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PGCD et applications
Sommaire
I Diviseurs communs et PGCD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
II Algorithme d’Euclide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
III Théorème de Bézout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
IV Algorithme d’Euclide étendu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
V Théorème de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1 Énoncé et corollaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2 Les équations diophantiennes de degré 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Dans tout ce chapitre, sauf mention explicite du contraire, a et b désignent des entiers naturels non nuls.
À noter.
Quels que soient les entiers naturels a et b, l’entier naturel 1 est toujours un diviseur commun à a et b.
Proposition I.1
L’ensemble D(a, b) ⊂ N des diviseurs communs à a et b possède un plus grand élément, appelé le Plus
Grand Commun Diviseur de a et de b et noté PGCD(a, b).
Démonstration.
L’ensemble D(a, b) est non vide (il contient 1) et fini (tout diviseur commun c à a et b vérifie c É a et
c É b), donc possède un plus grand élément.
À noter.
Par définition, il est évident que 1 É PGCD(a, b) É min(a, b) et donc, si b divise a, alors PGCD(a, b) = b.
Si a et b sont des entiers relatifs non nuls, on pose PGCD(a, b) = PGCD(|a|, |b|).
Définition(s).
Dire que a et b sont premiers entre eux signifie que 1 est leur unique diviseur commun ou encore que
PGCD(a, b) = 1.
Proposition I.2
Les quotients respectifs a ′ et b ′ dans la division de a et b par PGCD(a, b) sont premiers entre eux.
Démonstration.
On note d = PGCD(a, b) et d ′ = PGCD(a ′ , b ′ ).
On raisonne par l’absurde. On suppose que d ′ > 1. Par conséquent, il existe des entiers naturels a ′′ et b ′′
tels que a ′ = d ′ a ′′ et b ′ = d ′ b ′′ . Il s’ensuit que :
a = (d d ′ )a ′′ et b = (d d ′ )b ′′ .
Ainsi, d d ′ > d est un diviseur commun à a et b. Puisque d = PGCD(a, b), ceci est absurde. Donc d ′ = 1.
II Algorithme d’Euclide
L’algorithme d’Euclide permet de déterminer PGCD(a, b). Il est basé sur les deux propositions suivantes.
Proposition II.1
Soit q le quotient et r le reste dans la division euclidienne de a par b :
a = bq + r et 0 É r < b.
Alors l’ensemble D(a, b) des diviseurs communs à a et b coïncide avec l’ensemble D(b, r ) des diviseurs
communs à b et r :
D(a, b) = D(b, r ) =⇒ PGCD(a, b) = PGCD(b, r ).
1
Démonstration.
Soit c ∈ D(a, b). Alors c divise a −bq = r , donc c ∈ D(b, r ). Réciproquement, soit c ∈ D(b, r ). Alors c divise
a = bq + r , donc c ∈ D(a, b).
Puisque les ensembles D(a, b) et D(b, r ) sont identiques, ils ont le même plus grand élément :
PGCD(a, b) = PGCD(b, r ).
Proposition II.2 (Principe de descente infinie)
Toute suite strictement décroissante d’entiers naturel est finie.
Démonstration.
On raisonne par l’absurde. On suppose qu’il existe une suite (an ) strictement décroissante d’entiers
naturels qui est infinie et on note A = {an , n ∈ N}. Puisque A est une partie non vide de N, A possède
un plus petit élément, noté aN . La suite (an ) étant strictement décroissante, pour tout entier naturel
n Ê N + 1, an < aN , ce qui contredit le fait que aN soit le plus petit élément de A.
2
Exercice.
Déterminer le PGCD de 684 et 252.
La division euclidienne de . . .. . .par . . .. . .(. . . . . . = . . . . . . × . . . . . . + . . . . . .) donne un reste . . .. . . :
PGCD(. . . . . . , . . . . . .) = . . . . . . .
Plus généralement, soit a et b deux entiers naturels tels que 0 < b < a et r le reste dans la division
euclidienne de a par b. Tant que r est différent de 0, on remplace a par b, b par r et on recalcule r . Le
dernier reste non nul calculé est le PGCD de a et de b.
L’algorithme d’Euclide traduit en langage Python donne le script suivant :
Exemple(s).
En utilisant la disposition suivante, exécuter cet algorithme lorsque l’utilisateur saisit a = 432 et b = 270.
a b r
432 270
À noter.
