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Tableau périodique des

éléments
représentation des éléments chimiques ordonnés par
numéro atomique croissant et organisés en fonction de leur
configuration électronique

Le tableau périodique des éléments, également appelé tableau ou table de Mendeleïev, classification périodique des éléments ou
simplement tableau périodique, représente tous les éléments chimiques, ordonnés par numéro atomique croissant et organisés en
fonction de leur configuration électronique, laquelle sous-tend leurs propriétés chimiques.

La conception de ce tableau est généralement attribuée au chimiste russe Dmitri Ivanovitch Mendeleïev, qui, en 1869, construisit une
table, différente de celle qu'on utilise aujourd'hui[a], mais semblable dans son principe, dont le grand intérêt était de proposer une
classification systématique des éléments connus à l'époque en vue de souligner la périodicité de leurs propriétés chimiques, d'identifier
les éléments qui restaient à découvrir, voire de prédire certaines propriétés d'éléments chimiques alors inconnus.

Le tableau périodique a connu de nombreux réajustements depuis lors jusqu'à prendre la forme que nous lui connaissons aujourd'hui. Il
est devenu un référentiel universel auquel peuvent être rapportés tous les types de comportements physiques et chimiques des
éléments. Depuis la mise à jour de l'UICPA du 28 novembre 2016, sa forme standard comporte 118 éléments[1], allant de l'hydrogène 1H
à l'oganesson 118Og.

Tableau périodique des éléments au 28 novembre 2016


Tableau périodique des éléments plus détaillé

Le tableau périodique standard

Ce tableau est la représentation la plus usuelle de la classification des éléments chimiques. Certains chimistes ont proposé d'autres
façons de classer les éléments, mais celles-ci restent bornées au domaine scientifique.

Tableau périodique des éléments


  Bloc s f Bloc d Bloc p (He dans bloc s)
↓→ 1 2   3[b] 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
1
2

1    
H He
3
4
5
6
7
8
9
10

2  
Li Be B C N O F Ne
11
12
13
14
15
16
17
18

3  
Na Mg Al Si P S Cl Ar
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36

4  
K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54

5  
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
55
56
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82
83
84
85
86

6
Cs Ba * Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
87
88
103
104
105
106
107
108
109
110
111
112
113
114
115
116
117
118

7 *

Fr Ra * Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
  ↓  
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70

Lanthanides *  
La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
100
101
102

Actinides *

*  
Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No

Légende L'abondance naturelle est indiquée par le bord des cases : L'état standard à 0 °C et 1 atm
   
  Trait continu   Élément primordial est indiqué par la couleur du numéro atomi
   
94
← Numéro atomique   Tirets épais   Produit de désintégration d'autres éléments Noir Bleu Rouge Gris
   Pu    ← Symbole chimique   Pointillés clairs   Élément synthétique (artificiel)   Solide     Liquide     Gazeux     Incon
Les familles d'éléments sont indiquées par la couleur des cases[c] :
Métaux   Non-métaux  
  Alcalino-  
  Lanthanides     Métaux de  
Métaux
Autres
Gaz
Éléments

  Alcalins     Métalloïdes     Halogènes  


terreux Actinides transition   pauvres     non-métaux     nobles     non classés  

Parmi les 118 éléments chimiques connus, 83 sont dits primordiaux parce qu'ils possèdent au moins un isotope stable ou suffisamment
stable pour être plus ancien que la Terre. Parmi eux, trois sont radioactifs : l'uranium 92U, le thorium 90Th et le bismuth 83Bi ; la
radioactivité de ce dernier est cependant si faible qu'elle n'a été mise en évidence qu'en 2003[5].

Chaîne de désintégration de l'uranium 238.

11 éléments existent naturellement dans l'environnement terrestre, mais sont trop radioactifs pour que leurs isotopes présents lors de la
formation du Système solaire aient pu subsister jusqu'à nos jours : ils sont formés continuellement par désintégration radioactive
d'autres éléments chimiques, principalement de l'uranium et du thorium. C'est par exemple le cas du technétium 43Tc, le plus léger
d'entre eux, qui est un produit de fission de l'uranium, ou encore du plutonium 94Pu, le plus lourd d'entre eux, qui est considéré comme un
radioisotope naturel présent à l'état de traces dans la pechblende, principal minerai d'uranium. La chaîne de désintégration de l'uranium
238, principal isotope naturel d'uranium, produit ainsi continuellement du protactinium 234Pa, du thorium 234Th et 230Th, du radium 226Ra,
du radon 222Rn, du polonium 218Po, 214Po et 210Po, du bismuth 214Bi et 210Bi, et du plomb 214Pb, 210Pb et 206Pb, ce dernier étant stable.

Les 24 derniers éléments sont dits synthétiques, car ils n'existent pas naturellement dans l'environnement terrestre et sont produits
artificiellement dans les réacteurs nucléaires ou expérimentalement en laboratoire. On peut cependant trouver certains d'entre eux dans
la nature à la suite d'essais nucléaires atmosphériques ou d'accidents nucléaires, comme c'est le cas, dans certaines zones
contaminées, pour l'américium 95Am, le curium 96Cm, le berkélium 97Bk et le californium 98Cf. Hors de notre planète, ces éléments, ainsi
que l'einsteinium 99Es, sont peut-être produits naturellement par processus r[6] lors d'explosions de supernovae, comme on l'a longtemps
pensé de l'isotope 254Cf[7],[8],[9], hypothèse cependant réfutée depuis lors[10] ; ils auraient également été détectés dans le spectre de
l'étoile de Przybylski[11].

Parmi les 103 éléments dont l'état standard est connu aux conditions normales de température et de pression (0 °C et 1 atm), 90 sont
solides, 11 sont gazeux, et seulement deux sont liquides : le brome 35Br, fondant à −7,2 °C, et le mercure 80Hg, fondant à −38,8 °C ;
plusieurs éléments solides ont cependant un point de fusion voisin de la température ambiante, par exemple le francium 87Fr, à 27 °C, le
césium 55Cs, à 28,5 °C, le gallium 31Ga, à 29,8 °C, le rubidium 37Rb, à 39,3 °C, ou encore le phosphore blanc 15P, à 44,2 °C.

Construction du tableau

Dans la mesure où les propriétés physico-chimiques des éléments reposent sur leur configuration électronique, cette dernière est sous-
jacente à l'agencement du tableau périodique. Ainsi, chaque ligne du tableau, appelée période, correspond à une couche électronique,
identifiée par son nombre quantique principal, noté n : il existe sept couches électroniques connues à l'état fondamental, donc sept
périodes dans le tableau périodique standard, numérotées de 1 à 7. Chaque période est elle-même scindée en un à quatre blocs, qui
correspondent aux sous-couches électroniques, identifiées par leur nombre quantique secondaire, noté ℓ : il existe quatre types de sous-
couches électroniques connues à l'état fondamental, notées s, p, d et f (ces lettres viennent d'abréviations utilisées initialement en
spectroscopie). Chacune de ces sous-couches contient respectivement 1, 3, 5 et 7 orbitales atomiques, identifiées par leur nombre
quantique magnétique, noté mℓ. Enfin, chaque orbitale est occupée par au plus deux électrons, identifiés chacun par leur nombre
quantique magnétique de spin, noté ms.

  1 2   3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
1 H     He
2 Li Be   B C N O F Ne
3 Na Mg   Al Si P S Cl Ar
4 K Ca   Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
5 Rb Sr   Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
6 Cs Ba * Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
7 Fr Ra *

* Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
  ↓    
  * La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb  
  *

* Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No  
 
  Bloc s Bloc f Bloc d Bloc p  

  Blocs du tableau périodique  

ℓ=0 ℓ=3 ℓ=2 ℓ=1


1s  
2s   2p 2p 2p
3s   3p 3p 3p
4s   3d 3d 3d 3d 3d 4p 4p 4p
5s   4d 4d 4d 4d 4d 5p 5p 5p
6s 4f 4f 4f 4f 4f 4f 4f 5d 5d 5d 5d 5d 6p 6p 6p
7s 5f 5f 5f 5f 5f 5f 5f 6d 6d 6d 6d 6d 7p 7p 7p
Orbitales par sous-couches constituant les blocs du tableau périodique.

Chaque électron d'un atome est donc décrit par quatre nombres quantiques, qui vérifient les propriétés suivantes :

le nombre quantique principal n est un nombre entier naturel non nul : n ≥ 1 ;

le nombre quantique azimutal ℓ est un nombre entier positif ou nul vérifiant 0 ≤ ℓ ≤ n – 1 ;

le nombre quantique magnétique mℓ est un nombre entier vérifiant – ℓ ≤ mℓ ≤ ℓ ;


1 1
le nombre quantique magnétique de spin ms vaut – 2 ou + 2 , les électrons correspondants étant couramment représentés par les
symboles ↓ et ↑.

En vertu du principe d'exclusion de Pauli, selon lequel deux fermions (ici, deux électrons) d'un même système (ici, un même atome) ne
peuvent partager le même état quantique, les sous-couches électroniques s, p, d et f ne peuvent contenir chacune qu'au plus 2, 6, 10 et
14 électrons respectivement ; dans le tableau périodique, elles matérialisent ainsi le bloc s, le bloc p, le bloc d et le bloc f, contenant
respectivement 2, 6, 10 et 14 éléments par période.

Si l'on respecte la construction du tableau par blocs en fonction des configurations électroniques, l'hélium devrait se trouver au-dessus
du béryllium dans la 2e colonne, celle dont les atomes ont une sous-couche externe ns2, et non au-dessus du néon dans la 18e colonne,
dont les atomes ont une sous-couche externe np6 ; l'hélium est cependant positionné usuellement dans la 18e colonne, car c'est celle
des gaz nobles, dont il fait chimiquement partie.

Règle de Klechkowski
Ordre indicatif de remplissage des couches et les sous-couches par énergie croissante selon la règle de Klechkowski.

Lire le média

Construction du tableau à partir des orbitales atomiques.

