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CAHIER

D’HOMILÉTIQUE
Séminaire de Théologie Évangélique
de Port-au-Prince

Septembre 2010

Préparé par Maxime Pierre-Pierre


2
HOMILÉTIQUE ET PRÉDICATION

I. Définition de l’homilétique.
L’homilétique est l’art de préparer et de prononcer des
discours basés sur la Bible.

II. Définition de la prédication.


A. Définition classique.
La prédication est l’art de prononcer un discours basé
sur la Bible et conçu pour persuader les hommes à
croire en Jésus-Christ et pour les rendre conformes à
son image.
B. Définition étymologique.
1. Kerusso : Prononcer comme un héraut de la part
d’une autorité. Ce mot met l’accent sur la
proclamation publique de la bonne nouvelle.
2. Euangelizo : Annoncer l’évangile. Ce mot met
l’accent sur la proclamation de la bonne
nouvelle à un groupe ou à un individu (Actes
8.35).
3. Didasko : Enseigner (1 Corinthiens 4.17). Ce
mot met l’accent sur la proclamation de la
bonne nouvelle de la vérité à ceux qui la
connaissent déjà (1 Timothée 4.16 ; 5.17).

III. Types de prédication


Il y a deux types de prédication :
A. Prédication conçue pour évangéliser les non-
croyants.
B. Prédication conçue pour édifier les croyants.

IV. Source de la prédication.


La Bible est la source de la prédication. Toute
prédication dite évangélique doit être centrée sur la
Bible. Les messages doivent être bibliques. Cela est
important pour deux raisons :
A. À cause de l’inspiration des Écritures (2 Timothée
3
3.16 ; 2 Pierre 1.21).
L’inspiration est le processus par lequel l’Esprit de
Dieu a poussé les auteurs sacrés à écrire de la part
de Dieu sans erreur et sans omission.
B. À cause de l’autorité de la Bible (« Ainsi parle
l’Éternel », « l’Éternel Dieu dit », « La parole de
Dieu m’a été adressée »)

V. Importance de la prédication.
La prédication est centrale pour la chrétienté :
A. Dans l’AT : Les prophètes
B. Dans le NT : Jésus, les apôtres et les auteurs
inspirés (Mt. 28.19-20 ; 10.7 ; Mc 16.15 ; Lc 4.18-
19 ; Jn 7.28, 37 ; Ac. 6.2, 4)
C. Dans l’histoire de l’église : une indication de la
condition spirituelle de l’église.

VI. Thème de la prédication.


Jésus-Christ est le centre de la prédication (Colossiens
1.28 ; 1 Cor. 1.23).

4
QUALIFICATIONS DU PRÉDICATEUR
1 Timothée 3.1-7 ; Tite 1.5-9

Il est vrai que la liste des qualifications concerne ceux qui aspirent
au pastorat. Cependant, tout croyant mûr devrait les posséder
presque toutes. Ceci est surtout vrai pour ceux qui aspirent à la
prédication.

I. La nature des qualifications du prédicateur :


Irréprochable : Ne peut être le sujet de quelque accusation
que ce soit. Cette qualification est la synthèse des autres
qualifications (1 Tim. 3.2 cf. Tite 1.7).

A. La qualification morale :
Mari d’une seule femme (1 Tim. 3.2 cf. Tite 1.6)
1. Non à la polygamie.
2. Non à la promiscuité sexuelle.
3. Non au divorce suivi du remariage.

B. Les qualifications ayant rapport avec la vocation : (1


Tim. 3.2 cf. Tite 1.8)
Sobre (nephalios): Vigilant (état inaccessible à toute
influence qui assoupit ou obscurcit)
Modéré (sophron) : Sensé, humble.
Réglé dans sa conduite (kosmios): sociable (ordonné,
bien arrangé,)
Hospitalier : Disposé à accueillir les étrangers (3 Jn 5-
8 ; Héb. 13.2 ; Rom. 12.13).
Propre à l’enseignement (didaktikos) :
1. Bien connaître les Écritures.
2. Pouvoir communiquer la vérité.
3. Pouvoir redresser ceux qui ne sont pas fidèles (Tite
5
1.9)

A. Les qualifications sociales :(1 Tim. 3.3 cf. Tite 1.7)


Ni adonné au vin (paroinos) : (Prov. 23.29-34)
Ni violent : N’a pas tendance à frapper (Moïse : Ex.
32.19 ; Nb. 20.1-13)
Indulgent : doux (1Thes. 2.17)
Pacifique : non querelleur (il ne lutte pas, ne rivalise
pas, ne controverse pas)

B. La qualification pécuniaire : (1 Tim. 3.3 cf. Tite 1.11 ; 1


Tim 6.5 ; 1 Pierre 5.2)
Désintéressé : (aphilarguros) : Qui n’aime pas l’argent.

C. La qualification familiale : (1 Tim. 3.4-5)


Bien diriger sa maison. Car…
Tenir ses enfants dans la soumission et dans une
parfaite honnêteté.

D. La qualification spirituelle : (1 Tim 3.6-7)


1.Ne pas être un nouveau converti (néophyte).
Sinon, …
2.Recevoir un bon témoignage.
CLASSIFICATION DES SERMONS SELON LEUR
STRUCTURE

I. LE SERMON TOPIQUE OU THÉMATIQUE

A. Définition du sermon topique ou thématique : C’est un


sermon “dans lequel les divisions principales tirent leur
origine du thème, indépendamment du texte biblique…
6
Ceci ne signifie pas que le sujet ne sera pas biblique…
Il faut commencer avec un thème biblique. Les
principales divisions doivent être tirées de ce sujet
biblique et chaque division principale doit être
supportée par une référence aux Écritures. Les versets
qui supportent les divisions principales devraient
habituellement être tirées de portions de la Bible qui
sont assez séparées les unes des autres” (Braga, pp. 15-
16).

B. Exemples de sermons topiques ou thématiques

Sujet: L’Évangile
Thème: Les vérités centrales de l’Évangile
I. L’universalité du péché (Rom. 3:10-12)
II. La rétribution du péché (Rom. 3:23; Ro.6:23)
III. L’amour de Dieu (Rom. 5:8)
IV. La possibilité du salut (Rom. 10:9-10)

Sujet: La prière
Thème: Ceux pour lesquels on doit prier
I. Ceux qui sont élevés en dignité (1Tim. 2:2)
II. Les ministres de la Parole (2 Co. 1:11)
III. Les enfants (Mt.15:22)
IV. Les malades (Jas 5:14)

Sujet : la prière
Thème : La manière dont nous devons prier :
I. Nous devons prier avec foi (Mt. 21.22)
II. Nous devons prier persévérance (Rom. 12.12c ; Luc 18.1)
III. Nous devons prier avec humilité (Luc 18.13-14)

II. LE SERMON TEXTUEL

A. Définition du sermon textuel : “Un sermon textuel est


un sermon dans lequel les divisions principales tirent
leur origine d’un texte biblique consistant en quelques
7
versets… Le plan principal reste donc dans les limites
du texte. Le texte peut consister en quelques mots d’un
verset entier ou même de deux à trois versets [ou plus]”
(Braga, p. 29).

B. Exemples de sermons textuels

Texte: Jacques 1:16-25


Sujet: La Parole de Dieu
Thème: Les devoirs du chrétien envers la Parole de Dieu
I. La réceptivité à la Parole (1:21)
II. L’application de la Parole (1:22-24)
III. L’étude de la Parole (1:25)

Texte: 1 Timothée 2.1-4


Sujet: La prière efficace
Thème: Les conditions de la prière efficace
I. La primauté de la prière (« avant toutes choses »)
II. Les aspects de la prière (« prières… supplications…
requêtes… actions de grâces »)
III. Les requêtes de prière (« tous les hommes… les
rois… ceux qui sont élevés en dignité »)
IV. La finalité de la prière (« que nous menions une vie
paisible… que tous les hommes soient sauvés »)

III. LE SERMON SOUS FORME D’EXPOSÉ

A. Définition : C’est « un sermon dans lequel une portion


plus ou moins longue des Écritures est interprétée,
expliquée, par rapport à un thème ou à un sujet […]
Considérez avec soin les derniers mots. Dans l’exposé,
nous devons dévoiler la signification ou dégager le sens
des Écritures. Ceci est le génie même de la prédication
sous forme d’exposé: rendre la signification des
Écritures claire et simple. L’ensemble de la matière du
sermon [sujet, thème, divisions principales et
secondaires] est tiré directement du passage » (Braga,
8
pp. 47-48).

B. Différences entre le sermon textuel et le sermon sous


forme d’exposé
1. Le sermon textuel est tiré d’un passage relativement
court, alors que le sermon sous forme d’exposé est
tiré d’un passage plus ou moins long.
2. Le sermon textuel tire seulement ses divisions
principales du texte; le sermon sous forme d’exposé
tire ses divisions principales et secondaires du texte.

C. Exemple d’un sermon sous forme d’exposé

TEXTE : Éphésiens 1 :1-14


Titre : Bénis pour bénir

I. La nature des bénédictions spirituelles (v. 3)


A. Dieu le Père est l’auteur des bénédictions spirituelles.
B. Christ est le dispensateur des bénédictions spirituelles.
C. Les lieux célestes en sont la sphère.

