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L’offre et la demande: Le marché Attention aux coquilles JFB A2020 Version préliminaire v15.

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(prière de ne pas le diffuser)

La demande
La demande est une relation entre les prix Pd et les quantités demandées Qd pour un bien ou un service,
c’est donc l’ensemble de toutes les combinaisons possibles des coordonnées (Qd , Pd ) ou (Pd ,Qd ) .
On peut obtenir la relation de la demande en posant les questions suivantes:
-Pour chaque prix Pd , quelle est la quantité maximale que le consommateur demande (notée Qd )?
-Pour chaque niveau de quantité demandée Qd marginalement, quel est le prix maximal Pd (appelé le prix de
réserve ou la disposition à payer) que le consommateur est prêt à payer pour la quantité marginale
considérée?

On représente généralement la demande dans le graphique avec les prix en ordonnée (axe des y) et les
quantités en abscisse (axe des x).

Ex1. Barème de la demande


Qd = 200 − 0, 5Pd (demande ) ⇔ Pd = 400 − 2Qd (demande inverse ) inverse
(Qd , Pd )
0 400
25 350
50 300
75 250
100 200
125 150
150 100
175 50
200 0

Code Matlab
Clear
QQ=[]
PP=[]

for Q=0:25:200
P=400-2*Q
QQ=[QQ
Code Matlab Q]
figure PP=[PP
fplot(@(x)400-2.*x,[0 200]) P]
title('Demande Inverse: P = 400 - 2Q ') end
xlabel('Q: Quantités') QP=[QQ PP]
ylabel('P: Prix') plot(QP)

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L’expression de la (fonction de) demande
En général, on peut exprimer la relation de la demande de façon à avoir les quantités demandées en fonction
des prix et d’autres paramètres (déterminants ou facteurs de la demande), telle que :
Qd = f (Pd , Revenu, Goûts et préférences, Psubstituts , Qsubstituts , Pcomplémentaires ,Qcomplémentaires , etc...)

Équation typique de la demande dans le cas d’une demande linéaire.


Qd = A − BPd

Le A correspond à l’abscisse à l’origine, soit la quantité lorsque le prix est égal à 0.

Ex2. Une autre demande… Barème de la demande


Ici A = 200 et B = 2 ce qui donne… (Pd , Qd )
Qd = 200 − 2Pd (Demande) ⇔ Pd = 100 − 0, 5Qd (demande inverse) 100 0
90 20
80 40
70 60
60 80
50 100
40 120
30 140
20 160
10 180
0 200

Code
clear
QQ=[]
PP=[]
for Q=0:20:200
P=100-0.5*Q
QQ=[QQ
Q]
PP=[PP
P]
end

PQ=[PP QQ]

Code Matlab
figure
fplot(@(x)100-0.5.*x,[0 200])
title('Demande: Q = 200 - 2P ')
xlabel(' Q: Quantités')
ylabel(' P: Prix')

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La (fonction de) demande inverse
En général on peut exprimer la même relation de la demande en isolant les prix de façon à avoir les prix en
fonction des quantités demandées et d’autres paramètres (déterminants de la demande). On appellera cette
relation la demande inverse et on l’exprimera telle que :
Pd = f (Qd , Revenu, Goûts et préférences, Psubstituts , Qsubstituts , Pcomplémentaires ,Qcomplémentaires , etc...)
Pour une demande linéaire avec un bien infiniment divisible (consommable en fractions), la demande inverse
correspond au prix en fonction des quantités et d’autres paramètres (constante, revenu, etc…).

Équation typique de la demande inverse (forme linéaire)


Pd = a − bQd

Le a correspond à l’ordonnée à l’origine (l’intercepte), soit le prix lorsque les quantités sont égales à 0.