Toutes les sous-couches d'une période n'appartiennent pas nécessairement à la même couche électronique : à partir de la 3e période,
des sous-couches appartenant à des couches différentes se remplissent sur une même période. En effet, la distribution des électrons
sur les différents niveaux d'énergie quantiques autour de l'atome obéit au principe d'Aufbau (« édification » en allemand), selon lequel
l'ordre précis des sous-couches électroniques est donné par la règle de Klechkowski : les sous-couches sont remplies afin que les
valeurs n + ℓ puis n soient croissantes, avec n le nombre quantique principal et ℓ le nombre quantique azimutal.
Distribution des électrons dans les orbitales atomiques par sous-couche électronique
Nombres quantiques Nombre quantique magnétique Nombre d'électrons
Période Sous-couche
Principal Azimutal -3 -2 -1 0 1 2 3 Sous-couche Période

no 1 1s n=1 ℓ=0       ↑↓       2 2

2s n=2 ℓ=0       ↑↓       2
no 2 8
2p n=2 ℓ=1     ↑↓ ↑↓ ↑↓     6

3s n=3 ℓ=0       ↑↓       2
no 3 8
3p n=3 ℓ=1     ↑↓ ↑↓ ↑↓     6

4s n=4 ℓ=0       ↑↓       2

no 4 3d n=3 ℓ=2   ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓   10 18

4p n=4 ℓ=1     ↑↓ ↑↓ ↑↓     6

5s n=5 ℓ=0       ↑↓       2

no 5 4d n=4 ℓ=2   ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓   10 18

5p n=5 ℓ=1     ↑↓ ↑↓ ↑↓     6

6s n=6 ℓ=0       ↑↓       2

4f n=4 ℓ=3 ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ 14
no 6 32
5d n=5 ℓ=2   ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓   10

6p n=6 ℓ=1     ↑↓ ↑↓ ↑↓     6

7s n=7 ℓ=0       ↑↓       2

5f n=5 ℓ=3 ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ 14
no 7 32
6d n=6 ℓ=2   ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓   10

7p n=7 ℓ=1     ↑↓ ↑↓ ↑↓     6

C'est la succession des sous-couches électroniques de chaque période qui détermine la structure du tableau périodique en blocs,
chaque période étant définie par le retour d'une sous-couche s suivant une sous-couche p de la période précédente, avec un nombre
quantique principal incrémenté d'une unité.

Exceptions et règle de Hund

La règle de Klechkowski est observée pour plus de 80 % des 103 éléments dont la configuration électronique à l'état fondamental est
connue avec précision, mais une vingtaine d'éléments y font exception. L'état fondamental est en effet par définition celui dont l'énergie
est la plus faible, et le nombre quantique magnétique de spin des électrons entre en jeu pour déterminer cette énergie : plus le spin
résultant des électrons d'une orbitale atomique est élevé, plus la configuration de ces électrons sur cette orbitale est stable (règle de
Hund). Il s'ensuit que, pour les éléments du bloc d et du bloc f (métaux de transition, lanthanides et actinides), il est énergétiquement
moins favorable de suivre la règle de Klechkowski que de favoriser l'occupation impaire des sous-couches les plus externes lorsque la
couche d ou f est vide, à moitié remplie ou entièrement remplie, car l'écart d'énergie entre ces sous-couches est inférieur au gain
d'énergie induit par la redistribution des électrons de telle sorte que leur nombre quantique magnétique de spin résultant soit le plus
élevé — dans le tableau qui suit, les distributions d'électrons irrégulières sont indiquées en gras :
Élément chimique Famille Configuration électronique

24 Cr Chrome Métal de transition [Ar] 4s1 3d5

28 Ni Nickel Métal de transition [Ar] 4s1 3d9 ( * )

29 Cu Cuivre Métal de transition [Ar] 4s1 3d10

41 Nb Niobium Métal de transition [Kr] 5s1 4d4

42 Mo Molybdène Métal de transition [Kr] 5s1 4d5

44 Ru Ruthénium Métal de transition [Kr] 5s1 4d7

45 Rh Rhodium Métal de transition [Kr] 5s1 4d8

46 Pd Palladium Métal de transition [Kr] 4d10

47 Ag Argent Métal de transition [Kr] 5s1 4d10

57 La Lanthane Lanthanide [Xe] 6s2 5d1

58 Ce Cérium Lanthanide [Xe] 6s2 4f1 5d1

64 Gd Gadolinium Lanthanide [Xe] 6s2 4f7 5d1

78 Pt Platine Métal de transition [Xe] 6s1 4f14 5d9

79 Au Or Métal de transition [Xe] 6s1 4f14 5d10

89 Ac Actinium Actinide [Rn] 7s2 6d1

90 Th Thorium Actinide [Rn] 7s2 6d2

91 Pa Protactinium Actinide [Rn] 7s2 5f2 6d1

92 U Uranium Actinide [Rn] 7s2 5f3 6d1

96 Cm Curium Actinide [Rn] 7s2 5f7 6d1

103 Lr Lawrencium Actinide [Rn] 7s2 5f14 7p1

( * )   Le nickel présente en réalité deux configurations électroniques correspondant à des énergies totales qui se recouvrent. Les
manuels notent généralement la configuration régulière [Ar] 4s2 3d8, étayée par les données expérimentales, car elle contient le niveau
d'énergie le moins élevé. Cependant, c'est la configuration irrégulière [Ar] 4s1 3d9 qui présente l'énergie moyenne la moins élevée des
deux, de sorte que cette configuration est souvent retenue dans les calculs.

Périodicité des propriétés chimiques

Le grand intérêt de la classification périodique est d'organiser les éléments chimiques de telle sorte que leurs propriétés physico-
chimiques puissent être largement prédites par leur position dans la table. Ces propriétés évoluent différemment selon qu'on se déplace
verticalement ou horizontalement dans le tableau.

Périodes et groupes du tableau périodique


Articles détaillés : période du tableau périodique et groupe du tableau périodique.
  1 2   3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
1 H     He
2 Li Be   B C N O F Ne
3 Na Mg   Al Si P S Cl Ar
4 K Ca   Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
5 Rb Sr   Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
6 Cs Ba * Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
7 Fr Ra *

* Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
  ↓    
  * La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb  
  *

* Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No  

   
Tableau périodique des éléments chimiques

Une période désigne une ligne du tableau périodique. Elle se définit par le remplissage progressif des sous-couches électroniques
jusqu'à atteindre la sous-couche s de la couche électronique suivante. Les propriétés des éléments varient généralement beaucoup le
long d'une période, mais peuvent être localement assez semblables et constituer des familles d'éléments chimiques complètes,
notamment dans le bloc d (métaux dits « de transition ») et surtout dans le bloc f (lanthanides sur la 6e période et actinides sur la
7e période).

Un groupe désigne une colonne du tableau périodique. Chacun des 18 groupes du tableau périodique standard constitue souvent un
ensemble d'éléments aux propriétés distinctes des groupes voisins, notamment aux extrémités gauche et droite du tableau périodique
(c'est-à-dire dans les blocs s et p), où ils se sont vu attribuer des noms d'usage au fil du temps :

métaux alcalins = groupe 1 (bloc s) excepté l'hydrogène

métaux alcalino-terreux = groupe 2 (bloc s)

pnictogènes = groupe 15 (bloc p)

chalcogènes = groupe 16 (bloc p)

halogènes = groupe 17 (bloc p)

gaz nobles = groupe 18 (bloc p) dont l'hélium (bloc s)

Si les termes pnictogène et chalcogène sont aujourd'hui assez désuets, les quatre autres en revanche sont encore très employés car ils
se confondent usuellement avec des familles de même nom :

Groupe 1 : métaux alcalins


Hormis l'hydrogène, les éléments du premier groupe du tableau périodique constituent la famille des métaux alcalins. Il s'agit de
métaux peu denses de couleur argentée et à bas point de fusion, plutôt mous à température ambiante, formant des composés
ioniques avec les halogènes et chimiquement très réactifs — ils réagissent violemment avec l'eau pour donner des hydroxydes qui
sont des bases fortes — de sorte qu'on ne les trouve jamais sous forme élémentaire dans le milieu naturel.
Groupe 2 : métaux alcalino-terreux
Un peu plus durs et plus denses que les métaux alcalins, les métaux alcalino-terreux forment également des composés ioniques avec
les halogènes mais ne réagissent pas avec l'eau à température ambiante, seulement avec la vapeur d'eau pour former des hydroxydes
très basiques.
Groupe 17 : halogènes
Hormis l'astate et le tennesse en bas de la colonne, les éléments du 17e groupe forment la famille des halogènes. Ils existent sous
forme élémentaire diatomique et donnent des acides forts avec l'hydrogène. Ils forment des composés ioniques avec les métaux
alcalins et les métaux alcalino-terreux. C'est le seul groupe du tableau dont l'état standard des éléments peut être gazeux (fluor,
chlore), liquide (brome) ou solide (iode) aux conditions normales de température et de pression (on ignore si le copernicium est
gazeux, auquel cas ce serait également vrai pour le 12e groupe).
Groupe 18 : gaz nobles
Hormis l'oganesson en bas de la colonne, les éléments du 18e groupe forment la famille des gaz nobles. Aux conditions normales de
température et de pression, ce sont des gaz monoatomiques incolores et inodores quasiment dépourvus de réactivité chimique, dont
les points de fusion et d'ébullition sont séparés de moins de 10 °C à pression atmosphérique.

Le groupe 3 est un cas particulier dans la mesure où sa composition ne fait pas l'objet d'un consensus parmi les chimistes : si les
éléments des périodes 4 et 5 qui le constituent sont toujours le scandium et l'yttrium, ceux des périodes 6 et 7 sont en revanche ou bien
le lanthane et l'actinium, ou bien le lutécium et le lawrencium. Cela signifie que la composition des blocs d et f est également variable
selon les auteurs, car le groupe 3 fait partie du bloc d. La première option, plaçant le lanthane et l'actinium dans le groupe 3, et donc
dans le bloc d, était prépondérante jusqu'au début du siècle, avec, semble-t-il, un renversement de tendance depuis lors ; ce choix relève
essentiellement d'une convention : les propriétés chimiques du scandium, de l'yttrium et des 15 lanthanides (lanthane et lutécium
compris) sont ainsi suffisamment semblables pour que ces éléments soient collectivement appelés terres rares. De son côté, l'Union
internationale de chimie pure et appliquée (IUPAC) a émis en janvier 2021 une proposition plaçant le lutécium et le lawrencium dans le
groupe 3 comme compromis satisfaisant les principes généraux qui, selon elle, doivent guider la mise en forme du tableau périodique[4].

