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A

B3G
B4G
B

Figure 3. Différenciation des bourgeons de Figure 4. Différenciation des bourgeons de quatrième génération (B4G).
troisième génération (B3G). A. Méristème apical A. Bourgeons en cours de développement. B. Plantule transplantée en sac.
extrait. B. Bourgeon de troisième génération.

enraciner ensuite dans de la terre stérile et élimine le méristème apical pour y incor- Références
sous brumisation intermittente (figure 4B). porer la BAP, ils développent de 4 à 5 pro- Auboiron E. 1997. La multiplication sur souche dé-
pagules dans le cas des B1G et des B2G et cortiquée. Fiche technique : propagation rapide
Résultats jusqu’à 13 pour les B3G. de matériel de plantation de bananiers et plan-
Cette technique de propagation en masse Il faut remarquer que cette technique se tains. CRBP, Douala, Cameroun. 4pp.
in situ [de l’extraction du méristème api- pratique quand le pied-mère a développé Krikorian A.A. & S.S. Cronauer. 1984. Aseptic cul-
cal a l’incision en croix en passant par des rejets de 30 cm, et ce, sans abîmer le ture techniques for banana and plantain impro-
l’addition de BAP] permet d’obtenir une système racinaire de la plante-mère, qui vement. Economic Botany 38 : 322-331.
moyenne de quatre bourgeons aux stades produit son régime de façon normale. Elle Hwang S.C., C.L. Chen, J.-C. Lin & H.L. Lin. 1984.
des B1G et des B2G mais, quand on la permet d’obtenir également en huit mois Cultivation of banana using plantlets from meris-
poursuit jusqu’au stade des B3G, on ar- des propagules quasiment exemptes de tem culture. Hort Science 19 : 231-233.
rive à une moyenne de 13 plantules, ce maladies ou de parasites puis l’on peut sé- Ma S.S. & C.I. Shii. 197 2. In vitro formation of ad-
qui est tout à fait comparable aux résul- lectionner des plantes saines au champ ventitious buds in banana shoot apex following
tats obtenus in vitro. Si l’on totalise les pour les multiplier. decapitation. Journal of the Chinese Society of
propagules issues d’un bourgeon, de la Il est facile et pratique de développer au Horticultural Science 18 : 135-142.
première jusqu’à la troisième génération, champ cette technique en cas de pénurie Stover R.H. & N.W. Simmonds. 1987. Banana. 3ème
on obtient 156 plantules [(4+4+4)x13]. de matériel ou pour multiplier massive- ed. Longman, RU. 468pp.
Si l’on prévoit de sélectionner pour cette ment des variétés prometteuses et à haut Tézenas du Montcel H. 1985. Le bananier plantain.
propagation en masse in situ, cinq B1G rendement telles que l’hybride FHIA-20. Maisonneuve & Larose, Paris. 143pp.
de chaque plant FHIA-20, on obtiendrait En appliquant cette technique aux Vuylsteke D.R. 1998. Shoot–tip culture for the pro-
780 plantules (156 x 5) par emplacement plants de FHIA-20 sur le point de fleurir, pagation, conservation, and distribution of Musa
en huit mois. on a favorisé la suppression du temps de germplasm. IITA, Ibadan, Nigeria. 82pp.
latence du bourgeonnement axillaire en in-
Discussion hibant la dominance apicale.
Potentiellement, un rhizome d’hybride L’auteur est professeur titulaire, spécialiste en
FHIA-20 possède de 14 à 16 bourgeons Remerciements culture de tissus au Departamento de Fitotecnía,
quand le régime apparaît. Chacun d’eux L’auteur remercie les techniciens Jairo Facultad de Ciencias Agropecuarias, Apartado Aéreo
produit de 6 à 8 bourgeons axillaires. Castaño Z. et Manuel Aristizábal L. pour 275, Manizales, Colombie. Courrier électronique :
Quand on incise ces bourgeons et qu’on en avoir revu cette publication. ■ cafolios@cumanday.ucaldas.edu.co

Ago-économie Enquête en Colombie

Aspects socio-économiques de la culture


du bananier plantain en Colombie
J. L. Rodríguez Martínez brage de la culture caféière et représente Le bananier plantain est cultivé dans
et A. Rodríguez Saavedra un composant essentiel du programme différentes zones agro-écologiques, de 0 à
alimentaire. En Colombie, plus de la moi- 2000 m d’altitude et entre 17 et 35°C. On y
tié de la surface cultivée appartient aux cultive environ 358 000 ha produisant an-
a culture du bananier plantain est petits producteurs (Rodríguez Saavedra nuellement 2,5 millions de tonnes de ba-

