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ASYMÉTRIES PARTENARIALES ET PERFORMANCE DES CO-ENTREPRISES

Cas des joint-ventures internationales en Turquie

Laure Dikmen, Foued Cheriet

Lavoisier | « Revue française de gestion »

2016/3 N° 256 | pages 125 à 137


ISSN 0338-4551
ISBN 9782746247666
DOI 10.3166/rfg.2016.00032
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2016-3-page-125.htm
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DOSSIER
LAURE DIKMEN
IAE de Poitiers, CEREGE

FOUED CHERIET
UMR 1110 MOISA, Montpellier SupAgro

Asymétries
partenariales
et performance
des co-entreprises
Cas des joint-ventures
internationales en Turquie
Cet article a pour ambition d’étudier la performance des
coentreprises internationales dans un contexte d’asymétrie
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structurelle, géographique et culturelle, entre des partenaires
issus de pays émergents et de pays développés. Cette
recherche examine la performance perçue du parent local turc
depuis la création de son entité commune. Par ailleurs
l’asymétrie, traditionnellement étudiée à travers le différentiel
de taille entre les partenaires, est analysée en incluant les
critères d’effectif, de chiffre d’affaires, de taux de croissance, de
clientèle, de prise de décision et position concurrentielle pour
définir la notion de l’asymétrie partenariale. Notre étude a
ainsi permis une analyse plus fine des différentes dimensions
de l’asymétrie partenariale et de ses effets sur la performance
des co-entreprises internationales.

DOI: 10.3166/rfg.2016.00032 © 2016 Lavoisier


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D
epuis les années 1970, l’étude des différentiels de profils stratégiques et orga-
alliances stratégiques, notamment nisationnels entre les partenaires. Souvent,
des co-entreprises domestiques cette asymétrie a été appréciée par les
ou internationales, a suscité un intérêt différences de taille, alors même que des
particulier dans les sciences de gestion. différences peuvent exister entre des entre-
Dussauge et Garrette (1991) définissent les prises de tailles proches (Cheriet, 2009).
alliances stratégiques comme l’« associa- D’autres critères caractérisent l’asymétrie
tion entre deux ou plusieurs entreprises, partenariale : l’origine géographique, les
concurrentes ou potentiellement concurren- capacités et compétences, le niveau d’ex-
tes qui choisissent de mener à bien un projet, périence des partenaires dans les coopéra-
un programme ou une activité spécifique en tions domestiques ou internationales, la
mettant en commun les compétences et les culture d’entreprise, la spécificité des actifs
ressources nécessaires plutôt que de mettre détenus, la situation d’urgence, l’asymétrie
en œuvre ce projet, programme ou activité technologique et financière, les différences
sur une base autonome, en affrontant de dans les rythmes d’investissement, des
manière directe les autres firmes engagées capacités d’absorption et d’apprentissage
dans la même activité ; de mettre en (Inkpen et Beamish, 1997). Cette difficulté
commun de manière définitive sur l’en- de caractérisation de l’asymétrie conduit le
semble de leurs activités, la totalité des plus souvent à des résultats contrastés (voire
ressources dont elles disposent ». Ainsi, les contradictoire) quant à ses effets sur la
alliances stratégiques apparaissent comme performance.
une démarche stratégique volontaire à mi- En effet, force est de constater que les
chemin entre le refus total de la concurrence recherches empiriques attribuent un rôle
ou l’acceptation d’une mise en commun ambigu à l’asymétrie comme facteurs de
intégrale et définitive de l’ensemble des performance ou au contraire de déterminant
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ressources. des résultats négatifs de ce type de
De nos jours, les alliances stratégiques sont coopération. Par ailleurs, et même réduit
devenues des outils de plus en plus utilisés au simple critère de différentiel de tailles
par les petites et moyennes entreprises, entre partenaires, de nombreuses études
notamment celles des pays en voie de n’ont constaté aucun effet significatif de
développement, émergents et en transition l’asymétrie sur la performance des co-
afin de contourner leurs contraintes en entreprises (Beamish et Jung, 2005).
ressources ou d’accélérer leurs processus Cet article a pour ambition d’étudier la
d’internationalisation. Lorsqu’elles visent performance des co-entreprises internatio-
une nouvelle implantation ou des marchés nales dans un contexte d’asymétrie structu-
non maîtrisés, certaines entreprises s’ap- relle, géographique et culturelle, entre des
puient sur des alliances avec « petits » partenaires issus de pays émergent et de
partenaires. Ces alliances sont dites asymé- pays développés. L’originalité de cette
triques. Dans ce cas, l’asymétrie renseigne recherche est d’examiner la performance
sur des différences de tailles et des perçue du parent local turc depuis la création
ressources des partenaires. De manière de son entité commune. Dans cette per-
plus générale, l’asymétrie renvoie aux spective, l’article sera structuré en trois
Asymétries partenariales et performance des co-entreprises 127

