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L’ÉCOLE D’ÉCONOMIE DE
L’UNIVERSITÉ CLERMONT-AUVERGNE
SUJET :
LES ENJEUX ET IMPACT DE LA RSE DANS
L’ORGANISATION
(CAS DE DJIBOUTI TELECOM)
Un changement radical des pratiques au niveau managérial est souhaitable pour l’atteinte de ses
objectifs. L’étude se concentre sur la stratégie RSE pour améliorer et rendre meilleure la
performance du capital humain. Nous nous baserons sur le volet social de la RSE car notre objectif
est de déceler le bien fait de l’application de la RSE sur la performance sociale.
- Une 1ère partie portant sur une étude théorique sur la RSE à travers une revue de littérature
- Une seconde partie qui présente l’application de la RSE et son impact sur la performance sociale
de DJIBOUTI TELECOM
-Pour finir la dernière partie sera une synthèse de l’analyse, un certain nombre de recommandation
et dénombrer les limites.
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
SOMMAIRE
Chapitre 2 : l’application de la RSE et son impact sur la performance sociale, analyse
chez DJIBOUTI TELECOM
III.1/ Recommandations
III.2/ Limites
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
INTRODUCTION
Dans les pays en voie de développement, les sociétés semi-publiques ont une place très
prépondérante dans l’économie. Elles jouent un rôle considérable dans la création d’emplois
et ainsi résorbent le chômage tout en boostant le développement de l’économie nationale.
La performance sociale désigne le niveau quantitatif et qualitatif des résultats obtenus par une
entreprise en matière de climat social, comme le bien-être au travail des différentes catégories
de salariés et le comportement des dirigeants et des cadres à l’égard de leurs
subordonnés. Elle vise également à évaluer le ratio moyens/résultats des politiques sociales
mises en œuvre, ainsi que l’impact de ces politiques sur la performance globale de
l’entreprise.
Les problématiques abordées au premier lieu dans le cadre de la performance sociale, tant au
niveau du diagnostic que de la recherche de solutions, sont notamment : les relations inter-
individuelles et inter-catégorielles, l’absentéisme ou encore l’égalité du genre. De par ses
objectifs et la nature des mesures mises en place, la performance sociale s’inscrit dans une
stratégie de développement durable alliant le souci de l’humain à la recherche de la
performance économique. Elle constitue donc un élément prépondérant des démarches de
responsabilité sociale des entreprises.
Nous allons tenter de répondre à la problématique à partir des différents question suivant :
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
-Quelle est la stratégie RSE au sein de l’entreprise est elle mise en œuvre et dans quelle
mesure ?
-Quelles sont les actions à entreprendre pour redresser et ajuster les indicateurs sociaux de
Djibouti Telecom ?
Une 1e partie portera sur la notion de RSE ainsi que son application à Djibouti Télécom. Dans
un second temps, nous allons analyser l’application de la performance sociale et sociétale par
le biais du RSE mise en place par Djibouti Télécom. Pour terminer en abordera les
recommandations et limites de l’application de la RSE.
Apparu dès les années 50 aux états unis, sa propagation vers d’autres contextes et discipline
s’est faite de manière étalée dans le temps. Dans le sens actuel la RSE est liée au
contexte nord-américain de l’après guerre (2e guerre mondiale). Un ouvrage bien connu dans
le milieu de la gestion de l’auteur Bowen en 1953 marque l’avènement du concept.
expliquent le regain d’intérêt pour la RSE : la montée de la société civile, d’un côté, et les
scandales financiers des grandes entreprises, de l’autre (Doh et Guay, 2006).
La RSE fait souvent référence au concept de développement durable avec lequel elle est
parfois confondue (Ivanaj et Mc Kintyre, 2006). On ne pourrait penser que les pays européens
de tradition chrétienne tels que la France aurait pu poser une empreinte catholique dans leur
acception de la RSE et ce, par analogie à l’acception américaine. On observe le contraire en
réalité puisque le processus de diffusion du concept semble être passé par une démystification
de la notion, marquant l’apparition d’une conception plus laïque de la RSE. Durant la période
de la révolution industrielle, le RSE se manifeste à travers le paternalisme corporatif qui avait
pour objectif de consolider la relation de la compagnie avec les travailleurs. La RSE s’inscrit
en Europe dans une longue tradition de capitalisme social, contrairement à un courant
américain plutôt moraliste. Les entreprises de l’époque s’occupaient, par exemple, de
prescriptions d’hygiène et de sécurité envers les salariés ou de l’application de la notion de «
juste salaire ».
