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Pourquoi 

?
L’Ordre atomique

Bombes atomiques
L’entrée dans l’ordre atomique remonte au mois d’août 1945 avec les bombes larguées sur Hiroshima
et Nagasaki. Ensuite plutôt que de s’en tenir là on a procédé à de très intensifs essais atomiques.
Pendant de nombreuses années des quantités énormes de produits radioactifs ont été lâchés dans
l'atmosphère, produits qui se retrouvent aujourd'hui dans l'air que nous respirons, dans l'eau que nous
buvons, dans les aliments que nous mangeons.

Matières radioactives
Les matières radioactives utilisées, aussi bien dans les installations militaires pour la bombe que dans
les installations civiles dans les centrales nucléaires imposent une organisation du travail tout à fait
particulière. Quand on manipule des produits extrêmement dangereux pour la vie humaine il est
nécessaire de se doter de multiples protections matérielles, et aussi de surveiller militairement
(gendarme armée police) tout ce qui concerne le transport, de maintenir le secret pour éviter les
attaques extérieurs et protéger ainsi l'univers atomique de tout regard extérieur et donc de toute critique
possible. Les matières radioactives imposent un ordre, des rapports sociaux de type dictatorial.

Catastrophes
Nous vivons sous la menace constante de la catastrophe : explosion atomique, accident dans une
centrale, utilisation des stocks de bombe dans un conflit. Les accidents de Tchernobyl et de Fukushima
nous montrent régions entières rendues inhabitables pour plusieurs siècles, que les populations sont
soit évacuées pour un temps et sont donc amenés à subir l'exode, soit sont invitées à rester dans des
zones contaminées en prenant le risque de maladies graves et mortelles, de problèmes pour leur
descendance, d'une vie menacée en permanence. Les travailleurs sont sacrifiés pour protéger ce qui
peut encore l'être.

Pollution
Il faut ajouter à cela les nombreux incidents dans les centrales ou les laboratoires de recherche qui
entraînent des fuites radioactives dans l'environnement.

Déchets
Enfin les déchets produits par cette industrie sont en grande partie indestructibles et s'accumulent dans
des zones de stockage qui ne peuvent pas être sûrs à très long terme.

Zones à défendre
Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) nous annonce aujourd'hui qu’un accident majeur
comme ceux de Tchernobyl ou de Fukushima est possible en Europe. Cet accident mettra en danger les
travailleurs du nucléaire, les populations, c'est à dire nous tous ici, et rendra une région interdite. On
voit ainsi les zones habitables sur terre se rétrécir et les populations servir de cobayes à des expériences
1
grandeur nature.
Il est donc plus qu'urgent de comprendre que nous avons une Zone À Défendre, immense, qui
correspond pour nous tous au territoire sur lequel nous vivons.

Sortie ou arrêt
Nous ne pourrons plus sortir du nucléaire puisqu'il faudra surveiller l'ensemble des installations
contaminées et les tonnes de déchets que nous avons accumulées.
Mais nous pouvons peser pour demander l'arrêt du nucléaire, arrêter avant la catastrophe, et comme la
catastrophe est possible à tout moment il faut arrêter le plus vite possible. Arrêter de produire de
l’électricité nucléaire, arrêter de donner des sommes énormes pour construire de nouvelles centrales,
arrêter d'engager l'argent de l'état dans le rafistolage des centrales existantes, réserver les budgets de
recherche sur le nucléaire à la gestion des déchets et orienter les recherches vers d'autres modèles de
production d'énergie.

Tant que nous ne ferons pas pression pour l'arrêt de l'exploitation du nucléaire, nous serons sous la
menace de la catastrophe et dans l'impossibilité de mettre en œuvre nos vraies valeurs : fournir à tous
ce qui est nécessaire à sa vie en utilisant des techniques douces, humaines, maîtrisables. Il s'agit
d'abandonner les valeurs qu'on nous impose qui se résument au profit et à l'argent.
A travers la technique du nucléaire, les dirigeants, les états, nous mettent dans une situation
irréversible : des régions inhabitables, incultivables.