parties. Premièrement, nous nous intéresse- moyennes entreprises. Un déséquilibre en


rons aux fondements théoriques des allian- termes de taille favoriserait les situations de
ces stratégiques asymétriques, à leurs dépendance unilatérale et de domination par
issues, et leurs performances. Ensuite, une le plus grand (Blanchot, 2006).
étude quantitative nous permet de tester le Chrysostome et al. (2005) montrent deux
lien entre l’asymétrie partenariale et la limites majeures à cette approche. La
performance perçue du parent local turc première limite réside dans le fait que les
sur sa co-entreprise internationale. Enfin, à ressources financières ne sont pas les seules
l’aune des résultats antérieurs, nos investi- causes d’asymétries dans les alliances. En
gations empiriques nous amènent à discuter effet, la maîtrise d’un savoir-faire particulier
de la définition et des mesures de l’asymé- ou la connaissance spécifique de l’environ-
trie partenariale. nement commercial local peut devenir une
Notre travail répond à un trois enjeux de source de pouvoir, et donc une cause
recherche : théorique par l’examen des importante d’asymétrie. La seconde limite
mesures de la performance et de l’asymétrie de cette conception est qu’une alliance
partenariale ; méthodologique par l’analyse asymétrique serait impossible entre firmes
de la perception du partenaire local ; et de même taille. Chaque partenaire de
managérial par l’analyse des alliances l’alliance apporte des ressources qui sont
asymétrique dans le contexte d’un pays considérées comme stratégiques par l’autre
émergent, la Turquie dans notre cas. partenaire. Ainsi, la firme détient une source
d’influence spécifique sur son partenaire, ce
qui conduit à une relation de pouvoir
I – LES ALLIANCES asymétrique. La symétrie de la structure
STRATÉGIQUES ASYMÉTRIQUES de propriété n’exclut pas les autres sources
d’asymétries telles que les ressources
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1. Une profusion conceptuelle et des
tangibles et intangibles apportées par les
confusions théoriques
partenaires de l’alliance. Ainsi, l’alliance
Depuis les années 2000, de nombreux asymétrique devrait être définie comme
travaux se sont intéressés au caractère « une coopération entre partenaires en
asymétrique des alliances stratégiques position de pouvoir inégale » (Chrysostome
(Assens et Cherbib, 2010 ; Beamish et et al., 2005, p. 2).
Jung, 2005 ; Chrysostome et al., 2005 ; Lee D’autres critères peuvent être source d’asy-
et al., 2003). Cette profusion de recherches a métrie entre les partenaires d’une alliance
fait naître une variété de définitions. Une stratégique : l’origine géographique (pays
définition composite des alliances stratégi- développés, pays en voie de développe-
ques asymétriques amène inévitablement à ment, pays émergents, pays en transition,
des issues différentes voire divergentes. pays les moins avancés) ; le niveau
Ceci crée donc une confusion théorique, qui d’expérience dans les coopérations domes-
rend difficile la généralisation des résultats tiques ou internationales (inexistant, faible,
empiriques. L’asymétrie a souvent été élevé) ; la culture d’entreprise ; la spécifi-
étudiée sous le prisme d’un différentiel de cité des actifs échangés ; la situation
taille entre de grandes firmes et de petites ou d’urgence ; l’asymétrie technologique et
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financière ; les différences dans les rythmes background organisationnels et culturels