L devenue un axe de grande impor-


tance socio-économique en Colom-
bie du point de vue de la sécurité alimen-
et al. 1999).
Dans le secteur agronomique, la banane
plantain occupe le cinquième rang après
nanes dont 95% vont au marché interne et
le reste à l’exportation. Les principaux
centres producteurs se trouvent dans les
taire et de la création d’emplois. De plus, le café, la canne à sucre, la pomme de zones caféières de la région andine où
le bananier plantain appartient au sec- terre et les fleurs. Elle participe à la pro- sont cultivés 231 000 ha (64% de la sur-
teur traditionnel de l’économie rurale où duction agricole du pays pour 6,8% du face cultivée totale) rapportant 67% de la
il est utilisé principalement comme om- total (CCI 2000). production nationale. D’autres régions na-

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turelles importantes pour le bananier On estime que 10% des bananes plantain vers les marchés des Etats-Unis et de
plantain sont l’Orénoque, le Pacifique, les importées par les Etats-Unis sont destinés l’Union Européenne, avec une croissance
Caraïbes et l’Amazonie. à l’élaboration de produits dérivés dont lente en terme de volumes exportés. En
Parmi les surfaces cultivées en bananier la consommation a augmenté de 15% 1995, on a exporté 105 000 tonnes pour
plantain, 87% le sont comme culture tradi- entre 1991 et 1995. Ce type de produits 36 millions de dollars US FOB, chiffre
tionnelle associée au café, au cacao, au continue à être destiné aux communautés porté à 121 000 tonnes en 1998, pour
yuca et aux fruitiers et les 13% restants d’origine latino-américaine ou africaine. 42,1 millions de dollars US FOB, ce qui re-
comme monoculture mécanisée (Rodrí- Mais on cherche aussi à cibler les consom- présente un taux de croissance positif de
guez Saavedra et al. 1999). mateurs d’origine anglo-saxonne car ils re- 4,9%. Dans le cas des Etats-Unis, la Colom-
La zone caféière centrale fournit la ma- présentent la majorité de la population bie est passée de 80 000 tonnes exportées
jorité des principaux marchés du pays. Le nord-américaine, ce qui fait de ce marché pour 28 millions de dollars US CIF en 1992
clone Dominico hartón est la variété la potentiel l’un des plus recherchés par les à 109 000 tonnes pour 40,4 millions de dol-
plus utilisée dans cette région. Dans exportateurs de bananes plantain. Le mar- lars US CIF en 1999, représentant une
d’autres régions productrices comme les ché est couvert à 90% par les entreprises croissance des volumes exportés de 4,6%.
Caraïbes, l’Orénoque, le Pacifique et suivantes : Mariquita, Migrand Chips, Goya Equateur. C’est le deuxième pays exporta-
l’Amazonie, le clone prédominant est le food et Chifles Chips (CCI 2000). teur après la Colombie. Ses exportations
Hartón, plus adapté et productif en zones Dans le marché de l’Union Européenne, vers les Etats-Unis ont considérablement
d’altitude inférieures à 1000 m (Rodríguez les Pays Bas, la Belgique et l’Espagne sont diminué ces huit dernières années avec
Saavedra et al. 1999). les principaux pays importateurs qui, à une variation moyenne de 7,3%. La plus
Selon la Corporación Colombia Interna- leur tour, exportent le produit vers faible participation a eu lieu en 1999 où on
cional la consommation de bananes plan- d’autres membres de l’Union. Le marché est passé de 57 000 tonnes pour 10,6 mil-
tain en produit frais est estimée, pour européen du plantain vert est limité et re- lions de dollars US CIF en 1992 à 26 000
l’année 1999, à 62 kg/personne/an, une des lativement stable car la demande ne pro- tonnes pour 7,5 millions de dollars US CIF
plus élevées au monde. vient que des communautés latino-améri- en 1999, ce qui représente un taux de
caine, caribéenne ou africaine. Les croissance négatif de 10,6%. Le pays
Etat actuel de la culture principaux pays pourvoyeurs sont la Colom- a fourni 13,1% du total importé par les
du bananier plantain Etats- Unis en 1999. En revanche, les ex-
Tableau 1. Production mondiale portations vers l’Union Européenne ont
Dans le monde de banane plantain en 1999 (FAO 1999). augmenté, passant de 396 tonnes en 1995
