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Lycée BOUHAROUD L.

Djemila Année scolaire : 2011/2012

Composition de Français. Classes2ème SN, 2ème MT. Durée : 2h.

La peur du nucléaire

Avec l'utilisation technologique de la fission nucléaire, l'homme a fait un saut dans


une dimension nouvelle de la violence. Au début, celle-ci ne visait que des adversaires
militaires. Aujourd'hui, elle menace tout un chacun. Il n'existe en effet aucune
distinction fondamentale entre les « atomes pour la guerre » et les « atomes pour la
paix ». La volonté déclarée de ne s'en servir qu'à des fins constructives ne modifie en
rien la nature de la nouvelle énergie, qui est ennemie de toute vie. Les efforts
déployés en vue de dominer les risques qu'elle présente ne peuvent contrô ler le
danger que partiellement. Ses partisans eux-mêmes sont contraints d'admettre qu'il
ne sera jamais possible de les supprimer complètement.

Une catastrophe atomique, qu'elle soit due à un défaut technique, à une défaillance
humaine ou à un acte de malveillance, causerait non seulement d'énormes dégâ ts
dans l'immédiat, mais aurait des effets se prolongeant pendant des décennies, des
siècles, voire des millénaires. Cette hypothèque sur l'avenir, cette peur des
conséquences de l'énergie nucléaire incontrô lée, va devenir le plus lourd fardeau de
l'humanité : qu'il s'agisse de traces toxiques persistantes ou simplement d'une peur
qui ne disparaîtra jamais.

Les partisans de l'énergie atomique n'ignorent certainement pas ces sombres


perspectives. Ils sont, certes, persuadés de pouvoir protéger leurs citoyens grâ ce à
des mesures de sécurité sans précédent. Si cette protection était uniquement d'ordre
technique, ce serait principalement le problème des ingénieurs, et aussi — à cause de
son coû t particulièrement élevé — des économistes. Toutefois, cette invention
humaine doit également être protégée, avec une rigueur sans parallèle, contre les
hommes eux-mêmes : contre leurs erreurs, leurs faiblesses, leur dépit, leur ruse, leur
volonté de puissance, leur haine. (…)

Pour la société comme pour l'individu, il est urgent d'exposer ces conséquences et
d'y réfléchir, car les dangers sociaux et politiques de l'énergie nucléaire ont jusqu'à
présent été éclipsés par des considérations sur ses effets biologiques et écologiques.

ROBERT JUNGK ‘‘L'État atomique’’ - Robert Laffont, 1978.

QUESTIONS:
I- COMPETENCES DE LECTURE : (14 pts)
1- De quelle nouvelle dimension de violence parle l’auteur ? (01pt)
2- L’énergie nucléaire est-elle contrô lable, selon l’auteur ? justifiez votre réponse en
relevant une phrase du texte ? (01pt)
3- Classez les conséquences néfastes du nucléaire dans ce tableau : (02pt)
(Morts, pollution millénaire, destructions, maladies pour de longues années à venir).

Conséquences pour l’immédiat Conséquences à long terme

4- ‘‘Le plus lourd fardeau de l'humanité’’ le mot souligné veut dire : (01pt)
 Avoir des charges sur la conscience
 Avoir des conséquences pénibles
 Avoir des peines
 Choisissez la bonne réponse.
5- De quoi les partisans d’énergie nucléaire sont persuadés ? (01pt)
6- Quelle est la position de l’auteur ? Relevez (2) arguments qui illustrent son point de
vue. (03pts)
7- Mis à part les dangers biologiques et écologiques du nucléaire, de quels autres
dangers doit-on se méfier, selon l’auteur ? (01pt)
8- Trouvez dans le texte les antonymes des mots suivants : (puissance, paix) (01pt)
9- ‘‘Ils sont persuadés de pouvoir protéger leurs citoyens ’’ (01,5pt)
a- Qu’appelle-t-on le verbe souligné ?
b- Remplacez-le par un autre verbe en commençant par : ‘‘ je ’’
10-Proposez un autre titre au texte. (0.5pt)

II- COMPETENCES D'ECRITURE: (06pts)

Traitez l'un des deux sujets au choix:

Sujet 01: Faites, en une dizaine de lignes, le compte rendu objectif de ce texte.
Ce compte rendu paraitra au journal de votre lycée dans un dossier consacré aux progrès et
ses répercussions sur l’humanité.

Sujet 02: Quel type d'énergie de substitution proposez-vous à la place du pétrole qui,
comme vous le savez, s'achèvera d'ici peu. Pourquoi? (étayer votre point de vue par des
arguments pertinents)

Qui veut, peut !

Bon courage

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