d’investissement, des capacités d’absorp- distincts. Cette difficulté de mesure de
tion et d’apprentissage, etc. l’asymétrie des alliances traduit en effet
L’asymétrie peut rendre difficile le travail des difficultés d’appréciation des différen-
coopératif et les phénomènes de socialisa- ces organisationnelles. Certains auteurs
tion, la mise en place d’un système équitable n’hésitent plus à conclure que « toutes les
de partage des résultats et entraver la alliances stratégiques sont des relations
construction de la confiance en faisant asymétriques » (Chrysostome et al., 2005).
émerger des conflits liés à des risques
relationnels réels ou perçus (Vidot-Delerue
2. Comment analyser les issues des
et Simon, 2005).
alliances stratégiques asymétriques ?
Toute alliance s’accompagne d’un risque de
transfert de compétences non désiré. Les Traditionnellement, la configuration asymé-
partenaires de l’alliance n’apportent pas la trique de l’alliance reflète une dépendance
même contribution quantitative et qualita- entre un allié « dominé » en quête de
tive en termes de ressources, d’actifs ressources et un allié « dominant » impo-
stratégiques et de compétences clés. Dans sant sa position stratégique. Les issues des
l’hypothèse d’un transfert technologique ou alliances stratégiques asymétriques restent
managérial asymétrique, la firme multina- confuses voire contradictoires.
tionale émet des connaissances et la firme Certaines études concluent à un effet négatif
locale les absorbe. Ainsi, de nombreux (Geringer et Hebert, 1991 ; Vidot-Delerue
problèmes peuvent être liés à cette asymé- et Simon, 2005), d’autres signalent des
trie de transfert : une asymétrie dans le effets non significatifs (Beamish et Jung,
partage d’informations ; une non-maîtrise 2005 ; Lee et al., 2003), voire positifs où
des retombées technologiques vers la firme l’asymétrie de taille « facilite » le règlement
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locale ; un risque d’un comportement de des conflits et des divergences, ou amène
free rider de la firme locale ; un risque à de meilleures performances (Assens et
d’appropriation des compétences par la Cherbib, 2010).
firme locale sans que celle-ci n’en paye le Plusieurs travaux de recherche ont traité la
prix ; un risque relationnel lié à l’opportu- corrélation entre le niveau de participation
nisme possible de la firme locale ; un risque dans le capital, le contrôle des opérations, et
de baisse de performance lié à des facteurs le succès de la coopération. L’asymétrie est
environnementaux (risques politique et alors présentée comme un gage de déve-
économique), des facteurs de marché loppement durable de l’alliance. Le dés-
(nouveaux entrants, changement du droit équilibre dans le partage initial de capital
de la concurrence) et des facteurs internes peut être source de complémentarités entre
(déficit de compétences). des parents aux ressources asymétriques.
Indéniablement, la notion d’asymétrie Selon Chrysostome et al. (2005, p. 2) : « les
dépasse le simple différentiel de taille. grandes firmes peuvent accéder à un esprit
Les relations entre les entreprises opposent innovateur des petites et moyennes entre-
souvent des organisations aux profils prises, tandis que les petites et moyennes
stratégiques spécifiques, avec des entreprises peuvent avoir accès à la réserve
Asymétries partenariales et performance des co-entreprises 129

de capitaux et aux possibilités de production deux entreprises, ou de la joint-venture) ; et


des grandes sociétés ». Ainsi, les petites et 2) Quel(s) type(s) de mesure(s) doit-on
moyennes firmes peuvent bénéficier des adopter ? (les mesures objectives ou sub-
réseaux internationaux d’approvisionne- jectives). Blanchot (2006, p. 5) distingue
ment et de commercialisation, d’une exper- trois types de performance : 1) la perfor-
tise managériale et technologique, d’une mance des partenaires (i.e. les performances
image de marque de leurs partenaires passées, présentes ou futures) ; 2) la
« dominants ». Les grandes firmes peuvent performance de l’objet de l’alliance (i.e.
profiter de la réactivité, de la flexibilité et la performance du projet, de l’activité et/ou
des capacités d’innovation de leurs petits des transactions concernées par l’alliance) ;
partenaires « dominés ». et 3) la performance de la relation entre les
Enfin, les travaux de Beamish et Jung partenaires (i.e. l’évaluation de la loyauté
(2005) trouvent un lien paradoxal entre du partenaire ; l’effort d’adaptation du
l’asymétrie partenariale et la performance partenaire ; la conflictualité de la relation ;
des alliances stratégiques. En effet, l’asy- les rapports de pouvoir ; de la confiance
métrie entre les partenaires semble être un mutuelle, etc.). À la suite de l’article de
facteur de stabilité et de longévité pour Geringer et Hebert (1991), un premier
l’alliance, alors que l’alignement des posi- consensus s’est dessiné sur la question de
tions stratégiques entre les partenaires l’évaluation de la performance. Le cher-
apparaît davantage comme une source cheur doit combiner les mesures objectives
d’instabilité dans la coopération. La singu- et les mesures subjectives pour mesurer la
larité de ces résultats montre bien que la performance (cf. tableau 1).
réduction simpliste entre asymétrie et La multiplication des critères de mesure
instabilité versus symétrie et stabilité est peut poser des problèmes pour les compa-
peu pertinente (Cheriet, 2009). raisons et la généralisation des études sur la
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performance des alliances stratégiques.
Beaucoup de travaux utilisent l’issue et/ou
3. Quelles mesures de la performance
la durée (longévité) de l’alliance pour juger
des alliances stratégiques
de la réussite ou de son échec (Blanchot,
asymétriques ?
2006, p. 9). L’issue fait référence soit à la
La notion de performance dans les alliances survie ou non de l’alliance à un moment
stratégiques est sujette à de nombreux donné, soit à l’évolution des modalités
débats en sciences de gestion. En effet, la initiales de l’accord au cours du temps. Ces
performance peut être évaluée de plusieurs indicateurs objectifs sont faciles à mesurer.
manières, et certains indicateurs de per- Nous notons que le seul usage de ces
formance peuvent être largement acceptés. indicateurs est contestable et non satisfai-
Ainsi, chaque partenaire de l’alliance est sant. En effet, certains partenaires mettent
probablement amené à adopter des critères fin à leur alliance non pas parce qu’ils
idiosyncrasiques. Dès lors, deux questions estiment qu’elle a échoué mais parce que les
émergent : 1) Quelle perspective doit-on objectifs initiaux de l’opération ont été
utiliser pour mesurer la performance de la atteints. La rupture n’est donc pas syno-
joint-venture ? (celle d’une entreprise, de nyme d’échec.
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Tableau 1 – Les mesures objectives et subjectives de la performance des alliances