Pour des raisons agro-climatiques, la cul- Région Aire Rendement Production à 546 tonnes en 1998, ce qui représente un
ture du bananier plantain est concentrée (103 ha) (t/ha) (103 t) taux de croissance positif de 11,3%.
en Afrique, en Amérique latine et dans les Amérique Venezuela. C’est le troisième fournisseur de
latine
Caraïbes. et Caraîbes 830,7 8,30 6 898,0 bananes plantain pour le marché nord-
Le tableau 1 montre que, en 1999, l’aire Afrique 3 966,5 5,72 22 706,7 américain : ses exportations ces huit der-
mondiale du bananier plantain couvre Asie 89,0 11,39 1 013,3 nières années ont été en moyenne de 8,2%
4,8 millions d’hectares plantés produisant Total 4 886,2 6,27 30 618,0 et sa participation au total importé par les
30,6 millions de tonnes. Les régions les Etats-Unis en 1999 a été de 13%, égalant
plus productrices du monde se trouvent l’Equateur. Le pays a augmenté progressive-
en Afrique et en Amérique latine avec res- ment ses parts de marché, passant de
pectivement 74,2% et 22,5% de la produc- bie et le Costa Rica bien que certains pays 16 000 tonnes en 1992 pour 6,5 millions de
tion mondiale contre 3,3% pour le conti- africains participent également de façon dollars US CIF à 26 000 tonnes en 1999 pour
nent asiatique. marginale à l’approvisionnement de ce 17,2 millions de dollars US CIF, soit un taux
Les quatre plus gros pays producteurs marché (CCI 1998). de croissance positif de 6,8%. En revanche,
pour le continent africain sont, dans sa participation a diminué sur le marché de
l’ordre : l’Ouganda, le Rwanda, le Ghana Pays importateurs l’Union Européenne où on est passé de
et le Nigéria; pour l’Amérique latine et les Les Etats-Unis, l’Europe et le Japon sont 33 tonnes en 1994 à 12 tonnes en 1998, ce
Caraïbes : la Colombie et le Pérou et les principaux importateurs de bananes qui représente un taux de croissance néga-
enfin, pour le continent asiatique : le Sri plantain achetant 80% des exportations. tif de 22,4%. Cette situation a été mise à
Lanka. Les Etats Unis importent uniquement profit par le Costa Rica et la Colombie pour
La Colombie représente 39,1% de la pro- d’Amérique latine et des Caraïbes : entre augmenter leurs parts de ce marché.
duction d’Amérique latine et des Caraïbes autres de Colombie, d’Equateur, du Vene-
et 8,8% de la production mondiale, zuela, du Costa Rica et de République Do- Prix internationaux
chiffres relativement stables ces huit der- minicaine. Le Japon se fournit aux Philip- De façon générale, le prix de la banane
nières années. Le Pérou suit avec une par- pines, en Chine et en Afrique du Sud alors plantain n’a pas augmenté de façon signifi-
ticipation de 4,4% à la production mon- que l’Union Européenne importe la banane cative sur le marché nord-américain au
diale et de 19,5% à celle d’Amérique latine plantain de ses anciennes colonies mais cours des huit dernières années. La Répu-
et des Caraïbes. aussi d’Amérique latine et des Caraïbes. blique Dominicaine obtient le prix moyen
L’Europe produit également ce que l’on a le plus élevé avec 0,58 dollar US/kg, suivie
Consommation mondiale coutume d’appeller le « plantain commu- par le Venezuela avec 0.45 dollar US/kg, le
La plus grande partie de la production nautaire », qui provient d’Espagne, du Por- Costa Rica et la Colombie avec 0.39 dollar
mondiale de bananes plantain est presque tugal, de Grèce ou des territoires et des dé- US/kg et enfin l’Equateur avec 0.19 dollar
uniquement destinée à répondre aux be- partements d’outre-mer français comme la US/kg.
soins internes des pays producteurs. Seule- Martinique et la Guadeloupe (Rodríguez La figure 1 montre que le Venezuela dé-
ment 1% est commercialisé sur les mar- Saavedra et al. 1999). tient le record historique des prix face à la
chés internationaux pour satisfaire la Colombie et à l’Equateur. Ceci s’explique
demande de consommateurs d’origine la- Pays exportateurs par la taille plus grande de la banane plan-
tine et, dans une proportion moindre, d’ori- Colombie. Ce pays est considéré comme le tain vénézuélienne par rapport à celle de
gine africaine (CCI 2000). principal exportateur de bananes plantain la banane plantain colombienne ou équato-

