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Composants de l’électronique

TP sur l’amplificateur opérationnel

Thibault GERARD et Théo BONY


Etudiants de 1ère année en Electronique et Systèmes
Robotisés
2023/2024

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Le but de ce TP est de découvrir le fonctionnement des amplificateurs opérationnels de manière
pratique, de savoir lire et comprendre les informations importantes d’une datasheet et de s’habituer
à l’utilisation du matériel approprié (oscilloscope, sonde, AO). Nous avons étudié 4 montages
différents que nous avons reparti en 3 parties :

- Le montage suiveur
- Le montage inverseur puis le montage non-inverseur
- Le montage soustracteur

On remarque que sur ces 4 montages on a une contre réaction sur la borne -.

Tout d’abord nous avons identifié notre amplificateur opérationnel car il y en avait 2 types possible
pour ce TP, des TL071 et des TL081 de la marque National Semiconductor, nous avons pour notre part
eu la version TL081.

Les différentes mesures de tension Ve et Vs ont été réalisées avec une sonde. Afin d’avoir une mesure
correcte, nous avons calibré la sonde en la branchant sur l’oscilloscope et venant, avec un tournevis
adapté, vissé ou dévissé une petite vis. La sonde possède 2 parties : une partie avec un embout en
forme de crochet et l’autre partie est une pince avec des dents.

Nous avons bien fait attention tout au long du TP à ne surtout pas dépasser les valeurs maximales
supportées par le composant soit principalement d’avoir une tension d’alimentation strictement
inférieure à 18 volts (en positif ou négatif) et une tension d’entrée dans l’amplificateur plus faible que
15 volts. De plus la datasheet a notamment été d’une grande aide pour savoir à quoi correspondait
chacune des 8 branche de l’amplificateur opérationnel.

Figure 1 :

Schéma des entrées et des sorties pour l’amplificateur opérationnel TL081 (National Semi-
Conductor)(site : https://datasheetspdf.com/pdf/257569/NationalSemiconductor/TL081/1)

Nous avons ensuite commencé à réaliser notre montage suiveur sur une plaquette, avant tout pour
s’assurer que la tension d’alimentation + soit bien adapté nous avons installé un fil entre la borne + et
– du générateur de tension. Nous avons ensuite réglé la tension d’alimentation + en modifiant le
courant adéquat trouvé sur la datasheet et mis en place une sécurité au niveau du courant afin
d’éviter une destruction de l’appareil si celui-ci était défectueux. Nous avons ensuite branché
l’alimentation – de l’amplificateur à la masse du générateur de tension.

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La suite du montage a été beaucoup simple, nous avons tout simplement installé un fil qui reliait la
borne – de l’amplificateur opérationnel à sa sortie ‘output’. Nous avons, après cela, branché un autre
générateur de tension Ve à la borne V+ de l’AO que nous avons fait varier de -5V à +5V. Ainsi qu’une
tension Vs cette fois-ci aux bornes de la sortie de l’AO.

Nous avons ensuite mesuré à l’aide de l’oscilloscope la tension Ve arrivant dans le composant et la
tension Vs en sortie de celui-ci (Ve est mesuré directement à la sortie du générateur). Ensuite nous
avons tracé la caractéristique statique Vs=f(Ve) ce qui nous donne la courbe suivante :

Figure 2 :
Capture d’écran de l’oscilloscope montrant la caractéristique statique Vs=f(Ve) pour un montage
suiveur

On peut voir sur la figure 2 que cette caractéristique est linéaire, de plus on remarque aussi que le
gain en tension Vs/Ve est de 1. Ces deux éléments correspondent bien à la théorie du montage
suiveur.
On voit qu’avec différentes formes de signal (sinus, carré, triangle) Ve et Vs continue d’être
exactement de même valeur et forme conservant ainsi la forme Vs/Ve=1.

Dans tous les montages que nous avons réalisés, nous avons supposé que l’amplificateur opérationnel
était idéal ce qui nous a permis de déduire que Ɛ = V˖ − V˗ = 0 puisque l’on a une contre-réaction
sur l’entrée V- . On calibre maintenant des sondes à l’aide de l’oscilloscope puis on les place au niveau
de chacune des 2 entrées. On utilise l’option Math de l’oscilloscope pou nous faire la soustraction
entre V+ et V-.