Indicateurs Auteurs

– Indicateurs financiers – Luo (2002)


– Réactions boursières – Merchant (2000)
– Survie de l’alliance – Franko (1971)
– Durée de l’alliance – Kogut (1988)
– Stabilité de la relation – Franko (1971)
Mesures
– Instabilité de la structure de propriété – Harrigan (1986)
objectives
– Accès au marché – Anderson (1990)
– Maintien de la structure – Chowdhury (1992)
– Atteinte des objectifs – Raffi (1977)
– Transfert technologique – Hamel (1991)
– Apprentissage – Doz (1996)

– Degré de réussite/d’échec perçu – Parkhe (1993)


– Satisfaction des parents – Arino (2003)
– Confiance – Gulati (1995)
– Risque relationnel – Nooteboom et al. (1997)
Mesures – Opportunisme – Delerue (2004)
subjectives – Engagement – Parkhe (1993)
– Réciprocité – Wu et Cavusgil (2003)
– Capital relationnel – Kale et al. (2000)
– Qualité relationnelle – Arino et Ring (2001)
– Maintien/amélioration des relations – Hyder et Ghauri (1989)

Source : adapté de Geringer et Hebert (1991) et Cheriet (2009) pour une revue des indicateurs de
performances des alliances stratégiques asymétriques.

Enfin, Blanchot (2006, p. 10) explique Resource Based View, Das et Teng (2003)
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qu’une alliance peut être maintenue non pas ont développé un modèle théorique analy-
parce qu’elle est jugée particulièrement sant la performance des alliances stratégi-
performante mais parce que les partenaires ques, les conditions initiales de la relation,
ne savent pas comment se séparer. Ainsi, les les antécédents entre les parents, et l’issue
partenaires estiment que la coopération de la relation. Le modèle est défini sur trois
demeure l’option la moins risquée, ou la niveaux d’analyse : le marché, le partenaire
moins coûteuse. L’alliance peut également et les ressources apportées. Dans ce sens,
apparaître comme une option stratégique la performance de l’alliance dépendrait
dans le but d’anticiper l’évolution de la d’abord des caractéristiques des ressources
politique générale et concurrentielle de son (mobilité, substituabilité, imitabilité) et de
ou ses partenaires. La performance d’une leur alignement (similarité et utilisation).
alliance peut être mesurée par le dévelop- Ensuite, les interdépendances entre les
pement d’actifs des partenaires et d’un partenaires, le conflit et le rôle modérateur
potentiel de création de valeur de l’alliance, des forces collectives influenceraient les
supérieur aux autres options. conditions de fonctionnement de l’alliance,
En utilisant un cadre théorique combinant qui à leur tour détermineraient sa perfor-
l’analyse de la structure compétitive et la mance. Ainsi, il existerait une performance
Asymétries partenariales et performance des co-entreprises 131

