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7 Aritmétique 7

I Divisibilité dans Z
1 Relation de divisibilité dans Z
1.1 Diviseurs et multiples
Définition
Soient  et b deux entiers relatifs. On dit que  divise b lorsqu’il existe un entier relatif k tel que b = k.
On dit que  est un diviseur de b ou b est un multiple de . On note |b («  divise b »).

Exemple −132 = −22 × 6. On a donc −22| − 132 et 6| − 132.

Remarques Soit n un entier relatif non nul.


• Tout diviseur de n est compris entre −|n| et |n|.
• Tout entier relatif non nul a donc un nombre fini de diviseurs.

Propriété
Soient  et b deux entiers relatifs. On a : |b ⇐⇒ (−)|b ⇐⇒ |(−b) ⇐⇒ (−)|(−b).

Application Déterminons les entiers naturels  et b vérifiant 2 − b2 = 21.


Soient  et b deux entiers naturels. 2 − b2 = 21 ⇐⇒ ( − b)( + b) = 21
 et b étant deux entiers naturels, on a  + b ¾ 0 et  − b ¾ 0 car 35 est positif.
De plus,  − b et  + b sont des diviseurs
§ positifs de 21 avec
§  − b ¶  + b. Les diviseurs
§ de 21 sont
§ 1, 3, 7, 21.
 − b = 1  − b = 3  = 11  = 5
 et b vérifient donc 2 − b2 = 21 ⇐⇒ ou . On obtient ou .
 + b = 21 +b=7 b = 10 b=2
Réciproquement, les couples (11; 10) et (5; 2) vérifient l’équation.
Ainsi, l’ensemble de solution de l’équation 2 − b2 = 21 est S = {(11; 10), (5; 2)}.

1.2 Propriétés de la divisibilité


Propriété
Soient , b et c trois entiers relatifs. Si |b et b|c alors |c.

Démonstration |b ⇐⇒ ∃k ∈ Z/ b = k et b|c ⇐⇒ ∃k ′ ∈ Z/ c = k ′ b, donc c = kk ′  ⇐⇒ |c. ƒ

Exemple 7|35 et 35|105 donc 7|105.

Propriétés
Soient , b et c trois entiers relatifs.
|b et |c =⇒ ∀(m, n) ∈ Z2 , |(mb + nc). En particulier, |b =⇒ |( + b) et |( − b).

Démonstration |b ⇐⇒ ∃k ∈ Z/ b = k et |c ⇐⇒ ∃k ′ ∈ Z/ c = k ′ .


mb + nc = mk + nk ′  = (mk + nk ′ ) =⇒ |mb + nc. ƒ

Application Déterminons tous les entiers n tels que (2n + 7)|(n + 1).
(2n + 7)|(n + 1) et (2n + 7)|(2n + 7) =⇒ (2n + 7)|[ (2n + 7) − 2(n + 1)] =⇒ (2n + 7)|5.
Les diviseurs de 5 sont −5, −1, 1 et 5, donc :
2n + 7 = −5 ⇐⇒ n = −6 ; 2n + 7 = −1 ⇐⇒ n = −4 ; 2n + 7 = 1 ⇐⇒ n = −3 ; 2n + 7 = 5 ⇐⇒ n = −1 .
Les solutions possibles sont −6, −4, −3 et −1. Vérifions qu’elles sont solutions.
Pour n = −6, 2n + 7 = −5. Or −5|5 donc −6 est bien solution.
On raisonne de même pour n = −4, n = −3 et n = −1 et on en déduis que les entiers recherchés sont −6,
−4, −3 et −1.

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2 Divition euclidienne
2.1 Division euclidienne dans N
Théorème
Soit (, b) ∈ N × N∗ , ∃!(q, r) ∈ N2 /  = bq + r et 0 ¶ r < b. (division euclidienne de  par b.)
On appelle q le quotient et r le reste de la division euclidienne de  par b.

Démonstration

Rappel : Partie entière


La partie entière d’un réel  est l’entier relatif n tel que n ¶  < n+ 1. On note n = ⌊ ⌋.⌊ π⌋ = 3; ⌊ −2, 1⌋ = −3.

Existence. Posons q = ⌊ b ⌋. On a b ¾ 0 donc q = ⌊ b ⌋ ¾ 0. Par définition, q ¾ b < q + 1 =⇒ qb ¶  < b(q + 1)


(b > 0). Ainsi bq − bq ¶  − bq < bq + b − bq =⇒ 0 ¶  − bq < b. En posant r =  − bq, on a  = bq + r et
0 ¶ r < b. On a prouvé l’existence d’un couple (q; r) vérifiant les conditions demandées.