Variations des propriétés des éléments à travers le tableau

La description quantique de la configuration électronique des atomes permet d'expliquer la similitude des propriétés chimiques au sein
d'un groupe par une configuration identique des électrons dans la couche de valence. Le rayon atomique augmente rapidement de haut
en bas d'une colonne, car à chaque période s'ajoute une couche électronique. En corollaire, l'énergie d'ionisation et l'électronégativité
diminuent, car les électrons périphériques sont moins fortement liés au noyau dans le bas du tableau.

Outre les analyses par lignes et par colonnes, le tableau périodique permet également d'établir des relations diagonales entre certains
éléments chimiques des deuxième et troisième périodes qui se trouvent en diagonale les uns par rapport aux autres dans le tableau. Il
s'agit toujours de la direction diagonale allant du haut à gauche vers le bas à droite, car parcourir une période vers la droite et descendre
le long d'une colonne se traduisent de façon opposée sur la couche de valence des atomes (respectivement, diminution et augmentation
du rayon atomique, d'où augmentation et diminution de l'électronégativité). Il s'ensuit certaines similitudes entre éléments diagonaux,
qui pourtant ne partagent ni la même période ni le même groupe : la distribution des métalloïdes dans le tableau périodique illustre cet
effet.

Rayon atomique

(en) Variation du rayon atomique expérimental en fonction du numéro atomique.

D'une manière générale, le rayon atomique tend à décroître lorsqu'on parcourt une période de gauche à droite, depuis les métaux alcalins
jusqu'aux gaz nobles, et à croître lorsqu'on parcourt un groupe de haut en bas. Il croît brutalement lorsqu'on passe d'une période à la
suivante, entre le gaz noble d'une période P et le métal alcalin de la période P + 1. Ceci s'explique très bien par les couches électroniques
constituant les atomes, et ces observations fournissent des preuves importantes pour l'élaboration et la confirmation des théories de la
mécanique quantique.

La décroissance du rayon atomique le long des périodes résulte notamment du fait que la charge électrique du noyau atomique
augmente tout au long de chaque période, ce qui accroît l'attraction du noyau sur les électrons et réduit par conséquent le volume des
orbitales atomiques. La contraction des lanthanides, observée au cours du remplissage de la sous-couche 4f, illustre très bien ce
phénomène : le rayon atomique de l'osmium (élément 76) est quasiment identique à celui du ruthénium (élément 44), qui lui est juste au-
dessus dans le tableau. Cette particularité s'observe le long de la 6e période à partir du hafnium (élément 72) jusqu'au platine
(élément 78), après lequel elle est masquée par un effet relativiste appelé effet de paire inerte. Un phénomène semblable s'observe
également avec le remplissage des sous-couches nd du bloc d, mais est moins marqué que celui observé avec les lanthanides, bien qu'il
ait la même origine.
Le tableau ci-dessous présente les rayons de covalence moyens mesurés pour la plupart des atomes, qui illustrent les tendances
observées pour les rayons atomiques à travers le tableau périodique :

H
He

31 28
Li
Be
B
C
N
O
F
Ne

 
128 96 84 76 71 66 57 58
Na
Mg
Al
Si
P
S
Cl
Ar

166 141 121 111 107 105 102 106


K
Ca
Sc
Ti
V
Cr
Mn
Fe
Co
Ni
Cu
Zn
Ga
Ge
As
Se
Br
Kr
 
203 176 170 160 153 139 139 132 126 124 132 122 122 120 119 120 120 116
Rb
Sr
Y
Zr
Nb
Mo
Tc
Ru
Rh
Pd
Ag
Cd
In
Sn
Sb
Te
I
Xe

 
220 195 190 175 164 154 147 146 142 139 145 144 142 139 139 138 139 140
Cs
Ba
Lu
Hf
Ta
W Re
Os
Ir
Pt
Au
Hg
Tl
Pb
Bi
Po
At
Rn

244 215 187 175 170 162 151 144 141 136 136 132 145 146 148 140 150 150
Fr
Ra

**
Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
260 221
  ↓  
La
Ce
Pr
Nd
Pm
Sm
Eu
Gd
Tb
Dy
Ho
Er
Tm
Yb

  *

207 204 203 201 199 198 198 196 194 192 192 189 190 187
Ac
Th
Pa
U
Np
Pu
Am
Cm

  **
Bk Cf Es Fm Md No
215 206 200 196 190 187 180 169

Tableau périodique des éléments indiquant leur rayon de covalence expérimental[12] en picomètres

Énergie d'ionisation

Périodicité de la 1re énergie d'ionisation[13] : chaque période commence par un minimum dans la colonne des métaux alcalins et s'achève par un maximum dans la colonne
des gaz nobles.

L'énergie d'ionisation, qui correspond implicitement à l'énergie de première ionisation, est l'énergie minimum nécessaire pour retirer un
électron à un atome et former un cation. L'électron retiré est le moins lié au noyau atomique et se trouve dans la couche de valence.
L'énergie de deuxième ionisation est par conséquent l'énergie nécessaire pour retirer un deuxième électron à l'ion précédemment formé,
etc. Pour un atome donné, les énergies d'ionisation successives augmentent avec le degré d'ionisation. Pour le magnésium, par
exemple, l'énergie de première ionisation est de 738 kJ·mol-1 pour former le cation Mg+, tandis que l'énergie de deuxième ionisation est
de 1 450 kJ·mol-1 pour former le cation Mg2+. Cela s'explique par le fait que les électrons sont d'autant plus liés au noyau qu'ils sont
dans des sous-couches intérieures, ce qui explique également que l'énergie de première ionisation croisse quand on se rapproche du
haut et de la droite du tableau.

L'énergie d'ionisation fait un bond lorsqu'on tente d'arracher un électron à une configuration électronique de gaz noble, ce qui est par
exemple le cas du magnésium ionisé deux fois Mg2+, dont la configuration électronique est très semblable à celle du néon : l'énergie de
troisième ionisation passe à 7 730 kJ·mol-1 pour former le cation Mg3+ et correspond à l'arrachement d'un électron de la sous-couche 2p
après que les deux électrons de la sous-couche 3s ont été retirés lors des première et deuxième ionisations.
Le tableau ci-dessous représente la première énergie d'ionisation mesurée pour la plupart des éléments, ce qui permet de visualiser les
variations de cette grandeur à travers le tableau périodique. On observe en particulier plusieurs minima locaux autour de l'angle inférieur
gauche des différents blocs, césium et francium pour le bloc s, actinium pour le bloc f, lawrencium pour le bloc d et thallium pour le
bloc p :

H
H
13,598 24,5
Li
Be
B
C
N
O
F
N
 
5,3917 9,3227 8,298 11,26 14,534 13,618 17,423 21,5
Na
Mg
Al Si
P
S
Cl
A
5,1391 7,6462 5,9858 8,1517 10,487 10,36 12,968 15,
K
Ca
Sc
Ti
V
Cr
Mn
Fe
Co
Ni
Cu
Zn
Ga
Ge
As Se
Br
K
 
4,3407 6,1132 6,5615 6,8281 6,7462 6,7665 7,434 7,9024 7,881 7,6398 7,7264 9,3942 5,9993 7,8994 9,7886 9,7524 11,814 14
Rb
Sr
Y
Zr
Nb
Mo
Tc
Ru
Rh
Pd
Ag
Cd
In
Sn
Sb
Te
I
Xe
 
4,1771 5,6949 6,2171 6,6339 6,7588 7,0924 7,28 7,3605 7,4589 8,3369 7,5762 8,9938 5,7864 7,3439 8,6084 9,0096 10,451 12,
Cs
Ba
Lu
Hf
Ta
W
Re
Os
Ir
Pt
Au
Hg
Tl
Pb
Bi
Po
At
Rn
*

3,8939 5,2117 5,4259 6,825 7,5496 7,864 7,8335 8,4382 8,967 8,9587 9,2255 10,438 6,1082 7,4167 7,2856 8,417 9,3175 10,7
Fr
Ra
Lr
Rf

**
Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
4,0727 5,2784 4,9 6
  ↓  
La
Ce
Pr
Nd
Pm
Sm
Eu
Gd
Tb
Dy
Ho
Er
Tm
Yb

  *

5,5769 5,5387 5,473 5,525 5,582 5,6436 5,6704 6,1501 5,8638 5,9389 6,0215 6,1077 6,1843 6,2542
Ac
Th
Pa
U
Np
Pu
Am
Cm
Bk
Cf
Es
Fm
Md
No

  **

5,17 6,3067 5,89 6,1941 6,2657 6,0262 5,9738 5,9915 6,1979 6,2817 6,42 6,5 6,58 6,65

Tableau périodique des éléments indiquant leur 1re énergie d'ionisation expérimentale[14],[15] en eV

Électronégativité

(en) Variation de l'électronégativité (échelle de Pauling).

L'électronégativité est une indication de la tendance d'un atome à attirer les électrons. Elle dépend à la fois du numéro atomique et de
l'éloignement des électrons de valence par rapport au noyau atomique. Plus l'électronégativité est élevée, plus l'élément attire les
électrons. Cette grandeur, déterminée par exemple par l'échelle de Pauling, suit globalement la même tendance que l'énergie
d'ionisation : elle croît quand on va vers le haut et vers la droite du tableau, avec un maximum pour le fluor et un minimum pour le
francium. Il existe cependant des exceptions à cette règle générale, qui suivent les exceptions à l'évolution du rayon atomique : le gallium
et le germanium ont une électronégativité supérieure à celle de l'aluminium et du silicium respectivement en raison de la contraction du
bloc d. Les éléments de la 4e période qui viennent immédiatement après les métaux de transition ont des rayons atomiques
particulièrement petits, d'où une électronégativité plus élevée. On observe également que les métaux du groupe du platine et les métaux
nobles ont une électronégativité particulièrement élevée et croissante vers le bas du tableau, phénomène qu'on observe également le
long du groupe no 6.
H

He
2,2
Li
Be
B
C
N
O
F

  Ne
0,98 1,57 2,04 2,55 3,04 3,44 3,98
Na
Mg
Al
Si
P
S
Cl

Ar
0,93 1,31 1,61 1,9 2,19 2,58 3,16
K
Ca
Sc
Ti
V
Cr
Mn
Fe
Co
Ni
Cu
Zn
Ga
Ge
As
Se
Br
Kr
 
0,82 1 1,36 1,54 1,63 1,66 1,55 1,83 1,88 1,91 1,9 1,65 1,81 2,01 2,18 2,55 2,96 3
Rb
Sr
Y
Zr
Nb
Mo
Tc
Ru
Rh
Pd
Ag
Cd
In
Sn
Sb
Te
I
Xe

 
0,82 0,95 1,22 1,33 1,6 2,16 1,9 2,2 2,28 2,2 1,93 1,69 1,78 1,96 2,05 2,1 2,66 2,6
Cs
Ba
Lu
Hf
Ta
W Re
Os
Ir
Pt
Au
Hg
Tl
Pb
Bi
Po
At
Rn

0,79 0,89 1,27 1,3 1,5 2,36 1,9 2,2 2,2 2,28 2,54 2 1,62 2,33 2,02 2 2,2 2,2
Fr
Ra
Lr

**
Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
0,7 0,9 1,3
  ↓  
La
Ce
Pr
Nd
Pm
Sm
Eu
Gd
Tb
Dy
Ho
Er
Tm
Yb

  *

1,1 1,12 1,13 1,14 1,13 1,17 1,2 1,2 1,1 1,22 1,23 1,24 1,25 1,1
Ac
Th
Pa
U
Np
Pu
Am
Cm
Bk
Cf
Es
Fm
Md
No

  **

1,1 1,3 1,5 1,38 1,26 1,28 1,13 1,28 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3 1,3

Tableau périodique des éléments indiquant leur électronégativité selon l'échelle de Pauling
Affinité électronique

(en) Variation de l'affinité électronique.