« contenu » et une autre liée au « pro- commercial pour accéder aux marchés
cessus ». La survie, la durée et la stabilité du Proche et Moyen-Orient et des Répu-
des alliances ne sont forcément pas syno- bliques turcophones, soit près d’un milliard
nymes de réussite. Elles peuvent être de consommateurs. Avec un poids démo-
associées à de médiocres performances. graphique de 72 millions d’habitants, et un
Réciproquement, une rupture, une durée de PIB qui atteint 552 milliards dollars US
vie limitée et/ou des évolutions des moda- en 2009, la Turquie est classée 20e plus
lités initiales des alliances ne sont pas grande économie au monde par la Banque
synonymes d’échec, elles peuvent être mondiale. D’après les rapports du sous-
1
associées à d’excellentes performances. secrétaire au Trésor turc , la Turquie a reçu
À partir de ces réflexions théoriques, nous 14 895 millions de dollars US d’investisse-
soumettons notre principale hypothèse de ments directs etrangers (IDE) en 2008,
recherche : principalement dans les secteurs des inter-
Hypothèse 1. L’asymétrie des partenaires a médiaires financiers (39,78 %) ; de l’indus-
des effets négatifs sur la performance des trie (25,70 %) et de commerce de gros et de
alliances stratégiques internationales. détail (13,92 %).
La Turquie est reconnue pour sa culture
II – DÉMARCHE entrepreneuriale avec des holdings d’enver-
MÉTHODOLOGIQUE gure internationale (Koç, Sabanci, Zorlu,
Ezacıbası, etc.) et un tissu de PME très
1. Contexte de l’étude et spécificités de
compétitives. La Turquie dispose de fleurons
la situation Turque
économiques parmi les leaders mondiaux de
Depuis les années 2000, un nouveau leurs secteurs du BTP/second-œuvre, élec-
groupement de pays appelé « VISTA » a troménager, textile/prêt-à-porter, ciment,
émergé. Il regroupe les économies de cinq verres plats, automobile, agroalimentaire,
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pays à croissance rapide : Vietnam, Indo- etc. (i.e. Vestel, Beko-Arçelik, etc.).
nésie, Afrique du Sud, Turquie et Argentine. De plus, la main-d’œuvre turque est
Ces économies ont su redynamiser les dynamique, disciplinée, bien formée, à
échanges économiques mondiaux avec faible coût relatif (50 % de la population
des outils de production de plus en plus âgée de moins de 25 ans). La souplesse du
performants, une main-d’œuvre de plus droit du travail turc incite les fabricants
en plus qualifiée et une demande nationale étrangers à délocaliser en Turquie. La levée
en constante hausse. Notre étude porte en des droits de douane avec l’Union euro-
particulier sur la Turquie. péenne, le 1er janvier 1996, fut une première
La situation géographique de ce pays en étape incitative aux échanges. Ainsi, les
fait un cas d’étude exemplaire. En effet, investisseurs étrangers, à l’aide de partena-
à la croisée des chemins entre l’Europe, riats tels que des co-entreprises internatio-
le Moyen-Orient et l’Asie centrale, nales, ont pu pénétrer plus aisément le
la Turquie est un véritable tremplin marché local.

1. « General Directorate of Foreign Investment - February 2010 », www.treasury.gov.tr.


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ENQUÊTES ET SOURCES DES DONNÉES

Notre étude se focalise sur les co-entreprises internationales capitalistiques formées en Turquie
entre un parent local turc et au moins un parent étranger membre de l’Union européenne ou des
États-Unis. Cette étude a été réalisée entre mars 2008 et septembre 2009.
Notre échantillon a été construit à partir de trois bases de données qui nous informaient sur
2
22 439 IDE présents en Turquie : l’Annuaire des implantations françaises en Turquie ;
3 4
l’Association des investisseurs etrangers en Turquie ; et le sous-secrétaire au Trésor turc .
Notre base de sondage est constituée de 3 693 coentreprises internationales en Turquie. En
retirant les opérations avec des informations non exploitables et respectant les origines
géographiques des partenaires étrangers (USA, UE), notre base de sondage finale était de 1953
coentreprises internationales. Nous avons reçu 123 questionnaires exploitables (taux de retour
de 6,30 %).

