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Chapitre 15 – Arithmétique
1 - Divisibilité
1.1 Relation de divisibilité
Définition 1. Soit (a, b) ∈ Z2 . On dit que a est divisible par b ou bien que b divise a s’il existe k ∈ Z
tel que
a = bk
Auquel cas, on note b | a.
Application 6. Cette relation d’ordre est-elle totale ? Que peut-on dire de la relation de divisibilité sur Z ?
a|b =⇒ ak | bk
a = bq + r et 06r<p
L’entier a est le dividende, l’entier b est le diviseur, l’entier q est le quotient et l’entier r est le reste
de la division euclidienne de a par b.
∀i ∈ J1, nK, d | ai
• Un multiple commun des ai est un entier m ∈ Z qui est divisible par chacun des ai .
∀i ∈ J1, nK, ai | m
• Le plus petit commun multiple ou ppcm de a et b est le plus petit entier naturel non-nul qui
est divisible à la fois par a et par b. On le note a ∨ b ou ppcm(a, b).
Proposition 19. L’ensemble des multiples communs à deux entiers a et b ∈ N∗ est égal à l’ensemble des
multiples de leur ppcm.
aZ ∩ bZ = (a ∨ b)Z
Proposition 22. Le produit de deux entiers a et b ∈ N∗ est égal au produit de leur pgcd et de leur ppcm.
a × b = pgcd(a, b) × ppcm(a, b)
Définition 23. On étend les définitions du pgcd et du ppcm de deux entiers naturels à ceux de deux
entiers relatifs (a, b) ∈ Z2 par
pgcd(a, b) = pgcd(|a|, |b|) et ppcm(a, b) = ppcm(|a|, |b|)
Remarque 24. On pourra vérifier que les propriétés précédentes s’étendent à Z.
Théorème 25. Relation de Bézout
Soit (a, b) ∈ Z2 . Il existe (u, v) ∈ Z2 tel que
au + bv = pgcd(a, b)
Cette égalité est appelée une relation de Bézout.
Remarque 26. Attention, il n’y a pas unicité du couple (u, v) de la relation de Bézout.
Remarque 27. L’algorithme de détermination des entiers u et v s’appelle l’algorithme d’Euclide étendu.
Application 28. Déterminer une relation de Bézout relative aux entiers 93 et 81.
Définition 29. Soit (a1 , ..., an ) ∈ Zn des entiers dont l’un au moins est non-nul.
Le plus grand commun diviseur des ai est le plus grand entier naturel qui divise tous les ai . On le
note a1 ∧ ... ∧ an ou pgcd(a1 , ... , an ).
Remarque 30. Cette notation est cohérente avec l’associativité du pgcd prouvée précemment.
Théorème 31. Relation de Bézout généralisée.
Soit (a1 , ... , an ) ∈ Zn . Il existe (u1 , ... , un ) ∈ Zn tel que
n
X
uk ak = pgcd(a1 , ... , an )
k=1
Cette égalité est appelée une relation de Bézout généralisée.
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Proposition 34. Soit (a, b) ∈ Z2 . Soit d ∈ N∗ le pgcd de a et b. Alors il existe un couple (a0 , b0 ) ∈ Z2
d’entiers premier entre eux vérifiant
a = d × a0 et b = d × b0
a | bc et a ∧ b = 1
=⇒ a|c
Remarque 38. L’hypothèse a et b premiers entre eux est indispensable : on a 8 qui divise 24 = 4 × 6,
mais 8 ne divise ni 4 ni 6.
Proposition 40. Soit (a, b, c) ∈ Z3 tel que a et b soient premiers entre eux et divisent c. Alors ab divise c.
a | c et b | c et a ∧ b = 1
=⇒ ab | c
Proposition 41. Soit (a, b, c) ∈ Z3 tel que a soit premier avec b et c. Alors a est premier avec bc.
a ∧ b = 1 et a ∧ b = 1
=⇒ a ∧ bc = 1
Proposition 42. Soient a ∈ Z et (b1 , ..., bn ) ∈ Zn où n > 2 tel que a soit premier avec tous les bi .
Alors a est premier avec le produit des bi .
n
Y
∀i ∈ J1, nK, a ∧ bi = 1 =⇒ a∧ bi = 1
i=1
Corollaire 43. Soient a et b ∈ Z premier entre eux. Alors pour tout (n, m) ∈ N2 , an et bm sont premiers
entre eux.
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a1 ∧ ... ∧ an = 1
• Les entiers a1 , ..., an sont deux à deux premiers entre eux si pour tout (i, j) ∈ J1, nK2 ,
i 6= j =⇒ ai ∧ aj = 1
Proposition 45. Des entiers deux à deux premiers entre eux sont premiers entre eux dans leur ensemble.
Remarque 46. La réciproque est fausse : 6, 10 et 15 sont premiers entre eux dans leur ensemble, mais
pas deux à deux.
3 - Nombres premiers
Définition 48. Un entier naturel p ∈ N est premier si p 6= 1 et si ses seuls diviseurs sont 1 et p.
On note P l’ensemble des nombres premiers.
Vocabulaire 49. Un entier naturel p 6= 1 qui n’est pas premier est composé.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
41 42 43 44 45 46 47 48 49 50
51 52 53 54 55 56 57 58 59 60
61 62 63 64 65 66 67 68 69 70
71 72 73 74 75 76 77 78 79 80
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90
91 92 93 94 95 96 97 98 99 100
n
Remarque 53. Le nombre de nombres premiers inférieurs ou égaux à n se rapproche de lorsque n
ln(n)
tend vers +∞. C’est le théorème des nombres premiers.
Proposition 54. Deux nombres premiers distincts sont premiers entre eux.
Proposition 55. Soit (p, q) ∈ P 2 avec p 6= q. Pour tout (α, β) ∈ N2 , pα et q β sont premiers entre eux.
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Définition 56. Une suite numérique est presque-nulle si elle est nulle à partir d’un certain rang.
Proposition 62. Soit (a, b) ∈ (N∗ )2 . Soient (αp ) et (βp ) deux suites d’entiers presque nulles indexées
sur P constituant les valuations p-adiques de a et de b.
Y Y
a= p αp et b= pβp
p∈P p∈P
4 - Congruences
Définition 64. Soit (a, b) ∈ Z2 . Soit n ∈ N∗ . On dit que a est congru à b modulo n, et on note a ≡ b [n],
si la différence a − b est un multiple de n.
a ≡ b [n] ⇐⇒ n|b−a ⇐⇒ ∃ k ∈ Z, a = b + k × n
Proposition 65. Les relations de congruence sont des relations d’équivalence sur Z.
n|a ⇐⇒ a ≡ 0 [n]
a1 ≡ b1 [n] et b1 ≡ b2 [n]
=⇒ a1 + a2 ≡ b1 + b2 [n]
a1 ≡ b1 [n] et b1 ≡ b2 [n]
=⇒ a1 a2 ≡ b1 b2 [n]
a ≡ b [n] =⇒ ak ≡ bk [n]
a ≡ b [n] ⇐⇒ ka ≡ kb [kn]
ap ≡ a [p]
Application 72. Soit n ∈ Z. Montrer que tout diviseur premier impair de n2 + 1 est congru à 1 modulo 4.