II. La liste des bénédictions spirituelles (v. 4-14)


A. L’élection pour la sanctification
B. La prédestination à l’adoption
C. La rédemption par le sang de Christ
D. Le pardon
E. L’héritage
F. Le sceau du Saint-Esprit

III. Le but des bénédictions spirituelles (v. 6, 12, 14)

9
LA STRUCTURE HOMILÉTIQUE ÉLÉMENTAIRE

En général, le sermon est conçu selon un format conventionnel.


Le format suggéré ci-dessous est recommandé pour ceux qui font
leurs premières armes en la matière.

Titre

Texte

Sujet

Thème

Introduction

Développement

I. Première division principale

A. Première division secondaire de la première division


principale

1. Première subdivision de la première division secondaire

2. Deuxième subdivision de la première division


secondaire

B. Deuxième division secondaire de la première division


principale

1. Première subdivision de la seconde division


secondaire

2. Deuxième division de la seconde division secondaire

Explication |
Illustration | Ces données figurent en différents
10
endroits dans le développement.
Argumentation |
Application |

Transition

II. Deuxième division principale

A. Première division secondaire de la deuxième division


principale

B. Deuxième division principale de la deuxième division


principale

Explication |
Illustration | Ces données figurent en différents
endroits dans le développement.
Argumentation |
Application |

Conclusion

11
LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS D’UN SERMON
(1ère partie)

I. Titre
A. Définition
Le titre est le nom donné au sermon. Ex : Christ est tout
(Col. 3.11).

B. Fonction
La fonction principale du titre est d’attirer l’attention de
l’auditoire. Elle permet aussi d’identifier chaque sermon.
Tout comme le succès ou l’échec d’un livre est déterminé
par son titre, de même le sermon permet une meilleure
classification des sermons.

C. Formulation
La formulation peut prendre de différentes formes. Elle
dépend de l’imagination, de l’objectif du prédicateur.
1. Question : Tous les hommes iront-ils au ciel ?
2. Exclamation : Quel sauveur merveilleux !
3. Terme techniques et théologique : L’immuabilité du
Dieu trinitaire.
4. Mots non technique : Une autre nuit avec les
grenouilles.

D. Qualité
1. Il doit susciter l’attention et la curiosité de l’auditoire.
Ex : Louange vivante.
2. Il doit être en harmonie avec la dignité de la chaire. Ex :
Snoopy ou mickey Mouse.
3. Il doit avoir rapport avec les situations et les besoins de
l’auditoire. Ex : le prix de l’obéissance.
4. Il doit être approprié au texte. Ex : Le prix de
l’obéissance ou Un père exemplaire (Genèse 22.1-18)

II. Introduction
A. Définition
12
L’introduction est le processus par lequel le prédicateur
s’efforce de préparer l’esprit et d’assurer l’intérêt de
l’auditoire pour le sermon qu’il va prononcer.

B. Objectifs
1. Éveiller l’intérêt des auditeurs pour le sujet.
2. S’assurer la bonne volonté de l’auditoire envers le
prédicateur et son sermon.
3. Préparer les auditeurs à comprendre le sermon.

C. Sources
1. Le texte du sermon: S’il exige des explications ; si le
contexte historique et géographique jette quelque
lumière sur le texte ; l’auteur du texte ; les
destinataires…
2. Le sujet du sermon : Sa relation avec un sujet similaire
ou opposé (une cause, une conséquence).
3. L’occasion a laquelle que le sermon sera prêché
4. Une situation, un incident, un fait tiré de la vie de
chaque jour.
5. Une histoire, une illustration.
6. Une phrase, une expression, un texte qui frappe la
pensée (citation, proverbe, chant, écriteau)
7. L’imagination.

D. Qualités
1. Elle doit conduire au thème du sermon.
2. Elle doit être distincte du corps du sermon.
3. Elle doit consister en une seule idée principale
4. Elle ne doit pas être longue.
5. Elle devrait être intéressante.
6. Elle devrait être énoncée d’un plan en quelques courtes
phrases ou expressions, chaque idée successive étant
mise sur une ligne différente.

13
LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS D’UN SERMON
(2ème partie)

L’EXPLICATION

Cet aspect du sermon « fait la vraie prédication et investit le


message d’autorité. » Parmi les divers moyens de l’accomplir, en
voici quelques-uns :

I. Étude du contexte immédiat et lointain : C’est avec raison


qu’on dit : « Tout texte pris hors de son contexte est un
prétexte. » Il faut donc, dans l’explication, tenir compte de
l’ arrière-plan historique, géographique, culturel, etc.

II. Établissement de la relation du passage avec le reste des


Écritures : On peut faire ressortir la complémentarité qui
existe entre le passage considéré et d’autres, éclaircir les
contradictions apparentes, etc.

III. Études des subtilités de la grammaire et du style (en tenant


compte des capacités spirituelle et mentale de l’auditoire)

A. Tenez compte des données telles que le temps et la voix


des verbes, les figures de rhétorique, l’étymologie des
mots (quand cela peut aider la compréhension [par
exemple porneia] et tout en vous rappelant que c’est
l’usage d’un mot, et non son étymologie, qui en
détermine le sens.)

B. Profitez de l’aide précieuse des commentaires.

LES ILLUSTRATIONS

Illustrer, c’est rendre plus clair, faire de la lumière sur quelque


chose.
Braga définit l’illustration comme un moyen d’éclairer un sermon
en utilisant un exemple.
L’illustration est au sermon ce que la fenêtre est à la maison : les
14
deux permettent à la lumière de pénétrer

Sources d’illustrations
Les Écritures : C’est la meilleure source, d’abord parce qu’elle est
sacrée pour nous et aussi parce qu’elle augmente la connaissance
des auditeurs sur le contenu de la Bible.
Les biographies : La vie des grands hommes : prédicateurs,
missionnaires, explorateurs, hommes d’État, etc.
L’histoire : Antiquité, Moyen-Âge, époques moderne et
contemporaine.
La poésie, les hymnes et la littérature.
La science : physique, biologie, chimie, aéronautique, etc.
Les arts : peinture, sculpture, musique, etc.
L’imagination
La nature : les animaux, les plantes, les mers, etc.
Les journaux et les faits divers
Des anecdotes (« récit succinct d’un fait piquant, curieux ou peu
connu »)

Valeur des illustrations


1. Elles rendent le sermon intéressant.
2. Elles fixent la vérité dans la mémoire.

Utilisation des illustrations dans les sermons


1. Utilisez des illustrations appropriées.
2. Connaissez bien tous les détails de l’illustration pour
énoncer les faits avec précision.
3. N’illustrez pas à l’excès.
4. Si l’illustration n’est pas tirée de la réalité, indiquez cela
par un moyen quelconque.

Exercices
Illustrez les textes suivants avec une illustration tirée des Écritures
et une illustration tirée de l’une des autres sources possibles :
1. « Veillons les uns sur les autres, pour nous exhorter à la
charité et aux bonnes œuvres » (Hébreux 10.24).
15
2. « Cherchez l’Éternel pendant qu’il se trouve ; invoquez-le,
tandis qu’il est près » (Ésaïe 55.5).

L’ARGUMENTATION

Un argument est une preuve donnée à l’appui d’une affirmation. Et


l’argumentation, c’est un ensemble de preuves qui appuient une
déclaration. Dans le sermon, votre argumentation doit répondre à la
question que se pose tout auditeur alerte: « Est-ce vrai ? Puis-je
croire en ce que vient de dire le prédicateur ? » Voici quelques
suggestions qui permettent de formuler une bonne argumentation.

I. Utilisez les ____________________


__________________.

II. Utilisez le raisonnement logique.


A. Déduction
B. Induction
C. A fortiori (= à plus forte raison ; e. g. Mt. 6 :30 ; 7 :11 ;
Ro. 8 :32 ;Hé. 2 :2-4)
D. Reductio ad absurdum (réduction à l’absurde) ; e. g.
certains croient qu’il vaut mieux ne pas prêcher
l’évangile aux païens sous prétexte que s’ils le rejettent,
leur sort sera plus terrible. Pour réduire cette forme de
pensée à l’absurde, on peut utiliser cet argument: « Il ne
faut pas prêcher l’évangile du tout. De cette façon, le
sort de tous ceux qui aurait rejeté l’évangile s’ils
l’avaient entendu, sera moins terrible. » Le
raisonnement qui mène à une telle absurdité doit être
erronée.

III. Faites appel aux témoignages. Dans ce cas, le nombre et le


caractère des témoins sont des facteurs importants (e. g.
Ceux qui ont vu le Christ ressuscité en 1 Cor. 15)

IV. Mentionnez des statistiques. Les chiffres sont très éloquents


et peuvent être de très bons alliés. Toutefois, évitez les
erreurs de calcul et évitez de masquer la réalité en utilisant
16
les pourcentages, les rapports et proportions, etc.

V. Citez :
A. Des textes bibliques
B. Des phrases lapidaires e. g. « Une humble tâche
devient une sainte tâche quand on la fait pour Dieu. »
« Nos grandes affaires sont petites pour Sa puissance ;
nos petites affaires sont grandes pour Son amour. »
C. Des « déclarations provenant de sources faisant
autorité »
D. Des ______________ : Ils peuvent provenir de
cantiques connus ou peu connus, de poèmes chrétiens,
de poèmes profanes qui sont appropriés au sermon, etc.

