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b) Algorithme d’Euclide
Démonstration
La division euclidienne de a par b s’écrit a = bq1 + r1, avec 0 ≤ r1 < b.
Si b|a, alors r1 = 0 et donc le processus s’arrête avec p = 0.
Si b ne divise pas a, la division euclidienne de b par r1 s’écrit :
b = r1q2 + r2 avec 0 ≤ r2 < r1
Si r2 = 0, le processus s’arrête avec p = 1.
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Terminale S Spécialité Cours : PGCD - Théorème de Bézout. Théorème de Gauss.
Sinon : on suppose que pour tout entier n, rn ≠ 0, alors rn-1 = rnqn+1 + rn+1 avec 0 ≤ rn+1 < rn.
La suite (rn) est donc une suite d’entiers naturels strictement décroissante.
On a alors pour n = b, rb+1 ≤ b – (b + 1) ≤ -1, ce qui est absurde car rn , pour tout n .
Donc, la supposition rn ≠ 0 pour tout n était absurde.
Nécessairement, au bout d’un nombre fini de divisions (au maximum b), on obtiendra un reste nul.
Soit rp le dernier reste non nul.
Le lemme d’Euclide permet d’écrire :
PGCD(a ;b) = PGCD(b ;r1) = PGCD(r1;r2) = …. = PGCD(rp-2;rp-1) = PGCD(rp-1;rp) = rp
car rp+1 = 0 donc rp divise rp-1.
Finalement, on vient de prouver que l’algorithme d’Euclide permettait de déterminer le PGCD de a et
b : c’est le dernier reste non nul dans la succession des divisions euclidiennes définies par cet
algorithme.
Étapes A b r a = bq + r
3 65 13 0 65 = 13 5 + 0 (3ème étape)
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Terminale S Spécialité Cours : PGCD - Théorème de Bézout. Théorème de Gauss.
d) Propriétés du PGCD
Propriété :
Les diviseurs communs à deux entiers relatifs non nuls a et b sont les diviseurs du PGCD de a et b.
Démonstration
Lorsque a *, b * et a > b, dans les divisions euclidiennes successives de l’algorithme d’Euclide,
les diviseurs communs à a et b sont les diviseurs communs à b et r 0, à r0 et r1, …, à rp-1 et rp.
Or rp divise rp-1, donc les diviseurs communs à rp-1 et rp sont ceux de rp ; c'est-à-dire de PGCD(a ;b).
Lorsque a * ou b *, le résultat est identique car PGCD(a ;b) = PGCD(|a| ;|b|).
Démonstration de : PGCD(ka ;kb) = k PGCD(a ;b) dans le cas où a, b et k sont des entiers naturels.
Si a = bq + r avec 0 ≤ r < b, alors ka = kbq + kr avec 0 ≤ kr < kb (car k ).
Donc kr est le reste de la division euclidienne de ka par kb d’après l’unicité de l’écriture.
Avec les notations utilisées dans la démonstration sur l’algorithme d’Euclide et en multipliant chaque
membre des égalités par k, on obtient :
PGCD(ka ;kb) = PGCD(kb ;kr0) = … = krp = kPGCD(a ;b)
Conséquence :
a b 1
Si k est un entier naturel non nul, diviseur commun à a et b, alors : PGCD ; = PGCD(a ;b)
k k k
a b
Démonstration : Ceci découle de la propriété précédente en écrivant a = k et b = k .
k k
Définition :
Dire que deux entiers relatifs non nuls a et b sont premiers entre eux signifie que PGCD(a ;b) = 1.
Exemple : 45 et 34 sont premiers entre eux car leur seul diviseur commun positif est 1.
Démonstration
d = PGCD(a ;b) : donc d divise a et d divise b.
Il existe donc deux entiers relatifs a’ et b’ tels que a = da’ et b = db’.
d = PGCD(a ;b) = PGCD(da’ ;db’) = dPGCD(a’ ;b’)
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Terminale S Spécialité Cours : PGCD - Théorème de Bézout. Théorème de Gauss.