L'affinité électronique d'un atome est la quantité d'énergie libérée lorsqu'un électron est ajouté à un atome neutre pour former un anion.
Cette grandeur varie beaucoup d'un élément à un autre, mais des tendances sont perceptibles à travers le tableau périodique, présentant
certaines similitudes avec l'électronégativité. Les halogènes présentent la plus forte affinité électronique, très supérieure à celle des tous
les autres éléments ; elle est maximum pour le chlore, et non le fluor, à la différence de l'électronégativité.

D'une manière générale, les non-métaux ont une affinité électronique plus positive que celle des métaux, tandis que celle des gaz nobles,
réagissant trop peu, n'a pas été mesurée. L'affinité électronique croît généralement le long d'une période, mais il est plus difficile de
dégager une tendance le long des groupes : elle devrait décroître en descendant le long d'un groupe puisque les couches de valence
sont de moins en moins liées au noyau, mais on observe expérimentalement qu'environ un tiers des éléments échappent à cette
tendance, et présentent une affinité électronique supérieure à celle de l'élément situé au-dessus d'eux dans le tableau périodique ; seul le
1er groupe, celui des métaux alcalins, est caractérisé par une décroissance régulière de l'affinité électronique.

Caractère métallique
  1 2   3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
1 H     He
2 Li Be   B C N O F Ne
3 Na Mg   Al Si P S Cl Ar
4 K Ca   Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
5 Rb Sr   Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
6 Cs Ba *
Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn

7 Fr Ra *

* Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
  ↓    
  * La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb  
  *

* Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No  
       
  Li   Métaux alcalins
  Be   Métaux alcalino-terreux
  La   Lanthanides
  Ac   Actinides
  Sc   Métaux de transition
  Al   Métaux pauvres
  B   Métalloïdes
  C   Non-métaux polyatomiques
  O   Non-métaux diatomiques
  Ne   Non-métaux monoatomiques
  Nh   Nature chimique inconnue

En fonction de leurs propriétés physiques et chimiques générales, les éléments peuvent être classés en métaux, métalloïdes et non-
métaux :

les métaux sont généralement des solides brillants très conducteurs susceptibles de former des alliages avec d'autres métaux ainsi
que des composés ioniques avec des non-métaux ;

les non-métaux sont des isolants souvent gazeux susceptibles de former des composés covalents avec d'autres non-métaux et des
composés ioniques avec des métaux ;

les métalloïdes présentent des propriétés intermédiaires entre métaux et non-métaux, et sont situés, dans le tableau, entre ces deux
catégories d'éléments.

Plus l'énergie d'ionisation, l'électronégativité et l'affinité électronique sont faibles, plus l'élément a un caractère métallique prononcé.
Réciproquement, les éléments pour lesquels ces grandeurs sont élevées sont non métalliques. Les non-métaux se regroupent par
conséquent autour de l'angle supérieur droit du tableau (typiquement le fluor et le chlore), tandis que la grande majorité des éléments
ont un caractère métallique plus ou moins prononcé, les plus métalliques se regroupant autour de l'angle inférieur gauche (typiquement
le francium et le césium). Entre ces deux extrêmes, on a coutume de distinguer parmi les métaux :

les métaux alcalins, les plus réactifs ;

les métaux alcalino-terreux, réactifs à un degré moindre que les précédents ;

les lanthanides et les actinides, dont font partie tous les métaux du bloc f ;

les métaux de transition, comprenant la majeure partie des métaux du bloc d ;

les métaux pauvres, dont font partie tous les métaux du bloc p.

Parmi les non-métaux, on peut distinguer, outre les familles conventionnelles :

les non-métaux polyatomiques, rappelant les métalloïdes et susceptibles de présenter un caractère métallique (carbone graphite et
sélénium gris, par exemple) ;

les non-métaux diatomiques, essentiellement non métalliques hormis dans des conditions particulières (hydrogène métallique et
phase ζ de l'oxygène par exemple)

les non-métaux monoatomiques, qui sont les gaz nobles et sont essentiellement inertes chimiquement.
Familles d'éléments chimiques et autres regroupements

Au-delà des lignes, des colonnes et des diagonales, les éléments sont traditionnellement regroupés en familles aux propriétés physico-
chimiques homogènes :

1. famille des métaux alcalins, égale au groupe 1, moins l'hydrogène.

2. famille des métaux alcalino-terreux, confondue avec le groupe 2.

3. famille des lanthanides, égale aux éléments du bloc f de la 6e période, plus le lutécium 71Lu.

4. famille des actinides, égale aux éléments du bloc f de la 7e période, plus le lawrencium 103Lr.

5. famille des métaux de transition, égale aux éléments du bloc d moins le lutécium 71Lu, le lawrencium 103Lr, les éléments du groupe
12 et certains éléments de la 7e période, mais incluant le copernicium 112Cn.

6. famille des métaux pauvres, parfois dits « de post-transition », dont l'étendue peut varier selon les auteurs et qui regroupe les
métaux du bloc p ainsi que ceux du groupe 12 hormis le copernicium 112Cn. ;

7. famille des métalloïdes, intermédiaires entre métaux et non-métaux ;

8. famille des non-métaux, regroupant tous les éléments non métalliques n'appartenant pas aux deux dernières colonnes du tableau ;

9. famille des halogènes, comprenant les quatre premiers éléments du groupe 17 ;

10. famille des gaz nobles, comprenant les six premiers éléments du groupe 18.

Aux extrémités gauche et droite du tableau, ces familles se confondent à peu près avec les groupes, tandis qu'au centre du tableau elles
ont plutôt tendance à se confondre avec les blocs, voire avec les périodes. Ces regroupements d'éléments fondés sur leurs propriétés
physiques et chimiques sont par essence imparfaits, car ces propriétés varient souvent de manière assez continue à travers le tableau
périodique, de sorte qu'il est fréquent d'observer des recouvrements aux limites entre ces regroupements. Ainsi, le béryllium est toujours
classé parmi les métaux alcalins bien que ses oxydes soient amphotères et qu'il présente une tendance marquée à former des
composés covalents, deux caractéristiques des métaux pauvres comme l'aluminium. De même, le radon est toujours classé comme gaz
noble bien qu'il ne soit pas chimiquement inerte et tende à former des composés ioniques, ce qui le rapproche des métaux.

D'autres regroupements sont également en usage, par exemple :

les terres rares, qui comprennent le scandium 21Sc, l'yttrium 39Y et les lanthanides ;

le groupe du platine, qui regroupe les éléments des groupes 7 à 10 des périodes 5 et 6 ;

la classification géochimique des éléments, qui définit les éléments lithophiles, sidérophiles, chalcophiles et atmophiles ;

etc.

Limites à la périodicité aux confins du tableau

La configuration électronique des éléments est décrite de façon satisfaisante par le modèle des orbitales atomiques jusqu'au milieu de
la 7e période. Pour Z >> 100, des effets relativistes deviennent significatifs sur des électrons en interaction avec un noyau très fortement
chargé, certaines corrections induites par l'électrodynamique quantique ne peuvent plus être négligées, les approximations considérant
les électrons de façon individuelle pour déterminer les orbitales — approximation du champ central — ne sont plus valides, et des effets
de couplage spin-orbite redistribuent les niveaux d'énergie, et donc les sous-couches électroniques. Il s'ensuit que la distribution des
électrons autour du noyau devient délicate à modéliser pour ces éléments, et qu'on peut s'attendre à ce que leurs propriétés chimiques
soient plus difficiles à prévoir.

Si les propriétés physiques et chimiques de tous les éléments jusqu'au hassium 108Hs sont bien connues, seuls deux éléments de
numéro atomique supérieur à 108 ont fait l'objet d'études expérimentales : le copernicium 112Cn et le flérovium 114Fl ; on n'a par
conséquent que très peu d'informations sur les propriétés physiques et chimiques des autres éléments de numéro atomique supérieur à
108.

Le copernicium 112Cn, dont les propriétés chimiques ont été particulièrement étudiées, s'est révélé être un homologue plus volatil du
mercure et prolonge donc bien le groupe 12[16]. Il peut ainsi être rangé parmi les métaux pauvres comme le mercure, mais il semble
également répondre à la définition de l'IUPAC pour les éléments de transition, c'est-à-dire « un élément chimique dont les atomes ont une
sous-couche électronique d incomplète, ou qui peuvent former des cations dont la sous-couche électronique d est incomplète[17] » en
raison d'effets relativistes stabilisant la sous-couche électronique s au détriment de la sous-couche d : le cation Cn2+ aurait ainsi la
configuration électronique [Rn]5f14 6d8 7s2. Le copernicium présente par ailleurs certaines propriétés le rapprochant des gaz nobles[18]
et pourrait d'ailleurs être gazeux[19].

Le flérovium, quant à lui, présente des propriétés ambiguës : davantage métal que gaz noble, contrairement à ce que laissaient penser
les premiers résultats obtenus en 2008[20], il serait lui aussi volatil, mais plus réactif que le copernicium, et pourrait appartenir, tout
comme lui, à une nouvelle famille correspondant à des « métaux volatils », intermédiaires entre métaux et gaz nobles du point de vue de
leurs propriétés d'adsorption sur l'or[21] ; dans la mesure où il s'avère chimiquement semblable au plomb, il peut être vu comme un métal
pauvre, mais ne peut en toute rigueur être rangé dans une famille d'éléments en l'état actuel de nos connaissances.