Pour une demande linéaire typique (avec une pente négative), ici le paramètre b correspond à la valeur
∆P (P − P0 )
absolue de la pente, soit b = pente = = 1 .
∆Q (Q1 − Q0 )

-On peut passer de la demande Qd = A − BPd à la demande inverse Pd = a − bQd ; dans ce cas on
A ∆P 1 1
retrouve les correspondances a := et b := = =
B ∆Q B ∆Q
∆P
∆P
( b := est la valeur absolue de la pente dans le plan (Q,P)).
∆Q

-Dans le sens inverse, on peut aussi passer de la demande inverse Pd = a − bQd à la demande de la forme
a ∆Q 1 1
Qd = A − BPd ; dans ce cas on retrouve la correspondance A := et B := = =
b ∆P b ∆P
∆Q
∆Q 1 1
B := = = est l’inverse de la valeur absolue de la pente dans le plan (Q,P)).
∆P b ∆P
∆Q

La disposition à payer (pour acheter un bien ou un service) ou le prix de réserve


Les prix de réserve (ou les dispositions à payer) correspondent aux divers prix maximaux que les demandeurs
sont prêt à payer pour chaque quantité demandée marginalement.
Le prix de réserve correspond à la valeur monétaire équivalente au bien-être (bénéfice) marginal Bm que
procure la consommation de chaque quantité demandée supplémentaire (marginale); il y a donc un lien avec
le bénéfice marginal Bm (ou l’utilité marginale Um) que procure la consommation d’une quantité
supplémentaire du bien et le prix.

Bénéfice marginal (Bm) : Le bénéfice (ou bien-être) supplémentaire engendré par la consommation d’une
unité supplémentaire du bien.

3
La loi de la demande
La loi de la demande indique que, toutes choses étant égales par ailleurs (Ceteris Paribus), pour un
consommateur lorsque le prix d'un bien ou d’un service augmente, une plus faible quantité sera demandée.
Pd ↑ ⇒ Qd ↓ (en vert)
C’est la relation exprimée par la courbe de demande lorsque le prix change.
L'inverse est aussi vrai, lorsque le prix d'un bien diminue, alors la quantité demandée sera typiquement plus
élevée. Pd ↓ ⇒ Qd ↑ (en rouge)

Ceci est considéré comme un prix glissant le long de la courbe de demande (par exemple le changement de
prix pourrait être causé par un déplacement de l'offre).
Ainsi, un changement dans la quantité demandée est causé par un changement dans le prix de ce bien.
C’est donc un mouvement le long (déplacement le long) de la courbe de demande qui est alors observé et non
un mouvement (déplacement) de la demande (courbe de demande).

Ce mouvement le long de la courbe de demande pourrait être induit par : un déplacement de la courbe
d’offre, l’introduction d’un prix plancher effectif (contraignant), l’introduction d’un prix plafond effectif
(contraignant), d’un quota, d’un changement dans la structure de marché qui affecte le prix, etc...

4
Les déterminants ou facteurs de la demande d’un bien ou d’un service X.
Les déterminants ou facteurs suivants affectent la demande en la déplaçant (déplacement de la courbe de
demande):

1. Les revenus (souvent noté R) ou la dotation.


Lorsque le revenu augmente pour un bien normal, le consommateur peux acheter plus de biens en général et
la demande augmentera (la courbe de demande se déplace vers la droite)
De manière générale avec une demande linéaire on aura
QX = A − BPX + αR = A + αR
 − BPX où R est le revenu et α est une coefficient positif (pour un bien

Nouvelle
abscisse
à l ' origine

normal).

Ex. Pour un bien normal, à partir de la demande initiale on ajoute le revenu (avec un signe positif) tel que
QX = 100 − 1PX + 0, 9R où R est le revenu.

Pour un bien inférieur, à partir de la demande initiale on soustrait le revenu (avec un signe négatif) tel que
QX = 100 − 1PX − 0, 5R où R est le revenu.

2. Les goûts et préférences (les préférences sont affectées par la publicité et le marketing, par la mode, par les
tendances, par les pairs, par des nouvelles informations qui changent l’environnement de consommation ou
l’intérêt pour la consommation du bien, etc...)