Théorème de Bézout : Deux entiers relatifs a et b sont premiers entre eux si et seulement si il
existe des entiers relatifs u et v tels que au + bv = 1.
Démonstration :
On suppose a et b premiers entre eux ; donc leur PGCD est 1.
Ainsi, au moins l’un des deux nombres a ou b est non nul, par exemple a.
Soit E l’ensemble des entiers naturels de la forme au + bv, avec u et v entiers.
Cet ensemble n’est pas vide, car il contient a (avec u = 1 et v = 0) et –a (avec u = -1 et v = 0).
E contient a et –a, et l’ un de ces deux entiers est strictement positif, donc E contient au moins
un entier strictement positif.
Soit le plus petit d’entre eux ; il existe ainsi u0 et v0 entiers tels que :
= au0 + bv0.
La division euclidienne de a par s’écrit : a = q + r, avec 0 ≤ r < .
D’où : r = a - q = a – (au0 + bv0)q = a(1 – qu0) + b(-v0q).
Ainsi, r appartient à E car il est de la forme au + bv avec u et v entiers (u = 1 – qu0 et v = -v0q) .
Comme est le plus petit élément strictement positif de E, l’inégalité 0 ≤ r < montre que r est
nul, d’où a = q et divise a.
On montre de même que divise b, d’où = 1 car a et b sont premiers entre eux : il existe bien
deux entiers u0 et v0 tels que au0 + bv0 = 1.
S’il existe des entiers u et v tels que au + bv = 1, alors si d est le PGCD de a et b, il divise a et b,
donc au + bv, c'est-à-dire 1 : ainsi, d vaut 1, et a et b sont premiers entre eux.
Exemple : a = 4 et b = 9 sont premiers entre eux et on a par exemple :
4 (- 2) + 9 1 = 1 ou 4 7 + 9 (- 3) = 1 ou 4 97 + 9 (- 43) = 1.
Les couples (-2 ;1) ; (7 ;-3) et (97 ;-43) sont tous des couples (u ; v) vérifiant l’égalité
4u + 9v = 1.
Remarques :
Ce théorème est un théorème d’existence. Il n’y a pas unicité du couple (u ; v) tel que au + bv = 1
lorsque a et b sont premiers entre eux.
Pour tout entier n, (n + 1) 1 – n 1 = 1, donc deux entiers consécutifs n et n + 1 sont toujours
premiers entre eux.
Détermination pratique de u et v.
Comment trouver u et v entiers relatifs tels que au + bv = 1 quand a et b sont premiers entre eux ?
Un examen rapide des plus petits multiples de a et b peut permettre de conclure.
Exemple :
a = 7 et b = 17. Sachant que 5 7 = 35 et 2 17 = 34,
on a 1 = 35 – 34 = 5 7 - 2 17 = 5 7 + (- 2) 17.
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Terminale S Spécialité Cours : PGCD - Théorème de Bézout. Théorème de Gauss.
Le couple (u ; v) = (5 ; - 2) convient.
Sinon, on écrit l’algorithme d’Euclide pour a et b, puis on exprime pas à pas chacun des restes comme
combinaisons linéaires de a et de b, jusqu’au dernier reste non nul qui est PGCD(a ; b).
Si a et b sont premiers entre eux, on aura alors écrit 1 comme une combinaison linéaire au + bv.
Ce procédé permet d’exprimer PGCD(a ; b) comme combinaison linéaire de a et b, que a et b soient
premiers entre eux ou non.
Exemple : a =71 et b = 19
Algorithme d’Euclide On isole les restes dans On remonte l’algorithme à partir de l’avant
un membre dernière étape
71 = 19 3 + 14 14 = 71 – 19 3 1=5–41
19 = 14 1 + 5 5 = 19 – 14 1 1 = 5 – (14 – 5 2) 1 = - 14 + 5 3
14 = 5 2 + 4 4 = 14 – 5 2 1 = – 14 + (19 – 14 1) 3 = 19 3 – 14 4
5=41+1 1=5–41 1 = 19 3 – (71 – 19 3) 4 = - 71 4 + 19 15
4=14+0
De 1 = - 71 4 + 19 15, on en déduit que 1 = au + bv, avec u = - 4 et v = 15.