Unicité. Supposons qu’il existe deux couples d’entiers naturels (q; r) et (q′ ; r ′ ) vérifiant les deux conditions :
§
 = qb + r avec 0 ¶ r < b
. On a alors :
 = q′ b + r ′ avec 0 ¶ r ′ < b
• qb + r = q′ b + r ′ , ainsi b(q − q′ ) = r − r ′ et donc b|(r − r ′ ).
• 0 ¶ r < b et (0 ¶ r ′ < b =⇒) − b < −r ′ ¶ 0 d’où −b < r − r ′ < b.
Nécessairement r − r ′ = 0 d’où r = r ′ et par conséquent q = q′ , d’où l’unicité. ƒ

Conséquence
Soit b un entier naturel tel que b ¾ 2. Tout entier  s’écrit sous une, et une seule, des formes bq, bq + 1,
bq + 2, · · · , bq + (b − 1), où q est un entier.

Application Soit n un entier naturel. Posons A = n(n − 2)(n + 2). On veut démontrer que A est un multiple
de 3.

1er cas : ∃k ∈ N/ n = 3k. 3|n donc 3|A.


2e cas : ∃k ∈ N/ n = 3k + 1. Alors n + 2 = 3k + 1 + 2 = 3(k + 1), ainsi 3|(n + 2) donc 3|A.
3e cas : ∃k ∈ N/ n = 3k + 2. Alors n − 2 = 3k + 2 − 2 = 3k, ainsi 3|(n − 2) donc 3|A.

2.2 Division euclidienne d’un entier relatif par un entier naturel non nul
Théorème : division euclidienne (Admis)
Soit (, b) ∈ N × N∗ , ∃!(q, r) ∈ Z × N /  = bq + r et 0 ¶ r < b.

Exemple Sachant que 332 = 25 × 13 + 7, on a −332 = −25 × 13 − 7. Le reste ne peut pas être négatif donc
il ne peut pas valoir −7. On écrit −332 = −25 × 13−13 + 13 − 7 soit −332 = −26 × 13 + 6.
Le reste de la division euclidienne de −332 par 13 est 6 et le quotient est −26.

Application Dans la division euclidienne de −37 par l’entier naturel non nul b, le reste est 14. On cherche
les valeurs possibles du diviseur et du quotient.

La division euclidienne de −37 par b donne −37 = qb + 14 avec 14 < b soit qb = −51.
Les diviseurs de −51 sont −51, −17, −3, −1, 1, 3, 17 et 51. Or b > 14, on a alors b = 17 ou b = 51.
• Pour b = 17, on a −37 = 17 × (−3) + 14 et q = −3.
• Pour b = 51, on a −37 = 51 × (−1) + 14 et q = −1.

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3 Congruences
3.1 Définition
Définition
Soit m ∈ N∗ . Deux entiers  et b sont congrus modulo m si, et seulement si, ils ont le même reste dans
la division euclidienne par m. On dit aussi que a est congru à b modulo m. On note  ≡ b[ m].

Exemple 15 = 2 × 7 + 1 et 21 = 2 × 10 + 1 donc 15 ≡ 21[ 2].

Théorème
Soient m ∈ N∗ et (, b) ∈ Z2 ,  ≡ b[ m] ⇐⇒ ∃k ∈ Z /  = b + km ⇐⇒ m|( − b).

Démonstration Démontrons la première équivalence, la seconde découlant simplement d’une définition.


Soient m ∈ N∗ et (, b) ∈ Z2 . 
 =q×m+r
=⇒  ≡ b[ m] signifie qu’il existe deux entiers q, q′ et un entier r tels que b = q′ × m + r .
 0¶r<m
D’où r = r ⇐⇒  − q × m = b − q′ × m ⇐⇒  = b + (q − q′ )m ⇐⇒  = b + km. En posant k = q − q′ .

⇐= On note respectivement q et r, le quotient et le reste de la divition euclidienne de  par m.


Donc  = q × m + r.
On suppose qu’il existe un entier k tel que a=b+km. On a donc b =  − km = qm − km + r = (q − k)m + r.
Ainsi q − k est le quotient et r est le reste de la division euclidienne de b par m, donc  ≡ b[ m]. ƒ

3.2 Congruences et opérations


Propriété : transitivité de « ≡ »
Soient (, b, c) ∈ Z3 et m ∈ N∗ . Si  ≡ b[ m] et b ≡ c[ m] alors  ≡ c[ m].

Exemple 137 ≡ 37[ 5] et 37 ≡ 2[ 5] donc 137 ≡ 2[ 5].

Propriétés : compatibilité de « ≡ » avec les opérations.


Soient (, b, c, d) ∈ Z4 et m ∈ N∗ .
• Si  ≡ b[ m] et c ≡ d[ m], alors  + b ≡ c + d[ m] et  × c ≡ b × d[ m].
• Soit p ∈ N∗ . Si  ≡ b[ m], alors p ≡ bp [ m].

Démonstration Montrons la compatibilité avec la multiplication.


Soient (, b, c,§d) ∈ Z4 et m ∈ N∗ . Supposons que  ≡ b[ m] et c ≡ d[ m].
 = b + km
∃(k, k ′ ) ∈ Z2 / . Donc  × c = (b + km)(d + k ′ m) = b × d + (bk ′ + kd + kk ′ m) × m.
c = d + k′m
D’où  × c = b × d(m). ƒ

Application Montrons que pour tout entier n, 3|n(n + 1)(2n + 1).