3. Prix des biens de substitution (biens substituts) Psubstituts et quantités de biens substituts disponibles
Qsubstituts .
Ex.
QX = 100 − 1PX − Qsubstituts alors Qsubstituts ↑ ⇒ QX ↓

QX = 100 − 1PX + Psubstituts alors Psubstituts ↑ ⇒ QX ↑

4. Prix des biens complémentaires (compléments) Pcompléments et quantités de biens complémentaires


disponibles Qcompléments .
Ex.
QX = 100 − 1PX + Qcompléments alors Qcompléments ↑ ⇒ QX ↑

QX = 100 − 1PX − Pcompléments alors Pcompléments ↑ ⇒ QX ↓

5. Le nombre de consommateurs
Ex.
QX = 100 − 1PX + Nbconsommateur

5
6. Les anticipations (des prix futurs, de disponibilité, par rapport à un facteur qui est un autre déterminant de
la demande)
Ex. Si nous nous attendons à ce qu’un produit ne soit plus disponible demain, nous allons augmenter notre
demande pour ce bien aujourd'hui et peut-être même stocker ce bien pour une utilisation future.

7- Les taxes à la consommation défrayées directement par les consommateurs ou d’autres contraintes fiscales
qui affectent le consommateur.
Etc…

Déplacement de la demande

Un changement (mouvement, déplacement) de la courbe de demande est provoqué par un changement d'un
déterminant (facteur) de la courbe de demande autre que les quantités et le prix du bien en considération.
Ainsi un changement d’un des facteurs (déterminants) de la demande va généralement déplacer la courbe, ce
faisant le prix et les quantités à l’équilibre vont typiquement changer (sauf dans des cas spéciaux, par exemple
si la demande est parfaitement inélastique ou parfaitement élastique).

Diminution de la demande Augmentation de la demande

Lorsque la demande diminue D ↓ , la courbe se Lorsque la demande augmente D ↑ , la courbe se


déplace généralement vers la gauche. Dans le cas déplace généralement vers la droite. Dans le cas
typique on observera une baisse des prix typique on observera une hausse des prix
(déplacement le long de la courbe d’offre) qui (déplacement le long de la courbe d’offre) qui
diminuera les quantités à l’équilibre. augmentera les quantités à l’équilibre.

6
L’offre
L’offre est une relation prix et quantités offertes (PO , QO ) .
On peut découvrir la relation de l’offre en posant les questions suivantes.
-Pour chaque prix PO , quelle est la quantité maximale que le vendeur ou producteur est disposé à offrir QO
?
-Pour chaque niveau de quantité offerte QO , quel est le prix minimal PO (disposition à vendre) exigé par
l’offreur pour qu’il soit prêt à vendre la quantité marginale considérée?

Ex. Barème de la l’offre ‘’inverse’’


QO = 0, 5PO − 100 (Offre ) ⇔ PO = 200 + 2QO (Offre Inverse) (QO , PO )
0 200
25 250
50 300
75 350
100 400
125 450
150 500
175 550
200 600

En général, on peut exprimer la relation de l’offre de façon à avoir les quantités offertes en fonction des prix et
d’autres paramètres (déterminants ou facteurs de la l’offre), telle que :
QO = f (PO , Coûts ou prix des intrants, Niveau technologique, Nombre de vendeurs, etc...)

L’équation générale d’une offre linéaire peut être donnée par: QO = C + DPO

La fonction d’offre inverse


En général on peut exprimer la même relation de l’offre en isolant les prix de façon à avoir les prix en fonction
des quantités offertes et d’autres paramètres (déterminants de l’offre). On appellera cette relation l’offre
inverse et on l’exprimera telle que :
PO = f (QO , Coûts ou prix des intrants, Niveau technologique, Nombre de vendeurs, etc...)