Les propriétés de l'oganesson 118Og, qui devrait être un gaz noble en vertu de son positionnement en bas de la 18e colonne du tableau,
n'ont pas été étudiées expérimentalement ; des modélisations suggèrent qu'il pourrait peut-être s'agir d'un solide semiconducteur ayant
des propriétés évoquant les métalloïdes[16].

Isotopes et radioactivité

Isotopes
Article connexe : Table des isotopes.

Les éléments chimiques sont identifiés dans le tableau périodique par leur numéro atomique, qui représente le nombre de protons que
contient leur noyau, mais il peut exister plusieurs atomes différents pour un même élément chimique, différant les uns des autres par le
nombre de neutrons dans leur noyau. Dans la mesure où ces atomes occupent la même case dans le tableau périodique, ils sont dits
isotopes — avec une étymologie issue du grec ancien ἴσος τόπος signifiant « au même endroit ».

Les isotopes d'un élément ont généralement exactement les mêmes propriétés chimiques, car leur configuration électronique est
identique. Mais la masse du noyau étant différente, on observe un effet isotopique d'autant plus prononcé que l'atome est léger. C'est
notamment le cas pour le lithium 3Li, l'hélium 2He (du point de vue de ses propriétés physiques) et surtout l'hydrogène 1H.

L'isotope 2H (deutérium) de l'hydrogène est suffisamment différent de l'isotope 1H (protium) pour que l'UICPA admette — mais sans le
recommander — l'usage d'un symbole chimique spécifique au deutérium (D) distinct de celui de l'hydrogène (H).

Radioactivité

  1 2   3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
1 H     He
2 Li Be   B C N O F Ne
3 Na Mg   Al Si P S Cl Ar
4 K Ca   Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
5 Rb Sr   Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
6 Cs Ba *
Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn

7 Fr Ra *

* Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
  ↓    
  * La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb  
  *

* Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No  
       
  Pb   Un isotope au moins de cet élément est stable
  Cm   Un isotope a une période d'au moins 4 millions d'années
  Cf   Un isotope a une période d'au moins 800 ans
  Md   Un isotope a une période d'au moins 1 journée
  Bh   Un isotope a une période d'au moins 1 minute
Tous les isotopes connus ont une période inférieure à
  Og  
1 minute

80 des 118 éléments du tableau périodique standard possèdent au moins un isotope stable : ce sont tous les éléments de numéro
atomique compris entre 1 (hydrogène) et 82 (plomb) hormis le technétium 43Tc et le prométhium 61Pm, qui sont radioactifs.
Dès le bismuth 83Bi, tous les isotopes des éléments connus sont radioactifs. L'isotope 209Bi a ainsi une période radioactive valant un
milliard de fois l'âge de l'univers. Lorsque la période dépasse quatre millions d'années, la radioactivité produite par ces isotopes devient
négligeable et présente à court terme un risque sanitaire très faible : c'est par exemple le cas de l'uranium 238, dont la période est de
près de 4,5 milliards d'années et dont la toxicité est avant tout chimique[22],[23],[24], à travers notamment des composés solubles tels que
UF6, UO2F2, UO2Cl2, UO2(NO3)2, UF4, UCl4, UO3, certains composés peu solubles tels que UO2 et U3O8 étant quant à eux radiotoxiques[25].

Au-delà de Z = 110 (darmstadtium 281Ds), tous les isotopes des éléments ont une période radioactive de moins de 30 secondes, et de
moins d'un dixième de seconde à partir de l'élément 115 (moscovium 288Mc).

Le modèle en couches de la structure nucléaire permet de rendre compte de la plus ou moins grande stabilité des noyaux atomiques en
fonction de leur composition en nucléons (protons et neutrons). En particulier, des « nombres magiques » de nucléons, conférant une
stabilité particulière aux atomes qui en sont composés, ont été observés expérimentalement, et expliqués par ce modèle[26],[27]. Le
plomb 208, qui est le plus lourd des noyaux stables existants, est ainsi composé du nombre magique de 82 protons et du nombre
magique de 126 neutrons.

Certaines théories[d] extrapolent ces résultats en prédisant l'existence d'un îlot de stabilité parmi les nucléides superlourds, pour un
« nombre magique » de 184 neutrons et — selon les théories et les modèles — 114, 120, 122 ou 126 protons ; une approche plus
moderne montre toutefois, par des calculs fondés sur l'effet tunnel, que, si de tels noyaux doublement magiques sont probablement
stables du point de vue de la fission spontanée, ils devraient cependant subir des désintégrations α avec une période radioactive de
quelques microsecondes[28],[29],[30], tandis qu'un îlot de relative stabilité pourrait exister autour du darmstadtium 293, correspondant aux
nucléides définis par Z compris entre 104 et 116 et N compris entre 176 et 186 : ces éléments pourraient avoir des isotopes présentant
des périodes radioactives de l'ordre de la minute.

Extension du tableau périodique

Article détaillé : tableau périodique étendu.

Limite du tableau périodique

On ignore jusqu'à combien de protons et d'électrons un même atome peut contenir. La limite d'observabilité pratique est généralement
estimée à au plus Z = 130[31], dans la mesure où l'existence des atomes superlourds se heurte à la limite de stabilité des noyaux[32]. Cela
place la fin du tableau périodique peu après l'une des valeurs proposées pour le dernier îlot de stabilité, centré dans ce cas autour de
Z = 126.

Richard Feynman releva en 1948 qu'une interprétation simple de l'équation de Dirac semi-relativiste aboutit à une impossibilité pour
représenter les orbitales atomiques lorsque le numéro atomique vaut Z > 1⁄α ≈ 137, où α est la constante de structure fine : de tels
atomes ne pourraient avoir d'orbitale électronique stable pour plus de 137 électrons, ce qui rendrait impossible l'existence d'atomes
électriquement neutres au-delà de 137 protons ; l'élément 137 est depuis lors parfois surnommé « feynmanium »[33]. Le modèle de Bohr
donne par ailleurs une vitesse supérieure à celle de la lumière pour les électrons de la sous-couche 1s dans le cas où Z > 137. Une étude
plus poussée, prenant notamment en compte la taille non nulle du noyau, montre cependant que le nombre critique de protons pour
lequel l'énergie de liaison électron-noyau devient supérieure à 2m0c2, où m0 représente la masse au repos d'un électron ou d'un positron,
vaut Zcrit ≈ 173 : dans ce cas, si la sous-couche 1s n'est pas pleine, le champ électrostatique du noyau y crée une paire électron-
positron[34],[35], d'où l'émission d'un positron[36] ; si ce résultat n'écarte pas complètement la possibilité d'observer un jour des atomes
comprenant plus de 173 protons, il met en lumière un facteur supplémentaire d'instabilité les concernant.

Conjectures au-delà de la 7e période


Articles détaillés : période 8 du tableau périodique, période 9 du tableau périodique et tableau périodique étendu.

Au-delà des sept périodes standard, une huitième période est envisagée pour classer les atomes — à ce jour inobservés — ayant plus de
118 protons. Cette huitième période serait la première à posséder des éléments du bloc g, caractérisés à l'état fondamental par des
électrons sur une orbitale g. Néanmoins, compte tenu des limites à la périodicité aux confins du tableau — effets relativistes sur les
électrons des très gros atomes — qui deviennent significatifs dès le dernier tiers de la 7e période, il est peu probable que la configuration
électronique de tels atomes obéisse aux règles observées tout au long des six premières périodes. Il est en particulier délicat d'établir le
nombre d'éléments contenus dans ce bloc g : la règle de Klechkowski en prédit 18, mais la méthode de Hartree-Fock en prédit 22.
Le tableau périodique étendu à la huitième période avec 22 éléments dans le bloc g pourrait ainsi présenter l'aspect suivant :

1  H     He
2  Li Be   B C N O F Ne
3  Na Mg   Al Si P S Cl Ar
4  K Ca   Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
5  Rb Sr   Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
6  Cs Ba   La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
7  Fr Ra   Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
8  119 120 * 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 171 172
  ↓    
  * 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142  

Une neuvième période est parfois évoquée, mais, compte tenu de l'incertitude réelle quant à la possibilité d'observer à terme plus d'une
dizaine d'éléments nouveaux sur la huitième période, tous les éléments de numéro atomique supérieur à 130 relèvent a priori de la pure
extrapolation mathématique. À noter qu'une variante de la table ci-dessus, proposée par Fricke et al. en 1971[37] et revue par Pekka
Pyykkö en 2011[38], répartit les 172 mêmes éléments sur 9 périodes, et non 8, en les distribuant de manière non périodique : les
éléments 139 et 140 sont ainsi placés entre les éléments 164 et 169, dans le bloc p et non plus dans le bloc g, tandis que les éléments
165 à 168 sont placés sur une 9e période dans les blocs s et p.

Historique

De la toute première tentative de classification des éléments chimiques par Antoine Lavoisier en 1789 au tableau périodique de Glenn
Seaborg que nous utilisons aujourd'hui, de nombreux hommes de sciences, issus d'horizons — et parfois de disciplines — différents, ont
apporté chacun leur contribution, sur une période de près de deux siècles.

Première classification d'Antoine Lavoisier

Classification d'Antoine Lavoisier, 1789.

C'est en 1789 que le chimiste français Antoine Lavoisier a publié à Paris son Traité élémentaire de chimie, présenté dans un ordre nouveau
et d'après les découvertes modernes. Cet ouvrage en deux volumes a jeté les bases de la chimie moderne, en faisant le point sur les
connaissances de la fin du xviiie siècle dans cette discipline. Il y précise notamment le concept d'élément chimique comme une
substance simple qui ne peut être décomposée en d'autres substances, avec en corollaire la loi fondamentale de conservation de la
masse de chacune de ces substances simples au cours des réactions chimiques. Il mentionna également le fait que de nombreuses
substances considérées comme simples par le passé se sont révélées être en réalité des composés chimiques (par exemple l'huile et le
sel marin), et il précisa s'attendre à ce qu'on considère sous peu les terres (c'est-à-dire certains minerais) comme des substances
composées de nouveaux éléments.