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On obtient le graphique suivant :

Figure 3 :
Capture d’écran de l’oscilloscope avec la différence entre V+ et V-

Cette différence a une moyenne de 33 mV ce qui est assez élevé. On peut essayer d’expliquer ce
phénomène par un défaut de l’amplificateur opérationnel, l’incertitude des mesures expérimentales
ou encore le bruit.
Pour le problème du bruit, le plus souvent on peut mettre un condensateur (que l’on dit « de
découplage ») entre la masse et la partie qui sert d’alimentation.
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On veut une petite impédance donc une grosse capacité (car 𝑍𝑐 = 𝑗𝑐𝑤 ), comme par exemple un
condensateur chimique, on note que sur des vraies cartes avoir un condensateur est obligatoire, on
verra cela dans la suite de l’année lorsque l’on fera nos propres cartes mais c’est un élément
important à prendre en compte bien qu’absent de notre montage.

On pose ensuite les conditions de 1kHz ainsi qu’une amplitude de 4V crête à crête pour obtenir le
chronogramme suivant :

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Figure 4 :

Capture d’écran de l’oscilloscope d’un chronogramme pour un montage suiveur

On remarque encore une fois grâce à la figure 4 que les tensions se superpose presque totalement.
Cet écart peut être est lié à la précision à laquelle on peut déplacer les courbes, on voit que c’est la
courbe verte qui dépasse légèrement en dessous et la jaune au-dessus.

Nous remarquons cependant qu’en augmentant la fréquence, un écart se creuse et les courbes en
viennent à ne plus se superposer. On utilise la forme de signal carré pour mieux étudier ce
comportement.

Ce que l’on observe c’est un phénomène appelé le slew-rate. Il définit la vitesse maximale de
variation de la tension de sortie. Il s’exprime en C. D’après la datasheet de l’amplificateur
opérationnel, nous avons pu observer qu’avec des conditions similaires à la salle de TP c’est-à-dire
avec une tension Vs de ± 15 V et une température ambiante de 25°C, nous avons obtenu un slew rate
de 10 V/μs. Ce résultat est légèrement inférieur aux données fournies qui étaient de 13 V/μs . Cet
écart n’est pas dérangeant car la valeur donnée par la datasheet était le high slew rate. On note qu’il
faut faire attention a bien metre en μs alors que nous avons dans notre cas mesurer en ns.

Pour obtenir le slew rate, nous avons calculé la pente en faisant la variation des ordonnées divisés par
la variation des abscisses grâce aux fonctionnalités curseurs de l’oscilloscope.

ΔV = 2,94 V et Δt = 287 ns = 2.87 ∗ 10−1 μ𝑠

On trouve donc par calcul un slew rate de 10,3 V/μs.f


ⅆV
Pour ne pas être déranger par le slew-rate, il est donc préférable d’avoir : | ⅆt | ≤ SR.

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Si cela n’est pas respecté, cela peut limiter son fonctionnement notamment à cause d’un gain trop
élevé, d’une amplitude des signaux qui est trop grande ou encore d’une fréquence trop élevée.

Grâce à ce montage simple nous avons pu nous familiariser avec l’utilisation de l’amplificateur
opérationnel. De plus nous avons pu démontrer et expérimenter les différentes notions vues en cours
comme le gain de tension du montage Vs/Ve, le 𝜀 ou encore le slew-rate.

Nous avons ensuite débuté notre étude du montage inverseur en commençant par chercher les
différences avec le premier montage.

Nous avons gardé le même câblage en ce qui concerne les alimentations + et – de l‘amplificateur
opérationnel que précédemment. La tension Vs est encore une fois reliée à la sortie de l’amplificateur,
en revanche, dans ce montage, nous avons branché le générateur de la tension Ve en série avec une
résistance R1 qui était de 1 k (993  ) , qui elle-même était branché à la borne V- de l’AO.