2. Description de l’échantillon Toutefois, nous remarquons que près de


20 % des répondants emploient plus de
Les partenaires européens sont les premiers
250 salariés. Cet élément met en évidence
partenaires des co-entreprises internationa-
le poids grandissant des firmes turques.
les en Turquie (77,94 %). Notre échantillon
Concernant la répartition du capital,
est principalement composé de co-entrepri-
42,28 % des co-entreprises internationales
ses internationales dyadiques (89,43 %).
sont détenues par un capital majoritaire
Nous remarquons que notre échantillon est
étranger (> 51 %), alors que 21,95 % sont
atypique de par sa longévité significative,
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détenues majoritairement par le parent turc.
entre 1955 et 2008.
20,33 % de l’échantillon représente une
Près de la moitié des co-entreprises de notre
situation de partage du capital égale à 50/50.
échantillon (47 %) a été créé avant les
années 2000. Près de 70 % de notre
échantillon est composé de co-entreprises III – RÉSULTATS ET DISCUSSION
internationales qui sont issues du secteur
1. Fiabilité et validité des mesures de
industriel, notamment dans le secteur auto-
l’asymétrie et de la performance
mobile (20,33 %), contre 30 % dans le
secteur dédié aux services. Notre échantil- Dans le cadre de notre étude, nous
lon est principalement composé de PME mobilisons la variable indépendante « Asy-
(63,41 %). Cela correspond à la présence métrie des parents » qui est composée de six
de cette catégorie dans le tissu industriel items : effectif, chiffre d’affaires, taux de
turque et renseigne sur le dynamisme de croissance, clientèle, prise de décision et
cette catégorie dans la conclusion d’accord position concurrentielle (Beamish et Jung,
d’alliances internationales avec des entre- 2005). La règle de Kaiser indique qu’un axe
prises de plus grande taille. factoriel est à retenir, ce qui explique
53,20 % de la variance totale. L’analyse
Asymétries partenariales et performance des co-entreprises 133

factorielle confirmatoire nous permet de perçue du parent local : les attentes en


valider notre échelle de mesure. Malgré le termes de retombées économiques et finan-
fait que les six items soient corrélés au cières, et la satisfaction générale de la
construit en obtenant des poids factoriels au- performance de l’entité commune. Par
dessus de 0,5, et une valeur t largement ailleurs, l’item concernant le respect des
supérieure à 1,96. Nous décidons de procédures a été supprimé. L’épuration de
supprimer l’item « position concurren- ces items a modifié la structure factorielle en
tielle », ce qui nous permet ainsi d’amélio- un seul axe factoriel (58,47 %). Ainsi, notre
rer les indices absolus et relatifs. Notre étude se base uniquement sur les critères de
échelle est composée de cinq items détient performance objectifs perçus par le parent
une bonne fiabilité (a = 0,810). turc sur sa co-entreprise internationale.
Nous avons opérationnalisé l’échelle « Per- L’analyse factorielle confirmatoire de
formance de la co-entreprise » à travers l’échelle « Performance de la co-entre-
treize items. La littérature fournit une prise » nous contraint à épurer successive-
multitude d’indicateurs mesurant la perfor- ment quatre items : chiffre d’affaires,
mance des firmes (Lee et al., 2003). rentabilité, part de marché, et respect des
Geringer et Hebert (1989) ont montré que dates de livraison. L’échelle montre une
les évaluations subjectives de la perfor- bonne validité convergente avec des poids
mance tendent à être significativement factoriels supérieurs à 0,5 et une valeur t
corrélées avec les mesures financières supérieure à 1,96. L’échelle est constituée
objectives. Dans cette perspective, nous de six items : productivité ; efficacité en
avons souhaité intégrer les deux types recherche et développement ; stabilité des
critères de performance : 1) critères de relations ; respect des objectifs fixés ;
performance objectifs (chiffre d’affaires, respect du budget et qualité des produits
rentabilité, part de marché, productivité, avec une bonne cohérence interne
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efficacité en R&D, stabilité des relations, (a = 0,903).
respect des objectifs fixés, respect du
budget, respect des dates de livraison,
2. Résultats explicatifs et discussion :
respect des procédures, qualité des pro-
effets de l’asymétrie sur la performance
duits). 2) Deux items relevant de critères de
performance subjectifs tels que « les atten- Notre question de départ est d’examiner la
tes des retombées économiques et financiè- relation entre l’asymétrie partenariale et la
res de la joint-venture » et « la satisfaction performance de la co-entreprise internatio-
générale de la joint-venture ». nale. L’analyse de la régression simple
Lors de l’analyse en composantes princi- révèle que le modèle n’est pas significatif
pales, l’examen des communalités révèle (p = 0,317 > 0,05 et le test de Student
que trois items ont un cosinus au carré t = 1,006 < 1,96). Cela signifie qu’il n’y a
inférieur à 0,5. Les deux premiers items se pas de lien entre l’asymétrie des parents de
référaient à la performance subjective la co-entreprise internationale et sa