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0,70 sont sensiblement plus élevés. Or, on réex-
0,66 porte la banane plantain sur les marchés
0,60 0,63 de France et d’Angleterre toute l’année,
les meilleurs prix étant obtenus en Angle-
terre (CCI 1998, CCI 2000).
US$/kg/plantain

0,50 0,50

0,40 0,40 0,40 La culture de la banane plantain


0,35 0,36 0,37 0,40 0,37 au plan national
0,33
0,36
0,30 0,32 0,34
0,32 0,32 0,29
0,29 0,29 Distribution des zones productrices
0,25 Le tableau 2 représente la répartition de la
0,20 0,19
0,19
production selon les zones géographiques
naturelles en 1999. La région andine appa-
0,10
raît comme la zone productrice la plus im-
0,01 0,01 portante avec 64% de l’aire cultivée produi-
0,00
sant 67% du total national. Suivent, par
1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
ordre d’importance, la région Pacifique
Années avec 12% de l’aire cultivée produisant 9% du
Colombie Equateur Venezuela total ; puis les régions des Caraïbes, de
Figure 1. Prix d’achat CIF par les USA en dollar US/kg de bananes plantain en provenance
l’Orénoque, d’Amazonie, des îles de San An-
de Colombie, Equateur et Venezuela (1992–1999, Calculs de Corpoica Regional Nueve, Oficina drés et de Providencia qui participent à
de Planeación, sur des données du CCI 1999). hauteur de 24% pour la production et l’aire
cultivée du total national.
Les départements possédant les plus
1,80 grandes surfaces cultivées et production au
1,62 1,64 niveau national sont l’Antioquia, le Quindío
1,64
1,60
1,46
et le Tolima avec respectivement 14%, 10%
1,40 1,34 et 9% des surfaces en culture. En ce qui
US$/kg/plantain

1,31
concerne la production, le Quindío et l’An-
1,20 1,18 tioquia représentent 14% et le Tolima 10%.
1,08 La production de bananes plantain pro-
1,00
1,00 0,89
0,97 0,82 vient pour 81% de systèmes d’association
0,80 0,82
avec le café, 15% de monoculture et 4% de
0,63 0,65
0,60
0,62 0,59 0,65 cultures intercalaires.
0,63 0,60 0,60
0,55 0,56
0,51
0,40 Types de producteurs
En se fondant sur le nombre d’hectares
0,20
cultivés et le genre de l’exploitation, on
0,06 peut établir quatre catégories de produc-
0,00
1994 1995 1996 1997 1998 teurs (petit, moyen, grand et industriel)
Années
(tableau 3) dont le système de culture do-
Colombie Dominique
minant est l’association puis, à une échelle
moindre, la monoculture (Rodríguez Saa-
Costa Rica Ghana Venezuela
vedra et al. 1999).
Dans tous les cas, la production est com-
Figure 2. Prix d’achat CIF en dollar US/kg du plantain frais par l’Union Européenne en 1994–1998 mercialisée localement, nationalement ou
(Calculs Corpoica Regional Nueve, Oficina de Planeación, sur des données du CCI 1999). internationalement selon les volumes obte-
nus, exception faite de celle du petit pro-
ducteur qui la réserve à sa consommation
rienne : cela la rend très appréciée des zuela avec 0,75 dollar US/kg (ce dernier personnelle ou à l’alimentation animale.
communautés latino-américaines résidant pays accuse un taux d’évolution des prix Les exploitations industrielles et parfois,
aux Etats Unis, et plus particulièrement à négatif de 77,5% de l’année 1996 par rap- les grands producteurs, possèdent des as-
Miami et à New York, où est concentrée la port à 1998), puis par le Costa Rica avec sistances techniques spécialisées alors que
plupart des latino-américains et des cari- 0,63 dollar US/kg et enfin la Colombie avec la majorité des petits et moyens produc-
béens consommateurs de plantain vert. 0,58 dollar US/kg en moyenne. Le compor- teurs ne disposent pas de ce genre de ser-
Sur les marchés européens, les prix de la tement des prix de ces deux dernières an- vices (Rodríguez Saavedra et al. 1999).
banane plantain sont supérieurs au prix nées a été stable sur la période analysée.
nord-américain. Cela est dû principale- Il est à noter que le produit colombien a Consommation nationale
ment aux coûts élevés du fret et des tarifs atteint des niveaux supérieurs à ceux du En Colombie, le bananier plantain est une
douaniers sans oublier qu’il s’agit d’un pro- produit costaricien en France et en Grande culture de grande importance stratégique
duit exotique sur ce type de marché. La Fi- Bretagne en 1998. En Grande Bretagne, le au sein du secteur rural. De plus, il occupe
gure 2 montre que le prix a varié entre 0,06 prix a varié entre 0,4 et 1,7 dollar US/kg. A une situation privilégiée dans la distribu-
et 1,64 dollar US le kg de plantain frais. partir de février 1999, le produit colombien tion alimentaire urbaine. La banane plan-
D’autre part, le prix le plus élevé a été ob- a été payé entre 0,1 et 0,5 dollar US/kg de tain se consomme aussi bien verte que très
tenu par un pays africain, le Ghana : 1,53 moins que le produit costaricien du fait mûre et est préparée selon des recettes
dollar US/kg en moyenne sur quatre ans, d’une offre moindre en provenance de la différentes dans les diverses régions du
suivi par l’île de la Dominique (Petites An- région de Uraba. Les prix sur les marchés pays. On la trouve également sous forme de
tilles) avec 0,99 dollar US/kg et le Vene- où sont réexportées les bananes plantain farine, de chips ou de snacks mais la trans-

