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Entrepreneuriat et créations d'emplois : des innovations

pour créer son entreprise ?


Nelly Schutz, Joseph Gauter
Dans Pour 2010/1 (N° 204), pages 29 à 31
Éditions GREP
ISSN 0245-9442
DOI 10.3917/pour.204.0028
© GREP | Téléchargé le 30/11/2023 sur www.cairn.info par Avenam79 Avenam (IP: 154.126.11.18)

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Entrepreneuriat et créations
d’emplois : des innovations
pour créer son entreprise ?
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l a faible propension des Français à entreprendre est largement
connue et admise. Le taux d’activité entrepreneuriale de la
France est d’ailleurs un des plus bas. Or, non seulement les
entreprises créées sont peu nombreuses, mais elles se développent peu et leur taux
de pérennité à cinq ans est assez faible. Pourtant, la création d’entreprises est cru-
ciale pour la vitalité et le maintien du tissu économique d’une région. Ceci est parti-
culièrement vrai dans le milieu rural. Dès les années 1980, la création d’entreprise
est présentée comme un des remèdes au chômage. Le fait est que, pour un grand
nombre de créateurs, l’installation représente avant tout la possibilité de sauver ou
de créer son propre emploi. Très vite, cette certitude s’impose, et les campagnes et
les dispositifs en faveur de la création d’entreprise se multiplient. Depuis, la création
d’entreprise a fait l’objet d’une mobilisation particulière au niveau de la politique
nationale. Dernièrement, le statut qualifié d’auto-entrepreneur a donné une impul-
sion nouvelle à la création d’entreprise, et le nombre de créations s’est envolé en
2009. Ce nouveau statut permet aux salariés, chômeurs, retraités ou étudiants de
développer une activité à titre principal ou complémentaire pour augmenter
leurs revenus, avec des démarches simplifiées. Toutefois, les avis sont
partagés sur l’appréciation du succès éventuel de la formule. Ainsi,
seulement 43 % des inscrits ont déclaré un chiffre d’affaires (16 % >

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en région parisienne), selon L’Expansion. L’activité d’une entreprise doit s’apprécier


dans la durée, et le fait que les auto-entrepreneurs représentent 50 % de la création
d’entreprise interroge sur son impact réel sur l’économie.
Il est donc nécessaire de développer l’esprit d’entreprise chez les Français, et
notamment chez les étudiants. C’est même un défi pour notre pays. Afin de pour-
suivre son effort en matière d’innovation et de renouveler son tissu économique,
la France a besoin de davantage de diplômés bien formés et prêts à s’investir dans
les PME, soit en participant à la création d’entreprises innovantes, soit en repre-
nant des PME existantes.
Dans ce cadre, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche ont un
rôle important à jouer. La sensibilisation, la formation et l’accompagnement à l’en-
trepreneuriat sont progressivement intégrés dans les parcours des futurs diplômés
de l’enseignement supérieur qui se préparent à entrer dans la vie active. Certaines
initiatives existent déjà. Historiquement, ces formations étaient souvent reléguées à
un niveau post-diplôme. Aujourd’hui, les universités et les grandes écoles se définis-
sent comme des acteurs de l’économie, et l’offre de formation dans ce domaine a
progressé à un rythme soutenu ces dernières années. Les établissements d’ensei-
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gnement supérieur et de recherche souhaitent également jouer un rôle, en déga-
geant de nouveaux savoirs liés au phénomène entrepreneurial. Mais le monde de la
recherche reste éloigné de celui des praticiens.
Dans l’entrepreneuriat et l’accompagnement à la création d’entreprise, de nom-
breux organismes et associations interviennent. Ils sont sous-utilisés. Est-ce parce
qu’ils sont trop nombreux et que la multiplicité des acteurs ne facilite pas l’identifi-
cation du bon interlocuteur par les porteurs de projets, ou bien est-ce parce qu’ils
sont mal connus ? Seuls 30 % des créateurs se font accompagner lors de leur pre-
mière expérience de création d’entreprise. Pourtant, ceux qui ont fait cette
démarche témoignent des bénéfices qu’ils y ont trouvés : impulsion au départ, aide
au montage d’un dossier de financement, mais aussi soutien moral. On observe en
effet un taux de défaillance important des entreprises nouvelles à court ou à moyen
terme. Au niveau national, 48 % des entreprises créées en 2002 n’existent plus cinq
ans après. Or, le taux de survie est en moyenne de 80 % pour les entreprises ayant
été accompagnées pendant leur création. Il est donc plus que nécessaire de faire
connaître ces réseaux d’accompagnement et d’encourager les porteurs de projet à
faire appel à leurs services.
L’entrepreneuriat est un élément clé pour l’avenir des territoires ruraux. Aujourd’hui,
le mouvement d’exode des citadins vers la campagne s’amplifie. Ils étaient environ
8 millions en 2007 à vouloir s’y installer. Une partie de ces citadins sont des per-
sonnes actives qui envisagent de se reconvertir professionnellement. Le dernier
recensement de l’Insee confirme cette tendance. La situation économique des zones

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rurales est, par conséquent, en train d’évoluer, ce qui nécessite d’imaginer de nou-
veaux modes d’action. Veiller à l’implantation de nouvelles entreprises et à la créa-
tion de services de proximité peut permettre de répondre aux attentes de ces
néo-ruraux et aux nouveaux enjeux de développement des territoires ruraux. Pour
cela, il est impératif de favoriser l’esprit d’entreprise en encourageant les universi-
tés, les grandes écoles, les incubateurs et les réseaux d’entrepreneurs à se coor-
donner et à développer des outils communs 1.
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1 La plupart des articles s’appuient sur des formations et des dispositifs d’accompagnement propres à la
Bourgogne. Mais les évolutions qu’ils relatent concernent également les autres régions françaises.

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