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ssu d’observations de terrain menées au sein de la Silicon Valley et complété
par une revue de la littérature, cet article à quatre objectifs. Il montre d’abord
pourquoi les start up innovantes sont au cœur de la performance de
l’économie américaine, en contraste avec la situation française.
Dans un second temps, il explique pourquoi la Silicon Valley abrite l’essentiel de
ces succès. Ensuite, il explique les ressorts de l’innovation des firmes de ce
territoire à travers l’analyse concrète du cas de Google inc. Les enseignements de
ces différents résultats peuvent éclairer le management des firmes innovantes
ainsi que les politiques publiques en soutien à l’innovation.
INTRODUCTION
En France, 36% des entreprises se déclarent innovantes . Elles prennent en
compte pour cela des améliorations de service, de processus ou de technologie
qu’elles estiment significatives. Mais une analyse non pas déclarative, mais
factuelle et limitée aux apports technologiques, laisse apparaître que seulement
5% (11.500) du nombre total des créations d’entreprises nationales (230.000 en
2006) le sont . Il s’agit d’entreprises mettant sur le marché des technologies
nouvelles (technologies de l' information et de la communication, produits
pharmaceutiques, biotechnologie, nouveaux matériaux). Ce taux, qui se situe dans
la moyenne basse européenne est environ 2,5 fois moins important que celui des
Etats-Unis. Or ce sont généralement ces dernières, les entreprises à fort contenu
en innovation technologique, qui génèrent des ruptures sur le marché, parviennent
à capter des revenus significatifs sur les marchés mondiaux, du fait des barrières à
l’entrée ainsi posées et s’imposent progressivement comme des grands groupes
multinationaux. Cela s’applique particulièrement au secteur des technologies de
l’information et de la communication, au cœur de l’économie globale et numérisée
de la connaissance.
15
ANRT, Entreprises Innovantes – 19/01/05
16
Tableau de bord de l’innovation, 2007
17
http://www.trendchart.org
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1 - LES START-UP INNOVANTES, AU CŒUR DE LA
PERFORMANCE ÉCONOMIQUE AMÉRICAINE
Si l’on isole la composante de la performance liée à la capitalisation boursière et
que l’on retienne les vingt principales du marché (Tableau 1), tous secteurs
confondus, on observe que les entreprises du secteur TIC américain ont trois
caractéristiques majeures. Première observation, cinq d’entre elles (sur sept au
total), ont été créées il y a moins de quarante ans. Il s’agit de : Intel, Microsoft,
Apple, Cisco et Google. Deuxième observation, elles ont été créées par des
entrepreneurs sur des créneaux de rupture par rapport aux modèles existants.
Enfin, elles ont une capitalisation boursière cumulée (1.010 milliards de dollars) qui
représente un tiers des vingt premières.
Tableau 1 :
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Tableau 2 :
1 TOTAL 136,44
2 EDF 135,11
3 SANOFI- AVENTIS 80,88
4 ARCELORMITTAL 78,44
5 BNP PARIBAS 71,88
6 AXA 65,00
7 FRANCE TELECOM 61,20 oui
8 OREAL 56,80
9 SOCIETE 54,80
GENERALE
10 SUEZ LYON.DES 53,50
EAUX
11 CREDIT AGRICOLE 44,50
12 LVMH 41,10
13 GAZ DE FRANCE 35,50
14 CARREFOUR 34,60
15 VIVENDI 34,40 oui
16 RENAULT 28,90
17 DANONE 28,30
18 VEOLIA ENVIRON 28,20
19 SAINT-GOBAIN 27,30
20 VINCI 26,40
Total 1 123,25
Une analyse plus fine des entreprises les plus performantes du secteur TIC
américain nécessite à la fois d’élargir les critères de la performance et de retenir
des seuils suffisamment discriminatoires pour approfondir les principales
caractéristiques de ces entreprises.
