Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La fonction de la comédie est de faire naitre le rire par la représentation des travers de l'homme moyen, en mettant
en scène les problèmes de la vie quotidienne.
Les comédies reposent le plus souvent sur deux sociétés qui se côtoient et s’affrontent :
le premier groupe incarne l’autorité, le pouvoir. Ce sont des personnages plus âgés, les maitres, les
usurpateurs. Ce sont des personnages obstacles ;
le second groupe est en position inférieure par rapport au premier groupe. Les personnages sont plus jeunes
ou soumis à l’autorité, comme les valets.
L’intrigue repose sur l’opposition d’un personnage du premier groupe aux désirs d’un personnage du second.
Exemple
Un père s’opposant au mariage de son fils comme dans L’Avare de Molière.
Les personnages : ils appartiennent au peuple ou à la bourgeoisie. Ces personnages, dont beaucoup sont des
types hérités de la tradition, se définissent par leurs rôles.
L’intrigue : elle est inventée par l'auteur. Son action se développe en un, en trois ou en cinq actes ; son
déroulement est ponctué de péripéties et de coups de théâtre.
Le dénouement : nécessitant une fin heureuse, il est souvent obtenu de manière artificielle grâce au
procédé du deus ex machina, c’est-à-dire l’intervention d’un personnage qui va résoudre tous les problèmes.
c. Les fonctions
Aux XIXe et XXe siècles apparait le vaudeville, un spectacle populaire qui se caractérise par un rythme rapide, des
quiproquos, des rebondissements et des situations cocasses.
Les comédies de l'absurde, comme La Cantatrice chauve d'Eugène Ionesco (1950), tendent à effacer les frontières
entre la comédie et la tragédie, tout en illustrant l’absurdité de la condition humaine.
Aujourd’hui, de nombreuses comédies sont jouées tous les ans. Il s’agit de comédies modernes qui abordent les
défauts de notre société actuelle ou de mises en scène modernes actualisant des pièces plus anciennes, comme
celles de Molière.
Molière
Petit-fils et fils de maîtres tapissiers du roi, Jean-Baptiste Poquelin naît à Paris le 15 janvier 1622. Après avoir
étudié chez les jésuites, il suit des études de droit. Mais sa passion pour le théâtre est plus forte que tout et, en 1643,
il fonde l'Illustre-Théâtre avec la comédienne Madeleine Béjart.
Sous le nom de Molière, et en compagnie de sa troupe de comédiens, il joue tout d'abord à Paris. Mais, criblé de
dettes, il se produit ensuite en province.
Après treize années à sillonner la France, Molière et ses comédiens regagnent Paris en 1658. Ils reçoivent alors la
protection de Philippe d'Orléans, le frère du roi, et donnent une représentation devant Louis XIV.
Si L'Etourdi et Le Dépit amoureux plaisent au roi, c'est surtout avec Les Précieuses ridicules, en 1659, que le talent
de comédien et de dramaturge de Molière éclate au grand jour. Il écrit et joue farces et comédies-ballets (notamment
avec le musicien Lully), mais il excelle surtout dans l'écriture et la mise en scène de comédies grinçantes et féroces.
Après avoir joué dans la salle du théâtre du Petit-Bourbon, il s'installe au Palais-Royal. Il y joue L'Ecole des
maris (1661) et L'Ecole des femmes (1662).
Cependant, malgré son génie et la protection du roi, Le Tartuffe (1664) et Dom Juan (1665) sont interdites de
représentation. S'il résiste aux cabales, sa santé défaillante a finalement raison de lui. Le 17 février 1673, Molière
meurt quelques heures après avoir donné sa dernière représentation du Malade imaginaire. Il avait 51 ans. Il est
enterré de nuit, sans inhumation chrétienne, au cimetière du Père-Lachaise.
Contexte historique
Molière naît pendant le règne de Louis XIII (1610-1643). Richelieu, nommé ministre d’Etat en 1629, mène une
politique active de réhabilitation du théâtre, l’utilisant comme un outil de propagande monarchique. Il encourage
l’ouverture de salles parisiennes qui permettent aux troupes ambulantes de se sédentariser.
En 1643, année où Molière crée la troupe de l’Illustre-Théâtre avec Madeleine Béjart, le roi Louis XIII meurt.
Pendant la Régence et les violents troubles qui agitent le pays (la Fronde), Molière sillonne la France avec l’Illustre-
Théâtre.
En 1661, année où la troupe de Molière, devenue « Troupe de Monsieur » (frère du roi), s’installe avec les
comédiens italiens au Palais-Royal (l’actuelle Comédie-Française), Louis XIV accède au trône et s’arroge tous les
pouvoirs. Il rompt avec la tradition de mécénat artistique pris en charge par les grands seigneurs pour faire de l’État
le premier commanditaire des artistes, à la gloire de la monarchie absolue. Molière est alors placé sous sa protection
officielle : le roi le fait jouer régulièrement devant la cour et lui apporte son soutien lors des polémiques suscitées
par ses pièces.
Repère historique du 17e siècle :
Surnommé le « Grand siècle », le XVIIe siècle s'étend, pour les historiens, de 1610 à 1715. La France domine alors
l'Europe par l'éclat des lettres et des arts et par ses victoires militaires. Le règne de Louis XIV voit triompher
l'équilibre et la raison classiques, qui n'éclipsent pas l'expression de sensibilités plus nuancées.
L'affirmation du pouvoir royal
Le XVIIe siècle est marqué par l'affirmation de l'État absolu. Les grands seigneurs de la noblesse,
encore avides de gloire et d'héroïsme guerrier dans la première moitié du siècle, sont définitivement
écartés du pouvoir après l'échec de leur révolte, la Fronde. Le pouvoir du souverain est renforcé par
l'établissement de la monarchie absolue de droit divin : le roi, tenant de Dieu, a le monopole de la
décision politique.
En 1661, Louis XIV devient le monarque d'un État puissant, fort de plusieurs victoires
militaires en Europe. Il choisit de ne plus nommer de ministre principal et gouverne avec ses
conseillers, qui écartent les plus grands nobles. Dans tout le royaume, des officiers de l'administration,
des bourgeois anoblis par ces nouvelles charges, veillent à l'application de la politique royale.
La cour, lieu des arts et vitrine du pouvoir
Installée à Versailles à partir de 1682, la cour est un microcosme où se concentre la vie sociale et
artistique du royaume. Le culte du monarque y est scrupuleusement réglé par des rituels, tandis que
le courtisan aspire à être un « honnête homme », le modèle de l'homme social, doué de toutes les
qualités (cultivé, modéré, élégant, courtois…).
Protecteur des lettres et des arts, Louis XIV met à l'honneur ceux qui contribuent à la gloire de
son règne : les artistes reçoivent de l'argent de l'État et sont encadrés par un réseau d'académies
(l'Académie royale de peinture et de sculpture, l'Académie française qui fixe les usages de la langue
française…). En échange, ils mettent leur talent au service de la propagande royale. Molière, Jean de
La Fontaine, Jean-Baptiste Lully ou Nicolas Boileau, par exemple, bénéficient ainsi d'une aide
financière.
Une harmonie fragile
Des tendances plus sombres se dessinent pourtant : un courant de pensée pessimiste, le
jansénisme, perçoit l'homme comme un pécheur soumis à la grâce de Dieu et rappelle la fragilité des
institutions et des empires face à la toute-puissance divine.
L'athéisme progresse tout au long du siècle et l'intolérance religieuse se ravive : les protestants
sont à nouveau persécutés après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685. La fin du règne de Louis
XIV est austère et assombrie par des revers militaires.