On peut rêver d’agriculture paysanne, d’éoliennes et de traction animale : ce rêve n’a aucune chance de
devenir réalité sur un territoire qui se trouverait dans une zone d’exclusion radioactive comme il s’en
trouve du côté de Tchernobyl ou de Fukushima. Et quand bien même de courageux pionniers auraient
permis à une ferme autogérée de voir le jour, il suffirait de très peu de temps pour que ce petit paradis
se transforme en cauchemar si par malheur il se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment.

Il faut se rendre à l’évidence : avec ce qui relève du « nucléaire » on est entré dans un autre monde !
Pour nous, collectif contre l’ordre atomique, pas d’hésitation, il faut arrêter tout ce qui peut l’être,
avant la catastrophe ! Et pour ce qui ne peut l’être, compétence, dévouement et division du travail
obligent, il faut surveiller les installations nucléaires, les déchets déjà trop abondants et toutes ces
armes dont on ne sait que faire si ce n’est faire la guerre avec.

Comment des gens sensés réagiraient si quelqu’un les alertaient sur une fuite de gaz, sur la présence
d’un colis suspect, sur un départ de feu ? Est-ce qu’à l’instar de quelqu’un qui se dit philosophe ils
crieraient au « catastrophisme » ? Est-ce qu’ils accepteraient que les personnes chargés d’assurer la
sécurité proposent d’attendre vingt ans pour que soient mises en place des solutions « économiquement
et humainement acceptables » ?

Lorsque l’on aborde des problèmes qui relèvent de l’énergie atomique il semblerait que les plus
élémentaires réactions de survie de la plupart des individus de notre espèce soient annihilés.

Les sites des centrales et d'entreposage des déchets ont été choisis non sur des critères géologiques,
mais sur des critères d'acceptabilité des populations. C’est l’adhésion silencieuse des populations qui a
permis que cette situation nous soit imposée.
C'est pourquoi si nous refusons aujourd'hui cet ordre atomique, nous devons retourner la situation et
sauver des terres cultivables et habitables. C'est le chemin qu’il est nécessaire de suivre pour envisager
une autre façon d'habiter la terre.

2
Informations, notes pour répondre aux questions…

Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française Pierre-Franck Chevet a déclaré fin
avril : « Un accident majeur, comme ceux de Tchernobyl ou de Fukushima, ne peut être exclu nulle
part dans le monde, y compris en Europe. Nous devons en tirer les conséquences. »
Pour nous, petit collectif « Contre l’ordre atomique », les conséquences sont toutes tirées : l’urgence
des urgences c’est d’arrêter le nucléaire, immédiatement.
Il ne s’agit pas d’une pétition de principe, d’un mot d’ordre auquel on demanderait à chacun d’obéir
aveuglément. Tant de preuves accumulées de la nocivité de cette industrie, de son caractère à tel point
extraordinaire devrait suffire à convaincre toute personne bien intentionnée ayant quelque
connaissance du dossier.

Pour commencer il faut évoquer rapidement la genèse de cette industrie. Ensuite aborder
schématiquement son fonctionnement actuel, dire quelques mots de la sécurité nucléaire puis des
accidents enfin livrer notre conclusion .

Genèse de cette industrie


À l’origine l’industrie nucléaire n’a eu qu’un seul but : fabriquer des armes de destruction massive.
Après le largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki au Japon en août 1945, d’autres
pays que les États-Unis se sont lancés dans une course aux armements, pressés de participer à un
équilibre de la Terreur.
Il faut dire que l’essai de la bombe à hydrogène Bravo qui avait explosé à la surface de l'atoll de
Bikini, dans les îles Marshall avait convaincu beaucoup de monde de la possibilité de l’anéantissement
général et décidé des scientifiques à se regrouper et à protester.

Devant la prolifération d’installations atomiques vouées à la destruction l’inquiétude est devenue telle
que l’on a créé en 1957 l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA ou IAEA) sous l’égide
de l’ONU, agence est chargée de promouvoir les usages pacifiques du nucléaire et d’en surveiller les
usages guerriers. De l’atome pour la guerre on a prétendu passer à l’atome pour la paix. En distinguant
dans les mots usages civils et usages militaires les tenants de l’industrie nucléaire essaient encore de
nous faire croire à un cloisonnement entre les deux types d’usage.
Pour faire des bombes il est important de disposer de plutonium, matériau extrêmement radiotoxique et
c’est à cette fin que l’on a construit les divers types de réacteurs nucléaires. Ces réacteurs qui dégagent
d’énormes quantités de chaleur peuvent dans le cadre d’un programme « civil » produire de
l’électricité. Mais comme l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) l’affirme  leur fonction première n’est
pas abolie pour autant :

« le plutonium qui n’existe quasiment pas à l’état naturel est un sous-produit inévitable de la
production d’électricité nucléaire » Signalons au passage que les réacteurs d’EDF produisent chaque
année environ onze tonnes de plutonium.