Le concept de développement durable à une influence particulière sur la RSE telle qu’elle est
pratiquée en Europe. Dans le but de s’aligner sur les objectifs du développement durable les
actions des entreprises tant américaines qu’européennes mettent en évidence l’intérêt
croissant accordé à cette question. L’auteur signale, cependant, des différences entre
l’approche anglo-saxonne qui vise plutôt la correction des effets des activités économiques et
l’approche européenne qui est généralement plus sensible à l’anticipation et à la prévention
des risques./ la différence entre l’approche a anglo-saxonne et l’approche européenne est
significative. La première approche vise la correction des effets des activités économiques et
le second est généralement plus sensible à l’anticipation et à la prévention des risques. Il y a
lieu de rappeler que l’ouvrage fondateur écrit par H. Bowen (1953) était intitulé « La
responsabilité sociale des hommes d’affaires », renvoyant ainsi au sens du devoir et à la
morale individuelle des hommes d’affaires et non à celle des entreprises (Carroll,
1999 ; Acquier et Gond, 2005).
Dans ce contexte, les rapports entre l’entreprise et son environnement renvoient à l’éthique
des managers et à la volonté des acteurs. La régulation se passe sans les autorités publiques
dont l’intervention est perçue comme limitant les libertés individuelles. Cette logique suppose
qu’il est difficilement envisageable d’imposer aux entreprises un comportement responsable
par des lois ou une quelconque réglementation. Eu Europe, par contre, la RSE est beaucoup
plus permissive à l’influence de l’État et des autorités publiques. Le livre vert de l'Union
européenne sur la RSE en est l’illustration la plus significative. Ainsi, c’est la définition
donnée à la RSE dans ce document qui est la plus communément reprise par de nombreux
auteurs européens (Capron, 2003 ; Feron, 2005 ; Igalens, 2004 ; Attarça et Jacquot,
2005 ; Branco et Rodrigues, 2006).
Le document accorde une place de choix aux relations avec les employés et à leurs conditions
de travail. On peut également donner l’exemple de la loi NRE en France (2002) qui encadre la
publication des rapports de RSE. Nous pouvons dire que la RSE pourrait être approchée sous
deux angles : le courant « orthodoxe » anglo-saxon, et le courant plutôt « social »
européen. La conception américaine de la RSE aux origines éthiques et religieuses diffère de
celle européenne qui, de par sa référence au développement durable, acquiert une posture plus
tournée vers la politique et est de ce fait plus institutionnalisée. C’est depuis les années 1960’
et 1970’, qu’on assiste à la multiplication des définitions de la RSE. L’une des explications à
cette prolifération est que le domaine de la RSE n’est pas influencé simplement par les
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
Selon l’auteur, cette notion est par nature subjective puisqu’elle renvoie à l’idée que chacun se
fait du rôle de l’entreprise dans la société. Les définitions qui en ont été données sont donc le
reflet d’ententes entre les parties intéressées par sa mise en œuvre. Dejean et
Gond (2004) font la différence entre les définitions institutionnelles et celles académiques de
la RSE.
En 1958, alors que la littérature sur la RSE faisait ses premiers pas, Levitt lançait le débat sur
la RSE dans un article intitulé « Les dangers de la responsabilité sociale ». La principale idée
défendue par celui qui sera par la suite connu comme un des théoriciens de la
mondialisation (DeWoot, 2004), est que les entreprises ne doivent pas se substituer à l’État
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
pour ce qui est de sa fonction sociale et doit se concentrer uniquement sur la production et la
vente de biens et de services (McWilliams et coll. 2006). En 1970, Friedman lui emboîtait le
pas en notant dans un article à l’intitulé évocateur « La responsabilité sociale de l’entreprise,
c’est d’accroître ses profits »3 ses critiques à l’égard de la RSE. Depuis lors, les arguments
