l’apprentissage direct et enrichissent les expériences des apprenants. C’est l’objectif même des
sorties pédagogiques. Ces déplacements concrétisent et renforcent les leçons dispensées en salle
de classe. Ils doivent permettre aux élèves, en s'appuyant bien sûr sur des ressources non
disponibles à l'établissement, d'une part de fixer et d'approfondir les notions apprises en classe,

52
d'autre part de les sensibiliser à la notion de temps qui, dans la progression élaborée par
l'enseignant, fait suite à la visite de musée. Ces voyages exercent et développent les facultés
d'observation et de réflexions des élèves. Ces derniers enregistrent une multitude de notions et
d'images qu'ils rencontreront plus tard à travers les leçons ultérieures. Une liberté d’initiative est
octroyée aux élèves en leur permettant de poser des questions, d’apporter des observations, …
L'enseignant assurera la fonction de guide qui dirige, suggère, questionne Ainsi, le chef
d’établissement devrait organiser périodiquement des activités motivantes pour les élèves ainsi
que les autres responsables de l'établissement pour ne citer que les sorties par des visites de sites
touristiques ou historiques tels que les musées et les usines.

En fait, on peut regrouper les missions des musées selon trois grandes orientations. La première
vise à constituer et à transmettre de génération en génération le patrimoine et les collections et
les valeurs symboliques dont elles sont le support et qui fondent l’identité, notamment nationale,
la deuxième repose sur le fait de valoriser et diffuser les contenus qui correspondent aux
collections, il s’agit là du travail spécifique des médiateurs et de l’éducation muséale et la
troisième consiste à susciter du plaisir et de la délectation – c’est la vocation culturelle au sens
strict, c’est-à-dire une action ou quelque chose de purement désintéressé4.

II- A l’extérieur du lycée

A-Du côté des enseignants

1-Recyclage et stage de formation pour les enseignants

A Madagascar, depuis 1992, la formation continue est organisée sous forme de stages modulaires
à l’intention des enseignants. Conçue dans le cadre de l’amélioration qualitative de
l’enseignement, la formation continue est un prolongement nécessaire de la formation initiale des
enseignants car elle cherche à approfondir à la lumière de la pratique ce que la formation initiale
n’a pas pu réaliser. Elle comporte deux volets, celui du recyclage et du perfectionnement. Le
premier se fixe pour but l’actualisation des connaissances au point de vue de la méthode et du
contenu. Le second vise l’amélioration de la capacité de l’agent et l’optimalisation des acquis des
enseignants ainsi que l’amélioration de leurs potentialités respectives. Alors, face à ces
importances de la formation, les stages de formation sont nécessaires afin de mettre les

4
http://library.q01ueensu.ca/ojs/index.php/encounters/article/view/4472

53
enseignants à la hauteur de nouvelles méthodes pédagogiques et des exigences des changements
fréquents des programmes. L'état devrait aussi généraliser les séances de formation réservées aux
enseignants comme il en est le cas actuellement pour les enseignants des EPP, et des CEG. Les
stages de formation sont organisés au niveau des Circonscriptions Scolaires de toutes les
Provinces. Il en est ainsi pour les encadreurs qui devraient disposer du maximum de moyens pour
assister leurs collègues.

Toutefois, l’enseignant ne devra pas attendre de stage pour s’auto former car « un enseignant de
vocation a la passion de perfectionner en permanence son art d'enseigner» (MECAIRE (F), 1993,
p .100)

Cette formation ne se réalise qu’au sein des Ecoles et Instituts spécialisés (ENS, INFP, …).
Pourtant, « elle doit se poursuivre pendant la carrière et prend la forme d’une formation
permanente, c'est-à-dire formation cyclique régulier réservé à tout enseignant en activité. La
formation intéresse à la fois la culture générale et la connaissance dans la discipline »
(MECAIRE (F), 1993, p.48)

Remarquons aussi le lien très important entre la formation du maître et la motivation des élèves,
car cette motivation dans l’apprentissage de l’histoire dépend de la capacité du professeur et sa
manière de conduire un cours, elle dépend également des élèves mêmes. Donc, à part
l’expérience pratique d’enseignement, la formation des enseignants est tellement nécessaire car «
la familiarité avec les matières enseignées, la compétence acquise dans le maniement de certains
procédés comme l’animation du groupe classe et l’utilisation de la technologie de l’éducation
sont au cœur de la plupart des programmes de formation des maîtres » (CRAHAY (M) et
LAFONTAINE ( D), 2000, p.48.)