L’équation générale de l’offre inverse peut être donnée par : PO = c + dQO

7
La loi de l'offre
Typiquement, la loi de l'offre stipule que, toutes choses étant égales par ailleurs (Ceteris Paribus), pour
l’offreur (vendeur ou producteur) une augmentation du prix du bien va induire une augmentation de la
quantité offerte.
Ceci est considéré comme un prix glissant le long de la courbe d’offre (un mouvement le long de la courbe
d’offre pourrait être induit par un déplacement de la demande par exemple).
PO ↑ ⇒ QO ↑ (en vert)
C’est la relation exprimée par la courbe de d’offre lorsque le prix change.
L'inverse est aussi vrai, lorsque le prix d'un bien diminue, la quantité offerte sera typiquement plus faible.
PO ↓ ⇒ QO ↓ (en rouge)
Un changement dans la quantité offerte est donc causé par un changement dans le prix du bien.

8
Déterminants ou facteurs de l’offre
Des changements dans les déterminants ou facteurs affectant l’offre, vont généralement se traduire par un
déplacement de la courbe d’offre. Les déterminants typiques sont les suivants:

1- Les coûts de production, y compris les prix des intrants (salaires, taux d'intérêt, coûts de location du capital,
coût des matières premières, coûts marginaux de la production,…) et les coûts de la technologie.

2- L’efficacité et la technologie de production

3- Le nombre de producteurs

4- Les profits potentiels

5- La concurrence ou la compétition ainsi que la structure du marché (concurrence parfaite, monopole,


concurrence monopolistique, oligopoles)

6- Les taxes, les politiques fiscales et des subventions

7- Les anticipations de prix futurs et des autres déterminants de l'offre

8- Disponibilité des ressources naturelles et des autres intrants

Etc…

Un déplacement de la courbe d'offre est induit par un changement d'un facteur affectant l’offre.
Il y a beaucoup de facteurs micro et macro-économiques affectant l'offre et la demande, ceux
mentionnés ci-dessus sont généralement les plus importants.

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Diminution de l’offre Augmentation de l’offre

Typiquement, une réduction de l'offre déplacera la


Typiquement, une augmentation de l'offre déplacera
courbe d'offre vers la gauche, augmentant le prix
la courbe d'offre vers la droite, ce qui diminuera le prix
d'équilibre P*, se faisant les quantités d'équilibre
d'équilibre P* et se faisant on observera une
diminueront Q* car on se déplace le long de la
augmentation des quantités d'équilibre Q* suite au
courbe de demande.
déplacement le long de la courbe de demande.

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L'équilibre de marché
L'équilibre de marché (là où entre en relation tous les vendeurs et tous les acheteurs) se produit lorsque le
prix est tel que les quantités demandés sont égales aux quantités offertes Qd = QO .
Alternativement, lorsque le prix sur la courbe de demande est tel que le prix sur la courbe d’offre correspond
aux mêmes quantités, alors on aura un équilibre.

Donc, à l’équilibre on a Qd = QO et on a aussi Pd = PO .


On note généralement les quantités d’équilibre Q * et le prix d’équilibre P * .
Ex.
Au niveau du demandeur (consommateur ou acheteur) on a la demande suivante:
Qd = 200 − 0, 5Pd (demande ) ⇔ Pd = 400 − 2Qd (demande inverse )

Au niveau de l’offreur (vendeur ou du producteur) on a l’offre:


QO = 0, 5PO − 100 (Offre ) ⇔ PO = 200 + 2QO (Offre Inverse)

Égaliser les quantités


On peut trouver l’équilibre en égalisant les quantités demandés aux quantités offertes Qd = QO , ainsi :
Qd = QO
200 − 0, 5P = 0, 5P − 100
200 + 100 = 0, 5P + 0, 5P
300 = 1P
P * = 300 $
Pour trouver les quantités d’équilibre on peut par la suite substituer le prix d’équilibre dans l’offre, tel que :
Q * = 0, 5P * − 100 = 0, 5(300) − 100 = 150 − 100 = 50
ou dans la demande, tel que :
Q * = 200 − 0, 5P * = 200 − 0, 5(300) = 200 − 150 = 50