Il est intéressant de noter que l’itération de la proposition II.1 permet de conclure que l’ensemble des
diviseurs communs à a et b est exactement l’ensemble des diviseurs de PGCD(a, b).
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III Théorème de Bézout
Théorème (Identité de Bézout)
L’ensemble H(a, b) des entiers relatifs de la forme au + bv , avec u ∈ Z et v ∈ Z, est exactement l’ensemble
des multiples du PGCD de a et de b.
En particulier, il existe deux entiers relatifs u et v tels que
au + bv = PGCD(a, b).
Démonstration.
Soit
H(a, b) = {au + bv, u ∈ Z, v ∈ Z}.
Puisque a = a ×1+b ×0 et b = a ×0+b ×1, le sous-ensemble H(a, b)∩N∗ de N est non vide, donc possède
un plus petit élément d > 0.
On prouve que H(a, b) est exactement l’ensemble des multiples de d .
Tout multiple de d est un élément de H(a, b).
Soit c un multiple de d . Alors, il existe q ∈ Z tel que c = d q. Puisque d est un élément de H(a, b), il existe
u ∈ Z et v ∈ Z tels que d = au + bv . On en déduit que c = d q = (au + bv )q = a(uq) + b(v q), donc que c
est un élément de H(a, b).
Tout élément de H(a, b) est un multiple de d .
Soit c un élément de H(a, b). On effectue la division euclidienne de c par d :
c = dq +r et 0 É r < d .
L’entier d q étant un multiple de d , c’est un élément de H(a, b). Il en résulte que r = c −d q est un élément
de H(a, b) (à vérifier). Par conséquent, r = 0, sinon r serait un élément de H(a, b) ∩ N∗ strictement plus
petit que d . Il s’ensuit que c = d q est un multiple de d .
Pour terminer, on prouve que d = PGCD(a, b).
Puisque a et b sont des éléments de H(a, b), ils sont tous deux multiples de d . Autrement dit, d est un
diviseur commun à a et b, donc d É PGCD(a, b).
En outre, puisque PGCD(a, b) divise toute combinaison linéaire de a et b, il divise au + bv = d , et donc
PGCD(a, b) É d .
Enfin, puisque H(a, b) est exactement l’ensemble des multiples de PGCD(a, b), il s’ensuit qu’il existe
deux entiers relatifs u et v tels que au + bv = PGCD(a, b).
À noter.
Dire qu’il existe u ∈ Z et v ∈ Z tels que d = au + bv équivaut à dire que d est un multiple de PGCD(a, b).
au + bv = 1.
Démonstration.
On suppose que a et b sont premiers entre eux, c’est-à-dire que PGCD(a, b) = 1. D’après le théorème
précédent, il existe deux entiers relatifs u et v tels que au + bv = 1.
Réciproquement, on suppose qu’il existe deux entiers relatifs u et v tels que au + bv = 1. Alors 1 est
multiple de PGCD(a, b) Ê 1, donc PGCD(a, b) = 1 et a et b sont premiers entre eux.
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Proposition III.1 (Propriétés caractéristiques du PGCD)
Soit d un entier naturel non nul. Alors, les affirmations suivantes sont équivalentes :
(1) d est le PGCD de a et de b ;
(2) a = d a ′ et b = d b ′ avec a ′ et b ′ premiers entre eux ;
(3) d est un diviseur commun à a et b et il existe deux entiers relatifs u et v tels que au + bv = d .
Démonstration.
À titre d’exercice, on démontrera la chaîne d’implications (1) =⇒ (2) =⇒ (3) =⇒ (1).
Proposition III.3
Soit c un entier naturel non nul. Si a est premier avec b et avec c, alors a est premier avec le produit bc.
En particulier, pour tout entier naturel n Ê 1 et tout entier naturel p Ê 1, a n et b p sont premiers entre eux.
Démonstration (Partielle).
Puisque a est premier avec b et avec c, il existe des entiers relatifs u, v , u ′ et v ′ tels que au + bv = 1 et
au ′ + cv ′ = 1. Par conséquent,
Pour appliquer une première fois cette proposition avec α = a et β = b, il suffit de remarquer que
a = a ×1+b ×0 et b = a × 0 + b × 1.
Exemple(s).
En utilisant la disposition suivante, exécuter l’algorithme d’Euclide étendu lorsque a = 2160 et b = 168.
a b r q u v
2160 1 0
2160 168 0 1
.
2160 168
5
À noter.