Il publia dans cet ouvrage un tableau récapitulatif des « substances » considérées à son époque comme des éléments chimiques, en
prenant soin d'établir une équivalence avec le vocabulaire hérité des alchimistes afin d'éliminer toute ambiguïté. Ce tableau, qui se
voulait exhaustif et outil de référence, mentionnait ainsi, parmi les éléments chimiques, la lumière et le feu, encore considérés à cette
époque comme des principes « chimiques » bien que Lavoisier lui-même ait invalidé la théorie du phlogistique :
  Noms nouveaux Noms anciens correspondants

Lumière

Chaleur

Principe de la chaleur

Calorique Fluide igné

Feu

Matière du feu et de la chaleur


Substances simples
qui appartiennent

Air déphlogistiqué

aux trois règnes

Air empiréal

et qu'on peut
Oxygène
Air vital

regarder comme

Base de l'air vital


les éléments

des corps[e]
Gaz phlogistiqué

Azote Mossette

Base de la mossette

Gaz inflammable

Hydrogène
Base du gaz inflammable

Soufre

Phosphore
Substances simples
non-métalliques
Carbone Charbon pur
oxydables et
Radical muriatique[f] Inconnu
acidifiables
Radical fluorique[g] Inconnu

Radical boracique[h] Inconnu

Antimoine

Argent

Arsenic

Bismuth

Cobalt

Cuivre

Étain
Substances simples Fer
métalliques

Manganèse
oxydables et

acidifiables Mercure

Molybdène

Nickel

Or

Platine

Plomb

Tungstène

Zinc

Substances simples
Terre calcaire

salifiables
Chaux
Chaux
terreuses[i]
Magnésie Magnésie

Base du sel d'Epsom

Barote

Barite
Terre pesante

Argile

Alumine Terre de l'alun

Base de l'alun

Terre siliceuse

Silice
Terre vitrifiable

« Tableau des substances simples » publié par Antoine Lavoisier en 1789[39].

Les éléments chimiques y sont classés en quatre familles :

Les éléments impondérables (gaz et autres « essences »)

Les non-métaux

Les métaux

Les « terres », à savoir des minerais (oxydes, sulfates) considérés comme corps simples.

Le chlore est désigné comme « radical muriatique », car Lavoisier considérait que tous les acides étaient des oxoacides — le nom
oxygène signifie étymologiquement « formant des acides » — et cherchait donc le « radical » que l'oxygène aurait rendu acide — l'acide
muriatique désignait l'acide chlorhydrique, qui ne contient cependant pas d'oxygène.

Cette classification a surtout le mérite de clarifier certaines notions fondamentales, mais ne révèle encore aucune périodicité des
propriétés des éléments classés : les métaux sont ainsi recensés tout simplement par ordre alphabétique en français.

Triades de Johann Döbereiner

La première tentative de classification moderne des éléments chimiques revient au chimiste allemand Johann Wolfgang Döbereiner qui,
en 1817, nota que la masse atomique du strontium (88) était égale à la moyenne arithmétique des masses atomiques du calcium (40) et
du baryum (137), qui ont des propriétés chimiques semblables (aujourd'hui, ils sont classés parmi les métaux alcalino-terreux). En 1829,
il avait découvert deux autres « triades » de ce type : celle des halogènes (la masse atomique du brome (80) étant égale à la moyenne
arithmétique (81) de celles du chlore (35,5) et de l'iode (127)) et celle des métaux alcalins (la masse atomique du sodium (23) étant
égale à la moyenne arithmétique de celles du lithium (7) et du potassium (39)).

D'autres chimistes identifièrent d'autres séries d'éléments, et Leopold Gmelin publia en 1843 la première édition de son Handbuch der
Chemie, qui mentionnait des triades, ainsi que trois « tétrades » et une « pentade » — azote, phosphore, arsenic, antimoine et bismuth,
que nous connaissons aujourd'hui comme les éléments du groupe 15 du tableau périodique.

Tétrades de Jean-Baptiste Dumas

En 1859, le chimiste français Jean-Baptiste Dumas généralisa les triades de Döbereiner en les étendant en tétrades incluant les
éléments les plus légers, définies non plus par les moyennes arithmétiques, mais par une progression similaire d'une tétrade à l'autre,
par exemple :

Fluor = 19 (+ 16,5) Chlore = 35,5 (+ 44,5) Brome = 80 (+ 47) Iode = 127

Magnésium = 24 (+ 16) Calcium = 40 (+ 48) Strontium = 88 (+ 49) Baryum = 137

Bien qu'en apparence similaire à celle de Döbereiner, l'approche de Dumas était potentiellement bien plus féconde car applicable de
façon pertinente à un bien plus grand nombre d'éléments : alors que les progressions arithmétiques sont restreintes à quelques groupes
d'éléments, l'incrément constaté par Dumas entre éléments successifs aux propriétés similaires mesure précisément la longueur de la
période qui sépare ces deux éléments — incrément d'environ 16 entre les deux premiers éléments d'une tétrade, puis incrément d'environ
48 entre deuxième et troisième éléments, puis entre troisième et quatrième éléments.

Vis tellurique de Chancourtois

Vis tellurique de Chancourtois, 1862.

Le premier à remarquer la périodicité des propriétés chimiques des éléments fut le géologue français Alexandre-Émile Béguyer de
Chancourtois lorsqu'il classa en 1862 les éléments chimiques alors connus en fonction de leur masse atomique déterminée en 1858 par
le chimiste italien Stanislao Cannizzaro. Il normalisa la masse atomique de tous les éléments en prenant celle de l'oxygène égale à 16,
et, considérant que « les propriétés des éléments sont les propriétés des nombres » organisa les éléments chimiques en spirale sur un
cylindre divisé en seize parties, de telle sorte que les éléments aux propriétés similaires apparaissent l'un au-dessus de l'autre.

Chancourtois remarqua alors que certaines « triades » se retrouvaient précisément alignées dans cette représentation, ainsi que la
tétrade oxygène – soufre – sélénium – tellure, qui se trouvait également avoir des masses atomiques à peu près multiples de seize
(respectivement 16, 32, 79 et 128). C'est la raison pour laquelle il appela cette représentation « vis tellurique » en référence au tellure.
C'était la première ébauche de classification périodique des éléments. Celle-ci ne retint cependant pas l'attention de la communauté
scientifique, car Chancourtois n'était pas chimiste et avait employé des termes appartenant plutôt au domaine de la géochimie dans la
publication qu'il avait adressée à l'Académie des sciences, laquelle fut éditée de surcroît sans ses schémas explicatifs, ce qui rendit le
texte abscons.

D'un point de vue conceptuel, c'était une grande avancée, mais, d'un point de vue pratique, Chancourtois n'avait pas identifié la période
correcte pour les éléments les plus lourds, de sorte que, dans sa représentation, une même colonne regroupait le bore, l'aluminium et le
nickel, ce qui est correct pour les deux premiers, mais totalement erroné d'un point de vue chimique pour le troisième.

Loi des octaves de John Newlands

Dans la foulée, le chimiste anglais John Alexander Reina Newlands publia en 1863 une classification périodique qui eut, elle, un plus fort
retentissement (quoique tardif, et a posteriori), car il avait organisé les premiers éléments alors connus par masse atomique croissante
— plus précisément, par masse équivalente croissante — dans un tableau à sept lignes en les arrangeant de telle sorte que leurs
propriétés chimiques soient similaires par lignes, sans hésiter à placer deux éléments dans une même case si nécessaire pour éviter de
laisser des cases vides par ailleurs.
Classification périodique de John Newlands, 1863.

Ce faisant, il avait identifié une nouvelle triade, dont les extrémités étaient le silicium et l'étain, et dont l'élément médian restait à
découvrir : il prédit ainsi l'existence du germanium, en lui assignant une masse atomique d'environ 73. Mais la grande faiblesse de son
travail était qu'il n'avait pas laissé de case vide dans son tableau pour accueillir notamment le futur germanium : il avait en fait cherché
avant tout à classer les éléments connus dans un tableau complet sans chercher de classification plus large tenant compte de
possibles éléments à découvrir, qu'il avait pourtant pressentis. De plus, comme Chancourtois, il avait un problème de périodicité, car si
les éléments légers connus à l'époque avaient bien une périodicité chimique tous les sept éléments, cela cessait d'être valable au-delà
du calcium, et le tableau de Newlands s'avère alors inopérant :

  I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII.


1 H F Cl Co & Ni Br Pd I Pt & Ir
2 Li Na K Cu Rb Ag Cs Tl

3 Be Mg Ca Zn Sr Cd Ba & V Pb
4 B Al Cr Y Ce & La U Ta Th

5 C Si Ti In Zr Sn W Hg

6 N P Mn As Di & Mo Sb Nb Bi
7 O S Fe Se Rh & Ru Te Au Os
Tableau de John Newlands illustrant la « loi des octaves »[40], 1865.

La mise en évidence d'une périodicité globale jusqu'au calcium était néanmoins une grande avancée, et Newlands présenta cette
classification en l'appelant « loi des octaves » par analogie avec les sept notes de musique, mais ce travail fut assez mal accueilli par
ses pairs de la Société de chimie de Londres, qui le tournèrent souvent en ridicule et firent obstacle à sa publication ; ce n'est qu'après la
publication des travaux de Dmitri Mendeleïev que la qualité de cette analyse a été reconnue.

Notation d'éléments manquants par William Odling

Le chimiste anglais William Odling — secrétaire de la Société de chimie de Londres, et donc rival de Newlands — travaillait également,
dans les années 1860, à une table périodique des éléments chimiques remarquablement proche de celle que publierait Mendeleïev en
1869. Elle était organisée en périodes verticales avec des cases vides pour les éléments manquants et plaçait — à la différence du
premier tableau de Mendeleïev — le platine, le mercure, le thallium et le plomb dans les bons groupes. Son action négative à l'encontre
de Newlands entacha néanmoins définitivement la renommée d'Odling, et sa contribution à l'élaboration du tableau périodique des
éléments est aujourd'hui largement méconnue.

Introduction de la valence avec Lothar Meyer

La contribution du chimiste allemand Lothar Meyer est à peine mieux reconnue que celle d'Odling, car ses travaux décisifs ont été
publiés après ceux de Mendeleïev alors qu'ils étaient pour la plupart antérieurs. Il publia ainsi une première version de sa classification
des éléments en 1864, puis finalisa en 1868 une seconde version plus aboutie qui ne fut intégralement publiée qu'à sa mort, en 1895.

