Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Arithmétique
Université de Poitiers
Année 2022-2023
Cours
D’ARITHMÉTIQUE
1
Part I
• Toute partie non vide de N possède un plus petit élément (pour sa relation d’ordre
naturelle).
• Toute partie non vide et majorée de N possède un plus grand élément.
• Toute partie non vide et bornée de Z possède un plus grand élément et un plus petit
élément.
Multiples et diviseurs
Définition 0.1 Soient a et b deux entiers naturels. On dit que a est un diviseur de b, ou
que b est un multiple de a s’il existe un entier naturel c tel que a.c = b.
Si a est un diviseur de b, on note a|b.
La même définition est valable dans les entiers relatifs, soit a|b s’il existe c ∈ Z tel que
a.c = b. On remarque que a|b si et seulement si |a|||b|.
2
Notes quelques propriétés élémentaires de la divisibilité :
Remarque 0.1 Un entier relatif non nul n’a qu’un nombre fini de diviseurs.
En effet, l’ensemble des diviseurs de n est inclus dans [−|n|; |n|]
Définition 0.2 Soient m et n deux entiers relatifs non tous deux nuls. Alors l’ensemble
des entiers qui divisent à la fois m et n, possède un plus grand élément, qu’on appelle leur
PGCD (plus grand commun diviseur), qu’on note m ∧ n.
On prend (par convention) 0 ∧ 0 = 0.
En effet, cet ensemble est non vide (il contient 1) et est borné (il est inclus dans l’ensemble
des diviseurs de n, lui-même borné si n 6= 0). On sait alors qu’il a un plus grand élément.
Définition 0.3 Deux entiers m et n sont dits premiers entre eux (parfois étrangers) si
m ∧ n = 1.
Définition 0.4 Soient m et n deux entiers relatifs tous deux non nuls. Alors l’ensemble
des entiers naturels qui sont à la fois de m et de n, possède un plus petit élément, qu’on
appelle leur PPCM (plus petit commun multiple), qu’on note m ∨ n.
On prend (par convention), pour tout n 0 ∧ n = n ∧ 0 = 0.
(m ∧ n)(m ∨ n) = |m.n|
Théorème 0.2 On se donne deux entiers a et b, avec b > 0. Il existe alors un unique
couple (q, r) d’entiers tels que a = b.q + r et 0 ≤ r < b.
Preuve Commençons par l’unicité. Supposons qu’on ait deux couples (q1 , r1 ) et (q2 , r2 )
qui satisfont les propriétés de l’énoncé. On a alors a = b.q1 + r1 = b.q2 + r2 d’où 0 = a − a =
(b.q1 + r1 ) − (b.q2 + r2 ) = b(q1 − q2 ) + (r1 − r2 ), soit r1 − r2 = b(q2 − q1 ) et r1 − r2 est donc
un multiple de b. Or, 0 ≤ r1 < b et −b < −r2 ≤ 0, d’où −b < r1 − r2 < b, donc |r1 − r2 | < b.
Or, nous avons vu que tout multiple non nul de b avait sa valeur absolue au moins égale à
b. Ceci prouve que r1 − r2 , et alors on a aussi q1 = q2 , soit (q1 , r1 ) = (q2 , r2 ), ce qui assure
l’unicité annoncée.
Pour l’existence, supposons a positif pour simplifier. Prenons E ⊂ N l’ensemble des entiers
naturels q pour lesquels b.q ≤ a. Cet ensemble E n’est pas vide, car 0 ∈ E et E est majoré.
En effet, si q > a, alors bq ≥ q > a. Donc l’ensemble E possède un plus grand élément q0 .
On a alors b.q0 ≤ a et b.(q0 + 1) > a car q0 + 1 n’est pas dans E. Posons r0 = a − b.q0 .
On a par construction a = b.q0 + r0 . De plus b.q0 − b.q0 ≤ a − b.q0 < b(q0 + 1) − b.q0 , soit
0 ≤ r0 < b. Le couple (q0 , r0 ) convient bien.
L’algotihme d’Euclide se base sur cette division et sur le résultat suivant (qui sera montré
en TD) :
L’algotihme d’Euclide est un algotihme qui calcule le PGCD de deux nombres entiers.