de Friedman, père de la théorie économique néolibérale, sont omniprésents même dans les
textes les plus récents sur la RSE. Les arguments signalés sont ceux relatifs à la mauvaise
allocation des ressources que constitue la dépense dans les actions sociales aux dépens de la
productivité (L’Etang, 1994 ; Elias, 2004) ; la « doctrine fondamentalement subversive »
sous-jacente à la RSE (Kilpatrick, 1985 ; L’Etang 1995 ; Windsor 2006) ; le fait que les
entreprises, contrairement aux individus, soient dépourvues d’obligations morales et de
sentiments de responsabilité (Kilpatrick, 1985 ; Iyer 2006) et, enfin, au fait qu’elle constitue
un « vol » aux dépens des actionnaires (Godfrey et Hatch, 2007 ; McWilliams et
coll. 2006). La critique libérale trouve ses fondements dans la pensée Smithienne prêchant
que les actions des individus sont coordonnées et rendues complémentaires par le marché qui,
par la voie de la concurrence, amène les individus à produire ce dont la société a besoin et à
créer de la richesse. Pour les libéraux, la recherche du profit individuel serait à la base de la
prospérité générale. Pour Smith, « l’individu est conduit par une main invisible à remplir une
fin qui n’entre nullement dans ses intentions ». C’est à partir de telles croyances
que Friedman a qualifié d’immoral le fait que l’entreprise agisse à l’encontre de ses intérêts
économiques (L’Etang, 1994). Dès lors, les actionnaires et les managers devraient
uniquement se concentrer sur la réalisation et la maximisation de leurs profits et éviter les
dépenses sociales « injustifiées ». Dans son sillage, d’autres « grands noms » de la pensée
managériale se sont érigés contre les visées sociales de la RSE. Williamson (1993), tenant de
la théorie des coûts de transaction, a critiqué la théorie des parties prenantes, théorie souvent
mobilisée pour l’étude de la RSE, en signalant que les problèmes d’agence et d’asymétrie de
l’information sont aggravés lorsque les managers agissent dans l’intérêt d’une partie autre que
les actionnaires (Doh et Guay, 2006). Ces propos vont dans le sens de Friedman pour qui
l’entreprise n’a de compte à rendre qu’à ses actionnaires (De la Cuesta-Gonzales et
coll. 2006). Il en va de même pour Jensen (2000) qui considère qu’un dirigeant d’entreprise
ne peut réaliser qu’un objectif à la fois. Tout objectif autre que celui de la création de profit
doit, selon l’auteur, y être aligné dans un ordre de priorité hiérarchiquement inférieur.
Sternberg (1997) et Jensen (2000), promoteurs de la théorie des droits de propriété, ont
également critiqué la théorie des parties prenantes en proclamant que cette dernière est
intrinsèquement incompatible avec tous les objectifs légitimes de l’entreprise et qu’elle sape
les fondements basiques des droits de propriétés (Doh et Guay, 2006). Jensen (2000) qui est
aussi le fondateur de la théorie de l’agence a proclamé son hostilité envers la RSE et
l’approche par les parties prenantes en considérant que cette dernière n’a aucun fondement en
comparaison avec la logique libérale qui, quant à elle, trouve sa légitimité dans plus de deux
siècles de création de la richesse. Sous le poids de telles critiques qui, à côté de leur virulence,
trouvent de l’écho grâce à la notoriété académique de leurs auteurs, une vision utilitariste de
la RSE a émergé. Ainsi, pour Friedman (1970), l’entreprise peut s’engager dans des actions
sociales si cellesci lui permettent d’éviter une action gouvernementale pouvant être
coûteuse (paiement d’une amende) ou afin d’éviter une éventuelle réaction hostile du
public. Autrement dit, l’approche libérale peut s’accommoder de la RSE si celle-ci contribue à
la profitabilité de la firme. Plus récemment, on a évoqué le « Business Case » pour parler de
la RSE. Le business case renvoie au changement de la politique de l’entreprise en vue d’y
intégrer les visées de la RSE tout en ayant pour objectif premier la profitabilité de la
firme (Dyllick et Hockerts, 2002 ; Holliday et coll.2002).