(Les notes présentées sont tirées essentiellement du livre Comment


préparer un message biblique de James Braga et du livre On the
Preparation and Delivery of Sermons de John A. Broadus 4ème éd.)

LES APPLICATIONS

Charles Haddon Spurgeon a dit : « Là où commence l’application,


c’est là que commence le sermon. »
Après entendu Pierre prêcher le jour de la Pentecôte, les auditeurs
dirent : « Hommes frères, que ferons-nous ? » Ce à quoi l’apôtre
répondit ainsi : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit
baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés »
(Actes 2.38).

Définition
L’application est le procédé par lequel le prédicateur incite ses
auditeurs à réagir de manière favorable à son message.
L’application est la réponse à la question : « Qu’est-ce que cela
implique pour moi de manière spécifique ? »

Principes régissant l’application selon W. Klippert (rapportés


par Alfred Kuen, pp. 146-47)
1. Elle doit découler du texte sur lequel a porté la prédication.

17
2. Dégager les règles et principes bibliques. Beaucoup
d’affirmations bibliques ne contiennent pas de
commandement ou d’application directe, mais des
principes spirituels applicables à bien des domaines.
3. Distinguer entre commandement et proposition
d’application.
4. Les auditeurs et leur contexte déterminent le caractère de
l’application.
5. Être concret et précis. Des applications trop générales sont
classées comme des lieux communs et n’ont aucun impact.
6. Trouver le bon domaine d’application : la famille, la
sexualité, les amitiés et les relations, la profession et
l’école, les biens personnels et les finances, l’État et la
société, la vie de l’Église.
7. Montrer les moyens de mettre les conclusions en pratique :
par de petits pas concrets. Il ne faut pas que les auditeurs
partent en sachant ce qu’ils ont à faire mais pas comment le
faire. Proposer, non de prier davantage, mais de se fixer un
moment précis dans la journée pour le faire, se constituer
une liste d’intercession, noter les exaucements…
8. Garder l’enseignement et l’application dans une juste
proportion. L’application découle de l’enseignement […]
L’enseignement seul rend le sermon dogmatique et stérile.
L’application trop accentuée tend vers le légalisme.
Éléments de l’application
 Suggestions de voies et moyens pour appliquer le message
 Motivation / appel à l’action. Évoquez des raisons qui
motivent à agir. Insistez sur les raisons pour lesquelles il est
avantageux de faire ce que dit le prédicateur ou sur les
raisons pour lesquelles il sera funeste de ne pas agir comme
il le suggère.
 Utilisation de l’émotion. L’émotion est une bonne auxiliaire
à l’action.

18
Conditions (Braga)
Vivre près de Dieu ; être bien informé ; comprendre la nature
humaine ; être informé des conditions et relations des membres de
l’assemblée ; parler avec amour ; dépendre totalement du Saint-
Esprit.

LA CONCLUSION

« C’est la partie finale du sermon dans laquelle tout ce qui a été dit
est concentré en force et en intensité pour produire un impact
vigoureux sur l’assemblée » (Braga).

Comme le fait remarquer William Evans, « il n’est pas exagéré de


dire que les cinq dernières minutes d’un sermon en sont la partie la
plus importante. Les grands orateurs grecs disaient que c’était la
bataille finale qui décidait de l’issue du conflit » (in A. Kuen)

Éléments constitutifs de la conclusion


Quelques-uns de ces éléments figurent dans la conclusion :
Récapitulation : Un rappel de la proposition et des points
principaux est nécessaire pour que les auditeurs se souviennent des
idées principales du sermon.
Application finale : C’est dans la conclusion que le prédicateur a la
dernière opportunité de faire un impact sur l’auditoire. Outre les
applications évoquées dans le corps du sermon,
Illustration finale : Frappante dans la mesure du possible.
Question(s) : Les questions forcent les auditeurs à déterminer où ils
en sont avec le Seigneur. Ils les perçoivent parfois comme moins
« menaçantes » que les suggestions d’application.
Appel : Durant ou après la conclusion, le prédicateur peut lancer
une invitation aux auditeurs.
Principes à observer dans la conclusion
Préparation : Les conclusions doivent être soigneusement
préparées.
19
Émotion : Il faut éveiller les émotions, si possible (tristesse,
indignation, joie, peur).
Intensité : La conclusion doit être le plus souvent énergique et
pleine d’intensité. Cela ne signifie pas crier avec fureur mais
laisser transparaître son profond et sincère désir de voir
l’assemblée mettre en pratique ses recommandations.
Intensité

Intro Corps Conclusion


Déroulement du sermon

Concision : Soyez relativement bref. Allez droit au but. Si vous


dites : « En conclusion », tenez votre promesse.
Pertinence : La conclusion doit avoir rapport avec tout le corps du
sermon pas seulement avec l’un des points.

20
STRUCTURE HOMILÉTIQUE DÉTAILLÉE

TITRE
TEXTE
SUJET
THÈME
OBJECTIF
PROPOSITION
PHRASE INTERROGATIVE
PHRASE DE TRANSITION
INTRODUCTION

DÉVELOPPEMENT

I.
A. EXPLICATION
B. ARGUMENTATION
1. ILLUSTRATION
2. APPLICATION
a.
b.

TRANSITION

II.
A. EXPLICATION
B. ARGUMENTATION
1. ILLUSTRATION
2. APPLICATION
a.
b.

CONCLUSION
21
LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS D’UN SERMON
(3ème partie)

I. Proposition
A. Définition.
La proposition est l’annonce du sujet que le prédicateur se
propose de débattre, de développer, de prouver ou
d’explique dans le message. Elle est une phrase complète,
déclarative exprimant l’idée principale du sermon.
Exemple :
Le Seigneur désire l’adoration qui vient du cœur.
Personne ne peut échapper aux conséquences de son péché.

B. Fonction
1. Elle est le fondement de la structure entière du sermon.
2. Elle montre à l’auditoire le fil du sermon.

C. Formulation
1. Elle devrait être une vérité intemporelle, annoncée en
général au temps présent (Le principe universel qui est
toujours valable),
2. Elle ne doit pas renfermer de référence géographique ou
historique.
3. Elle ne doit pas renfermer de nom propre (excepté les
noms de la divinité).
4. Elle doit être simple, claire et aussi courte que possible
(une quinzaine de mots au plus)
5. Elle doit être l’affirmation d’une idée importante et
biblique.
6. Elle doit être pleine de sens pour l’auditoire.

II. Phrase interrogative


La phrase interrogative est liée à la proposition. Elle permet de
trouver les divisions principales à partir de la proposition. Elle
est introduite généralement par l’un de ces adverbes
interrogatifs : « Pourquoi ? Comment ? Quoi ? Quand ? Où ? »
Exemple :
22
Proposition : Les enfants de Dieu doivent développer leur force
spirituelle.
Phrase interrogative : Pourquoi les enfants de Dieu doivent-ils
développer leur force spirituelle ?

III. Phrase de transition


La phrase de transition est la réponse à la phrase interrogative.
Elle contient toujours un mot clé qui détermine la nature des
principales divisions. Les mots comme caractéristiques,
raisons, faits, effets, recommandations, aspects, éléments,
fonctions, bienfaits, conséquences… peuvent être utilisés
comme des mots clés.
Exemple 1:
Proposition : Les enfants de Dieu doivent développer leur force
spirituelle
Phrase interrogative : Pourquoi les enfants de Dieu doivent-ils
développer leur force spirituelle ?
Phrase de transition : Les enfants de Dieu doivent développer
leur force spirituelle pour les raisons suivantes :

Exemple 2:
Proposition : Les croyants peuvent remporter la victoire sur le
péché.
Phrase interrogative : Comment les croyant peuvent-ils
remporter la victoire sur le péché ?
Phrase de transition : Les croyants peuvent remporter la
victoire sur les péchés en pratiquant les recommandations
suivantes:

23
DU TEXTE AU SERMON

Étudier le passage
Voir notes sur « Explication »
Ramesh Richard propose 5 tests pour vérifier l’exactitude de nos
interprétations :
1. Le test de l’authenticité : Était-ce vraiment l’intention de
l’auteur quand il a écrit ces mots ?
2. Le test de l’unité : Y a-t-il unité de signification entre les
termes, les affirmations et l’interprétation du texte ? Y a-t-il
une contradiction dans mon interprétation ? Par exemple,
un sermon sur 1 Jean dans lequel frère signifie chrétien
dans la première moitié et non-chrétien dans la seconde
moitié.
3. Le test de l’harmonie (consistency) : Votre interprétation
est-elle en harmonie avec le reste du chapitre, du livre, de
la Bible ? Pouvez-vous expliquer une difficulté apparente ?
4. Le test de la simplicité : Votre interprétation est-elle simple
ou forcée ? claire ou mystique ?
5. Le test de l’honnêteté: Vous êtes-vous gardé forcer vos
idées préconçues et vos préjugés (ou ceux de vos
professeurs ou de votre dénomination) sur le texte ? Nos
interprétations n’étant pas infaillibles, nous devons certes
être ouverts au changement.

