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LA CONTRIBUTION DE VARIABLES PROPRES AUX PME ET À LEUR

DIRIGEANT DANS L'EXPLICATION DE LA STRUCTURE FINANCIÈRE


DES PME
Olivier Colot et Mélanie Croquet

Direction et Gestion | « La Revue des Sciences de Gestion »

2007/6 n°228 | pages 61 à 72


ISSN 1160-7742
ISBN 9782916490106

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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 228 – Finance 61

La contribution de variables propres

PME et finances
aux PME et à leur dirigeant
dans l’explication de la structure financière
des PME
par Olivier Colot et Mélanie Croquet

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ême si la tentative d’explication de la structure

M d’endettement des entreprises est un sujet qui a


déjà fait couler beaucoup d’encre depuis les travaux
novateurs de F. Modigliani et M. Miller en 1958, il n’existe
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toujours aucune théorie consensuelle de l’endettement.


Depuis 1958, les travaux concernant l’endettement des entre-
prises se sont effectivement succédé, donnant naissance à de
multiples théories. Cependant, ces dernières ne sont validées
que dans des réalités fortement hypothétiques. La fin des
années cinquante marque également le début d’une longue
Olivier COLOT série d’études empiriques concernant l’endettement des
Assistant en comptabilité et gestion entreprises. Le principal but de ces études étant de faire
Centre de recherche Warocqué, Mons émerger les éléments susceptibles d’expliquer la structure
(Belgique) d’endettement des entreprises. Cependant, là aussi, les
auteurs ne s’accordent pas sur ces déterminants, ni même sur
le sens de l’impact de ces déterminants sur le niveau d’endet-
tement des entreprises. Or la majorité de ces théories de la
structure financière des entreprises ainsi que la plupart des
études empiriques (M. Dubois, 1985 ; J. Bourdieu & B. Colin-
Sedillot, 1993 ; R. Rajan & L. Zingales, 1995 ; Carpentier C., &
Suret J.-M., 1999 ; Kremp E., & Stöss E., 2001 ; Gaud P., &
Jani E., 2002 ; etc.) cherchant à faire émerger les principaux
déterminants de l’endettement ne s’adressent qu’aux grandes
entreprises et entreprises cotées. La littérature empirique
concernant la structure financière des petites et moyennes
entreprises non cotées est donc en quelque sorte le parent
« pauvre » de l’ensemble de ce domaine scientifique si vaste
Mélanie CROQUET et abondant (Fathi & Gailly, 2003).
Assistante en finance Une raison avancée par Denis (2004) peut, dans une certaine
Centre de recherche Warocqué, Mons mesure, expliquer ce manque d’études empiriques et scienti-
(Belgique) fiques traitant de la problématique de la structure financière
des PME.

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En effet, Denis (2004, p. 303) note qu’historiquement, le Van Caillie D., 1998) historiquement complémentaires.
cadre théorique de l’ensemble de la corporate finance (ou L’approche la plus primitive est celle dite « classique » ; cette
finance d’entreprise) ne pouvait en aucun cas être appliqué approche se base sur la notion d’effet de levier financier pour
aux PME puisqu’elles constituaient un domaine de recherche tenter de comprendre comment les décisions de financement
complètement séparé de celui des grandes entreprises et se prennent au sein de l’entreprise. Mais c’est véritablement
PME et finances

entreprises cotées. Or, à l’heure actuelle, cette tendance tend à la fin des années cinquante que les fondements d’une
à s’inverser, étant donné que nous retrouvons les mêmes recherche scientifique rigoriste sur le thème de la structure
problèmes aux seins des PME (notamment les problèmes financière des entreprises vont voir le jour avec les travaux
d’agence et d’asymétries d’information) que ceux traités par la novateurs de F. Modigliani & M. Miller (1958). Ces travaux
théorie financière classique. Dès lors, les recherches récentes postulant que dans un marché financier parfait la structure de
en matière de structure financière des PME (Ziane Y., 2004) se financement des entreprises est neutre (ce qui revient à
basent directement sur les mêmes études théoriques et conclure à la non-existence de déterminants de l’endettement)
empiriques que les recherches traitant de la structure finan- vont être à l’origine de l’approche néoclassique de la problé-
cière des grandes entreprises et entreprises cotées. matique de la structure financière des entreprises. L’évolution
Nous avons, dès lors, voulu apporter notre pierre à l’édifice consistera à lever consécutivement les hypothèses à la base
que représente la littérature scientifique propre à l’étude de la du raisonnement de 1958 de ces auteurs (Modigliani F., &
structure financière des PME et plus précisément des PME Miller M., 1963 ; Stiglitz, 1969 ; Miller M.H., 1977). La levée
belges. de ces hypothèses conduira progressivement à l’élaboration
En effet, la PME (au sens de la législation comptable belge) d’une nouvelle approche de la structure financière mieux
représente une part importante du tissu économique belge et appréhendée sous l’appellation « théorie moderne de la

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l’employeur national par excellence. Notre recherche sera donc firme ». Dans cette théorie, nous retrouverons des théories
axée exclusivement sur l’étude de la structure financière des telles que la théorie des coûts d’agence (Jensen M.C., &
PME belges en prenant en considération non seulement des Meckling W.F., 1976), la théorie du signal (Ross S.A., 1977 ;
déterminants de l’endettement issus communément de la litté- Leland H., & Pyle D., 1977) ainsi que la théorie de la hiérarchie
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rature scientifique générale mais également les spécificités des préférences de financement (Myers S.C., & Majluf N.S.,
propres aux PME belges. 1984).
Sur base de l’ensemble des préceptes théoriques émis par la
réflexion académique, de nombreux auteurs se sont penchés
1. Les déterminants sur la question de savoir quels éléments déterminaient le
de l’endettement : niveau d’endettement des entreprises. Sur base de ces
théories de l’endettement, la communauté scientifique
revue de la littérature identifie cinq déterminants importants de la structure finan-
La recherche académique en matière de structure financière cière des entreprises : la profitabilité, la taille, la croissance, la
s’organise communément en trois approches (Brennan, 1995 ; rentabilité ainsi que la tangibilité des actifs. Ces cinq détermi-

Sens de son influence sur


Déterminant Auteur(s)
la structure financière
Positif Bourdieu & Colin (1993) ;
Profitabilité Biais et al. (1995) ; Rajan & Zingales (1995) ; Kremp & Stöss (2001) ;
Négatif
Gaud & Jani (2002)

Dubois (1985) ; Shuetrim et al. (1993) ; Rajan & Zingales (1995) ;