2. Annuaire des implantations françaises en Turquie, Ubifrance, 2008.


3. « International Investor Association », www.yased.org.
4. « Hazine müstesar », www.hazine.gov.tr.
134 Revue française de gestion – N° 256/2016

Figure 1 – Les mesures et le lien entre asymétrie partenariale et performance

6 items de
5 items de mesure
mesure
Fiabilité
Fiabilité
α = 0,810
α = 0,903

Effectif Productivité
Chiffre d’affaires Efficacité R&D
Taux de croissance Stabilité relations
Clientèle Respect des objectifs
Prise de décision Budget/qualité!

Pas d’effet significatif


p = 0,317 > 0,05
t = 1,006 < 1,96

Asymétrie partenariale Performance coentreprise

performance. Notre hypothèse de départ ont été éliminés dès la phase d’épuration de
n’est donc pas validée. Les résultats obtenus l’échelle à l’analyse en composantes prin-
sont regroupés dans la figure 1. cipales (Cos2 < 0,5). Dès lors, notre étude
Dans une étude comparative entre la per- porte uniquement sur les critères objectifs
formance des co-entreprises internationales de la performance de la co-entreprise
aux États-Unis et au Canada, Geringer et internationale.
Hebert (1991) préconisent de combiner des Les résultats montrent que les partenaires
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mesures subjectives et objectives, d’utiliser turcs évaluent la performance de la co-
de multiples répondants (des parents et des entreprise internationale par le biais du
co-entreprises), d’utiliser plusieurs répon- développement de la technologie et du
dants au sein d’une même unité d’analyse marché. Nos mesures indiquent aussi que,
(interroger différents dirigeants ou cadres depuis la création de la co-entreprise
issus de chaque parent qui seraient impliqués internationale, les parents turcs montrent
dans l’entité commune), de mettre en place un intérêt particulier à la productivité,
plusieurs enquêtes étalées dans le temps pour efficacité en R&D, stabilité des relations,
apprécier l’évolution des perceptions et respect des objectifs fixés, respect du budget
enfin, de procéder à la triangulation des et respect de la qualité (a = 0,903).
données primaires, de données secondaires et Nous rappelons que nous souhaitions dépas-
des observations directes. ser la définition qui réduisait l’asymétrie à
Par ailleurs, il nous a paru intéressant la différence de taille entre les partenaires.
d’adopter une posture originale en combi- Ainsi, nous avons considéré l’asymétrie
nant des critères de performance objectifs et partenariale avec cinq items : effectif, chiffre
subjectifs. Notre étude a révélé que les deux d’affaires, taux de croissance, clientèle et
items relatifs à la performance subjective prise de décision. Nous n’avons pas trouvé de
Asymétries partenariales et performance des co-entreprises 135

relation significative entre l’asymétrie de la et culturelles (Assens et Cherbib, 2010).