Supposons qu’on ait deux entiers naturels a > b > 1 et qu’on souhaite calculer leur PGCD.
Effectuons la division euclidienne de a par b. On a a = bq + r, où 0 ≤ r < b.
Si r = 0, alors a = bq, donc b|a et a ∧ b = b.
Sinon, remarquons que d’après la proposition ci-dessus, on a a∧b = b∧a = b∧(a−q.b) = b∧r,
et que les nombres b et r sont plus petit que a et b. On peut alors réitérer ce processus,
4
pour avoir a ∧ b comme PGCD de couples de nombres de plus en plus petits. Comme on ne
peut diminuer indéfiniment les entiers naturels, ce processus s’arrêtera au bout d’un certain
nombre d’itérations, lorsqu’on tombera sur un reste nul. Le PGDC de a et b sera alors le
dernier reste non nul sur lequel nous sommes tombés.
Plus précisément, on pose r0 = b. On effectue les calculs suivants, où chaque ligne corre-
spond à une division euclidienne :
a = r0 q1 + r1
r0 = r1 q2 + r2
.. .. ..
. . .
rk−2 = rk−1 qk + rk
rk−1 = rk qk+1 + 0
On a alors a ∧ b = rk .
N.B. : Il est parfois possible d’effectuer en une fois deux étapes consécutives de l’algotihme.
Supposons que pour un certain indice j, on ait rj+1 > 21 rj . L’étape j + 2 donnera alors
rj = rj+1 + rj+2 , avec rj+2 = rj − rj+1 < 12 rj . On aurait alors pu écrire directement
rj−1 = rj (qj+1 + 1) − rj+2 et on a a ∧ b = rj−1 ∧ rj = rj ∧ (−rj+2 ) = rj ∧ rj+2 , ce qui diminue
le nombre détapes de l’algotihme.
Attention toutefois : D’une part ceci introduit des nombres négatifs, donc ce n’est pas la
division euclidienne standard qui est effectuée. D’autre part il faut tenir compte du signe,
surtout lorsqu’on effetue l’algorithme étendu (nous en parlerons ultérieurement dans ce
cours), ce qui pourrait éventuellement induire des erreurs. Si vous n’êtes pas totalement
sûr de vous, il est recommandé de s’en tenir à l’algorithme standard.
Définition 0.5 Un nombre entier p ≥ 2 s’appelle un nombre premier si ses seuls diviseurs
positifs sont 1 et p.
Les nombres ≥ 2 qui ne sont pas premiers sont dits composés
Notons qu’un nombre composé n possède un diviseur d tel que 2 ≤ d < n (on améliorera
même cette inégalité).
On peut penser aux nombres premiers comme les briques élémentaires nécessaires pour
obtenir tous les nombres par multiplication. En particulier, on a :
Proposition 0.4 Soit n ≥ 2 un entier. Alors il existe un nombre premier p tel que p|n.
5
Preuve En fait, le plus petit diviseur ≥ 2 de n est un nombre premier. En effet, déjà ce
nombre existe car l’ensemble des diviseurs ≤ 2 de n est non vide : Il contient n. Il contient
donc un plus petit élément que nous noterons p. Si p était composé, il aurait un diviseur q
tel que 2 ≤ q < p. Alors q serait un diviseur ≥ 2 de n, ce qui contredirait la minimalité de
p.
Théorème 0.5 Tout nombre entier naturel ≥ 2 possède une unique décomposition en fac-
teurs premiers, c’est-à-dire que si n ≥ 2, il existe un unique entier k ≥ 1 et une unique liste
finie (p1 , ..., pk ) telle que :
i) n = p1 .p2 ...pk .
ii) Les pi sont en ordre croissant, soit pi ≤ pj si i ≤ j.
Proposition 0.6 Soient a et b deux entiers. Alors il existe entiers relatifs u et v tels que
a.u + b.v = a ∧ b.
Preuve Si l’un des deux est nul, alors leur PGCD est la valeur absolue (donc un multiple)
de l’autre, et on a bien une relation comme souhaité.