On dresse un tableau de congruence de n modulo 3.


n ≡ . . . [ 3] 0 1 2

(n + 1) ≡ . . . [ 3] 1 2 3≡0

(2n + 1) ≡ . . . [ 3] 1 3≡0 5≡2

n(n + 1)(2n + 1) 0×1×1≡0 1×2×0≡0 2×0×2≡0


Ainsi n(n + 1)(2n + 1) ≡ 0[ 3], autrement dit 3|n(n + 1)(2n + 1).

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3.3 Inverse modulo m
Définition
Soient  ∈ Z et m ∈ N∗ . On dit que  est inversible modulo m lorsqu’il existe b tel que  × b ≡ 1[ m].

Exemple 8 est inversible modulo 3 car 8 × 2 ≡ 1[ 3]. 2 est donc un inverse de 8 modulo 3.

Application

Montrons que 3 est inversible modulo 5. b ≡ . . . [ 5] 0 1 2 3 4



Soit b ∈ Z. On établit un tableau de congruence modulo 5.
3b ≡ . . . [ 5] 0 3 1 4 2

On a 3 × 2 ≡ 1[ 5] donc 2 est un inverse de 3 modulo 5.

Montrons que 4 n’admet pas d’inverse modulo


c ≡ . . . [ 6] 0 1 2 3 4 5
6.

Soit c ∈ Z. On établit un tableau de congruence
4c ≡ . . . [ 6]) 0 4 2 0 4 2
modulo 6.
Il n’existe pas d’entier c tel que 4c ≡ 1[ 6]. Donc 4 n’admet pas d’inverse modulo 6.

II PGCD
1 PGCD
1.1 Définition et propriétés
Définition
Soient  et b deux entiers relatifs non simultanément nuls.
L’ensemble des diviseurs communs à  et b est une partie non vide de Z et majorée. Cet ensemble admet
un plus grand élément appelé Plus Grand Diviseur Commun de a et b noté PGCD(; b).

Propriétés
Soient  et b deux entiers relatifs non simultanément nuls.
On a PGCD(; b) = PGCD(||; |b|) et, pour tout couple (; b) ∈ N2 avec  6= 0 :
1. PGCD(; b) ¾ 1 ; PGCD(0; ) =  ; PGCD(1; ) =  ;
2.  divise b si, et seulement si, PGCD(; b) =  ;
3. PGCD(; b) = PGCD( − b; b) (Méthode de la soustraction)

Exemple
PGCD(229; 225) = PGCD(229 − 225; 225) = PGCD(4; 225) = 1 car 1 est le seul diviseur commun à 4 et 225.

1.2 Algorithme d’Euclide


Dans cette partie,  et b sont deux entiers naturels non nuls avec  > b.
Propriété
On note q et r le quotient et le reste de la division euclidienne de  par b. Avec ces notations, PGCD(; b) =
PGCD(b; r).

Démonstration
• Soit d un diviseur commun à  et à b. Par définition,  = bq + r donc r =  − bq. r s’écrit donc comme
une combinaison linéaire de  et de b et d divise à la fois  et b. Donc d divise r. En particulier, d est
un diviseur commun à b et r.
• De même,  est une combinaison linéaire de b et r, donc tout diviseur commun à b et r divise .
Ainsi, l’ensemble des diviseurs communs à  et b est confondu avec l’ensemble des diviseurs communs à b
et r. Ils ont donc le même plus grand élément d’où PGCD(; b) = PGCD(b; r). ƒ

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Exemple 546 = 60 × 9 + 6 donc PGCD(546; 60) = PGCD(60; 6) = PGCD(6 × 10; 6) = 6.

Algorithme d’Euclide
On définit par récurrence la suite des entiers r0 , r1 , . . ., rn tels que :
• r0 est le reste de la division euclidienne de  par b ;
• si r0 6= 0, r1 est le reste de la division euclidienne de b par r0 ;
• pour tout k ∈ {1; . . . ; n − 1}, si rk 6= 0 alors rk+1 est le reste de la division euclidienne de rk−1 par rk .
Alors cette suite d’entiers est nulle à partir d’un certain rang et la dernière valeur non nulle prise par cette
suite est le PGCD de  et b.

Démonstration Soit r0 le reste de la division euclidienne de  par b. Par définition du reste d’une division
euclidienne, 0 ¶ r0 < b et on sait que PGCD(; b) = PGCD(b; r0 ).
Soit m ∈ N. Supposons qu’on ait construit r0 , r1 , . . ., rm−1 non nuls et rm tels que, pour tout k ∈ {1; . . . ; m− 1},
rk+1 soit le reste de la division euclidienne de rk−1 par rk .
Alors, 0 ¶ rm < rm−1 < . . . < b et PGCD(; b) = PGCD(b; r0 ) = . . . = PGCD(rm−1 ; rm ).
• Si rm = 0, alors PGCD(rm−1 ; rm ) = rm−1 .
• Si rm 6= 0, le reste rm+1 de la division euclidienne de rm−1 par rm vérifie 0 ¶ rm+1 < rm < . . . < b, et
PGCD(rm−1 ; rm ) = PGCD(rm ; rm+1 ).
Par récurrence, on en déduit que la suite d’entiers naturels (rn ) est strictement décroissante jusqu’au premier
terme égal à 0. Elle est donc nulle à partir d’un certain rang.
Soit alors n0 ∈ N tel que rn0 = 0 et rn0 −1 > 0.
Par construction, PGCD(; b) = PGCD(r0 ; r1 ) = . . . = PGCD(rn0 −1 ; rn0 ) = rn0 −1 . ƒ

Application Appliquons l’algorithme d’Euclide pour déterminer le PGCD de 450 et 198.