Au lieu d’un fil comme pour le montage suiveur, nous avons installé une autre résistance R2 de
10k (9.98k ) pour relier la borne V- de l’amplificateur à sa sortie. Comme la tension Ve est
relié à la borne V- alors la borne V+ est, quant à elle, relié à la masse donc sa tension est nulle.
Pour vérifier le bon fonctionnement de ce circuit nous avons choisi un signal d’entrée sinusoïdale de
fréquence 1 kHz et d’amplitude 4V crête à crête. Nous savons aussi que dans le cas d’un montage
v R
inverseur le gain de tension du montage est théoriquement de la forme : v s = − R2.
e 1

Donc dans notre cas comme R1= 1 k et R2=10 k , alors le gain de tension doit être de -10 c’est-à-
dire que la tension de sortie Vs devrait être égale à -10 Ve pour que notre montage soit validé par la
théorie.

La dernière chose que l’on peut étudier dans cette situation expérimentale c’est la valeur de
l’impédance d’entrée du montage inverseur que nous avons. Deux méthodes s’offrent à nous, la
𝑉𝑒
première est de mesure avec un ampèremètre le courant entrant 𝑍𝑖𝑛 = en connaissant Ve la
𝑖𝑒
tension d’entrée et en mesurant ie le courant d’entrée, on obtient Zin l’impédance que l’on cherche.
Personnellement nous lui avons préféré la seconde méthode qui consiste a faire un pont diviseur de
𝑅𝑖𝑛
tension avec une résistance variable, on a donc 𝑉𝑒 = 𝑅𝑖𝑛+𝑅𝑣 ∗ 𝑉𝑠 avec Rin la résistance que l’on
cherche (qui correspond a Zin) et Rv notre résistance variable donc si on met ces 2 résistances à la
même valeur la tension est divisée par deux.

On trouve le tableau de valeur suivant de manière expérimentale en mesurant avec l’oscilloscope et


en changeant la valeur de notre résistance variable :

Tension (Volt) Résistance (Ohm)


9.64 0
4.97 1000
4.87 1040
4.72 1100
4.82 1060

Figure 5 :

Tableau de mesures de la résistance Rv et de la tension qui en résulte

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On trouve donc comme on peut le voir dans la figure 5 que notre tension est divisée par 2 pour une
résistance de 1060 ohm ce qui est la valeur de notre impédance d’entrée. On note tout de même
qu’une mesure aussi précise doit être mise en parallèle avec un bruit et des incertitudes de mesures
existantes et pas forcément négligeable.

Après avoir étudier un montage inverseur, nous sommes passé au non-inverseur. La différence est
simple et le changement sur notre plaquette expérimentale l’était tout autant, on a juste inversé la
masse qui était sur V+ avec Ve soit seulement 2 fils à changer. On a d’abord commencé avec les
même 2 résistances que précédemment soit R1 qui était de 1 k et R2 de 10 k. Avec le calcul
𝑉𝑠 𝑅1+𝑅2
théorique on est censé avoir = = 11. Après avoir effectué les mesures on trouve que
𝑉𝑒 𝑅1
le rapport est de 10.92 pour le gain ce qui valide bien nos calculs. Si on cherche à avoir un
gain de 10 il nous suffit donc de baisser R2 et de le mettre à 9 k pour avoir :
𝑉𝑠 𝑅1+𝑅2 1+9
𝑉𝑒
= 𝑅1
= 1
= 10

Dans cette deuxième partie, nous avons pu nous essayer aux modifications de gain avec le
montage inverseur et non-inverseur. Nous avons pu découvrir qu’en ajoutant seulement
deux résistances et en variant leurs valeurs, nous étions capables de multiplier par 10, -10,
ou même la valeur que l’on souhaite, la sortie du signal nous ouvrant ainsi un nouvel éventail
de possibilités pour nos futurs circuits.