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Tableau 2. Surfaces cultivées, production et rendement de la culture du bananier
formation industrielle ne représente qu’un
plantain en 1999 dans différentes régions de Colombie. (Carlos Humberto Gutiérrez,
très faible pourcentage de la production. Minagricultura, juin 2000).
La consommation de plantain frais a
Région Surface Production Rendement % Production % Surface
chuté ces huit dernières années, passant cultivée (ha) t/an t/ha/an cultivée
de 73,3 à 61,9 kg/personne/an, soit un taux Caraïbe
de croissance négatif de 2,4% de 1992 à Guajira 2 276 14 339 6,3 0,58 0,63
1999. La consommation per capita de ba- Magdalena 1 780 11 715 6,6 0,47 0,50
nane plantain transformée a, par contre, Cesar 3 381 23 905 7,1 0,97 0,94
augmenté de 6% sur la même période, pas- Atlántico 418 3 201 7,7 0,13 0,12
sant de 0,02 à 0,03 kg/personne/an. Ceci Bolívar 5 417 35 980 6,6 1,46 1,51
s’explique par les changements des com- Sucre 1 027 4 886 4,8 0,20 0,29
portements alimentaires : la tendance est Córdoba 25 101 169 496 6,8 6,87 7,00
aux produits transformés (CCI 2000). Sous-total 39 400 263 522 6,7 10,68 10,99
Quant à la demande agro-industrielle Pacifique
du produit, on constate que les perspec- Choco 16 245 98 541 6,1 3,99 4,53
tives sont favorables. La consommation Cauca 5 576 34 937 6,3 1,42 1,56
est en effet passée de 900 tonnes en 1992 Nariño 20 561 88 681 4,3 3,60 5,74
à 2000 tonnes en 1999, ce qui représente Sous-total 42 382 222 159 5,2 9,01 11,82
un taux de croissance de 12,1%. Les indus- Andine et Interandine
tries de transformation considèrent que Antioquia 49 594 340 041 6,9 13,78 13,83
ce comportement peut se poursuivre dans Valle del Cauca 11 985 127 283 10,6 5,16 3,34
les cinq ans à venir si l’intérêt des Caldas 18 651 106 675 5,7 4,32 5,20
consommateurs pour ce type de produit Risaralda 18 135 72 227 4,0 2,93 5,06
ne faiblit pas (CCI 2000). Quindío 36 080 345 262 9,6 14,00 10,06
La figure 3 montre que, sur la totalité de Tolima 32 972 234 581 7,1 9,51 9,20
l’offre nationale de banane plantain, Bo- Cundinamarca 12 808 127 932 10,0 5,19 3,57
gota est le plus gros consommateur avec Boyacá 3 305 39 413 11,9 1,60 0,92
29% répartis en 70% de Hartón et 30% de Santander 8 530 70 842 8,3 2,87 2,38
clones divers comme Cachaco et Dominico Norte Santander 12 475 89 223 7,2 3,62 3,48
hartón. Suivent les marchés de Medellin et Huila 26 638 95 310 3,6 3,86 7,43
de Cali avec respectivement 17% et 14% ré- Sous-total 231 173 1 648 789 7,1 66,84 64,48
partis en 80% de Dominico hartón et 20% Orenoque
de Hartón. Barranquilla vient en dernier Arauca 8 909 60 976 6,8 2,47 2,49
avec 5% de la consommation nationale, en Casanare 2 367 19 439 8,2 0,79 0,66
majorité du plantain Hartón. Près de 20% Vichada 157 1 413 9,0 0,06 0,04
des consommateurs des marchés de Cali, Meta 11 458 117 881 10,3 4,78 3,20
de Barranquilla et de Bogota ainsi que 32% Sous-total 22 891 199 709 8,7 8,10 6,39
de ceux de Medellin préfèrent la banane Amazonie
plantain mûre (CCI 2000). Amazonas 243 413 1,7 0,02 0,07
Caquetá 10 094 61 629 6,1 2,50 2,82
Création d’emplois Guainía 547 3 702 6,8 0,15 0,15
La culture mécanisée, traditionnelle ou Guaviare 4 252 21 718 5,1 0,88 1,19
intercalaire d’un hectare de bananiers Putumayo 7 033 41 333 5,9 1,68 1,96
plantain génère respectivement la créa- Vaupés 476 3 630 7,6 0,15 0,13
tion de 1,68, 0,39 et 0,19 emplois directs Sous-total 22 645 132 425 5,8 5,37 6,32
permanents par ha et par an. Conformé- San Andrés y Prov. 14 152 10,9 0,01 0,00
ment à ce qui précède, on estime qu’un TOTAL 358 505 2 466 756 6,9 100,00 100,00
hectare de bananier plantain génère en
moyenne 0,75 emplois permanents par an.
Ce qui, rapporté à l’aire cultivée natio-
nale, donne environ 288 375 créations
d’emplois directs permanents par an. Ceci Il faut noter que les trois principaux Tableau 3. Types de producteurs, taille
équivaut à 58 000 familles de cinq per- marchés de gros du pays (Bogota, Cali et de l’exploitation et système de culture
sonnes se consacrant aux travaux de cul- Medellin) ont un comportement identique (Rodríguez Saavedra et al. 1999).
ture du bananier plantain. tant pour l’offre que pour la demande, et
Type de Taille de Système de
ce, bien que la banane plantain soit un producteur l’exploitation (ha) culture
Prix nationaux produit de récolte permanente (Rodríguez Petit 0,1-5,0 Intercalaire*
Bien que la banane plantain soit un pro- Saavedra et al. 1999). Associé**
duit de production permanente, les Les variations saisonnières des prix cou- Monoculture
époques de récolte sont influencées par rants de 1992 à 1999 sur les trois marchés Moyen 5,1-15,0 Associé
des facteurs externes comme la production de gros du pays sont reportées sur la fi- Monoculture
et le ramassage du café ou bien encore par gure 4. On peut y constater que ces prix su- Grand 15,1- 30,0 Associé
des saisons extrêmement froides. Ces mou- bissent une hausse entre janvier et avril, Monoculture
vements ou périodes de production sont à avec un prix inférieur à Bogota. Pour le Industriel Supérieure à 30,1 Associé
leur tour à l’origine de mouvements de deuxième semestre, on observe une baisse Monoculture
hausse et/ou de baisse des prix en fonction des prix à Cali et à Medellin et un maintien *Sans distribution spatiale uniforme, qui peut inclure diverses
espèces de plantes cultivées
des volumes de l’offre et de la demande à Bogota de prix très élevés jusqu’en sep- **Sa répartition obéit à des systèmes de plantation définis en
(Rodríguez Saavedra et al. 1999). tembre. Ensuite la situation est inversée. accord avec la plante associée principale.