Chercher l’idée centrale du texte (idée exégétique)


L’idée exégétique est concept avancé par le professeur
d’homilétique, Haddon Robinson. L’idée exégétique est la
formulation (généralement en une phrase) de l’idée centrale du
texte considéré. Pour y parvenir, il est recommandé de poser deux
questions :
1) « De quoi ou de qui parle le texte ? » Cette question révèle
ce que H. Robinson appelle le sujet du texte.
2) « Que dit le texte sur le sujet ? » Cette question révèle le ou
les compléments.

« Chaque partie de l’Écriture contient un sujet et au moins un


complément. La tâche du prédicateur est d’abord de découvrir le
24
sujet et ensuite de trouver ce que le texte dit à son sujet. Si le
prédicateur est incapable d’accomplir cela, il n’aura probablement
qu’une notion vague du contenu du passage et ne sera pas à même
de pouvoir l’expliquer clairement à ses auditeurs » (Braga, p. 105).

Passage : Marc 16.1-4


Sujet : Les femmes qui venaient à la tombe pour embaumer le
corps de Jésus.
Complément 1 : Elles étaient troublées dans leur esprit au sujet de
la pierre qui était trop grosse pour être roulée.
Complément 2 : Elles s’aperçurent que la pierre avait été roulée
avant qu’elles arrivent à la tombe.
Idée exégétique : Les femmes qui venaient à la tombe pour
embaumer le corps de Jésus, s’agitaient au sujet
de la pierre qu’elles n’allaient pas pouvoir rouler,
alors que cette dernière avait été déplacée avant
leur arrivée.

Passage : Galates 3.13


Sujet : Notre rachat de la malédiction de la loi
Complément : Christ est devenu malédiction pour nous
Idée exégétique : Notre rachat de la malédiction de la loi a été
accompli par Christ qui est devenu malédiction
pour nous.

Passage : Luc 15.1-2


Sujet : Les murmures des pharisiens et des scribes contre Jésus
Complément : Jésus accueillait des gens de mauvaise vie et
mangeait avec eux.
Idée exégétique : Les pharisiens et les scribes se plaignaient de ce
que Jésus accueillait et fréquentait les pécheurs.

Passage : Philippiens 1.9-11


Sujet : Paul prie pour les Philippiens.
Complément 1 : Paul prie pour que leur amour augmente.
Complément 2 : Paul prie pour qu’ils soient irréprochables au jour
du Seigneur.
Complément 3 : Tout ceci servira à la gloire et à la louange de
25
Dieu
Idée exégétique : Paul priait pour que les croyants de Philippes
grandissent tellement en amour qu’ils en arrivent
à posséder le discernement et les traits du
caractère chrétien qui rendront gloire à Dieu.

Passage : Éphésiens 4.11-13


Sujet : La raison pour laquelle le Christ glorifié a accordé des
hommes en don à l’Église.
Complément : Afin que l’Église parvienne à la mesure de la stature
de Christ.
Idée exégétique : La raison pour laquelle le Christ glorifié a
accordé des hommes en don à l’Église, c’est que
l’Église parvienne à la mesure de la stature de
Christ.

Déterminer l’objectif
Informer : Cet objectif vise à fournir des données dont l’auditeur
peut être ignorant.
Convaincre : Cet objectif vise un changement d’attitude, d’opinion,
de la part de l’auditeur
Persuader : Cet objectif vise un changement de comportement.
Il ne faut pas oublier, cependant, que le prédicateur, quel que soit
son objectif, doit toujours inciter ses auditeurs au changement, à
l’accomplissement d’actions qui leur feront ressembler davantage à
Christ ou venir à lui pour recevoir la vie.

Formuler la proposition
Il ne faut pas confondre la proposition et l’idée exégétique. Celle-
ci est un condensé du texte, une formulation de l’idée principale
qui s’en dégage. Elle s’exprime plus ou moins dans les mêmes
termes que le texte. Sa formulation reprend les détails historiques,
les noms de personnes, les noms de lieux, etc. mentionnés dans le
texte.
La proposition est l’expression de l’idée exégétique comme une
vérité intemporelle. La proposition met dans le contexte
d’aujourd’hui la vérité, les principes puisés dans le texte ou l’idée
exégétique. Il peut arriver, cependant, que l’idée exégétique se
26
confonde avec la proposition.
Quelques exemples de propositions:
 Dieu est plus fort que tous les problèmes que nous pouvons
affronter.
 Dieu se sert de l’homme qui met les choses importantes en
premier.
 Le don de Dieu de son Fils est le seul moyen de salut pour
les hommes.

Exercices
Passage : Genèse 15.1
Sujet :
Complément(s) :

Idée exégétique :

Proposition :

Passage : Exode 15.22-26


Sujet :
Complément(s) :

Idée exégétique :

27
Proposition :

Passage : Josué 5.13-15


Sujet :
Complément(s) :

Idée exégétique :

Proposition :

Autres passages : Psaume 126.1-6 ; Ésaïe 1.18 ; Amos 7.10-17 ; 1


Corinthiens 4.1-2 ; Éphésiens 4.1-3 ; 1 Pierre 3.7

Construire le plan du sermon selon le passage


On peut se servir soit des divisions suggérées naturellement par
le texte soit de différentes stratégies pour l’agencement des
principales divisions du développement. En voici quelques-unes.

Le diamant

Il consiste à examiner chaque facette d’une idée comme on


examine les facettes d’un diamant.
On peut :
28
 Énumérer les différentes situations où le thème est vrai ou faux
 Énumérer les différents sens possibles
 Énumérer les différentes utilisations, etc.
Exemple :
Le salut que Jésus donne est :
I. Justification
II. Régénération
III. Sanctification

L’escalier
Dans cette stratégie, on bâtit
chaque idée subséquente sur Christ a payé pour la condamnation des …
la précédente.
Exemple :
Thème : Le plan du salut Les pécheurs sont condamnés.
I. Tous les hommes sont
pécheurs.
II. Les pécheurs sont Tous les hommes sont pécheurs

condamnés.
III. Christ a payé pour la condamnation des pécheurs.
IV. Le pécheur qui croit en Christ est sauvé de ses péchés.

L’étiquetage

Il consiste à classer différentes gens,


idées ou Impulsifs choses dans des groupes
préalablement définis. La
Indécis
Impassibles
parabole des différents sols en Matthieu
13 donne une idée de ce type de plan.
Exemple
29
Thème : Ceux qui ne peuvent pas être disciples de Christ (Luc
9.57-62)
Les impulsifs (Luc 9.57)
Les impassibles (Luc 9.59-60)
Les indécis (Luc 9.61-62)

Le contraste
Le prédicateur présente les nuances entre deux idées, deux choses,
deux personnes ou deux groupes d’idées, de choses ou de
personnes. Le contraste peut être du type : bon – mauvais, utile –
inutile, négatif – positif, etc.
Cp. Les deux Adams (1 Corinthiens 15)
Exemple :
Luc 18.1-8 (Parabole du juge inique)
Proposition : Dieu exauce la prière instante de ses enfants.
L’idée de base du sermon est la suivante : si le juge inique a
répondu favorablement, à plus forte raison Dieu le fera.

I. La requête qui est accordée II. La prière qui sera exaucée


A. Elle est accordée par un juge A. Elle sera exaucée par le Dieu
inique. juste.
B. Elle est accordée à une femme B. Elle sera exaucée pour les élus
sans défense. de Dieu.
C. Elle est accordée parce qu’elle C. Elle sera exaucée parce qu’elle
importune. plaît à Dieu.

Le plan question-réponse
Chaque point principal est formulé sous forme de question. Les
réponses constituent le développement du sujet traité. Il faut donc
soulever et énoncer la ou les questions puis y répondre.
Exemple :
Thème : La louange de Dieu
Qui doit louer Dieu ?
Quand doit-on louer Dieu ?
Comment doit-on louer Dieu ?

La poursuite
Dans ce type de plan, le prédicateur a une idée, une question, une
30
énigme et cherche par un processus d’élimination la clef ou la
réponse en examinant une à une les options. La clef ou la réponse
est la dernière option. Chaque grand point est une question à
laquelle la réponse suggérée est inappropriée, jusqu’à ce qu’on
arrive au dernier point, qui sera la vraie réponse à la question.
Exemple :
Actes 9 (la conversion de Corneille)
Comment un homme peut-il être sauvé ?
La religiosité peut-elle sauver ? Non.
Le courage peut-il sauver ? Non.
La bonté envers les autres peut-elle sauver ? Non.
La foi au sacrifice de Christ peut-elle sauver ? OUI !

Le plan dialectique ou hégélien


Le plan dialectique ou hégélien suit les étapes de la représentation
de la réalité suggérées par le philosophe allemand Friedrich Hegel :
thèse, antithèse, synthèse.
Exemple :

I. Christ est Dieu. I. L’obtention du salut dépend de la


II. Christ est homme. souveraineté de Dieu.
III. Christ est Dieu et II. L’obtention du salut relève de la
homme. responsabilité de l’homme.
III. L’obtention du salut dépend de
la souveraineté de Dieu et de la
responsabilité de l’homme.

L’analogie ou comparaison
Il s’agit de présenter les caractéristiques déterminées d’un objet,
d’une personne, d’une idée, d’un événement, puis de démontrer les
mêmes caractéristiques dans le développement du sermon.
Exemple
Thème : Jésus, le berger par excellence
I. Le bon berger conduit ses brebis (Jean 10.4).
II. Le bon berger se sacrifie pour ses brebis (Jean 10.11).
III. Le bon berger connaît ses brebis (Jean 10.14, 27).