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Dans le cadre de cette analyse, 11 entreprises constituent notre échantillon. Après
une étude multicritère (tableau 3) portant à la fois sur les créateurs et sur leur
entreprise (âge, nationalité d’origine et lieu de formation des créateurs, date de
création, date d’entrée en bourse, localisation du siège social de l’entreprise), nous
obtenons cinq principales conclusions. D’abord, deux tiers (64%) des créateurs
sont d’origine étrangère. Ensuite, deux tiers d’entre eux (64%) ont été formés dans
une université (Stanford ou Berkeley) de la Bay Area . De manière plus restrictive
encore sur le lieu de formation, plus d’un tiers d’entre eux ont été formés à
l’Université de Stanford. Par ailleurs, les quatre cinquième avaient moins de trente
ans (âge moyen à la création : 26 ans) lorsqu’ils ont fondé leur entreprise. Et parmi
eux, 36% étaient encore étudiants…
Tableau 3 :
Société Fondateurs Origine Etudiant au Nationalité Formation Formation Age (du plus
étrangère d'au moment de la d'origine d'un Stanford Stanford ou jeune) au
moins un des création des fondateurs Bekeley moment de
fondateurs la création
Les trois quarts (73%) des entreprises ont été créées dans la Silicon Valley. Elles
ont toutes apporté des innovations radicales (Intel dans la microélectronique, Cisco
dans les réseaux, Google dans la recherche sur Internet, etc.). Les produits et
services offerts par 8 d’entre elles ont une portée universelle (usages grand public
et entreprises). Elles ont une moyenne d’âge de 23 ans, la plus jeune a 9 ans et la
plus âgée 39. Elles emploient au total 402.900 personnes et ont une capitalisation
cumulée de 1.149 milliards de dollars.
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Tableau 4 :
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2 - LA SILICON VALLEY : BERCEAU DES START-UP LES PLUS
INNOVANTES ET PERFORMANTES AU MONDE
Tableau 5 :
La formation s’appuie aussi sur un socle d’universités parmi les plus réputées au
monde, dont Stanford. Cette dernière a formé quelques anciens célèbres parmi
lesquels Bill Hewlett et David Packard (Hewlett Packard), Sandy Lerner et Leonard
Bosack (CISCO), David Filo et Jerry Young (Yahoo!), Vinod Khosla, Bill Joy et
Andy Bechtolsheim (Sun), Serguei Brin et Larry Page (Google).
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les années 1970, des circuits intégrés et des microprocesseurs, elle était encore
en 2006, le territoire produisant le plus grand nombre de brevets sur le territoire
américain. La Silicon Valley représente à elle seule 11% des brevets déposés aux
Etats-Unis et près de la moitié de ceux de Californie (46%). 6 des 10 villes
américaines ayant généré le plus de brevets sont situées dans la Silicon Valley.
Véritable moteur de l’activité entrepreneuriale à la Vallée, le capital-risque qui y est
investi est le plus dynamique et le plus important au monde. La Silicon Valley
représentait en 2005, 14% du capital-risque investi dans le monde. Cela équivaut à
l’ensemble des investis en capital-risque au Royaume-Uni à la même période. Un
cinquième du capital-risque investi aux Etats-Unis en 2000 l’était à la Silicon Valley
(dont 80% dans le secteur TIC). Ce chiffre est passé à près d’un tiers en 2005
(27%), soit un accroissement de 6 points sur la période.
Autre record de la Vallée, celui des revenus des entreprises et des actifs.
Concernant les entreprises tout d’abord, la valeur ajoutée par employé aux Etats-
Unis, était de 80.000 dollars en 1996. Elle était de 100.000 dollars en 2006. Soit un
accroissement de 25% en 10 ans. Dans le même temps, dans la Silicon Valley, les
chiffres correspondants étaient de 90.000 et 120.000 dollars : une augmentation
de 13 points supérieure (33%) et un différentiel qui s’est accentué (20% en 2006
contre 11% en 1996). Concernant les salaires des actifs, le revenu nominal moyen
par ménage était de 74.302 dollars à fin 2006. Corrigé de l’inflation, il s’établissait à
55.000 dollars dans la Silicon Valley contre 35.000 en moyenne nationale. Soit une
différence de 50%.
