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sorte, le jeudi soir dans la bibliothèque, et que ce serait pour moi l’occasion de
remettre le précieux manuscrit en place. C’est ce que j’ai fait et croyez-moi ce
n’était pas facile, car les jeunes élèves qui m’entouraient étaient particulièrement
à l’affût de tout ce qui pouvait se passer dans cette grande pièce et qui n’avait que
peu de choses à voir avec la fabuleuse histoire de la famille le Play.
Il faut rappeler cette étonnante faculté que possèdent les jeunes humains,
faculté d’écouter attentivement tout en observant le monde qui les entoure.
J’essayais de me rappeler quelques vieux trucs de magicien quand Freddy a
sorti des albums remplis de vieilles photos. Plusieurs fois j’ai cru pouvoir arriver
à mes fins. Ce n’est que lorsqu’il nous montra Jean-Louis Trintignant
descendant un escalier du château que je réussissais à remettre les quelques pages
dans le livre bleu.
Le texte que je vous donnerai lire maintenant n’est que la transcription, sans
doute légèrement approximative, de ce qui m’a été donné de recopier pendant une
nuit froide de l’hiver limousin.
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I l y a quelques années de cela, il m’a été donné de participer à
une sorte de séminaire qui se tenait dans un château situé non
loin de la ville de Limoges. Ce séminaire qui était organisé
chaque année en un lieu différent s’était toujours déroulé jusque-là à
la périphérie d’une quelconque agglomération européenne, dans un
de ces hôtels improbables qui semblent construits spécialement à
cet effet : Holiday Inn Ibis Hôtel, Campanile…
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Masque de fer et ne désespérait pas de retrouver un jour les lingots
d’or oublié quelque part en France par le maréchal Goering.
La vie de certaines communautés que l’on pourrait dire
anarchisantes au XVIIe siècle au nord de l’Italie, oui, j’ai bien écrit
anarchisantes, n’avait aucun secret pour Éric Van der Storen, ce
vieux flamand.
Pour être bref je dirais simplement que tous ceux qui parti-
cipaient à ce séminaire étaient des être doués d’une sagacité
extraordinaire , et comme décidément je ne veux pas être trop long,
je conseille à tous ceux que le sujet intéresse de chercher les actes de
ce séminaire qui a donné lieu à divers colloques dans de bonnes
bibliothèques ou bien sur Internet
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J’avais décidé de les interroger sur l’étymologie de ce nom,
Ligoure, comme cela se pratique lorsque l’on suit les canons de la
méthodologie historique. Ainsi pensais-je, je ne reviendrais pas
bredouille... À tout hasard, et au prix de quelques vilaines flatteries,
j’avais demandé à J. M. L., Joseph Marie Legras, de me prêter
l’appareil qu’il avait mis au point dans son laboratoire d’Orsay, un
appareil au carbone 14 capable de donner une date à six mois près,
affirmait-il.
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s’avéraient être des lits, des lits de largeur normale mais vraiment
très courts.
Une vieille femme édentée s’adressa à celui qui pouvait bien être
son mari ou son amant ou son frère ou son cousin germain,
(comment voulez-vous que je le sache alors que je viens
d’arriver ?) :
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Dehors, le soleil déclinait. Le ciel qui était bleu prenaient des
teintes cuivrées.
Au loin on entendait des chiens qui jouaient en aboyant. C’était
l’hiver, il faisait froid, l’odeur de bois brûlé que je trouvais agréable
devait sortir d’une cheminée voisine, des rouges-gorges picoraient
du saindoux tout près, sur la margelle d’un puits. La vache rousse
que j’apercevais dans le lointain, le chat qui m’avait suivi. le chant
des oiseaux, tout cela me rappelait mon enfance…
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l’espoir d’être exposés un jour sur l’île de Vassivière.
Je fis rapidement le tour des lits qui étaient dans l’ensemble assez
bien conservés. Tous dataient, d’après la machine de J.M.L., du XIIe
siècle. À ma grande surprise le dernier semblait avoir été conçu en
1944.