Égaliser les prix


On peut aussi trouver l’équilibre en égalisant le prix sur la demande au prix sur l’offre Pd = PO , ainsi on aura:
Pd = PO
400 − 2Q = 200 + 2Q
400 − 200 = 2Q + 2Q
200 = 4Q *
Q * = 200 / 4 = 50
Et pour les prix d’équilibre on peut substituer la quantité d’équilibre dans l’offre inverse ou dans la demande
inverse.
Dans l’offre inverse on aura : P * = 200 + 2QO = 200 + 2(50) = 300 $
Dans la demande inverse on aura : P * = 400 − 2Qd = 400 − 2(50) = 300 $

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Offre

P*=300

Demande

Q*=50

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Les ajustements de prix
Il est rare d’être initialement au prix d’équilibre lorsque dans la réalité le vendeur choisit initialement un prix
de vente.
Dans la vraie vie l’ajustement pour atteindre le prix d’équilibre se fera généralement par un processus de
tâtonnement (processus d’essais et d’erreurs) jusqu’à ce que l’on atteigne le prix faisant que la quantité
offerte soit égale à la quantité demandée.

Ainsi, avant d’être à l’équilibre de marché on pourra se retrouver dans une situation d’offre excédentaire
(surplus) si le prix initial est trop élevé ou de demande excédentaire (pénurie) si le prix initial est trop faible.

L'offre excédentaire (surplus)


Dans une situation d’offre excédentaire QO > Qd , le prix va s’ajuster vers le bas afin d'éliminer l'offre
excédentaire .
À moins de contrainte (prix plancher effectif, quotas, lenteur d’ajustement, etc…) le prix s’ajustera à la baisse
pour éliminer le surplus et atteindre la quantité optimale à l’équilibre.
Si le prix est supérieur au prix d'équilibre, le vendeur sera pris avec des quantités invendues, c’est un des
incitatifs qui le poussera à baisser son prix pour atteindre l’équilibre.
Ainsi le vendeur sera prêt à diminuer son prix en vue d’aller chercher plus de ventes et de cette manière il va
graduellement éliminer l’offre excédentaire jusqu’à atteindre QO = Qd au prix d’équilibre P * .

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Demande excédentaire (pénurie)
Lorsque les quantités demandées sont supérieures aux quantités offertes on a une pénurie.
Dans une situation de demande excédentaire Qd > QO , le prix va s’ajuster vers le haut afin d'éliminer la
demande excédentaire.
À moins de contrainte (prix plafond effectif, quotas, lenteur d’ajustement, etc…) le prix s’ajustera à la hausse
pour éliminer la pénurie et atteindre la quantité optimale à l’équilibre.

Si le prix est inférieur au prix d'équilibre, le vendeur sera intéressé à augmenter le prix sachant que des
consommateurs sont prêts à payer plus cher pour les biens, c’est un des incitatifs qui pousse le vendeur à
augmenter son prix pour atteindre l’équilibre.
Ainsi le vendeur sera prêt à augmenter son prix en vue d’aller chercher des prix de vente plus élevés, ce qui lui
permettra de vendre plus de quantités (car il sera prêt à en mettre plus sur le marché), de cette manière il va
graduellement éliminer la demande excédentaire jusqu’à atteindre QO = Qd au prix d’équilibre P * .

Notez qu’un prix plancher effectif (contraignant) sera généralement aussi accompagné d’une offre
excédentaire et notez qu’un prix plafond effectif (contraignant) sera généralement accompagné d’une
demande excédentaire. Dans ces deux cas, on n’atteindra pas la quantité d’équilibre optimale puisque l’on ne
peut pas l’atteindre étant donné les contraintes légales qui limitent les ajustements de prix.

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La recette totale RT
La recette totale correspond au produit des prix P fois les quantités vendues Q , ainsi RT = P × Q .

Concernant les variations de la recette totale ∆RT

On peut décomposer les variations de la recette totale à partir de la recette totale initiale RT0 qui change
vers une nouvelle recette totale RT1 en ajoutant les variations de prix ∆P1 = P1 − P0 et de quantités
∆Q1 = Q1 − Q0 .