2-Renforcement des échanges périodiques

Nous suggérions également de renforcer les échanges périodiques comme des rencontres ou de
confrontation de documents (fiches de préparation ou manuel) dans le but d’instituer un état de
communication entre enseignants d’une même discipline des établissements différents, afin
d’atténuer la rareté de la documentation, mais aussi de se transmettre les nouveautés et les
résultats des expériences personnelles. Ces rencontres permettraient l’élaboration d’un recueil de
document tel que fiche de préparation et support d’apprentissage.

54
B- Du côté des élèves
L’ouverture d’une bibliothèque publique appelée CLAC ou Centres de Lectures et d’Animations
Culturelles dans la commune rurale d’Ambohitseheno est une grande opportunité pour les élèves
du lycée aussi bien que pour les enseignants. Cette bibliothèque publique d’Ambohitsheno a été
inaugurée le 02 novembre 2016 par la Secrétaire Générale de la Francophonie et le premier
ministre.

Photo n°9 : Le CLAC d’Ambohitseheno

Source : cliché de l’auteur

Les centres de lectures et d’animations culturelles (CLAC) sont des bibliothèques publiques, ils
sont éparpillés dans 22 communes de Madagascar. Chaque centre dispose d’une collection non
spécialisée, formée de volumes, de périodiques, de journaux et complétée au besoin par d’autres
biens culturels dont les jouets éducatifs et les cassettes vidéo et audio. A ces collections
s’ajoutent des équipements audiovisuels (tablettes, ordinateurs,…). Les biens culturels sont
organisés systématiquement dans des locaux adaptés à leur prêt et à leur consultation.

55
Les centres sont gérés par un comité de gestion placé sous l’autorité des collectivités locales et
leurs activités s’adressent à l’ensemble de la population.

Les CLAC sont des lieux de formation, d’information et de loisirs où une population
géographiquement délimitée peut avoir accès à des activités socioculturelles et à des biens
culturels (livres, journaux, périodiques, vidéocassettes, audiocassettes et cellules pédagogiques).
Ces centres sont de lieux de rencontre et d’animation pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes.
On y organise plusieurs activités, notamment le prêt des biens culturels, le visionnement de films
documentaires et de fiction ainsi que des spectacles.

C- Du côté de l’Etat
1-Sur le plan politique

Les enseignants sont convaincus de l’intérêt suscité par la dépolitisation du système éducatif. Ils
l’ont exigée chaque fois que possible. Pour eux, l'Administration ignore tous les problèmes
afférents à l’éducation contemporaine. L’autorité compétente gère mal l’éducation et laisse les
avantages aux autres occupations.

2-Sur le plan budgétaire

D’une part, l’Etat devrait renforcer ses relations, ou renouveler les contrats avec les différents
bailleurs de fonds pour trouver des solutions immédiates à tous les problèmes qui nuisent le
système éducatif à Madagascar.

D’autre part, si l'Etat veille à la motivation des enseignants, il devrait penser à augmenter les
salaires vu la situation qui prévaut actuellement dans le pays. Les salaires restent en effet
dérisoires.

En bref, pour redresser le système éducatif actuel, l'Etat devrait alléger l’incidence de l’inflation
sur les enseignants fonctionnaires. Les autorités compétentes devraient être capables d’identifier
d’abord les problèmes ensuite les besoins relatifs à l’équipement de l’établissement, depuis les
entretiens des salles de classe jusqu’aux matériels didactiques indispensables aux enseignants et
aux élèves. L’administration devrait également veiller à l’identification des difficultés relatives à
l’amélioration qualitative de l’éducation. Ainsi, la subvention des parents en situation difficile est
inévitable pour veiller au redressement de l’enseignement en général et à l’apprentissage de
l’histoire en particulier.
56
Il est nécessaire donc de procéder à l’augmentation du budget alloué à l’éducation. Cela
permettra de renforcer le redressement du niveau de l’éducation notamment dans le niveau
secondaire car on a réalisé que ces dernières années, le gouvernement accorde plus de priorité à
l'éducation fondamentale.

Espérons qu’avec l’allégement de nos dettes envers les autres pays, le budget réservé à
l’amélioration du système éducatif va augmenter.

57
Conclusion de la deuxième partie

Les difficultés qui affectent l’enseignement de l’histoire revêtent des aspects différents.

Les problèmes recensés peuvent être d’ordre pédagogique, matériel ou institutionnel.

Les problèmes pédagogiques renvoient généralement aux obstacles afférents à la méthodologie.


