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détournement
Marie Bernanoce
Dans Le français aujourd'hui 2006/2 (n° 153), pages 61 à 68
Éditions Armand Colin
ISSN 0184-7732
ISBN 9782200921088
DOI 10.3917/lfa.153.0061
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« L’atelier d’écriture théâtrale : des modèles à leur nécessaire détournement »
Rompre avec une écriture sans lecture et une écriture sans écriture
L’examen des manuels permet de dresser le constat que si l’on fait écrire
du théâtre, c’est sans le faire véritablement lire ni réellement écrire (en le
tirant par exemple vers l’écriture cinématographique). Il s’agit alors de
promouvoir une réelle lecture des textes de théâtre, en quantité et en
qualité, et une réelle écriture, dans la reconnaissance de la matérialité du
texte de théâtre que les comédiens sentent, vivent et mettent en œuvre.
Puisque l’on étudie le théâtre trop exclusivement par l’œuvre entière, en
se limitant à l’action et à la psychologie des personnages, alors il faut
travailler sur des extraits de théâtre, ce qui renvoie par exemple à la méthode
de prélèvement, d’approche interactionniste, proposée par Michel Vinaver
(1993). Pour ma part, je prône un travail plus littéraire sur les incipit de
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la plus juste possible des gestes de lecture du texte de théâtre réalisés par les
professionnels. Plus on fera exister la matérialité du texte de théâtre et plus le
lien à la scène pourra exister, ce qui revient à résoudre le clivage entre poids
du littéraire et appel à la scène, ressenti alors comme un faux problème.
Ces positions didactiques supposent de prendre réellement en compte
l’esthétique de l’écriture théâtrale2, dans ses contextes historiques, sans la
cantonner à une perception anhistorique réduite au XVIIe siècle.
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Bibliographie
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