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
Dans cette perspective, la responsabilité ne se fait que pour autrui et jamais dans une finalité
intéressée. L’exercice de la responsabilité s’effectue « malgré soi » et ne s’inscrit ni dans la
recherche de satisfaction ni dans la perspective de l’atteinte d’un succès. La responsabilité ne
se situe pas dans le cadre d’obligations mutuelles, mais devrait être une obligation à sens
unique (roberts, 2003). En fait, il convient de signaler que les auteurs de telles critiques ne
souhaitent pas l’abolition de la RSE, mais voudraient donner une inflexion plus morale à cette
dernière. Ils suggèrent une approche normative du concept qui passerait par la
responsabilisation et la moralisation de la conduite des entreprises et des hommes qui œuvrent
en son sein. Bansal et Kandola (2004) plaident pour la moralisation des individus afin
d’aboutir à des comportements responsables chez les organisations. Pour les auteurs, une
organisation n’est irresponsable que si les personnes qui la composent agissent de la
sorte. Les personnes peuvent se rendre compte qu’un individu agit d’une manière
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
irresponsable, mais préfèrent ne pas intervenir, car, au fur et à mesure que le temps passe, ce
comportement devient la norme. Cette attitude de passivité et d’apathie est favorisée par
l’ambiguïté inhérente aux agissements irresponsables. L’ambiguïté est due, selon ces auteurs,
à la difficulté, d’une part, d’affirmer clairement qu’une action est irresponsable et, d’autre
part, d’identifier clairement celui qui en est le responsable. À partir de là, l’existence de
balises éthiques dans l’organisation semble souhaitable. Pour Barthel (2005) de telles balises
devraient exister dans les relations avec les parties prenantes tant en interne qu’en
externe. Les rapports avec ces dernières seraient inséparables de la problématique éthique qui
renvoie à l’aspect relationnel et au souci du respect de l’autre. Philips (2003) pense que dans
ses relations avec ses partenaires, l’entreprise devrait intégrer des principes issus de la
théorie rawlsienne de la justice tels que le bénéfice mutuel, la coopération et le
sacrifice. Brummer (1991) ainsi que Weldford (2002) plaident pour l’idée que la RSE devrait
amener la firme à s’engager dans des actions à portée sociale même aux dépens de la
maximisation du profit.
parties prenantes s’accordent sur deux points essentiels qui orientent leur vision de
la RSE. D’un côté, les actionnaires ne constituent pas le seul groupe pour le bénéfice duquel
l’entreprise œuvre, la maximisation du profit ne doit pas constituer l’objectif unique de
l’entreprise. De l’autre, les parties prenantes devraient être traitées en fonction d’un ordre de
priorités selon leur pouvoir, leur légitimité et l’urgence de leurs demandes (Freeman, 1984),
ce qui situe l’approche des parties prenantes au niveau d’une vision stratégique. La
divergence des points de vue au niveau des fondements de la RSE a donné lieu à une
différence au niveau des mobiles poussant à sa mise en place. Nous verrons dans la section
qui va suivre, qu’au niveau de la pratique, les controverses sont présentes. Elles sont liées
aussi bien à la mise en place du dispositif qu’aux résultats qui en découlent.
Le marché des télécoms de la république de Djibouti n’est pas encore libéralisé. Djibouti
Telecom est l’opérateur historique et l’unique fournisseur de téléphonie fixe, de téléphonie
mobile et de services d’accès à Internet. La Direction des Postes et Télécommunications du
Ministère de la Communication chargé des Postes et Télécommunications (MCPT), a la
charge du développement du secteur, et assure la gestion avec l’opérateur historique.
Djibouti Telecom est l’une des plus grandes entreprises du pays par :
DT est aujourd’hui un opérateur global et intégré de par l’étendue de ses activités couvrant
plusieurs domaines d’activités (du téléphone fixe au mobile, de l’internet aux réseaux de
câbles sous-marins).
Depuis 2005, Djibouti Telecom a atteint un stade important de son développement. Elle
dispose d’une infrastructure de télécommunications Fixes et Mobiles bien établie et
basée sur un ring de fibre optique pour fournir ses services aux clients : la fourniture
d’accès Internet (FAI).
Djibouti Telecom fournit également des services fixes sans fil via son réseau CDMA
(téléphonie et connexion Internet bas débit) dans les 5 régions du pays.
- Djibouti Telecom exploite également un réseau mobile composé de deux
technologies coexistant es :
-
Un réseau 2GEDGE couvrant100% de la population Djiboutienne
jusqu’à fin2015, sur la base de 65BTS.
Un réseau 3GHSPA+couvrant100%Djibouti VILLE + 5 Régions (sur la
base de 48 BTS et à terme, 90 sites prévus pour augmenter la capacité et
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
Ces réseaux d’infrastructures établis depuis très longtemps et cette maitrise technique du
terrain lui confèrent un véritable monopole naturel dans cette tranche d’activités du secteur de
la télécommunication. Les télécommunications sont avec la poste, et ce depuis longtemps, les
plus anciennes administrations fournisseurs de services publics.
En effet, l’héritage administratif de Djibouti Telecom a été source d’avantages comparatifs et
compétitifs (investissements conséquents dans les infrastructures techniques et plus
particulièrement les câbles sous-marins).
La culture administrative de Djibouti Telecom est au service du public (un service public) axé
sur :
Depuis 1980, par une politique d’investissements continus audacieuse, le
gouvernement de Djibouti continue de bâtir un secteur des télécommunications
moderne.
La réalisation d’un service public pour l’intérêt public.