C’est une aubaine pour ceux qui souhaitent se doter d’un arsenal aussi conséquent que les « grandes
puissances » : de cette façon l’Inde, le Pakistan, Israël, etc. ont obtenu leur bombe et l’Iran risquait,
paraît-il, d’en faire autant. On a suffisamment mis en cause l’Iran et sa volonté de se doter
d’installations atomiques pour comprendre à quel point les atomes civils et militaires sont imbriqués.
Refusant de se tourner immédiatement vers les usages pacifiques de l’atome, la France a commencé
ses essais nucléaires après 1957, ! Les essais nucléaires français, 210 au total, se sont échelonnés de
3
1960 à 1996. De 1966 à 1996, 193 essais nucléaires, dont 46 atmosphériques, ont été effectués sur les
atolls polynésiens de Mururoa et de Fangataufa ! La France, comme tous les pays qui voulaient la
bombe, a effectué de nombreux tests au mépris de la santé, de la vie de ses propres citoyens. Elle a pu
grâce à un effort considérable dans ce domaine rejoindre le cercle fermé des grandes puissances en se
dotant de la bombe A puis de la bombe H !
Qu’il s’agisse de nucléaire civil ou militaire il est important de se représenter le cycle du combustible.

Le cycle du combustible
1. Fabrication du combustible
Le minerai d’uranium issu des mines situées à l’étranger arrive en France par voie maritime. Il est
acheminé vers l’usine Comurhex à Malvési (Aude) pour être converti en tétraflorure d’uranium
(UF4). L’UF4 est ensuite transporté en colis industriels vers l’installation de Comurhex à Pierrelatte
(Drôme) pour y être converti en hexafluorure d’uranium (UF 6) non enrichi. L’UF6 non enrichi est
transporté jusqu’à l’usine d’enrichissement Georges Besse II à Pierrelatte. L’UF 6 enrichi est ensuite
transporté sur l’usine de fabrication d’assemblages combustibles FBFC à Romans-sur–Isère
(Drôme). Les assemblages combustibles neufs à base d’uranium sont enfin transportés de l’usine
FBFC vers les CNPE (Centre Nucléaire de Production d’Électricité) par camion ou par train.

Pour leur part, les assemblages combustibles MOX sont fabriqués à l’usine de MELOX de
Marcoule (Gard) puis transportés vers les CNPE ou des magasins d’entreposage associés à des
CNPE.

2. Matières valorisables issues du traitement du combustible irradié


Les combustibles usés issus des centrales nucléaires sont acheminés jusqu’à l’usine d’AREVA
NC La Hague pour traitement. L’oxyde de plutonium et le nitrate d’uranyle issus de leur
traitement sont respectivement transportés à l’usine de MELOX à Marcoule et à l’usine de
Pierrelatte en vue de la fabrication de nouveaux assemblages combustibles.

3. Déchets et maintenance des matériels contaminés


Les déchets de très faible activité sont transportés au centre de stockage de Morvilliers (Aube) et
les déchets issus du cycle du combustible sont transportés vers le centre de stockage de l’Aube. Les
déchets de haute activité et à vie longue sont actuellement entreposés sur le site de La Hague en
attendant un lieu de stockage. Des déchets de ce type sont renvoyés vers leur pays d’origine
lorsqu’ils sont issus du traitement de combustibles usés produits à l’étranger.

Les objets, outillages, emballages contaminés sont collectés par la société SOCODEI, soit en vue d’une
décontamination ou d’une maintenance sur le site de SOMANU à Maubeuge (Nord), soit en vue d’un
traitement et d’un conditionnement à l’usine CENTRACO à Codolet (Gard).

