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Objectifs

Connaitre les caractéristiques du théâtre du XVIIIe siècle.

Comprendre l’évolution des genres théâtraux à cette époque.

Découvrir la fonction argumentative dont le théâtre se revêt.

Points clés

Au XVIIIe siècle, le théâtre illustre les idées des philosophes des Lumières.

Le drame bourgeois et la comédie de mœurs permettent de porter un regard critique sur la société.

Marivaux, Diderot et Beaumarchais sont les principaux dramaturges du XVIIIe siècle.

Pour bien comprendre

Le siècle des Lumières

La comédie de mœurs

1. Le contexte historique et culturel

a. La « théâtromanie »

En 1715, la mort de Louis XIV met fin à une période de rigueur et d'austérité dont va profiter le théâtre.
L'heure est au divertissement : de nombreux théâtres rouvrent leurs portes et le public est de plus en
plus nombreux à venir voir jouer les troupes et à assister aux représentations populaires en plein air du
théâtre de foire.

b. Le théâtre et l'esprit des Lumières

Un vent de contestation traverse le siècle. Des penseurs, les « philosophes », dénoncent dans leurs
écrits les privilèges de la noblesse, remettent en cause la monarchie, revendiquent l'égalité des citoyens
et cherchent à instaurer une société plus juste.
Le théâtre du XVIIIe siècle n'échappe pas à ce courant contestataire, et c'est la comédie qui, sous le
masque du divertissement, aborde ces thèmes polémiques.

2. Le renouveau des genres

a. La tragédie

La tragédie, genre très prisé au XVIIe siècle, a du mal à survivre à Jean Racine. Le public se désintéresse
des intrigues mythologiques. Les quelques pièces, aujourd'hui oubliées, qui rencontrent un peu de
succès sont celles qui ont une tonalité plus dramatique que tragique. De son vivant, Voltaire fut d’abord
apprécié pour ses tragédies comme Œdipe (1718), Zaïre (1732) ou Mérope (1743).

b. Le drame bourgeois

La drame bourgeois est un genre nouveau, mais qui disparait avec le siècle. Dominé par la tonalité
pathétique, le drame bourgeois refuse la rigueur des règles de la tragédie et le côté caricatural de la
comédie.

Les sujets sur l’Antiquité sont remplacés par des sujets contemporains. Le drame s'intéresse aux
problèmes sociaux et familiaux, veut émouvoir, mais les principes moraux stricts qu'il prône sont les
raisons de son échec.

c. La comédie de mœurs

La comédie des mœurs est le genre à la mode et celui qui va dominer tout le siècle. La comédie de
mœurs se réclame de Molière, mais les thèmes abordés sont nouveaux. Elle est orientée vers la critique
de la société, et son objectif contestataire contribue à faire naitre les idées révolutionnaires.

3. Les grands auteurs

a. Marivaux (1688-1763)

Marivaux domine la scène de la première moitié du siècle. Son théâtre est celui du cœur et des intrigues
psychologiques. L'amour, de sa naissance à son aveu, se manifeste dans un langage subtil : c'est le
marivaudage.
Ses principales œuvres sont La Double Inconstance (1723), L'Ile des esclaves (1725), Le Jeu de l'amour et
du hasard (1730) et Les Fausses Confidences (1737).

b. Denis Diderot (1713-1784)

Philosophe, romancier, Diderot est aussi le théoricien du drame bourgeois.

Ses pièces comme Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu (1757) et Le Père de famille (1758) illustrent
cette tentative de théâtre d'un nouveau genre.

c. Beaumarchais (1732-1799)

Beaumarchais s’essaie tout d’abord au drame bourgeois. Puis, quelques années avant la Révolution, il
fait de la comédie un instrument critique des privilèges de la noblesse. Son œuvre mêle les registres
comique et satirique et revendique « la liberté de blâmer ».

Son succès est essentiellement dû à sa trilogie Le Barbier de Séville (1775), Le Mariage de Figaro (1784)
et L'Autre Tartuffe ou la Mère coupable (1792), qui met en scène Figaro, valet spirituel incarnant les
idées révolutionnaires.

On peut rapprocher Beaumarchais d’un autre dramaturge de l’époque, Alain-René Lesage, qui met en
scène l’avènement de la bourgeoisie et le triomphe des valets dans Turcaret (1709) ou Crispin, rival de
son maître (1707).

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