L’Etat avait déjà lancé, à cette époque, sans le nommer, la construction d’un nœud
des télécommunications. C’est la création d’un hub avant l’heure.
L’exigence de fournir un service public de base à ses usagers, confère à Djibouti
Telecom une forte présence de culture de service public.
Une politique de formation en cohérence avec ses ambitions affichées de peser dans
la région dans ce secteur.
Néanmoins, l’entreprise fait face depuis une décennie à une reconfiguration de son
écosystème traduisant l’émergence d’une économie numérique (convergence des télécoms et
l’informatique) et la concurrence déloyale et féroce des Over The Top (Facebook Messenger,
WhatsApp, Viber ou Skype Viber).
Djibouti Télécom est soumise à de nombreux risques et incertitudes qui sont susceptibles
d’affecter sa performance économique et son efficacité opérationnelle.
L’activité, la situation financière ou le résultat des activités de l’entreprise pourraient être
affectées de manière significative par les risques décrits ci-après.
Ces risques ne sont pas les seuls encourus par Djibouti Télécom mais sont inhérents à
l’ensemble des opérateurs des Télécommunications. Mais également peuvent exister, d’autres
risques que nous n’avons pu explorer encore et qui peuvent être préjudiciables pour l’avenir
de l’entreprise.
En effet, il existe la concurrence persistante et déloyale des OTT (over-the –top : Skype,
Viber, WhatsApp, Line, Facebook) qui proposent des services d’appels vocaux à ses
utilisateurs (bien souvent en « empruntant » les réseaux des opérateurs agréés, par VOIP).
L’enjeu est d’ordre légal (ne possédant aucune licence) mais également fiscal (non imposable
au niveau national). A cet effet, l’Etat subit des pertes de revenus fiscaux considérables.
Mais cette pratique déplorable porte également un énorme préjudice au Chiffre d’Affaire
(CA) de Djibouti Telecom dû à la baisse de revenus au niveau du trafic international.
La croissance du Chiffre d’Affaires de Djibouti Telecom sera limitée par la taille du marché
djiboutien (exigüité du marché local). On ne pourrait croitre plus vite que la demande du
marché intérieur.
Par conséquent, le potentiel de croissance du CA est conditionné par la taille du marché local
« étroitesse du marché et vivier caractéristique des pays à petite taille ».
C’est pour cette raison que l’international reste une priorité dans le cadre de la nouvelle
stratégie de par son potentiel de croissance.
A la lumière des études réalisées il en ressort un premier constat, celui d’un bilan global
mitigé caractérisé par :
Afin de répondre de manière efficace et efficiente à ces enjeux, Djibouti Télécom a entamé
une réflexion stratégique depuis 2014 pour se prémunir dans un premier temps des risques
cités, puis à élaborer la stratégie d’entreprise à travers un Plan Stratégique de Développement
et enfin elle s’est attelé la construction des plans d’actions à mettre en place.
les infrastructures TICS. Formant les collaborateurs pour être efficace tout étant à l’écoute de
leur attente. Etre ainsi un employeur de référence. En outre le souhait d’être plus à l’écoute
des clients pour améliorer la satisfaction. Ainsi par la performance des réseaux, de la qualité
des services, de l’accueil réservé, Djibouti Telecom veut tisser une relation de confiance et
d’écoute. Ainsi faire émerger un cercle vertueux car par l’écoute nous améliorant la
compréhension de l’attente de nos clients, plus nous proposant des services adéquats pour leur
besoins, de la qualité de nos services sera à la hauteur de leur exigence ; plus sera fort ce lient
et grande leur satisfaction et leur attachement à notre marque. Pour faire émerger une culture
de collaboration et de compréhension ainsi nous pourrons construire ensemble en partageant
leur fruit. C’est dans cette optique que la stratégie d’émergence de Djibouti Télécom a été
élaborée. La stratégie d’émergence en cinq axes stratégiques :
Djibouti Telecom dispose d’un potentiel de croissance significative sur les marchés B2C et B2B nationaux ainsi qu’a l’international.
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
Les objectifs du plan stratégique retenu en 2016 par DJIBOUTI TELECOM à la lumière du rapport de la vision DJIBOUTI 2035 porte
sur :
-Le développement de son écosystème local et devenir un acteur majeur du développement économique et social du pays ;
-S’inscrire dans une démarche de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) pour satisfaire aux attentes gouvernementales (stratégie RSE de
Djibouti Telecom du 26 octobre 2016 découlant de la stratégie Djibouti 2035);
La stratégie RSE s’inscrit dans une optique de transformation globale du groupe. La politique RSE est articulée en accord avec le volet BEP
« Business Evolution Program ».