Ils peuvent concerner à la fois l’enseignant comme les élèves. Pour les surmonter, il est conseillé
aux maîtres de se référer aux acquis dispensés durant les formations académiques. C’est la forme
classique de solution. Mais, en plus, la formation permanente des enseignants leur permettra
d’optimiser leurs acquis et d’améliorer leurs potentialités.

Cependant, les difficultés matérielles liées aux problèmes de budget, il est difficile de trouver un
financement suffisant aux activités indispensables au bon fonctionnement du système éducatif en
général, face à la situation économique du pays. Il serait mieux d’encourager les responsables de
trouver d’autres lignes de financement grâce à la mise en œuvre des relations de partenariat avec
les organismes relevant du secteur privé non gouvernemental.

Enfin, les obstacles institutionnels restent indissociables à l’organisation générale de la politique


éducative dictée par l’administration. D’où, la nécessité de la dépolitisation de l’administration
scolaire et ce, à tous les niveaux

58
CONCLUSION GENERALE

Cette étude nous a permis de comprendre l’importance du document et outils didactique dans la
construction du savoir historique. Le document concerne toutes les classes et joue un rôle
essentiel dans le déroulement de la leçon. La présence de documents scolaires initie les élèves à
savoir fournir des efforts personnels qui, avec les problèmes de documentation et l’évolution des
faits selon les circonstances, ont besoin de connaître les actualités bannissant tous les
phénomènes de méconnaissance.

Le document est donc au cœur de nos pratiques en tant que source pour l'histoire et outil pour
l’acquisition des connaissances et capacités. Le travail sur document n'est pas propre à l’histoire,
il existe en lettres, ou même en sciences mais la spécificité de l'historien est d'approcher le
document comme « preuve ou témoignage ».

Le document peut jouer son rôle dans le processus didactique à condition donc que des ruptures
s’opèrent. Il faut se décider à modifier absolument un certain nombre de pratiques enseignantes.
Il faut clairement définir les objectifs : qu’est ce que les apprenants devront apprendre ou
réinvestir pendant le travail sur le document ? En se posant des questions sur la valeur du
document, en se demandant si l’exploitation du document a un lien avec le thème de la leçon, si
les supports ont un véritable enjeu, les apprenants font certainement preuve d’esprit critique.

Par ailleurs, quel document développer pour que l’apprenant soit actif en histoire et qu’il trouve
sens à son apprentissage ? Il est préférable de varier les supports didactiques. Mais, si nous avons
mis l’accent sur le texte, c’est parce qu’il est le document le plus utilisé en classe. L’étude d’un
texte doit se faire sans contrainte. Il doit aider les apprenants à construire de nouveaux savoirs, en
évitant la perte d’intérêt pour le savoir enseigné. Il faut proposer des textes à partir desquels les
apprenants peuvent se poser des questions, émettre des hypothèses, les vérifier et proposer des
conclusions en vue de l’institutionnalisation du savoir. La capacité à exploiter un texte permet à
n’en point douter des transferts, c’est-à-dire la capacité de mobiliser une compétence dans un
autre domaine autre que celui qui a permis cette acquisition.

Le rôle de l’enseignant est important dans l’intérêt que l’apprenant porte aux documents. Le
contrat didactique entre le professeur et l’enseigné doit être constamment développé.

59
Les consignes doivent être simples, précises. Cette formulation correcte des consignes traduit tout
l’intérêt didactique du document. Il s’agit entre autres, des techniques locales communes
comportant : la préparation des leçons, du matériel d’enseignement, des méthodes clés en main,
des instruments de gestion, objectifs et évaluation.

Presque dans la plupart des lycées d’enseignement général, les enseignants d’histoire se trompent
souvent en imaginant qu’il existe un manuel scolaire conformément identique à la progression
des programmes scolaires d’histoire. Or, une séquence d’apprentissage ne s’élabore pas avec un
seul et unique document. Se documenter, c’est faire une recherche, découvrir ce qui est abstrait
dans un amas de documents.

Les difficultés qu’éprouvent les enseignants dans leur exploitation tirent leur source dans la
formation initiale. L’ancrage didactique est encore faible dans la formation. Sur le terrain, les
professeurs ne disposent d’aucun outil d’aide leur permettant de choisir des documents propices
aux apprentissages en vue de renforcer leurs capacités dans l’exploitation des supports
didactiques.

En réalité, les enquêtes et les observations de classe ont confirmé effectivement que les
enseignants ne maîtrisent pas vraiment l’utilisation et l’exploitation des documents en main ou de
tirer profit du milieu local environnant si riche dans l’étude des faits sociaux et des phénomènes
historiques.