4. Flux de transport de substances radioactives associées à l’industrie nucléaire


Chaque année, environ 114 000 colis liés au cycle du combustible nucléaire sont acheminés lors de
19000 transports. Parmi ces transports, on dénombre environ :
– 2000 transports en provenance ou à destination de l’étranger ou transitant par la France, pour
environ 58 000 colis transportés ;
—389 transports de combustible neuf à base d’uranium et une cinquantaine de transports de
combustible neuf « MOX » à base d’uranium et de plutonium ;
– 220 transports sont organisés pour envoyer les combustibles usés des CNPE d’EDF vers l’usine de
retraitement de La Hague ;
– une centaine de transports de plutonium sous forme d’oxyde entre l’usine de retraitement de La
Hague et l’usine de production de combustible de MELOX, située dans le Gard ;

4
– 250 transports d’UF6 nécessaires à la fabrication de combustible.1

Il convient de mentionner les sources d’approvisionnement, de la façon dont on les exploite…


Et en fin de cycle, n’oublions pas les zones d’entreposage.

Le triangle sûreté radioprotection sécurité et les instances…

À la lecture de ces trois définitions proposées par le glossaire de l’Agence internationale de l’énergie
atomique (AIEA) loin d’être rassuré, on se rend compte qu’avec l’énergie atomique nous sommes
entrés dans un monde nouveau et terrifiant.

 La sûreté nucléaire (nuclear safety) désigne l’obtention de conditions d’exploitation correctes,


prévention des accidents ou atténuation de leurs conséquences, avec pour résultat la protection
des travailleurs, du public et de l’environnement contre des risques radiologiques indus.
 La radioprotection (ou protection radiologique) désigne la protection des personnes contre les
effets d’une exposition à des rayonnements ionisants et les moyens d’assurer cette protection.
 La sécurité nucléaire (nuclear security) désigne les mesures visant à empêcher et à détecter un
vol, un sabotage, un accès non autorisé, un transfert illégal ou tout autres actes malveillants
mettant en jeu des matières nucléaires et autres matières radioactives ou les installations asso-
ciées, et à intervenir en pareil cas.

Les accidents… (Wikipédia)


Cette liste d'accidents nucléaires recense les accidents connus impliquant du matériel nucléaire (voir
accident nucléaire). Dans certains cas, ces accidents ont causé des maladies et/ou des décès par
contamination radioactive. D'autres cas ont causé des rejets accidentels de matériaux radioactifs, sans
que des effets sanitaires n'aient pu y être formellement reliés. D'autres encore n'ont pas causé de
contamination, et sont mentionnés ici à cause des tensions qu'ils ont suscitées (collisions entre des
sous-marins nucléaires, par exemple).

Il existe une échelle de gradation établie par l'Agence internationale de l'énergie atomique : l'échelle
INES. Elle ne s'applique qu'aux événements civils (elle ne s'applique pas aux accidents et incidents
nucléaires militaires, ni aux faits de guerre ou de terrorisme)1.

Certains États ne communiquent pas sur les accidents nucléaires.

Certains accidents sont couverts par le secret défense ; leurs circonstances et leur gravité (pas de
classement selon l'échelle INES) ne sont pas connues avec précision.

 Accidents dans des centrales nucléaires de production d'électricité


 2 Accidents liés à l'industrie du combustible et des déchets

1
ASN, Étude sur les flux de transport de substances radioactives à usage civil.
Etude+ASN+flux+de+transport_18_11_2014.pdf

5
 2.1 Accident sur des unités de production de plutonium

 3 Accidents dans le domaine de la recherche


 4 Accidents liés à l'utilisation de sources radioactives en médecine et dans l'industrie
 5 Accidents dans le domaine militaire

 5.1 Accident lors d'essais nucléaires


 5.2 Accident sur des armes en service
 5.3 Accident sur des réacteurs de propulsion navale

Année Date Pays Site Description D S E


1952 12-déc Canada Chalk River Accident limité au site. - Une défaillance sur les barres de 4 4 1
contrôle et de nombreuses erreurs opératoires entraînent
une excursion de puissance de près du double de la puis-
sance nominale. La purge du modérateur permet d'arrêter
la réaction après 30 secondes, mais les gaz dégagés pro-
voquent une explosion d'hydrogène. Endommagement du
coeur et contamination du bâtiment.