Faire des recherches approfondies


31
Explication : Qu’est-ce que cela veut dire ? Définition,
comparaison, contraste, citation, statistiques, instructions
(comment faire quelque chose).
Illustration : À quoi cela ressemble-t-il ? Exemple, anecdote, récit,
parabole, allégorie.
Argumentation : Est-ce vrai ? Déduction, induction, analogie,
témoignages, autres formes de raisonnement.
Application : Que dois-je faire ? Suggestions, conseils, ordres.

Quelques outils à utiliser


Concordance : classification alphabétique des mots de la Bible
cités selon l’ordre où les références se trouvent dans la Bible.
Lexique : définitions des mots, liste complète ou incomplète des
passages où ces mots apparaissent
Dictionnaires / encyclopédies de la Bible : définition des mots
bibliques et termes théologiques ; parlent des lieux et personnages
bibliques

Préparer la conclusion (10 à 15% de la durée totale du sermon)


Préparer l’introduction (10 à 15% de la durée totale du sermon)

Les différents types de plan présentés sont adaptés du livre On the Preparation and
Delivery of Sermons, de John A. Broadus, révisé par Vernon L. Stanfield.

32
LE SERMON AXÉ SUR L’ÉVANGÉLISATION

Le prédicateur de la parole de Dieu a pour but de porter les


hommes à croire en Christ et à se conformer à son image. Une
présentation claire et simple du plan du salut et une invitation à
venir à la foi en Christ doivent constituer une démarche normale et
régulière du prédicateur. Certains se demandent s’il est approprié
de prêcher un sermon axé sur l’évangélisation à un service régulier.
La réponse est oui. Pourquoi ? Parce que ce genre de sermon
répond aux besoins de plusieurs catégories de personnes
présentes : les non-croyants qui ne cachent pas leur état spirituel ;
ceux qui pensent sincèrement être croyants mais ne le sont pas ;
ceux qui prétendent être croyants mais savent qu’ils ne le sont pas
au fond ; ceux qui sont incertains de leur condition spirituelle.
Même les croyants authentiques peuvent en profiter aussi. Ils
peuvent ainsi mieux comprendre la grandeur du salut dont ils sont
héritiers et devenir plus capables de présenter l’évangile aux
incroyants. Voici quelques considérations importantes dont il faut
tenir compte dans ce genre de prédication.

Comprenez le rôle du Saint-Esprit


Ni l’éloquence, ni la vivacité d’esprit, ni les arguments de
l’orateur, ni les émotions, ni la bonne disposition de l’auditeur, ni
les circonstances appropriées ne garantissent en dernier ressort la
conversion de l’auditeur. Seul le Saint-Esprit peut faire fondre les
cœurs les plus hostiles et faire naître une âme au bonheur éternel.
Voilà pourquoi le prédicateur doit rechercher la plénitude du Saint-
Esprit.
Un pasteur respectable fut troublé par le succès d’un jeune
évangéliste qui n’avait jamais reçu de formation biblique. Âmes
sauvées, réveil. Mettant son orgueil dans sa poche Il alla voir ce
dernier et lui demanda : « Quel est le secret de votre remarquable
ministère ? » Le jeune homme lui répondit : « Il n’y a qu’un secret,
le baptême du Saint-Esprit. » (Nous dirions plutôt la plénitude du
Saint-Esprit). Le pasteur s’en alla chez lui, brisé. Il promit à Dieu
de ne jamais prêcher jusqu’à ce qu’il ait trouvé le secret. Il reçut lui
aussi cette plénitude. Il témoigna avoir vu plus d’âmes sauvées en
33
17 heures qu’en 17 ans de ministère. (Témoignage de H. I. Pearson
selon Duncan Campbell dans message prêché dans les années
1960). (http://www.sermonindex.net/modules/mydownloads) (16
mars 2006).
La prière est un ingrédient important dans la plénitude de
l’Esprit. Quand on demandait à Spurgeon le secret de sa puissance
dans la prédication, il disait que c’était parce que des membres de
l’église priaient tandis qu’il prêchait.

Insérez le contenu indispensable


On peut aborder le sujet du salut de diverses manières et à
partir de divers textes. Toutefois, dans le sermon à vocation
d’évangélisation, il faut toujours en venir aux thèmes de base de
l’évangile.

La personne et l’œuvre de Christ


Insistez en particulier sur sa mort et sa résurrection : « Si tu
confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton
coeur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Car c’est en
croyant du coeur qu'on parvient à la justice, et c’est en confessant
de la bouche qu'on parvient au salut » (Romains 10:9-10). Il faut
mettre au centre du sermon la personne et l’œuvre de Christ, pas de
simples allusions à sa personne. On ne peut évangéliser si la
personne et l’œuvre de Christ ne sont pas présentées clairement
(mort et résurrection, divinité, seigneurie).

Le salut par grâce par le moyen de la foi


Souvent, l’homme non régénéré s’imagine qu’il lui faut Christ
plus quelque chose d’autre – bonnes œuvres, piété – pour parvenir
au salut.
Hormis le christianisme authentique (quoiqu’il ne soit pas une
religion à proprement parler), toutes les religions du monde offrent
le salut par les œuvres. Cette réaction est innée chez l’homme, qui
pense devoir faire quelque chose pour plaire à Dieu. Le prédicateur
a pour tâche d’expliquer que c’est la foi en Christ et la seule foi en
Christ qui sauve.

La repentance
La foi véritable est toujours accompagnée de la repentance. Se
34
repentir, c’est changer de façon de penser.
1) À propos de Dieu. Si le pécheur avait pensé que Dieu
l’accepterait tel qu’il est, il le perçoit désormais comme un Dieu
juste et saint ne pouvant tolérer le péché.
2) À propos de Christ. Il n’est plus à ses yeux un grand homme
mais le Fils de Dieu.
3) À propos du chemin du salut. Le pécheur comprend que ce n’est
pas par ses propres efforts, mais par la grâce de Dieu qu’il peut être
sauvé.
4) À propos de sa destinée éternelle. Il est pénétré désormais de la
certitude que sans Christ, il ne pourra avoir accès à la présence de
Dieu.
5) À propos du péché. Il perçoit son péché qui naguère ne le
dérangeait pas, comme la cause de sa condamnation. Il comprend à
quel point son péché a causé de la peine à Dieu. Il veut s’en
détourner.

Le besoin de se décider, de s’engager personnellement


Il faut s’engager. L’incroyant doit comprendre qu’il a un choix
à faire et que de ce choix dépend sa relation avec Dieu. Il doit
accepter ou rejeter l’offre de Dieu. Il ne peut pas rester passif. Il
doit soit implorer le Seigneur, comme le malfaiteur repentant, soit
rejeter son offre de salut.

Utilisez un langage à la portée de tous


Il faut éviter d’utiliser ce que certains appellent le « patois de
Canaan », c’est-à-dire une terminologie coutumière pour les
croyants mais non familière à l’auditeur non régénéré. Il faut, dans
la mesure du possible, expliquer par des termes non théologiques
et non techniques les concepts théologiques clés (substitution,
expiation, régénération). Il faut même expliquer l’expression
« accepter Christ comme Sauveur personnel ».
Attention aux enfants, car ils sont encore plus vulnérables au
langage dans lequel on leur parle. Il faut utiliser un langage qui est
à leur portée. Certaines images peuvent choquer les enfants si elles
ne sont pas expliquées. Par exemple, un enfant peut dire qu’il ne
peut pas demander à Jésus d’entrer dans son cœur parce que son
petit cœur est trop petit pour qu’il y ait assez de place pour Jésus.
35
L’Association pour l’Évangélisation fait un travail appréciable
dans ce domaine. Il serait approprié de solliciter son aide.

Comprenez le rôle des émotions


Utiliser correctement les émotions
Le prédicateur doit faire attention à ne pas dégoûter le pécheur
par les émotions qui se dégagent de son sermon. On attire mieux
avec du miel qu’avec du fiel. Et ceci est vrai en général dans la
prédication. Le non-croyant doit sentir davantage la compassion du
prédicateur que son irritation. Il est généralement préférable
d’insister sur l’amour de Dieu plutôt que sur sa colère, sur le ciel
plutôt que l’étang de feu et de soufre. La séparation éternelle de
l’homme avec Dieu ne doit pas être mentionnée de façon banale.
Les douleurs de la géhenne doivent susciter la pitié du prédicateur
et une profonde tristesse plutôt que sa hargne envers ses auditeurs.
Il faut bien sûr prêcher tout le conseil de Dieu, et il y a un
temps pour parler des sujets qui ne plaisent pas. Mais le
prédicateur ne doit pas nourrir une propension à proclamer la
condamnation de Dieu et à passer sous silence ses promesses de
bénédictions.

Être animé de passion


Richard Baxter, un pasteur du 17ème siècle, a dit : « Je prêche
comme n’étant jamais sûr de prêcher encore, et comme un mourant
à des mourants. » Comme l’a suggéré un prédicateur, prêchez
comme si vous étiez devant la potence et que seul votre sermon
pourrait vous faire libérer.