Corollaire (Identité de Bézout) : Soit a et b deux entiers relatifs non tous les deux nuls.
Si d = PGCD(a ; b), alors il existe des entiers relatifs u et v tels que au + bv = d.
Démonstration
En effet, soit a et b deux entiers non nuls dont le PGCD est d. Soit les entiers a’ et b’ tels que a=da’ et b
= db’. Comme a’ et b’ sont premiers entre eux, il existe des entiers u et v tels que a’u + b’v = 1. En
multipliant les deux membres de cette égalité par d, on obtient :
ua’d + vb’d = d, d’où au + bv = d.
Propriété :
Un nombre premier est premier avec tous les entiers qu’il ne divise pas.
Démonstration
Soit p un nombre premier et a un entier non divisible par p. On note d le PGCD de a et p ; comme d divise
p, alors d vaut 1 ou p, puisque p est premier. Or, d ne peut pas être égal à d car a n’est pas divisible par
p. d’où : d = 1.
Exemple : 17 est premier, donc premier avec tous les entiers sauf les multiples de 17.
Propriété :
Si un entier est premier avec deux entiers, alors il est premier avec leur produit.
Démonstration
Soit a un entier premier avec b et c : d’après le théorème de Bézout, il existe des entiers u et v tels que
au + bv = 1 et des entiers u’ et v’ tels que au’ + cv’ = 1.
En effectuant le produit membre à membre, on obtient :
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Terminale S Spécialité Cours : PGCD - Théorème de Bézout. Théorème de Gauss.
Exemple : Soit n un entier. On a vu que n et n + 1 sont premiers entre eux ; de même, n – 1 et n sont
premiers entre eux. On en déduit que n et n² - 1 sont premiers entre eux (en effet, n² - 1 = (n + 1)(n –
1)).
Ce théorème est très utile pour résoudre les équations diophantiennes de la forme ax + by = c, avec x et
y entiers.
Démonstration
Si a est premier avec b, d’après le théorème de Bézout, il existe des entiers u et v tels que au + bv = 1.
En multipliant les deux membres de cette égalité par c, on obtient : acu + bcv = c.
Or, a divise acu et bc par hypothèse, donc a divise bcv : on en déduit que a divise acu + bcv, c'est-à-dire
c.
Exemple : Soit a et b deux entiers tels que 3a = 4b. Ici, 4 divise le produit 3a.
Les entiers 3 et 4 sont premiers entre eux, donc 4 divise a.
Corollaires :
Si deux entiers a et b premiers entre eux divisent un entier c alors leur produit ab divise c.
Si un nombre premier p divise un produit ab alors p divise a ou p divise b.
Démonstration
Comme c est divisible par a et b, alors il existe des entiers k et k’ tels que c = ka = k’b.
Cette égalité montre que a divise k’b ; comme a et b sont premiers entre eux, le théorème de Gauss
assure que a divise k’. Donc il existe un entier q tel que k’ = qa.
On en déduit c = qab. Donc ab divise c.
Soit p un nombre premier divisant le produit ab.
Si p divise a, la conclusion est assurée.
Si p ne divise pas a, alors a et p sont premiers entre eux ; comme p divise ab, alors p divise b d’après le
théorème de Gauss.
Exemples :
Le nombre 1 573 875 est divisible par 5 (car le chiffre des unités est 5) et divisible par 9 (car 1 + 5 +
7 + 3 + 8 + 7 + 5 = 36 et 36 9 = 4).
Or 5 et 9 sont premiers entre eux, donc 1 573 875 est divisible par 5 9, c'est-à-dire 45.
Le produit de trois entiers naturels consécutifs, n(n + 1)(n + 2), est divisible par 2 et par 3 ; 2 et 3
étant premiers entre eux alors ce produit est divisible par 6.