On peut donc les prendre non nuls. Soit F = {a.u + b.v, (u, v) ∈ Z2 }. Alors tout élément de
F est multiple de a ∧ b car pour tous entiers u et v, a ∧ b divise a.u et b.v donc leur somme.
Prenons F + l’ensemble des éléments strictement positifs de F . C’est une partie non vide de
N (elle contient par exemple |a|), donc elle possède un plus petit élément c. On a (a ∧ b)|c
et comme c > 0, on a en particulier (a ∧ b) ≤ c
6
et comme c est dans F , il existe deux entiers ca et cb tels que c = a.ca + b.cb .
Effectuons la division euclidienne de a par c : On obtient a = c.q + r, avec 0 ≤ r < c. Or
r = a − c.q = a − q(a.ca + b.cb ) = (1 − q.ca )a − (q.cb )b, donc r ∈ F . Si r n’était pas nul, on
aurait r ∈ F + et c n’en serait donc pas le plus petit élément. Donc r = 0 et ainsi c divise
a. De même, c divise b et donc c ≤ a ∧ b.
Ainsi, on a c = a ∧ b, ce qui montre que a ∧ b s’écrit bien sous la forme voulue.
Corollaire 0.7 Soient a, b, c trois entiers relatifs. Alors les diviseurs de a ∧ b sont
exactement les nombre qui sont à la fois les diviseurs de a et de b.
Preuve D’une part, tout diviseur de a ∧ b est, par transitivité de la divisibilité, un diviseur
de a, ainsi que de b.
Réciproquement, tout diviseur commun à a et b divise tout nombre de la forme au + bv,
pour u et v entiers, en particulier a ∧ b.
Lemme 0.1 Soit p un nombre premier. Soient m et n deux entiers tels que p|m.n. Alors
p|m ou p|n.
Preuve Soient p premier et m, n tels que p|m.n. Si m ou n est nul, p le divise, donc on
peut supposer m et n non nuls.
Supposons que p ne divise pas m et montrons qu’alors il divise n. On sait que p ∧ m est
un diviseur de p, et comme p ne divise pas m, ce n’est pas p. Comme p est premier, on a
p ∧ m = 1.
La proposition 0.6 nous assure alors qu’il y a deux entiers u et v tels que p.u + m.v = 1. On
a alors n = n.1 = p.u.n + m.n.v. Alors p|p.u.n et comme p|m.n, p|m.n.v et ainsi p divise
p.u.n + m.n.v = n.
Nous avons donc bien prouvé le lemme.
Noton que cela se généralise imédiatement par récurrence à un produit d’un nombre quel-
conque de facteurs : Si un nombre premier divise un produit d’entiers, il divise l’un des
facteurs de ce produit.
Nous pouvons maintenant finir la preuve de l’unicité de la décomposition en facteurs pre-
miers.
Remarquons que les nombres premiers n’ont qu’une décomposition en facteurs premiers :
Si p est premier, son seul diviseur premier est lui-même, et comme p.p > p, ce facteur ne
peut apparaı̂tre qu’une fois dans la décomposition de p.
Si une telle décompsition n’était pas unique pour tous les nombres, il y aurait un nombre
n ≥ 2 minimum qui aurait deux décompsitions en facteurs premiers distinctes, (p1 , ..., pk )
et (p01 , ..., p0k0 ), et on peut imposer p1 ≤ p01 .
7
Le nombre premier p1 divise n = p01 .p02 ...p0k0 et divise donc l’un des facteurs de ce produit,
mais ces facteurs étant premiers, le facteur que p1 divise est lui-même égal à p1 . Comme
les facteurs apparaissent dans l’ordre et que p1 ≤ p01 , on a donc p01 = p1 .
Le nombre n étant composé, il n’est pas égal à p1 , et on peut considérer le nombre m = pn1 .
On a m = p2 .p3 ...pk = p02 .p03 ...p0k0 et on a donc deux décompsitions en facteurs premiers de n,
distinctes (sinon les deux décompositions données de n seraient identiques). Or, 2 ≤ m < n
et donc par hypothèse, m n’en a qu’une. On aboutit donc à une contradiction.
Ainsi, tout entier ≥ 2 n’a bien qu’une décomposition en facteurs premiers.