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donc influence le prix final (Rodríguez
Saavedra et al. 1999).
Comme la banane plantain est un fruit
qui se consomme généralement frais et que
Barranquilla
5%
Bucaramanga sa commercialisation est immédiate, elle
Santafé de Bogotá 4% présente des caractéristiques spécifiques de
Cali
30%
14% mise sur le marché communes à toutes les
denrées périssables, lesquelles ont un sys-
Cartagena
tème complexe de production et une distri-
2% bution difficile à rationnaliser. Dans ce pro-
cessus interviennent beaucoup de
Cúcuta producteurs et peu de grossistes chargés de
2%
distribuer massivement la banane plantain
au consommateur. Comme ces grossistes
sont peu nombreux, les informations sur le
produit circulent rapidement entre eux et
Autres Medellín
cela leur permet de s’entendre entre autres
26% 17%
sur les prix et les quantités de produit à
mettre sur le marché (Rodríguez Saavedra
et al. 1999, CCI 2000).
Pour la banane plantain en effet, la majo-
rité des producteurs sont de petits produc-
Figure 3. Répartition de la consommation de banane plantain en Colombie (CCI 2000).
teurs très dispersés qui vendent générale-
ment le fruit sur place. Aussi les
intermédiaires jouent-ils un rôle essentiel
dans la coordination des achats, le transport
1,10 et la mise en vente de la banane plantain, ce
qui leur permet d’empocher une grande partie
de la valeur ajoutée au produit au cours du
1,05 processus (Rodríguez Saavedra et al. 1999).
Les marchés traditionnels constitués par
les centrales d’achat, les places de marché,
1,00
les marchés forains, quelques supermarchés
et boutiques sont caractérisés par la main
Indice