On peut retrouver cette expression de PGCD(2160, 168) comme combinaison linéaire de 2160 et 168 en
remontant à l’envers dans les divisions euclidiennes successives de l’algorithme d’Euclide. En effet :
Exercice.
En utilisant la disposition pratique présentée auparavant ou en remontant à l’envers dans les divisions
euclidiennes successives de l’algorithme d’Euclide conduisant à PGCD(684, 252) = 36, déterminer deux
entiers relatifs u et v tels que
684u + 252v = 36.
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V Théorème de Gauss
1 Énoncé et corollaire
Théorème (Théorème de Gauss)
Soit a, b et c des entiers naturels non nuls. Si a et b sont premiers entre eux et si a divise le produit bc,
alors a divise c.
Démonstration.
Puisque a et b sont premiers entre eux, d’après le théorème de Bézout, il existe deux entiers relatifs u et
v tels que
au + bv = 1 =⇒ a(cu) + (bc)v = c(au + bv ) = c.
Comme a est un diviseur commun à a et bc, il divise a(cu) + (bc)v = c.
Corollaire
Soit a, b et n des entiers naturels non nuls. Si a et b sont premiers entre eux et si a et b divisent n, alors ab
divise n.
Démonstration.
Par hypothèse, n = bn ′ , avec n ′ un entier naturel. Puisque a et b sont premiers entre eux et que a divise
n = bn ′ , le théorème de Gauss permet d’affirmer que a divise n ′ : n ′ = an ′′ , avec n ′′ un entier naturel.
Ainsi, n = ban ′′ = (ab)n ′′ : le produit ab divise n.
Proposition V.1
L’équation ax + by = c admet au moins une solution (x0 ; y 0 ) si, et seulement si, PGCD(a, b) divise c.
Démonstration.
On suppose que l’équation ax + by = c admet au moins une solution (x0 ; y 0 ). Alors, puisque PGCD(a, b)
divise a et b, PGCD(a, b) divise ax0 + by 0 = c.
Réciproquement, on suppose que PGCD(a, b) divise c, c’est à dire qu’il existe un entier naturel c ′ tel que
c = PGCD(a, b)c ′ . On note (u, v ) le couple d’entiers relatifs obtenu en sortie de l’algorithme d’Euclide
étendu appliqué à a et b. Alors, au + bv = PGCD(a, b). Il en résulte que a(uc ′ ) + b(vc ′ ) = PGCD(a, b)c ′ .
Autrement dit, le couple (x0 ; y 0 ) = (uc ′ , vc ′ ) est une solution particulière de l’équation ax + by = c.
Comme on vient de le constater dans cette démonstration, lorsque PGCD(a, b) divise c, l’obtention
d’une solution particulière se fera par l’intermédiaire de l’algorithme d’Euclide étendu. Le théorème
de Gauss permettra ensuite de déterminer toutes les solutions de l’équation.
Proposition V.2
On suppose que PGCD(a, b) divise c et on note a ′ et b ′ les quotients respectifs dans la division de a et b par
PGCD(a, b).
Si (x0 ; y 0 ) est une solution particulière de l’équation ax + by = c, alors l’ensemble des solutions de cette
équation est l’ensemble des couples (x; y) tels que :
x = x0 + kb ′ et y = y 0 − ka ′ , k décrivant Z.
7
Démonstration.
On suppose que (x; y) est une solution. Alors, par différence, on peut affirmer que :
a(x − x0 ) = b(y 0 − y) ⇐⇒ PGCD(a, b)a ′ (x − x0 ) = PGCD(a, b)b ′ (y 0 − y)
⇐⇒ a ′ (x − x0 ) = b ′ (y 0 − y).
Puisque a ′ , premier avec b ′ , divise b ′ (y 0 − y), d’après le théorème de Gauss, a ′ divise y 0 − y : y 0 − y = ka ′ ,
avec k ∈ Z. Par suite, y = y 0 − ka ′ et a ′ (x − x0 ) = b ′ ka ′ , d’où x = x0 + kb ′ .
Réciproquement, si x = x0 + kb ′ et y = y 0 − ka ′ , avec k ∈ Z, alors
ax + by = a(x0 + kb ′ ) + b(y 0 − ka ′ )
= ax0 + by 0 + k(ab ′ − a ′ b)
= c + k(PGCD(a, b)a ′ b ′ − a ′ PGCD(a, b)b ′ )
=c
et le couple (x; y) est bien une solution de l’équation ax + by = c.
Exemple(s).
Résoudre l’équation diophantienne :
1188x + 504y = 144.
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