Note : On prendra par convention que 1 aussi possède une décomposition en facteurs
premiers, unique, donnée par la liste vide.
En revanche, 0 n’a pas de décomposition en facteurs premiers.
En fait, si n > 0 est fixé, il n’y a qu’un nombre fini de nombre premiers qui le divisent, donc
pour lesquels vp (n) 6= 0 et pvp (n) 6= 1. Et les facteurs 1 ne comptent pas dans un produit.
Notons aussi les nombres strictement négatifs ont aussi une décomposition en facteurs pre-
miers, obtenue simplement en mettant un signe ”-” devant celle de leur opposé.
8
Preuve Si on se donne un nombre fini de nombres premiers p1 , ..., pk , alors le nombre
n = (p1 .p2 ...pk ) + 1 a forcément un diviseur premier, et un tel diviseur n’est d’aucun des pi .
Ainsi, aucune liste finie (p1 , ..., pk ) ne peut contenir tous les nombres premiers. C’est donc
qu’il y en a une infinité.
Pour faire la liste des nombres premiers plus petit qu’un nombre n donné, on peut utiliser
le célèbre crible d’Eratosthène :
On écrit les nombres de 2 à n. Puis on raye tous les multiples de 2 (les nombres pairs).
Le plus petit nombre > 2 restant est 3. On raye alors tous les multiples de 3. Le plus
petit nombre > 3 restant est 5. On raye alors tous les multiples de 5. On répète alors le
processus. Les nombres premiers plus petits que n sont alors les nombres qui n’ont pas été
rayés lorsque le processus sera terminé.
En fait, on peut terminer le processus dès que le plus petit nombre restant trouvé dépasse
√
strictement n. En effet :
Remarque 0.9 Tout nombre composé n est multiple d’un nombre premier p tel que p ≤
√
n.
En effet, son plus petit diviseur > 1, que nous appellerons p, est premier d’après une
remarque déjà faite. On a alors n = p.q, avec q > 1 car n n’est pas premier. Comme q
√
divise n et q > 1, on a q ≥ p, et donc n = p.q ≥ p.p = p2 , donc p ≤ n.
Exemple 0.0.5 Si on veut faire la liste des nombre premiers jusqu’à 1000, et comme 322 =
1024 > 1000, il suffit de rayer les multiples des nombres premiers jusqu’à 31. Les nombres
restants seront alors tous premiers.
Proposition 0.10 On a :
• Soient m et n deux entiers > 0. Alors m|n si et seulement si pour tout nombre premier
p, on a vp (m) ≤ vp (n).
• Soient a, b et c trois entiers > 0. Alors (a.c) ∧ (b.c) = (a ∧ b)c et (a.c) ∨ (b.c) = (a ∨ b)c
Nous terminons par un lemme important et des conséquences immédiates. Nous avons déjà
montré que si nombre premier divisait un produit de deux nombres, il en divisait un des
deux. Cela se généralise en une version appelée lemme de Gauß :
9
Lemme 0.2 Soient a, b et c trois entiers > 0. On suppose que a|b.c et que a et b sont
premiers entre eux. Alors a|c.
Preuve En effet, supposont a|bc et a∧b = 1. Soit p un nombre premier. Si p ne divise pas a,
alors vp (a) = 0 ≤ vp (c). Si vp (a) > 0, alors vp (b) = 0, sinon v diviserait a et b, contrairement
à l’hypothèse a∧b = 1. On a vp (a) ≤ vp (b.c) car a|b.c et vp (b.c) = vp (b)+vp (c) = 0+vp (c) =
vp (c). Soit vp (a) ≤ vp (c).
L’inégalité vp (a) ≤ vp (c) est donc vraie pour tout nombre premier p, ce qui prouve que a|c,
d’après la proposition ci-dessus.
où les données a, b et c sont des entiers et où les inconnues x et y sont à chercher dans Z.
Un cas que nous exclurons est le cas où a ou b est nul. Dans ce cas, on est ramené à une
équation à une inconnue. On suppose donc a et b tous deux non nuls.
Cas particulier : c = 0 (on dit alors que l’équation est homogène).