Positif
Taille Bédué (1997) ; Gaud & Jani (2002)
Négatif Bourdieu & Colin (1993) ; Johnson (1997) ; Carpentier & Suret (1999)
Dubois (1985) ; Bourdieu & Colin (1993) ; Shuetrim et al. (1993) ;
Positif
Croissance Kremp & Stöss (2001)
Négatif Rajan & Zingales (1995) ; Johnson (1997) ; Gaud & Jani (2002)
Rentabilité Négatif Dubois (1985) ; Bédué (1997) ; Carpentier & Suret(1999)
Tangibilité des actifs ou niveau de garan- Bourdieu & Colin (1993) ; Shuetrim et al. (1993) ; Rajan & Zingales
Positif
ties (1995) ; Bédué (1997) ; Johnson (1997) ; Gaud & Jani (2002)

Tableau 1 : Les cinq déterminants les plus fréquemment

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nants se retrouvent très souvent comme variables explicatives traitant de la structure financière des entreprises. Ainsi, dans
du niveau d’endettement des entreprises au sein des études les théories de l’équilibre statique et du signal, une
empiriques traitant des grandes entreprises et entreprises profitabilité élevée va de pair avec un ratio d’endettement
cotées. Cependant, les auteurs de ces études ne s’accordent élevé. En effet, plus une entreprise est profitable, plus elle
pas sur le sens de l’influence de chacun de ces déterminants peut profiter du principe de déductibilité fiscale des charges

PME et finances
sur le niveau d’endettement des entreprises (ce niveau des dettes. De même, une bonne profitabilité peut constituer
d’endettement est, dans la plupart des études empiriques, un signal positif envoyé au marché des crédits. Cependant,
mesuré par le rapport fonds propres/fonds de tiers). d’après la théorie des préférences hiérarchiques de
Nous verrons dans la suite de cette revue de la littérature qu’il financement, la profitabilité aurait une influence négative sur le
n’est pas inopportun de penser que ces déterminants peuvent niveau d’endettement des entreprises et surtout des PME. En
également être intégrés dans une étude empirique traitant de effet, les PME sont peut-être plus soucieuses de conserver
la structure financière des PME. une certaine indépendance financière et, par conséquent, vont
Denis (2004) mentionne qu’il y a, à l’heure actuelle, une préférer recourir à l’autofinancement plutôt qu’au financement
tendance à appliquer les préceptes théoriques de la finance par dettes.
d’entreprise classique au cas des PME puisque, en fin de La taille de l’entreprise a également une influence des plus
compte, ces entreprises sont caractérisées par les mêmes ambiguës sur le niveau d’endettement des entreprises. Les
problèmes que les grandes entreprises et entreprises cotées. arguments avancés par la théorique financière en faveur d’une
Par mêmes problèmes, Denis (2004, p. 303) entend surtout corrélation positive entre la taille de l’entreprise et son niveau
des problèmes d’agence et des problèmes d’asymétries d’endettement reposent sur la réduction de la probabilité de
informationnelles. Ce qui, selon lui différencie les PME des faillite du fait d’une plus grande diversification d’activités et

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autres entreprises, c’est l’importance prise par ces deux sur une plus grande facilité d’accès aux marchés financiers.
problèmes fondamentaux de la finance au sein de ces Or, d’après les théories de l’information, une entreprise de
entreprises. petite taille serait plus soumise au risque de présence
Ainsi, d’après D. Van Caillie (1998, p. 5), l’objectif même d’asymétries informationnelles ce qui, dans une certaine
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poursuivi par la PME diffère souvent de celui poursuivi par les mesure, réduirait son accès au financement interne et externe.
grandes entreprises. À l’objectif de maximisation de la valeur Le même effet ambigu peut être également constaté au niveau
de l’entreprise est souvent préféré par la PME l’objectif de de la croissance de l’entreprise.
pérennisation et de maintien du contrôle à long terme de La croissance de l’entreprise entraîne souvent une
l’entreprise. Le maintien du contrôle de l’entreprise passe détérioration du besoin en fonds de roulement et de la
inévitablement par la sauvegarde d’une certaine indépendance trésorerie de l’entreprise. Pour retrouver son équilibre et
de l’entreprise à l’égard de ses apporteurs de fonds externes. financer sa croissance, l’entreprise devra tenter d’accroître
De plus, au sein de la PME, il y a souvent concentration de la son fonds de roulement net via une augmentation interne ou
propriété et de la gestion au sein d’une seule et même externe de fonds propres ou une augmentation de son
personne. Pour cette raison, les problèmes d’agence sont endettement à long terme. D’après la théorie du compromis
peut-être moins importants au sein d’une PME qu’au sein d’un optimal entre les avantages et les inconvénients de la dette, si
autre type d’entreprise. De même, en raison de la volonté de l’entreprise est bénéficiaire, elle aura tout intérêt, pour
sauvegarder le contrôle et l’indépendance à long terme de maximiser sa valeur, à accroître son endettement afin de
l’entreprise, les problèmes liés à l’existence d’asymétries profiter pleinement du principe de la déductibilité fiscale des
informationnelles notamment entre l’entreprise et ses charges des dettes. De plus, une croissance forte de
créanciers sont renforcés au sein des PME. Cette présence l’entreprise serait considérée comme un signal positif envoyé
accrue d’asymétries informationnelles au sein des PME est sur les marchés financiers. Ainsi, les entreprises ayant une
également constatée par Dietsch M., (2003) ainsi que par propriété fortement concentrée auront plutôt tendance à se
Cieply & Grondin (2000) qui parlent même de « la pauvreté et financer par dettes tandis que les entreprises ayant une
de l’opacité de la structure informationnelle des PME » (Cieply propriété faiblement concentrée auront, quant à elles,
& Grondin, 2000, p. 1). tendance à se financer par fonds propres.
Analysons maintenant l’impact attendu des cinq déterminants La rentabilité de l’entreprise peut également influencer les
mentionnés ci-avant sur l’endettement des PME à la lumière décisions de financement de l’entreprise. Ainsi, d’après la
des théories générales et des deux préceptes théoriques théorie du compromis optimal entre les avantages fiscaux de
régissant par ticulièrement bien la problématique de la dette et ses inconvénients en terme d’accroissement du
l’endettement et de la structure financière des PME. Nous risque de faillite, si l’entreprise est rentable et que son risque
observons dans le tableau 1 que la profitabilité a un effet de défaillance financière n’est pas important alors, il faudra
ambigu sur le ratio d’endettement des entreprises. Cette recourir à l’endettement. La négociation du contrat d’emprunt
ambiguïté est également mise en exergue dans les théories sera d’autant plus facilitée que l’entreprise est rentable.