Respecter la foi de l’autre


A raison, bien des gens se sont sentis insultés après avoir
entendu un prédicateur tempêter contre eux à cause de leurs
croyances. Il faut traiter les auditeurs avec respect quelles que
soient leurs croyances.

Préparer l’appel lancé à la fin du message


Voici une façon dont on peut procéder : commencer à parler
aux auditeurs tout de suite après la prière qui suit le sermon et leur
demander de garder la même posture : la tête baissée et les yeux
36
fermés. Ils peuvent indiquer par un signe qu’ils veulent venir à
Christ (lever la main, se mettre debout, se rendre dans un lieu
approprié, etc.). Ils pourront se déplacer au moment où l’on
commence à chanter un hymne d’invitation approprié.

Des conseillers préparés


Des conseillers doivent être préparés. Ils doivent pouvoir
présenter le « plan du salut ». Ils doivent être assez mûrs pour
savoir quand référer ceux qui ont répondu à l’invitation à
quelqu’un de plus expérimenté.
Dans certains cas, le prédicateur lui-même peut s’entretenir
dans un lieu à part avec ceux qui ont répondu à l’invitation.

L’entretien et la décision
D’ordinaire, le point culminant du moment de l’expérience de
conversion, c’est la prière de repentance. Cependant il ne faut pas
que ce soit le prédicateur ou le conseiller qui prononce une « prière
de salut » à l’intention du pécheur, ou qui lui fasse répéter une
prière, ou qui « prie sur sa tête ». C’est le pécheur repentant qui
doit prier, de sorte que la décision de venir à Jésus soit la sienne et
non celle du conseiller. La prière permet au conseiller d’évaluer
plus ou moins la compréhension du pécheur des vérités essentielles
du salut. La prière permet aussi que se cristallise pour le pécheur le
moment de son abandon à Dieu, le moment de sa nouvelle
naissance. La prononciation d’une telle prière est souvent d’un
grand réconfort pour des croyants même des années après leur
conversion.
Toutefois, que l’on sache que la prière ne sauve pas, que ce soit
la prière du conseiller ou celle du pécheur repentant. C’est par le
moyen de la foi que l’on parvient au salut. Quelqu’un peut avoir
fait la prière idéale sans être réellement sauvé. Inversement, on
peut avoir dit une prière maladroite et avoir eu la vraie foi.

Évitez quelques pièges


Évitez le piège de commencer à parler du salut sans vous
informer de la raison de la réponse à l’appel. Parfois le message
aura été assez clair pour que le Saint-Esprit soit à l’œuvre dans le
cœur du pécheur pendant qu’il écoute encore. Il ne faut cependant
37
pas présumer que tous ceux qui répondent à l’appel sont prêts pour
la repentance. Le conseiller doit déterminer la raison de la réponse
à l’invitation au début de l’entretien. Parfois les gens répondent à
l’appel pour des raisons tout autres que celles qu’on peut penser :
besoin de conseil, besoin de prière pour la guérison, besoin de
confesser un péché, etc.
Évitez le piège de donner l’assurance absolue du salut au
pécheur qui s’est repenti. Il faut modérer les propos d’assurance.
On ne peut être absolument sûr de la sincérité de la repentance de
quelqu’un au moment de son « expérience » de conversion.
L’assurance doit se gagner au fil du temps. Il est dangereux de faire
croire à quelqu’un qui est peut-être perdu, qu’il a le salut.
L’expérience montre que bien des conversions ne sont
qu’apparentes. « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu » (Romains 8.16). Il faut laisser
à l’Esprit de Dieu le temps de rendre ce témoignage à l’esprit du
pécheur repentant.

Dieu se sert même de la folie des hommes pour faire éclater sa


gloire. Il n’est donc pas étonnant que des conversions authentiques
se produisent même au mépris total de certains principes. Le Fils
de Dieu est venu donner sa vie en rançon pour plusieurs. Les
portes du séjour des morts ne prévaudront point contre ses desseins
pour la race humaine en dépit des maladresses répétées d’hommes
et de femmes de bonne foi.

38
PRÊCHER DES SÉRIES DE SERMONS

L’idéal serait que le Pasteur soit le principal prédicateur. Il


devrait prêcher la plupart du temps. L’une des méthodes les plus
fructueuses et les plus efficaces de dispenser la Parole de Dieu
semaine après semaine est de prêcher des séries de sermons.

I. Les avantages des séries de sermons


A. Pour le prédicateur
1. Elle fait économiser du temps : le prédicateur sait
d’avance quel sera son texte.
2. Elle permet d’aborder des sujets épineux (par
rapport à la congrégation) qu’on serait autrement
tenté d’éviter.
3. Elle permet de s’approcher de l’idéal “ d’annoncer
tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher ” (Actes
20 :27).
4. Elle force le prédicateur à analyser les passages
difficiles et à prendre position par rapport à eux.
5. Elle donne un sens d’unité et de continuité à la
prédication.

B. Pour la congrégation
Elle présente des avantages du point de vue didactique :
ceux qui suivent avec intérêt peuvent maîtriser un
thème, un livre, une portion des Écritures.

II. La planification des séries de sermons

A. Déterminer le nombre approximatif de sermons

B. Considérer les occasions spéciales et les occasions où


vous ne prêcherez pas.

C. Prévoir des pauses entre les séries

D. Déterminer les thèmes des différents messages de la


série en prenant soin de les interconnecter.
39
E. Déterminer les points difficiles de façon à les étudier
d’avance.

III. Les précautions à prendre avec les séries de sermons

A. La série ne doit pas durer trop longtemps, à de rares


exceptions près (Calvin, Criswell), sinon les auditeurs
risquent de perdre tout intérêt pour la série. Projeter une
date de terminaison. “ Être sensible par rapport aux
réactions de la congrégation ” (Rude).

B. La série doit être un tout retenu par une certaine


continuité.

C. La révision ne doit pas être faite à outrance.

D. Le prédicateur doit se préparer adéquatement, surtout


pour les séries sur un livre étudié paragraphe par
paragraphe ou chapitre par chapitre. L’un des avantages
peut devenir un désavantage : la connaissance du texte
sur lequel on prêchera et de son contexte peut inciter à
une certaine paresse.

E. Le prédicateur doit s’efforcer de chercher des


illustrations et des applications pour ses messages. Les
sermons doivent être pratiques aussi bien
qu’informatifs.

IV. Les types de séries de sermons

A. Séries dans un livre


1. Messages sur un groupe de chapitres
e. g. Le livre d’Exode : les plaies (Ex. 5-12) ;
l’exode (Ex. 11-13) ; les pérégrinations dans le
désert (Ex. 14-18) ; la Loi (Ex. 19-24) ; le
tabernacle (Ex. 25-40).
Il serait mieux de prêcher plus qu’un seul sermon
40
sur chaque section.

2. Messages sur chaque chapitre


e. g. I Jean : I. La Parole que nous devons croire ; II.
Le monde que nous ne devons pas aimer ; III. La
façon d’éviter le péché ; IV. La façon d’éviter
l’erreur ; V. La façon de parvenir à la vraie
connaissance.

3. Messages sur chaque paragraphe d’un livre


relativement court
e. g. Jude : I. Les grandes doctrines de la foi (1-7);
II. Les apostats (8-16) ; III. La vie conséquente (17-
25).

4. Messages sur des chapitres choisis


e. g. Psaumes : Psaumes messianiques (2, 8, 16, 22,
23, 24, 40, 41, 45, 68, 69, 72, 89, 102, 110, 118) ;
Psaumes de repentance (6, 32, 28, 51, 102, 130,
143).

5. Messages sur des versets choisis

6. Messages sur un des thèmes contenus dans le livre


e. g. La langue en Proverbes (6 :17, 24 ; 10 :20, 31;
12 :18-19 ; etc.) ; l’orgueil en Proverbes (8 :13 ;
14 :3 ; 16 :18 ; 29 :23) ; la crainte de l’Éternel en
Proverbes (1 :7, 29 ; 2 :5 ; 8 :13 ; etc.) ; Christ en
Ésaïe ; le Saint-Esprit en Galates ; la justification
par la foi en Romains.

B. Séries sur un thème


1. Séries de sermons sur des personnages bibliques
e. g. Abraham : la réponse de sa foi ; l’éclipse de sa
foi ; l’épreuve de sa foi

2. Séries sur les grandes divisions de la théologie


e. g. Eschatologie : l’enlèvement ; la tribulation ; le
41
millenium ; le ciel ; l’enfer.
Dieu : son amour ; son immuabilité ; sa
justice ; etc.

3. Séries sur des mots


e. g. grâce, foi, prière

4. Séries sur des thèmes ou concepts précis


e.g. les types de l’Ancien Testament ; les réveils ;
les miracles du Seigneur ; les paraboles du Seigneur

C. Autres types de séries


1. Messages axés sur un objectif commun
e. g. évangélisation ; édification de la famille
chrétienne

2. Messages sur les chapitres les mieux connus de la


Bible
e. g. Genèse 1 ; Exode 20 ; Psaume 23 ; Ésaïe 53 ;
Luc 15 ; Jean 17 ; I Corinthiens 13 ; Hébreux 11 ;
etc.

3. Messages sur des versets importants


e. g. II Chroniques 7 :14 ; Ésaïe 1 :18 ; Matthieu
7 :7 ; Jean 3 :16 ; etc.