450 = 198 × 2 + 54
198 = 54 × 3 + 36 Le dernier reste non nul obtenu en appliquant l’algoritme d’Euclide
54 = 36 × 1 + 18 vaut 18 donc on en déduit que PGCD(450; 198) = 18.
36 = 18 × 2 + 0

1.3 Corollaires de l’algoritme d’Euclide


Corollaire 1
Pour tous entiers naturels non nuls , b et k, on a PGCD(k; kb) = k × PGCD(; b).

Corollaire 2
Soient  et b deux entiers non simultanément nuls.
d est un diviseur commun à  et b si, et seulement si, d divise PGCD(; b).

Démonstration Soit (; b) ∈ Z2 . On suppose que  et b ne sont pas simultanément nuls et on note d ∈ Z
un diviseur commun à  et b.
Montrons que d divise PGCD(; b). Pour cela, montrons par récurrence que d divise tous les restes de la
suite construite par l’algorithme d’Euclide.

Initialisation : soient respectivement q et r0 le quotient et le reste de la division euclidienne de  par b.


Alors r0 =  − bq donc d divise r0 comme combinaison linéaire de  et b.

Hérédité : on suppose qu’on a construit la suite r0 , r1 , . . ., rm telle que, pour tout k ∈ {1; . . . ; m − 1}, rk+1
soit le reste de la division euclidienne de rk−1 par rk dont on note qk le quotient et qu’on a montré que rm et
rm−1 sont divisibles par d.
Alors rm−1 = qm rm + rm+1 , donc rm+1 = rm−1 − rm qm est encore divisible par d.

Conclusion : Par récurrence, on en déduit que, pour tout k ∈ {1; . . . ; m}, rk est divisible par d. Comme
PGCD(; b) est le dernier terme non nul de cette suite, PGCD(; b) est divisible par d.

Réciproquement, si d divise PGCD(; b), comme PGCD(; b) divise  et b, alors d divise aussi  et b par
transitivité.
En conclusion, les diviseurs de PGCD(; b) sont bien les diviseurs communs à  et b. ƒ

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Application Déterminer les entiers naturels n inférieur à 450 tels que PGCD(n; 270) = 45.

On a 45|n donc il existe m ∈ N tel que n = 45m. Or n ¶ 450 donc m ¶ 10. De plus, 45 = PGCD(n; 270) =
PGCD(45m; 45 × 6) = 45 × PGCD(m; 6), donc PGCD(m; 6) = 1. On en déduit que m ∈ {1; 5; 7}.

2 Nombres premiers entre eux


2.1 Définition
Définition
Soient  et b deux entiers relatifs non nuls.
On dit que  et b sont premiers entre eux lorsque leurs seuls diviseurs communs sont 1 et −1. Autrement
dit,  et b sont premiers entre eux lorsque PGCD(; b) = 1.

Exemple 18 et 35 sont premiers entre eux car 35 est un multiple de 1 ; 5 ; 7 et 35 alors que 18 n’est divisible
par aucun de ces nombres autres que 1. Donc le PGCD de 18 et 35 vaut 1.

Propriété
Soient  et b deux entiers relatifs non nuls.
Soient d = PGCD(; b) et ′ , b′ les entiers tels que  = d′ et b = db′ .
Alors ′ et b′ sont premiers entre eux.
Réciproquement, s’il existe d ∈ N et ′ , b′ des entiers premiers entre eux tels que  = d′ et b = db′ , alors
d est le PGCD de  et b.

Démonstration Soient d′ = PGCD(′ ; b′ ) et k1 et k2 les entiers tels que ′ = d′ k1 et b′ = d′ k2 .


On doit montrer que d′ = 1.
En effet,  = dd′ k1 et b = dd′ k2 donc dd′ est un diviseur commun à  et b. Comme d = PGCD(; b), on a
nécessairement dd′ ¶ d donc, puisque d > 0, d′ = 1.
Réciproquement, PGCD(; b) = PGCD(d′ ; db′ ) = d × PGCD(′ ; b′ ) = d car ′ et b′ sont premiers entre eux.ƒ

Exemple 36 = 12 × 3 et 60 = 12 × 5. Puisque 3 et 5 sont premiers entre eux, alors PGCD(60; 36) = 12.