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Cependant, si cette entreprise rentable fait déjà face à un Kolenko [1994] considèrent qu’une entreprise est familiale si
risque important de détresse financière, il faudra recourir à la famille détient au moins 50 % du capital pour les sociétés
d’autres sources de financement de type : autofinancement ou non cotées et 10 % pour les sociétés cotées, si l’entreprise
augmentation du capital. existe depuis au moins 10 années ininterrompues, si au moins
D’après la théorie des préférences de financement deux membres de la famille sont impliqués dans l’entreprise et
PME et finances

hiérarchisées, une entreprise soumise à l’asymétrie enfin, si le propriétaire a la volonté de transmettre l’entreprise
informationnelle avec ses apporteurs de fonds choisira de à la prochaine génération. Plus récemment, Floren [2002,
préférence les modes de financement les moins soumis à ces p. 11] définit qu’une entreprise est familiale si elle satisfait à
asymétries informationnelles à savoir l’autofinancement, au moins deux des critères suivants : la famille doit détenir au
l’endettement et finalement l’ouverture du capital à des moins 50 % des actions de l’entreprise ; la famille doit avoir
actionnaires externes. Par conséquent, d’après cette théorie, une influence décisive sur la stratégie de l’entreprise et sur les
plus une entreprise est rentable moins elle recourra à décisions de transmission de l’entreprise ; la majorité ou au
l’endettement comme moyen de financement. moins deux membres du conseil d’administration ou de la
Le cinquième déterminant de la structure financière de direction doivent être des membres d’une famille. Bref, ce
l’entreprise mis en exergue dans les études empiriques n’est relevé non exhaustif des définitions de l’entreprise familiale
autre que le niveau de garanties apporté par l’entreprise. La nous montre qu’elles sont nombreuses et hétérogènes.
plupart des études théoriques s’accorde à conclure que plus Cependant, il ressort de l’ensemble de la littérature que les
une entreprise apporte des garanties plus son accès à trois principaux critères qui permettent d’identifier les
l’endettement est facilité. Dans cette recherche empirique, entreprises familiales sont le contrôle du capital par la famille,
nous avons voulu constater l’influence sur la structure la participation active de la famille dans la gestion de

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financière des PME belges des déterminants couramment l’entreprise et enfin, la transmission ou la volonté de
rencontrés dans la littérature et sur le sens desquels les transmettre l’entreprise à la génération suivante. Par la suite,
chercheurs ne s’accordent pas. De plus, nous intégrerons nous considérerons qu’une PME est familiale si, et seulement
également à cette analyse économétrique de la structure si, elle satisfait à au moins deux des critères suivants :
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financière l’influence de spécificités propres aux PME belges. – une famille détient au moins 50 % des actions de
l’entreprise ;
– une famille a une influence décisive sur la stratégie de
2. Spécificité des PME belges l’entreprise et sur les décisions de transmission de
l’entreprise ;
La plus grande caractéristique des PME belges est sans nul – la majorité du conseil d’administration est composée de
doute leur caractère familial. En effet, plus de 80 % des PME membres d’une famille.
belges sont des entreprises familiales (Van Caillie D., & Comme nous venons de le voir, l’entreprise familiale est une
Denis S., 1996 ; Colot O., 2005). entreprise comme les autres si ce n’est l’importance du rôle
Cependant, le concept d’entreprise familiale n’est pas clair car joué par la famille dans sa structuration et dans sa gestion.
il ne peut pas être défini à partir de formes juridiques Par conséquent, les entreprises familiales disposent des
spécifiques ou de critères de tailles spécifiques. Pour mêmes besoins que les autres entreprises. Parmi ces
Christensen [1953], une entreprise est familiale lorsqu’elle besoins, figure le besoin de financement par endettement
porte le nom de la famille et est imprégnée de ses valeurs et financier. Cependant, ce caractère familial peut-il jouer un rôle
traditions. La famille doit en outre fournir des dirigeants et être sur le compor tement des PME belges en matière
(ou avoir été) propriétaire d’une grande partie des actions. d’endettement ?
Davis et Tagiuri [1982] définissent quant à eux l’entreprise La pléthore littéraire traitant de la problématique de la struc-
familiale comme « une organisation dans laquelle deux ou ture d’endettement des entreprises ne comprend que très peu
plusieurs membres de la famille élargie influencent la direction d’études empiriques spécifiques à la problématique du finan-
de l’entreprise à travers l’exercice des liens de parenté, des cement des entreprises familiales. Parmi ces études, celle
postes de management ou des droits de propriété sur le d’Hirigoyen G., [1982] met en évidence une stratégie finan-
capital ». Plus simplement, Stern [1986] se réfère à une cière prudente de la par t des dirigeants d’entreprises
entreprise détenue et dirigée par les membres d’une ou deux familiales. Ce comportement de prudence est confirmé dans
familles. Aronoff et Ward [1990] ont choisi une définition l’étude de Ward J., [1988] ; cette dernière montre, en effet,
identique. Selon Handler [1989], l’entreprise familiale est une que les entreprises familiales ont recours à des stratégies de
organisation dans laquelle les principales décisions défense de peur de perdre le contrôle familial de l’entreprise.
opérationnelles et les objectifs quant à la transmission sont Cette crainte serait renforcée dans les entreprises familiales
influencés par les membres de la famille impliqués dans le dans lesquelles le dirigeant serait d’un âge déjà avancé
management ou dans le conseil d’administration. Astrachan et (Tufano P., 1996).

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Principaux déterminants de l’endettement avancés Traduction de ces déterminants en termes


par les théories financières de variables quantitatives utiles à l’analyse empirique qui suit
Profitabilité de l’entreprise Degré d’autofinancement
Taille de l’entreprise Nombre de travailleurs œuvrant au sein de l’entreprise

PME et finances
Taux de renouvellement des investissements
Croissance de l’entreprise
Besoin en fonds de roulement

Return on equity
Rentabilité de l’entreprise Rapport du cash-flow sur les fonds propres
Return on assets

Current ratio
Niveau de garanties offert par l’entreprise
Fonds de roulement net

Tableau 2. Variables utilisées dans l’analyse empirique représentant les cinq déterminants de l’endettement mis en avant par les théoriciens de la finance d’entreprise moderne.