Si on part du point initial on a la recette totale RT0 = P0 Q0 , lorsque que l’on ajoute le changement
∆P1 = P1 − P0 au prix et le changement ∆Q1 = Q1 − Q0 aux quantités, on obtient :

RT1 = P1 Q1 = (P0 + ∆P1 )(Q0 + ∆Q1 ) = P0 Q0 + ∆P1 Q0 + P0 ∆Q1 + ∆P1 ⋅ ∆Q1



Petit si les variations
sont petites

La dernière partie en rouge est relativement petite si les variations sont faibles.

∆RT = RT1 − RT0


= P0 Q0 + ∆PQ0 + P0 ∆Q + ∆P ∆Q − P0 Q0
= ∆P ⋅ Q0 + P0 ⋅ ∆Q + ∆P ⋅ ∆Q

Par ailleurs la recette marginale Rm est donnée par :

∆RT ∆P ⋅ Q0 + P0 ⋅ ∆Q + ∆P ⋅ ∆Q ∆P ⋅ Q0 P ⋅ ∆Q ∆P ⋅ ∆Q
Rm = = = + 0 +
∆Q ∆Q ∆Q ∆Q ∆Q

petit si
∆P et ∆Q
sont petits

∆P ⋅ Q0 P ⋅ ∆Q
≈ + 0 + quelquechose de petit
∆Q ∆Q

∆RT (RT1 − RT0 )


La recette marginale Rm = = correspond au changement de la recette totale lorsque
∆Q (Q1 − Q0 )
les quantités augmentent marginalement d’une unité.

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Élasticité prix de la demande
∆%Q
L’élasticité prix de la demande, souvent notée telle que εp := ou εD , représente la variation en
∆%P
pourcentage des quantités demandées d’un bien suite à une hausse de 1% des prix. C’est un ratio qui
s’exprime en pourcentage, par rapport à 1% d’augmentation des prix.
Bref, on se pose la question: ‘’si les prix augmentent de 1% ( ∆%P = 1% ), alors quelle est la variation en
pourcentage des quantités demandées ( ∆%Q )?’’
∆%Q
Par exemple, si on a εp := = −2% , alors cela signifie qu’à la position où on se situe sur la courbe
∆%P
(droite) de demande, si le prix augmente de 1% on aura (approximativement) une variation des quantités
négative de 2% (une baisse des quantités de 2%).

Il est important de noter que l’élasticité-prix d’une demande linéaire change en tout point sur la demande et
∆P
ce même si la pente ( = −b ) est constante.
∆Q

Faites très attention, dans les acétates du cours il y a des endroits où l’on a pris la valeur absolue pour indiquer
l’élasticité prix de la demande εD et il y a des endroits où on a pas pris la valeur absolue.
∆%Q
Dans la classe, je vais toujours indiquer l’élasticité prix εp := sans prendre de valeur absolue.
∆%P
∆%Q
Si je prend la valeur absolue je l’indiquerai avec le symbole , tel que εp := , ceci enlève de
∆%P
l’information (le signe), mais ceci permet de comparer l’amplitude relative en valeur absolue (élasticité forte
versus faible en valeur absolue).

On peut calculer l’élasticité-prix de la demande de plusieurs manières :


1-L’élasticité-prix (simple) (d’arc) ou élasticité-prix d’arc de la demande avec le point de départ 0.
∆%Q ∆Q / Q0 (Q − Q0 ) / Q0 (Q − Q0 ) P0
εp := ≈ = 1 = 1
∆%P ∆P / P0 (P1 − P0 ) / P0 (P1 − P0 ) Q0
Ici on prend le prix P0 et la quantité Q0 pour calculer les variations en pourcentage.
(En général si on prenait plutôt P1 et Q1 obtiendrait des résultats différents).