§
Application Déterminons l’ensemble des couples (; b) ∈ N2 tels que b = 300
.
PGCD(; b) = 5
 = 5′
§
Puisque PGCD(; b) = 5, il existe deux entiers ′ et b′ premiers entre eux tels que . On a alors
b = 5b′
′ ′ ′ ′ ′ ′
b = 25 b donc 25 b = 300 et ainsi  b = 12. Or 12 = 1 × 12 = 2 × 6 = 3 × 4.
Comme ′ et b′ doivent être premiers entre eux, les couples possibles sont (1; 12), (12; 1), (3; 4) et (4; 3),
ce qui donne pour (; b) les couples (5; 60), (60; 5), (15; 20) et (20; 15).
Réciproquement, chacun de ces couples est solution du système.

2.2 Théorème de Bézout


Identité de Bézout1
Soit  et b deux entiers non nuls et D = PGCD(; b).
Il existe alors un couple (, ) d’entiers relatifs tels que  + b = D.

En conséquence : Tout diviseur commun à  et b divise leur PGCD.


Exemple Le PGCD de 84 et 18 est 6 donc il existe des entiers  et  tels que 84 + 18 = 6.
Pour les déterminer, on peut se ramener à l’équation diophantienne 14 + 3 = 1 dont une solution est
(−1; 5). On vérifie : −84 + 18 × 5 = −84 + 90 = 6.

Théorème de Bézout2
Soit (; b) un couple d’entiers relatifs non nuls.
Alors  et b sont premiers entre eux si, et seulement si, il existe deux entiers relatifs  et  tels que
 + b = 1.

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Démonstration (1) Soit G l’ensemble formé par les entiers naturels strictement positifs de la forme m+ nb
où m et n sont des entiers relatifs.
G est une partie de N non vide : on vérifie facilement que || ∈ G. G admet donc un plus petit élément d tel
que d =  + b.
• D = PGCD(; b) divise  et b donc D divise  + b = d et donc D ¶ d .
• Montrons que d divise .
Divisons  par d, on a alors  = dq + r avec 0 ¶ r < d.
On isole le reste et on remplace d par  + b :

r =  − dq =  − q − bq = (1 − q) + b(−q)

Donc r = 0. En effet si r 6= 0 alors r ∈ G, or r < d et d est le plus petit élément de G, cela est absurde.
r = 0 donc d divise . En faisant le même raisonnement, on montrerait que d divise aussi b.
d divise  et b donc d ¶ D
• Conclusion : D ¶ d et d ¶ D donc D = d. ƒ

Démonstration (2)
=⇒ Immédiat grâce à l’identité de Bézout.
⇐= On suppose qu’il existe deux entiers  et  tels que :  + b = 1.
Si D = PGCD(; b) alors D divise  et b donc D divise  + b. Donc D divise 1. On a bien D = 1.

Exemple (2n + 1) et (3n + 2) sont premiers entre eux pour tout entier naturel n car :

−3(2n + 1) + 2(3n + 2) = −6n − 3 + 6n + 4 = 1

Application Montrons que 29 et 12 sont premiers entre eux puis déterminons deux entiers  et  tels que
29 + 12 = 1.

Pour montrer que 29 et 12 sont premiers entre eux on effectue l’algorithme d’Euclide et pour déterminer un
couple (, ), on remonte l’algorithme d’Euclide :

29 = 12 × 2 + 5 (E1 ) D’après (E3 ), on a 1 = 5− 2× 2 et, d’après (E2 ), on a 2 = 12− 5× 2.


12 = 5 × 2 + 2 (E2 ) Donc 1 = 5 − 2 × (12 − 5 × 2) = 5 × 5 − 2 × 12.
5 = 2 × 2 + 1 (E3 ) D’après (E1 ), on a 5 = 29− 2× 12 d’où 1 = 5× (29− 2× 12)− 2× 12
Donc 29 et 12 sont premiers soit finalement 1 = 29 × 5 + 12 × (−12).
entre eux. On a donc trouvé  = 5 et  = −12.

2.3 Application aux équations diophantiennes


Théorème
Soient , b et c trois entiers tels que  et b ne sont pas simultanément nuls.
L’équation  + by = c admet des couples d’entiers (; y) solutions si, et seulement si, le nombre c est un
multiple de PGCD(; b).

Démonstration =⇒  + by = c admet une solution (0 ; y0 ). Comme d = PGCD(; b) divise  et b, il


divise 0 + by0 . d divise donc c.

⇐= c est un multiple de d = PGCD(; b). Donc il existe un entier relatif k tel que c = kd. D’après l’identité
de Bézout, il existe deux entiers relatifs  et  tels que  + b = d. En multipliant par k, on obtient :

k + bk = kD ⇐⇒ (k) + b(k) = c

Donc il existe 0 = k et y0 = k tels que 0 + by0 = c. ƒ

Exemples
• L’équation 4 + 9y = 2 admet des solutions car PGCD(4; 9) = 1 et 2 est un multiple de 1.
• L’équation 9 − 15y = 2 n’admet pas de solution car PGCD(9; 15) = 3 et 2 n’est pas un multiple de 3.