Pour Kalika M., [1988, p. 254], les différences structurelles en structure d’endettement des entreprises et, d’autre part, des
terme de différenciation, de formalisation, de planification, de déterminants traduisant le caractère familial de la plupart des
contrôle et de centralisation qui existent entre les entreprises entreprises belges.
familiales et non familiales peuvent s’expliquer par le fait que Ainsi, la première catégorie de variables se réfère aux cinq
la taille des PME familiales est généralement plus petite que déterminants de l’endettement les plus fréquemment rencon-

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celle des PME non familiales et qu’au sein des PME familiales, trés dans la littérature empirique classique, à savoir la profita-
la direction est plus autodidacte que gestionnaire. bilité de l’entreprise, sa taille, sa croissance, sa rentabilité et
Selon Van Caillie D., [in Donckels R., 1993, p. 175], la famille son niveau de garanties. Le tableau 1 a montré que seuls deux
souhaite maintenir l’indépendance financière de son entre- des déterminants cités ci-dessus – à savoir la rentabilité et le
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prise afin d’en conserver le contrôle. À cet égard, l’entreprise niveau de garanties de l’entreprise – remportaient l’adhésion
va privilégier l’autofinancement et éviter l’endettement à long de la majorité des études empiriques consultées en ce qui
terme. Cependant, une fois la capacité d’autofinancement concerne le sens attendu de leur impact sur le niveau d’endet-
atteinte, la PME familiale va recourir plus facilement à l’endet- tement des entreprises. Les trois autres déterminants ont,
tement qu’à l’ouverture du capital et ce, de manière à quant à eux, un impact beaucoup plus ambigu sur ce niveau
préserver le contrôle familial de l’entreprise. Néanmoins, si le d’endettement ; cette ambiguïté s’expliquant en partie par les
financement par dettes évite la dilution de l’actionnariat, il contradictions des théories générales de l’endettement. Les
engendre un accroissement du risque de défaillance finan- variables utilisées pour représenter empiriquement ces déter-
cière. Par conséquent, le dirigeant doit réaliser un arbitrage minants de l’endettement sont mentionnées à l’aide du
entre la conservation du contrôle et l’augmentation du risque. tableau 2.
D’après Allouche J., et Amann B., [1995], les entreprises À côté de ces cinq déterminants, il nous a également semblé
familiales optent pour des stratégies à long terme plutôt que important d’insérer deux autres variables : le nombre de
pour un besoin de résultats rapides et ont une aversion à dirigeants ainsi que leur âge (ou l’âge moyen de l’équipe
l’endettement. Elles pratiquent aussi plus facilement le dirigeante dans le cas des entreprises présentant une direc-
réinvestissement des dividendes. Cette aversion et cette tion plurielle).
crainte de l’endettement sont confirmées par l’étude de Ces deux variables sont à mettre en relation directe avec la
Gallo M., et Vilaseca A., [1996] qui constate la présence d’un théorie des asymétries informationnelles. En effet, nous
faible ratio dette/fonds propres au sein même de ces entre- pouvons raisonnablement penser qu’un dirigeant plus âgé (ou
prises familiales. une équipe dirigeante plus âgée) est mieux à même de
Nous remarquons en conséquence que le caractère familial négocier des crédits bancaires étant donné la confiance qu’il
d’une PME pourrait avoir une influence non négligeable sur son pourrait inspirer aux apporteurs de fonds externes. Le risque
comportement d’endettement. de sélection adverse couru par ceux-ci se trouve atténué du fait
de l’expérience managériale connue du dirigeant. En effet, les
asymétries informationnelles basées sur la capacité ou l’inca-
3. Problématique et méthodologie pacité managériale du dirigeant n’existent plus ; les résultats
passés de l’entreprise peuvent donc dans une certaine
Dans cette présente recherche, nous combinerons deux types mesure attester de cette capacité ou non à gérer correctement
de déterminants de l’endettement ; d’une part, des détermi- l’entreprise et à dégager des résultats positifs. Nous devrions
nants issus de la littérature empirique générale traitant de la dès lors nous attendre à une relation positive. Or, selon

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Tufano P., (1996), plus le dirigeant est âgé et proche de la leur endettement (Hirigoyen G., 1981, 1982 ; Allouche J., &
retraite, plus son aversion pour le risque est grande. Cela Amann B., 1995) montrent qu’elles adoptent une stratégie
pourrait également signifier que plus le dirigeant de l’entre- financière prudente de peur de perdre le contrôle familial de
prise est âgé, moins il voudra endetter l’entreprise qu’il dirige l’entreprise. Nous devons donc nous attendre à avoir une
et ce, afin de ne pas augmenter le niveau de risque de cette influence négative du caractère familial sur l’endettement.
PME et finances

entreprise.
Un nombre plus important de dirigeants peut également être Hypothèse 3 : la participation du dirigeant dans le capital de
bénéfique dans les relations entre l’entreprise et la banque. En l’entreprise a une influence négative sur le degré d’endette-
effet, un nombre de dirigeants plus important peut signifier ment.
une hausse des capacités managériales au sein de l’entre- Nous pouvons adopter le même raisonnement que pour l’hypo-
prise ce qui peut rassurer les apporteurs de fonds externes. thèse précédente. En effet, dans une PME familiale, le
La deuxième catégorie de variables que nous introduirons dans dirigeant est très souvent actionnaire majoritaire de l’entre-
cette étude renvoie à la définition de la PME familiale que nous prise qu’il gère. Nous pouvons dès lors nous attendre à voir
avons retenue sur base de la littérature scientifique une proportion de dettes plus importantes dans une entreprise
mentionnée précédemment. où le dirigeant n’est pas actionnaire majoritaire, notamment
À cette fin, trois critères appréciant le caractère familial des suite aux coûts d’agence.
PME ont été retenus. Le premier apprécie la part de capital
familial dans le capital total de l’entreprise ; le deuxième Hypothèse 4 : la taille de l’entreprise influence positivement
critère permet de savoir si le conseil d’administration de son degré d’endettement.
l’entreprise est composé majoritairement des membres de la Il n’est pas évident, en s’appuyant sur la littérature existante,

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famille et, finalement, le troisième est basé sur l’influence d’émettre une hypothèse quant au signe attendu de l’influence
décisive de la famille sur la stratégie de l’entreprise et sur les de la variable taille sur le niveau d’endettement des PME.
décisions de transmission de celle-ci (critère identifié au fait Néanmoins, la plupart des études empiriques consultées font
que le ou les dirigeants font partie de la famille). état d’une relation positive entre la taille de l’entreprise et le
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ratio d’endettement (Dubois M., 1985 ; Shuetrim G. et al.,