Cependant, les différentes enquêtes et observations de classes réalisées lors de nos stages ainsi
que la réflexion menée ici, nous conforte dans l'idée que l'histoire peut être enseignée autrement
que par la lecture du manuel ou le discours du maître.

L'utilisation de documents de nature variée permet à l'élève d'être acteur dans la construction du
savoir historique. L'élève développe alors des compétences notionnelles, méthodologiques et
comportementales.

Il acquiert également une certaine autonomie dans les apprentissages, développe son esprit
critique mais également sa capacité d'analyse et de synthèse. L'élève prendra alors conscience de
ses aptitudes à se faire sa propre opinion, à l'exposer, à la défendre et à écouter celle des autres.

60
Par ailleurs, la réflexion que porte l'enfant sur les documents le rapproche de celle de l'enseignant
par la nécessité de croiser les informations qu'il recueille et le recul qu'il doit prendre vis -à- vis
des sources historiques qu'il analyse.

Ce travail sur document donne aussi la possibilité de développer des compétences transversales
liées à la maîtrise de la langue: apprentissage de vocabulaire, utilisation des temps du passé et du
présent historique, production de synthèses qui permettent de réaliser différents types de textes
(explicatifs, descriptifs...)

De plus, le fait de présenter aux élèves une grande diversité de documents permet de maintenir
leur intérêt et d'élargir leur culture.

Cependant, cette démarche demande beaucoup de temps, car les apprentissages sont longs et
chaque séance ne peut pas toujours être bâtie sur une analyse approfondie de documents.

Le rôle de l'enseignant dans l'élaboration de cette organisation pédagogique apparaît donc


déterminant. A lui de varier ses pratiques pédagogiques et de ne pas faire l'impasse sur cette
démarche qui place l'élève au centre de ses apprentissages.

Nous ne devrons pas oublier que plusieurs circonstances et facteurs sont actuellement mis en jeux
dans les échecs de l’utilisation des documents. N’est-ce pas la formation académique dispensée
durant la période du socialisme dans les lycées et surtout la formation initiale reçues par les
enseignants, actuellement en activité, ne sont-elles pas remises en question pour les causes
d’insuccès ?

61
BIBLIOGRAPHIE
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http://www.cndp.fr/crdp-reims/ressources/brochures/blphg/bul2930/picot.html (consulté le 15
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http://ww3.ac-poitiers.fr/hist_geo/ressources/blois2007/p2_enseigner_document.pdf (consulté le
2 septembre 2016)
ANNEXE I

QUESTIONNAIRE POUR LE PERSONNEL ADMINISTRATIF

1- Historique de l'établissement

- Année de création:

- Autres informations: .....

2- Personnel enseignant

Nombre total des enseignants:

Nombre d'enseignants d'Histoire - Géographie:

3- Le centre de documentation et d'information

- L'établissement dispose-t-il d'une bibliothèque ou d'un Centre de Documentation et

d'information?

- OUI

- NON

Si oui, existe-t-il un(e) responsable de documentation?

-OUI

-NON

-Nombre de responsables de documentation:

-Heures d'ouverture : matinée - après-midi :

-Activités du CDI:

- Les élèves aiment-ils fréquenter le CDI ?

-OUI

- NON

Si oui, que font-ils dans le CDI?

.......

.....
4- Quels sont les documents en histoire dont l'établissement dispose?

- Ouvrages

- Cartes

-Photos

- Autres:.......

5- Les documents en histoire sont-ils suffisants ?

- OUI

- NON

6- L'établissement a-t-il déjà organisé une visite des sites touristiques et


historiques pour les élèves?

-OUI

-NON

Si oui, quel site? ............

7- Personnel administratif

Nombre du personnel: Masculin

Féminin

Nombre total des élèves:

- Seconde:

-Première:

-Terminale:
ANNEXE II

QUESTIONNAIRE POUR LES ENSEIGNANTS

1- Formation et expériences professionnelles

- Ancienneté dans l'enseignement:

-Diplôme académique:

-Diplôme professionnel:

- Nombre d'année d'enseignement au Lycée:

-Où avez-vous passé votre formation initiale en Histoire?

2- Utilisez-vous des sources (documents historiques) dans votre cours histoire?

- OUI

-NON

3- A quel moment de la séance d'enseignement les utilisez-vous?

- Au début de la séance

- Pendant la séance

- A la fin de la séance

4- Quels sont les exercices que vous adaptez avec les documents historiques?

5-Quels sont les types de documents historiques que vous utilsez le plus dans votre cours?

- Ouvrages

- Photographie

- Journaux

- Reportage

- Film
- Cartes

- Tableau statistique avec les données

- Autres: ............................