1958 24-mai Canada Chalk River Accident limité au site. - Un élément combustible endom- 4 2 0
magé, sorti du réacteur, est insuffisamment refroidit et
prend feu. Le site est fortement contaminé par le combus-
tible nucléaire et ses produits de fissions.

1958 25-oct Yougoslavie Institut des Accident limité au site. - À la suite de la saturation d'une 4 4 0
sciences nu- chambre de détection, une excursion de puissance n'est
cléaires de pas détectée dans un réacteur de recherche à puissance
Vinča nulle, conduisant à un accident de criticité. Six chercheurs
reçoivent une dose estimée de 2 à 4 sieverts, cinq survé-
curent à la suite d'une greffe de moelle réalisée en France.

1959 26-juil USA Laboratoire Accident limité au site. - Un réacteur à sel fondu fait une 4 4 3
d'essais de excursion de puissance, conduisant à la fusion d'un tiers du
Santa Susana coeur et un dégagement significatif de gaz radioactifs (plu-
6
sieurs centaines de fois plus important que celui de TMI).

1969 21-janv Suisse Centrale nu- Accident limité au site. - L'éclatement d'un tube de force 4 4 3
cléaire de Lu- provoque une impulsion de courant et le réacteur (un petit
cens appareil expérimental construit dans une caverne ro-
cheuse) explose. Il est totalement détruit. Le cœur est par-
tiellement fondu. La majeure partie des substances radio-
actives est contenue dans la caverne.

1969 17-oct France Saint-Laurent- Accident limité au site. - Un accident entraîne la fusion de 4 4 0
des-Eaux cinq éléments combustibles dans le réacteur A1. Lors du
déchargement, les opérateurs ont ordonné de charger un
canal d'uranium et de graphite. Le réacteur est resté un an
à l'arrêt pour un coût de 20 millions de francs (un peu plus
de trois millions d’euros).

1971 19-nov USA Centrale nu- Accident limité au site. - Un réservoir d'eau déborde, relâ- 4 4 3
cléaire de chant 190 m3 d'eau contaminée dans le Mississippi. Des
Monticello matières radioactives entrent plus tard dans le système
d'arrivée d'eau de Saint-Paul.

1979 28-mars USA centrale nu- Accident avec risque extérieur. - À la suite d'une chaîne 4 5 2
cléaire de d'évènements accidentels, le cœur du réacteur no 2 de la
Three Mile Is- centrale de Three Mile Island (TMI-2) a en partie fondu, en-
land traînant le relâchement dans l'environnement d'une faible
quantité de radioactivité. Voir Accident nucléaire de Three
Mile Island.

1980 13-mars France Saint-Laurent- Accident limité au site. - accident nucléaire de Saint- 4 4 3
des-Eaux Laurent-des-Eaux Une fusion au cœur du réacteur se pro-
duit sur le réacteur graphite-gaz n° 2 de l'ancienne cen-
trale. Un morceau de tôle vient d'obstruer une partie du
circuit de refroidissement. La température fait un bond, ce
qui provoque la fusion de 20 kg d'uranium et entraîne l'ar-
rêt d'urgence du cœur.

1986 26-avr Ukraine Centrale nu- Accident majeur. - Catastrophe nucléaire de Tchernobyl. À 4 6 7
cléaire de la suite d'une série d'erreurs humaines et en raison de dé-
Tchernobyl fauts de conception, le réacteur no 4 subit une fusion du
cœur puis une explosion provoquant la libération de
grandes quantités de radio-isotopes dans l'atmosphère. Les
autorités évacuent environ 250 000 personnes de Biélorus-
sie, de Russie et d’Ukraine.

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1989 19-oct Espagne Vandellos Incident grave. - Un incendie se déclare dans la salle des 3 1 0
turbines de la centrale nucléaire de Vandellos en provo-
quant indirectement une inondation et endommageant
différents systèmes, notamment la réfrigération du réac-
teur. Cet incident est classé au niveau 3 de l'échelle INES.
Le gouvernement espagnol a décidé la fermeture définitive
du réacteur en novembre 1992 après qu'une fuite d'ef-
fluents liquides radioactifs eut pollué le canal voisin.

1992 25-oct Russie Sosnovy Bor Incident. - Sur le réacteur no 3, un RBMK, une vanne d'arri- 2 1 0
vée d'eau d'un des 1 660 tubes de force se ferme, destruc-
tion de l'élément de combustible et du tube de force.