Le premier tableau de Meyer comprenait vingt-huit éléments classés en six familles définies par leur valence : c'était un grand pas en
direction de la forme moderne du tableau périodique, organisé en groupes dépendant de la configuration électronique des éléments, elle-
même directement en relation avec leur valence ; ce n'était néanmoins pas encore le même tableau qu'aujourd'hui, car les éléments
étaient toujours rangés par masse atomique croissante. Le second tableau de Meyer, qui élargissait et corrigeait le premier, fut publié en
1870, quelques mois après celui de Mendeleïev, dont il renforça l'impact sur la communauté scientifique en apportant aux thèses du
chimiste russe, encore très contestées, le soutien de travaux indépendants. La grande force de ce travail résidait dans les périodes de
longueur variable, avec une disposition des éléments qui permettait d'éviter les regroupements fâcheux de Newlands, tels que le fer, l'or
et certains éléments du groupe du platine parmi l'oxygène, le soufre, et les autres éléments du groupe 16 :

I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX.


  B = 11,0 Al = 27,3   ?   ?In = 113,4   Tl = 202,7

      ?   ?   ?  

  C = 11,97 Si = 28   ?   Sn = 117,8   Pb = 206,4


      Ti = 48   Zr = 89,7   ?  

  N = 14,01 P = 30,9   As = 74,9   Sb = 122,1   Bi = 207,9


      V = 51,2   Nb = 93,7   Ta = 182,2  

  O = 15,96 S = 31,98   Se = 78   Te = 128?   ?


      Cr = 54,4   Mo = 95,6   W = 183,5  

? F = 19,1 Cl = 35,38   Br = 79,75   I = 126,5   ?


      Mn = 54,8   Ru = 103,5   Os = 198,6  

      Fe = 55,9   Rh = 104,1   Ir = 196,7  

      Co = Ni = 58,6   Pd = 106,2   Pt = 196,7  


Li = 7,01 Na = 22,99 K = 39,04   Rb = 85,2   Cs = 132,7   ?

      Cu = 63,3   Ag = 107,66   Au = 196,2  


?Be = 9,3 Mg = 23,9 Ca = 39,9   Sr = 87,0   Ba = 136,8   ?

      Zn = 64,9   Cd = 116,6   Hg = 199,8  


Tableau périodique des éléments chimiques de Julius Lothar Meyer[41], publié en 1870.

Meyer avait également remarqué que si l'on trace une courbe représentant en abscisse la masse atomique et en ordonnée le volume
atomique de chaque élément, cette courbe présente une série de maxima et de minima périodiques, les maxima correspondant aux
éléments les plus électropositifs.

Classification périodique de Mendeleïev

Tableau périodique de Mendeleïev, publié en 1870.


Tableau périodique de 1876 conservé à l'université de Saint-Pétersbourg

Malgré la qualité réelle des travaux de ses contemporains, c'est bien au chimiste russe Dmitri Mendeleïev qu'on doit le premier tableau
périodique des éléments s'approchant de celui que nous utilisons aujourd'hui, non seulement dans sa forme, mais surtout par la vision
qui l'accompagne. À la différence de ses prédécesseurs, Mendeleïev a en effet formulé explicitement en quoi son tableau constituait un
outil d'analyse théorique des propriétés de la matière :

1. Les éléments chimiques, lorsqu'ils sont ordonnés par masse atomique croissante, montrent une périodicité de leurs propriétés
chimiques.

2. Les éléments qui ont des propriétés chimiques semblables ont soit des masses atomiques semblables (osmium, iridium, platine
par exemple), soit des masses atomiques croissantes de façon arithmétique (potassium, rubidium, césium par exemple).

3. La disposition des éléments ou des groupes d'éléments dans la table par masse atomique croissante correspond à leur valence et
est en rapport, dans une certaine mesure, avec leurs propriétés chimiques.

4. Les éléments les plus abondants dans le milieu naturel sont ceux qui ont la plus faible masse atomique.

5. La valeur de la masse atomique détermine les propriétés des éléments chimiques.

6. La masse atomique de certains éléments devrait parfois être revue, car le tableau est plus cohérent en réarrangeant certains
éléments — typiquement, le tellure — sans tenir compte de leur masse atomique expérimentale.

7. On doit s'attendre à découvrir des éléments inconnus au moment de la publication de ce tableau, par exemple des éléments
analogues à l'aluminium et au silicium, avec une masse atomique comprise entre 65 et 75.

8. Il est possible de prédire certaines propriétés des éléments à partir de leur masse atomique.

L'avancée était significative :

Mendeleïev prédit ainsi l'existence d'une série d'éléments, dont il précisa certaines propriétés, à commencer par leur masse atomique :
l'eka-bore (44), correspondant au scandium (45), découvert en 1879

l'eka-aluminium (68), correspondant au gallium (69,7), découvert en 1875 — une réussite particulièrement brillante, car
Mendeleïev avait prévu une densité de 6 g/cm3 et un bas point de fusion, les valeurs réelles étant 5,9 g/cm3 et 29,78 °C

l'eka-silicium (72), correspondant au germanium (72,6), découvert en 1886 — là encore, avec un remarquable accord entre les
observations et les propriétés physico-chimiques prédites par Mendeleïev

l'eka-manganèse (100), correspondant au technétium (99), découvert en 1937

Il identifia par sa théorie une dizaine d'éléments dont la masse atomique avait été déterminée de façon incorrecte

Il réorganisa sans le savoir certains éléments en fonction de leur numéro atomique et non de leur masse atomique

Les travaux de Mendeleïev ont été accueillis avec scepticisme par ses pairs, mais la publication subséquente de plusieurs résultats
similaires (ceux de John Newlands et de Lothar Meyer en particulier) obtenus de façon indépendante a fait basculer le consensus en
faveur de cette nouvelle vision des éléments chimiques.

Découverte de l'argon par William Ramsay et Lord Rayleigh

C'est en voulant mesurer avec précision la masse atomique de l'oxygène et de l'azote par rapport à celle de l'hydrogène que John William
Strutt Rayleigh nota une divergence entre la masse atomique de l'azote produit à partir d'ammoniac et celle de l'azote séparé de l'air
atmosphérique, légèrement plus lourd. Employant une méthodologie rigoureuse, William Ramsay parvint en 1894 à isoler l'argon à partir
de « l'azote » atmosphérique, et expliqua l'anomalie apparente de la masse atomique de l'azote atmosphérique en déterminant la masse
atomique de ce nouvel élément, pour lequel rien n'était prévu dans le tableau de Mendeleïev. Sa nature gazeuse et son inertie chimique
l'avaient rendu jusqu'alors invisible aux chimistes.
La masse atomique de l'argon (un peu moins de 40) est très voisine de celle du calcium (un peu plus de 40) et donc supérieure à celle du
potassium (39,1), ce qui posa quelques problèmes de classification[42], car il semblait y avoir « plus de place » dans le tableau périodique
entre le chlore et le potassium qu'entre le potassium et le calcium. Les choses se compliquèrent encore lorsque Ramsay et Morris
Travers découvrirent le néon en 1898, matérialisant, avec l'hélium (découvert en 1868 par l'astronome français Jules Janssen et l'Anglais
Joseph Norman Lockyer), le groupe nouveau des gaz rares (ou gaz nobles), appelé « groupe 0 » : la masse atomique du néon (20,2) était
exactement intermédiaire entre celles du fluor (19) et du sodium (23). Ainsi, les gaz rares semblaient se positionner tantôt entre un
métal alcalin et un métal alcalino-terreux, tantôt entre un halogène et un métal alcalin.

Classement par numéro atomique avec Henry Moseley

À la suite de la découverte de l'électron et de celle des isotopes par l'Anglais Joseph John Thomson — qui ont accompagné les débuts
de la physique de l'atome avec les travaux de l'Allemand Max Planck, du Néo-Zélandais Ernest Rutherford et du Danois Niels Bohr — les
recherches du physicien anglais Henry Moseley sur la corrélation entre la charge du noyau atomique et le spectre aux rayons X des
atomes ont abouti en 1913 au classement des éléments chimiques non plus par masse atomique croissante, mais par numéro
atomique croissant. C'était une évolution majeure, qui résolvait toutes les incohérences issues du classement en fonction de la masse
atomique, lesquelles devenaient gênantes depuis les travaux de systématisation de Dmitri Mendeleïev.

L'argon était ainsi placé entre le chlore et le potassium, et non plus entre le potassium et le calcium, tandis que le cobalt était clairement
positionné avant le nickel bien qu'il soit un peu plus lourd. Il confirma que le tellure devait être placé avant l'iode sans nécessiter de revoir
sa masse atomique, contrairement à ce qu'avait suggéré Mendeleïev. Il releva également que les éléments de numéro atomique 43 et 61
manquaient à l'appel : l'élément 43 avait déjà été prédit par Mendeleïev comme eka-manganèse (il s'agit du technétium, radioactif,
synthétisé en 1937) mais l'élément 61 était nouveau — il s'agit du prométhium, radioactif également, isolé en 1947 :

I II III IV V VI VII
O VIII
A B A B A B A B A B A B A B
1

                                 
H
2
3
4
5
6
7
8
9

                   
He Li Be B C N O F
10
11
12
13
14
15
16
17

                   
Ne Na Mg Al Si P S Cl
18
19
29
20
30
21
31
22
32
23
33
24
34
25
35
26
27
28

Ar K Cu Ca Zn Sc Ga Ti Ge V As Cr Se Mn Br Fe Co Ni
36
37
47
38
48
39
49
40
50
41
51
42
52
(43)
53
44
45
46

Kr Rb Ag Sr Cd Y In Zr Sn Nb Sb Mo Te   I Ru Rh Pd
57-
54
55
79
56
80
81
72
82
73
83
74
84
75
(85)
76
77
78

71

Xe Cs Au Ba Hg Tl Hf Pb Ta Bi W Po Re   Os Ir Pt
Ln
86
(87)
88
89
90
91
92

                     
Rn   Ra Ac Th Pa U
 
57
58
59
60
(61)
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71

 
La Ce Pr Nd   Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
 
Structure du tableau périodique des éléments publié en 1913 par Henry Moseley[43].