6- Avez-vous des documents historiques personnels à votre disposition

- OUI

- NON

Si oui, de quel type s'agit-il?

7- Avez-vous suivi des formations sur l'utilisation des documents historiques?

- OUI

- NON

Si oui, quel type de formation?

8- Savez-vous surfer?

-OUI

- NON

9- Consultez-vous des sites Internet pour les sources ou documents historiques?

-OUI

- NON

Si oui, sur quels thèmes?

10- Visitez-vous des sites historiques?

-OUI

-NON

Si oui, de quel site?


11- Pensez-vous qu'à chaque cours on doit utiliser, analyser, commentez les sources /
documents historiques ?

- OUI

- NON

12- Quelle est l'utilité des documents historiques dans un cours d'histoire?

13- Les documents utilisés en Histoire dans votre établissement sont-ils suffisants?

- OUI

- NON

14- A votre avis, quelles sont les raisons qui empêchent certains professeurs à ne pas
utiliser les sources ou documents en histoire?

15- Quelles sont vos suggestions pour améliorer l'utilisation des documents ou sources
dans l'enseignement de l'Histoire?
ANNEXE III

QUSTIONNAIRE POUR LES ELEVES

1- Mampiasa tahirin-kevitra ve ianao rehefa mianatra lesona tantara?

- ENY

- TSIA

2- Amin'ny fotoana inona no ilanao 《 document 》?

- Rehefa mianatra lesona

- Rehefa amin'ny fanazavan'ny mpampianatra

- Rehefa manao fampiasana

3- Ahoana ny fomba fampiasan'ny mpampianatra anareo "document" mikasika ny


tantara?

- Amin'ny alalan'ny boky

- Sary

- Horonan-tsary

- Hafa ..........

4- Aiza no matetika ahitanao "document" momba ny lesona tantara?

- Any amin'ny famakiam-boky

- Any amin'ny fitehirizana vakoka

- Ao amin'ny internet

- Hafa ......

5- Ianao ve efa nitsidika "sites historiques" ( rova, fitehirizam-bakoka,...) ?

- ENY

- TSIA

- Raha eny dia lazao: .....

6- Araka ny hevitrao ilaina ve ny mampiasa "document" rehefa mianatra lesona?


- Tena ilaina

- Ilaina ihany

- Tsy ilaina

7- Inona no soso-kevitra arosonao mba hanatsarana ny fampiasana "document" eo


amin'ny fampianarana Tantara?
Auteur : RANDRIA Herizo Johary

Titre : Utilisation de documents et outils didactiques dans l’enseignement / apprentissage de l’histoire : cas
du Lycée d’Ambohitseheno.

Nombre de pages : 61

Nombre des annexes : 03

Nombre des tableaux : 06

Nombre des photos : 09

RESUME

A Madagascar, l’enseignement de l’Histoire rencontre beaucoup de difficultés. Multiples en sont les


raisons. Pour expliquer et redresser cette situation, c’est-à-dire contribuer à l’amélioration de
l’apprentissage de l’histoire, nous avons mené une étude sur l’utilisation des documents et outils
didactiques dans l’enseignement / apprentissage de l’histoire, cas du lycée d’Ambohitseheno.

En effet, l’utilisation de document n’a pas seulement pour objectif, en illustrant un enseignement de le
rendre concret et plus vivant ; elle est aussi le moyen privilégié, en mettant l’élève en face de la matière
première de l’historien, de lui faire comprendre et progressivement acquérir le comportement de
l’historien.

Sur le plan matériel, le lycée d’Ambohitseheno souffre au même titre que les autres lycées de Madagascar
de la défaillance de supports pédagogiques. Non seulement les moyens disponibles sont insuffisants mais
s’avèrent en même temps non performants.

Enfin, le système éducatif avait été fortement influencé par la politique et les programmes scolaires trop
surchargés ne font qu’aggraver la situation. Pour redresser la situation, motiver les élèves et les
enseignants en dotant l’établissement de matériels pédagogiques suffisants et performants s’impose.
D’autre part, l’Etat doit renforcer sa décision de dépolitiser l’enseignement.

Mots clés : Document – Histoire - Enseignement/ Apprentissage- outils didactiques

Co-directeurs : -RAZAFIMBELO Célestin, Maître de Conférences, HDR

-RAZANAKOLONA Daniel, Assistant d’enseignement et de Recherches

Adresse de l’auteur : Lot AB 187 bis / I Avaratetezana – Ampitatafika

Contact de l’auteur : 0326298274

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