Enfin, dans une région, la Californie, souvent dénommée « the trees huggers
state » ou encore l’Etat de ceux qui, littéralement « étreignent les arbres » ou de
manière plus figurée, respectent l’environnement, la Silicon Valley donne
l’exemple. En effet, près de 8% de l’énergie californienne est renouvelable et la
Silicon Valley représentait à elle seule, en 2006, plus de la moitié de ce total
(4,5%). Et le parc de véhicules hybrides est le double de celui de la Californie, Etat
déjà considéré comme le plus avancé en la matière. La Vallée comptait, à cette
période, 25% des investissements « Cleantech » (énergie renouvelable, efficacité
énergétique, qualité environnementale) de Californie et 5% du total national. A elle
seule, la Silicon Valley fait mieux que l’Etat du Massachussetts ou celui du
Maryland.
Comment donc ce territoire est-il devenu aussi performant ? Comment s’y est
opéré le passage entre l’ancien monde, rural, de tradition agricole à l’excellence
technologique ?
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l’Oakland. En 1896, le journal San Jose Mercury publiait à la « Une », un encart
« Sunshine, Fruit and Flowers » vantant les atouts de la Vallée, qu’à l’époque on
surnommait « the valley of heart's delight », c’est-à-dire « la vallée des délices du
cœur ». Les industries de transformation agricoles et de conserveries dominaient
alors le paysage industriel (Laws, 2003). Les dernières d’entre elles ont fermé à la
fin des années 1970.
Au début des années 1960 Don Hoefler, journaliste au magazine Electronic News,
a donné au Comté de Santa Clara et à son agglomération le nom de « Silicon
Valley ». Le terme de « silicon », qui évoque la nouvelle spécialisation du territoire
dans l’électronique, est lié au silicium utilisé dans la fabrication de puces
électroniques. A ses débuts, la Silicon Valley abritait 45 des 50 firmes spécialisées
dans la conception et la production de semi-conducteurs aux Etats-Unis sur une
bande étroite située entre Palo Alto et le Nord-Est de San José. Les innovations
apportées par les circuits intégrés ont été démultipliées avec la découverte des
microprocesseurs par Intel en 1971.
19
« Sunshine, Fruit and Floers » peut être traduit « Du Soleil, des fruits et des fleurs »
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exploitait 109 licences en 2006 qui lui ont procuré un revenu additionnel de 61,3
millions de dollars. Il faut rajouter à ces licences, la même année, les produits de la
vente d’une partie des actions qu’elle possède au sein de Google. Cela est réalisé
au titre de l’exploitation de la licence du «PageRank » (technologie dont nous
détaillerons plus loin le principe) dont elle partage le bénéfice avec l’entreprise
jusqu’en 2011. Gain de l’opération pour Stanford : 336 millions de dollars . Par
comparaison, le budget total de l’Université Pierre et Marie Curie , considérée
ème
comme le meilleur établissement français d’enseignement supérieur (39 à
l’échelle mondial) était à la même époque de 258 millions d’euros (316 millions de
dollars), montant à peine égal à la seule contribution de Google au budget de
Stanford…
C’est donc dans cet établissement, Stanford, que naissent les entreprises les plus
performantes de la planète. Dans cette université, on ne vient pas simplement pour
faire d’excellentes études, mais aussi pour suivre le modèle de pionniers qui ont
apporté les innovations les plus remarquables au secteur des TIC. Parmi les
nouveaux modèles, Google, dont nous analyserons ci-après, les principaux
ressorts de l’innovation.
Tout commence en 1998 quand Larry Page et Serguei Brin, doctorants, tentent de
vendre le moteur de recherche révolutionnaire qu’ils viennent d’inventer. L’OTL de
Stanford se charge de contacter des entreprises. Le contact avec David Filo, lui
aussi ancien étudiant de l’Université, l’un des fondateurs de Yahoo !, est ainsi
facilité (Ichbiah, 2007). Brin et Page font des « roadshow » chez tous les grands
acteurs du web de l’époque et chez plusieurs fonds de capital-risque. Mais à
l’époque, la valeur des moteurs de recherche est mal comprise. Toute l’énergie est
portée sur le développement de portails. Rejetés mais pas découragés, ils
poursuivent leur projet à l’adresse google.stanford.edu. David Filo leur conseille de
créer leur propre entreprise (Battelle, 2006).