Les points III et IV sont tirés et adaptés de deux articles écrits respectivement
par Terry Rude (“ Cautions in Series Preaching ”) et Stewart Custer (“ Kinds of
Series Preaching ”) dans la revue Biblical Viewpoint publiée par Bob Jones
University (avril 1986).

42
EXEMPLE DE SERMON THÉMATIQUE

TITRE: L’hospitalité : une vertu à pratiquer


TEXTE: Hébreux 13:1-2
SUJET: L’hospitalité
THÈME: Le devoir de pratiquer l’hospitalité

INTRODUCTION:

Chez les Arabes, «un voyageur peut s’asseoir à la porte d’un étranger,
fumer sa pipe jusqu’à ce que le maître de maison vienne lui souhaiter la
bienvenue avec un souper, rester là plusieurs jours, sans qu’on lui
demande quoi que ce soit, et enfin partir avec pour tout dédommagement
ces simples mots: “Que Dieu soit avec vous”» (Unger in Getz, Vers la
stature parfaite de Christ).
Si même dans les cultures où l’on ne connaît le vrai Dieu, on pratique
l’hospitalité, à plus forte raison les chrétiens, qui ont reçu l’ordre de s’y
exercer doivent la pratiquer.
L’hospitalité, c’est prendre plaisir à accueillir les gens chez soi pour les
nourrir et/ou les loger.
Si vous avez un toit sous lequel vous demeurez, vous pouvez exercer
cette admirable vertu chrétienne. Si vous avez un lit ou une natte sur
lesquels vous dormez, ces paroles s’adressent à vous.

I. L’hospitalité est une preuve d’amour fraternel


Explication: Ce mot est souvent utilisé dans le contexte de l’amour
fraternel. Voir: Ro. 12:9-10 et 13; Hé. 13:1-2; I Pi. 4:8-9; III Jn vv.
5-8.
En plus, ce mot signifie selon son étymologie amour des étrangers
(philoxenia).
Application: Notre maison doit être toujours ouverte aux frères et
sœurs dans la foi et aux amis. C’est un moyen de resserrer les liens
avec eux.
Illustration: Mes meilleurs amis de l’étranger, ce sont ceux qui
m’ont invité à passer des jours chez eux. Ce n’est pas par hasard
que je garde avec eux d’excellents contacts.
Argumentation: Selon Lév. 19:34, nous sommes des étrangers dans
l’héritage de Dieu. Nous devons donc traiter les autres avec la
même bonté que celle avec laquelle Dieu nous traite (P. H.
Bernard, sermon).

43
TRANSITION: Non seulement l’hospitalité prouve l’amour des frères, il
rapporte aussi des bénédictions spéciales.

II. L’hospitalité est un moyen d’obtenir des bénédictions.


A. Les exemples d’Abraham (Ge 18) et de Lot (Ge 19)
Explication: Ces hommes ont accueilli des anges. Et Lot l’a
fait sans savoir qu’il avait affaire à des anges. Abraham put
parler au Christ pré-incarné. Lot eut la vie sauve.
Illustration: On peut aussi citer à titre d’exemple la veuve de
Sarepta (1 R. 17) et la Sunamite (2 R. 4) qui ont été bénies
grâce à leur hospitalité.
Illustration/Argumentation: Très souvent j’ai entendu des gens
qui se préparaient à devenir missionnaires dire qu’ils avaient
été influencés en ce sens par des missionnaires ou des
évangélistes qui avaient logé chez eux pendant leur passage.
Quelle bénédiction pour des enfants de grandir à l’ombre
d’hommes et de femmes de Dieu!

B. Les bénédictions promises par Christ (Mt. 25:35-40)


Explication: Ce passage nous apprend que toute chose faite
aux frères de Christ est en fait accomplie pour Lui et envers
Lui.

TRANSITION: L’hospitalité rapporte des bénédictions et prouve notre


amour pour les frères, certes. Mais le plus grand motif pour exercer cette
vertu, c’est que c’est un moyen de propager l’évangile.

III. L’hospitalité est un moyen de propager l’évangile (Ac. 18:26; I


Co. 16:19; Ro. 16:3-4).
Explication: Aquilas et Priscille ont exercés cette vertu envers
Paul et Apollos, qui avait besoin d’être fortifié dans la foi. Il
n’est pas surprenant que plus tard ils aient ouvert leur propre
foyer pour y instaurer une église.
Illustration: Edith Schaeffer de L’Abri qui offre un dîner aux
vagabonds qui viennent frapper à sa porte et leur offre un
évangile de Jean (Notre Pain Quotidien).
Application: “Commencez à montrer l’hospitalité aux
personnes non chrétiennes en débutant par votre entourage…
Invitez-les à dîner ou demandez-leur de se joindre à vous pour
une soirée de détente… Ouvrez votre maison pour une étude
biblique avec des chrétiens ou des non-chrétiens” (Getz, op.

44
cit., p. 57).
Application: Peut-être que Dieu appelle certains à ce ministère.
C’est peut-être l’occasion dont vous aviez rêvé pour partager
l’évangile avec les autres et que vous n’arriviez pas à trouver.

CONCLUSION
L’hospitalité est donc un moyen d’exhiber l’amour envers les frères, de
s’attirer de grandes bénédictions, et de propager l’évangile. Si humble
que soit votre demeure, elle doit toujours être ouverte. Ne dites pas que
vous n’avez pas assez à partager. Jeunes, qui vivez chez vos parents,
comment traitez-vous ce cousin défavorisé à qui on a accordé « la
descente » chez vous? Appliquez-vous les principes de l’hospitalité
chrétienne? Comment traitez-vous les domestiques et employés de
maison? Est-ce selon l’hospitalité chrétienne?

45
EXEMPLE DE SERMON SOUS FORME D’EXPOSÉ

TITRE : Une vie de communion avec Dieu


TEXTE : Psaume 63
SUJET : La communion avec Dieu
THÈME : Approfondir sa communion avec Dieu
OBJECTIF : Persuader les auditeurs à avoir une communion
grandissante avec Dieu
PROPOSITION : Les croyants doivent s’évertuer à jouir d’une vie de
communion grandissante avec Dieu.
PHRASE INTERROGATIVE : Comment pouvons-nous avoir une
communion toujours plus profonde avec Dieu ?
PHRASE DE TRANSITION : Le croyant pourra jouir d’une
communion plus profonde avec son Dieu en
appliquant les principes suivants :

INTRODUCTION
Éveiller l’attention :
Le récit des pérégrinations du peuple d’Israël dans le désert est ponctué
de leurs murmures, de leur désobéissance et de leur rébellion contre
Dieu. Le Psaume 63 parle d’une autre « traversée du désert » pour ainsi
dire, celle de David, roi légitime d’Israël, qui fut dépossédé du pouvoir
par Absalom, son propre fils et contraint de se réfugier dans le désert de
Juda. Mais le séjour de David dans le désert, loin de le conduire à la
rébellion, ne fit qu’attiser son désir de communion avec Dieu.
Préparer l’auditoire à comprendre le message : Le Psaume 63 nous
donne une leçon magistrale dans l’art de rechercher la communion avec
Dieu. En effet, ce qui fait la beauté de la foi chrétienne, c’est le fait pour
le croyant d’entretenir une relation dynamique, chaleureuse et vivante
avec Dieu.
Montrer la pertinence du message dans la vie des auditeurs : Avez-
vous jamais entendu des gens dire : « Je ne sais pas comment prier avec
mes mots » ? Pour eux, prier c’est se servir de formules toutes faites,
apprises par cœur. D’autres croient qu’il faut passer par des médiateurs
autres que Christ pour parvenir à Dieu. Et même pour beaucoup de
croyants, Dieu demeure un grand inconnu, un ami du dimanche, un Père
distant et froid.
Présenter la proposition : Cependant les croyants doivent s’évertuer à
jouir d’une vie de communion grandissante avec Dieu. Comment
pouvons-nous donc y parvenir ?