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Application Montrons l’existence et déterminons un entier  tel que 30 ≡ 1[ 23].

30 et 23 sont premiers entre eux donc, d’après le théorème de Bézout, il existe un couple d’entiers relatifs
(; b) tel que 30 + 23b = 1 donc il existe un entier  tel que 30 ≡ 1[ 23].

L’algorithme d’Euclide et sa remontée permettent d’obtenir 1 = 30× 10− 23× 13. On en déduit que (10; −13)
est un couple solution et donc que 10 est un inverse de 30 modulo 23 : 30 × 10 ≡ 1[ 23].

3 Théorème de Gauss et applications


3.1 Théorème de Gauss
Théorème de Gauss
Soient , b et c trois entiers relatifs non nuls.
Si |bc et si  et b sont premiers entre eux, alors |c.

Démonstration Supposons que  divise bc et que  et b sont premiers entre eux.


Alors PGCD(; b) = 1 donc d’après le théorème de Bézout, il existe (; ) ∈ Z2 tel que  + b = 1. On a donc
c + bc = c. Or |bc par hypothèse et |c donc |(c + bc). Ainsi |c. ƒ

Exemple Soit n un diviseur impair de 210 = 105 × 2. Comme n est premier avec 2 (car n est impair), le
théorème de Gauss permet d’affirmer que n divise 105.

Application
1. Déterminons le PGCD de 65 et 91.
2. Résolvons dans Z2 l’équation 65X = 91Y (E0 ).
1. On applique l’algorithme d’Euclide : 91 = 65 × 1 + 26 ; 65 = 26 × 2 + 13 et 26 = 13 × 2 + 0 donc
PGCD(91; 65) = 13.
2. En divisant par 13 on obtient 65X = 91Y ⇐⇒ 5X = 7Y.
Or 5X = 7Y =⇒ 7|5X, et 5 et 7 sont premiers entre eux donc, d’après le théorème de Gauss, 7|5X =⇒
7|X.
Ainsi, si (X; Y) est solution de (E0 ), alors il existe k ∈ Z tel que X = 7k. Donc, si 5X = 7Y, on a 5 × 7k =
7 × Y, d’où Y = 5k.
Réciproquement, on vérifie que, pour tout k ∈ Z, (7k; 5k) est un couple solution : 65 × 7k = 455k et
91 × 5k = 455k.
Donc, pour tout entier k, (7k; 5k) est un couple solution. Finalement, l’ensemble des solutions de (E0 )
est {(7k; 5k), k ∈ Z}.

3.2 Corollaire du théorème de Gauss


Corollaire
Soient , b et c trois entiers relatifs non nuls.
Si b et c sont premiers entre eux et divisent tous les deux  ; alors bc divise .

Démonstration Soient b et c deux diviseurs de  premiers entre eux et b′ et c′ les entiers tels que bb′ = 
et cc′ = . Alors bb′ = cc′ , donc b|cc′ . Comme b et c sont premiers entre eux, d’après le théorème de Gauss,
b divise c′ . Soit alors m l’entier tel que c′ = bm. On a donc  = cc′ = cbm. D’où bc divise . ƒ

Exemple Soit n ∈ N. n(n2 − 1) = n(n − 1)(n + 1) = (n − 1)n(n + 1) est le produit de 3 entiers consécutifs,
donc n(n2 − 1)
est divisible par 2 et par 3. Comme 2 et 3 sont premiers entre eux, alors le corollaire de Gauss
affirme que n(n2 − 1) est divisible par 6.

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III Nombres premiers
1 L’ensemble des nombres premiers
1.1 Définition
Définition
Un entier naturel est un nombre premier s’il admet exactement deux diviseurs positifs : 1 et lui-même.

Exemple La liste des nombres premiers inférieurs à 100 est la suivante : 2 ; 3 ; 5 ; 7 ; 11 ; 13 ; 17 ; 19 ; 23 ;


29 ; 31 ; 37 ; 41 ; 43 ; 47 ; 53 ; 59 ; 61 ; 67 ; 71 ; 73 ; 79 ; 83 ; 89 ; 97.

1.2 Test de primalité


Propriété
Tout entier naturel supérieur ou égal à 2 est divisible par un nombre premier.

Démonstration Soit n un entier supérieur ou égal à 2.


On note Pn la proposition : « Tout entier naturel compris entre 2 et n admet un diviseur premier. »
Initialisation : Pour n = 2. 2 est divisible par 2 qui est premier donc P2 est vraie.
Hérédité : On considère un entier k ¾ 2 tel que Pk est vraie (hypothèse de récurrence). On souhaite démon-
trer que Pk+1 est vraie.
Puisque Pk est vraie, tous les entiers naturels compris entre 2 et k admettent un diviseur premier. Il suffit
donc de montrer que k + 1 admet un diviseur premier.
• Si k + 1 est premier, il admet alors un diviseur premier : lui-même. Dans ce cas, Pk+1 est vraie.
• Sinon, il existe deux entiers  et b compris entre 2 et k tels que k + 1 = b.
 étant un entier naturel inférieur ou égal à k, l’hypothèse de récurrence donne l’existence d’un diviseur
premier de  noté p.
D’où p| et |(k + 1) donc p|(k + 1) et ainsi Pk+1 est vraie.
Conclusion : Ainsi, P2 est vraie et, pour tout entier k ¾ 2, si Pk est vraie, alors Pk+1 aussi. D’après le principe
de récurrence, on en déduit que, pour tout entier n ¾ 2, Pn est vraie donc que tout entier naturel supérieur
ou égal à 2 est divisible par un nombre premier. ƒ

Propriété
p
Tout entier n ¾ 2 qui n’est pas premier admet un diviseur premier p compris entre 2 et n.