1993 ; Bédué A., 1997 ; Gaud P., et Jani E., 2002). Selon ces
3.1. Hypothèses de travail auteurs, le sens positif de cet impact s’explique par le fait que
les entreprises de grande taille encourent un risque de faillite
Hypothèse 1 : le nombre de dirigeants influence positivement moins important que les entreprises de petite taille et ce,
le degré d’endettement. grâce à une diversification d’activités plus importante. Ainsi,
Le nombre de dirigeants au sein d’une PME pourrait diminuer cette diversité, en réduisant la volatilité des cash-flows réduit
la probabilité d’apparition des coûts de sélection adverse liés également la probabilité de faillite et, par conséquent,
à l’endettement et, en conséquence, nous pourrions nous augmente l’attrait de l’endettement.
attendre à voir une proportion de dettes financières plus impor-
tantes dans une entreprise où il y a plus d’un dirigeant. Hypothèse 5 : l’âge du dirigeant influence négativement le
Effectivement, la relation de confiance banque-entreprise degré d’endettement de la PME.
pourrait être consolidée du fait de l’existence de plusieurs Selon Tufano P. (1996), plus le dirigeant est âgé et proche de
niveaux d’expériences managériales au sein de l’entreprise. la retraite, plus son aversion pour le risque est grande. Cela
pourrait également signifier que plus le dirigeant de l’entre-
Hypothèse 2 : le caractère familial de la PME a une influence prise est âgé, moins il voudra endetter l’entreprise qu’il dirige
négative sur le degré d’endettement. et ce, afin de ne pas augmenter le niveau de risque de cette
De nombreuses études (Donckels R., & Frohlich E., 1991 ; entreprise.
Cromie S., et al., 1995 ; La Porta R., et al., 1999) concluent
qu’un grand nombre de PME sont familiales, jusqu’à plus des Hypothèse 6 : l’âge de l’entreprise influence négativement le
deux tiers des entreprises dans les pays occidentaux. niveau de l’endettement financier.
Cependant, le concept d’entreprise familiale n’est pas Les résultats des études de Bourdieu J., et Colin-Sedillot B.,
clairement défini. Néanmoins, il ressort de l’ensemble de la (1993) ainsi que de Johnson S.A., (1997) montrent une
littérature que les trois principaux critères qui permettent relation négative entre l’âge de l’entreprise et son degré
d’identifier les entreprises familiales sont le contrôle du capital d’endettement. Le signe négatif de cette relation peut être
par la famille, la participation active de la famille dans la expliqué par le fait qu’une entreprise plus âgée a pu réussir à
gestion de l’entreprise et enfin, la transmission ou la volonté accumuler, au cours de son existence, un montant important
de transmettre l’entreprise à la génération suivante. Parmi les de fonds propres via l’autofinancement et que, par consé-
études portant sur les PME familiales, celles s’intéressant à quent, elle doit moins recourir à l’endettement. Par contre,

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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 228 – Finance 67

d’après les constatations de Dietsch M., (2003), les PME (édition de décembre 2003). Quant aux informations permet-
doivent pouvoir constituer des relations durables avec les tant d’identifier les entreprises familiales, l’absence d’une
banques pour renforcer leur confiance et ainsi faciliter leur base de données des entreprises familiales belges nous a
accès aux crédits. Dans une telle optique, l’âge de l’entreprise amenés à réaliser une enquête par questionnaire de manière
devrait être corrélé positivement avec son niveau d’endette- à collecter les informations requises2 Dans un souci de concor-

PME et finances
ment, comme peuvent l’attester Edwards J., et Fischer K., dance et de cohérence maximales avec le contexte de
(1994). Le sens positif de cet impact s’explique, selon ces référence des entreprises belges, la forme, l’ordonnancement,
auteurs, par l’intensification de la relation de confiance entre le contenu ainsi que la terminologie du questionnaire ont été
l’entreprise et ses créanciers au fil du temps. déterminés à l’issue d’un pré-test auprès d’acteurs du terrain
(issus de secteurs d’activité différents).

3.2. Population visée


3.3. Descriptif de l’échantillon
La population visée par notre recherche est constituée des
PME belges non cotées, les PME belges cotées étant trop peu Un échantillon aléatoire simple de 1949 PME a été constitué à
nombreuses. Dans cette étude, nous avons choisi de définir la par tir du logiciel statistique SPSS. Une enquête par
PME comme en droit comptable belge. Ainsi, une PME est une questionnaire leur a été ensuite administrée par voie postale.
entreprise qui ne dépasse pas plus l’un des critères suivants : Après un premier envoi effectué en novembre 2003, une
– Personnel occupé : 50 relance a été réalisée aux PME n’ayant pas répondu en
– Chiffre d’affaires annuel hors TVA : 6 250 000 € mars 2004. Cette enquête visait la récolte de données

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– Total du bilan : 3 125 000 € concernant les variables propres aux PME et à leur dirigeant.
En outre, si une entreprise emploie en moyenne plus de 100 L’enquête mise en œuvre a finalement donné lieu à 465
personnes, elle sera d’office considérée comme une grande réponses, soit un taux de réponse de 23,86 %. Compte tenu
entreprise. de la nature des informations demandées, de la population
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Ensuite, nous avons exclu les PME occupant moins de deux visée et du mode d’administration choisi, ce résultat nous
travailleurs car ces très petites entreprises sont souvent des paraît tout à fait satisfaisant. Nous avons toutefois vérifié, par
entreprises exercées en personne physique et leurs données mesure de précaution, la représentativité de ce taux de
financières ne sont souvent pas suffisamment développées réponse via un test khi carré sur trois variables de contrôle3 Le
que pour pouvoir mesurer leur niveau d’endettement. En outre, test de représentativité se trouve en annexe.
l’imbrication des systèmes famille et entreprise est telle qu’il
y a confusion totale entre ces deux sous-systèmes.
Compte tenu de l’ensemble de ces critères, nous obtenons 1. Comptes annuels des entreprises belges soumises à l’obligation de dépôt
auprès de la Banque Nationale de Belgique.
une population composée de 8 917 PME issues du DVD-rom de 2. Dans un souci de concordance et de cohérence maximales avec le contexte
Belfirst1 Comptes annuels des entreprises belges soumises à de référence des entreprises belges, la forme, l’ordonnancement, le contenu
ainsi que la terminologie du questionnaire ont été déterminés à l’issue d’un pré-
l’obligation de dépôt auprès de la Banque Nationale de test auprès d’acteurs du terrain (issus de secteurs d’activité différents).
Belgique. 3. Le test de représentativité se trouve en annexe.