mise des intermédiaires. Pour définir les


conditions de négociation, et du fait de l’hé-
0,95
térogénéité du produit, il est nécessaire de
présenter la totalité des bananes plantain à
l’endroit de la transaction (Rodríguez Saave-
0,90 dra et al. 1999).
Le marché spécialisé est caractérisé par
une structure appropriée où se déroulent les
0,85 processus de sélection, de tri et d’embal-
jan. fév. mar. avr. mai juin juil. août sep. oct. nov. déc.
lage. Les chaînes de supermarchés, sous ré-
serve de leur avoir présenté un échantillon
Bogota Cali Medellín
du produit, avoir satisfait leurs exigences in-
ternes de qualité et garanti leur approvi-
Figure 4. Indice des variations saisonnières des prix de la banane plantain sur les trois principaux
marchés de gros du pays. 1992-1999 (Calculs Corpoica Regional Nueve, Oficina de Planeación, sur des
sionnement, acceptent ou non les arrivages
données de Cordicafé et du CCI 1992-1999). des fournisseurs. Généralement ce type de
transaction fixe une fourchette de prix afin
d’éviter des écarts trop brutaux et impose
une classification du produit conforme aux
Finalement, les prix diminuent sur les trois Commercialisation qualités habituellement commercialisées
marchés de gros entre novembre et (Rodríguez Saavedra et al. 1999)
décembre Canaux de commercialisation Le marché national de la banane plantain
Il y a une déterioration des revenus réels La commercialisation de la banane plan- répond comme partout aux exigences de
en fonction du temps aussi bien chez les tain est très difficile en raison de la disper- l’offre et de la demande mais manque d’un
producteurs que chez les revendeurs à sion des zones de production, de l’absence organisme régulateur, ce qui a contribué au
cause de divers facteurs parmi lesquels ou du mauvais état des voies de communi- développement de canaux complexes de
l’influence du phénomène « el Niño » qui a cation avec les centres urbains de consom- commercialisation. Dans ce contexte, on
perturbé le climat de mars 1997 au pre- mation et de l’approvisionnement irrégu- peut identifier cinq canaux principaux
mier semestre 1998 et de celui de « la lier du marché par les grossistes et les conduisant au consommateur :
Niña » qui a débuté au deuxième semestre intermédiaires qui imposent les prix. De collecteur>grossiste>détaillant
1998 et est prévu jusqu’au premier se- plus, des produits périssables comme la ba- fournisseur>grossiste>supermarché
mestre 1999. Ces perturbations ont in- nane plantain subissent des détériorations producteur>supermarché
fluencé directement les niveaux de produc- continuelles du fait d’une mauvaise gestion grossiste>agro-industrie
tion et entraîné une offre réduite et des post-récolte, ce qui augmente les pertes en et producteur>agro-industrie
prix élevés. qualité et en quantité de la production et (Rodríguez Saavedra et al. 1999, CCI 2000).