Ce tableau, directement inspiré de celui de John Newlands, constituait l'étape conduisant à la disposition contemporaine. En particulier,
la numérotation des groupes avec des chiffres romains de I à VIII, qui remontent à Newlands, et les lettres A et B, introduites par
Moseley, étaient encore largement utilisées à la fin du xxe siècle :
IA II A III B IV B VB VI B VII B VIII IB II B III A IV A VA VI A VII A O
   
1
2

H He
3
4
5
6
7
8
9
10

Li Be B C N O F Ne
11
12
13
14
15
16
17
18

Na Mg Al Si P S Cl Ar
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36

K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
37
38
39
40
41
42
(43)
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54

Rb Sr Y Zr Nb Mo   Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
55
56
57-71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82
83
84
(85)
86

Cs Ba Ln Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po   Rn
(87)
88
89
90
91
92
(93)
(94)
(95)
(96)
(97)
(98)
(99)

 
  Ra Ac Th Pa U              
   
57
58
59
60
(61)
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71

   
La Ce Pr Nd   Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
 
Tableau périodique dans les années 1920-1930, suite aux travaux d'Henry
   
Moseley[44].

Il était identique au tableau actuel, hormis pour ce qui avait trait à la septième période.

Concept des actinides de Glenn Seaborg

Le physicien américain Glenn Theodore Seaborg contribua dès 1942 au projet Manhattan dans l'équipe du physicien italien Enrico Fermi.
Il était chargé d'isoler le plutonium — que lui-même avait synthétisé et caractérisé en février 1941 — de la matrice d'uranium au sein de
laquelle il se formait. C'est au cours de ce travail qu'il développa une connaissance approfondie de la chimie particulière de ces
éléments. Il établit ainsi que leur position dans le tableau périodique (l'uranium était alors placé sous le tungstène et le plutonium sous
l'osmium) ne rendait pas compte de leurs propriétés.

En 1944, il parvint à synthétiser et à caractériser l'américium et le curium (éléments 95 et 96), ce qui lui permit de formaliser le concept
des actinides, c'est-à-dire d'une nouvelle famille aux propriétés spécifiques et formée des éléments 89 à 103, située sous les lanthanides
dans le tableau périodique, qui prit ainsi sa configuration actuelle. Seaborg conjectura également l'existence des superactinides,
regroupant les éléments 121 à 153 et situés sous les actinides.

Le tableau périodique utilisé de nos jours est celui remanié en 1944 par Seaborg.

Présentations alternatives

Tableau périodique de Charles Janet

De très nombreuses présentations alternatives du tableau périodique ont été proposées tout au long du xxe siècle, et des présentations
graphiques innovantes sont encore régulièrement proposées. L'une des plus anciennes et des plus simples est celle d'un autodidacte
français par ailleurs méconnu, Charles Janet, qui a donné son nom à une disposition du tableau élaborée au début du xxe siècle et
récemment redécouverte par les Anglo-saxons, chez lesquels elle est assez bien connue des spécialistes du sujet (sous les noms de
Janet Form ou de Left-Step Periodic Table) car elle range les éléments chimiques sur des périodes définies chacune par une valeur de
n + ℓ donnée (où n est le nombre quantique principal et ℓ le nombre quantique azimutal) tout en ayant le double mérite de rester
familière et de disposer les éléments dans l'ordre naturel des blocs (de droite à gauche), à la différence du tableau usuel :
f1 f2 f3 f4 f5 f6 f7 f8 f9 f10 f11 f12 f13 f14 d1 d2 d3 d4 d5 d6 d7 d8 d9 d10 p1 p2 p3 p4 p5 p6 s1 s2
H He
Li Be
B C N O F Ne Na Mg
Al Si P S Cl Ar K Ca
Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr Rb Sr
Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe Cs Ba
La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn Fr Ra
Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og 119 120
 
Tableau périodique actuel organisé à la façon de Charles Janet[45].

Autres représentations

Une autre représentation est celle de Theodor Benfey, datée de 1960, dont l'objectif était de remédier aux discontinuités du tableau
standard à l'aide d'une représentation en spirale :

Tableau périodique en spirale de Theodor Benfey.

De nombreux modèles en trois dimensions ont également été proposés afin d'enrichir la représentation des éléments par diverses
informations spécifiques[46].

Tableau périodique étendu pour définir les propriétés dans le cadre des lanthanides, des actinides, de l'yttrium, le scandium, l'aluminium, le bore, l'hydrogène

Une autre représentation a été proposée par Timmothy Stowe, en losanges par niveaux de remplissage : voir Tableau radial des
éléments chimiques.
Tableau en cupcakes utilisé par Ida Freund en tant qu'outil pédagogique[47].

Le tableau de Mendeleïev a été adapté pour représenter d'autres données physiques des éléments, et été appliqué pour visualiser des
éléments totalement différents[48].

Usages des éléments de la table dans l'industrie

Jusque dans les années 1970, l'industrie utilisait moins de vingt métaux. Depuis les années 2000, par suite du développement des
produits électroniques, des technologies de l'information et de la communication, de l'aéronautique, allié à l'innovation technique dans la
recherche de performances et de rendements, la demande en nouveaux métaux « high tech » a explosé, et concerne maintenant environ
60 métaux. Pratiquement tous les éléments de la table sont utilisés jusqu'au no 92 (uranium)[49]. Les réserves de la plupart des métaux
au niveau de production 2008 varient de 20 ans à 100 ans[50].

Notes et références

Notes
a. Elle était organisée en cinq colonnes (plus l'hydrogène et le lithium) comptant jusqu'à vingt éléments, mais surtout les éléments
chimiques y étaient rangés par masse atomique croissante, et non en fonction de leur numéro atomique.

b. En fonction des auteurs, le groupe 3 peut également être constitué du lanthane et de l'actinium au lieu du lutécium et du lawrencium
représentés ici[2],[3]. En janvier 2021, le groupe de travail de l'IUPAC a proposé la disposition plaçant le lutécium et le lawrencium dans le
groupe 3 comme compromis en attendant des conclusions définitives[4].

c. La nature d'un élément chimique relève souvent de plusieurs familles d'éléments, dont la répartition représentée ici ne retient que la
nature dominante de chaque élément ; la répartition des familles dans le tableau peut varier selon les auteurs, notamment dans la
partie droite du tableau.

d. Notamment les théories de champ moyen et les théories MM.

e. Par cette formule, Lavoisier entendait regrouper les substances « impalpables ».

f. Lavoisier désigne ainsi indirectement le chlore.

g. Il s'agit du fluor.

h. Il s'agit du bore.

i. Il s'agissait d'oxydes ou de sulfates d'éléments métalliques pour certains déjà connus de Lavoisier, qui soupçonnait d'ailleurs que
certaines de ces « substances simples » fussent en réalité des substances composées de plusieurs éléments différents.

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47. (en) M Rayner-Canham, Chemistry Was Their Life : Pioneering British Women Chemists, 1880–1949, Londres, Imperial College Press,
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com/worldscibooks/10.1142/p538) ), p. 227
48. Exemples : objets (vin, biscuit,...), concepts (Methodes de visualisations (http://www.visual-literacy.org/periodic_table/periodic_table.
html) ) ; et même à l'aide de logiciels (Kalzium (https://tux25.wordpress.com/2009/11/09/kalzium-decouvrez-en-image-ce-couteau-su
isse-de-la-chimie/) )

49. Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, Quel avenir pour les métaux ? Raréfaction des métaux : un nouveau défi pour la société, EDP
Sciences, p. 24-25

50. Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, Quel avenir pour les métaux ? Raréfaction des métaux : un nouveau défi pour la société, EDP
Sciences, p. 39

Voir aussi

Articles connexes
Tableau périodique étendu

Tableau périodique des éléments détaillé

Histoire de la découverte des éléments chimiques

Liste des degrés d'oxydation des éléments

Liens externes

Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :


Encyclopædia Britannica (https://www.britannica.com/science/periodic-table-of-the-elements)  ·
Encyclopædia Universalis (https://www.universalis.fr/encyclopedie/tableau-periodique-des-elements/)  ·
Encyclopédie Treccani (http://www.treccani.it/enciclopedia/sistema-periodico-degli-elementi)  ·
Swedish Nationalencyklopedin (https://www.ne.se/uppslagsverk/encyklopedi/l%C3%A5ng/periodiska-systemet)  ·
Store norske leksikon (https://snl.no/periodesystemet)

Notices d'autorité : Fichier d’autorité international virtuel (http://viaf.org/viaf/186605590)  ·


Bibliothèque nationale de France (http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb122746941) (données (http://data.bnf.fr/ark:/12148/cb122746941) )
 · Bibliothèque du Congrès (http://id.loc.gov/authorities/sh85099885)  · Gemeinsame Normdatei (http://d-nb.info/gnd/4125872-1)  ·
Bibliothèque nationale d’Espagne (http://catalogo.bne.es/uhtbin/authoritybrowse.cgi?action=display&authority_id=XX532419)  ·
Bibliothèque nationale tchèque (http://aut.nkp.cz/ph124041)

"Mendeleïev, le tableau s'alourdit", La Méthode Scientifique, France Culture, le 26 février 2019 (https://www.franceculture.fr/emissions/
la-methode-scientifique/mendeleiev-le-tableau-salourdit)

Le tableau périodique selon le professeur Lovychenko (http://www.unige.ch/sciences/chimie/?partages/mendeleev/mendel4.php) ,


sur le site de l'université de Genève

(en) « Le tableau périodique » (http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.iupac.org/reports/periodic_table) et le (en)


« tableau périodique officiel du 22 juin 2007 » (http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.iupac.org/reports/periodic_table/IUP
AC_Periodic_Table-22Jun07b.pdf) , sur le site de l'union internationale de chimie pure et appliquée

Animation, applications et recherches liées aux orbitales atomiques responsables du tableau périodique (http://www.toutestquantiqu
e.fr/#atome) (Université Paris Sud)

Tableau périodique adapté au niveau lycée (http://www.physique-chimie-lycee.fr/tableau-periodique.html) (cours de physique


chimie, programmes de l'éducation nationale française)

(en) « The Photographic Periodic Table of the Elements » (http://www.periodictable.com/) (consulté le 23 avril 2016) : en cliquant
sur un élément on obtient des renseignements déjà détaillés, puis encore plus en cliquant sur Full technical data (qui donne aussi
accès à des données détaillées sur chaque isotope).

« Le tableau de Mendeleïev : 150 ans d’histoire » (https://sagascience.com/mendeleiev/) , sur sagascience, site pédagogique du
CNRS (consulté le 31 janvier 2019)
Portail de la chimie

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