Le concept RSE couvre des multiples dimensions à savoir les parties prenantes (actionnaires, salaries, clients, fournisseurs, autorités publiques,
population locales, ….), mais aussi les périmètres de gouvernance, des droit de l’homme, des conditions de travail, environnement, droit des
consommateurs. Enfin le cadre normatif émis par les organisations régionales ou intergouvernementale (OCDE, ONU, …) et le cadre de principe
pour la mise en œuvre de politique RSE (ISO 26000).
La stratégie de développement RSE était une démarche volontaire ou toutes les parties sont gagnantes :
*Pour les parties prenantes : Avantages sociaux pour les salariés, meilleur accès à l’emploi pour les populations défavorisées, davantage de
confiance des clients envers l’entreprise.
*Pour Djibouti Telecom : relations avec les parties prenantes et amélioration de la réputation, renforcement de l’implication des employés,
économies liées à une meilleure utilisation des ressources (eau, Energie, déchets, etc.)
Forces Faiblesses
-Prise de décision plus éclairée -Investissement humain et financier important
-Amélioration de la réputation de l'organisation
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
L’ambition de Djibouti Telecom est d’atteindre le statut d’entreprise en cours de normalisation. Les entreprises en cours de normalisation se
focalisent sur les politiques et stratégie RSE plutôt que sur le reporting.
Le global compact est l’unique standard international que Djibouti Telecom vise dans le cadre de sa normalisation. Les 10 principes du global
compact couvrent 7 domaines d’action.
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
B/ Matrices de matérialité
Construire une matrice de matérialité des enjeux RSE est une pratique issue du monde financier qui vise à hiérarchiser les enjeux économiques,
financiers, sociétaux et environnementaux au regard de l’ambition de l’entreprise et des attentes de ses principales parties prenantes.
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
L’étude des matrices de matérialité fait émerger 5 domaines d’action prioritaires et 2 domaines d’actions secondaires :
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
L’étude a abouti à la définition d’actions RSE menée à Djibouti Telecom est classé par ordre
de priorité :
Chapitre 2 : l’application de la RSE et son impact sur la performance sociale, analyse et
impact chez DJIBOUTI TELECOM
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
Les indicateurs de la RSE rassemblent 2 indicateurs non financiers à savoir les indicateurs
environnementaux et sociaux. L’objectifs des indicateurs est de renseigner les dirigeants et les
ménages sur les impacts sociaux et environnementaux des activités de la société d’une part, et
sur la qualité des liens entre la firme et ses parties prenantes d’autre part.
Ces indicateurs semblent ainsi être une vraie innovation. Le bilan social existe depuis plus de
30 ans en France et fournit un ensemble d’indicateurs sociaux. De même, les sociétés des
secteurs de la chimie et de l’énergie contribuent depuis un certain temps leur performance
environnementale à travers des indicateurs environnementaux Finalement, les indicateurs de
la RSE ne sont pas une révolution en soi. Si le terme d’indicateurs de la RSE est nouveau, une
grande partie de ces indicateurs l’est beaucoup moins en réalité.
Les recherches en contrôle de gestion ont identifié différentes modalités d’utilisation des
outils influençant les comportements des acteurs dans une organisation. La plupart des
travaux ci-dessus classent les modes de contrôle comme suit :
- Le contrôle par les résultats : mode de contrôle qui repose sur la récompense ou la sanction
des résultats d’un individu par rapport à un objectif financier prédéfini.
- Le contrôle par les comportements (ou bureaucratique) : mode de contrôle qui intervient
lorsque la mesure du résultat est difficile. Elle se base sur un ensemble de règles et de
procédures formelles, donc bureaucratiques, contraignant directement les comportements.
- Le contrôle social (ou culturel) : mode de contrôle actionné lorsque les deux autres formes
de contrôle ne peuvent être utilisées. C’est un contrôle par lequel les objectifs et les valeurs
des individus doivent coïncider aux principes et aux valeurs de l’organisation. Ils consistent à
faire adopter par le décideur les normes de comportement du groupe social auquel il
appartient. Les procédures de sélection, de recrutement, de formation, la culture d’entreprise
comptent parmi les principaux contrôles sociaux. ». L’utilisation des indicateurs de la RSE
pourrait se faire selon plusieurs modes de contrôle identifiés par la littérature. Pour cela, nous
avons construit une grille de lecture qui nous a permis d’observer, d’analyser et d’interpréter
les pratiques au sein de l’entreprise (voir tableau 1).