co-entreprise internationale et sa perfor- Enfin, notre résultat relatif à l’absence d’un
mance. Notre résultat corrobore celui de effet de l’asymétrie sur la performance des
Beamish et Jung (2005), qui montre que alliances stratégiques doit aussi être remis
l’asymétrie de taille n’avait pas d’influence dans le contexte de notre analyse statique :
sur la performance et la survie de la co- en d’autres termes, l’absence d’effet à un
entreprise internationale. Toutefois, la moment t, peut se traduire par un rééquili-
comparaison avec les études antérieures reste brage des rapports de force pour une plus
difficile puisque nous utilisons quatre autres grande stabilité de la relation coopérative
items (chiffre d’affaires ; taux de croissance ; (Das et Teng, 2003).
clientèle et prise de décision) pour définir
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
l’asymétrie.
DE RECHERCHE
Enfin, la réflexion théorique et la démons-
tration empirique ne nous permettent pas de La littérature sur la performance des
valider notre hypothèse de départ (effets alliances stratégiques est très divisée. Les
négatifs de l’asymétrie sur la performance auteurs ne semblent pas être d’accord à la
des alliances internationales). Nous esti- fois sur la variable dépendante (Comment
mons que l’asymétrie partenariale n’a pas évaluer la performance des alliances?) ni sur
d’effets significatifs sur la performance. En ses déterminants (Quels éléments influen-
effet, toutes les alliances stratégiques sont cent la performance ?), ni sur les démarches
de natures asymétriques de par leur carac- méthodologiques à mettre en œuvre pour sa
tère idiosyncrasique et que l’asymétrie n’est mesure (Quelles unités d’analyse ? À quel
pas un facteur déterminant dans la per- moment ? Selon quelle perspective ?) Les
formance des co-entreprises internationales travaux empiriques ont souligné la difficulté
(Chrysostome et al., 2005). Nous soutenons de la conceptualisation et de la mesure de la
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donc qu’au-delà des profils des partenaires, performance de la co-entreprise, à cause
il faudrait s’intéresser aux modes de d’une littérature diverse et fragmentée. En
gouvernance de l’alliance comme détermi- dépit de nombreuses recherches sur la
nant de sa performance. performance de l’alliance, ce champ
Nos résultats confortent ainsi une vision demeure l’aspect le moins maîtrisé des
neutre des différentiels organisationnels et alliances, à cause d’écueils conceptuels,
s’opposent aux recherches qui considèrent méthodologiques et empiriques (Das et
l’asymétrie comme un handicap stratégique Teng, 2003). Les résultats obtenus, parfois
potentiel (Cheriet, 2009). Sur ce plan, nous contradictoires, soulignent les difficultés
soutenons l’approche de certains auteurs rencontrées par les recherches antérieures.
(Beamish et Jung, 2005 ; Blanchot, 2006) La complexité de la question est accentuée
plaidant pour une conception positive de en présence de relations entre partenaires
l’asymétrie dans les coopérations. Celle-ci aux profils organisationnels asymétriques.
préconise d’ailleurs de considérer certains Notre étude s’intéresse à la performance des
éléments de complémentarités stratégiques co-entreprises internationales dans un
lorsque les partenaires parviennent à implé- contexte d’asymétrie structurelle (différen-
menter leurs différences organisationnelles tiels de tailles et de stratégies),
136 Revue française de gestion – N° 256/2016

géographique (alliances internationales Ces premiers résultats nous incitent enfin à


implantées en Turquie) et culturelle (diffé- poursuivre nos investigations en mettant en
rences des cultures nationales et organisa- évidence d’autres critères d’asymétrie par-
tionnelles), entre des partenaires issus de tenariale tels que le nombre de partenaires
pays émergent et de pays développés. engagés (partenaires dyadiques versus par-
L’originalité de cette recherche est d’exa- tenaires multiples), l’asymétrie structurelle
miner la performance perçue du parent local (différentiel de taille, répartition du capital,
turc depuis la création de son entité équilibre contractuel), et la proximité
commune. culturelle.
Nous n’avons pas trouvé de relation Cette démarche pourrait nous éclairer sur un
significative entre l’asymétrie de la co- lien éventuel (positif, négatif, ou non
entreprise et sa performance. Notre résultat significatif) entre les dimensions de l’asymé-
corrobore celui ainsi les résultats de trie interorganisationnelles le fonctionnement
Beamish et Jung (2005). Les construits des co-entreprises internationales. Par ail-
mobilisés, l’asymétrie et la performance leurs, il serait intéressant d’examiner la
des co-entreprises, sont multidimension- question de l’asymétrie par rapport aux
nels, rendant difficile la généralisation de perceptions des différents partenaires enga-
résultat. Cela soutient une conception neu- gés (Cheriet, 2009), afin de dépasser l’écueil
tre de l’asymétrie : les différences entre de la mono-version dans l’analyse des
partenaires ne peuvent être, à elles seules, différents construits (asymétrie, performance,
sources de sous-performances. Elles pour- etc.). Enfin, les déterminants de l’asymétrie
raient même être à l’origine de certaines partenariale devraient également conduire à
complémentarités. Nous soutenons égale- analyser les autres issues des alliances telles
ment qu’au-delà de ces profils, il faudrait que la longévité, la stabilité ou la rupture
s’intéresser à la dynamique des alliances et anticipée (Assens et Cherbib, 2010). Autant
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leurs modes de gouvernance comme de pistes pour des recherches futures.
déterminants potentiels de leurs issues
stratégiques.

BIBLIOGRAPHIE
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Cheriet F. (2009). Instabilité des alliances stratégiques asymétriques : cas des entreprises
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Asymétries partenariales et performance des co-entreprises 137

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