2- L’élasticité-prix (d’arc) de la demande par la méthode du point milieu (avec le calcul de la moyenne)
(Q1 − Q0 )
∆%Q (Q − Q0 ) / Q (Q + Q1 ) / 2 (Q − Q0 ) (P0 + P1 )
εp := ≈ 1 = 0 = 1
∆%P (P1 − P0 ) / P (P1 − P0 ) (P1 − P0 ) (Q0 + Q1 )
(P0 + P1 ) / 2
avec les moyennes suivantes Q = (Q0 + Q1 ) / 2 et P = (P0 + P1 ) / 2 . Cette méthode est utilisée pour
régler le problème des résultats numériques qui dépendent du choix des points 0 et 1 pour effectuer le calcul
de l’élasticité-prix; en prenant la moyenne on utilise la moitié de chacun des points. Ce n’est pas un solution
définitive, ni précises.

16
3- L’élasticité-prix calculée de manière exacte (élasticité-prix en un point) en utilisant la dérivé de la demande
 dQ  P
par rapport au prix avec εp :=  ⋅ (c’est l’approche utilisée dans ce cours). Cette approche donne
 dP  Q
une fonction et il n’y a pas d’approximation (c’est plus précis, mais cela nécessite l’usage des dérivées).

1
N.B. : La demande inverse du type Qd = a une élasticité unitaire telle que εp = −1% en tout point sur
Pd
la courbe de demande. (Notez que la demande inverse ne touche jamais les axes).

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La relation entre l’élasticité prix de la demande, la recette totale RT et la demande linéaire

Si on prend l'exemple suivant avec la demande linéaire Q = 102 − P ou bien la demande inverse équivalente
P = 102 − Q , on aura le graphique suivant.

On sait que l’élasticité prix d’une demande linéaire varie en fonction des prix (et des quantités), ceci se reflète bien dans
le graphique suivant de l’élasticité prix (sur l’abscisse on a les prix et sur l’ordonnée on a l’élasticité prix).

∆%Q
εP =
∆%P

18
Dans la zone élastique (segment élastisque)

Dans la section très élastique (avec des prix élevés), si le prix passe de 100$ à 101$, on a une hausse du prix en
pourcentage de ∆%P = 1% , dans ce cas on a un déplacement le long de la courbe de demande et les quantités vont
diminuer passant de 2 à 1; en pourcentage ce changement des quantités est équivalent à ∆%Q = −50% .

∆Q (1 − 2 ) 1
Calcul : ∆%Q = = = − = −0, 5 = −50%
Q 2 2

Bref, en valeur absolue on a une très forte variation des quantités en pourcentage ∆%Q , alors qu’en valeur absolue
la variation des prix en pourcentage ∆%P est faible à 1%.

Ainsi dans ce coin de la demande (avec un prix très élevé et des quantités faibles) qui est dans la section élastique on a
que ∆%Q > ∆%P , ainsi l’élasticité prix de la demande en valeur absolue sera forte.
 
forte faible

∆%Q valeur forte


Intuitivement on aura en valeur absolue : εP = ⇔ ⇒ εP forte ⇒ très élastique
∆%P valeur faible

Dans la zone inélastique (segment inélastisque)

Dans la section inélastique (avec des prix faibles), si le prix passe de 1$ à 2$, on a une hausse du prix de
∆%P = 100% , dans ce cas on a un déplacement le long de la courbe de demande et les quantités vont diminuer
passant de 101 à 100; en pourcentage ce changement des quantités très faible est équivalent à approximativement
∆%Q ≈ −1% .

∆Q ( 100 − 101 ) 1
Calcul : ∆%Q = = =− = −0, 009900990099... ≈ −1%
Q 101 101

Bref, en valeur absolue on a une très faible variation des quantités en pourcentage ∆%Q , alors qu’en valeur absolue

la variation des prix en pourcentage ∆%P est très forte.

Ainsi dans ce coin de la demande (avec un prix très faible et des quantités fortes) qui est dans la section inélastique on a
que ∆%Q < ∆%P , ainsi l’élasticité prix de la demande en valeur absolue sera faible.
 
faible forte

∆%Q valeur faible


Intuitivement on aura en valeur absolue : εP = ⇔ ⇒ εP faible ⇒ inélastique
∆%P valeur forte

19
Concernant le lien entre l’élasticité prix de la demande et la recette totale RT

La recette totale est une fonction des quantités, dans notre cas on a RT = P ⋅ Q = (102 − Q ) ⋅ Q = 102 ⋅ Q − Q 2

La recette totale atteint un sommet de 2601$ avec RT = P ⋅ Q = 51$ ⋅ 51 = 2601$ .