Les indicateurs sociaux forment le troisième ensemble d’indicateurs de la RSE (avec les
indicateurs économiques environnementaux). Les indicateurs sociaux sont des données et des
mesures calculées périodiquement afin de renseigner sur les objectifs, les performances et les
résultats sociaux atteints par les employés dans les différents centres de responsabilité. Le
tableau suivant résume les principaux indicateurs sociaux reconnus et utilisés dans la pratique
du contrôle de gestion sociale :
travail permanente
- Taux de gravité des
accidents de travail
Tableau 8 : Catégories des indicateurs sociaux (Naro, 2006)
Les thématiques de la RSE et du développement durable ont influencé l’utilisation qui était
limitée aux directions des ressources humaines dans le cadre d’un contrôle de gestion sociale.
Aujourd’hui, leur utilisation s’élargit, puisque ces indicateurs se destinent également aux
parties prenantes externes dans le cadre de la communication extra-financière.
Cependant, des différences sensibles d’utilisations des indicateurs de la RSE entre les
entreprises ressortent de l’étude empirique. Ces différences s’expliquent par deux facteurs de
contingence : l’ancienneté et le niveau hiérarchique.
Les modes d’utilisation des indicateurs de la RSE montrent qu’ils sont tantôt utilisés pour
évaluer et sanctionner les managers, tantôt utilisés pour coordonner et motiver.
-Un contrôle financier diagnostique pour le premier groupe, les indicateurs de la RSE sont
utilisés d’une manière assez stricte et contraignante, et constituent un moyen de pressions
continues envers les managers.
-Un contrôle interactif, Les entreprises du deuxième groupe utilisent ces indicateurs pour la
conduite du changement et pour l’acceptation de nouvelles valeurs par l’ensemble des
managers. Les indicateurs ne sont pas utilisés d’une manière stricte et contraignante, et
servent plutôt à coordonner les actions et à motiver les salariés.
Dans le but d’avoir un début de réflexion et d’analyse portant sur la stratégie RSE entamer pas
Djibouti Telecom, nous avons soulevé une hypothèse capitale. Dans quel contexte la stratégie
RSE peut-elle être un facteur d’amélioration des performances sociales de la société. Autrement
dit, l’application des règles de la RSE améliore- t- elle la motivation du personnel au sein d’une
organisation et les mène vers la performance ? Nous allons aborder dans le tableau suivant les
initiatives prise par Djibouti Telecom en matière sociale et leurs résultats.
Nous présenterons de façon synthétique les pratiques RSE adoptées par DJIBOUTI
TELECOM : l’égalité hommes femmes au niveau des salaires / Diversité genre dans les
équipes pour une équité au niveau des promotions/ Réunion dont l’objet est de créer une
culture d’entreprise autour des enjeux RSE pour une meilleure performance. Si en on essaye
de voir l’évaluation de l’efficacité sociale des pratiques RSE, Il nous paraît intéressant à ce
stade de partager les pratiques qui ont donné une efficacité sociale, et qui ont participé à
favoriser et à maintenir la performance sociale :
L’élaboration d’un code d’éthique qui définit les principes et les règles encadrant les
comportements au travail auxquels l’entreprise assume ses responsabilités en matière de
relation et conditions de travail. Le déploiement d’une stratégie RSE est une démarche
ambitieuse pour motiver et mobiliser le personnel. Cette politique officielle sur le plan de la
RSE favorise la rétention des employés est un enjeu de taille. La démarche RSE renforce
l’attractivité de l’entreprise auprès des employés potentiels. Finalement nous pouvons
déduire que la politique RSE peut mener vers la satisfaction salariale des collaborateurs
impactant au passage leurs performances.
L’intérêt de l’analyse de ces indicateurs est le contrôle de gestion sociale. Les indicateurs
sociaux nous donnent des éléments pour définir des objectifs stratégiques en facilitant la mise
en place d’un plan d’actions adapté. Ces plans d’actions ont pour ambition d’améliorer
l’efficacité et l’efficience des collaborateurs. L’analyse de ces données va favoriser la mise en
œuvre d’outils et de solutions correctrices au service de la croissance globale de DT. L’étude
et l’analyse des indicateurs permet aux collaborateurs la reconnaissance de leur valeur ajouté
et un accompagnement personnalisé en matière de formation. Ces données sont un très bon
moyen de fidéliser des tiers et de pérenniser les activités de l’entreprise sur le long terme.
Pour finir, la mise en place d’un contrôle de gestion sociale favorisera le pilotage stratégique
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
de l’entreprise. C’est l’assurance d’une communication efficace avec les parties prenantes
internes et externes à l’entreprise.