Démonstration Soit
p n ¾ 2 etpnon premier. Il existe deux entiers  et b tels que n = b. p p
Supposons que  > p n et b > n, on a alors b > n ce qui n’est pas possible.p On a donc  ¶ n ou b ¶ n.
Supposons que  ¶ n. Comme  admet un diviseur premier p, on a p ¶  ¶ n d’où la propriété. ƒ.

Application Montrons que l’entier 53 est premier.


Supposons par l’absurde que 53 n’est p pas premier. D’aprèsp les propriétés précédentes, il existe alors un
diviseur premier de 53 inférieur à 53. Comme 7 < 53 < 8, on doit tester tous les nombres premiers
strictement inférieurs à 8, à savoir 2 ; 3 ; 5 et 7.
• D’après les critères de divisibilité, il est clair que 53 n’est ni divisible par 2, ni par 3, ni par 5.
• 7 ne divise pas 53 car le reste de la division euclidienne de 53 par 7 est 4.
Finalement, aucun de ces nombres ne divisent 53, donc 53 est premier.

1.3 Infinité de nombres premiers


Propriété
Il existe une infinité de nombres premiers.

Démonstration Soit P l’ensemble de tous les nombres premiers. Supposons par l’absurde qu’il existe
un nombre fini de nombre premier. On note n = crd(P) et p1 , p2 , . . ., pn , les n nombres premiers. Soit
m = p1 × . . . × pn + 1. Alors pour tout 1 ¶  ¶ n, m 6= p et le reste de la division euclidienne de m par p est 1.
Donc m n’est divisible par aucun nombre premier ce qui contredit les propriétés précédentes. ƒ

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2 Décomposition d’un entier en produit de facteurs premiers.
2.1 Existence et unicité de la décomposition
Propriété
Tout entier n supérieur où égal à 2 se décompose en produit de facteurs premier. Plus précisément, si n ¾ 2,
il existe des nombres premiers p1 , p2 , . . ., pk et des entiers naturels non nuls α1 , α2 , . . ., αk tels que
α α α
n = p1 1 × p2 2 × . . . × pk k .

Cette décomposition est unique à l’ordre des facteurs près.

Démonstration Existence. Nous allons démontrer l’existence de la décomposition par une récurrence
sur n. L’entier n = 2 est déjà décomposé. Soit n ¾ 3, supposons que tout entier strictement inférieur à n
admette une décomposition en facteurs premiers. Notons p1 le plus petit nombre premier divisant n. Si n
est un nombre premier alors n = p1 et c’est fini. Sinon on définit l’entier n′ = pn < n et on applique notre
1
hypothèse de récurrence à n′ qui admet une décomposition en facteurs premiers. Alors n = p1 × n′ admet
aussi une décomposition.

Unicité. Nous allons démontrer qu’une telle décomposition est unique en effectuant cette fois une récur-
Pk
rence sur la somme des exposants σ = =1 αk .
Si σ = 1 cela signifie n = p1 qui est bien l’unique écriture possible.
Soit σ ¾ 2. On suppose que les entiers dont la somme des exposants est strictement inférieure à σ ont
une unique décomposition. Soit n un entier dont la somme des exposants vaut σ. Écrivons le avec deux
décompositions :
α α α β β
n = p1 1 × p2 2 × . . . × pk k = q11 × q22 × . . . × qβmm .
(On suppose p1 < p2 < . . . < pk et q1 < q2 < . . . < qm .)
α α α β β
Si p1 < q1 alors p1 < qj pour 1 ¶ j ¶ m. Ainsi p1 divise p1 1 × p2 2 × . . . × pk k = n mais ne divise pas q11 × q22 ×
β
. . . × qmm = n. Ce qui est absurde. Donc p1 ¾ q1 .
Si p1 > q1 un même raisonnement conduit aussi à une contradiction. On conclut que p1 = q1 . On pose alors
n α −1 α α β −1 β
n′ = = p1 1 × p 2 2 × . . . × p k k = q 11 × q22 × . . . × qβmm
p1

L’hypothèse de récurrence qui s’applique à n’ implique que ces deux décompositions sont les mêmes. Ainsi
k = m et p = q , α = β , pour 1 ¶  ¶ k. ƒ

Exemple 132 = 2 × 66 = 2 × 2 × 33 = 22 × 3 × 11

2.2 Application à la détermination des diviseurs d’un entier


Propriétés
Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 2 dont la décomposition en produit de facteurs premier est :
α α α
n = p1 1 × p2 2 × . . . × pk k . Alors :
• les diviseurs de n sont exactement les nombres de la forme :
β β β
p11 × p22 × . . . × pk k , avec 0 ¶ β ¶ α

• le nombre de diviseurs de n est égal à (α1 + 1)(α2 + 1) . . . (αk + 1).