46
I. Avoir le désir de la communion
A. Chercher Dieu (63.2a)
Explication : L’idée implicite dans le verbe, c’est chercher
Dieu dès l’aurore.
« Le zèle du psalmiste est sous-entendu par l’heure
mentionnée. David n’attend pas midi ou l’heure du
crépuscule. Il se lève au chant du coq pour rencontrer son
Dieu. La communion avec Dieu est si douce que le froid du
matin est oublié et le confort du lit abandonné » (Spurgeon).
Argumentation : Toute l’Écriture nous exhorte à rechercher
la communion avec Dieu : Ésaïe 55.6 : « Cherchez l’Éternel
pendant qu’il se trouve ; invoquez-le tandis qu’il est près. »
Jérémie 29.13 : « Vous me chercherez, et vous me trouverez,
si vous me cherchez de tout votre cœur. »

B. Avoir soif de Dieu (63.2b)


Explication : « La soif est un désir insatiable de l’un des
éléments essentiels à la vie, à savoir l’eau. On ne peut
raisonner avec la soif, on ne peut la vaincre par une
indifférence stoïcienne. La soif doit être étanchée […] Il en
est de même pour le désir de Dieu que la grâce crée chez un
homme régénéré. Seul Dieu peut satisfaire le désir d’une
âme éveillée par le Saint-Esprit » (Spurgeon)
Argumentation : L’auteur du Psaume 42 s’exclame :
« Comme une biche soupire après des courants d’eau, ainsi
mon âme soupire après toi. » La soif des biches est telle,
qu’un bruit fort et audible leur échappe. Parfois, ces animaux
timides et peureux se laissent approcher quand, tenaillés par
la soif, ils se désaltèrent. Ainsi doit être la soif du croyant
pour son Dieu.
Illustration : Un chant résume ce que devrait être notre
aspiration par rapport à notre communion avec le Seigneur :
« Comme la Samaritaine, je cherchais les choses qui ne
peuvent satisfaire. Puis j’entendis la voix du Seigneur
disant : Puise à ma source qui ne tarit jamais. Remplis ma
coupe, Seigneur. Je t’offre ma coupe. Viens apaiser mon âme
assoiffée. Pain venu du ciel, nourris-moi à satiété. Remplis
ma coupe et guéris-moi. »
Application : Quand fut la dernière fois où vous avez eu soif
de Dieu ? soif de lire sa parole ? soif de prendre de l’écart
pour prier ? Avons-nous pris le temps de chercher la face du

47
Seigneur avant de prendre de grandes décisions ? Éteignez
l’ordinateur, raccrochez le téléphone, n’allumez pas le petit
écran, laissez de côté les devoirs, consentez une heure de
sommeil en moins pour aller dans le jardin secret de la
communion avec votre Seigneur.

TRANSITION : Nous parvenons à la communion intime avec Dieu en


désirant cette communion, certes. Mais à lui seul, le désir est
insuffisant. Il faut aussi prendre les moyens pour parvenir à la
communion.

II. Utiliser des moyens pour établir la communion


A. La méditation (63.7)
Explication : Méditer sur Dieu, c’est se rappeler ce qu’il a
réalisé et ce qu’il est, pour que ces faits s’incorporent à nos
pensées et que nous les utilisions à toutes fins utiles dans la
vie de chaque jour.
Application : Méditons sur l’amour de Dieu, par lequel il
nous a tirés de la misère et des ténèbres pour faire de nous un
royaume et des sacrificateurs. Méditons sur le pardon de nos
péchés, sur les provisions quotidiennes de Dieu, sur sa bonté
envers la création. Méditons sur la sainteté et la gloire de
Dieu. Notre communion avec lui sera affermie.

B. L’effort (63.9)
Explication : Voici une traduction possible du verset 8:
« Mon âme te suit de très près. » Pour ne pas perdre sa
communion avec Dieu, le psalmiste n’épargne aucun effort.
Illustration : Quand des touristes visitent des labyrinthes,
parfois on les lie au guide avec une corde, car il leur serait
impossible de retrouver leur chemin s’ils venaient à s’égarer.
Si vous étiez dans une telle situation, vous feriez de votre
mieux pour ne pas perdre le guide de vue et ne pas trop vous
distancer de lui. Il en est de même dans la vie chrétienne.
Pour ne pas nous perdre dans les dédales de l’existence, nous
avons besoin de suivre le Seigneur de près.
Application : Dieu a-t-il enlevé sa main de bénédiction sur
mon ministère ? Je le chercherai jusqu’à ce que je le trouve.
Le Saint-Esprit a-t-il été attristé ? Je chercherai sa plénitude.
Je consentirai les efforts qu’il faut pour éprouver la chaleur
de sa communion.

48
Argumentation : Jacob lutta contre l’ange de l’Éternel et ne
le laissa pas partir sans avoir reçu de lui la bénédiction. Je
m’engagerai, comme Jacob, dans un saint combat avec Dieu,
lui disant : « Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies
béni. »

CONCLUSION
Récapitulation : Le chrétien doit essayer de jouir d’une vie de
communion grandissante avec Dieu. Pour cela, il doit non seulement
désirer ardemment jouir de cette communion mais aussi saisir les moyens
dont il dispose pour y parvenir, savoir méditer sur Dieu et s’efforcer de
rester près de lui.
Illustration finale : Le refrain d’un cantique traduit la vérité que nous
devons saisir aujourd’hui : « Tournez les yeux vers Jésus, / Contemplez
sa merveilleuse face. Les attraits du monde s’évanouiront / À l’éclat de
sa gloire et sa grâce. » Quand les yeux sont sur Christ et le cœur en
communion avec Dieu, on peut résister aux attraits du monde.
Impression finale : La proximité réelle, prolongée avec Dieu n’est pas
l’apanage des seuls apôtres et héros de la foi. C’est l’heureux privilège
de tout enfant de Dieu. Notre Père désire nous ouvrir les trésors de sa
toute-puissance, nous serrer de son étreinte aimante, nous apprendre plus
de sa personne. Malheureusement, ce qu’il a dit du peuple d’Israël est
encore caractéristique du peuple de Dieu aujourd’hui : « J'ai tendu mes
mains tout le jour vers un peuple rebelle et contredisant » (Rom. 10.21).
Dieu nous tend les bras, tendons-lui les nôtres pour connaître la tendresse
d’une communion ininterrompue avec lui. Ce sera un avant-goût du ciel
sur terre.

49
GRILLE D’ÉVALUATION DU SERMON
Nom Date Classe
Temps réglementaire : de ______à______ mn Temps utilisé : ____ mn ____ s
Nom de l’évaluateur

PRÉPARATION
J’ai pratiqué le sermon sans arrêt et dans son intégralité ____ fois. 1 2 3 4 5
PLAN
Le devoir est-il propre, bien présenté, dactylographié ? 1 2 3 4 5
Le titre est-il approprié ? 1 2 3 4 5
La structure homilétique détaillée est-elle respectée ? 4 8 12 16 20
Les divisions sont-elles correctement désignées ? 1 2 3 4 5
La bibliographie est-elle présentée conformément aux normes ? 1 2 3 4 5
Le nombre de documents à consulter est-il respecté ? 1 2 3 4 5
APPARENCE
L’allure de l’orateur est-elle soignée ? 1 2 3 4 5
DÉCLAMATION
Le texte est-il lu avec expression ? 1 2 3 4 5
L’orateur paraît-il vraiment désireux de faire passer son message? 1 2 3 4 5
La proposition est-elle formulée clairement et avec force ? 1 2 3 4 5
L’orateur paraît-il bien disposé envers l’auditoire? 1 2 3 4 5
L’orateur converse-t-il et proclame-t-il à la fois ? 1 2 3 4 5
Toutes les divisions sont-elles clairement énoncées? 1 2 3 4 5
Les transitions entre les divisions sont-elles clairement énoncées? 1 2 3 4 5
L’orateur maîtrise-t-il le contenu du sermon ? 1 2 3 4 5
POSTURE EN CHAIRE
La posture de l’orateur est-elle imposante et dignifiée ? 1 2 3 4 5
L’orateur regarde-t-il ses auditeurs dans les yeux ? 1 2 3 4 5
L’orateur se sert-il adéquatement du manuscrit ? 1 2 3 4 5
Le visage de l’orateur reflète-t-il ce qu’il dit? 1 2 3 4 5
Les gestes de l’orateur sont-ils spontanés et appropriés? 1 2 3 4 5
GRAMMAIRE
Le langage de l’orateur est-il conforme aux normes de la grammaire ? 2 4 6 8 10
DICTION
Le langage de l’orateur se conforme-t-il aux normes de la diction ? 2 4 6 8 10

CONTENU
Tout le contenu du message est-il conforme à la vérité biblique? 1 2 3 4 5
VOIX
Le ton de la voix varie-t-il ? 1 2 3 4 5
Le rythme du sermon est-il convenable pendant toute sa durée ? 1 2 3 4 5
Le volume varie-t-il et est-il approprié ? 1 2 3 4 5
ORGANISATION
Les points principaux émanent-ils directement de la proposition? 1 2 3 4 5
Les points secondaires émanent-ils des points principaux? 1 2 3 4 5
Y a-t-il unité dans le plan? 1 2 3 4 5
INTRODUCTION
Éveille-t-elle l’attention de l’auditoire? 1 2 3 4 5
Prépare-t-elle l’auditoire à comprendre le message? 1 2 3 4 5
Montre-t-elle à l’auditeur qu’il a besoin d’écouter le message? 1 2 3 4 5
Présente-t-elle le thème du message avec naturel? 1 2 3 4 5
Dure-t-elle 10 à 15% du temps alloué? 1 2 3 4 5
50
GRILLE D’ÉVALUATION DU SERMON (suite)

DÉVELOPPEMENT
Le développement est-il clair, facile à suivre ? 1 2 3 4 5
Explication Argumentation Illustration Application

I. 5 10 15 20

II.

CONCLUSION
Contient-elle une récapitulation des grands points du message? 1 2 3 4 5
Fait-elle une impression durable ? 1 2 3 4 5
Est-elle pertinente ? Est-elle en rapport avec le thème ? 1 2 3 4 5
Donne-t-elle l’impression que le sermon s’arrête à point ? 1 2 3 4 5
Dure-t-elle 10 à 15% du temps alloué? 1 2 3 4 5
PÉNALISATION
-25% de la note totale : lecture du sermon –
-5 points : chaque mn en deçà du temps alloué
TOTAL SUR 250 POINTS

51
52

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