1999 27-déc France Blayais Incident. - inondation de la centrale nucléaire du Blayais. 2 1 0


Lors de la tempête qui frappe alors la France, les parties
basses des tranches 1 et 2, et dans une moindre mesure les
tranches 3 et 4 de la centrale nucléaire du Blayais (Gi-
ronde) sont inondées[2], forçant l'arrêt de trois de ses
quatre réacteurs.

2000 15-févr USA Indian Point Accident limité au site. - Le réacteur no 2 de la centrale nu- 4 1 3
cléaire d'Indian Point libère une petite quantité de vapeur
radioactive. C'est un dysfonctionnement du générateur de
vapeur qui en est la cause.

2006 25-juil Suède Forsmark Incident. - Défaillance du système d'alimentation élec- 2 1 0


trique de secours de la tranche 1 de la centrale de Fors-
mark, dans le cours de l' incident la récupération de l'ali-
mentation électrique au bout de quelques heures permet
d'éviter le dénoyage du coeur ; par précaution, deux réac-
teurs de la centrale d'Oskarshamn sont fermés[3].

2007 16-juil Japon Kashiwazaki Incident grave. - La centrale a subi un tremblement de terre 3 0 3
-Kariwa d'intensité 6,8 dont l'épicentre était éloigné d'environ 10 kilo-
mètres. Le séisme a causé un incendie maîtrisé deux heures
après le départ du feu, ainsi que des rejets d'eau contenant
des éléments radioactifs dans la mer. Des fûts contenant des
déchets de faible activité ont également été renversés dans la
zone de stockage, répandant pour certains leur contenu sur le
sol.

2008 04-juin Slovénie, Krško Incident. - Fuite sur le circuit primaire du système de refroidis- 2 1 0
sement du réacteur. Le réacteur en question a été mis à l'arrêt
et la fuite contenue dans l'enceinte de confinement. Selon les
autorités slovènes, il n'y a pas eu de fuite de matériaux radio-
actifs dans l'environnement ni d'altération du combustible nu-
cléaire

2011 11-mars Japon Fukushima Accident majeur. - Cet accident est la conséquence d'un tsuna- 4 6 7

8
mi de plus de 14 m au niveau de la centrale ayant provoqué la
perte totale des alimentations électriques et du refroidisse-
ment des réacteurs nucléaires, ce tsunami faisait suite à un
séisme de magnitude 9.0.
2011 04-juin Égypte Anshas Incident grave. - À la suite de l'explosion d'une pompe de réac- 3 0 3
teur dans la petite centrale nucléaire d'Anshas (Nord du Caire),
alors mise en service sans autorisation, une fuite de 10 m 3
d'eau radioactive s'est produite.

2011 07-juin États-Unis Fort Calhoun Incident. - À la suite du débordement de la rivière Missouri, la 2 1 0
centrale nucléaire de Fort Calhoun est inondée. Le cœur avait
été déchargé en avril en vue de son remplacement périodique
et l'arrêt était prolongé pour des inspections et réparations
nécessaires. En plus de l'inondation, un incendie s'était décla-
ré.

2015 23-sept France Brennilis Anomalie. - Incendie dans la centrale en cours de démantèle- 1 0 0
ment, 9 personnes évacuées[4].

Défense en profondeur

La sûreté des centrales nucléaires est fondée sur le principe de "défense en profondeur" : des niveaux
multiples de protection, ou lignes de défense, présents dès le stade de la conception de l’installation,
ramènent à un niveau extrêmement faible le risque qu'un accident puisse avoir des conséquences
graves à l'extérieur de la centrale.

Chaque dispositif de sécurité, considéré a priori comme vulnérable, doit être doublés par un autre dis-
positif indépendant. L'un des objectifs majeurs de la sûreté des installations nucléaires est donc de maî-
triser, en toutes circonstances, le confinement de la radioactivité.

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La commission PÉON
La commission PÉON (Production d'électricité d'origine nucléaire) est une commis-
sion consultative auprès du gouvernement français.

Sa composition est la suivante :

Président de la commission
M. Jean Couture, secrétaire général de l'Énergie.