Pour maximiser la recette totale que faut-il faire? Cela dépend de la zone dans laquelle on se situe.

Dans la zone élastique

– Une baisse du prix P entraîne une hausse des quantités demandées le long de la courbe de demande.

– Concernant la recette totale RT, l'impact sur la recette totale du gain de quantités en % l’emporte sur la perte
occasionnée par la baisse du prix en %, car ∆%Q > ∆%P .
 
forte faible

Ainsi dans la zone élastique la recette totale RT ( RT = P ⋅ Q ) va augmenter lorsque les quantités augmentent (donc
lorsque les prix diminuent).

20
Dans la zone inélastique

– Une hausse du prix P entraîne une baisse des quantités demandées le long de la courbe de demande.

– Concernant la recette totale RT, l'impact sur la recette totale du gain de prix en % l’emporte sur la perte occasionnée
par la baisse des quantités en %, car ∆%Q < ∆%P .
 
faible forte

Ainsi dans la zone inélastique la recette totale RT ( RT = P ⋅ Q ) va augmenter lorsque les quantités diminuent (donc
lorsque les prix augmentent).

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Les types de biens

Biens normaux: pour les biens normaux, la demande augmente DX ↑ lorsque votre revenu augmente R ↑ .
Si le revenu des consommateurs augmente, ils vont consommer plus de ce bien, ce qui déplace la demande
vers la droite. Il y deux type de biens normaux : les biens normaux (de base, typiques ou nécessaires) et les
biens normaux de luxe.

Aussi, en général pour les biens normaux si le prix du bien diminue, le consommateur sera plus intéressé à
acheter le bien et la quantité demandée va augmenter (sauf pour les cas d’inélasticité parfaite).
Ex. Pommes, crème glacée, chandails

Ex. À partir de la demande initiale on ajoute le revenu (avec un signe positif) tel que QX = 100 − 1PX + 0, 9R
où R est le revenu.
Alors, lorsque le revenu augmente ( R ↑ ), la quantité demandée du bien X augmente (QX ↑ ) ceteris paribus.
∆%QX ∆QX / QX ∆QX R
L’élastité-revenu des biens normaux est positive telle que : εR := = = > 0% .
∆%R ∆R / R ∆R QX

Les biens de luxe ou biens supérieurs: les biens de luxe sont des biens normaux que l’on achète en plus
grandes proportions lorsque l’on devient plus riche.
Ex. Caviar, Mercedes, Maserati, guitare Gibson Les Paul 1959 de Peter Green, guitare Black Stratocaster de
David Gilmour, etc…
L’élastité-revenu des biens de luxe ou supérieurs est supérieure à 1% telle que :
∆%QX ∆QX / QX ∆QX R
εR := = = > 1% .
∆%R ∆R / R ∆R QX

Biens neutres: les biens neutres sont des biens pour lesquels on a pas d’intérêt, pour lesquels on est
indifférent. Si on consomme plus de ces biens, cela n’augmente pas notre bonheur. Donc, si le revenu
augmente on ne va pas en consommer plus parce que l’on ne dépensera pas pour quelque chose qui nous
apporte aucune satisfaction supplémentaire.
∆%QX ∆QX / QX ∆QX R
εR := = = = 0% .
∆%R ∆R / R ∆R QX

Biens inférieurs: les biens inférieurs sont des biens que l’on consomme moins lorsque notre revenu
augmente.
Avec des biens inférieurs la demande diminue lorsque le revenu augmente. Ex. Beurre d'arachide, diner Kraft

L’élastité-revenu des biens inférieurs est inférieure à 0% telle que :


∆%QX ∆QX / QX ∆QX R
εR := = = < 0% .
∆%R ∆R / R ∆R QX

Biens non-désirables: un bien que vous ne voulez pas consommer (ex. les anchois pour votre professeur, la
pollution,…)

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