Indicateur Libellé Code comptable


AUTOF Degré d'autofinancement (%) (|13|+|140|-|141|) / (|10/49|)
BFR Besoin en fonds de roulement (|3|+|40/41|+|490/1|-|42/48|-|492/3|+|43|)
Actif circulant restreint / Fonds de tiers à court
CURRENT_RATIO (|29/58|-|29|) / (|42/48|+|492/3|)
terme

(|70/67|-|67/70|+|630|+<631/4>+<635/7>+|6501|+<651>+|6560|-
CF_FP Cash-Flow / Fonds propres |6561|+|660|+|661|+<662>+|663|+|680|-|760|-|761|-|762|-|780|-
|9125|) / (<10/15>)

DEG_END Fonds de tiers / Fonds propres (|16|+|17/49|) / (<10/15>)


FRN Fonds de roulement net (|29/58|-|29|-|42/48|-|492/3|)
IMMOB Acquis. immob. corp./ Immob. corp. d'ex. préc. (8169+8229-8299) / (8159+8209-8269)
ROA EBIT / Actif total (|70/67|-|67/70|-65-9126-67/77) / (20/58)
ROE Résultat de l’exercice / Fonds propres (|70/67|-|67/70|) / (10/15)

Tableau 3 : Définition des indicateurs comptables

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68 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 228 – Finance

la situation géographique, l’appar tenance sectorielle et β9*DIRIGEANT + β10*EFFECTIF + β11*IMMOB_T-1 +


l’effectif moyen. Après retraitement de la base de données, il β12*ROA_T-1 + β13*ROE_T-1 + β14*FRN_ T-1 +
s’est avéré que seules les données de 385 PME pouvaient β15*STRUCTURE_1 + β16*STRUCTURE_2 + β17*STRUCTURE_3
être exploitables pour notre étude. + β18*STRUCTURE_4 + β19*STRUCTURE_5 + ε
PME et finances

Adjusted R-squared = 0,6696 ; F-statistic = 33,96 ; significatif


3.4. Variables retenues à un seuil de 1 %
Où :
Pour définir le niveau d’endettement, nous nous sommes C = terme indépendant ;
référés à des indicateurs d’endettement comptables. Étant ACTIONS = dirigeant actionnaire ou non ;
donné que le marché belge ne comporte que très peu de PME AGE_MOYEN = âge moyen des dirigeants ;
cotées, il n’est pas possible d’utiliser les données boursières AGE_PME = âge de la PME ;
pour mettre en évidence les déterminants de l’endettement. AUTOF_T-1 = degré d’autofinancement au temps T-
Notre choix s’est donc porté sur les seules données disponi- 1;
bles publiquement, à savoir les données comptables. Plus BFR_T-1 = besoin en fonds de roulement au
précisément, l’indicateur retenu dans le cadre de cette étude temps T-1 ;
est le degré d’endettement global. Celui-ci est représenté par CF_FP_T-1 = ratio du cash-flow sur les fonds
le rapport des fonds de tiers sur les fonds propres. Ce ratio propres au temps T-1 ;
d’endettement ainsi que la liste des indicateurs comptables CONSEIL_ADM = conseil d’administration composé
retenus dans cette étude sont définis dans le tableau 3. majoritairement de membres de la

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famille ou non ;
CURRENT_RATIO_T-1 = ratio de liquidité au sens large au
3.5. Outil statistique utilisé temps T-1 ;
DEG_END_T = degré global d’endettement au temps
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Une régression multiple a été mise en œuvre afin d’expliquer T mesuré par le rapport entre les
la structure d’endettement par le biais des variables fonds de tiers et les fonds propres ;
préalablement déterminées. Celle-ci a été effectuée à l’aide de DIRIGEANT = nombre de dirigeants par PME ;
la méthode des moindres carrés ordinaires. À cette fin, les EFFECTIF = nombre de travailleurs ;
variables concernant la structure de propriété ont dû être FRN_T-1 = fonds de roulement net au temps T-1 ;
décomposées en variables binaires ; la variable de contrôle IMMOB_T-1 = taux de renouvellement des
retenue étant la variable « détention du capital à 100 % par la investissements ;
famille proche ». ROA_T-1 = rentabilité des actifs au temps T-1 ;
Dans cette étude, nous distinguerons effectivement deux ROE_T-1 = rentabilité des fonds propres au
niveaux dans la famille : la famille proche (le dirigeant, temps T-1 ;
l’époux(se), les enfants) et la famille élargie (famille proche, STRUCTURE_1 = capital détenu à 100 % par la famille
frères, sœurs, parents, oncles, tantes, cousins, cousines, élargie ;
beau-fils, belles-filles). Avant de tester le modèle, nous avons STRUCTURE_2 = capital détenu à 90 % par la famille
effectué un test de multi-colinéarité. Celui-ci nous a montré élargie ;
que deux variables sont redondantes : la variable Résultat net STRUCTURE_3 = capital détenu à 50 % par la famille
et la variable Total actif. Celles-ci ont donc été enlevées du élargie ;
modèle. Enfin, nous avons également analysé le type de STRUCTURE_4 = capital détenu à 50 % par d’autres
relation qui unissait chacune des variables explicatives sociétés ;
considérées dans cette étude (prise une à une) avec la variable STRUCTURE_5 = autres types de structure actionnar-
à expliquer, c’est-à-dire le degré d’endettement global. À cet iale.
égard, nous avons constaté que cette relation était semi- À chacune des étapes ultérieures, nous avons conservé les
logarithmique. variables les plus significatives. Nous avons donc affiné le
modèle économétrique général tel que présenté ci-dessus à
partir du logiciel EViews.
3.6. Modèle économétrique à tester Ce logiciel effectue également automatiquement un test
vérifiant et corrigeant les éventuels problèmes
Log (DEG_END_T) = C + β1*ACTIONS + β2*AUTOF_T-1 + d’hétéroscédasticité sur le modèle. Un test de cohérence des
β3*CF_FP_T-1 + β4*CONSEIL_ADM + β5*CURRENT_RATIO_T-1 signes a également été réalisé sur chaque variable de manière
+ β6*AGE_MOYEN + β7*AGE_PME + β8*BFR_T-1 + à vérifier la logique du modèle.

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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 228 – Finance 69

PME et finances
Tableau 4 : Résultat des régressions multiples sur le degré d’endettement global
2002

4. Résultats

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De ces différentes modélisations, il ressort que les modèles 1 Tableau 5 : Résultat de la régression multiple 4 sur le degré d’endettement global
et 2 sont statistiquement significatifs alors que le modèle 3 2002
relatif à la structure de propriété ne l’est pas. Cette dernière
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constatation ne nous permet donc pas de nous prononcer


