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Ecole N ationale Supérieure d’Arts et Métiers

Année universitaire : 2020/2021

Algèbre 1
Corrigé de la série de TD n◦ 2 : Groupes, Anneaux et Corps

Exercice 1.
1) L’ensemble G des fonctions croissantes de R dans R, muni de l’addition
est-il un groupe ? Justifier votre réponse.
2) Quel est l’ordre de 9 dans le groupe Z/12Z ?

Solution.
1) L’ensemble G des fonctions croissantes de R dans R, muni de l’addition "+"
est-il un groupe ? Justifier votre réponse. Supposons que G est un groupe.
Son élément neutre est alors forcément la fonction identiquement nulle.
Mais prenons la fonction f : x 7→ x (qui est bien croissante). Son sy-
métrique pour la loi "+" serait la fonction (−f ) : x 7→ −x, qui n’est pas
croissante ! Donc (G, +) n’est pas un groupe.
2) En tenant compte du fait que la loi est notée additivement et du fait que

2 × 9 = 6, 3 × 9 = 3 et 4 × 9 = 0,

9 est donc d’ordre 4.

Exercice 2. Soit (G, .) un groupe dont tous les éléments sont d’ordre au plus deux.
Montrer que G est abélien.

Solution. Pour tous x, y ∈ G, on a

x2 y 2 = e = (xy)2 = xyxy

soit en simplifiant à gauche par x et à droite par y,

xy = yx.

Ainsi, G est abélien.

Exercice 3.
1) Soit (G, .) un groupe fini et H un sous-groupe de G.
a) Montrer que pour tout a ∈ G, H et aH = {ah : h ∈ H} ont le même
nombre d’éléments.

1
b) Démontrer que pour tout a ∈ G, aH = bH ou aH ∩ bH = ∅.
c) En déduire que le cardinal de H divise le cardinal de G.
2) Déduire, d’après ce qui précède, tous les sous-groupes du groupe Z/11Z.

Solution.
1) a) Soit f : H → aH définie par f (h) = ah pour tout h ∈ H. Clairement,
f est une surjection de H sur aH. De plus, si f (h1 ) = f (h2 ), c.-à-d.,
ah1 = ah2 , alors h1 = h2 car a est régulier, et donc f est aussi injective.
Ainsi, f est une bijection de H sur aH ; ces deux ensembles ont donc le
même nombre d’éléments.
b) Soient a, b ∈ G. Supposons que aH ∩ bH 6= ∅ et montrons que aH =
bH. Par symétrie, il suffit de prouver que aH ⊆ bH. Soit x ∈ aH ∩ bH
avec x = ah1 = bh2 . Prenons y = ah ∈ aH. Alors a = xh−1 −1
1 = bh2 h1
et donc y = bh2 h−1
1 h ∈ bH ; ce qui entraine la conclusion désirée.
c) La réunion des ensembles aH est clairement égale à G (si x ∈ G, il
est dans xH). On ne garde que les aH deux à deux disjoints et par les
deux questions précédentes, on réalise ainsi une partition de G avec des
ensembles qui ont tous le même cardinal, à savoir le cardinal de H. Si k
est le nombre d’ensembles nécessaires pour réaliser cette partition, on a

k card(H) = card(G)

et donc le cardinal de H divise celui de G.


2) Notons que le cardinal du groupe Z/11Z est 11. Si H est un sous-groupe
du groupe Z/11Z, alors card(H) divise 11. Et comme 1 et 11 sont les seuls
entiers naturels diviseurs de 11 puisque 11 est premier, on aura card(H) = 1
ou card(H) = 11. D’où, les seuls sous-groupes du groupe Z/11Z sont {0}
et Z/11Z.

Exercice 4. Pour n ∈ N∗ , on note Un = {z ∈ C : z n = 1}.


1. Montrer que, pour tout n ∈ N∗ , l’ensemble Un muni de la multiplication est
un groupe.
2. Montrer que si d = pgcd(m, n), alors Ud = Um ∩ Un .
2ikπ
3. Soit n ∈ N∗ et f : Z −→ C∗ l’application définie par f (k) = e n pour tout k ∈
Z.
a) Montrer que f est un homomorphisme du groupe additif Z dans le groupe
multiplicatif C∗ .

2
b) Déterminer le noyau de f .
c) Déterminer l’image de f .
d) Déduire que le groupe Z/nZ est isomorphe au groupe Un .

Solution. Pour n ∈ N∗ , on note Un = {z ∈ C : z n = 1}.


1. Notons que 1 ∈ Un , donc Un est non vide. De plus, pour tout z, z 0 ∈ Un , on
a (zz 0−1 )n = 1 ; ce qui entraine que zz 0−1 ∈ Un . Ainsi, d’après la caracté-
risation des sous-groupes, Un est un sous-groupe de (C, ×), et par suite Un
muni de la multiplication est un groupe.
2. Supposons que d = pgcd(m, n). Ecrivons n = n0 d et m = m0 d et notons
que, pour tout z, z 0 ∈ Ud ,
0 0
z m = z m d = 1 et z n = z n d = 1;
Ce qui montre que Ud ⊆ Um ∩ Un . D’autre part, d’après l’identité de Bezout,
il existe des entiers u et v tels que d = mu + nv. Pour tout z ∈ Um ∩ Un ,
z d = z mu+nv = z mu z nv = 1
et z ∈ Ud . Par conséquent, Um ∩ Un ⊆ Ud et par suite Um ∩ Un = Ud .
2ikπ
3. Soit n ∈ N∗ et f : Z −→ C∗ l’application définie par f (k) = e n , ∀k ∈
Z.
a) Pour tous k, k 0 ∈ Z,
2i(k+k0 )π 2ikπ 2ik0 π
0
f (k + k ) = e n =e n e n = f (k)f (k 0 ).
Donc f est un homomorphisme du groupe additif Z dans le groupe mul-
tiplicatif C∗ .
b) Le le noyau de f est donnée par
2ikπ
ker(f ) = {k ∈ Z : f (k) = 1} = {k ∈ Z : e n = 1} = nZ.
c) L’image de f de f est donnée par
2ikπ
T m(f ) = {f (k) : k ∈ Z} = {e n : k ∈ Z} = Un .
d) D’après le théorème d’isomorphisme, on a
Z/ ker(f ) ' Im(f ),
c.-à-d., d’après la question c),
Z/ ker(f ) ' Un .
Donc le groupe Z/nZ est isomorphe au groupe Un .

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