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Journal Les Echos, 23/03/2007
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Un de leurs professeurs, David Cheriton est un ami d’Andy Bechtolsheim,
cofondateur de Sun. Deux ans auparavant, ces deux personnes étaient devenues
très riches en vendant Granite System à Cisco pour 250 millions de dollars. En
août 1998, à l’issue d’une demi-heure d’échanges avec Brin et Page, David
Cheriton fait un chèque de 100.000 dollars à l’intention de Google Inc qui n’existait
pas encore !
Un business Angel, Ram Shiram, un des fondateurs de Netscape, leur donne
environ 200.000 dollars, les conseille une demi-journée par semaine et facilite leur
rencontre avec deux sociétés de capital-risque au cœur de leur succès : Kleiner
Perkins Caufield & Byers (qui a notamment financé Amazon) et Sequoia Capital
(qui a notamment financé Yahoo !). C’est également lui qui les a présentés à Jeff
Bezos, fondateur d’Amazon auquel Shiram avait vendu Junglee, une autre société
qu’il avait créée (Battelle, 2006).
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Figure 1 :
Yin et Yang
Les moteurs de recherche de la fin des années 1990 étaient limités à la recherche
de mots clés associés à des pages web. Avec la quantité d’informations
disponibles sur le web, ce mode de requête insuffisamment discriminant était peu
satisfaisant. Ainsi, certains sites introduisaient de manière masquée des mots clés
très recherchés afin d’accroître leur consultation. L’internaute se trouvait démuni
face à ces procédés et ne retrouvait pas facilement l’information recherchée.
Pour résoudre cette contrainte, Page et Brin ont orienté leur thèse de doctorat sur
l’analyse des liens pointant sur un site pour en évaluer la pertinence. L’un de leurs
professeurs, Hector Garcia-Molina leur a suggéré l’idée de jauger la valeur
subjective d’une page. Les deux étudiants ont alors cherché à mettre au point un
modèle à même de dénombrer le nombre et la notoriété (mesurée en flux) de sites
web pointant vers un autre site pour en mesurer la pertinence. Selon des
algorithmes mathématiques recherchant le degré de pertinence le plus élevé, les
pages se voient attribuer un classement (PageRank : littéralement classement de
Larry Page). Quand le robot de Google (GoogleBot) visite une page Web, il indexe,
analyse la structure de la page et suit et organise les liens vers les autres pages
Web et modélise l’ensemble des liens entre l’ensemble des sites du réseau, pour
évaluer la pertinence de chacun d’eux.
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25/08/2005
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cesse croissante (46 millions d’internautes en 1996, 1,6 milliard en 2006), se pose
désormais la question de l’infrastructure que Google a en partie résolue et qui
demeure la plus critique.
Dès la mise au point de leur premier prototype à Stanford, Page et Brin ont innové
pour adresser la problématique du stockage des données. Ils ont acheté les PC les
moins chers du marché, y ont installé le système d’exploitation Linux26 et ont mis
tous ces ordinateurs en réseau.
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3.2.2 Les innovations « Yang » : des ruptures dans le management de
l’innovation
Des salariés-entrepreneurs
Les employés de Google (15.000 dans le monde à ce jour) peuvent aussi rêver
d’être riches. Dès 2004, avant son introduction en bourse, la société comptait près
de 900 millionnaires. En 2005, pour garder la possibilité de toujours réaliser cette
promesse de partage de la richesse créée, le Founder’s Awards a été créé visant à
attribuer jusqu’à 10 millions de dollars à des employés ayant significativement
contribué au développement de la société grâce à des services innovants. Ce
nouveau programme a pour but essentiel de retenir les talents les plus prometteurs
qui sans cela, partiraient créer leur propre entreprise que Google rachètera peut
être demain à un montant beaucoup plus élevé.
28
Immersion de l’auteur sur place (Googleplex, Mountainview, juin 2007).
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Enfin, 8 sessions annuelles de brainstorming sont organisées avec la participation
de plus de 100 ingénieurs par session.
6 idées par heure, 100 projets en permanence validés par les pairs
Dès qu’un projet est décidé, une « Unité » est créée . Elle est constituée de 3
ingénieurs qui ont pour mission de transformer l’idée initiale en prototype. Ils
disposent pour cela de 3 à 4 mois. Un chef de projet est nommé pour superviser 3
unités (9 personnes).