quant à une éventuelle influence de la structure de propriété
sur l’endettement. Pour le modèle rassemblant les variables
relatives à la taille de l’entreprise et à ses dirigeants, seule la
variable DIRIGEANT (le nombre de dirigeants au sein de la
PME) est statistiquement significative. Selon la théorie de
l’agence, lorsque le nombre de dirigeants augmente, la
probabilité de faire face à des problèmes d’agence s’accroît.
Dès lors, pour éviter ces problèmes éventuels et surtout pour
en limiter les coûts, une solution peut consister en
l’augmentation du niveau de l’endettement afin de contraindre
ces dirigeants à rencontrer les intérêts des actionnaires. La
modélisation rassemblant les indicateurs comptables nous
montre une relation négative entre l’autofinancement et
l’endettement. Après ces trois modélisations, nous en avons
effectué une dernière, présentée au tableau 4 et rassemblant
l’ensemble de ces variables. Cette dernière a permis d’obtenir
le meilleur coefficient ajusté de toutes les modélisations Tableau 6 : Résultats de l’analyse de stabilité
réalisées.
Afin d’apprécier la stabilité de ces résultats dans le temps,
nous avons testé ce modèle sur deux périodes successives, 5. Discussion
soit en 2001 et en 2000. Bien entendu, cette méthode
d’appréciation de la stabilité des résultats peut être remise en D’une manière générale, les modèles économétriques ci-
cause ; le mieux étant d’apprécier cette stabilité sur un second dessus présentent une excellente signification globale et un R2
échantillon d’entreprises. Cependant, le recueil des données ajusté de près de 57 % (2002), de 44.5 % (2001) et de 45 %
concernant cer taines variables nécessite une démarche (2000). Globalement, le modèle semble stable et le signe des
auprès des entreprises elles-mêmes. Par conséquent, la coefficients de chaque variable est identique dans le temps.
constitution d’un second échantillon de données aurait néces- Nous constatons que parmi les trois variables statistiquement
sité la mise en place d’une nouvelle enquête. non significatives dans le modèle testé en 2002, seules les

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70 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 228 – Finance

variables CONSEIL_ADM (conseil d’administration composé nous ne pouvons ni l’infirmer ni la confirmer du fait de
majoritairement de membres de la famille ou non) et les diffé- l’absence de la variable AGE_PME dans le modèle final.
rentes structures de l’actionnariat, hormis la variable En ce qui concerne la variable AUTOF_2001 (le degré
STRUCTURE_2 (capital détenu à 90 % par la famille élargie), d’autofinancement pour l’exercice comptable 2001), nous
restent statistiquement non significatives dans le temps. Ces remarquons qu’elle possède une influence négative
PME et finances

variables permettant justement de caractériser le fait qu’une (statistiquement significative au seuil de 1 %) sur le degré
PME soit familiale ou non, nous ne pouvons pas tirer de d’endettement des PME. Ce résultat peut s’interpréter en se
conclusion quant à l’influence du caractère familial sur le référant à la définition comptable du degré d’autofinancement
niveau de l’endettement. L’hypothèse 2 ne peut donc être dans le sens où il rapporte la somme du résultat reporté et
vérifiée. des bénéfices en réserve au passif total. Par conséquent, il
Les six autres variables sont, quant à elles, statistiquement est logique qu’une augmentation du degré d’autofinancement
significatives à un seuil n’excédant pas 10 % dans le modèle entraîne une diminution du degré d’endettement puisque,
testé en 2002. Cependant, nous constatons que la variable toute autre chose étant égale par ailleurs, une augmentation
DIRIGEANT (nombre de dirigeants) n’est plus statistiquement du degré d’autofinancement implique une augmentation des
significative dans le modèle testé en 2001 et en 2000. capitaux propres (par le biais des postes |13| et |14| du bilan)
Toutefois, l’influence positive de cette variable sur le degré ce qui réduit les besoins en financement externe de la PME. La
d’endettement (constatée en 2002 et statistiquement variable CF_FP_2001 (le ratio cash-flow / fonds propres pour l’
significative à un seuil de 10 %) valide l’hypothèse 1. Cela peut exercice comptable 2001) est statistiquement significative au
s’expliquer en faisant référence à la présence d’asymétries seuil de 1 % mais nous ne pouvons pas affirmer qu’elle ait une
informationnelles entre les dirigeants et les apporteurs de grande influence sur le degré d’endettement étant donné son

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fonds. Effectivement, un nombre de dirigeants plus important faible coefficient.
peut renforcer la confiance qui lie l’entreprise aux banques et
donc faciliter l’accès aux crédits bancaires.
Le modèle nous montre que si le dirigeant de la PME passe du Conclusion
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statut de non-actionnaire au statut d’actionnaire, le degré


d’endettement diminue de plus de 35,87 % (de manière Les petites et moyennes entreprises étant souvent négligées
statistiquement significative au seuil de 10 %). Cette dans les études empiriques traitant des déterminants de la
constatation tend à confirmer les conclusions des études structure d’endettement des entreprises, nous avons
empiriques effectuées sur l’endettement des PME souhaité, après avoir effectué une revue de la littérature
[Hirigoyen G., 1981, 1982 ; Ward J., 1988]. En effet, nous existante sur le sujet, réaliser une étude économétrique pour
avons mentionné ci-avant que les dirigeants-propriétaires comprendre quel rôle pouvaient jouer certaines variables
évitaient le plus possible de s’endetter afin de ne pas perdre propres aux PME et à leur dirigeant sur le degré d’endettement
le contrôle de leur entreprise. De plus, le signe négatif du des entreprises. Notre échantillon était ainsi constitué, pour
coefficient de la variable ACTIONS (dirigeant actionnaire ou non rappel, de 385 PME belges interrogées par voie d’enquête
de la PME) vient également corroborer les conclusions de la postale. Sur les sept variables propres aux PME et à leur
théorie de l’agence dans le sens où elle considère dirigeant insérées dans le modèle, quatre d’entre elles se sont
l’endettement comme une manière de rencontrer les intérêts avérées posséder une influence statistiquement significative
des actionnaires et ceux des dirigeants qui ne possèderaient sur le degré d’endettement mesuré pour l’année 2002. Ces
aucune par t au sein de l’entreprise. Par conséquent, quatre variables sont, d’abord, le fait que le dirigeant soit
l’hypothèse 3 est validée. actionnaire ou non de l’entreprise, ensuite, le nombre de
La variable EFFECTIF (taille de l’entreprise en terme d’effectif) dirigeants, l’âge moyen de l’équipe dirigeante et, finalement, la
est statistiquement significative au seuil de 1 % et possède taille de l’entreprise exprimée par le nombre de travailleurs.
une influence positive sur l’endettement. Ce résultat est Nous avons également pu constater que la présence de ces
semblable à ceux obtenus par Dubois M., [1985], Shuetrim G., variables particulières dans le modèle économétrique établi
et al. [1993], Bédué A., [1997], Gaud P., et Jani E., [2002]. venait confirmer les principes de la pecking order theory. Pour
Cela signifie que plus la taille de l’entreprise est importante, rappel, les conclusions de cette théorie veulent qu’un
plus son ratio d’endettement risque d’être élevé ; ce qui valide manager, actionnaire de l’entreprise qu’il dirige, préfère
l’hypothèse 4. En ce qui concerne la variable AGE_MOYEN (âge l’autofinancement à l’endettement et l’endettement à
moyen des dirigeants), les résultats de notre étude viennent l’ouverture du capital à de nouveaux investisseurs. Les
corroborer les conclusions de Tufano P., [1996] en ce qui conclusions de la théorie de l’agence sont également
concerne la relation négative unissant l’âge moyen de l’équipe présentes dans l’interprétation de l’influence d’une des
dirigeante et le degré d’endettement de l’entreprise. Notre variables mentionnées ci-dessus. Effectivement, le fait que le
hypothèse 5 est également validée. Concernant l’hypothèse 6, dirigeant passe du statut de non-actionnaire de la PME au