Enfin pour la dernière partie, on a complexifié le montage pour nous ouvrir d’autres
possibilités avec l’amplificateur opérationnel, ici, le soustracteur de tension.
𝑅4 𝑅2 𝑅1
On a 𝑉+ = 𝑉2 ∗ et 𝑉−= 𝑉1 ∗ + 𝑉𝑠 ∗ nous donnant finalement :
𝑅3+𝑅4 𝑅1+𝑅2 𝑅1+𝑅2

𝑅1+𝑅2 𝑅4 𝑅2
𝑉𝑠 = ( )∗( ∗ 𝑉2 − ∗ 𝑉1)
𝑅1 𝑅3+𝑅4 𝑅1+𝑅2

Le but de ce soustracteur étant de soustraire des tensions on cherche à avoir Vs de la forme


Vs = A(V2-V1) avec A un gain de 1.
Le seul moyen d’obtenir Vs=V2-V1 est d’avoir R1=R2=R3=R4

Nous avons donc pris 4 résistances équivalentes d’environ 990 chacune.

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Figure 6 :
Caractéristique statique Vs = f(V2) avec V1 = 5V.

Nous pouvons voir sur l’oscilloscope que la caractéristique statique qui ressort lorsque l’on
trace la tension Vs en fonction de V 2 avec la tension V1 fixée à 5V est une droite linéaire.

Nous pouvons reconnaitre que cette droite représente la zone qui est dite linéaire.

Nous avons vu pendant les TD mais avec un amplificateur opérationnel idéal donc la zone
linéaire était une pente infinie c’est-à-dire que l’on pouvait l’assimiler à l’axe des ordonnées.

En revanche, dans ce TP, notre composant n’était pas idéal donc nous avons pu observer
cette zone qui peut s’exprimer comme 𝑉𝑠 = 𝐴𝑑 ∗ 𝜀 = 𝐴𝑑(𝑉+ − 𝑉−). Avec notamment Ad qui
représente le gain en tension. Ce qui n’est pas visible sur la figure 6, c’est que cette fonction
possède aussi deux zones de saturations, deux limites qui sont dues aux alimentations + et –
de l’amplificateur opérationnel.

Pour calculer, Ad, le gain en tension, nous allons tout simplement calculer la pente en faisant
∆𝑌 4−(−5)
= =1
∆X 9−0

Donc ici le gain est de 1 ce qui nous donne une équation de la forme y= x+b. En prenant x qui
est égale à 0, on obtient y = x – 5.

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Figure 7 :

Chronogramme de Vs(t), V1(t) et V2(t) en fonction du temps.

Dans ce cas-là, nous avons fixé la tension V1 à 5V et nous avons envoyé un signal V2
sinusoïdal avec une fréquence 1 kHz et 6 V crête à crête. Nous pouvons voir sur la figure 7
que les courbes Vs et V2 sont en phase et ont toutes les deux la même amplitude.

Si on veut changer le gain on utilise la formule de Vs on doit avoir


𝑅4 𝑅2 𝑅1+𝑅2
= pour que le terme devant V1 soit égal à celui devant V2 et = 10
𝑅3+𝑅4 𝑅2+𝑅1 𝑅1

On déduit de tout cela que on doit prendre R2=R4 et R1=R3 et R2=9*R1.


Après avoir réaliser des amplifications de signal avec le montage inverseur et non-inverseur,
nous avons pu expérimenter, cette fois-ci, la possibilité de faire des opérations
mathématiques avec l’amplificateur opérationnel, notamment en ajoutant en parallèle des
résistances. Cela nous ouvre d’autres portes en ajoutant les opérations logiques.

Dans ce TP nous avons pu voir et améliorer notre compréhension sur le fonctionnement de


ce composant qu’est l’amplificateur opérationnel. Nous avons pris notre temps pour bien lire
la datasheet et ainsi comprendre et apprendre à repérer les grandeurs importantes.
Néanmoins l’oscilloscope reste un élément limitant lorsque l’on sort des simples mesures et
superposition de courbes, il est néanmoins certains que c’est l’outil le plus utile lors de la
mesure d’un signal.

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L’amplificateur opérationnel est un composant omniprésent dans les montages analogiques
et son utilisation recouvre aussi bien les calculs analogiques que la réalisation de filtres actifs.

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