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Point de vue
La mesure et la responsabilité sociale
et sociétale
Marc ARBOUCHE1
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Professeur de management des ressources humaines et d’éthique du management, École Supérieure de
Commerce et de Management (ESCEM), Poitiers - marbouche@escem.fr
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celui de la réputation dont les mécanismes sont loin d’être transparents. Dans
cette ligne, « l’indicateur-clé » paraît être celle de « sphère d’influence ».
Parmi les notions les plus controversées, elle est celle qui appelle le plus de
vigilance et sollicite le plus l’entreprise comme unité active. Cette notion pose
en ce sens une question pérenne qui est celle des frontières de l’entreprise.
Question qui engage les dimensions essentielles assurant la viabilité et la
continuité de l’entreprise et de son organisation hic et nunc.
Le débat sur la sphère d’influence (présent dans le Global Compact
repris par ISO 26000) se concentre sur plusieurs thématiques : pour quels
événements survenant dans son environnement politique et social l’entreprise
peut-elle être tenue pour responsable ? Les entreprises sont-elles seulement
responsables à l’égard de leurs seuls employés et pendant le temps de travail,
ou également à l’égard de leurs familles, de leur formation et de leur retraite,
de leurs droits fondamentaux, ou encore à l’égard de tous les effets sur
l’environnement tout au long du cycle de production ? L’extension ou la
restriction dans l’interprétation de cette notion évolue donc selon un
continuum qui n’a rien d’homogène : traiter les externalités, transiger avec les
parties prenantes (lesquelles ?), degré d’implication dans la prise en charge des
spécificités locales, financement de projets… Dans tous les cas, il s’agit de
définir et redéfinir le périmètre de l’entreprise et d’affirmer ce à quoi
l’entreprise peut s’engager. Rendant possible par là l’intégration de la RSE à la
ligne opérationnelle (structure) et avec les valeurs et principes d’action de
l’entreprise (culture). Les indicateurs documentés et communiqués sont à cette
condition lisibles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ils témoignent dès lors des
différentes formes de responsabilités de l’entreprise qui correspondent à ce
que l’on peut nommer de façon globale sa responsabilité éthique. L’entreprise
est un acteur économique inséré dans la cité et c’est à ce titre qu’elle doit
évaluer son impact, positif et négatif, sur son environnement. Il en découle un
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Conclusion
Faute d’un référentiel univoque et universellement accepté auquel il
s’agit de se conformer (compliance) et d’une batterie d’indicateurs
universellement admis, le management, d’une entreprise dans un contexte
surtout mondialisé et globalisé, se doit de tenir ensemble la double exigence
de communication en interne et en externe. Cela sollicite fortement l’identité
de l’unité active qu’est une entreprise. Aucun tiers (agences de notation
sociétale…) ne peut se substituer au jugement prudentiel du management en
charge de l’entité concernée, qui, à ses propres risques, doit combiner les
indicateurs et pondérer les critères.
Les indicateurs sont des instruments de gestion très utiles à condition
de ne pas les ériger en fins. Il y a toujours lieu de préserver un jugement
discrétionnaire (qui est l’essence du management, bien plus que ne le sont les
indicateurs) et surtout de les manier avec prudence. Ils peuvent dans
beaucoup de cas aider à y voir plus clair dans une situation confuse, ils
peuvent aider à comprendre sinon à corriger les erreurs, mais ils ne ferment
jamais tout à fait les débats sur la performance. C’est chaque entreprise
utilisatrice qui aura le soin de composer indicateurs, critères et pondérations,
osant la méthode contradictoire du procès plutôt que la méthode linéaire de la
rhétorique « objectiviste ».
Un indicateur n’est pas censé dire le vrai et le faux ; il faut
l’accompagner d’un cadre interprétatif. En tirer les conséquences, c’est
s’astreindre à l’effort de véracité qui est l’attitude éthique la plus convenable
en la matière. La manière dont sont élaborés les indicateurs importe autant
que le contenu, dans la mesure même où leur communication interne et
externe affecte l’efficacité et l’efficience globale de l’entreprise. En fait, il
s’agit de documenter des indicateurs sans prétendre les rassembler en un seul
et même jugement. Ce processus perdra les illusions d’objectivité exhaustive,
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Références
Renouard C. (2007), La responsabilité éthique des multinationales, PUF.
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