8 INFOMUSA — Vol 10, N° 1


Pertes après récolte sur l’exploitation plantain est également emballée et congelée Corporación Colombia Internacional (CCI). 1999.
Les pertes de fruits après récolte sont esti- entière pour certaines agro-industries qui ex- Boletín CCI : SIM. Perfil de Producto Plátano
mées à 10%. Sachant que, pour 1999, la pro- portent la banane plantain sous forme No. 7. enero–marzo. 16pp.
duction nationale est de 2,5 millions de d’amuse-gueules, de farines ou congelée vers Corporación Colombia Internacional (CCI). 1998.
tonnes de bananes plantain, les pertes totales les marchés internationaux. Inteligencia de Mercados. Precios Internacio-
en fruits sont évaluées à 250 000 tonnes, ce Selon Day (1987), il est possible, après la nales de Bananito (Musa acuminata). Boletín
qui représente près de 62,5 milliards de pesos récolte, d’utiliser le pseudotronc, les feuilles, No. 4, octubre.
(36 millions de dollars US), en utilisant pour les fleurs et les racines pour faire, entre Corporación Colombia Internacional (CCI). 1998.
cette estimation un prix moyen de vente sur autres, de la farine, du vinaigre, du papier, des Inteligencia de Mercados. Precios Internacio-
place de la production de 250 pesos colom- galettes comestibles, de l’aggloméré, des ali- nales de Plátano Verde. Boletín No. 3, sep-
biens/kg (1 dollar US = 1 758,11 pesos colom- ments pour animaux, de la teinture. tiembre.
biens en 1999). Ces chiffres illustrent bien la Dans la région de l’axe caféier central, il Corporación Colombia Internacional (CCI). 1998.
nécessité de mettre au point un processus qui existe de grandes attentes pour le développe- Sistema de Información de precios y volúmenes
permette, en plus d’éviter ces pertes écono- ment agro-industriel futur. transados. “SIPSA”. Precios mayoristas 3(42), oc-
miques, de générer de la valeur ajoutée au tubre 10 al 16.
produit frais et d’éviter les problèmes de pol- Opportunités du marché de la banane Day B. 1987. Suculenta Fruta Tropical. Revista Se-
lution dus aux résidus agricoles de produits plantain au niveau national lecciones : 76-80.
mal utilisés. et international FAO. 1999. http ://www.fao.org
Les causes des pertes sont principalement La Colombie pourrait amplifier son offre sur Rodríguez Saavedra A. & J.-L. Rodríguez Martínez.
le faible niveau technologique au niveau de la le marché nord-américain, en particulier sous 1999. Aspectos Socioeconómicos del Cultivo del
culture, une récolte inadéquate, la manipula- la forme d’amuse-gueules et d’aliments pour Plátano en Colombia. Oficina Regional de Pla-
tion inefficace du produit depuis le lieu de enfants, dans la mesure où la consommation neación - Corpoica, Regional Nueve. Manizales,
production jusqu’à celui de consommation et du plantain frais ou transformée augmente abril.
le manque de conformité du produit. L’embal- dans les groupes latino-américains, africains, Rodríguez Martínez J.-L., A. Rodríguez Saavedra &
lage et surtout le transport sont les facteurs anglo-saxons et européens (CCI 2000). S. Belalcázar Carvajal. 1998. Importancia Socioe-
qui affectent la qualité et la présentation du Selon les prévisions du Ministère de l’Agri- conómica del Cultivo del Plátano en la Zona Cen-
fruit car l’intermédiaire ne porte aucun inté- culture pour l’an 2000, la production ne satis- tral Cafetera (Segunda Versión) Oficina Regional
rêt à l’amélioration du système d’emballage fera pas la demande du marché interne de Planeación - Corpoica, Regional Nueve. Mani-
pour le transport du fruit. La plupart du même si la consommation du produit frais a zales, marzo.
temps, les régimes sont transportés en vrac ce diminué. Cela implique que l’on dispose de Ministerio de Agricultura y Desarrollo Rural, Ofi-
qui entraîne coups et meurtrissures et par nouvelles surfaces à cultiver ou que l’on cina de Información y Estadística. 2000. Area Co-
conséquent une mauvaise présentation et une mette en place un processus de transfert de sechada, Producción y Rendimiento del Cultivo
baisse de la qualité (Rodríguez Saavedra et al. technologies pour mécaniser quelques exploi- del Plátano por Regiones Naturales en Colombia.
1999). tations en cultures intensives afin de ré- Información telefónica. Bogotá, D.C.
Dans le cas des marchés spécialisés, pondre aux besoins non satisfaits. On évite-
le produit est emballé et transporté en rait ainsi l’importation croissante de bananes José Luis Rodríguez Martínez travaille comme
caisses qui protègent le fruit pendant les plantain en provenance d’Equateur et du Ve- économiste et Alfredo Rodríguez Saavedra comme
opérations de distribution, ce qui permet au nezuela (CCI 2000). ■ Directeur de la Oficina de Planeación, Corporación
final une meilleure acceptation du Colombiana de Investigación Agropecuaria (Corpoica)
produit par le consommateur (Rodríguez Références Regional 9, Apartado 1287. PBX : (0968) 876197
Saavedra et al. 1999). Corporación Colombia Internacional (CCI). 2000. Fax : (0968) 876204 Manizales, Caldas, Colombia.
http ://www.cci.org.co E-mail : corpoica@col2.telecom.com.co
Développement agro-industriel
La culture de bananiers plantains Hartón et
Agro-économie Production et utilisation des feuilles
Dominico hartón dans des zones chaudes faci-
lite l’épluchage des fruits, ce qui les rend po-
tentiellement plus faciles à transformer. Les
industries de transformation ont établi des Production de feuilles de bananier
distinctions entre les deux clones : la teneur
en eau et la dimension sont plus importantes plantain assouplies au feu pour
pour le fruit du clone Hartón et la teneur en
matière soluble pour celui du clone Dominico l’industrie agro-alimentaire
hartón. D’autre part, il faut préciser qu’il n’y a
aucun résultat concluant permettant une telle E. Echeverry Navarro duction de feuilles à assouplir au feu pour
caractérisation des deux clones et de leurs l’industrie agro-alimentaire. Ce clone a
avantages pour l’agro-industrie (CCI 2000). démontré une très bonne adaptabilité,
En Colombie, on préfère consommer le fruit a zone plane et chaude du centre sud à 400 m d’altitude, dans des conditions
frais et très peu sous forme de farine ou de
chips. Le développement agro-industriel de la
banane plantain dans la zone caféière cen-
L du département de Tolima est habi-
tée dans sa quasi totalité par des in-
digènes descendants de la tribu des «Pi-
édaphiques et climatiques difficiles, ca-
ractérisées par des sols dégradés de faible
fertilité, un climat chaud et sec, 1000 à
trale est récent. Au début de l’an 2000 s’est jaos» dont beaucoup, réunis en conseils 1300 mm de précipitations mal réparties
établi à Murrillo, municipalité d’Armenia, une municipaux indigènes, se consacrent à par an et une température moyenne
usine agroalimentaire où sont élaborés des l’agriculture et à l’élevage à petite échelle. annuelle de 25°C.
« patacones » (portions de banane écrasées Parmi leurs habitudes agricoles de sub- A l’intérieur de la zone étudiée (600 ha),
puis frites dans un bain d’huile) de deux sistance, l’une des principales espèces 4500 à 5000 personnes participent à la pro-
tailles différentes et des rondelles qui sont qu’ils cultivent est le bananier plantain du duction de feuilles assouplies au feu et vi-
congelées en vue de leur distribution ulté- clone appelé “Cachaco común” (Musa vent des revenus procurés par leur vente
rieure dans les supermarchés. La banane ABB, Simmonds) qu’ils destinent à la pro- en ballots de 50 feuilles. Dans ce processus

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