Lorsque le produit est disponible, testé et mis en ligne, une équipe mixte
(marketing stratégique et ingénieurs produits notamment) de monétisation des
services est constituée. Sa mission : identifier comment améliorer en permanence
les services proposés, en réponse aux besoins des utilisateurs, et faire gagner le
maximum d’argent à la firme. Les services de Google étant gratuits, il s’agit de
générer des revenus publicitaires additionnels. Les moyens pour réaliser la
mission : réaliser des études marketing pointues à partir des statistiques
d’utilisation des fonctionnalités mises à disposition. Pour cela, une partie des
mesures est collectée automatiquement et agrégée. Une autre provient d’analyse
des remarques et recommandations faites sur la « Miscellaneous list » générée
pour chaque produit.
Celle-ci agrège les notifications faites par environ 1000 « Googlers » qui s’y sont
inscrits ou par 150.000 utilisateurs externes à la firme.
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A partir de 2004, la liste des 100 projets suivis pour l’ensemble de l’entreprise a été abandonnée.
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Les statistiques sont compilées et analysées une fois par semaine. Leur étude
permet des évolutions des services proposés. Elles sont aussi « benchmarkées »,
c’est à dire comparées avec les résultats de services existants de Google ou de
ceux de la concurrence pour en accroître les leviers de monétisation. Toute
décision est soumise à une analyse chiffrée, quantifiée et argumentée.
Les enjeux de ces absorptions sont clairs : enrichir l’offre de services, développer
la suite bureautique en ligne, et accroître les revenus publicitaires. Les rachats
récents les plus emblématiques sont ceux de DoubleClick (3,1 milliards de dollars),
régie publicitaire leader mondial spécialisée dans les annonces en ligne et
YouTube (1,65 milliard de dollars), numéro un du partage de vidéos en ligne.
32
Business Week, 21 juillet 2006
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Fondation Google Org (www.google.org). Celle-ci a pour objet d’adresser, au
moyen de projets innovants, trois enjeux considérés comme prioritaires par les
deux fondateurs de Google : la lutte contre le réchauffement climatique, la
sauvegarde des biens publics (grands écosystèmes, patrimoine culturel mondial,
biodiversité,…) et la réduction de la pauvreté. Initialement dotée à sa création de
90 millions de dollars, la Fondation bénéficie chaque année d’1% des actions, 1%
des profits et 1% du temps des employés de Google.
CONCLUSION
Compte tenu des écarts de performance entre la France (et l’Europe ) et les Etats-
Unis, en matière de création d’entreprises innovantes, on pourrait penser que la
bataille est d’emblée perdue. Loin de là, car des exemples existent (Soitec,
Business Objects, Gemplus, Kelkoo,…) attestant du potentiel élevé du marché
national. Par ailleurs, des initiatives ont été récemment adoptées permettant de
renforcer l’entreprenariat innovant (pôles de compétitivité, Fonds de compétitivité
des entreprises, création d’Alternext, exonérations fiscales ciblées, etc.). Mais il
convient d’être particulièrement vigilant à quatre enseignements :
33
A l’exclusion de la Scandinavie, où l’entreprenariat innovant est particulièrement dynamique
- 58 -
qualité de leurs processus de génération d’idées, de sélection de ces idées, de
développement et de commercialisation » (Booz Allen Hamilton, 2005). Les start-
up ne doivent donc pas surestimer le poids de la R&D et des brevets qui peuvent
certes constituer des barrières à l’entrée, mais ne sont pas suffisantes à la
performance.
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ABSTRACT
How start ups may turn into worldwide groups: The Google case
Based on a thorough field study and an in-depth review of the relevant literature,
this article focuses on four main objectives. It shows why innovative startups are at
the core of the US economic performance, in constrat with the situation observed in
France. It then covers the main reasons explaining why most of these companies
are clustered in the Silicon Valley. Through a business case on Google inc., it
breaks down the main drivers of innovation. The key learnings of this paper are
intended to support the decision making process of managers and policymakers
towards fostering innovation.
BIBLIOGRAPHIE
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Editions
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