Exemple
Les diviseurs de 132 sont de la forme 2α1 × 3α2 × 11α3 avec α1 = 0; 1 ou 2, α2 = 0 ou 1 et α3 = 0 ou 1.
132 admet 3 × 2 × 2 = 12 diviseurs : 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 6 ; 11 ; 12 ; 22 ; 33 ; 44 ; 66 et 132.

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2.3 Application à la détermination du PGCD et du PPCM
Propriété
Soient m et n deux entiers naturels supérieurs ou égaux à 2. On suppose, quitte à utiliser des exposants
nuls que m et n peuvent s’écrire sous forme de produit de facteurs premiers de la manière suivante :
α α α β β β
n = p1 1 × p2 2 × . . . × pk k et m = p11 × p22 × . . . × pk k

On a alors :
mn(α1 ;β1 ) mn(α2 ;β2 ) mn(αk ;βk )
• PGCD(m; n) = p1 × p2 × . . . × pk .
m(α1 ;β1 ) m(α2 ;β2 ) m(αk ;βk )
• PPCM(m; n) = p1 × p2 × . . . × pk .

Exemple Les décompositions de 24 et de 84 en produit de facteur premiers sont 24 = 23 × 31 × 70 et


84 = 22× 31
× 71 .
Par conséquent, PGCD(24; 84) = 22 × 31 × 70 = 12.
On a également PPCM(24; 84) = 23 × 31 × 71 = 168.

3 Le petit théorème de Fermat


Lemme
p p
p divise k pour 1 ¶ k ¶ p − 1, c’est-à-dire k ≡ 0[ p].

Démonstration p p!
donc p! = k!(p − k)!
p p
k = k!(p−k)!
Ainsi p|k!(p − k)!k . k . Or comme 1 ¶ k ¶ p − 1 alors
p
p ne divise pas k!. De même p ne divise pas (p − k)!, donc p divise k . ƒ

Propriété
Si p est un nombre premier, alors, pour tout nombre entier , p ≡ (p).

Démonstration Nous le montrons par récurrence pour les  ¾ 0.


• Si  = 0 alors 0 ≡ 0(p).
• Fixons  ¾ 0 et supposons que p ≡ [ p]. Calculons (+ 1)p à l’aide de la formule du binôme de Newton :
€ p Š € p Š
p
( + 1)p = p + p−1 p−1 + p−2 p−2 + . . . + 1 + 1

Réduisons maintenant modulo p :


€ p
Š € p
Š
p
( + 1)p ≡ p + p−1 p−1 + p−2 p−2 + . . . + 1 + 1[ p]
p
≡  + 1[ p] grâce au lemme
≡  + 1[ p] à cause de l’hypothèse de récurrence

• Par le principe de récurrence nous avons démontré la propriété pour tout  ¾ 0. Il n’est pas dur d’en
déduire le cas des  ¶ 0. ƒ

Exemple Le nombre 5 est premier. On peut affirmer que 125 ≡ 12[ 5] ≡ 2[ 5].
En effet, 125 = 248 832 = 49 766 × 5 + 2.

Le petit théorème de Fermat


Si p est un nombre premier et si  est un entier non divisible par p, alors :

p−1 ≡ 1[ p].

Démonstration D’après la propriété précédente, p divise p −  =  × (p−1 − 1). Or p est premier et il ne


divise pas , il est donc premier avec .
Ainsi, d’après le théorème de Gauss, on en déduit que p divise p−1 − 1, ce qui signifie exactement que
p−1 ≡ 1[ p].

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Exemple 7 n’est pas divisible par 5 donc, d’après le petit théorème de Fermat, 74 ≡ 1[ 5].

Application Calculons 143 141 [ 17].


Le nombre 17 étant premier on sait par le petit théorème de Fermat que 1416 ≡ 1[ 17]. Écrivons la division
euclidienne de 3 141 par 16 : 3 141 = 16 × 196 + 5. Alors :

143 141 [ 17] ≡ 1416×196+5 [ 17] ≡ 1416×196 × 145 [ 17]


196
≡ 1416 × 145 [ 17] ≡ 1196 × 145 [ 17]
≡ 145 [ 17]

Il ne reste pluq qu’à calculer 145 [ 17]. Cela peut se faire rapidement : 14 ≡ −3[ 17] donc 142 ≡ (−3)2 [ 17]) ≡
9[ 17], 142 × 14 ≡ 9 × (−3) ≡ −27[ 17] ≡ 7[ 17], 145 ≡ 142 × 143 ≡ 9 × 7 ≡ 63 ≡ 12[ 17].
Donc 143 141 ≡ 12[ 17].

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