Graphique n°1
Nous pouvons apprécier sur le graphique que dans les années 2018 et 2019 un nombre
important de formation a été engagé en faveur des salariés de Djibouti Telecom. Avec le
covid en 2020 la tendance à chuter vu les restrictions mise en vigueur que ça soit pour les
formations à l’internationales ou nationales.
Graphique n°6
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
Graphique n°7
Le taux de turnover se calcule en fonction du nombre de départs et d’arrivées dans l’année,
sur l’effectif totale et témoigne de la volatilité des recrues. Le taux de turnover de Djibouti
Telecom est de 3.53% en 2021. Il permet également de déceler une fuite des talents et un
problème de management ou de rémunération.
Graphique n°9
Les motifs des excuses sont passées de quatre il y’a 4 ans à plus de 13 en 2021.
Graphique n°10
Nous constatons une explosion des justificatifs en 2021 de 3856 contre 163 en 2020 soit une
évolution de +95.77%.
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
Graphique n°11
On peut voir ci-dessus que le montant global des astreintes est en augmentation constante
depuis février 2021 de plus de 10 753 200 Fdj pour arriver à pique de plus de 12 598 200 en
mars 2021 (en hausse de +14.64% par rapport à février 2021).
Graphique n°14
F2 M
Graphique n°16
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
Graphique n°17
III.1/ Recommandations
Tableau de Recommandation/Action :
CONCLUSION
Pour résumer, la mise en œuvre d’une stratégie de RSE modifie la culture d’une organisation.
Nous avons essayé de comprendre le concept de RSE et avons découvert une multiplicité
d’interprétations et d’explications en fonction des critères de différenciation culturelle et
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
thématique. Dans ce dernier critère, nous nous sommes aperçus que la théorie intégrative est
la meilleure qu’il soit pour une intégration réussie de la RSE dans la culture d’une entreprise.
La RSE peut être un levier suffisamment puissant pour transformer la réalité des entreprises et
des marchés financiers. En conséquence, il jouerait un rôle essentiel pour infléchir le cours de
la mondialisation.
Cependant, si les programmes de RSE ne sont pas consistants ou ne sont pas liés
stratégiquement aux valeurs de l’entreprise, ils peuvent être perçus comme une réaction
intéressée devant des circonstances négatives.
Lorsqu’une entreprise met en place une stratégie intégrée de RSE, il est important, avant toute
modification ou adaptation, de prendre en compte la culture organisationnelle dans le choix
d’une certaine politique de RSE. L’audit culturel se révèle alors intéressant et nécessaire afin
d’harmoniser la culture avec les objectifs stratégiques.
La RSE, à travers la mise en place d’une politique intégrée, peut aussi être considérée comme
créatrice de sens au management des ressources humaines et permet que tous les salariés
d’une entreprise se sentent concernés.
Nous sommes convaincues que la RSE est plus un processus qu’un but en soi. En effet, elle
peut conduire l’entreprise à apporter des solutions à la fois globales et locales et être un agent
transformateur de la société et de ses déséquilibres. La RSE a le potentiel de devenir un outil
favorisant le développement durable et consolidant le rôle de l’entreprise par rapport à son
environnement de manière plus harmonieuse.
Toutefois, certaines conditions, dont dépend le futur de la RSE, sont à remplir. En effet, il
serait nécessaire de maintenir la pression publique, d’encourager l’innovation et la créativité,
de promouvoir un rôle plus actif de la part des gouvernements et de réguler les activités des
entreprises. Ainsi, ces conditions permettraient à la RSE de se convertir en un outil
transformateur de la culture d’entreprise et de notre société ; sans quoi elle restera simplement
une stratégie pour les départements RSE, les consultants ou les auditeurs.
BIBLIOGRAPHIE
Les ouvrages :
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
-La boite à outils du developpement durable et de la RSE, Vincent Maymo et Geoffrey Murat,
Dunod, 2013.
-Gestion des ressources humaines : pilotage social et performances, 7e édition Dunod, Bernard
Martory et Daniel Grozet.
-Les tableaux de bord de la gestion sociale de Bernard Martory, édition Dunod 2018.
Les sites :
https://hal.archives-ouvertes.fr
www.These.fr
Les enjeux et impact de la RSE dans l’organisation (Cas de Djibouti Telecom)
www.xerficanal.com
www.dumas.ccsd.cnrs.fr
www.googlesholar.com
https://www-emerald-com.ezproxy.uca.fr/insight/