Considérons une équation
a.x + b.y = 0 (2)
avec a et b entiers non nuls. En divisant l’équation par a ∧ b, qui est non nul, on obtient
une équation équivalente. Posons donc a0 = a∧b
a
et b0 = a∧b
b
. L’équation 2 est équivalente à
a0 .x + b0 .y = 0 (3)
Maintenant, a0 et b0 sont premiers entre eux. On peut donc faire l’hypothèse que a et b sont
premiers entre eux, ce que nous faisons.
Soit (x0 , y0 ) un couple solution de 2. Alors on a a.x0 + b.y0 = 0, soit a.x0 = −b.y0 . On note
alors que a divise −b.y0 . Mais comme par hypothèse a est premier avec b (et donc −b), a
divise y0 . Il existe donc un entier n tel que y0 = n.a. On a ainsi a.x0 = −b.n.a et comme
a 6= 0, x0 = −b.n, soit (x0 , y0 ) = n.(−b, a).
D’un autre côté, si on prend un entier n, on constate que a.(−n.b) + b.(a.n) = −a.b.n +
a.b.n = 0 (notons que ceci est vrai sans l’hypothèse que a et b soient premiers entre eux).
En résumé, si a et b sont premiers entre eux, l’ensemble des solutions de l’équation 2 est
−b a
{n.(−b, a), n ∈ Z}, et dans le cas général, cet ensemble de solutions est {n.( a∧b , a∧b ).
Cas général : c quelconque.
10
L’idée est de se ramener à une équation homogène. Si on se donne un couple (x0 , y0 ) solution
de l’équation 1, c’est-à-dire que a.x0 + b.y0 = c, alors un couple (x, y) en sera aussi solution
si et seulement si a.x + b.y = a.x0 + b.y0 , soit a(x − x0 ) + b(y − y0 ) = 0.
Autrement dit les couples solutions de 1 sont exactement les couples d’entiers de la forme
(x0 , y0 ) + (x1 , y1 ) où (x1 , y1 ) est solution de 2.
Ainsi, pour résoudre 1, on cherche une solution particulière (x0 , y0 ), puis on résout 2, et on
conclut à l’aide de ce qui précède.
Encore faut-il déterminer si une solution existe et, si c’est le cas, l’exhiber.
En fait, pour tout couple (x, y) d’entiers relatifs, a ∧ b divise a.x + b.y. Ainsi, pour qu’une
solution de 1 existe, il est nécessaire que a ∧ b divise c.
Réciproquement, nous avons vu qu’il existe deux entiers u et v tels que a ∧ b = a.u + b.v.
Alors, si a ∧ b divise c, il existe un entier n tel que c = n.(a ∧ b), et alors a.(n.u) + b.(n.v) =
n(a.u + b.v) = n.(a ∧ b) = c, et donc le couple (n.u, n.v) est une solution particulière de1.
Ainsi, l’équation 1 a une solution si et seulement si a ∧ b divise c. Encore faut-il en trouver
une lorsqu’il y en a.
Si on lit bien ce qui précède, le point clé est de trouver un couple (u, v) d’entiers tels que
a.u + b.v = a ∧ b. Pour cela, nous pouvons utiliser l’algorithme d’Euclide étendu.
Algorithme d’Euclide étendu L’idée consiste à écrire chaque reste ri apparaissant dans
l’algorithme d’Euclide sous la forme ri = a.ui + b.vi , pour des entiers ui et vi convenables.
On peut le faire au fur et à mesure de l’algorithme.
En fait, si on a ri = a.ui +b.vi et ri+1 = a.ui+1 +b.vi+1 , ainsi que ri = qi+2 .ri+1 +ri+2 , alors on
a ri+2 = ri −qi+2 .ri+1 = a.ui +b.vi −qi+2 (a.ui+1 +b.vi+1 ) = a(ui −qi+2 .ui+1 )+b(vi −qi+2 .vi+1 ).
On obtient alors effectivement ri+2 sous la forme a.ui+2 + b.vi+2 , avec ui+2 et vi+2 entiers.
On obtiendra alors explicitement a ∧ b, qui est l’un de ces restes, sous la forme voulue.
11