Membres de droit
L'administrateur général délégué du commissariat à l'Énergie atomique (M. Giraud).
Le haut commissaire à l'Énergie atomique (M. Yvon).
Le secrétaire général de l'Énergie (M. Couture).
Le commissaire général du Plan d'équipement et de la Productivité (M. Montjoie).
Le directeur du Gaz, de l'Électricité et du Charbon (M. Malegarie).
Le directeur des Industries chimiques, textiles et diverses (M. Rauline).
Le directeur de la Construction mécanique et électrique et de l'Électronique (M. Colonna).
Le directeur général d'Électricité de France (M. Boiteux).
Le directeur de l'équipement d'Électricité de France (M. Guilhamon).
Le directeur des Piles atomiques du commissariat à l'Énergie atomique (M. Horowitz).

Membres nommés pour 4 ans (au 1er décembre 1970) [1]


M. Aicardi, secrétaire général au commissariat général du Plan.
M. Baumgartner, président-directeur général d'Hispano-Alsacienne.
M. Blancard, vice-président du Conseil général des mines, délégué ministériel pour l'Arme-
ment.
M. Buchalet, administrateur délégué aux questions nucléaires de Schneider S.A.
M. Chevrier, directeur général adjoint d'Électricité de France.
M. Danzin, vice-président-directeur général de Thomson CSF.
M. Dejou, directeur des études et recherches d'Électricité de France.
M. Destival, rapporteur général de la commission de l'Énergie au commissariat général du
Plan.
M. Favier, conseiller maître à la Cour des comptes.
M. Glasser, président-directeur général de la société Alsthom.
M. Jouven, président-directeur général de Pechiney.
M. Koch, administrateur-directeur général de la Compagnie électromécanique.
M. La Genière (de), directeur du Budget au ministère de l'Économie et des Finances.
M. Lalande de Calan (de), président de la société Babcock et Wilcox.
M. Larre, directeur du Trésor au ministère de l'Économie et des Finances.
M. Mabile, directeur des Productions au commissariat à l'Énergie atomique
M. Malcor, président-directeur général de la compagnie Creusot-Loire (groupes Marine-
Schneider).
M. Moch, vice-président de l'ERAP.
M. Pascal, directeur administratif du commissariat à l'Énergie atomique.
10
M. Roux, vice-président du Conseil national du patronat français. M, Serise, directeur de la
Prévision au ministère de l'Économie et des Finances.

Membres nommés, présents actuellement [2]


M. Aicardi, secrétaire général au commissariat général du Plan d'équipement et de la pro-
ductivité.
M. Capoulade, directeur général adjoint de la Compagnie française de raffinage.
M. Chevrier, directeur général adjoint d'Électricité de France.
M. Dejou, directeur des études et recherches d'Électricité de France.
M. Destival, ingénieur en chef des Mines au commissariat général du Plan d'équipement et
de la productivité.
M. Fauroux, directeur général adjoint de la société Saint-Gobain Pont-à-Mousson.
M. Koch, vice-président-directeur général de la Compagnie électromécanique.
M. La Genière (de), sous-gouverneur de la Banque de France.
M. Leny, directeur général de la société Framatome.
M. Prudhomme, professeur à l'Institut d'urbanisme de l'université Paris-Val-de-Marne.
M. Roux, président-directeur général de la Compagnie générale d'électricité.
M. Schulz, président-directeur général de la société Alsthom.
M. Taranger, directeur des productions au commissariat à l'Énergie atomique.
M. Thomas, président-directeur général de la société Pechiney-Ugine-Kuhlmann.
M. Vendryes, délégué à la mission Applications industrielles nucléaires au commissariat à
l'Énergie atomique. M. Villemejane (de), directeur général de la société Imétal.

Compte tenu de la composition de cette commission, on ne s'étonnera pas qu'elle


prenne des positions tendant à favoriser le développement massif de l'industrie élec-
tronucléaire. Tous les grands trusts pouvant tirer profit de ce développement sont lar-
gement représentés dans cette commission !

Références:
[1]. Les Dossiers de l'énergie, ministère de l'Industrie et de la Recherche, 1970.
[2]. Journal officiel du 28 janvier 1976, arrêté du ministre de l'Industrie et de la Recherche,
en date du 31 décembre 1975.

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