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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 228 – Finance 71

Variable de contrôle Signification χ² estimé Nombre de degrés de liberté


Zone géographique 0,337 4,543 4
Secteur d’activité 0,767 14,288 19
Nombre de travailleurs 0,478 0,000 3

PME et finances
Tableau 7 : Tests de représentativité

statut d’actionnaire a une influence négative sur le degré l’échantillon est représentatif sur une variable, il l’est
d’endettement de cette entreprise étant donné que la probablement pour les autres variables.
probabilité d’apparition des coûts d’agence diminue avec ce
changement de statut. Par conséquent, l’endettement n’est
plus vraiment considéré comme un moyen d’obliger le dirigeant Bibliographie
non-actionnaire à rencontrer les intérêts des actionnaires de la Akerlof G. (1970), « The market for lemons : qualitative uncertainty and the
PME. market mechanism », Quartely Journal of Economics, 84 (3), pp. 488-500.
Le nombre de dirigeants, quant à lui, aura une influence Allouche J. & Amann B. (1995), « Le retour triomphant du capitalisme
familial », in « de Jacques Cœur à Renault : Gestionnaires et
positive sur le degré d’endettement dans le sens où il vient Organisations », Presses de l’Université des sciences sociales de Toulouse.
diminuer la probabilité de sélection adverse. En effet, une Altman E. (1984), « À further empirical investigation of the bankruptcy cost
direction plurielle maximise la probabilité de disposer de question », Journal of Finance, 39, pp. 1067-1089.
plusieurs types de capacités managériales au sein de Anderson, Sweeney & Williams (2001), « Statistiques pour l’économie et la
l’entreprise ce qui, dans une certaine mesure, vient diminuer gestion » Traduction de la deuxième édition anglaise par Claire
Borsenberger. Ouvertures Economiques. Prémisses. De Boeck Université.

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la méfiance des banques et faciliter l’accès aux crédits Paris.
bancaires. Baxter N.D. (1967), « Leverage, risk of ruin and the cost of capital », Journal
De plus, nous remarquons que les résultats de notre étude of Finance, 22, pp. 395-403.
viennent corroborer les conclusions de Tufano P., [1996] en ce Bedue A. (1997), « Les déterminants de la structure financière des
entreprises françaises », Thèse de doctorat, Université de Paris X, Nanterre.
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qui concerne la relation négative unissant l’âge moyen de


Biais B., Hillion P. & Malecot J.-F. (1995), « La structure financière des
l’équipe dirigeante et le degré d’endettement de l’entreprise. À entreprises : une investigation empirique sur données françaises »,
côté de ces trois variables concernant le dirigeant, nous avons Economie et Prévision, 120, pp. 15-27.
également constaté que la taille de l’entreprise en terme Bourdieu J. & Colin-Sedillot B. (1993), « Structure du capital et coûts
d’effectif possède également une influence positive sur le d’information : le cas des entreprises françaises à la fin des années quatre-
vingt », Economie et Statistique, 268/267, pp. 87-100.
degré d’endettement de la PME. Parmi les hypothèses testées,
Brealey R.A., Myers S.C. & Laroche P. (1981, 1991), « Principes de gestion
nous validons l’hypothèse 1 (impact positif du nombre de financière des sociétés », McGraw-Hill : Québec.
dirigeants sur le degré d’endettement des PME), l’hypothèse 3 Burkat O. (1999), « Comparaisons internationales des structures de
(impact négatif du statut de dirigeant-actionnaire), l’hypothèse financement », Revue d’économie financière, Le financement des PME,
54(4).
4 (impact positif de la taille de l’entreprise) et l’hypothèse 5
Byrd, Parrino and Pritsch (1998), « Stockholder-Manager Conflicts and Firm
(impact négatif de l’âge moyen de l’équipe dirigeante). Value », Financial Analysts Journal, 54 (3), 1998, pp. 14-30.
Par conséquent, nous avons réalisé, au fil de cette analyse, Carpentier C. (2000), « La recherche et la finance d’entreprise : des
que les conclusions de deux importantes théories générales théories peu pratiques », Gestion : La finance d’entreprise moderne,
de l’endettement - la pecking order theory et la théorie de automne, [en ligne], disponible sur, pp. 1- 22, consulté le 7 octobre 2004.
Carpentier C. & Suret J.-M. (1999), « Stratégies de financement des entre-
l’agence - pouvaient également s’appliquer à la problématique
prises françaises : Une analyse empirique », Série Scientifique (CIRANO),
de l’endettement des PME à condition, cependant, d’intégrer, 99s-09, [en ligne], disponible sur World Wide Web : http://www.
à côté des déterminants habituels de l’endettement, des Cirano.qc.ca, pp. 1-33, consulté le 22 octobre 2004.
variables propres aux PME et des variables caractérisant le ou Charreaux G. et Pitol-Belin J.-P. (1989), « Images et réalités du conseil
d’administration », Revue Française de Gestion, juin-juillet-août n° 74.
les dirigeants de ces PME.
Charreaux G. (1997), « Théorie financière », in Encyclopédie des Marchés
Nous avons utilisé le test Chi carré d’ajustement (²). Ce test Financiers, Economica, pp. 1897-1910.
consiste à comparer la fréquence observée de nos répondants Colot O. (2005), « La transmission des PME – Résultats de l’enquête »,
à un ensemble de fréquences théoriques calculées sur la Qualicrea, Université de Mons-Hainaut, 69 pages.
population totale. Cromie S., Stephenson B. & Monteith D. (1995), « The management of
family firms : an empirical investigation », International Small Business
Avec un seuil de probabilité de 5 %, nous ne pouvons rejeter
Journal, 13 (4), pp. 11-34.
l’hypothèse nulle de distributions identiques pour les trois De Angelo H. & Masulis R.(1980), « Optimal Capital Structure Under
différentes variables retenues. Ceci nous permet de dire que Corporate and Personal Taxation », Journal of Financial Economics, 8, pp. 3-
notre échantillon n’est pas entaché d’un biais statistique, du 29.
moins par rapport aux trois variables de contrôle retenues. De Jong A. & Van Dijk R. (1998), « Determinants of Leverage And Agency
Problems », Working Paper, Tilburg University, Center for Economie
Cependant, il est généralement admis que lorsque Research.

novembre-décembre 2007
Dossier
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novembre-décembre 2007
Dossier

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